République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene Faculté des Sciences de la Terre, de la Géographie et de l’Aménagement du Territoire Mémoire du projet de fin d’études Pour l’obtention de Master Spécialité : Géographie et Aménagement du Territoire Option : Aménagement et Urbanisme Sujet Pour une intelligence territoriale, les fondements d’une structuration d’un système d’information environnemental urbain pour la ville d’Alger Thème proposé par Mr HADJIEDJ Ali Etudié par MAAMERI Malika Encadré par Mr HADJIEDJ Ali Soutenu le 10 juillet 2014 Devant le jury composé de : Mme BAZIZ. A. : Maître de conférences-USTHB…..Présidente r M HADJIEDJ. A. : Professeur-USTHB…..…………...Rapporteur Mme ABBAS. L. : Maître de conférences-USTHB......Examinatrice PROMOTION : 2012/2013 A ma très chère mère, avec toute mon affection et ma gratitude -1- Remerciements J’exprime mes profonds et vifs remerciements à mon directeur de recherche, le Professeur Ali HADJIEDJ, pour sa patience, sa confiance, ses encouragements et ses conseils qui m’ont été très précieux pour structurer et orienter cette recherche. Mes vifs remerciements vont au professeur Madame Amel BAZIZ, Maître de conférences à l’USTHB, pour l’honneur qu’elle me fait de présider ce jury. Je remercie également chaleureusement Madame Leila ABBAS, Maître de conférences à l’USTHB, d’avoir accepté d’examiner ce travail. Je tiens à remercier vivement Madame Ewa BEREZOWSKA-AZZAG, Professeur à l’Ecole d’Architecture et d’Urbanisme, pour ses précieuses orientations. Que ma famille, et plus particulièrement ma très chère mère, également ma chère et adorable amie et sœur, Kenza BAKOUR et mes proches amis trouvent ici l’expression de mes sincères et vifs remerciements pour l’affection et les encouragements qu’ils n’ont eu de cesse de me prodiguer tout au long de mon travail, et m’avoir redonné la volonté afin de reprendre mes études. Mes plus chaleureux remerciements vont surtout à ma chère petite sœur Saida SADI, pour sa patience et son aide durant tout mon travail. Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers mon amie et sœur Nassima Djouher KACIMI ZEGGAI qui m’a régulièrement encouragé et motivé pour réaliser ce travail. L'aboutissement de cette thèse a aussi été encouragé par de nombreuses discussions avec des collègues et des experts de disciplines variées, mais également par des gestes d’amitié. Je ne citerais pas de noms ici, pour ne pas en oublier certains. A tous, je leur exprime ma profonde reconnaissance. -2- Table des matières Introduction………………… ................................................................................................ 5 Problématique……………… ................................................................................................ 7 Méthodologie………………................................................................................................... 9 Premier chapitre : Du développement durable à la ville durable 1-Développement durable, repères historiques ................................................................................. 12 2-L’ancrage territorial du développement durable ............................................................................ 15 2.1.La ville, un acteur public dans le développement durable ...................................................... 15 2.2.La ville face à la logique de développement urbain durable .................................................. 16 2.3.La ville durable ……………………………………………………………………………….16 2.4.Le développement urbain durable .......................................................................................... 17 Deuxième chapitre : Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable 1-Le territoire, un système complexe ............................................................................................... 19 2-La ville : un système urbain complexe ........................................................................................... 20 3-La gestion urbaine face à la complexité territoriale ....................................................................... 21 3.1.Modélisation systémique de la ville ........................................................................................ 22 3.2.La gouvernance urbaine comme nouveau mode de gestion .................................................... 23 4-L’intelligence territoriale comme support de la gouvernance ........................................................ 24 4.1.Processus de l’intelligence territoriale..................................................................................... 25 4.1.1.L’observation dans les démarches l’action territoriale ......................................................... 25 4.1.2.Le diagnostic, une démarche pour l’action territoriale ......................................................... 27 4.1.3.Du diagnostic à la décision territoriale ................................................................................. 28 4.1.4.Les TIC comme support de l’intelligence territoriale .......................................................... 29 4.1.5.Intelligence territoriale, participation et Système d’information .......................................... 30 Troisième chapitre : Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale 1-Système d’information, outil d’aide à la prise de décision ............................................................ 35 1.1.Le système d'information & système informatique ................................................................. 35 1.2.Le processus de décision ......................................................................................................... 37 1.3.Les différents temps du processus décisionnel ........................................................................ 37 2-La position stratégique du SI au sein du processus décisionnel ..................................................... 38 3-Les indicateurs et leur position dans le processus décisionnel....................................................... 41 -3- 4-Les indicateurs, termes de définitions ............................................................................................ 43 5-Les enjeux des démarches de production d’indicateurs ................................................................. 45 6-Le Positionnement des indicateurs au sein du processus de décision ............................................ 46 Quatrième chapitre : Fondements conceptuels et structuration du SIEU 1-L’évolution de l’urbanisation en Algérie ....................................................................................... 49 2-Vers une nouvelle politique d’aménagement de territoire ............................................................ 50 3-Alger, Ville emblématique ............................................................................................................. 53 3.1. Les limites administratives ..................................................................................................... 54 3.2. Processus de planification urbaine de la ville d’Alger ........................................................... 55 4-Alger face aux enjeux du développement durable ......................................................................... 57 5-Une approche intégrée pour la ville d’Alger, une nécessité........................................................... 64 6-Fondements conceptuels et structuration de l’outil ........................................................................ 65 6.1. Alger, un territoire complexe, modélisation du système territorial ........................................ 65 6.2. Un centre de ressources .......................................................................................................... 66 6.3. Une démarche participative .................................................................................................... 69 6.4. Des indicateurs pertinents pour l’évaluation environnemental .............................................. 70 Conclusion…………………………………………………………………………………..75 Références Bibliographiquse ............................................................................................. 77 Liste des abréviations .......................................................................................................... 82 Liste des figures…………………………………………………………………………….84 Liste des tableaux………………………………………………………………………….85 Annexe……………………………………………………………………………………….86 -4- Introduction Le monde connaît depuis le milieu du XXème siècle une très forte accélération de l’urbanisation, qui se traduit par l’accroissement de la population, de la taille et des activités des villes. Ce monde ne cesse de s’urbaniser. La population urbaine représente aujourd’hui la moitié de la population de la Terre alors qu’elle n’était que de 13% au début du XXème siècle. Selon les données de la banque mondiale publiées en 20131, dix-neuf villes ont enregistrées une population dépassant les dix million d’habitants en 2000, tandis qu’en 1950, seule la ville de New York, comptait plus de dix millions. De même, face à cette forte urbanisation, selon les chiffres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) parus en 2008, le taux d’urbanisation mondial2 atteindra près de 60% en 2030 et près de 70% de la population mondiale vivra en ville en 2050. B. Bochet et A. Da Cunha (2003) rappellent que le XXIème siècle est urbain puisqu'il y a aujourd'hui autant de personnes résidant en agglomération. L'avenir se jouant dans les villes, ils considèrent que le développement durable est la nouvelle « clé de lecture des structures de dynamiques urbaines ». Ils analysent ainsi les relations qui existent entre forme urbaine, impacts environnementaux et qualité du cadre de vie, et apportent de nouvelles réflexions pour un développement urbain durable (Da-Cunha & Ruegg, 2006). Les villes, transcriptions territoriales des changements des sociétés, peuvent également être considérées comme des écosystèmes artificiels: elles sont soumises à des flux et à des transformations dont elles sont tributaires, mais qui les dépassent souvent. La mondialisation, les évolutions technologiques et les transformations sociales ont diverses répercussions en termes de qualité des espaces de vie, de vitalité économique et de cohésion sociale. La qualité de leurs cadres de vie, la transformation des paysages et des formes urbaines, l'organisation des mobilités, les incidences écologiques des métabolismes urbains, l'accroissement des risques environnementaux, mais aussi la fragmentation des politiques mises en œuvre à l'échelle des espaces urbains constituent des enjeux d'une brûlante actualité. L’accélération des changements dans les villes, rend leur évolution difficile à prévoir et à planifier, ce qui entraine une mauvaise cohérence des interventions des acteurs territoriaux 1 Banque mondiale : http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/NEWSFRENCH/0,,contentMDK:20514754 ~pagePK:64257043~piPK:437376~theSitePK:1074931,00.html 2 Il existe des seuils statistiques très variables, d’un pays à l’autre, pour définir le nombre d’habitants à partir duquel une commune est dite urbaine, en Algérie ce seuil est de 5000 habitants. -5- dans la réalisation et la gestion urbaine. Devant cette situation complexe, se pose aussi la question sur les moyens financiers et humains, ainsi que le manque des moyens techniques et d’instruments nécessaires susceptibles d’apporter des articulations et éclairages afin de bien gérer et maintenir la dynamique de développement urbain durable de ces villes. L’avenir des villes se joue dans les décisions de ses nombreux acteurs. Qu’ils interviennent à l’échelon d’un service administratif, d’une commune ou d’une agglomération, tous ont besoin d’une information sur les villes, qui soit interprétée, mise à jour, prospective et si possible comparable (Bochet & al., 2002). Tandis que pour décider et d’agir sur un territoire donné, il est précordiale de connaitre la réalité du territoire, l’observation et l’analyse de ces derniers, sont en pleine montée en puissance. Les technologies de l’information et de la communication contribuent largement à cette expansion du champ d’action et de réflexion des aménageurs, et des décideurs. De nouveaux instruments de gestion sont apparus pour la gestion des villes. Issus du management d’entreprise, ils privilégient le projet urbain ou territorial, une planification stratégique relayée par des plans de détails plus souples et légers qui font également place à la participation, dans un souci d’améliorer la gouvernance urbaine (Sall, 2004). Dans cette perspective, Thériault et Prélaz-Droux, (2001) cités par Desthieux (2005) ; préconisent de mettre en œuvre des systèmes de support à l’aménagement du territoire afin de contribuer efficacement au déroulement des processus participatifs de décision, en utilisant le potentiel des instruments de traitement et de communication de l’information. Le développement des technologies et la participation de plusieurs producteurs de données au traitement des problématiques territoriales, ont permis la progression de ces structures vers des organisations en réseau, et évolution vers des système d’information. L’apport des technologies de l’information, telles que les systèmes d’information (SI), suscitent un intérêt grandissant et ont tendance à faire l'objet d'une adoption massive comme outil participatif de planification et d’aide à la prise de décision. Ils représentent des solutions de plus en plus performantes pour relever les récents challenges concernant la gestion et l'analyse des données environnementales (Bimonte, Ferrand, & Mirales, 2009). Ils contribuent à mettre au service des