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Plan Inflation / déflation

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Inflation et déflation
Bibliographie
Bezbakh P., Inflation et désinflation, Repères, La Découverte.
I. Définition, mesure et évolution de l’inflation
1) Définitions et mesure
L’essentiel. Inflation : « un processus de hausse cumulative et auto-entretenue du niveau général
des prix ». Désinflation. Déflation. Hyperinflation (+ de 50% par mois, cas du Zimbabwe).
Inflation sous-jacente. Stagflation. Problèmes de mesure : choix du panier (indice
synthétique), choix de la pondération, évolution des goûts et innovations. Inflation sousjacente : exclut les phénomènes exogènes (taxes, prix réglementés, produits liés aux
facteurs climatiques…)
2) L’inflation du XIXe siècle à 1945
a) Préambule : l’Edit du Maximum (301) et la « Réponse au paradoxe de M. de Malestroit »
(1568)
L’essentiel. La peine de mort pour ceux qui augmentent abusivement les prix (Edit du Maximum
(301)). La forte inflation en Europe au XVIe siècle et l’analyse de Jean Bodin (« Réponse
au paradoxe de M. de Malestroit » (1568)) : naissance de la TQM.
b) Le XIXe siècle : stabilité et mouvements longs
L’essentiel. Relative stabilité des prix au XIXe siècle. 0.25% par an dans une France où les gains de
productivité dans l’agriculture sont faibles (Morineau). Tendance à la baisse des prix
industriels : gains de productivité, régulation concurrentielle. Des mouvements longs de
prix (Kondratieff).
c) L’instabilité de l’Entre-deux-guerres
L’essentiel. « C’est la première guerre mondiale qui marque la véritable entrée de la France dans
l’ère de l’inflation ‘moderne’ » (Piketty (2001), Les hauts revenus en France au XXe
siècle) ; Taux d’inflation moyen en France sur l’ensemble du XXe siècle : 8%, soit des prix
de détail multipliés par plus de 2000 sur 100 ans ((1+0.08) 100 > 2000). Tendances à
l’inflation dans les PD jusqu’à la crise de 1929. Différences importantes dans les années
1920 : tendance à la déflation au R-U, hyperinflation allemande de 1923. Déflation des
années 1930 (cas de l’inflation de 1937 aux Etats-Unis).
3) L’inflation de 1945 au début des années 1980
a) Deuxième guerre mondiale et reconstruction
L’essentiel. Sur l'ensemble des trente glorieuses : Etats-Unis, RFA < Moyenne OCDE < France, R-U,
Italie. Forte inflation pendant la 2GM et la reconstruction (jusqu’à 50% en France).
b) Les trente glorieuses et la première poussée inflationniste (1968 – 1973)
L’essentiel. Ere d’inflation permanente bien que modérée. Un contexte institutionnel favorisant
la hausse des prix et des salaires ; des chocs exogènes engendrant des poussées
inflationnistes. La tendance inflationniste à partir de la 2e moitié des années 1960.
c) La seconde montée de l’inflation (1974 – 1980)
L’essentiel. 1er choc pétrolier : prix du pétrole multipliés par 4. Augmentation des salaires. Pics
d’inflation en 1974-75 (+ de 20% au R-U). Stagflation. 8% en moyenne dans les pays de
l’OCDE sur la période 1975-79 (4% en RFA). 2e choc pétrolier : prix multipliés par 3 ; rôle
de l’inflation importée avec l’appréciation du dollar.
4) La désinflation à partir des années 1980
a) De l’inflation forte à la désinflation dans les années 1980
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L’essentiel. Désinflation marquée pour le R-U (5-6% en 1982) et la France (3% en 1986) mais la
hiérarchie selon les pays change peu (inflation faible en RFA). Facteurs de désinflation :
politiques monétaires monétaristes, contre-choc pétrolier (1986), évolutions
institutionnelles (affaiblissement des syndicats…). Légère reprise de l’inflation fin des
années 1980 – début des années 1990 (R-U, Italie et même Allemagne avec la
réunification).
b) La grande modération à partir des années 1990
L’essentiel. La « grande modération » (Borio). Taux d’inflation inférieurs à 2.5% dans la plupart
des pays de l’OCDE à partir de 1994. Cas de la déflation japonaise (taux d’inflation
maximum de 1.8% en 1997). Résurgence de la menace déflationniste. Facteurs de
modération : mondialisation, crédibilité de la politique monétaire de lutte contre
l’inflation, gains de productivité dans la 2e moitié des années 1990 (fin du paradoxe de
Solow ?).
