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vités quotidiennes du pays pendant plusieurs jours. À l’été 2015,
enn, la présence du bâtiment océanographique russe Le Yantar le
long des côtes américaines, à proximité de câbles sous-marins des-
servant le pays, contribua à alimenter les tensions entre les deux
États. Autant d’éléments qui démontrent à la fois l’actualité de cette
infrastructure et son importance dans la géopolitique mondiale.
Mais ce n’est pas tout. Ce réseau sous-marin, encore largement
méconnu du grand public, est tout aussi vital pour notre économie :
plus de 95% des télécommunications et des données internet mon-
diales, y compris celles utilisant le wi-, transitent par ce biais. Or, ces
données, qui correspondent aux vidéos, messages, images ou encore
documents à vocation privée, professionnelle comme administrative,
sont indispensables à notre économie numérique. Des échanges de
courriels au partage sur les réseaux sociaux, de l’utilisation d’objets
connectés en passant par la réalisation de démarches administratives
en ligne, la recherche sur internet ou encore l’emploi de l’informa-
tique en nuage1 et de supports multimédias… Personne n’y échappe.
Le ux d’informations est devenu, au XXIesiècle, un véritable
«bien commun»2. Lié à l’accès illimité à la connaissance, à la transpa-
rence et au partage, il s’impose comme une composante des droits et
libertés modernes : libre arbitre, libre échange, liberté de se réunir,
liberté d’aller et venir – les données numériques d’identication per-
mettent notamment aux citoyens de l’espace Schengen de se déplacer
librement au sein des pays membres –, ou encore droit à la sécurité3…
La liste n’est évidemment pas exhaustive. L’accès à l’information est
d’ailleurs lui-même un droit consacré par l’article19 de la Déclaration
universelle des droits de l’Homme de 1948, qui énonce que la liberté
d’opinion et d’expression englobe la liberté de «chercher, de recevoir
et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et
les idées par quelque moyen d’expression que ce soit».
1. L’informatique en nuage, ou cloud computing, est une technologie permettant d’accéder en ligne,
via un réseau de télécommunication, à des données ou applications délocalisées.
2. Un bien commun est un bien considéré comme un bienfait par le plus grand nombre, et auquel
chacun devrait avoir accès, comme la santé, la sécurité, l’utilisation de la terre ou encore l’accès à
un logement décent… et désormais l’information, devenue cardinale dans notre monde moderne.
En droit international, la notion de bien commun est entendue à la fois comme une chose qui n’ap-
partient à personne (res nullius) et qui appartient à tous (res communis). Cette vision implique,
théoriquement, un libre accès à l’objet apportant le bienfait collectif ainsi que sa préservation.
Cf. Laurent Cordonnier, « Éclairage sur la notion de biens communs », Alternatives économiques,
p. 3, consultable sur http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/les/laurent-bc-v2.pdf
3. Les débats qui eurissent autour de la nécessité pour les États de collecter des données pour
assurer leur pouvoir régalien de sécurité en témoignent. Et ce d’autant plus après les attentats
perpétrés en Europe ces dernières années.
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© S.E.R. | Téléchargé le 24/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 91.173.41.132)
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