a) Diagnostic de territoires
L'agriculture urbaine et péri-urbaine (AUP) a prit de l'ampleur depuis quelques années en
France et dans le monde. Pour répondre à la fragilisation des systèmes
d'approvisionnement alimentaire dû à des problèmes structurels4, à la précarisation du
lien social, une dynamique positive a émergé depuis une décennie autour de la
résilience, du génie végétal et de la coopération au sein des sociétés. Afin de défendre
l'idée que "manger, c'est faire le lien entre l'humain et l'environnement"5, des réformes
politiques nationales et internationales ont pour but d'entraîner un mouvement de
réancrage des hommes avec la terre, le vivant et les cycles naturels. Ces initiatives sont
plus ou moins accompagnées par les municipalités. L'agglomération bordelaise a
encouragé nombreux de ces projets. En effet, dans le cadre des Politique de la ville;
c'est à dire "une politique de cohésion urbaine et de solidarité, nationale et locale,
envers les quartiers défavorisés et leur habitant"6, les territoires concernés par ces
politiques publiques compte plus de jardin collectifs que les autres territoires.7.
On comprends que les caractéristiques sociales et économiques d'un quartier définissent
ses potentialités et les éventuelles réponses des pouvoirs publiques. Dans le cadre de
notre projet, le quartier d'implantation du jardin est un quartier pavillionnaire situé
dans le "quartier ouest" de Villenave d'Ornon8. Ce quartier comprends une vie associative
riche à travers l'AREA, institution bien connue des habitants depuis les années 60. Situé
dans le secteur scolaire 3 de la ville, le jardin est à proximité du groupe scolaire Jean
Jaurès, accolé aux bâtiments de l'association et acceuille 371 élèves répartis entre les
niveaux élémentaire et primaire. De plus, la maternelle Lafontaine acceuille également
108 élèves à quelque rue du projet. Le jardin est donc largement intégré dans un
quartier à dominante familiale. C'est un quartier dynamique en constante évolution.
L'explosion démographique de l'agglomération bordelaise n'est pas étrangère à cette
évolution. Villenave d'Ornon a aménagé et aménage encore l'urbanisation de sa ville
puisqu'elle attend 10 000 nouveaux habitants d'ici 3 ans9. Ce contexte a tendu le marché
immobilier conduisant à une augmentation des constructions de petits ensembles au
dépend des pavillons. Un accroissement démographique qui entraîne une plus grande
circulation, des problèmes pour stationner, des nuisances sonores et des pollutions.
Globalement, le rythme s'est accéléré pour la population.
Dans ce contexte et non loin du jardin à concevoir, la ville a lancé un projet de
réaménagement du quartier de Chambéry, l'un des trois centres-ville de Villenave
d'Ornon. Ce réaménagement, largement plébiscité par les habitants, veut valoriser les
commerces, repenser la circulation, les déplacements et le stationnement tout en
encourageant les zones apaisées comprenant notamment des zones végétalisés. Le
4 Pablo Servigne, Nourrir l'Europe en temps de crise, vers des systèmes alimentaires résilients, Babel, 2014
5 Des cultures et des villes, vers une agriculture urbaine, AgroParisTech, 2016
6 Données INSEE
7 Brigitte Beau-Poncie, Etude sur le développement des jardins collectifs, 2018
8 Site "Ville de Villenave d'Ornon" rubrique instances/réunion/échange/instance de concertation/conseils de quartiers
9 Circulation, immobilier, transports : les habitants de Villenave d'Ornon témoignent, SudOuest, 2018