5) La « lowflation » et la menace de déflation
II. Les sources de l’inflation (et de la déflation)
1) L’inflation par la monnaie
a) La Théorie quantitative de la monnaie
L’essentiel. Bodin (XVIe), Petty (XVIIe), Hume (XVIIIe), Ricardo. Fisher (1911), The Purchasing
power of money. M.V = P.T. Fonction de demande de monnaie (Marshall) et effet
d’encaisses réelles (Pigou, Don Patinkin) : Mo = Md=k.P.Y => 𝑀𝑃 = 𝑘. 𝑌
b) Du monétarisme (Friedman) à la Nouvelle Ecole Classique
L’essentiel. Friedman (1956), « The Quantity Theory of Money – A Restatement ». « L’inflation est
toujours et partout un phénomène monétaire » in The Counter-Revolution in Monetary
Theory (1970). « le gouvernement doit donc partout être rendu responsable de
l’inflation » in Inflation et systèmes monétaires (1968). Friedman et Schwartz (1963), A
Monetary history of the United-States, 1867-1960.
2) L’inflation par la demande
L’essentiel. La demande (de B&S) peut augmenter même à offre de monnaie constante : hausse
de la vitesse de circulation de la monnaie, entrées de capitaux, désépargne. La hausse
de la demande engendre de l’inflation lorsque les capacités de production sont
pleinement employées. Limite : l’inflation peut exister en situation de sous-emploi.
3) L’inflation par les coûts
a) Coûts de production, inflation importée
L’essentiel. Inflation lorsque les coûts de production (coût du capital, du travail, des
consommations intermédiaires) augmentent plus vite que la productivité. Rôle du
partage de la valeur ajoutée. Risque de boucle prix-salaires. Causes fréquentes
d’inflation importée : augmentation des prix des produits de base, dépréciationdévaluation.
b) La courbe de Phillips
Phillips (1958), Lipsey (1960), Samuelson et Solow (1960), NAWRU et NAIRU
L’essentiel. Phillips (1958) : croissance des salaires et chômage au R-U (1861-1957). NonAccelerating Wage Rate of Unemployment. L’équation manquante du modèle
keynésien : le taux de chômage est un indicateur du taux d’utilisation des capacités de
production, donc des effets inflationnistes de la demande. Samuelson et Solow (1960) :
relation inverse inflation – chômage ; taux d’inflation = taux de croissance des salaires –
taux de croissance de la productivité ; Inflation nulle ⇒ chômage à 5-6% et Chômage à
3% ⇒ inflation à 4-5%. Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment. Il existe un
arbitrage permanent entre inflation et chômage. L’inflation est un mal nécessaire.
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La critique monétariste
L’essentiel. Friedman (1968) “The Role of Monetary Policy”: “Implicitement, Phillips a écrit son
article pour un monde dans lequel chacun anticipe que les prix nominaux seront stables
et dans lequel cette anticipation demeure ferme et immuable quoi qu’il arrive aux prix
et aux salaires ». Illusion monétaire à court terme. Anticipations adaptatives (𝑋𝑡𝑎 =
𝑋𝑡 − 1𝑎 + 𝑏𝑋𝑡 − 𝑋𝑡 − 1𝑎). Taux de chômage naturel ; courbe de Phillips (augmentée)
verticale à long terme : 𝑈 = 𝑈𝑁 − 𝛽𝑝 − 𝑝𝑎.
