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ADDICTION

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Les addictions
Dr HABIBECHE
Maitre assistant en psychiatrie
CPSA de l’EHS de Blida
INTRODUCTION
* Le diagnostic de dépendance a longtemps été limité aux consommations
abusives d’alcool ou de produits illicites avec :
- une dépendance physique
- une dépendance psychique
• Actuellement, évolution du concept clinique, n’impose plus la présence de
signes physiques de sevrage : le diagnostique repose sur des signes psychiques
d’assuétude et de manque.
Addiction
Un processus par lequel un comportement pouvant permettre à la fois une
production de plaisir et l’empêchement de l’atténuation d’une sensation de
malaise interne est employé d’une façon caractérisée par l’impossibilité
répétée de contrôler ce comportement, sa poursuite en dépit de la
connaissance de ses conséquences négatives.
Les addiction regroupent les troubles liés à l’usage de substances ( addiction
avec substances) et les addictions comportementales( jeu pathologique,
achats pathologiques, addiction au sexe , boulimie).
La dépendance :
Les principaux critères contribuant à la définition de la
dépendance sont :





le désir compulsif de la consommation
la difficulté du control de la consommation
la prise du produit pour éviter le syndrome de sevrage.
Le besoin d’augmenter les doses pour atteindre les
mêmes effets.
La place prise par la produit dans la vie du
consommateur
La dépendance psychique :
Est un état mental caractérisé par une impulsion qui requiert l’usage périodique
ou continu d’une drogue dans le but de créer du plaisir ou d’annuler une
tension.
La dépendance physique :
correspond à une exigence de l’organisme nécessitant pour conserver son
éventuel équilibre, l’apport régulier d’une molécule chimique exogène. Cette
dépendance est objectivée par les symptômes physiques, survenant lors du
servage.
La tolérance :
Un état d’adaptation de l’organisme à une substance et se manifestant par le
nécessite d’augmenter les doses pour obtenir les même effets.
Accoutumance :
Elle désigne la tolérance à un toxiques acquise progressivement par l’organisme
et qui lui permet de supporter des doses croissantes sans effets secondaires.
L’accoutumance est généralement associée au désir de répéter la
consommation du produit surtout du fait du plaisir qu’il procure.
les différentes substances :
 Hallucinogènes :
 Cannabis
 LSD ( Diéthylamide l’acide lysergique)
 Les solvants volatils : colle, éther, essence et diluant.
 Les sédatifs ( dépresseur du SNC)
 Médicaments psychotropes ( anxiolytiques et hypnotiques)
 Les opiacés ( Héroïne, morphine et codéine)
 Boissons alcoolisées
 Les stimulants ( Activateurs du SNC) :
 Cocaïne
 Cracks
 Ecstasy
CRITERES DIAGNOSTIQUES
Les critères diagnostic de l’addiction sont construits à partir d’un modèle biopsycho-social, par exemple les critères de l’addiction selon Goodman(1990):
- Une impossibilité de résister à l’impulsion de passage à l’acte.
- Une sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du
comportement.
- Un soulagement ou du plaisir durant la période.
- une perte de contrôle dés le début de la crise.
- La présence d’au moins trois des sept critères suivant qui définissent la
dépendance:
. Existence d’un syndrome de sevrage à l’arrèt( dépendance physique)
. Durée des épisodes plus importants que souhaités à l’origine.
. Tentative répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le
comportement.
. Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à
s’en remettre.
. Diminution du temps passé avec les autres.
. Poursuite du comportement malgré l’existence de problèmes psychologiques
ou de santé.
. Tolérance marquée, c’est-à-dire besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence
pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un
comportement de même intensité.
Critères d’abus et de dépendance selon le Manuel diagnostique
et statistique des troubles mentaux de l'Association américaine
de psychiatrie (DSM-IV)
Critères d’abus et de dépendance selon le Manuel diagnostique
et statistique des troubles mentaux de l'Association américaine
de psychiatrie (DSM-IV)
Critères d’abus du DSM-IV :
A – Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération
du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significatives,
caractérisées par la présence d’au moins une des manifestations
suivantes au cours d’une période de 12 mois :
1. utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de remplir des
obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison (par exemple,
absences répétées ou mauvaises performances au travail du fait de
l’utilisation de la substance, absence, exclusion temporaires ou définitives
de l’école, négligence des enfants ou des tâches ménagères) ;
2. utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela peut être
physiquement dangereux (par exemple, lors de la conduite d’une voiture ou
en faisant fonctionner une machine alors qu’on est sous l’influence d’une
substance) ;
3. problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance (par
exemple, arrestations pour comportement anormal en rapport avec
l’utilisation de la substance) ;
4. utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux,
persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par des effets de la substance
(par exemple, disputes avec le conjoint à propos des conséquences de
l’intoxication, bagarres).
Critères de la dépendance selon DSM-IV:
 La dépendance est un mode d’utilisation inapproprié d’une
substance, entraînant une détresse ou un dysfonctionnement
cliniquement significatif, comme en témoignent trois (ou plus) des
manifestations suivantes, survenant à n’importe quel moment sur la
même période de douze mois :
1-Tolérance, définie par l’une ou l’autre des manifestations suivantes :
a. Besoin de quantités nettement majorées des la substance pour obtenir une
intoxication ou l’effet désiré ;
b. Effet nettement diminué en cas d’usage continu de la même quantité de
substance.