acteurs, un volume important d’informations qui aident à la bonne gestion des territoires ; et pour rendre tous ces informations intelligibles, accessibles et pertinentes par rapport aux enjeux décisionnels des planificateurs et décideurs. -6- Problématique L’Algérie, après avoir été un pays rural durant les premières années de son indépendance, a résorbé son déficit urbain à la faveur d’une urbanisation spectaculaire qui s’est traduite par l’évolution de l’indice d’urbanisation de 31.43 % en 1966 à 58,27% en 1998 et à, pratiquement 70% actuellement. On constate aujourd’hui que le nombre des villes (agglomérations urbaines) a évolué de 95 en 1966 à 851 villes en 20083. A l’instar des villes du monde, Alger, capitale de l’Algérie, grande ville connue par son passé historique et culturel, a connu d'importantes mutations socio-économiques et fonctionnelles suite aux réformes nationales opérées dans le cadre de la mondialisation. Entre croissance démographique galopante et manque de moyens techniques de gestion, Alger ville souffre de plusieurs formes de dégradation sur le plan environnemental, social et économique, où les moyens traditionnels, se révèle insuffisante et/ou inadaptée pour garantir une bonne gestion. Cette dernière est rendue plus difficile encore par le manque de moyens et de compétences techniques et humains. L’aménagement durable du territoire algérois, demande de plus en plus la connaissance de sa structure, sa dynamique et son évolution spatio-temporelle ainsi que ses enjeux, que ce soit d'un point de vue économique, social et environnemental. Cette connaissance repose sur l’observation et le diagnostic du territoire, qui sont des phases importantes pour les praticiens de la gestion et de l’aménagement. Et même, si les dispositifs existent déjà, il importe alors de les améliorer et d’en créer de nouveaux instruments susceptibles de renforcer la concertation, le partage et la communication des informations entres des différents acteurs responsable de la gestion pour assurer une articulation « réussie » et une gestion efficace intégrée qui implique la prise en compte d’un ensemble de contraintes et donc une approche territoriale multidisciplinaire. Aujourd'hui, tout débat sur la gouvernance se produit dans un nouveau contexte, celui de la société de la connaissance (knowledge society). Comme terme rien ne le distingue véritablement du terme de “société de l’information” (information society), ces deux termes font référence plutôt à l'aspect technologique. C'est dans ce contexte qu'apparaît le concept d'intelligence territoriale (Girardot, 2004). 3 Armature urbaine ONS-2008 -7- Les enjeux de notre site d’étude sont considérables et requièrent de trouver de nouveaux moyens et de disposer des nouvelles méthodes et outils de gestion performants qui seront susceptibles de réunir des acteurs autour d’un dispositif fédérateur, un référentiel commun, tant pour sa bonne gestion que pour son développement intégré dans un cadre durable. L’outil proposé dans cette recherche, aura comme rôle d’accompagner la ville d’Alger vers une intelligence territoriale. Ce référentiel commun sera le cadre favorable privilégiant l’aide à la décision participative, à travers l’interaction entre les acteurs autour de la représentation de la réalité territoriale tout en instaurant une culture propre de l’évaluation de la durabilité urbaine par la mise en évidence des synergies des modes de gouvernance, la mise en œuvre et le suivi des objectifs fixés et des temporalités, ainsi que l’intégration des différentes échelles territoriales. Partant des potentialités offertes par les systèmes d’information urbain, par les techniques de management territorial et par les méthodes participatives ; la présente étude a pour but de proposer et de structurer un outil d’aide à la décision et à la gestion locale pour la ville d’Alger, efficace et rapide, le «SIEU » (Système d’information Environnemental Urbain) qui se base sur l’utilisation d’un ensemble d’indicateurs de développement durable (IDD), et qui pourra constituer un véritable tableau de bord, et qui sera lié de manière interactive à un Système d’Information Géographique (SIG) qui est un excellent outil de gestion, d’intégration et de traitement de données à référence spatiales, visant à accompagner la ville d’Alger dans l’élaboration des priorités d’actions de son aménagement urbain dans le cadre de développement durable. Ce système (SIEU) sert comme outil de diagnostic et d’identification de tout déséquilibre urbains, susceptibles de gérer, manipuler, traiter et restituer des informations multiples et hétérogènes produites par les différents secteurs, et qui va permettre une meilleure connaissance du milieu étudié et donc d’analyser son évolution et il sera apte à transmettre au mieux les informations nécessaires aux ambitions d’une meilleure gouvernance urbaine, et qui permettra à la ville d’Alger de progresser rapidement vers une ville durable. -8- Méthodologie Ce travail est structuré en quatre chapitres : - Le premier chapitre: « Du Développement durable à la ville durable »; rappelle ce que nous entendons par développement durable d’une part et mettra en évidence le lien entre ville et développement durable et le développement urbain durable d’autre part où nous explorons les différentes acceptions de notions. - Le deuxième chapitre intitulé : « Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable » présente les concepts et approches qui peuvent être combinés afin d’améliorer la coordination de la gestion territoriale : le territoire en tant que système complexe, les principes fondamentaux de l’analyse systémique, il s’attarde à définir les concepts de gestion et de gouvernance les principaux fondements de la gouvernance. Ce chapitre sera complété par le concept de l’intelligence territoriale ainsi que son processus. - Le troisième chapitre est consacré aux systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale. Dans cette partie nous définissons, sur le plan théorique, le système d’information proprement dit, où sa structuration pose un certain nombre de questions méthodologiques et techniques, notamment celle de la complémentarité des données et des indicateurs par rapport aux objectifs associés aux enjeux et défis précédemment identifiés. - Notre site d’étude « la ville d’Alger », sera présenté dans le quatrième chapitre « Fondements conceptuels et structuration du SIEU». Dans un premier temps, il s'agit de définir la portée, c'est-à-dire, les frontières et les limites spatiales du site d’étude, et dans un deuxième temps, nous présenterons, les différents instruments de planification ainsi qu’un constat sur les différentes problématiques qui touchent la ville d’Alger sur le plan, environnemental, social et économique, pour nous arrêter davantage les thèmes majeurs et identifier les enjeux et défis de la ville d’Alger. Tout cela introduit les fondements conceptuels et structuration du SIEU. - Pour la continuité du travail, nous proposons de lier ce SIEU de manière interactif à un SIG, intégré dans un logiciel interactive qui puisse supporter le pilotage du développement urbain par les acteurs locaux eux-mêmes. Ce Système de monitoring Urbain Local pour Alger (SMURL) qui sera étudié de façon détaillée dans le cadre d’une thèse de doctorat. -9- Cette méthodologie décrite ci-dessus, est représentée dans la figure suivante : Méthodologie Partie théorique Partie expérimentale Du Développement Durable à la Ville Durable Présentation du site Des concepts articulés concepts articulés pour une gestion urbaine durable Les systèmes d’information, pour accompagner l’intelligence territoriale Les enjeux du développement durable pour la ville d’Alger Fondements conceptuels et structuration du SIEU Proposition d’une batterie d’indicateurs Figure 1 : Méthodologie de travail -10- Premier chapitre Du développement durable à la ville durable "Sois le changement que tu veux voir dans le monde." Mahatma GANDHI Du développement durable à la ville durable 1- Développement durable, repères historiques Le concept de « développement durable » ou le « développement soutenable » est cité pour la première fois en 1980 par l'Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) dans son ouvrage intitulé "Stratégie mondiale de la conservation". Le terme, "Sustainable Development", est ensuite apparu de nouveau et mis à l'honneur en 1987 par les travaux de la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement (CMED), communément appelé rapport "Brundtland" du nom de sa présidente, Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre de Norvège (Brundtland 1987). La définition proposée est la suivante « le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs». L'évolution du concept et l'implication des acteurs est résumée dans la (Figure 2). Figure 2 : Le développement durable : Evènements - Concept & Acteurs Cette illustration présente l'évolution du concept au cours du temps, il montre aussi clairement la prise de conscience des différents acteurs durant ces trente dernières années, depuis les Organisations Non Gouvernementales (ONG) jusqu'aux consommateurs. Cette notion de développement durable (DD) a été largement diffusée à partir du Sommet de la Terre de « Rio » (United Nations, 1992) et il est défini par un agenda de vingt-sept principes (l’Agenda 21). -12- Du développement durable à la ville durable Ce programme définit les principes qui permettraient de concilier les trois piliers du développement durable (Gourdon & Sacquet, 2003), reposant sur un concept à trois dimensions (Figure 3) : (i) garantir la croissance économique, (ii) assurer l’équité sociale et (iii) préserver les ressources et l’environnement. Il intègre également la garantie du cadre de vie de l’homme dans le monde entier, dans le présent et pour le futur (Repetti, 2004). Figure 3 : Les trois sphères du développement durable (Brundtland 1987) La représentation des sphères interconnectées a l'avantage de faire apparaître les articulations entre chaque domaine, mais se révèle d'un usage assez lourd ; Personne (1998) a représenté ces sphères séparément, tout en sachant qu'une certaine marge de superposition existe entre elles, cette nouvelle présentation a abouti donc un système composé de deux domaines principaux, société et environnement : vie sociale, économie et environnement. L'adoption d'une représentation éclatée de ces trois sphères permet de faire apparaître plus clairement les flux échangés entre elles (Figure 4). Figure 4 : Les deux dimensions de développement durable (Personne, 1998). -13- Du développement durable à la ville durable Ce schéma traditionnel est parfois complété avec un quatrième pilier, il s’agit de la gouvernance, celle-ci pouvant aussi être un thème ou «chapeau» commun aux trois piliers (Figure 5) (cf.3.2). Des efforts considérables ont également été faits pour décrire le développement durable et mettre en valeur le caractère intégré et équilibré des trois piliers que sont la croissance économique, le bien-être social et la protection de l’environnement. Cependant, la nature dynamique et multiforme des liens d’interdépendance a compliqué la tâche, même si beaucoup ont fini par utiliser la pyramide ci-après au lieu de la triple hélice appliquée dans certains cas (Ejigu, 2011). Selon le même auteur, la pyramide schématise les trois piliers du développement durable, à savoir la croissance économique, le bien-être social et la protection de l’environnement ont une égale importance. Ils sont indissociables et doivent être appréhendés de manière intégrée et équilibrée. Ce caractère indissociable suppose un compromis inévitable (le plus souvent à court terme) entre la croissance économique, la protection de l’environnement et le bien-être social qui doit être géré de manière prudente. En fait, le développement durable est un processus continu d’intégration, d’équilibre, de négociation et de gestion des compromis. Il n’a pas de fin comme le montrent les deux flèches sur les côtés de la pyramide. Au centre de la pyramide on trouve la gouvernance qui représente les « institutions» et la « société civile » en tant que quatrième aspect du développement durable. Figure 5 : Pyramide du développement durable et ses trois piliers (Ejigu, 2011) -14- Du développement durable à la ville durable 2- L’ancrage territorial du développement durable 2.1. La ville, un acteur public dans le développement durable Le développement durable, à ses débuts, n’a pas été encore appliqué directement à l’échelle de la ville. C’est à l’occasion du Sommet de la Terre que les villes ont reçu officiellement la mission d’élaborer un programme d’action, décliné de son aîné, appelé les « Agendas 21 locaux ». Les villes sont considérées désormais comme des acteurs très puissants, elles se voient confier le rôle de rendre possible l’ébauche d’une démarche de développement durable (Buito, 2012). Pour Ann Jégou (2011), la problématique de la ville durable, ou du développement urbain durable, constitue un « après-Rio, 1992 » qui a invité à penser global et agir local. Par ailleurs, à Rio, l’ICLEI4 joue un rôle important dans la constitution du chapitre 28 de l’Agenda 21 et fixe comme objectif que « d’ici 1996, la plupart des collectivités locales de chaque pays entrent dans un processus de consultation et obtiennent un consensus sur la mise en œuvre d’Agendas 21 locaux à l’échelle des communautés ». De même, la deuxième conférence de l’ONU sur les établissements humains, « Habitat II », qui s’est déroulé à Istanbul, en juin 1996, se transforme en « Sommet des villes ». Lors de cette conférence, le développement urbain viable à long terme a été débattu et la place de la ville a été consacrée (Jégou, 2011). Cette déclinaison territoriale a été fondée sur un principe d'action simple, le chapitre 285 qui rappelle que ; les collectivités territoriales sont des acteurs incontournables pour la mise en œuvre du développement durable « Ce sont les collectivités locales qui construisent, exploitent et entretiennent les infrastructures économiques, sociales et environnementales, qui surveillent les processus de planification, qui fixent les orientations et la réglementation locales en matière d'environnement et qui apportent leur concours à l'application des politiques de l'environnement adoptées à l'échelon national ou infranational». 