Telechargé par Alexandre-Arthur Martin

Mémoire V1

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LE PERIMETRE DE L’AUDIT
D’ACQUISITION : DE
L’IDENTIFICATION A L’APPORT DE
SOLUTIONS AUX RISQUES
IDENTIFIES
Par
Alexandre-Arthur MARTIN
Sous la direction de : Guillaume BONO
MASTER 2 : STRATEGIE, GOUVERNANCE & AUDIT
2020/2021
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REMERCIEMENTS
Afin d’introduire ce mémoire, je souhaite remercier toutes les personnes
qui ont contribué à l’élaboration de ce travail.
Je remercie particulièrement Monsieur Guillaume BONO, directeur du
Master 2 et aussi mon tuteur, qui m’a permis d’avancer en toute confiance lors de
cette année universitaire, ainsi que dans le choix de ce sujet.
Je remercie sincèrement mon maître d’alternance Monsieur Michael
BOUBLI, avec qui j’ai collaboré tout au long de mon année d’alternance. Son
implication sans faille tout au long de cette année spéciale m’a permis d’améliorer
mes compétences humaines et professionnelles.
Je tiens aussi à remercier toute la « The Kooples family » pour m’avoir
accueilli chaleureusement et tout de suite fait sentir à ma place en son sein.
Je remercie enfin l’IAE d’Aix-Marseille, ainsi que l’ensemble des
intervenants de cette année, qui, malgré cette crise sanitaire extraordinaire, ont
su mettre tous les moyens en leurs possession afin de nous permettre d’avoir un
enseignement de qualité.
Je remercie toutes les personnes qui ont, de près ou de loin, contribué à
l’élaboration de ce mémoire et qui ne sont pas citées précédemment.
En vous souhaitant une agréable lecture !
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SOMMAIRE
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AVANT-PROPOS
Ce mémoire a été écrit dans le cadre du Master 2 spécialité STRATEGIE,
GOUVERNANCE & AUDIT à l’IAE d’Aix-Marseille, plus précisément lors de mon
alternance de fin d’études en tant qu’Auditeur Junior interne au sein du service
audit de l’entreprise THE KOOPLES. J’ai également effectué, avant ce diplôme, cinq
années de Droit à la faculté de Droit et Science politique de Nice Sophia-Antipolis
ainsi qu’à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialisé en Droit des
entreprises en difficulté.
Cette alternance en audit interne m’a permis de pouvoir mettre en
application l’ensemble des connaissances théoriques acquises tout au long de
cette année universitaire. Bien qu’ayant principalement participé à des missions
d’audit interne, j’ai choisi comme sujet l’audit d’acquisition, sujet qui me sera utile
lors de mon incorporation au sein du cabinet Mazars en septembre prochain, dans
le service « Cross FI’IT », alliant audit financier et audit IT.
L’audit d’acquisition constitue selon moi un sujet intéressant du fait que
les professionnels ont encore la liberté, bien que celle-ci soit tout de même
encadrée, de définir à leur guise la manière de parvenir aux objectifs définis par le
client.
L’objet de ce mémoire sera de nous questionner quant à cette pratique
qu’est l’audit d’acquisition. Sachant que cette pratique onéreuse est un
incontournable des opérations de Fusions-Acquisitions et que, majoritairement
ces opérations se soldent par un échec, nous sommes en droit de nous
questionner quant à la pertinence d’avoir encore recours à une telle pratique.
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INTRODUCTION
D’après la BPCE, environ 75 000 opérations de cession de TPE et PME en
eu lieu en 2020. De plus, d’après le Ministère de l’Economie des Finances et de la
Relance la France comptait près de 4 millions de PME, soit 99,84 % des entreprises,
48,7 % de l'emploi salarié, 43,2 % de la valeur ajoutée. Il apparaît donc indéniable
que le cœur du sujet réside au sein des petites et des moyennes entreprises.
En 2019, plus d’un tiers des dirigeants de PME choisissaient la croissance
externe comme outil d’expansion. 43 % des dirigeants de PME avaient déjà réalisé
une opération de croissance externe au cours des cinq années précédentes, avec
un taux de succès de 90%.
La majorité des opérations de cessions s’opèrent à l’approche de l’âge de
la retraite du dirigeant, 83% des TPE et 67% des PME et ETI sont cédées avant 60
ans. Toutefois, l'écart entre la volonté du dirigeant de passer la main et le nombre
réel de reprises augmente nettement avec l'âge. Environ 17% des dirigeants de
TPE ayant l'intention de céder leur entreprise y parviennent, environ 69% des
dirigeants âgés de moins de 40 ans.
La croissance externe se définissant comme toute opération menant au
rapprochement de deux sociétés (fusion, acquisition, prise de participation, etc.).
L’opinion publique la pense réservée aux grands groupes, toutefois, la croissance
externe est bel est bien un outil utilisé de plus en plus par les PME française. Il
existe différentes formes de croissance externe que sont réciproquement :
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o Les
fusions : Qui regroupent deux entités au patrimoine distinct en la
création d’une nouvelle entité au patrimoine commun.
o Les acquisitions : Qui consiste au rachat par une personne morale ou
personne physique d’une société. Il est possible de distinguer deux types
d’acquisition, tel quel :
-
L’acquisition de l’intégralité ou de la majorité des parts sociales
de l’entreprise ciblée, le repreneur devient alors propriétaire de
l’intégralité du patrimoine de l’entreprise (actif et passif)
-
L’acquisition d’un fonds de commerce, le repreneur ne devient
cette fois-ci propriétaire que de l’actif et n’hérite pas du passif de
l’entreprise.