2-Comme en témoigne l’une ou l’autre des manifestations suivantes :
a. Syndrome de sevrage caractéristique de la substance ;
b. La même substance (ou une substance apparentée) est prise dans le but
de soulager ou d’éviter les symptômes de sevrage.
3-Substance souvent prise en quantité supérieure ou sur un laps de temps plus
long que ce que la personne avait envisagé
4-Désir persistant ou efforts infructueux pour réduire ou contrôler l’utilisation
de la substance ;
5-Temps considérable passé à faire le nécessaire pour se procurer la substance,
la consommer ou récupérer de ses effets ;
6-D’importantes activités sociales, occupationnelles ou de loisirs sont
abandonnées ou réduites en raison de l’utilisation de la substance ;
7-Poursuite de l’utilisation de la substance malgré la connaissance de
l’existence d’un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent
déterminé ou exacerbé par la substance.
Les troubles de l’utilisation de substance dans le DSM-5 sont les critères
combinés de l’abus et de la dépendance du DSM IV , à deux exceptions prés:
- Un critère disparait dans le DSM-5 ( les conséquences judiciaires de l’usage de
substance)
- Un critère essentiel est ajouté ( le craving): c’est l’envie irrépressible du
produit ou de réaliser le comportement.
Effets des drogues sur le cerveau
Sur le plan neurobiologique, les systèmes de neurotransmission et les circuits
cérébraux impliqués dans le développement des addictions sont maintenant
Bien identifiés.
Notamment le circuit de récompense, et la libération de la dopamine au niveau
du noyau accumbens joue un rôle important.
La récompense est une sensation positive, une sensation de plaisir que tout
humain ressent de manière naturelle et innée lorsqu’il agit de manière
bénéfique pour lui-même .
Les drogues utilisent le même circuit, provoquant une sensation de plaisir
temporaire, une fausse récompense qui n’est pas bénéfique pour l’individu,
et qui détruit l’équilibre de ce circuit.
Plus la récompense est importante, plus l’organisme s’en souvient et plus il
cherchera à répéter l’activité en question.
Facteurs de vulnérabilité:
Certains facteurs permettent de déterminer si un individu est vulnérable ou non
aux drogues.
Il importe de savoir que la plupart des personnes à risque ne deviennent ni
consommateurs ni toxicomanes. De fait, un individu dont la situation présente
davantage de facteurs de risque n'éprouvera pas nécessairement des problèmes de
drogue.
Parmi les Facteurs de risque:
Soi- même:
Comportement antisocial
Estime de soi insuffisante
Comportement impulsif, hostile et agressif
Être la cible de violence, ou y être exposé.
Perspectives favorables à l'égard des drogues
Problèmes de santé mentale
Consommation de drogue en bas âge
Les amis:
 Appartenance à un gang
 Amis ayant une attitude favorable aux drogues
 Amis ayant des problèmes de drogues
La famille
- Antécédents familiaux en matière de drogues ou d'alcool
- Mauvais traitements au sein de la famille
- Violence familiale
- Environnement familial chaotique
- Insuffisance de la surveillance ou de la supervision
parentale
- Maladies mentales chez les parents
L'école :
Refus de prendre part aux activités scolaires
Attitude négative par rapport à l'école
Rendement scolaire insatisfaisant
Difficultés d'apprentissage
Absences répétées
Environnement:
 Disponibilité ou consommation de drogues dans le voisinage.
 Pauvreté.
 Absence d’activités sociales organisées à l’intention des jeunes.
Complications
- Un risque d’intoxication aigus : overdose
avec coma
- Un risque de complication infectieuses : HIV, hépatite B et C
- Des complications générales : Amaigrissement et AEG
- Des complications psychiatriques : le syndrome dépressif, les
psychoses.
- Complications sociales :
isolement et fréquentation des milieux marginaux ( délinquances,
banditismes)
-Conséquences judiciaires :
certaine pays pénalisent l’usage et ou le possession de psychotropes
classés comme illicite exposent alors à des sanction pénales allant de
l’obligation de soins à la peine d’emprisonnement associée d’une
amende.
LA PRISE EN CHARGE
La prise en charge des addictions est globale, médico-psycho-sociale,
pluridisciplinaire (médecin généraliste, addictologue, psychiatre, psychologue ,
travailleurs sociaux.)
Volet médicamenteux : prescription de neuroleptiques, anxiolytiques,
antidépresseurs, anticonvulsivants et autres (antispasmodiques, antalgiques, etc...)
Volet psychothérapique: séances de psychothérapie de soutien, thérapie cognitivocomportementale et la thérapie familiale.
Accompagnement sur le plan sociale
L’intervention sociale agit en complémentarité des approches médicale et
psychologique et favorise la resocialisation et la réinsertion. Accompagnant
le patient dans ses démarches, son quotidien, le but est de réinvestir les liens
sociaux, développer les compétences sociales et relationnelles en vue d’une
autonomisation et une responsabilisation dans ses choix et décisions .
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