LES CARNETS
des Espaces Naturels
La Biodiversité
Dossier [02]
Décembre 2008
Limoges Métropole
Service des Espaces Naturels
87000 LIMOGES
Tél : 05 55 45 79 00
Fax : 05 55 45 79 79
www.agglo-limoges.fr
La nature
dans les villes et les villages
Crédits photos couverture : Cardère : Biotope / Mésange : S. DEBOFFLE (Naturimages) /
Fouine : R. CAVIGNAUX (Biosphoto)
Illustrations : Julie MAUBRAS (www.monakini.com)
Conception graphique : ITI Communication, Limoges (www.iti-communication.com)
Imprimé sur papier recyclé
Les bonnes pratiques
Vivre en ville !
« Autrefois le rat des villes
Invita le rat des champs,
D’une façon fort civile,
des reliefs d’ortolans… »
Reconnaissons à Jean de La Fontaine des talents d’observateur de la vie animale ! Il existe
en effet parmi les Rongeurs des espèces plutôt citadines et d’autres qui préfèrent nette-
ment les campagnes. Du coup, leurs régimes alimentaires sont fort éloignés. Nos voisins
des villes se délectent en effet des reliefs de nos repas, même s’il s’agit plus souvent de
poulet que d’ortolan !
D’une façon générale, les animaux des villes font preuve de remarquables facultés d’adap-
tation pour venir vivre dans nos cités bruyantes, polluées et… dangereuses. Ils y trouvent
cependant un bénéfice avantageux : c’est justement l’abondance de nourriture à portée de
bec ou de museau. Mieux nourris, les « citadins » ont une fécondité supérieure à celle de
leurs « cousins » ruraux. Cette nombreuse progéniture vient compenser la forte mortalité due
aux maladies, prédateurs et accidents divers qui ne manquent pas.
L’étonnante capacité de certaines espèces à s’adapter à de nouvelles conditions de leur
milieu nous réserve bien des surprises. On sait par exemple depuis une étude réalisée en
2003 sur la Mésange charbonnière que les individus citadins ont appris à moduler leurs
chants en fonction des nuisances sonores. Non seulement ils chantent plus fort, mais en
plus ils augmentent la fréquence minimum du chant, qui est donc plus aigu, et réduisent son
amplitude. Cela montre que les modifications profondes apportées par l’Homme sur l’envi-
ronnement vont jusqu’à bouleverser le mode de communication des animaux.
Les jardins
Le Rouge-gorge (Erithacus rubecula) est un oiseau
familier des jardins. Facilement reconnaissable à sa
poitrine rouge orangée, il nous apparaît en hiver comme
une boule de plumes ébouriffées avec des pattes nes
comme des aiguilles. Très répandu dans toute la France, il
fréquente préférentiellement les terrains boisés (bocages,
taillis, forêts et parcs), en campagne et en ville. Ce petit
oiseau est très territorial. Les combats entre les mâles
peuvent même être
très violents. De ce
fait, il est possible
d’observer le même
couple de Rouges-
gorges dans son jardin
plusieurs années de
suite. Vivant souvent
à proximité des
hommes, ils viennent
régulièrement
s’alimenter aux
mangeoires lorsque
le froid de l’hiver
devient rigoureux.
Le Hérisson
d’Europe (Erinaceus
europaeus) est un petit mammifère nocturne proche
de l’homme. Insectivore (mais ne dédaignant pas
occasionnellement escargots et limaces), il chasse dans les
jardins et les bosquets, le long des haies et des lisières.
En hiver, il se pelotonne dans un nid confectionné au
sein d’un tas de feuilles mortes ou dans un tas de bois.
Il ralentit son métabolisme et sombre alors dans un
sommeil profond. Il se réveille plus d’une vingtaine de fois,
surtout lorsqu’il gèle, pour ne pas mourir de froid. Protégé
en France, il est particulièrement menacé par l’ingestion
de produits toxiques (pesticides, appâts empoisonnés) et
par la circulation routière.
La Cardère sauvage (Dipsacus fullonum), appelée aussi
Cabaret des oiseaux, est une grande plante aux capitules
hirsutes et hérissés, souvent confondue avec les chardons.
