5-Vaut-il mieux être un esclave urbain ou rural ?
Du début jusqu’à la fin de la République romaine, les esclaves sont présents.
Ces derniers sont plus on moins ben traité en fonction du maître (dominus) qui les
possède. Il y a deux grands types d’esclaves : ceux qui accomplissent leurs tâches à
la campagne (rusticus) et ceux à la ville (urbanus). Mais vaut-il mieux être un esclave
urbain ou rural ?
Dans la villa rustica, une partie résidentielle est réservée au maître.
L’exploitation n’est pas dirigée par le maître, qui ne revient à son domaine que pour
se reposer et vérifier comment son régisseur contrôle la villa. Le régisseur, (vilicus)
dispose de nombreux esclaves, et lui-même l’étant. La vie des servi rustici est très
rude, de plus en plus nombreux à la campagne, les esclaves représentent une
menace potentielle. « Quot servi, tot hostes » : autant d’esclaves, autant d’ennemis, dit le proverbe. Les maîtres font donc
preuve d’une sévérité accrue, renforçant du même coup la haie et le désespoir de ceux qu’ils oppriment. Des révoltes
éclatent régulièrement, surtout en temps de moisson. Certaines deviennent de véritables guerres et nécessite
l’intervention d’une armée. C’est le cas en Eturie (196 av. J-C), dans le Latium (143-140), en Sicile (135-132). La plus
importante de ces révoltes est celle de Spartacus : elle ébranlera Rome mais sera la dernière guerre servile.
Les esclaves urbains accomplissent des travaux domestiques moins pénibles de ceux de la terre. Les esclaves
d’un même maître appartiennent à la familia. Certains vivent dans l’entourage du maître : servantes (ancilla), nourrices
(nutrices), esclave bon à tout faire (minister), domestiques (cuisiniers, jardiniers, concierges). D’autres, reconnus pour leurs
compétences professionnelles, souvent d’origine grecque, occupent des fonctions de secrétaire (scriba), médecin
particulier (medicus), précepteur (paedagogus ou praeceptor). Le simple citoyen ne possède que quelques esclaves, parfois un
seul, mais il peut si besoin en louer. Les esclaves ont une vie comparable aux domestiques de jadis. Après un certain
temps de services, ils sont souvent affranchis.
Les conditions de vie d’un esclave rural sont donc plus difficiles que celles d’un esclave urbain. Il ne faut tout de
même pas oublier que, malgré leur appartenance à la ville ou à la campagne, ils seront tout de même punis sévèrement
s’ils commettent un délit : marqué d’un F au fer rouge s’ils volent, mis au fer ou vendus aux exploitants des mines et
carrières, et s’ils se rebellent tous les esclaves de la familia seront torturés et éventuellement mise à mort à cause d’un
esclave assassin.
Sources :
-Histoire de l’esclavage dans l’antiquité (édition Bouquins, écrit par Henri Wallon, professeur de littérature et
civilisation latines à l’Université de Lille III)
-Atlas des romains, écrit par René Ponthus (professeur certifié d’histoire), édition casterman
-Livre de Latin de 4ème et de 3ème, édition Nathan (image)
-A la rencontre des romains, écrit par Magali Wiéneur, (enseignante au collège), édition castordoc.
Mosïque, Ive siècle. Musée de
Bardo, Tunis. Villa rusticae