4 ICLEI : International Council for Local Environnemental Initiatives, organisme créé en 1990 sous l’égide des Nations Unies, il a joué un rôle majeur dans les signaux donnés à Rio en direction des collectivités. 5 Chapitre 28 : Initiatives des collectivités locales à l'appui d'action 21 : domaine d'activité Site : http://www.un.org/french/events/rio92/agenda21/action28.htm -15- Du développement durable à la ville durable Dans cette approche, de nombreuses municipalités, ont commencé à mettre en place des politiques de développement durable, et des agendas 21, s’inspirant des directives de Rio 1992. Sur ce principe, différents outils ont été élaborés pour faciliter la mise en œuvre du développement durable, au niveau local. 2.2. La ville face à la logique de développement urbain durable La notion de développement durable interroge les sociétés urbaines sur leurs modes d’organisation de l’espace, leur mode d’habiter et de se déplacer, les nouvelles technologies de production et de communication, la gestion des ressources naturelles, les conditions d’existence et la qualité du cadre de vie des citadins. Cette notion se décline à toutes les échelles du territoire (Antoine Da Cunha, 2005 cité par Salmon, 2011). A l’échelle locale, les villes sont le levier majeur du développement durable et source des problèmes environnementaux, d’autant plus qu’actuellement, les Etats envisagent de confier le moteur de la croissance aux grandes métropoles. La ville est le premier lieu des inquiétudes, des menaces mais aussi des ressources, des progrès économiques et technologiques, nous ne pouvons pas aborder le développement durable sans intervenir sur le développement urbain (Buito, 2012). 2.3. La ville durable Le concept de ville durable émerge en même temps que celui de « développement durable ». Il est formalisé au cours des sommets de Rio de 1992 et d'Istanbul en 1996, puis repris par les multiples initiatives qui leur succèdent. La ville durable est donc d'abord un concept introduit, véhiculé et utilisé par le politique. Il a ensuite été repris et exploré par les sciences de la ville comme un nouvel objet qui renouvelle les modèles opératoires utilisés dans la gestion et l'aménagement urbains. L’introduction de la notion de ville durable a ainsi généré de nouvelles formalisations de l'action sur et dans la ville (Metzger & Couret, 2002). Les conceptions d’une ville durable ont fait l’objet d’un inventaire établi par Charlot Valdieu et Outrequin en 2009 et cité par Buito en 2012, nous en donnons les plus significatives : - Une ville autosuffisante qui stimule la capacité à satisfaire localement les besoins fondamentaux. - Une ville qui n’exporte pas ses coûts de développement. -16- Du développement durable à la ville durable - Une ville économiquement dynamique : l’efficacité à long terme, l’efficacité distributive et l’équité environnementale. - Une ville alliant l’identité, la qualité de vie et l’équilibre. - Une ville qui assure la cohérence sociale, économique, environnementale et spatiale. - Une ville habitable. - Une ville compacte, mixte, recyclable et citoyenne. 2.4. Le développement urbain durable Il y a lieu de souligner que durant notre recherche bibliographique, peu d’auteurs ont défini le concept du développement urbain durable. A cet effet, nous ne pouvons citer que Robertot Camargni et Maria. C. Gibelli qui l’ont défini comme suit : «Le développement urbain durable est un processus d’intégration synergique et de coévolution entre les grands soussystèmes urbains (économique, social, physique, environnemental) qui garantit un niveau non décroissant de bien-être à la population locale dans le long terme», Alors que la définition évoqué par Charlot Valdieu et Outrequin met l’accent sur la conciliation entre les trois dimensions du DD, en proposant la définition suivante : «Le développement durable urbain est une approche systémique mettant en œuvre simultanément des éléments pouvant être contradictoires entre trois sphères (économique, sociale et environnementale) et devant concilier trois dimensions : long terme par rapport au court terme, global par rapport au local, participation de la population » (Buito, 2012) . -17- Du développement durable à la ville durable Deuxième chapitre Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable « Qu’importe la réalité si la décision est fonction, non de la réalité, mais de l’idée qu’on s’en fait ? » Roger BRUNET Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable 1- Le territoire, un système complexe Comme système, le territoire est une construction intellectuelle mouvante, évolutive, floue, et dont les caractéristiques correspondent totalement à celles que l’on peut attribuer plus globalement au principe de complexité. Il s’agit d’un tout, composé de sous-systèmes, d’éléments, et surtout de relations multiples, notamment des boucles de rétroaction positives ou négatives, qui évoluent dans le temps et surtout dans l’espace (Moine, 2006). Ce dernier doit être replacé au cœur de la complexité qui le caractérise. Fondamentalement dynamiques, les territoires évoluent donc sous l’influence de leurs éléments internes, les acteurs, qui utilisent, aménagent et gèrent l’espace géographique, multipliant ainsi les objets au travers de quatre fonctions élémentaires (approprier, habiter, produire, échanger) (Moine & Faivre, 2011). Selon Claramunt (2001) cité par (Cucu, 2012), le système urbain figure parmi les systèmes dont la complexité, la structure, l'évolution et les comportements sont les plus difficiles à analyser et à comprendre. (De-Sede-Marceau & Moine, 2008) distinguent deux sous-systèmes absolument indissociables, qui sont les acteurs d’une part, réunis par leurs jeux mutuels qui conduisent à l’utilisation, à l’aménagement et à la gestion d’un deuxième sous-système qui est l’espace géographique, composé de lieux et d’objets qui interagissent au gré de leurs localisation et surtout par le biais des aménités et des contraintes que ces derniers offrent aux acteurs. Cette combinaison entre une infinité de boucles de rétroaction positives et/ou négatives qui placent les systèmes territoriaux en tension, c’est à dire en équilibre plus ou moins instable (Figure 6). L’acteur identifie dans le milieu des objets qu’il s’approprie afin de satisfaire des besoins par des actions qui ont nécessairement un impact sur le milieu et, en retour, sur la perception qu’il peut en avoir. Ainsi peuvent s’enclencher et se succéder des projets qui mobilisent tour à tour des objets - pouvant être très différents de par leur forme, leur nature, leur consistance, leur localisation, leur mobilité, etc.- et perturber l’état du milieu (Figure 7) (Signoret, 2011). -19- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable Figure 6 : Le fonctionnement du système territoire - (De-Sede-Marceau & Moine, 2008) Figure 7 : La boucle de rétroaction de l’aménagement du territoire - (Signoret, 2011) 2- La ville : un système urbain complexe La ville, métabolisme complexe dans un contexte spécifique, est produite par l’homme où chaque habitation constitue la cellule de base du métabolisme général. Autour de cette cellule, l’homme organise l’espace, les services, les transports et les infrastructures. Selon Lawrence (2005) la ville est d'une grande complexité: -20- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable - Fondée par la domestication des ressources naturelles, la ville est le lieu privilégié des structures, de flux internes et externes de matières, d'énergies et d'informations. - Elle est un cadre de vie inscrit dans le découpage de l'espace et du temps pour différencier de son environnement rural. La ville est un écosystème ouvert à l'environnement qu'elle transforme et qui la transforme de façon rétroactive - Elle privilégie la diversité, la proximité, l'accessibilité et la concomitance tout en donnant lieu à la mixité, la concentration, à l'encombrement et à la différenciation. Il existe ainsi une ambivalence entre ses atouts et ses défauts Sous un autre terme, la ville présente une complexité à deux visages : une complexité structurelle (les constructions, les infrastructures, les données naturelles, typologie des populations,..) et une complexité fonctionnelle (échanges, coopération, processus de régulation, processus de développement, processus de détérioration) (ARPE, 2001). Toutes ces caractéristiques ne facilitent pas la gestion ainsi que la compréhension de la ville. Tout au contraire, elles pourraient alimenter de longs débats sur la possibilité et les moyens de maîtriser son organisation et de réguler ses structures, ses processus et ses flux. 3- La gestion urbaine face à la complexité territoriale La complexité de la ville peut être assimilée à un système et, comme tout système, il est difficile d'en cerner le comportement ainsi que les mécanismes qui le régissent. Pour étudier un système, il faut non seulement répertorier ses différentes composantes mais également décrire les relations de type causal que ces composantes entretiennent entre elles ou avec celles d'autres systèmes auxquelles le système en question est en relation d'échange. Une telle démarche permet d'une part d'expliquer les phénomènes et d'autre part de prévoir des évènements en vue de prendre des mesures adéquates pour empêcher les effets non souhaités de se produire. (Naimi-Ait-Aoudia, 2011). A cet effet, il est utile de se référer à une représentation de la ville, qui serve de base à un diagnostic des phénomènes, processus et actions de la gestion urbaine. Dans ce but, nous recourrons à deux modèles complémentaires : (i) au méta-modèle des systèmes autoorganisant, pour interpréter la dynamique de fonctionnement de la ville, d’une part et (ii), à la gouvernance urbaine comme nouveau mode de gestion, d’autre part. -21- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable 3.1. Modélisation systémique de la ville Face à cette complexité territoriale, nous adoptons dans notre recherche, la modélisation systémique de la ville et de sa gestion développée par Schwarz (1994) cité par Repetti, 2004). Cette modélisation est fondée sur la formalisation des modes d’articulation et de complémentarité des différents systèmes qui composent le territoire, au travers de trois plans (Figure 8). Figure 8 : Modélisation systémique Schwarz (1994) In (Repetti, 2004) - Sur le plan physique, on distingue des composantes en mouvement dans l’espace, qui s’échangent au sein du système, mais également à travers sa frontière : mouvements de populations, flux monétaires, énergie, nourriture ou matériaux. - Le plan logique est celui des relations immatérielles entre les composantes. Il correspond aux réflexions humaines et à la circulation de l’information entre les différents acteurs. Ces relations et activités logiques sont générées par la volonté qu’ont les individus, de contrôler les tensions et les états d’instabilité du système auquel ils appartiennent. - Le plan holistique est constitué d’un tout collectif, constitué de normes explicites ou de valeurs partagées implicitement. C’est le résultat des interactions logiques entre les acteurs qui procèdent à des choix, à des décisions et initient des activités de régulation et de pilotage dans le plan physique territorial. Avec la multiplication de ces actions de gestion, émerge un projet urbain au plan holistique. -22- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable 3.2. La gouvernance urbaine comme nouveau mode de gestion La gouvernance, notion politique nouvelle, présente bien des points communs avec le développement durable : De nombreux auteurs la considère comme étant « l’enfant de la mondialisation des années 1990 » et « la promesse d’un monde meilleur » (MoreauDesfarges, 2003, cité par Jégou, 2011). Dès lors, la gouvernance a été étroitement associée au développement durable comme système politique susceptible de le porter et de le mettre en œuvre. Dans un rapport intitulé « Gouvernance et développement », paru en 1992, la Banque Mondiale, a définit la bonne gouvernance6 comme étant : «…la manière avec laquelle le pouvoir est exercé dans la gestion des ressources économiques et sociales d’un pays pour le développement. Et la bonne gouvernance est synonyme de gestion judicieuse du développement » (FIDA, 1999) . Dix ans plus tard, après le sommet de la terre (Rio ; 1992) ; le Sommet Johannesburg (2002), a répété la nécessité d’une gouvernance participative, dans laquelle les sociétés civiles prennent part aux processus de décision concernant les politiques de développement durable. Ce principe vise à « mettre en œuvre des processus d’information transparente, pluraliste, de consultation, de débat public, de gestion des conflits, en intégrant tous les acteurs concernés à tous les niveaux de décision, du local à l’international (Nicolas, 2006 cité par Jégou, 2011). Aussi, selon (Brodhag, 2000), (Canet, 2004) et (Haddad, 2008), la gouvernance se caractérise notamment par la participation, la transparence et la responsabilité (Figure 9). Figure 9 : Fondement triptyque de la gouvernance territoriale. 