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La critique monétariste
L’essentiel. Friedman (1968) “The Role of Monetary Policy”: “Implicitement, Phillips a écrit son
article pour un monde dans lequel chacun anticipe que les prix nominaux seront stables
et dans lequel cette anticipation demeure ferme et immuable quoi qu’il arrive aux prix
et aux salaires ». Illusion monétaire à court terme. Anticipations adaptatives (𝑋𝑡𝑎 =
𝑋𝑡 − 1𝑎 + 𝑏𝑋𝑡 − 𝑋𝑡 − 1𝑎). Taux de chômage naturel ; courbe de Phillips (augmentée)
verticale à long terme : 𝑈 = 𝑈𝑁 −𝛽𝑝 −𝑝𝑎.
4) Inflation et déflation comme phénomènes structurels et institutionnels
a) Concurrence et stabilité des prix et des salaires au XIXe siècle
L’essentiel. Dans des économies agraires, les crises (frumentaires) sont des crises inflationnistes.
Les crises industrielles du XIXe siècle sont des crises déflationnistes. La « régulation
concurrentielle » caractérisée par une flexibilité des salaires et de l’emploi favorise une
évolution en phase des prix et de la production.
b) Un contexte institutionnel favorisant l’inflation rampante dans les trente glorieuses
L’essentiel. Altération de la régulation concurrentielle : concentration (technique, économique),
développement de l’organisation ouvrière, rôle croissant de l’Etat ⇒ régulation
monopolistique favorisant une inflation rampante (les crises sont désinflationnistes).
c) Déréglementation, mondialisation et modération des prix et des salaires depuis les
années 1980
L’essentiel. Déréglementation (marchés du travail, des B&S) ⇒ plus grande flexibilité.
Mondialisation et globalisation financière ⇒ modération des prix et des salaires.
Politiques macroéconomiques de lutte contre l’inflation. Remise en cause des
économies d’endettement (favorisant l’inflation) au profit d’économies de marchés
financiers. L’exemple du « 3e choc pétrolier » (2000-2008) : une forte montée des prix
des produits de base sans inflation.
III. Effets de l’inflation et de la déflation
1) Effets redistributifs entre créanciers et débiteurs
L’essentiel. Créanciers : valeur des actifs (réels, monétaires, financiers) > valeur du passif (dettes).
Inflation ⇒ la valeur réelle des actifs diminue (les créanciers s’appauvrissent) et la valeur
réelle des dettes diminue (les débiteurs « s’enrichissent »). L’inflation, notamment en
impliquant une baisse des taux d'intérêt réels, entraîne « l’euthanasie du rentier et du
capital oisif » (Keynes (1936, chapitre 24)) ce qui est, selon Keynes, source d’équité
puisque la rareté du capital ne s’explique par aucunes « raisons intrinsèques ».
Avantages aux débiteurs dans les trente glorieuses et jusqu’à la fin des années 1970
(taux d'intérêt réels faibles voire négatifs). Avantage aux créanciers à partir des années
1980. Principales victimes de la désinflation : les entreprises jusqu’au début des années
1990 (effet boomerang), les Etats (risque d’effet boule de neige).
2) Effets sur l’activité économique et la croissance
a) Un effet positif de l’inflation sur l’activité économique ?
L’essentiel. L’inflation peut stimuler la consommation par effet d’anticipation (effet de fuite
devant la monnaie) ou, au contraire, favoriser l’épargne (effet d’encaisses réelles).
L’inflation peut stimuler la consommation via l’incitation à l’endettement. Effets négatifs
sur les exportations (compétitivité-prix) à taux de change nominal et compétitivité hors-
prix donnés. Effets positifs sur l'investissement via l’incitation à l’endettement (effet de
levier) à taux d'intérêt nominaux, anticipations de demande, ratio q, etc. donnés.
Conclusion : l’inflation est le symptôme d’une expansion et non sa cause. A moyen
terme : risque de spirale puis de crise inflationniste.
b) La debt deflation et la spirale déflation (rappels)
c) Les effets sur la croissance (à long terme)