4) Inflation et déflation comme phénomènes structurels et institutionnels
a) Concurrence et stabilité des prix et des salaires au XIXe siècle
L’essentiel. Dans des économies agraires, les crises (frumentaires) sont des crises inflationnistes.
Les crises industrielles du XIXe siècle sont des crises déflationnistes. La « régulation
concurrentielle » caractérisée par une flexibilité des salaires et de l’emploi favorise une
évolution en phase des prix et de la production.
b) Un contexte institutionnel favorisant l’inflation rampante dans les trente glorieuses
L’essentiel. Altération de la régulation concurrentielle : concentration (technique, économique),
développement de l’organisation ouvrière, rôle croissant de l’Etat ⇒ régulation
monopolistique favorisant une inflation rampante (les crises sont désinflationnistes).
c) Déréglementation, mondialisation et modération des prix et des salaires depuis les
années 1980
L’essentiel. Déréglementation (marchés du travail, des B&S) ⇒ plus grande flexibilité.
Mondialisation et globalisation financière ⇒ modération des prix et des salaires.
Politiques macroéconomiques de lutte contre l’inflation. Remise en cause des
économies d’endettement (favorisant l’inflation) au profit d’économies de marchés
financiers. L’exemple du « 3e choc pétrolier » (2000-2008) : une forte montée des prix
des produits de base sans inflation.
III. Effets de l’inflation et de la déflation
1) Effets redistributifs entre créanciers et débiteurs
L’essentiel. Créanciers : valeur des actifs (réels, monétaires, financiers) > valeur du passif (dettes).
Inflation ⇒ la valeur réelle des actifs diminue (les créanciers s’appauvrissent) et la valeur
réelle des dettes diminue (les débiteurs « s’enrichissent »). L’inflation, notamment en
impliquant une baisse des taux d'intérêt réels, entraîne « l’euthanasie du rentier et du
capital oisif » (Keynes (1936, chapitre 24)) ce qui est, selon Keynes, source d’équité
puisque la rareté du capital ne s’explique par aucunes « raisons intrinsèques ».
Avantages aux débiteurs dans les trente glorieuses et jusqu’à la fin des années 1970
(taux d'intérêt réels faibles voire négatifs). Avantage aux créanciers à partir des années
1980. Principales victimes de la désinflation : les entreprises jusqu’au début des années
1990 (effet boomerang), les Etats (risque d’effet boule de neige).
2) Effets sur l’activité économique et la croissance
a) Un effet positif de l’inflation sur l’activité économique ?
L’essentiel. L’inflation peut stimuler la consommation par effet d’anticipation (effet de fuite
devant la monnaie) ou, au contraire, favoriser l’épargne (effet d’encaisses réelles).
L’inflation peut stimuler la consommation via l’incitation à l’endettement. Effets négatifs
sur les exportations (compétitivité-prix) à taux de change nominal et compétitivité horsprix donnés. Effets positifs sur l'investissement via l’incitation à l’endettement (effet de
levier) à taux d'intérêt nominaux, anticipations de demande, ratio q, etc. donnés.
Conclusion : l’inflation est le symptôme d’une expansion et non sa cause. A moyen
terme : risque de spirale puis de crise inflationniste.
b) La debt deflation et la spirale déflation (rappels)
c) Les effets sur la croissance (à long terme)
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L’essentiel. Effet néfaste sur la qualité de l’information véhiculée par les prix. Etude de Barro
(1995, 1997) : une centaine de pays ; 1960-1990 ; ce n’est que lorsque les taux moyens
d’inflation dépassent 20%/an que la relation négative entre l’inflation et la croissance
est statistiquement significative.
IV. Les politiques de lutte contre l’inflation : un panorama
L’essentiel. Politique monétaire. Politique budgétaire (réduction des dépenses, proscrire le
financement non monétaire du déficit). Contrôle des prix (limite : effets de rattrapage
après la levée du blocage, hausse de prix préventives par anticipation d’un blocage).
Politique des revenus (actions sur le salaire minimum, sur les rémunérations dans le
secteur public). Politique de la concurrence (intensifier la concurrence).
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