6 Les principaux initiateurs de la bonne gouvernance ont été l’OCDE et la Banque Mondiale (World Bank, 1992, 1994, OECD, 1994). -23- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable Cette gouvernance est considéré comme mode de coordination de l’action et de prise de décision que se donnent les acteurs qui sont en situation de responsabilités à l’égard de leur communauté et qui doivent promouvoir leur développement à l’aide de projets et d’activités en allouant des ressources à cette fin (Forges, 2004). Partant de la complexité de la gestion urbaine qui découle de la complexité territoriale et reposant sur des principes de transparence, d’intégrité, de responsabilité et de coordination, de gouvernance urbaine comme un outil d’élargissement de la participation au processus de décision trouve dans la théorie de l’information et de la communication un terrain fertile et une application pertinente. 4- L’intelligence territoriale comme support de la gouvernance Selon (Girardot, 2000 cité par Signoret ; 2011) « L'intelligence territoriale est un moyen pour les chercheurs, pour les acteurs et pour la communauté territoriale d’acquérir une meilleure connaissance du territoire, mais également de mieux maîtriser son développement. L’appropriation des technologies de l'information et de la communication, et de l’information elle-même, est une étape indispensable pour que les acteurs entrent dans un processus d’apprentissage qui leur permettra d’agir de façon pertinente et efficiente. L'intelligence territoriale est notamment utile pour aider les acteurs territoriaux à projeter, définir, animer et évaluer les politiques et les actions de développement territorial durable. ». De ce fait, le concept d’intelligence territoriale s’appuie sur les deux premiers concepts présentés précédemment et qui sont la gouvernance et le territoire auxquels s’ajoute la dimension informationnelle en mobilisant les nouvelles technologies de l’information. Effectivement, Georges Delis et Yann Bertacchini (2008 ), cité par Haddad (2008), précise que « l’intelligence territoriale renvoie à la maîtrise des méthodes et des moyens de l’Intelligence économique au service des territoires ». Ils lui attribuent cinq principaux objectifs : 1. Connaître, comprendre, suivre, accompagner le territoire 2. Identifier et contribuer à mettre en œuvre des projets créateurs de richesse et d’activité ; 3. Mettre en réseau les acteurs publics et privés au service du développement du territoire ; 4. Anticiper les mutations et les évolutions et les facteurs de rupture ; 5. Valoriser le territoire. -24- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable En ce sens, « l’intelligence territoriale est l’organisation d’un ensemble de règles et de procédures dans ce territoire. Autrement dit, une nouvelle forme de management de ce territoire». 4.1. Processus de l’intelligence territoriale En aménagement, l’aide à la décision passe par l’élaboration de scenarii qui s’appuie, non seulement sur une certaine connaissance de la réalité moyennant des sources de données multiples, rétrospectives et prospectives (Joliveau, 2006 cité par Signoret, 2007), mais aussi sur un diagnostic qui doit guider les acteurs vers des actions idoines en vue d’orienter les dynamiques territoriales en cours vers un aménagement cohérent. Ces acteurs, sont également tenus de s’interroger sur les objectifs des actions, où, pourquoi, quand, comment et avec qui les mettre en œuvre. Il y a aussi nécessité de revenir de manière récurrente sur les enjeux territoriaux afin de vérifier périodiquement l’état du territoire. Partant de ce principe, l’intelligence s’appuie sur l’observation, le diagnostic et la gouvernance de tout territoire. (Figure 10). Figure 10 : Les trois piliers de l’intelligence territoriale 4.1.1. L’observation dans les démarches l’action territoriale Le territoire, en tant que concept reconnu, n’est cependant pas au centre des préoccupations des acteurs. Ce sont clairement des objectifs d’aménagement et de développement qui motivent les démarches d’observation et d’analyse (Prélaz Droux, 95 cité par De- SèdeMarceau, et Thiam, 2009). -25- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable Par définition, l’observation sous-tend la logique de la description. Son rôle est de représenter l’espace géographique en référence à des utilisateurs, aménageurs ou gestionnaires. La description doit conduire à une représentation aussi exacte que possible de la réalité. C’est une phase importante qui procède de l’observation et prépare à l’analyse. De la qualité de la description dépendront la qualité des résultats de l’analyse et donc des politiques d’aménagement ou de gestion mises en œuvre (De-Sede-Marceau & Moine, 2008). La question de l’observation des territoires est une question centrale pour les praticiens de la gestion et de l’aménagement territorial. Selon De Sède-Marceau, Moine (2008) et De SèdeMarceau, Moine et Thiam (2009) : l’observation, vise à travers la mutualisation des connaissances, à fournir des clés d’interprétation des systèmes complexes que représentent les territoires (Figure 11), ces auteur adoptent la définition suivante : «L’observation territoriale n’est pas une fin en soi. Elle s’inscrit dans une logique de connaissance, préalable, en théorie, à toute décision territoriale. De fait, l’observation est directement liée aux processus de gestion et d’aménagement du territoire en vue d’améliorer l’utilisation de l’espace, par une multitude d’acteurs aux intérêts variés. Les évolutions récentes des processus de gestion et d’aménagement ont étroitement conditionné l’émergence, la formalisation voire l’instrumentation de celle-ci ». Il s’agit d’avantage, pour comprendre certes mais surtout pour connaitre pour agir, pour décider et pour évaluer. Figure 11 : De l’observation à l’action -26- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable 4.1.2. Le diagnostic, une démarche pour l’action territoriale Le diagnostic constitue un moment important dans le processus de développement d’un territoire. Il l’instrumente, l’accompagne et cherche à l’orienter. Il aboutit à une dynamique d’actions qui doit être préparée. Pour cela, Lardon, Piveteau (2005), ont proposé les quatre phases articulées entre elles (Figure 12). Figure 12 : Les différentes phases du diagnostic de territoire - (Lardon & Piveteau, 2005) L’état des lieux proprement dit : c’est-à-dire l’analyse organisée des faits et des actions qui caractérisent un territoire. L’état des lieux consiste souvent à considérer le territoire comme un système organisé et hiérarchisé, dont on analyse à la fois les éléments structurants et les relations entre ces éléments ; - La détermination des enjeux : c’est la formulation en termes économiques, sociaux ou environnementaux des effets possibles des dynamiques à l’œuvre et des risques encourus ; - Le choix d’une stratégie : c’est la hiérarchisation des enjeux en fonction des dynamiques observées et des objectifs visés ; - La proposition de pistes d’actions possibles : c’est l’argumentation ouverte de mesures ou d’actions permettant le changement dans le sens voulu par les acteurs. Cette démarche suppose donc que les acteurs impliqués cheminent dans le processus vers une conception « commune » du territoire et des objectifs « individuels » compatibles avec les objectifs « communs ». L’exercice de diagnostic requière donc des outils, une méthodologie et des représentations spatiales adaptés de manière à prendre en compte tous les avis et à aboutir à des résultats acceptés par le plus grand nombre. Certains outils permettent déjà de supporter la prise de décision à partir de paramètres prédéfinis par exemple (tableau de bord, système d’aide à la décision…etc.) (Roche & Kiene, 2007). -27- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable 4.1.3. Du diagnostic à la décision territoriale Dans le contexte territorial, l’importance de la relation entre le diagnostic et l’élaboration de stratégies en vue d’actions est soulevée par Rouxel et Rist (2000), qui définissent le diagnostic territorial comme un « état des lieux s’inscrivant dans une démarche stratégique de développement du territoire ; le diagnostic n’est pas une monographie ou une simple description soit disant objective d’un territoire, il est le référentiel qui prépare le débat concernant un espace habité et doué d’une identité, aménagé et supportant des logiques de développement » (Desthieux, 2005, ARPE,2002). De ce fait, le diagnostic de territoire est devenu un maillon indispensable dans toute approche territoriale, tel que confirmé par Lardon et al. (2005). Actuellement, la gestion et la maîtrise du développement territorial impose le recours à une vision globale et objective des caractéristiques et des dynamiques d’un espace. C’est pourquoi, avant d’engager des politiques d’action, il est nécessaire de fonder la réflexion sur une démarche de diagnostic de territoire (Roche & Kiene, 2007). Ceci est confirmé par Roche et kiene (2007), où ils disent que, le processus de diagnostic territorial permet non seulement d’effectuer une sorte « d’état des lieux » du territoire, des relations qui le construisent, mais aussi de proposer des solutions aux éventuels difficultés soulevées par le diagnostic. Il est bien souvent le siège d’une concertation entre acteurs et experts, au sein de laquelle des opinions parfois divergentes doivent pouvoir s’exprimer. La solution retenue consiste ainsi en l’acceptation d’un consensus par les parties en présence. Cette étape de diagnostic est considérée par Piveteau et lardon (2002) ainsi que Roche et kiene (2007), comme une étape obligatoire et indispensable dans les politiques publiques territoriales et dans tout projet d’aménagement ou même dans toute volonté politique de modifier durablement l’espace. Selon Provost (2011), ce diagnostic territorial remplit trois grandes fonctions : (i) orienter les prises de décision, (ii) constituer un référentiel pour le suivi d'un plan d'action et (iii) favoriser la cohésion sociale et l’éducation au développement durable (Provost, 2011). Le même auteur suggère, que ce diagnostic constitue une analyse multisystémique, à la fois quantitative et qualitative, d’un territoire au regard du développement durable. Il vise à comprendre l’ensemble des dynamiques (sociales, environnementales et économiques) sur un territoire donné. Il oriente la vision et sert de référentiel au suivi en mobilisant les parties prenantes, en évaluant les composantes du milieu et en analysant les enjeux locaux de -28- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable développement durable. Sa fonction est de fournir une représentation consensuelle et fidèle de la réalité du milieu qui orientera le processus de définition de la vision, des engagements et des actions (Provost, 2011). Dans le cadre d’une démarche de développement durable à l’échelle d’une ville, ce diagnostic territorial, est une analyse de la réalité locale, permet une parfaite connaissance de la ville dans sa dimension économique, environnementale et sociale, et qui peut aussi fournir aux responsables, décideurs, et collectivités urbaines et à tous les acteurs impliqués dans la gestion de nos villes, des éléments d'information objectifs permettant d'orienter leurs visions et actions. 4.1.4. Les TIC comme support de l’intelligence territoriale Les décisions locales doivent de plus en plus fréquemment se fonder sur des informations (Cheylan, 2002). Cette dernière n’existe pas en tant que telle, elle n’existe que si elle est activement reçue « connaissance transmise et acquise, constitutive de savoirs » (Cousinet, 2006). Donc, la communication est une dimension indissociable de l’information. Elle acquiert sa signification et sa valeur surtout de sa forme et de sa circulation. Communiquer l’information, permet également sa diversification, sa transformation et l’évolution de ses représentations (images, documents, graphes…) dans l’objectif d’améliorer la connaissance mutuelle des perceptions et des actions des acteurs locaux. A l’heure actuelle, les technologies de l’information et de la communication, jouent un grand rôle dans la bonne gestion des territoires. Ainsi (Dransch, 1999 cité par Repetti, 2004), affirme que ces TIC peuvent être un excellent support à la connaissance, au diagnostic, à la décision. Sur cette base, les démarches d’IT s’appuient sur l’émergence de nouveaux supports de traitement, d’échange et d’exploitation de l’information. Avant les années 90, lorsqu’un acteur politique ou un gestionnaire devait prendre une décision, il pouvait se faire conseiller par les experts, qui utilisaient souvent une simple analyse coût-bénéfice. Depuis quelques années, des discours se sont constitués pour placer les Technologie de l’Information et de la Communication (TIC) au cœur du développement territorial et d’un certain nombre de politiques publiques emblématiques. Ces dernières reposent sur la volonté affichée de construire une « société de la connaissance », ou une « société de l’information » (Gautier, 2005). -29- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable Ceci est confirmé par Papa, Collet, and al (2007), selon ces auteurs, les TIC sont un support de représentation des territoires, utile à différentes phases de leur construction : diagnostic, prospective, contractualisation. Dans cet objectif, différents instruments, tels que les systèmes d’information (SI), sont mis en œuvre pour améliorer l’efficacité de la gestion territoriale. Ces SI, suscitent un intérêt grandissant et ont tendance à faire l'objet d'une adoption massive comme outil participatif de planification et d’aide à la prise de décision. Ils contribuent à mettre au service des acteurs, un volume important d’informations, facilitent le partage de l’information, la concertation et la décision ; ils ont pour but de renforcer les acteurs dans leurs capacités de diagnostic, de coordination et d’action. Recourant aux technologies de l’information et de la communication, les SI permettent d’appréhender la complexité des processus de gestion urbaine. 