sodium) souvent caractérisés par un fort pouvoir
mouillant.
ii. Tensioactifs cationiques
Ils libèrent une charge positive (cation) en solution
aqueuse. Ce sont souvent des produits azotés (un atome
d’azote chargé positivement) comme les sels d’ammonium
quaternaire. Ils ont des propriétés bactériostatiques et
émulsionnantes.
iii. Tensioactifs amphotères
Ils contiennent à la fois des groupements acides et
basiques, à pH basique ils se comportent comme des
tensiaocitfs anioniques et à pH acide comme des
tensioactifs cationiques. Ils ont un HLB élevé et sont
utilisés comme détergents. On peut citer les bétaïnes
(groupement ammonium quaternaire et acide
carboxylique), les dérivés de l’imidazoline et les
polypeptides. Ils ont tous l’avantage d’être compatibles
avec les autres types de tensioactifs.
iv. Tensioactifs non ioniques
Ils ne comportent aucune charge et donc ne s’ionise pas
dans l’eau.
2 Comportement en solution
2.1 Milieu aqueux
La partie hydrophile a une forte affinité avec les
molécules d’eau car elles partagent des interactions de
van der Waals et de Lewis. La partie hydrophobe ne peut
établir que des interactions de type van der Waals donc
l’eau a moins d’affinité avec cette partie de la molécule
tensioactive car elles ne peuvent établir des liaisons
hydrogènes (Lewis). Cependant la partie hydrophobe a
plus d’affinité pour l’eau que l’air car il n’y a pas
d’interaction de van der Waals avec les molécules d’air.
Figure 2 : a/Tensioactifs en solution à faible
concentration (a) et forte concentration.au delà de la
CMC (b).
A faible concentration en tensioactif (Figure 2.a), un
équilibre va s’établir entre tensioactif en solution et
tensioactif adsorbé à la surface eau-air. Les tensioactifs
isolés à la surface tendent à être couchés à la surface eau-
air pour satisfaire les interactions de van der Waals avec
les molécules d’eau. Lorsque plusieurs tensioactifs se
regroupent à la surface, ils forment une brosse ce qui
satisfait les interactions de van der Waals entre chaînes
grasses.
Plus la concentration en tensioactif augmente dans l’eau
et plus la surface est saturée ce qui nécessite un surplus
d’énergie pour que le tensioactif s’adsorbe à la surface.
Au-delà d’une certaine concentration la surface est
complètement saturée et l’énergie à fournir pour qu’un
tensioactif s’adsorbe à la surface est trop grande, il y a
alors formation d’agrégats des tensioactifs qui s’associent
en micelles (b). Les têtes hydrophiles restent en contact
avec l’eau mais les queues lipophiles se regroupent entre
elles, ce phénomène est renforcé par la non compatibilité
de l’eau avec les chaînes grasses des tensioactifs.
En milieux aqueux, les micelles peuvent regrouper
plusieurs centaines de molécules tensioactives. Leur
dimension et leur géométrie dépendent essentiellement
de la structure du tensioactif et de son environnement
chimique [4, 5]. La CMC peut être détectée par plusieurs
méthodes différentes comme l’étude de la variation de
tension superficielle (voir AN T01) pour tous les types de
tensioactifs et l’étude de la conductivité électrolytique
des solutions pour les tensioactifs ioniques.
A partir d’une certaine concentration, la formation des
micelles est favorisée par les interactions hydrophobes
entre tensioactifs qui deviennent suffisamment
importantes par rapport aux interactions hydrophiles pour
que se forme spontanément les micelles. Quand la partie
hydrophile d’une molécule tensioactive est plus
importante que la partie hydrophobe, la tendance à
former des micelles est plus forte et la CMC est donc plus
basse.
Certaines interactions défavorisent la formation des
micelles. Par exemple, les effets de solvatation du groupe
polaire favorisent la solubilisation monomoléculaire du
tensioactif dans l’eau. A plus forte polarité de ce groupe,
plus faible est la tendance à former des micelles et donc
plus haute est la CMC. Un autre effet défavorable
correspond aux interactions de type électrostatique
répulsif entre les parties hydrophiles des tensioactifs. Si
les forces de répulsion sont trop grandes, les molécules ne
peuvent pas s’approcher suffisamment pour que se
produise l’interaction hydrophobe entre les chaînes
grasses des tensioactifs. Ceci explique pourquoi les
tensioactifs ioniques qui possèdent des charges nettes
dans leur groupe hydrophile forment beaucoup plus
difficilement des micelles que les tensioactifs non
ioniques qui ont un groupe hydrophile non chargé. Pour un
même groupe hydrophile, la CMC des tensioactifs ioniques
est typiquement 100 à 1000 fois plus grande.
On peut donc dire que la CMC est une mesure quantitative
de l’affinité globale d’un tensioactif pour la phase
aqueuse.
2.2 Milieu gras ou huileux
En solution dans un corps gras, appelé huile, les
tensioactifs ne sont pas repoussés vers la surface (Figure
3). La queue grasse du tensioactif et l’huile sont
compatibles alors que la tête hydrophile a moins d’affinité
pour l’air que pour l’huile à cause de l’absence
d’interaction de van der Waals avec l’air. Par contre la
partie hydrophile d’un tensioactif peut établir des liaisons
hydrogènes avec d’autres tensioactifs et s’agréger pour
trouver un état d’énergie plus favorable.