Les sources de motivations d’une croissance externe peuvent être multiples
pour l’entreprise, toutefois les schémas restent identiques et peuvent être résumé
à trois catégories distinctes :
o L’intégration « horizontale » : Cette opération aura pour cible une
entreprise dans le même secteur d’activité que celui du repreneur. Cela a
pour principal objectif d’absorber des parts marché en « éliminant » un
concurrent direct.
o L’intégration « verticale » : Cette opération aura pour cible une entreprise
en amont ou en aval dans la chaine de production. Un fournisseur sera
ciblé pour l’amont et un client pour l’aval. S’agissant du client, cela aura
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pour effet de permettre une meilleure application de la politique de
distribution. S’agissant du fournisseur, cela permettra l’optimisation du
prix d’achat ou bien l’amélioration de la qualité par exemple.
o Le conglomérat : Cette catégorie regroupe toutes les sociétés
n’appartenant pas aux deux premières catégories. Ici, les motivations sont
plus subtiles à déceler. Toutefois, deux tendances peuvent être mises en
lumière, notamment la mise en commun, ou pas, d’outils entre le
repreneur et la société cible :
-
Fonctions supports en commun : Par exemple le rachat par un
groupe automobile d’un autre groupe automobile. Il est probable
que certaines fonctions dites « supports » seront mutualisées afin
d’optimiser les dépenses du groupe.
-
Absence de fonctions supports en commun : Par exemple le rachat
par un groupe automobile d’une entreprise spécialisé dans
l’agroalimentaire, on imagine difficilement une possible mise en
commun des fonctions supports…
Dès lors que les objectifs sont déterminés, ne reste plus qu’à définir les
facteurs permettant de mener à bien l’opération de Fusion-Acquisition. Toutefois,
vous l’aurez compris, deux intérêts s’opposent. Les deux parties ne disposent pas
des mêmes informations. Ce phénomène est appelé « l’asymétrie d’information »,
et se produit lorsque les deux parties ne disposent pas de la quantité, ni de la
qualité d’information égale sur un sujet précis. Cela s’explique du fait que :
Du point de vue de l’acquéreur : L’analyse du cédant sera faite uniquement
sur une base chiffrée. L’objectif visé est le rapide retour sur investissement ainsi
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que la création de richesse. Pour ce faire, l’acquéreur aura pour mission de se
renseigner de la façon la plus objective possible sur l’entreprise afin de ne pas la
surévaluer.
Du point de vue du cédant : Dans la majorité des situations il s’agira du
fondateur. Son objectivité sur l’entreprise peut être altérée du fait de son
implication personnelle et de la valeur sentimentale portée à sa création. Il aura
généralement tendance à surévaluer sa société.
L’objectif est donc clair, il conviendra alors de réduire tant que possible
l’asymétrie d’information présente, idéalement à la supprimer. Plus l’asymétrie
d’information sera réduite, plus les chances de réussite de l’opération de FusionAcquisition seront grandes. Plusieurs questions peuvent se poser quant à la
réussite de cette opération, afin d’y répondre, un audit d’acquisition sera mis en
place.
L’audit d’acquisition est un audit « contractuel », il n’est pas obligatoire
c’est une prestation de services réalisée par un auditeur contre rémunération.
L’auditeur orientera ses travaux en fonctions des objectifs déterminés au
préalable par l’acquéreur. L’audit d’acquisition ou « Due diligence » en anglais, se
définis donc comme un examen d’une société de manière objective en analysant
les forces, les faiblesses ainsi que l’ensemble des risques attachés à l’opération de
Fusion-Acquisition.
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Selon Thierry Roullois 1: «L’audit d’acquisition se définit comme :
o Un audit comptable dont l’objectif est de valider la sincérité des comptes
annuels de l’entreprise cible obtenue auprès du vendeur
o Une analyse financière devant confirmer si l’entreprise est, et restera en
bonne santé financière
o Une collecte systématique d’informations sur la cible pouvant
éclairer l’acheteur, en particulier sur les risques latents
o Une confirmation de la valeur attribuée à l’entreprise.
Il s’agit donc de passer de l’autre côté du miroir et d’essayer de vérifier de
l’intérieur si tout ce qu’on vous a dit sur cette entreprise est vrai et surtout à
découvrir tout ce que l’on vous a caché. »
Il est préférable de faire appel à un professionnel pour la réalisation d’un audit
d’acquisition. Cette démarche requiert un certain niveau d’expertise,
l’intervention d’un professionnel permet aussi d’apporter un regarde extérieur et
neutre garantissant une analyse plus objective.
L’audit d’acquisition est généralement réalisé en fin de processus d’achat de
l’entreprise cible, une opération de Fusion-Acquisition comporte généralement les
phases suivantes :
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« Achetez, vendez ou transmettez une entreprise » Thierry Roullois, 2005.
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o Le diagnostic stratégique du repreneur
o La recherche et la sélection de la cible
o L’audit d’acquisition
o La Négociation
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L’étude de ce mémoire aura donc pour objectif de comprendre l’impact de la
réalisation d’un audit d’acquisition lors d’une opération de Fusion-Acquisition,
dans ce contexte :
Dans quelle mesure la gestion des risques influence-t-elle la valeur d’une
entreprise lors d’un audit d’acquisition ?
Afin de tenter de répondre à cette problématique, ce mémoire sera divisé
en trois parties principales, chacune divisées en deux sous-parties.
La première partie portera sur les apports d’un audit d’acquisition dans le
diagnostic d’une société. Seront mises en lumières, différentes techniques
déployées par l’auditeur afin de déterminer les risques potentiels propres à la
société cible, en analysant ses principales forces et faiblesses. Cette analyse
permettra d’émettre un premier jugement portant sur la valeur de la société.