4.1.5. Intelligence territoriale, participation et Système d’information Aujourd’hui, personne ne peut nier que les objectifs du développement durable ne peuvent être atteints que si les trois principes suivants, sont respectés : - la participation de tous les acteurs du développement surtout celle des citoyens ; - l'approche globale des situations, caractérisée par un équilibre adéquat entre les considérations d'ordre économique, social et environnemental ; - le partenariat des acteurs. Par ailleurs, en se basant sur les résultats de la réflexion pluridisciplinaire menée sur l’intelligence territoriale, à la Maison des Sciences de l'Homme en France, Girardot (2004), a précisé, dans son article «Intelligence territoriale et participation », que l'intelligence territoriale désigne l'ensemble des connaissances pluridisciplinaires qui améliorent la compréhension de la structure et de la dynamique des territoires. Elle mobilise les technologies de l'information et de la communication pour aider les acteurs à projeter, définir, animer et évaluer les politiques et les actions de développement territorial durable. Sur cette base, les trois principes, cités précédemment, ont été pris comme normes éthiques de l'intelligence territoriale. A cet effet, le même auteur, a proposé trois principes méthodologiques susceptibles de garantir le respect de cette éthique à travers : - l’appréhension du territoire comme l'espace de l'action ; -30- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable - la diffusion de la gestion par projet et de la culture de l'évaluation ; - le développement de l'accessibilité aux technologies de la société de l'information. Effectivement, pour Girardot, ces principes tiennent compte du fait que, d'une part, l'approche globale se fonde sur une vision à la fois territoriale et prospective et, d'autre part, la participation et le partenariat définissent l'intelligence territoriale comme une démarche essentiellement orientée vers les acteurs, donc fondée sur l'accessibilité des technologies de l'information et la coopération des acteurs. J.J. Girardot (2004) précise, également, que la participation est la méthode qui consiste « à formuler des propositions concrètes d'action dans des contextes concrets ». L’auteur avance par ailleurs que la participation constitue un des principes éthiques et méthodologiques fondamentaux du concept d’intelligence territoriale (Girardot, 2004). Aussi, la participation doit se baser sur la communication, donc sur l'information sous une forme interactive. Ce qui nous mène à considérer que les technologies de l'information et de la communication constituent de ce point de vue au moins un instrument, au mieux un puissant vecteur de la participation. De sa part Bertachini (2004), définit l'intelligence territoriale de manière plus précise : « un processus informationnel et anthropologique, régulier et continu, initié par des acteurs locaux physiquement présents et/ou distants qui s'approprient les ressources d'un espace en mobilisant puis en transformant l'énergie du système territorial en capacité de projet » ; ainsi ce même auteur , positionne cette l’intelligence territoriale entre information et processus de communication. Ce processus suppose la jonction de trois hypothèses : - Les acteurs échangent de l’information ; - Ils accordent du crédit à l’information reçue (captation-échange de l’information); - Le processus de communication ainsi établi, les acteurs établissent les réseaux appropriés et transfèrent leurs compétences (mobilisation et transfert d’énergie : formulation du projet) Lorsque ces hypothèses sont réunies et vérifiées, les gisements potentiels de compétences peuvent être repérés à l’aide d’une action d’information et de communication territoriales puis mobilisés dans la perspective de l’écriture d’un projet de développement (Bertacchini, 2007). -31- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable De même, et selon Girardot, l'accessibilité aux technologies informatiques, aux technologies de l'information et de la communication et surtout à l'information, qu’ils soient perçus comme vecteur ou comme outil du développement, constituent un enjeu majeur de la participation et du partenariat. De ce qui précède, le même auteur a confirmé que les systèmes d’information sont conçus pour favoriser la participation des acteurs locaux et, au-delà, celle de la communauté territoriale. Ces derniers, qui ne sont que de simples catalyseurs du développement durable des territoires, constituent le moyen d'acquérir une meilleure connaissance du territoire et surtout, de mieux maîtriser son développement. Ils permettent la mutualisation des informations produites par les différents acteurs territoriaux, pour en assurer, par la suite, l’exploitation et la diffusion des traitements à l’ensemble des acteurs territoriaux (Elus, Collectivités territoriales, associations civiles…). De ce fait, l'appropriation des TIC et de l'information est une étape indispensable pour que les acteurs entre dans un processus d'apprentissage qui leur permettra d'agir de façon pertinente et efficiente. Donc, l'intelligence territoriale est fondée sur un système d'information qui allie de façon indissociable des. Donc, l'intelligence territoriale est fondée, d’un côté, sur un système d'information impliquant ainsi de nombreuses technologies de l'information au-delà de l'informatique : informations alphanumériques et géographiques numérisées, matériels informatiques et logiciels, tous indispensables pour numériser, stocker, consulter, échanger et produire les informations. D’un autre côté, elle intègre aussi, des techniques d'organisation et de communication entre les différents acteurs à travers la mutualisation de la production de l'information et la coopération dans le traitement de l'information. Ces techniques d'organisation et de communication ne peuvent être mises en place qu’une fois l’ensemble des acteurs aient répondu à plusieurs questions que l’on doit se poser en amont du projet. Dans son article, Girardot en a identifié quelques-unes de ces questions : - Comment accorder les producteurs sur le sens des informations ? - Comment harmoniser la production de l'information dans l'espace et comment la réguler dans le temps ? -32- Des concepts articulés pour une gestion urbaine durable - Comment assurer l'équilibre des thèmes traités ? - Comment confronter les informations collectées par les acteurs avec celles qui sont fabriquées rigoureusement et régulièrement par des organismes spécialisés ? - Comment sélectionner les informations utiles aux acteurs ? - Comment fournir des outils et des interfaces conviviaux, simples, économiques, accessibles à tous les acteurs et appropriables par chacun deux ? - Comment harmoniser la coopération dans le traitement de l'information, l'analyse et l'interprétation des résultats produits ? De ce fait, le système d'intelligence territoriale fédère un ensemble d’acteurs autour d'un système d'information, au-delà de leur organisation interne et de leur communication, elle implique également, de nombreux aspects sociaux, économiques, juridiques, éthiques, politiques et culturels en vue de produire des connaissances relatives au développement territorial ou pour élaborer des projets d'action. Au regard de cet objectif, Girardot considère le système d'intelligence territoriale comme un instrument. L'intelligence ciblée dans ce cas-là, n'est pas l'intelligence artificielle de l'outil mais plutôt l'intelligence collective des acteurs. En finalité, Girardot conclu dans son article que « l'importance prise par le territoire comme espace d'action, d'une part, et par le projet comme principe de gouvernance, d'autre part, dans le cadre de cette évolution globale confère un intérêt primordial au concept d'intelligence territoriale au niveau instrumental. Territoire et projet impliquent en effet la coopération des acteurs et l'évaluation des projets, dont les réseaux informatiques et les systèmes d'information sont les outils de base. Le développement des technologies de la société de l'information participe à la diffusion des principes politiques du développement durable dont l'intelligence territoriale tire ses principes méthodologiques fondamentaux. Il fournit des outils de diagnostic, d'observation et d'évaluation qui permettent de suivre l'efficacité, l'efficience, la pertinence, la cohérence et l'impact des actions qui contribuent au développement socio-économique des territoires ». -33- Troisième chapitre Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale « La raison d'être d'une organisation est de permettre à des gens ordinaires de faire des choses extraordinaires. » Drucker, Peter F Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale 1- Système d’information, outil d’aide à la prise de décision 1.1. Le système d'information & système informatique Les deux acceptions « système d'information » et « système informatique » font parfois l'objet de confusions. La notion de système d'information est souvent interprétée en tant que système informatique. Le système informatique désigne simultanément l’architecture technique (hard) et applicative des postes (Soft). Tandis que le système d’information, c’est un système qui fait le lien entre l’organisation de l’entreprise (stratégie, activité, modes de coordination, etc.), les besoins des acteurs et les possibilités offertes par l’outil informatique. Il consiste à décrypter les modes de fonctionnement de l’entreprise au travers des flux d’information que les acteurs initient, échangent et diffusent pour leurs besoins (Autissier, 1999). Dans la deuxième moitié du 20ème siècle, le concept du système d’information est devenu une ressource importante. L’émergence et l’intégration des nouvelles technologies ont participé aux transformations majeures de la société moderne souvent nommée « société d’information et de communication ». La naissance du concept de système d’information est une image marquante de cette modernisation (Haddad, 2008). Pour Mélèse (1979), Le concept de système d'information est composé de deux mots qui sont « système » et « information ». Le mot système renvoie à l'idée de systémique qui préconise des modes d'ajustements cybernétiques7 dans un environnement ouvert. Le mot information, quant à lui, désigne simultanément un média, des langages et des constructions de sens (Weick, 1995). L’association de ces deux mots constitue un champ de pratiques et de théories. Le but de cette association est de présenter toute organisation comme un ensemble de flux d’information conditionné par les besoins des acteurs en relation avec la stratégie de l'entreprise (Trabessi & Abid, 2013). De sa part, Cheylan (2002), a défini « le système d’information est un dispositif, social et technique. Une vision techniciste, voire positiviste, le considère comme l’outil permettant la constitution, la gestion, le traitement et la restitution de l’information utile à une organisation pour atteindre ses objectifs. Cette approche issue de l’univers des entreprises ou des 7 Le terme cybernétique est d’origine grecque. Elle fait référence à l’art de la gouverne et de la commande. Cette théorie s’adresse au développement de « l’ensemble des technologies de l’automation, des systèmes de communication et des méthodes de traitement de l’information ». -35- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale organisations fortement structurées a donné naissance à un ensemble de pratiques de conception, d’organisation et de normalisation de l’information et de son utilisation d’autant plus performantes que les objectifs de l’organisation sont explicites, statiques, consensuellement ou réglementairement définis et que les échanges du système avec son environnement sont également structurés » (Cheylan, 2002). Selon Reix, 2004 cité par Mboumbang, 2013, le système est constitué d’un ensemble de composantes : Données - logiciels & procédures - matériels - personnels, qui permettent d’acquérir, de traiter, de stocker des informations (sous formes de données, textes, images, sons, etc.) (Figure 13). Figure 13 : Système d’information (Reix, 2004) Sur le plan technique, et selon (Fofana, Givone, Marie, & al., 2007), un système d’information est un ensemble structuré : - De données, de traitements et de leur communication avec leur description à l’aide, respectivement, de structures, de procédures et de protocoles (Figure 14) ; - De moyens techniques (le système informatique) mais aussi de documents, matériels de reprographie, communication,… ayant pour fonction de générer, mémoriser, traiter, transférer et exploiter des informations dans le cadre d’objectifs définis. Un système d’information repose sur une modélisation des données qui doit être fidèle, cohérente et non redondante. Figure 14 : Structuration du système d’information (Fofana et al., 2007) -36- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale 1.2. Le processus de décision Selon Roy (1993), si la décision est le plus souvent de la responsabilité d’un seul acteur, il faut admettre qu’elle est prise à la suite des interactions entre de multiples acteurs au cours d’un processus de décision (Kowalski, 2006). Dans ce sens ; la définition du concept d’aide à la décision la plus répondue dans la littérature est celui proposée par Roy (1985) cité par plusieurs auteurs (Jallas & Cretenet, 2003), (Mousseau, 2003) et (Kowalski, 2006), selon laquelle la décision ne peut s’étudier qu’à travers la notion de processus de décision : « L’activité de celui qui, prenant appui sur des modèles clairement explicites (analyste), mais non nécessairement complètement formalisés, aide à obtenir des éléments de réponses aux questions que se pose un intervenant dans un processus de décision, éléments concourant à éclairer la décision et normalement à recommander ou simplement favoriser un comportement de nature à accroitre la cohérence entre l’évolution du processus d’une part, et les objectifs et les systèmes de valeurs au service desquels cet intervenant se trouve placé d’autre part ». L'activité d'aide à la décision telle que décrite ci-dessus, s'inscrit clairement dans une vision du concept de décision orientée processus. En ce sens, Mousseau (2003) a défini le processus d'aide à la décision comme « l'insertion de l'activité d'aide à la décision au sein d'un processus de décision. Un tel processus relève d'un apprentissage croisé entre l'homme d'étude et le décideur, qui procède le plus souvent par séquences de construction déconstruction - reconstruction – validation ». 