Elle pousse au bord des routes, dans les fossés ou dans
les lieux incultes de toute la France. Elle doit son nom de
Cabaret des oiseaux à ses longues feuilles soudées entre
elles qui stockent l’eau de pluie. En été, ses nombreux
capitules s’ornent de jolies
petites eurs mauves, très
nectarifères, qui attirent
insectes et papillons. Elle
produit des centaines de
petites graines qui sont
particulièrement appréciées
par les Chardonnerets ou les
Linottes mélodieuses. Cette
plante bisannuelle a tendance
à régresser suite à la fauche
des bords de routes.
Les maisons et les monuments
Le Martinet noir (Apus apus) est un oiseau
migrateur surprenant, puisqu’il ne se pose
presque jamais. Il parcourt des distances
incroyables, dormant et mangeant en vol. Souvent
confondu avec l’Hirondelle, sa silhouette est très
courbée, comme un arc et sa èche. Très urbain,
il niche dans les trous des murs et sous les toits
des bâtiments anciens, toujours à plus de cinq
mètres de haut. Il est très reconnaissable aux
cris stridents qu’il pousse le soir, lorsque des
poursuites s’organisent au dessus des toits à
plus de 100 km/h. Insectivore, il passe environ
une centaine de jours en Europe, pour élever
ses petits. Le reste du temps, il séjourne en
Afrique.
La Fouine (Martes foina) est un petit carnivore
nocturne qui vit au contact des hommes. Elle
était domestiquée au Moyen-Âge pour la
chasse aux rongeurs, jusqu’à l’arrivée des chats
en Europe. Elle se nourrit essentiellement de
rongeurs, de larves, parfois d’œufs et de fruits en
été. Elle se réfugie dans de vieux troncs creux, les
tas de bois, les terriers de lapins, les fenils ou les
greniers. La Fouine a longtemps été considérée
à tort comme une espèce « nuisible », car elle
est parfois
coupable de
carnages dans
les poulaillers.
Prise au
piège dans
une enceinte
close dont
elle ne trouve
plus la sortie,
elle panique et elle est en proie à une réaction
de défense instinctive qui la pousse à tuer.
Ces massacres sont cependant rares et ne se
produisent que dans des poulaillers vétustes.
L’image négative attribuée à la fouine est
injuste car elle contribue à limiter efcacement
les proliférations de rongeurs à proximité des
habitations humaines.
Les mares et les points d’eau : au royaume
des dragons multicolores
Les tritons sont des amphibiens méconnus que
l’on peut observer surtout au printemps dans les
mares ou autres points d’eau. Ces « dragons »
miniatures arborent à cette période des livrées
nuptiales somptueuses. Carnivores, ils se
nourrissent d’insectes aquatiques, parfois d’œufs
et de têtards de grenouilles ou de petits poissons.
Ils restent un tiers de l’année dans l’eau et le
reste du temps dans des abris humides à terre.
Ces amphibiens ont une particularité étonnante :
ils reconstituent eux même des membres perdus
ou des morceaux
de museaux
ou de crête
mâchonnés par
des prédateurs.
Tous les tritons
sont protégés en
France. Seules
deux espèces sont
présentes autour
de Limoges : le
Triton palmé
(Triturus helveticus) et le Triton marbré (Triturus
marmoratus).
Survolant les mares, les étangs et les cours
d’eau, d’élégantes libellules multicolores
interprètent dès le printemps des ballets aériens
spectaculaires. Pour capturer leurs proies, elles
sont capables d’accélérations foudroyantes. Mais
certaines peuvent aussi voler sur place. Les
« demoiselles », nes et fragiles, vagabondent
au dessus de la surface de l’eau pour pondre ou
pour se nourrir. Dès les premiers beaux jours, les
larves se hâtent de sortir de l’eau. Elles grimpent
sur la végétation et les pierres alentours.
Puis au prix de gros efforts, le jeune individu
s’extirpe de son ancienne enveloppe, appelée
exuvie, avant de faire sécher ses ailes au soleil.
Et après plusieurs minutes, c’est l’envol…
Les libellules se délectent d’insectes : mouches,
moustiques, petites araignées et parfois même d’autres
libellules… On compte pas moins de 68 espèces de
Libellules en Limousin.
Les murs et les murets
Le lézard des murailles (Lacerta muralis), appelé
Rapiette en Limousin, est un reptile très commun
dans notre région. Il est facilement observable, surtout
lorsqu’il se dore au soleil pour
réguler sa température corporelle.