La seconde partie portera sur l’impact de la réalisation d’un audit
d’acquisition dans le processus de rachat d’une société. Seront mis en lumières,
les apports de cet audit, notamment dans le relation acquéreur/cédant ainsi que
dans la décision finale. Le rôle de l’audit d’acquisition lors de la phase de
négociation sera aussi étudié lors de cette partie.
La troisième et dernière partie portera sur l’apport de solutions pratiques,
que celles-ci soient d’ordre financières ou bien juridiques. Cela dans l’objectif de
favoriser la réussite de la phase post-acquisition.
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PARTIE 1 : L’audit d’acquisition : Le constat de
l’entreprise.
A) Favoriser le projet de reprise grâce à l’analyse des indicateurs
prévisionnels.
La réalisation de l’audit d’une entreprise s’effectue toujours sous le format
de l’entonnoir. L’objectif étant de comprendre dans quel milieu évolue cette
société, se renseigner sur les différents acteurs qui ont des liens directs ou
indirects avec celle-ci. Le schéma ci-dessous permet d’imager les grands axes
auxquels l’auditeur doit se questionner :
Cette analyse est cruciale pour le déroule d’un audit d’acquisition
efficace, véritable clef de voûte, cette étape de prise de connaissance permettra
de définir la lettre de mission (ANNEXE N°1). Un premier diagnostic pourra être
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émis notamment concernant les risques inhérents au domaine propre à la
société.
Le futur acquéreur doit avoir en sa possession le maximum d’informations
concernant « l’écosystème » de la société cible. En plus des facteurs internes
propres à celle-ci, les éléments extérieurs doivent être appréciés avec minutie
afin de prendre la juste mesure de la réalité du marché.
L’analyse comptable et financière ne sera effectuée qu’après cette phase
de découverte de l’entreprise, celle-ci permet en outre, de juger la pertinence de
l’opération de Fusion-Acquisition sur ladite société cible. Doivent être étudié les
différentes perspectives d’avenir de l’environnement dans lequel elle évolue.
i. La prise de connaissance du secteur d’activité
La prise de connaissance du secteur d’activité est une des étapes cruciales
pour le déroulement de l’audit d’acquisition. L’acquéreur se doit de maitriser une
maximum d’information relatives au marché sur lequel est présent la société cible.
Cela permet de situer la société, de manière la plus objective possible, sur le
marché dans lequel elle évolue, une fois effectué il sera possible d’avoir une idée
de ce que représente cette société au sein de son économie.
L’enjeu principal pour l’auditeur ici, est d’appréhender l’ensemble des
facteurs externes à l’entreprise qui sont susceptibles d’impacter le
fonctionnement de celle-ci. Ne seront pas listés que les éléments ayant un impact
négatif sur les états financiers, mais aussi ceux ayant un impact positif. Pour ce
faire, l’auditeur devra se poser toute une série de questions, par exemple :
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o Qui sont les concurrents directs de la société cible ? Combien sont-ils ?
o Le marché est-il en croissance ? Est-il arrivé à maturité ?
o Existe-t-il des produits de substitution ?
Afin de répondre à ces questions, l’auditeur utilisera principalement une
matrice
« SWOT »,
acronyme
anglophone
de
Strengths,
Weaknesses,
Opportunites et Threats, cette analyse permet d’obtenir une idée précise de la
situation de la société cible en présentant ses Forces, ses Faiblesses, ainsi que les
Opportunités et les Menaces potentielles. Cette analyse permet ici de croiser les
analyses internes et externes avec les environnements macro et micro de la
société. A son issue, l’auditeur aura pour mission d’adapter le programme de
travail aux risques identifiés.
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Ci-dessous, un exemple de matrice SWOT :
ii. L’analyse des perspectives d’évolution de la société cible
Venant s’additionner à l’examen du secteur d’activité, l’audit d’acquisition
aura pour mission, d’étudier les différentes perspectives d’évolution de la société
cible. Pour ce faire, il se penchera sur les projections réalisées en interne par
l’entreprise. L’auditeur se penchera alors sur le business plan réalisé, il s’appuiera
aussi sur le budget prévisionnel réalisé par celle-ci.
L’analyse comptable de l’entreprise n’étant pas suffisante car se limitant
au passé de la société cible, l’audit d’acquisition s’intéressera à d’autres
indicateurs. Un des facteurs clefs de l’avenir de l’entreprise réside dans le carnet
de commandes de celle-ci. Pour l’auditeur, cet indicateur permet d’obtenir une
vision concrète du chiffre d’affaire à venir. Toutefois, la limite de cet indicateur est
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claire, il se limite à certaines entreprises où le savoir-faire nécessite un certain
délai de réalisation tel que l’industrie du bâtiment, de l’automobile, de
l’aéronautiques, etc…
Lorsqu’il s’agit d’une entreprise disposant de cycles courts, l’analyse du
carnet de commandes n’est pas pertinente, c’est alors que l’analyse du budget
prévisionnel ainsi que celle du business plan s’avèrent efficaces. L’analyse de ces
deux projections apportera à l’acquéreur une explication détaillée et chiffrée des
résultats prévus pour l’entreprise. L’analyse de ces deux outils permettra aussi la
mise en lumière des différents indicateurs retenus par l’entreprise cible afin de
construire ses projections, l’acquéreur pourra alors apprécier la juste cohérence
vis-à-vis des hypothèses retenues ainsi que le lien direct avec les résultats passés
de l’entreprise.
Une fois toutes les données récoltées, l’auditeur devra se prononcer sur la
cohérence du processus prévisionnel. Celui-ci permettra d’obtenir une vision
précision sur l’avenir de l’entreprise.
L’audit d’acquisition aura pour rôle principal d’apporter une vision
objective quant au business plan de l’entreprise. Comme vu précédemment, les
divergences de points de vue acquéreur/cédant s’illustrent à nouveau ici, le
cédant aura tendance à surévaluer les hypothèses, là où l’acquéreur aura besoin
d’une maximum d’objectivité sur la situation réelle de l’entreprise.