1.3. Les différents temps du processus décisionnel En situation complexe, les acteurs sont amenés à rechercher non pas une solution unique et optimale, mais une solution simplement satisfaisante (Torres, 2000 ; Major, 1999 cités par Desthieux, 2005). Pour (Isla; 2000 cité par Desthieux ; 2005 et Balestrat, 2011) « la décision n’est pas limitée à un simple choix, elle s’inscrit désormais dans un processus à travers lequel elle est construite progressivement, de manière collective, en prenant en compte les différents points de vue ». De leurs part (Augusseau et al., 2011 cités par Balestrat, 2011), confirment que ces problèmes n'ont de solutions que dans des processus, processus qui amènent individus, société civile, institutions, entreprises et État à collaborer . Simon, 1965 cité par Balestrat, 2005, différencie deux étapes principales dans le processus décisionnel, celle de la définition du problème (setting) et celle de sa résolution (solving), -37- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale distinguant quatre grandes phases : une phase d'intelligence ou de prise de conscience (problem setting process), une phase de conception (ou de modélisation) et de recensement des alternatives (problem solving process), une phase de choix (choice) puis une phase d'analyse ou de révision (review). Joerin (2008) précise ces quatre phases par les grands temps qui jalonnent le processus décisionnel : l’observation, l’évaluation, le choix et l’action (Figure 15). Il intègre également les notions de diagnostic et d’action en les replaçant dans le temps de la décision. Figure 15 : Adaptation du modèle décisionnel proposé par Simon (1960) (Balestrat, 2011) 2- La position stratégique du SI au sein du processus décisionnel Selon Desthieux (2005), les organisations simples se limitent généralement à deux systèmes : un système de décision (élaboration conceptuelle de stratégies, plans d’action, décision) et un système opérant (opérations tangibles). La relation entre les deux systèmes est directe et simple : le premier commande, le second obéit parfaitement et rend compte par des symboles jouant le rôle d’intermédiation. Par ailleurs, la présence de groupes humains rend les organisations, telles que le territoire ou une entreprise, autrement plus complexes. Sa variété de comportements et d’actions étant elle aussi beaucoup plus grande, le système opérant reçoit et produit une très grande quantité d’informations que les acteurs humains ne peuvent assimiler dans sa totalité. Cette situation rend donc primordiale l’amélioration des capacités de traitement de l’information, et ce, pour une meilleure organisation du système décisionnel. -38- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale De ce fait, la relation entre Décision – Opération est donc complexe et indirect. Il est alors nécessaire de greffer à cette organisation, un système intermédiaire permettant de traiter d’information provenant du système opérant en vue organiser le système de décision. Cette nouvelle organisation complexe est représentée par le modèle canonique Système opérant -Système d’information-Système de décision (OID). La modélisation d’une telle organisation suppose une « inséparabilité de l’action – tangible (opération) et l’information – symbole » : le Système de décision produit une information qui commande une action, l’action produit une information qui la représente (Desthieux, 2005). De ce fait, prendre une décision sur un territoire donné, est entièrement basé sur des flux d’échange entre ces trois sous –systèmes : le SO (territoire avec tous ces constituants), doit être dirigé par un système de décision (SD) qui doit être à son tour informé de ce qui se passe dans le système opérant et dans l’environnement par un système d’information (SI). Dans ce système décisionnel, le SI a comme rôle principale l’articulation entre le système opérant/système de décision et il assure trois fonctions : - L’enregistrement : Il enregistre les représentations -sous forme symbolique- des opérations du SO (comportement du système complexe) ; - Le stockage : Il mémorise ces représentations - La communication : il les rend disponibles de façon interactive (communication) du SD. Sur cette base, une adaptation du modèle OID a été proposée pour l’organisation territoriale par Desthieux (2005) (Figure 16). Figure 16 : Organisation systémique de l’aide à la décision territoriale. (Desthieux, 2005) -39- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale Dans cette organisation systémique de l’aide à la décision territoriale, le territoire (et les phénomènes qui s’y déroulent), est représenté par le premier système « système réel ». La description de cette réalité et de son évolution nécessitent la récolte de nombreuses données. Ces dernières doivent être stockées (mémorisées) et organisées dans un « système d’information ». Ce système ne constitue qu’une représentation, un modèle du territoire qui offre aux acteurs de l’aménagement du territoire une compréhension du système réel, actuel ou futur. Ces acteurs placés dans le troisième système « système de décision » peuvent non seulement déterminer les objectifs des actions, sur la base des problèmes complexes de la réalité, mais aussi comparer les variantes d’action pour en choisir une ou plusieurs qui seront activées sur le territoire selon les priorités. Dans notre contexte, si on applique cette définition de SI avec sa position dans le système canonique OID (figure 16), les différents systèmes en interaction seront organisés comme suit (Figure 17) : - le système opérant, composé des trois sphères "Vie sociale", "Économie" et "Environnement", - le système de décision, chargé de la régulation du système opérant, et dont les pouvoirs publics et les responsables qui font la ville sont le principal acteur. - le système d’information, assurant l’interface entre système opérant et système de décision. L’objectif principal de ce SI est de travailler d’une manière coopérative autour d’un référentiel commun, basé sur des informations organisées et partagées en vue d’une prise de décision consensuelle. Ainsi, sur le plan théorique, ils permettent une forte implication et une meilleure caractérisation de l’état du territoire afin de fournir des produits adaptés à la demande de différents utilisateurs. Ce SI doit donc être adapté à ces demandes et fournir des réponses appropriées. En tout état de cause, la principale caractéristique d’un système d’information efficace est alors la qualité de la relation établie avec le système de décision ou de recherche qu’il est censé alimenter (Minvielle, 1996). -40- Flux d’échanges d’information Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale Figure 17 : Le modèle canonique Opération-Information-Décision - (Personne, 1998) 3- Les indicateurs et leur position dans le processus décisionnel Dans les systèmes d’information, en particulier géographique (SIG), nous devons identifier plusieurs niveaux pour décrire les phénomènes territoriaux. En schématisant, au niveau inférieur, l’information géographique est nécessaire pour la description d’un territoire et des phénomènes qui s’y déroule. Dans cet objectif, les bases de données géographiques (BDG), ont un rôle primordial pour assurer l’interface avec le système réel. De même, au niveau supérieur, les données sont traitées par des opérateurs spatio-thématiques qui permettent de produire de l’information significative, voire des indicateurs selon les propriétés. Les indicateurs constituent donc à leur tour, une interface entre les systèmes d’information et de décision, et ce grâce à la pertinence des éléments informationnels fournis par rapport aux finalités définies au niveau du système de décision. -41- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale Aussi, selon Balestrat (2001) ; tous les auteurs s’accordent sur les avantages de la systémique pour aborder la complexité des phénomènes, l’application des principes du développement durable dans les politiques publiques oblige à rendre opérationnels méthodes et outils d’analyse pour les mettre en œuvre. De ce fait, les difficultés à gouverner la ville et à maîtriser l’urbain ainsi que les problématiques spécifiques d’enchevêtrement des différents niveaux institutionnels (Région, Etat), se traduisent par une tendance à voir émerger de nouveaux instruments de l’action publique. Cette tendance traduit la quête des acteurs, experts autant que politiques, pour rendre gouvernable les villes et légitimer les décisions qu’ils prennent ainsi que les organisations auxquelles ils appartiennent. Ces mêmes auteurs déclarent que, le développement d’instruments de mesure et d’indicateurs reflète parfaitement cette tendance (Zittoun & al, 2005). L'utilisation du concept d'indicateur a initialement servi en sociologie avec Lazarsfeld (1958), "il y désignait la traduction de concepts théoriques (abstraits) en variables observables" (Boulanger, 2004, 2005). Depuis une cinquantaine d’années, l’utilisation d’indicateurs s’est généralisée, tant dans le monde de la recherche et des politiques publiques que de la société civile. Les démarches de production de batteries d’Indicateurs de Développement Durable, à tous les niveaux (international, national, local), se sont multipliées pour mesurer et suivre le développement des territoires et évaluer la performance des politiques mises en œuvre dans ce sens. A l’heure actuel, ces derniers sont désormais des outils d’analyse et de suivi indispensables pour accompagner les dispositifs de gouvernance territoriale (Balestrat, 2011). Le rôle croissant des indicateurs dans le champ de l’action publique est le signe d’une évolution profonde des rapports entre les scientifiques, les politiques et la société. Dans ces conditions, même le choix d’un indicateur n’est pas neutre mais éminemment politique. Il ne lui suffit pas d’être validé sur le plan scientifique, mais il lui faut aussi être accepté, reconnu par l’ensemble des acteurs (Pingault & Preault, 2007). Les indicateurs doivent non seulement servir d’aide à la décision et permettre un suivi du DD, mais aussi sensibiliser les décideurs politico-administratifs, les acteurs de la société civile et la population aux exigences de ce dernier. Ce qui implique que les indicateurs, en tant qu’instrument de communication, doivent impérativement être adaptés au niveau de connaissance et aux attentes des différents publics cibles que constituent les citoyens, les décideurs et les experts (Blanchet & November, 1998 cité par Babey et Clivaz,2005). -42- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale 4- Les indicateurs, termes de définitions En premier lieu, il est nécessaire de spécifier ce qu’on entend par indicateur parce que ce mot prend de multiples significations selon le contexte (Joerin et Rondier, 2007 cités par (Joerin & Baker, 2009). Un indicateur est un signe ou un signal utilisé pour représenter des événements ou des systèmes complexes. Toujours défini au moyen de règles et de conventions, il fournit une interprétation empirique de la réalité. Généralement les indicateurs utilisés pour suivre l’évolution d’un système dans le temps ou pour comparer plusieurs systèmes. Les IDD sont donc avant tout pour les chercheurs, politiciens, citoyens et décideurs, des outils de communication essentiels en vue de rendre compte des changements et d'entrevoir les conséquences de l'action ou de l'inaction (Bouni, 1998 cité par (Rajaonson, 2011). Ils ont pour principal objectif d'offrir une évaluation globale, dans une perspective à court et à long terme, du lien entre la nature et la société, et ce, afin d'assister les décideurs dans l'appréciation des actions à entreprendre ou non pour s'assurer de conduire la société vers un développement durable (Mitchell, 2000 cité par Rajaonson, 2011). L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) déni l’indicateur comme « un paramètre, ou une valeur dérivée de paramètres, qui indique, fournit une information, décrit l’état d’un phénomène / d’un environnement / d’une zone, avec une signification qui s’étend au-delà de ce qui est directement associé à la valeur du paramètre » (Siebauer, 2006). Cette définition peut être complétée par celle de Desthieux (2005): « Un indicateur est une interprétation empirique et indirecte de la réalité, mais non la réalité ellemême. […] Il est le résultat d’une sélection pertinente ou d’une agrégation de données. Cette réduction de l’information favorise une meilleure compréhension des phénomènes complexes et son utilisation par différents groupes de personnes ayant des préoccupations diverses ». Desthieux (2005) pose les grandes fonctions associées