Il est peu craintif et assez curieux,
sortant rapidement la tête de
son abri après une frayeur. Il
affectionne les lieux pierreux et
bien ensoleillés, notamment les
vieux murs, avec une végétation
assez dense à proximité pour abriter
de nombreuses proies (insectes,
araignées, escargots, lombrics,
etc.). Ce petit reptile possède un
stratagème en cas d’agression : il
perd volontairement sa queue pour
leurrer son prédateur. Celle-ci peut
repousser deux à trois fois au cours
de sa vie. Malgré son abondance en
Limousin, la Rapiette est menacée
par la disparition progressive de ses
habitats. Il est donc très important
de préserver les vieux murs près de chez soi.
Le Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) est un
très petit crapaud à la peau brunâtre et verruqueuse. Son
chant est constitué d’une seule et même note répétée
à l’inni, un « tou tou » égrainé pendant les nuits du
printemps et de l’été. C’est le moins aquatique de tous
les batraciens : notre crapaud évite soigneusement tout
point d’eau et préfère s’abriter sous les pierres et dans les
terriers de rongeurs. Ainsi, il affectionne particulièrement
les trous et les ssures
des vieux murs
qui lui offrent une
multitude de caches.
Lors de la saison de
reproduction, c’est
le mâle qui prend en
charge les œufs, qu’il
xe à l’arrière de ses
pattes postérieures et
qu’il protège jusqu’à l’éclosion. Comme ses habitats de
prédilection se raréent, notre crapaud accoucheur est
protégé en France.
Sur les vieux murs, de nombreuses plantes dites
« muricoles » poussent dans les ssures, entre les pierres.
De nombre uses fougères comme la Doradille noire,
la Capillaire, la Rue des murailles, le Cétérach ofcinal
ou encore les Polypodes, y poussent en abondance.
Une jolie petite plante aux eurs jaunes et violettes,
aux feuilles ressemblantes à celles du lierre, est aussi
fréquemment rencontrée : il s’agit de la Ruine-de-Rome
ou Cymbalaire. Cherchez aussi le Nombril de Vénus
sur les vieux murs un peu humides : ses feuilles grasses
ont vaguement la forme d’un cornet. Autrefois, on les
consommait même en salade…
La nature dans les villes et les villages
Dans les villes, chaque parc ou jardin peut devenir un refuge pour les plantes et les animaux,
notamment s’il est entretenu en respectant quelques règles simples d’écologie.
Nous croisons ainsi quotidiennement des espèces si discrètes ou familières que presque plus
personne ne les remarque… Nous vous invitons à en découvrir ou redécouvrir quelques-unes
parmi les plus typiques de nos espaces urbanisés.
Les lichens : indicateurs
de la qualité de l’air
Les lichens sont des végétaux résultant de l’association
en symbiose d’une algue et d’un champignon. Le terme de
symbiose signifie que cette association est nécessaire et
bénéfique aux deux associés contrairement par exemple
au parasitisme. L’association est si intime qu’une nouvelle
espèce est ainsi créée.
Les lichens se développent très lentement, mais ils ont
aussi une durée de vie très longue, de plusieurs centaines
d’années pour certains.
Ils sont dépourvus d’enveloppe protectrice et donc directe-
ment en contact avec l’atmosphère. Ensuite, ne possédant
pas de racines, ils puisent leurs nutriments dans les eaux
de pluie. C’est pour cela que les lichens sont très sensibles
à la pollution atmosphérique. Ils sont ainsi considérés com-
me de bons « bio-indicateurs ». Les spécialistes ont même
mis au point une technique permettant d’évaluer la pollu-
tion atmosphérique en recensant les lichens sur les arbres
urbains et en évaluant leur abondance.
Le Rouge-gorge
Le Hérisson
Cardères avec des chardonnerets
Le Martinet Noir
La Fouine
Le Triton palmé
Demoiselles
Le Lézard des murailles
Le Crapaud accoucheur
J-M. CHIPOT (Naturimages)
L. NOWAK (Naturimages)
J-F. CORNUET (Naturimages)
M. LIETS (Ville de Limoges)
F. CAHEZ (Biotope)
P. PITTORINO (Naturimages)
A. BALTHAZARD (Biosphoto)
J-P. DELOBELLE (Biosphoto)
F. SPADA (Naturimages)
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