Grâce à cet audit d’acquisition, la cohérence du business plan sera ainsi
établie et l’acquéreur pourra se positionner sur un document vérifié par
l’auditeur.
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De façon pratique, l’auditeur formalisera l’avancée de ses travaux au sein
d’une feuille de travail. Dans le cas présent, l’analyse prévisionnelle s’y trouvera.
Cette feuille de travail balisera le travail achevé ainsi que celui à réaliser par
l’auditeur. Ci-dessous un exemple de feuille de travail relative à l’étude des
perspectives d’évolutions de l’entreprise dans le cadre d’une mission d’audit
d’acquisition :
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B) L’analyse financière complète de la société cible
Faisant partie intégrante de l’audit d’acquisition, l’audit financier permet
de garantir la fiabilité de l’information financière de la société cible. Toutefois, la
totalité des examens financiers ne pouvant pas être réalisé lors de l’audit
d’acquisition pour des questions pratiques, une liste de point de contrôles
effectués par l’auditeur sera répertoriée (ANNEXE n°2)
i. La prise de connaissance des états financiers
Tout l’enjeu de l’audit d’acquisition, et plus précisément sa partie
financière et comptable réside dans la vérification des comptes annuels, et
notamment vérifier si ceux-ci sont réguliers et sincères. Ils doivent refléter une
image fidèle du patrimoine détenu par l’entreprise ainsi que la situation financière
et le résultat de celle-ci. Cette vérification permettra de déterminer les éventuels
risques auxquels l’entreprise devra se prémunir.
L’analyse des états financiers est un incontournable lors d’un processus de
Fusion-Acquisition. Il est risqué pour le repreneur de simplement lire le compte de
résultat ainsi que le bilan de la cible, il n’est pas rare qu’en amont du processus de
vente, le cédant ait lissé ses résultats, ce qui fausse l’objectivité de ceux-ci. Les
comptes une fois maquillés, enjolivent les résultats de l’entreprise, l’auditeur à la
suite de ses investigations informera l’acquéreur d’un éventuel changement des
règles et méthodes comptables de l’entreprise.
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Plusieurs indicateurs peuvent être modifié dans l’objectif de rendre la
société cible plus attractive, tel que la valorisation des stocks de l’entreprise ou
bien
l’augmentation
des
durées
d’amortissements
des
différentes
immobilisations, etc...
Toutefois, un écart n’est pas forcément synonyme de fraude. Dans les
entreprises de taille réduite, il peut s’agir de négligence ou d’erreurs par manque
de qualification, l’accumulation de celles-ci peuvent altérer l’image fidèle des
comptes et c’est alors que l’audit d’acquisition permettra d’établir la juste réalité
des comptes de l’entreprise.
Différents contrôles et tests seront mis en place, cette étape est assez
semblable aux travaux réalisés par un commissaire aux comptes dans sa mission
de certification des comptes. A une différence près que l’audit d’acquisition n’est
pas une analyse des comptes à la clôture de l’exercice, l’audit financier se portera
quant à lui sur l’évolution des comptes sur une période donnée.
L’audit financier permet de supprimer un maximum d’évènements qui ne
sont pas présents de manière récurrentes. Ces éléments exceptionnels ne sont
parfois pas correctement ventilés dans les catégories adéquates du compte de
résultat et ne permettent pas d’établir la réalité financière de l’entreprise.
Dans la majorité des cas, le dirigeant de l’entreprise souhaite céder son
entreprise au terme d’un exercice comptable particulièrement flatteur. Le rôle de
l’auditeur sera alors d’interpréter le résultat de celle-ci de manière plus spécifique
afin de déterminer la raison d’une telle année « extraordinaire ». Plusieurs pistes
doivent être étudier afin de trouver la raison d’un tel résultat, par exemple :
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-
Vérifier les charges de l’entreprise, une augmentation de la marge
peut se justifier par une variation des achats de matières premières,
etc…
-
Vérifiant le chiffre d’affaire, si par exemple celui-ci augmente, estce due à un effet volume ou un effet prix ? Quel est la saisonnalité
du chiffre d’affaire, etc..
L’audit d’acquisition va permettre d’établir un niveau de fonctionnement
normal de l’entreprise. Ce niveau de fonctionnement permettra à l’acquéreur
d’affiner sa vision et de commencer à pouvoir estimer la date éventuelle de son
retour sur investissement.
ii. L’indentification des risques majeurs
Suite à l’étude approfondie des états financiers de l’entreprise, l’audit
d’acquisition révèle désormais les principaux risques identifiés concernant la
société cible. Toutefois, tous les risques ne sont pas à prendre à aborder de la
même manière, les signes dits « significatifs » doivent être étudiés en priorité.
Sont significatifs les risques susceptibles d’avoir un impact significatif sur les états
financiers de la société cible, et peuvent engendrer une surestimation ou bien une
sous-évaluation. On parle alors d’anomalie significative des états financiers.
La détection ainsi que l’étude de ces anomalies significatives se rapproche
très fortement de la mission d’audit légale de certification des comptes, à la
différence près que le commissaire aux comptes ne doit pas porter d’appréciation
relative à la performance de la société cible. S’ajoute à cela le fait que lors de
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l’audit d’acquisition, l’auditeur focalise ses travaux uniquement sur les objectifs de
l’opération de rachat pour évaluer la société cible.