aux indicateurs qui sont les suivantes : - Descriptive : décrire l’état d’un système, d’un phénomène, ou de sa dynamique. - Explicative : établir une compréhension des interrelations entre les phénomènes. - Normative : situer l’état d’un système par rapport à des finalités. - Simplificatrice : réduire la complexité des phénomènes. -43- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale - Communicative : sensibiliser un (large) public. Selon Joerin (2007) cité par Joerin et Baker (2009), les indicateurs qui révèlent sont de nature rétrospective et leur but est de décrire des situations et d’identifier des problèmes alors que les indicateurs qui orientent (décisionnels) sont de nature prospective et leur but est d’évaluer un fonctionnement relativement à des objectifs. Selon ce même auteur, l’évolution des indicateurs décisionnels doit toujours pouvoir s’interpréter de manière «favorable» ou «défavorable» relativement à l’objectif (ou les objectifs) qui leur sont associés. D’après Hammond et al., 1995, Les indicateurs occupent les étages intermédiaires et supérieurs de la pyramide de l'information (Kestemont, 2010). Sa quantification, si elle est possible, s'effectue à partir d'un ensemble de données brutes et de leur analyse, comme le montre la Figure 18. Objectifs Indices Indicateurs Données analysés Données brutes Figure 18 : Relation entre les données primaires, les indicateurs et les indices (Astleithner et al 2002, Sheild et al 2002 ; Bauller et Zacai 2004) In (Cherqui, 2005). Cette pyramide présente des étapes d’agrégation de l’information : à partir d’une multitude de données brutes, en tend vers une évaluation synthétique. L’utilisation des indices doit faciliter la compréhension et l’interprétation d’un phénomène donnée pour le public (Cherqui, 2005). Un indicateur, qu’il soit qualitatif ou quantitatif, est un indice qui permet de révéler la présence, l’étendue ou l’évolution d’un phénomène, d’une situation, d’un enjeu. Construits à -44- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale partir de données brutes, les indicateurs permettent de faire ressortir, sous une forme synthétique, un ou plusieurs traits marquants d’une réalité complexe que l’on cherche à appréhender ou à faire évoluer. Ce dernier, doit permettre de communiquer des informations aux décideurs politiques ou au grand public, de partager des connaissances, de construire un consensus, une vision commune à tous les acteurs, sur l’état initial d’une situation donnée, sur les actions collectives à engager et les objectifs à fixer pour améliorer cette situation (Pingault & Preault, 2007). 5- Les enjeux des démarches de production d’indicateurs Certains indicateurs aident à l’analyse d’une situation (à un instant T), d’un état préalable. Ils sont désormais largement utilisés pour constituer le diagnostic de territoire. La DATAR 8 en propose la définition suivante « le diagnostic de territoire est un état des lieux qui recense, sur un territoire déterminé, les problèmes, les forces et les faiblesses, les attentes des personnes, les enjeux économiques, environnementaux, sociaux, etc. Il fournit des explications sur l’évolution passée et des appréciations sur l’évolution future ». Son objectif est de « permettre l'appropriation par les acteurs de terrain d'une même vision de leur territoire et de son avenir » (Lardon, Piveteau, & Lelli, 2005). Sur le plan scientifique ; certains critères peuvent guider le choix d’un indicateur. Dans ce contexte, l’OCDE suggérait de retenir tout indicateur qu’il soit : pertinent, fiable et opérationnel. Sur ce sujet , et basant sur l'abondante littérature (Harger et Meyer 1996; Martin Centre for Architectural and Urban Studies 1997; Kelly 1998; Bossel 1999; Cornforth 1999; Jesinghaus 1999; Barrera-Roldan et Saldivar-Valdes 2002; Dhakal 2002; Malkina-Pykh 2002; McMahon 2002; Spangenberg et al. 2002; European Commision 2003c; Finnveden et al. 2003; Ayong Le Kama et al. 2004; Shi et al. 2004), Cherqui (2005) ont pu résumé les importants critères (Tableau 1). 8 DATAR : Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité : est une administration française chargée de préparer les orientations et de mettre en œuvre la politique nationale d'aménagement et de développement du territoire -45- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale Tableau 1 : Liste exhaustive des conditions de sélection des indicateurs Scientifiquement valide Techniquement mesurable : disponibilité et fiabilité des données, des Mesure outils, des personnes, temps suffisant, coûts acceptables Sensible, répond de manière prédictive aux changements Comportement Robuste, indépendant Comportement des hypothèses Adaptable à des développements futurs Analytiquement valide (répond à un problème) En lien avec la capacité d'agir Utilité Approprié à l'échelle d'étude Accessible à la fois par les spécialistes et les non spécialistes Simple en concept Facilement interprétable Clarté Pas d'ambiguïté entre indicateurs Reproductible Capable de correspondre à des décisions politiques nationales, locales Appartenant à un système existant Compatibilité Compatible avec d'autres systèmes Accepté internationalement Approche holistique et transversale du développement durable Représentativité Représentant les visions et objectifs de l'ensemble des parties prenantes 6- Le Positionnement des indicateurs au sein du processus de décision Étant donné que les problématiques territoriales sont généralement complexes et multidimensionnelles, la connaissance de la réalité des territoires se base généralement les données récoltées lors des première phases de diagnostics (états des lieux), qui vont être agrégées, et organisée sous dans des ensembles ou systèmes d’indicateurs9. Ces systèmes d'indicateurs devront être conçus en reconnaissant non seulement les savoirs scientifiques mais également les savoirs véhiculés par les acteurs. « Le système d’indicateur constitue un outil qui favorise la négociation et doit donc tenir compte de la variété des points de vue des décideurs » (Rondier, 2007 cité par Balestrat, 2011). Les ensembles d’indicateurs constituent un cas particulier des systèmes d’information. Il convient tout d’abord de clarifier 9 Un système d’indicateurs regroupe un ensemble organisé d’indicateurs -46- Les systèmes d’information, outil d’aide à la prise de décision pour accompagner l’intelligence territoriale le concept de système d’information en se référant à la théorie de Le Moigne (1977- 1990) proposée dans le cadre d’organisations complexes (modèle canonique OID). Des systèmes d’information, lorsqu’il s’agit de décrire les phénomènes territoriaux, sont euxmêmes constitués de plusieurs niveaux. En schématisant, au niveau inférieur, les bases de données (BD), assurent l’interface avec le système réel (données, information…). Tandis qu’au niveau supérieur, ces données sont traitées (agrégation) qui permettent de produire de l’information significative, voire des indicateurs (Desthieux, 2005). De ce fait Les indicateurs constituent alors une interface informationnelle entre les systèmes d’information et décision, en fournissant les informations nécessaires et pertinentes par rapport aux finalités définies au niveau du système de décision. Sur le plan politique Joerin et Baker (2009) , déclarent que ces indicateurs sont des outils d’aide à la décision, ils sont construits pour répondre clairement à une question précise, pour mesurer la capacité d’un instrument politique à atteindre un objectif donné (Joerin & Baker, 2009). -47- Quatrième chapitre Fondements conceptuels et structuration du SIEU « L’intelligence, c’est la faculté d’adaptations. » André Gide « Ce qui fait l'homme, c'est sa grande faculté d'adaptation.» Socrate Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU 1- L’évolution de l’urbanisation en Algérie Ayant connu une concentration urbaine exceptionnelle en raison de leur croit naturel et de l’apport de l’exode rural, la ville Algérienne se débat encore dans un anonymat urbain mêlant ruralité et urbanité (Belkhatir, 1999). Aujourd’hui, nos villes concentrent près de 73,72% de la population totale10, l’indice d’urbanisation a évoluée de 31.43 % en 1966 à 58,27% en 1998 à près de 66% en 2008 et à pratiquement 74% actuellement (Figure 19). On constate aujourd’hui que le nombre des villes (agglomérations urbaines) a été multiplié presque par 9, passant de 95 en 1966 à 851 agglomérations urbaines en 200811. Figure 19 : Evolution de la population urbaine 1966-2012. Source ONS & Banque mondiale Face à cette urbanisation galopante, nos villes ont connu une croissance démesurée, mal contrôlée et sans approche planifiée. L’espace urbain est par conséquent, soumis à des décisions ponctuelles selon l’urgence. Les opérations d’urbanisme sont donc initiées par divers opérateurs dont les approches sont souvent différentes et les intentions plutôt spéculatives, au détriment des orientations définies dans les instruments d’urbanisme. Le 10 Banque mondiale http://www.google.dz/publicdata/explore?ds=d5bncppjof8f9_&met_y=sp_pop_totl&hl=fr&dl=fr&idim=country :DZA:MAR:TUN 11 Armature urbaine ONS - 2008 -49- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU décalage des dispositifs avec le contexte urbain résulte d’une gestion inadéquate, d’une planification déphasée des réalités de la ville, mais aussi du fait que la faisabilité des politiques et les aspirations des citoyens sont rarement voir jamais pris en compte. 2- Vers une nouvelle politique d’aménagement de territoire : Depuis 2000, face à l’anarchie qui règne, l’état tente d’intervenir en instaurant, une politique de la ville dont l’objectif est d’introduire un nouveau modèle de production et de gestion urbaine et une décentralisation de l’action publique. La dynamique législative et réglementaire a donné une série de textes prometteurs, récapitulés dans la Figure 20 ; cependant leur mise en pratique demeure très en décalage avec les objectifs prédéfinis et la réalité sur terrain. Les instruments d’aménagement et de développement durable du territoire sont : 1. Le Schéma National d'Aménagement du Territoire (SNAT) qui traduit, pour l'ensemble du territoire national, les orientations et prescriptions stratégiques fondamentales de la politique nationale d'aménagement et de développement durable du territoire. 2. Des schémas directeurs des grandes infrastructures et des services collectifs d'intérêt national sont institués pour la mise en œuvre du SNAT. ce sont des instruments privilégiés du développement harmonieux du territoire national et de ses régions. Ces schémas sont au nombre de 21 schémas. 3. Le Schéma Directeur d'Aménagement du Littoral (SDAL) qui, en conformité avec le SNAT, traduit, pour les zones littorales et côtières du pays, les prescriptions spécifiques de conservation et de valorisation de ces espaces fragiles et convoités. Les espaces littoraux font l'objet d'un schéma directeur, sur la base des orientations fixées par le SNAT. 4. Le schéma directeur de protection des terres et de lutte contre la désertification ne concernant pas notre zone d’investigation, nous le citerons pour information. 5. Les Schémas d'Aménagement de l’Espace de Programmation Territoriale (SEPT) qui sont au nombre de 09 et précisent en conformité avec le SNAT, les orientations et prescriptions spécifiques à chaque espace de programmation territoriale. Ce sont des espaces de coordination, de programmation pour le développement et l'aménagement du territoire et un cadre de concertation intra-régional. -50- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU 6. Les Schémas Directeurs d'Aménagement d'Aires Métropolitaines (SDAAM) qui se substituent aux plans d'aménagement des territoires de wilaya, pour les aires métropolitaines définies par le SNAT comme territoire qu'il faut prendre en considération afin de maîtriser et organiser le développement d'une métropole. 7. Le Programme d’Aménagement Côtier (PAC) avec comme aire d’études la première couronne de la région Nord Centre composée des wilayat d’Alger, Tipasa, Boumerdes et Blida. 8. Les plans d'aménagement du territoire de wilaya (PAW) qui précisent et valorisent, en conformité avec le SEPT concerné, les prescriptions spécifiques à chaque territoire de wilaya. 9. Le plan d'aménagement côtier au sens de la loi n° 02-02 du 5 février 2002, relative à la protection et à la valorisation du littoral, ayant pour objet de fixer les dispositions particulières relatives à la protection et à la valorisation du littoral, est un instrument de gestion de la zone côtière, institué afin de protéger les espaces côtiers, notamment les plus sensibles dans les communes riveraines de la mer. 10. Le Plan Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (PDAU) au sens de la Loi n° 04-05 du 14 août 2004 modifiant et complétant la loi n° 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme est un instrument de planification spatiale et de gestion urbaine. Il planifie l’utilisation du sol à travers des règles générales qui vise l’organisation de la production du sol urbanisable, la formation et la transformation du bâti dans le cadre d'une gestion économe des sols, de l'équilibre entre la fonction d'habitat, d'agriculture et d'industrie ainsi que de préservation de l'environnement, des milieux naturels, des paysages et du patrimoine culturel et historique. Il fixe les orientations fondamentales de l’aménagement du territoire, de la ou des communes concernées en tenant compte des schémas d’aménagement (SEPT, SDAAM) et plans de développement (PAW). 