FFT page 4 Claude Lahache
Cette observation a conduit au développement d'algorithmes de calcul de transformées de Fourier rapides, dont le
plus célèbre est celui de James Cooley (IBM) et John Tukey (Bell Labs), publié en 1965.
L'algorithme de Cooley-Tukey nécessite que le nombre N d'échantillons soit une puissance de 2 : N = 2
p
.
Dans ces conditions, il est possible de scinder p fois la TFD initiale en 2 transformées de longueur moitié, ce qui
aboutit à une réduction fantastique d'opérations élémentaires pour le calcul du spectre !!
Au final, on peut montrer que la FFT sur N points ne nécessite plus que N×log
2
(N) calculs
(Par ex, pour N = 2048 points (2
11
), une TFD classique nécessite ≈ 4000000 opérations, alors que la FFT
correspondante n'en comprendra plus que ≈ 22500 !!)
Si le nombre N d'échantillons n'est pas égal à une puissance de 2, on le complète à 2
p
par des zéros (zero padding)
afin de pouvoir appliquer l'algorithme de FFT.
4. Effet du fenêtrage temporel sur le spectre.
Un analyseur numérique calcule un spectre à partir de N échantillons acquis pendant une durée T
0
. Le fait de
travailler sur un signal de durée limitée amène des "déformations" de l'affichage du spectre.
Exemple : Soit un signal x(t) sinusoïdal,
de fréquence f = 9 kHz, d'amplitude 1V,
échantillonné durant T
0
= 1 ms, pour
obtenir son spectre par FFT.
On a :
x(t) = 1×sin(18000πt)
La fenêtre d'acquisition est :
fn(t) = 1 durant 1 ms
fn(t) = 0 autrement
Le signal résultant est :
x
01
(t) = x(t)×fn(t)
On s'attend à l'affichage d'une fine raie à 9 kHz
pour le spectre de x(t);
en réalité, on obtient un lobe principal, centré sur
9 kHz, entouré de lobes secondaires de plus faibles
niveaux.
Cette déformation du spectre est appelée
"effet de fenêtre".
Le lobe central a une largeur de 2/T
0
, soit 2 kHz
avec notre exemple, alors que les lobes secondaires
ont une largeur moitié (1/T
0
)