Ces anomalies significatives présentes dans les états financiers sont
principalement dues à deux facteurs :
o La fraude : Ici c’est le caractère intentionnel qui est retenu. Souvent les
activités frauduleuses sont liées à un problème de séparations des
pouvoirs au sein de l’entreprise, permettant de manipuler aisément les
chiffres dans le but de détourner des actifs de la société.
o L’erreur : Ici c’est le caractère non intentionnel qui est retenu. Souvent lié
au manque de compétence, comme par exemple un non-respect du
principe de séparation des exercices, etc…
Une fois l’anomalie détectée, le travail de l’auditeur sera de savoir quelle en
est la cause. L’objectif derrière cette étude est d’éviter que l’acquéreur ne paye
un prix faussé par rapport à la réalité. En effet, un prix d’acquisition non cohérent
avec la réalité engendrerai une « destruction de valeur », qui se caractérise
comme un faible retour sur investissement et pourrait compromettre la futur de
la société cible et donc vouer à l’échec l’opération de Fusion-Acquisition.
Ne reste plus qu’à souligner qu’un mauvais retour sur investissement fait
partie de l’essence même du risque entrepreneurial, l’audit d’acquisition aura
pour but d’acquérir un maximum de connaissance afin de limiter tant que possible
ce risque.
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En balayant le passé, le présent et le futur de l’entreprise, l’audit d’acquisition
permet d’obtenir une vision globale de l’entreprise. L’indépendance de l’auditeur,
comme garante de l’objectivité de l’audit d’acquisition, permet à l’acquéreur
d’avoir un avis éclairé sur les forces et les faiblesses de l’entreprise lui permettant
d’apprécier le risque de la manière la plus objective possible.
Cette seconde partie sera consacrée à l’étude du rôle joué par l’audit
d’acquisition dans sa globalité. En plus d’influencer la décision de l’acquéreur, la
portée de l’audit d’acquisition apparait plus grande et permettant notamment de
rééquilibrer le rapport existant entre acquéreur/cédant, cela en réduisant
l’asymétrie d’information.
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PARTIE II : La valeur ajoutée de l’audit d’acquisition lors du
processus de reprise
A) Cerner les attentes de l’acquéreur
i. La définition des objectifs
L’impact des conclusions de l’audit d’acquisition est important, à l’issue de
celles-ci, l’acquéreur devra donner sa réponse afin de savoir si oui ou non, il
souhaite poursuivre le processus de Fusion-Acquisition envers la société cible.
L’audit d’acquisition offrira une véritable présentation de la totalité des
risques identifiés. Deux valeurs seront alors déterminées, la première étant la
valeur de la société d’après l’audit d’acquisition et la seconde étant la valeur selon
l’acquéreur. Cette seconde valeur varie selon les différents objectifs de
l’acquéreur.
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Selon Guillaume SCHIER et Olivier MEIR, il existe principalement deux
objectifs lors d’une opération de Fusion-Acquisition pour un acquéreur :
o Les motifs dits « stratégiques » : Selon SCHIER et MEIR, il est possible de
distinguer deux natures différentes quant au motifs stratégiques que sont :
-
Les motifs stratégiques défensifs
-
Les motifs stratégiques offensifs
S’agissant des motifs stratégiques défensifs, le rôle de l’audit d’acquisition
ne sera pas déterminant en ce sens qu’ici, l’acquéreur ne sera intéressé que par
l’obtention des parts de marché détenues par son concurrent direct, l’aspect
risque de la cible est relayé au second plan.
Concernant
les
motifs
stratégiques
offensifs,
ils
représentent
principalement les acquisitions ayant pour objectif d’augmenter la présence sur
un marché donné. Cela peut s’effectuer de plusieurs manières, tel que l’acquisition
de compétences, de technologies, d’un savoir-faire, de brevets, etc… Cela peut
également être dans l’objectif de conquérir de nouvelles parts de marché en
faisant l’acquisition d’une entité présente sur une nouvelle zone géographique.
Dans ce cas, l’audit d’acquisition aura un rôle déterminant dans la décision
de l’acquéreur. Afin de donner un peu de relief à cette affirmation, prenons
l’exemple d’un acquéreur désireux d’obtenir une technologie qu’il ne peut pas
développer tout seul. L’audit d’acquisition de la société cible permettra de
répondre à plusieurs questions, notamment relatives à ladite technologie, tel que :
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Comment sont composées les équipes de techniciens nécessaire au
fonctionnement de cette technologie ? Cette technologie est-elle juridiquement
protégée ? Quelle est la durée du droit d’exploitation d’un éventuel brevet ?
Quelle est la durée de vie de l’outil de production ? etc…
Acquéreur et auditeur devront donc, ensemble, identifier clairement les
attentes du repreneur. Ces attentes seront recueillies au sein d’un guide que
l’auditeur remplira avec l’acquéreur lors du premier entretien (ANNEXE N°3)
ii. Le renforcement du dossier de financement
L’opération de Fusion-Acquisition est une opération onéreuse et risquée,
les sources de financement sont multiples. Parmi elles, on peut compter les prêts
bancaires, les « crowdfunding » ou financements participatifs, l’épargne
personnelle, les fonds d’investissements, etc…
L’audit d’acquisition n’est pas obligatoire comme vu précédemment.
Toutefois, celui-ci peut être un véritable atout en matière de financement de
l’acquisition d’une entreprise. En effet, présenter la synthèse de l’audit
d’acquisition aux différents financeurs du projet présente plusieurs avantages.
Toute d’abord, l’objectivité de ce rapport effectué par l’auditeur, censé être
neutre et indépendant. La purge de l’aspect affectif du cédant permet une vision
réelle de la situation de l’entreprise.
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L’audit
d’acquisition
permet
aussi
d’éclairer
différents
types
d’investisseurs. Ces questions divergent suivant le « type d’investisseur », sont
distingués principalement deux types d’investisseurs :
o Les sociétés d’investissements
o Les établissements bancaires
Dans le premier cas, c’est principalement la pérennité de la société cible qui
est visée. L’audit d’acquisition apporte, via sa synthèse, les perspectives d’activités
de la société cible.
Dans le second cas, les établissements de crédits auront majoritairement
tendance à observer la solvabilité de la société cible. En effet, l’objectif étant de
s’assurer que la société cible aura la capacité de générer les profits suffisants
nécessaires au remboursement de la dette contractée. Les dettes de l’entreprise
ainsi que les actifs circulant sont étudiés lors de l’audit d’acquisition, ces deux
agrégats permettent d’avoir une idée sur la solvabilité de l’entreprise.
En résumé, l’audit d’acquisition permet de faire gagner un temps précieux
aux éventuels investisseurs. L’investisseur aura connaissance de l’ensemble des
risques identifiés par l’auditeur ce qui aura pour effet de le rassurer et de le
motiver à investir dans le projet.
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B) Favoriser la négociation en réduisant l’asymétrie
d’information
2.1 Effectuer un rééquilibre de la relation entre l’acquéreur et le
cédant
D’après un rapport l’Observatoire national CRA de la transmission des
TPE/PME, en 2019, 45% des TPE/PME étaient cédées à des personnes externes.
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Cette donnée, bien que réservée aux TPE/PME, consolide l’idée quand
dans presque un cas sur deux, le repreneur ne connait pas l’entreprise cible. Cela
permet de prendre toute la mesure de la nécessité d’un audit d’acquisition, afin
de réduire l’asymétrie d’information.
L’asymétrie d’information est le risque principal pour l’acquéreur. Dès
l’instant où le cédant accorde que sa société soit auditée, il accepte le risque que
des informations privées soient révélées à l’acquéreur. La lettre de mission (C.F
ANNEXE N°1), formalise par un écrit cette acceptation. Tout au long du processus
d’audit, les informations récoltées par l’acquéreur s’accumuleront et permettrons
à l’acquéreur d’affiner sa décision.
Le graphique ci-dessous illustre la prise de connaissances tout au long de
ce processus. La flèche bleue correspond à l’information du cédant et la flèche
rouge, l’information de l’acquéreur :
29
La mise à disposition par le cédant à l’acquéreur des informations n’est pas
sans risque. Certaines de ces informations revêtent un caractère confidentiel, ces
informations se situent dans la « Data room » de l’entreprise. Data room ou
« chambre de données » en français, s’apparente dans la majorité des cas en un
fichier Excel. La Data room permet d’obtenir une vision globale de la société, en
plus de structurer les données de la société elle fait gagner beaucoup de temps à
l’auditeur. (L’ANNEXE N°5) représente une série de captures d’écran au format
Excel d’une data room
2.2 Permettre à l’acquéreur d’argumenter lors de la négociation.
La phase de négociation est exclusive, un seul cédant face à un seul
acquéreur. A cette phase, l’audit d’acquisition est généralement terminé,
l’ensemble des risqués liés à l’opération sont connus. La phase de négociation
intervient donc après la présentation des conclusions de l’audit d’acquisition.
L’audit d’acquisition peut s’apparenter à une sorte de contre-expertise
indépendante du cédant par une tierce personne. L’audit d’acquisition va donc
produire une valeur qui servira de référence à la négociation. Ces négociations
organiseront la reprise de la société cible par l’acquéreur. Inhérent au processus
de négociation, les parties seront rarement en accord sur la totalité des sujets
négociés.
Cependant, au terme de l’audit d’acquisition, le rapport de force en faveur
du cédant n’est plus. L’acquéreur dispose, normalement, de l’ensemble des
informations relatives à la société cible. L’acquéreur pourra jouer sur les risques
inhérents et extérieurs à l’entreprise et ainsi négocier dans le but de créer en de
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la valeur en ne payant pas un prix d’acquisition supérieur à la valeur réelle de la
société cible.
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Après avoir confirmé que l’audit d’acquisition, en plus d’influencer la décision de
l’acquéreur, il permet notamment de rééquilibrer le rapport existant entre
acquéreur/cédant, cela en réduisant l’asymétrie d’information.
Dès lors, en troisième et dernière partie de ce mémoire sera consacrée aux
dispositifs permettant de préparer au mieux la période post-acquisition. Les
principaux risques étants identifiés, l’asymétrie d’information atténuée ne reste
plus qu’à définir des garde-fous permettant de maximiser les chances de réussite
de l’opération.
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PARTIE 3 : La mise en place de solutions pratiques
favorisant la réussite l’opération d’acquisition
i. Garantir à l’acquéreur une certaine situation de l’entreprise
L’audit d’acquisition ne se contente pas simplement je jouer un rôle clef
dans la relation acquéreur/cédant, il permet aussi de pose les bases nécessaires
à la phase post-acquisition, et ce, en permettant l’identification des principaux
risques qui devront faire l’objet de contrôles ultérieurs et seront couverts par
plusieurs garanties.
L’audit d’acquisition, comme vu tout au long de ce mémoire, permet à
l’acquéreur d’avoir une vue d’ensemble de la société cible. Les forces, mais surtout
les faiblesses vont désormais faire l’objet d’une étude plus approfondie. Il convient
alors de distinguer si ce sont des faiblesses qui sont temporaires ou bien
définitives. Sont considérées comme définitives des faiblesses qui continueront à
évoluer dans un sens négatif, tel que par exemple, l’usure d’une machine de
production, ou bien une technologie vieillissante.
Une faiblesse temporaire est une faiblesse qui peut se voir corriger à
travers le temps. Fraudes ou simples erreurs, leur caractère n’est pas irrévocable.
L’audit d’acquisition a permis d’identifié les risques, l’objectif est ensuite de
trouver des solutions afin de se prémunir de ses risques présents et futurs.
Pour ce faire, en plus de l’identification des risques présents dans les états
financiers, l’auditeur aura pour mission de concevoir des procédures d’audit, se
matérialisant par la mise en place de procédures types de contrôle. Ceci est le rôle
33
des recommandations effectuées par l’auditeur, ces recommandations auront
pour base l’ensemble des risques identifiés.
La mise en place de ces différents contrôles revêt plusieurs objectifs, cela
afin de préserver l’entreprise et plus précisément les ressources financières de
celle-ci des risques d’erreur et de fraudes. Cela permet aussi une meilleure gestion
comptable permettant d’assurer une information financière fiable permettant
l’élimination d’éventuels risques. De plus, certains contrôles sont d’ordre légal leur
mise en place permet d’être en conformité avec la loi en vigueur.
Le point des recommandations est présenté dans la majorité des cas, sous
la forme d’une présentation powerpoint, à la fin des recommandations. Ce sont
des actions clef en main proposées à l’acquéreur, qu’il peut appliquer dès
l’acquisition de la société cible. Pour chacun des risques, l’auditeur proposera alors
des contrôles précis. Cette expertise permet à l’acquéreur de gagner du temps et
aussi, de limiter la fraude potentielle au sein de l’entreprise.
ii. Propositions de clauses juridiques afin de se prémunir contre
les risques identifiés
Les garanties qui seront prises suite aux conclusions de l’audit d’acquisition
se négocient durant la phase de signature du protocole d’accord. Ce protocole
permet de formaliser et d’encadrer la reprise de la société cible. Ce protocole est
un véritable engagement de la part du cédant à céder sa société à l’acquéreur, qui
lui s’engage à racheter cette société à un prix donné.
34
Il existe des risques propres à la rentabilité de l’entreprise, il convient donc
de proposer des clauses dites « d’ajustement de prix ». Toute modification de ces
clauses se doit d’être limité au maximum, plus celles-ci sont claires et simples,
moins les risques d’interprétation sont élevés. Elles doivent aussi refléter le plus
fidèlement la performance de l’entreprise, elles ne doivent donc pas être trop
importantes ou trop faibles. Ces clauses sont des clauses dites de « Earn-out ».
Il est difficile de lister un ensemble de clauses « nécessaires » lors d’un
processus d’acquisition. Toutefois, certains conseils peuvent être donnés afin, de
nouveau, à ne pas laisser de place à l’interprétation lors de la rédaction de cellesci. Toute d’abord, faire apparaître de manière explicite qu’il s’agit d’une clause
d’ajustement de prix. Ensuite, expliquer de la façon la plus précise possible
comment cette clause a été construite ainsi que son mode de calcul. De plus,
doivent apparaitre aussi les procédures de contestation de cette clause.
Les clauses utilisées doivent décrire les principes comptables et méthodes
comptables qui ont été sélectionnés pour leur construction. Ces clauses doivent
être non contestable et simple d’utilisation. Si des termes spécifiques ou d’une
autre langue sont utilisés, ils doivent être définis. Les agrégats et mode de calcul
aussi. Enfin, les clauses doivent être applicable dans le futur et doivent être le
moins sujet à interprétation, manipulation ou changement de stratégie à court ou
moyen terme.
Les clauses, comme évoqué précédemment, doivent anticiper les phases
de contestations. La majorité du temps la durée de vie des clauses post-acquisition
ne dépassent pas 3 à 5 ans pour deux raisons :
o Les clauses de révision de prix étant assise sur les résultats futurs
de l’entreprise, le risque de « paralyser » les résultats l’entreprise
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sur de longues périodes et, de ce fait, paralyser son
développement, ne serait profitable ni pour l’acquéreur, ni pour les
actionnaires.
o Il est très difficile de prévoir avec certitude, l’avenir de la société à
un horizon de 3 à 5 ans.
Seront donc prise en compte plusieurs scénarios différents, tel que :
-
La volonté pour le cédant de vérifier que les méthodes et montant
utilisés possèdent bien comme assiette les résultats à venir de
l’entreprise
-
Prévoir des éléments extérieurs propre au secteur d’activité de
l’entreprise, ainsi qu’hors secteur d’activité de l’entreprise.
L’existence de clauses « types » permet une adaptation au cas par
cas.
-
L’intervention d’un arbitre ou un expert
S’agissant de l’intervention d’un tiers arbitre, il est possible d’indiquer la
mention « en amiable compositeur ». Ceci aura pour effet de laisser une possibilité
au tiers arbitre de s’affranchir de la clause et de se référer aux usages de la
profession ainsi que de sa propre conviction pour rendre sa décision. Cette
démarche amiable est fondée sur l’équité, de sorte que, si le protocole est clair
alors il s’applique et s’il ne l’est et laisse place à interprétation, alors l’arbitre se
prononcera selon les usages et sa conviction.
L’auditeur aura un rôle clef à jouer, chacune des parties souhaitera que ses
propres requêtes soient appliquées et non pas celles-ci de la partie adverse en cas
de désaccord. C’est alors que l’auditeur pourra en tant que tierce personne,
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permettre de trouver des accords à mi-chemin entre les prétentions initiales de
l’acquéreur et du cédant.
Ci-dessous un schéma permettre d’illustrer les différentes étapes d’un processus
de rachat d’entreprise :
C’est sans nul doute que les résultats obtenus lors de l’audit d’acquisition
apparaissent comme déterminant dans le processus de reprise d’une société.
Celui-ci garantira l’objectivité de l’opération en conciliant tous les intérêts et
parties en jeu, et cela, même après acquisition définitive.
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Conclusion :
D’après une étude M&A - Plus d'humain, moins d'échecs d'Akoya
Consulting, 60% des opérations de Fusion-Acquisition sont un échec. La
transmission d’une société s’avère être une opération complexe et risquée, en
particulier pour l’acquéreur qui supportera la majorité des risques. Afin de se
prémunir de ce risque, la seule optimale est le recours à un audit d’acquisition.
Non obligatoire, il apparaît alors intéressant de se questionner sur sa
véritable utilité. Il est cependant, la raison de la réussite de bon nombre
d’opération de Fusion-Acquisition.
En guise de première partie de ce mémoire, il a été mis en lumière le fait
que l’audit d’acquisition permettait d’évaluer l’entreprise en proposant un
diagnostic détaillé et complet de celle-ci. Ont été recensés les différentes examens
et investigations diligentés par l’auditeur durant l’audit d’acquisition. Ci-après une
liste des différents objectifs de l’audit d’acquisition :
o Identifier les forces et faiblesses de la cible, ce qui permet d’identifier les
risques
o Comprendre dans quel milieu l’entreprise évolue afin de mieux préparer
l’avenir
o Apporter un avis extérieur, neutre et impartial aux données fournies par le
cédant
o Se projeter quant aux perspectives d’avenir de l’entreprise.
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Tout cela afin de déterminer la valeur de l’entreprise.
Lors de la seconde partie, l’importance des conclusions de l’auditeur au
terme de l’audit d’acquisition a été mise en avant. Véritable élément clef, les
conclusions représentent une base nécessaire aux négociations futures. Ci-après
une liste des différents objectifs de l’audit d’acquisition :
o Déterminer les besoins de l’acquéreur, en évaluant les risques et la
stratégie à adopter.
o Réduire l’asymétrie d’information entre les deux parties, cela permettant
de rééquilibrer la relation acquéreur/cédant.
o Fédérer des investisseurs en vue d’une opération de Fusion-Acquisition.
o Créer une valeur de référence, pilier des négations futures.
o Préparer la phase post-acquisition afin de favoriser la réussite de celle-ci.
Enfin, en dernière partie, le rôle clef de l’audit d’acquisition dans la phase postacquisition a été souligné. Lors des négociations, l’avenir de l’entreprise cible
est en jeu. Toutes, les hypothèses doivent être étudiées afin de se prémunir
d’éventuels risques pouvant même en péril la réussite de ladite opération. Ciaprès, une liste des différents objectifs de l’audit d’acquisition :
o Apporter des solutions pratiques aux risques identifiés
o Tendre à réduire les faiblesses et améliorer les forces de l’entreprise
o Etablir des contrôles types réduisant le risque de fraude à venir
o L’adaptation des instruments juridiques à la situation de l’entreprise
dans l’objectif d’une opération de Fusion-Acquisition réussie.
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Au terme de l’audit d’acquisition, l’auditeur aura émis une véritable
expertise, celle-ci étant totalement impartiale, sur les différents risques inhérents
à l’opération de Fusion-Acquisition, ainsi que sur la valeur réelle de l’entreprise
cible.
Onéreux, l’audit d’acquisition peut décourager un éventuel acquéreur.
Toutefois, tout au long de ce mémoire, les principaux avantages d’y avoir recours
ont été soulignés. Ne pas y avoir recours s’avère être un grand risque, l’acquéreur
pourrait découvrir, quelques temps après l’acquisition, des dettes ou risques
cachés qui n’apparaissaient pas dans les comptes de la société et qui pourraient
fortement compromettre la phase de post-acquisition.
Une mauvaise intégration s’avère être un véritable risque pour l’avenir de
l’entreprise. Cela aura très certainement de lourdes conséquences, ce processus
complexe nécessite le conseil d’experts, tel que l’auditeur. Les difficultés
inhérentes à tout rapprochement d’activités peuvent être facilement identifiable,
contrairement à d’autres, comme par exemple certaines d’ordres culturels ou
humain.
Dès lors, différentes nouvelles problématiques peuvent se poser :
Comment favoriser la réussite de l’intégration après acquisition ? Quel rôle jouent
les cabinets de conseil dans cette phase ?
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Bibliographie :
Site internet :

https://www.cabinetecai.com/tout-savoir-sur-laudit-dacquisition-ou-duediligence/

https://www.reuters.com/article/us-global-markets-m-aidCAKCN2DG0E6

https://studylibfr.com/doc/6223535/le-r%C3%B4le-de-l%3Fauditd%3Facquisition-dans-le-processus-de-rep...

https://www.economie.gouv.fr/cedef/chiffres-cles-des-pme

https://www.capital.fr/entreprises-marches/au-moins-75-000-cessions-dentreprise-chaque-annee-en-france1230602#:~:text=Au%20moins%2075.000%20cessions%20d'entreprise%2
0chaque%20ann%C3%A9e%20en%20France,Indicateur%20%C3%A9conomique&text=S'y%20ajoutent%2015.000%20c
essions,%2C%20250%20%C3%A0%204.999%20salari%C3%A9s).

https://droit-finances.commentcamarche.com/faq/23699-croissanceexterne-definition
https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/les-cessions-acquisitions-depme-se-sont-effondrees-de-moitie-depuis-debut-2020-1220886
« Achetez, vendez ou transmettez une entreprise » Thierry Roullois, 2005.
« Fusion Acquisitions » Oliver Meir Guillaume SCHIER 3e édition - Dunod
https://www.cra.asso.fr/wp-content/uploads/2019/05/Observatoire-CRA-2019maj21-06-19.pdf
41
https://www.daf-mag.fr/Thematique/gestion-risque-1241/Breves/reduisezrisques-echec-grace-audit339343.htm#:~:text=Le%20taux%20d'%C3%A9chec%20des,'%C3%A9checs%20d'
Akoya%20Consulting.
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