11. Le Plan d’Occupation du Sol (POS) qui à travers termes de référence édictés par le PDAU, organise la conception et la réalisation du tissu urbain, précise les droits à construire et peut définir un projet urbain. -51- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Echelle national Echelle national ou Espace spécifique Echelle régionale Echelle Inter-Wilaya Echelle Wilaya Echelle Communale Inter- communale Echelle Communale Acteurs & législation Instruments Echelle territoriale Le Schéma National d'Aménagement du Territoire Schémas Directeurs des Grandes Infrastructures et des Services Collectifs d’Intérêt National Le Schéma Directeur de Protection des Terres et de Lutte Contre la Désertification Règlements d’aménagement du territoire des massifs montagneux Le Schéma Directeur d'Aménagement du Littoral Les Schémas des Espaces de Programmation Territoriale Les Schémas Directeurs d’Aménagement d’Aires Métropolitaines L’Etat Loi 01-02 Loi 10-02 Les Ministères concernés Loi 01-02 Loi 04-03 Non défini Loi 01-02 Loi 10-02 Non défini Loi 01-02 Loi 10-02 Les Plans d'Aménagement du Territoire de Wilaya Wali Loi 01-02 Loi 10-02 Le Plan Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme Plan d’aménagement côtier Wali –APCMICL-MHUV Loi n° 04-05 M&C Loi 90-29 Plans d’Aménagements Communaux Plan d’Occupation de Sol Wali-–APCMICL-MHUV Loi n° 04-05 M&C Loi 90-29 Figure 20 : Les acteurs, la légilslation et les échelles territoriales des instruments d’aménagement et du développement durable du territoire. -52- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU 3- Alger, Ville emblématique « Grâce à son fabuleux site surplombant l’une des plus belles villes du monde, à sa situation géographique stratégique, à sa célèbre Casbah, à ses couleurs et à ses lumières, Alger la blanche reste l’un des repères éternels de la civilisation méditerranéenne passionnant les hommes de la culture et de la nature » (Hadjiedj, 2003) . Capitale du pays, Alger est de par son statut, sa taille, ses fonctions, la première ville d’Algérie. Alger, au cœur du processus de la métropolisation, est caractérisée par son important nœud routier et ferroviaire et desservie par l'aéroport international de Dar El Beïda et son port. Elle concentre l’essentiel des activités et sièges des institutions politiques, économiques et sociales. De par sa situation géographique, Alger occupe également une position stratégique et constitue un carrefour et un lieu de convergence des grands courants d’échanges de tous les pays de la Méditerranée, notamment ceux du Maghreb. Elle abrite aujourd’hui, un peu plus de de 3 millions d’habitants, soit le 1/10ème de la population nationale et environ 70% de l’emploi du tertiaire. Avec une densité de 3 666 hab./km², la ville d’Alger s’inscrit comme espace dans le territoire de l’Aire Métropolitaine d’Alger et dans l’Espace de Programmation Territoriale NordCentre12. Elle est organisées en 13 circonscriptions administratives et 57 communes et s’étend géographiquement de l’oued Mazafran jusqu’à l’Ouest, à oued Réghaïa, à l’Est et elle est limitée (Figure 21): 12 - Au Nord par la mer Méditerranée ; - Au Sud par la wilaya de Blida ; - A l’Est par la wilaya de Boumerdès ; - A l’Ouest par la wilaya de Tipasa. Les espaces d’aménagement du territoire -53- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Figure 21 : La ville d’Alger et les instruments d’aménagement. 3.1. Les limites administratives Depuis l’indépendance, les délimitations territoriales d'Alger ont fait l’objet de réformes administratives successives, une démarche rendue nécessaire par les rapides transformations d'un territoire marqué par une forte concentration d'activités et d'habitants. Mais l’excessive succession de réformes administratives engagée depuis l'indépendance et le « redimensionnement » fréquent de ses circonscriptions administratives, révèlent un tâtonnement dans la recherche d'une maitrise de gestion du territoire. - En 1997, rattachement, par voie réglementaire13 de 24 communes14 à la wilaya d’Alger, appartenant aux wilayate de Boumerdès, Tipasa et Blida, ont été rattachées à la wilaya d’Alger et redéfini dans ce nouveau découpage « Gouvernorat du grand Alger » sous la dénomination « ville d’Alger ». 13 Ordonnance n°97-14 du 31 mai 1997 relative à l’organisation territoriale de la wilaya d’Alger. Aïn Taya, Bordj El- Bahri, El- Marsa, Heuraoua, Rouiba et Réghaïa sont détachées de la wilaya de Boumerdès. Aïn Benian, Staoueli, Zéralda, Mahalma, Rahmania, Souidania, Chéraga, Ouled Fayet, El- Achour, Draria, Douéra, Baba Hassen, Khraïssia et Saoula sont détachées de la wilaya de Tipasa. Birtouta, Tessala El- Merdja, Ouled Chebel et Sidi Moussa sont détachées de la wilaya de Blida. 14 -54- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU - En 2000, Alger reprend son statut de wilaya avec la promulgation de l’ordonnance n°2000-01 du 1er mars 2000 relative à l’administration de la wilaya d’Alger et des communes qui en dépendent. Néanmoins, un statut particulier définissant les règles régissant la capitale Alger, sera pris par un dispositif législatif spécifique (Article 218 du code des collectivités territoriales) (Figure 22). Figure 22 : L’organisation administrative, communes et dairas de la wilaya d’Alger. 3.2. Processus de planification urbaine de la ville d’Alger La capitale a toujours été une ville très attractive bien avant l’indépendance du pays. Après 1962, l’exode rural qui va se poursuivre pendant plus d’une décennie, provoque un important solde migratoire affichant l’amorce d’un processus de déséquilibre entre l’offre et la demande. Aussi, la concentration des activités économiques notamment celles de l’industrie et des services a fait d’Alger un point d’appel pour la population rurale, accélérant ainsi le processus de l’urbanisation. Cette situation a généré des dysfonctionnements majeurs, notamment l’expansion urbaine, rapide et non maîtrisée accompagnés d’une détérioration du cadre de vie et de l’environnement. -55- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Ce constat n’est pas le seul effet de l’urbanisation accélérée. L’impuissance des outils consécutifs de planification urbaine, dont le fonctionnement de la capitale en a fait l’objet (POG, PUD, PDAU, POS et GPU) en sont en plus grande partie responsable. L’ensemble de ces documents d'urbanisme qu'a connu successivement Alger (Tableau 2), ont tous été jugés d'inopérants vus les retards enregistrés dans leur élaboration et approbation. Leur mise en œuvre n'a, elle aussi, pas vu le jour à cause du déphasage enregistré entre l'établissement de l'étude et son approbation. Tableau 2 : Du POG au PDAU d’Aujourd’hui en passant par le GPU et un PDAU (Abbadie & Hadjiedj, 2005; Berezowska-Azzag, s.d) Période Instrument d’urbanisme Analyse POG 1970-1980 - - PUD 1980-1990 - - 15 Politique volontariste Développement d’une réflexion prospective pour une croissance de la ville vers l’Est (développement qui se poursuit spontanément pratiquement jusqu'aujourd'hui Trop de liberté spatiale pour assurer un confort urbain (services, équipements, voirie, etc.) Empiètement sur les terrains agricoles de la Mitidja Implantation des ZHUN15 (grandes consommatrices du foncier) L’élaboration d’une étude préliminaire intitulé El-Djazair, dont l’objectif visé était la création d’une visibilité pour le PUD d’Alger. Retard dans la planification et l’aménagement urbain, début d’une longue période de stagnation Revirement brusque de la direction de l'extension vers sudouest, sur les collines du Sahel algérois afin de protéger le bassin agricole. Un nouveau découpage administrative 33 commune sur un territoire d'un coup restreint à 273 km² Un outil d’orientation des politiques urbaines sans aucune force de loi Il a eu le mérite d’introduction du renouvellement urbain ZHUN: zone d'habitat urbain nouveau, grand ensemble périphérique -56- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU - PDAU 1990-2000 - GPU 1997-2001 - - PDAU 2006 à nos jours - - - Les PDAU et POS outils règlementaires, opposables aux tiers : Loi 90-29 modifiée et complétée par la loi n° 04-05 Accélération du processus de décalage entre la planification et l’aménagement et la dynamique de l’urbanisation Inadaptation de l’instrument avec l'espace algérois : extension de son territoire en 1997. Les collectivités territoriales gèrent séparément leurs espaces à travers les orientations des POS, dont certains sont toujours Faute de vision stratégique, le PDAU a reconduit les orientations du PUD Prolifération de l’urbanisation spontanée, dégradation du cadre bâti, un patrimoine en péril et des réseaux d’AEP et d’assainissement ne pouvant suivre le rythme de la croissance d’Alger Objectif à triple dimension : économique, urbaine et culturelle. Création de la ville nouvelle de Sidi Abdellah Constats accompagnés d'une série de propositions, justes, de restructuration et de renouvellement urbain Abandon du projet pour cause de dissolution du GGA, arrêté et remis aux oubliettes au profit des actions ponctuelles de "maquillage urbain". Basée sur une conception intégrée et porteuse d’une dimension sociale fondamentale, d’une dimension politique certaine. Un projet d’aménagement urbain durable, évolutif et offre la possibilité d’intervenir et de réorienter les options d’aménagement et de développement jugés comme non plus valable. un dessin stratégique consolidé par un ensemble d’ambitions qui visent à configurer l’ «Alger de demain » 4- Alger face aux enjeux du développement durable L’avenir de la ville d’Alger, se joue dans les décisions de ses nombreux acteurs à travers la mise en œuvre de leurs actions respectives. De par sa croissance rapide et récente, l’agglomération algéroise est considérée comme le premier centre régional et national, mais dont le développement s’est fait au détriment d'autres villes et régions du pays. De même, ce développement a engendré la détérioration du cadre de vie de ses habitants mais aussi de -57- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU sérieux problèmes urbains en termes de logement, de transports, d’équipements sociocollectifs, d’espaces publics et des services y afférents. Avec une population qui a été multipliée par 5 depuis l’indépendance, cette croissance urbaine est surtout due à trois faits majeurs, qui ont drainé des demandeurs d’emplois mais également des habitants : 1. A la croissance démographique certes ; 2. A la promotion d’Alger en tant que capitale politique et économique du pays et de son statut de métropole ; 3. A l’activité économique : Alger étant dressée comme capitale, elle devient attractive aussi bien pour les populations mais également pour les entreprises économiques, notamment industrielles qui se sont en majorité implantées en son sein, Déjà en 1962, la ville d’Alger concentrait près de la moitié de la main d’œuvre industrielle. Les politiques d’aménagement urbain exprimées successivement depuis la fin des années 1990, sur le territoire d’Alger, ont un objectif de « métropolisation », en brandissant les enjeux de rayonnement, d’image et d’attractivité, dans le but d’élever, la capitale du pays, au rang de «portail international » de l’Algérie, tel que préconisé par SNAT. Alger a connu l’émergence de grands projets urbains et de grands équipements, accompagnés d’une politique urbaine de limitation de la croissance (qui s’est imposée de fait mais sans résultats probants). Ceci témoigne d’une volonté de faire d’Alger, une capitale digne de ce nom, une vitrine du pays, en lui conférant une place de rang et de rayonnement international, affirmant ainsi son rôle méditerranéen, qu’elle se devait et doit investir davantage. Ceci a été largement plébiscité et développé dans « Alger, capitale du 21ème siècle », consacré et mieux développé dans le PDAU d’Alger d’aujourd’hui. - la création des Villes Nouvelles, villes durables autour d’Alger : projet de « Villes vertes » comme Sidi Abdallah et Bouinan; - mise en service d’un réseau de transport de masse et sur site propre (métro, tramway,…) ; - la rénovation du Ruisseau/Hussein dey avec des équipements publics et de services et une station de transport intermodale (métro - tramway - bus - téléphérique). - L’aménagement de la baie d’Alger -une valorisation spécifique (25km) -58- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU - Réalisation des Centres d’Enfouissement Technique (Mahalma, Ouled Fayet, Corso…) - La réhabilitation et l’aménagement de la décharge d’Oued Smar - … Avec une croissance urbaine non maîtrisée, un décalage entre le schéma de structure et celui du transport générant une crise de mobilité, un système de centralité non adéquat à la taille structurale et fonctionnelle, une qualité de vie aléatoire plus particulièrement dans les quartiers populaires, des services publics non satisfaisants, un système de gouvernance insuffisants, un environnement détérioré, un foncier gâché et banalisé et une ville tournant le dos à la mer, Alger se trouve en décalage par rapport à son environnement géopolitique et à ses atouts géographiques, historiques et socioculturels. Urbanisation et population urbaine Outre son caractère stratégique, la ville d’Alger se particularise par le poids de sa population urbaine et par l’évolution fulgurante qu’elle connaît dans les différents recensements comme l’atteste celui de 2008. Tandis que sa population totale représente 7% de la population nationale, sa part en terme de population urbaine représente 10,5% de la population urbaine nationale. En 2008, sa population a enregistrée un apport de 498 520 personnes, comme l’indique le Tableau 3. Tableau 3 : Evolution des indices de l'urbain d’Alger 1987-2008. Source ONS, 2008 Croissance urbaine Année 1987/1998 2008/1998 Alger 429 253 494 520 Taux d'urbanisation Rythme d'urbanisation 1987 1987/1998 1998 89,25 90,66 2008 94,3 1,4 2008/1998 5,38 Les espaces agricoles et naturels face à la pression de l'urbanisation accélérée En termes d’artificialisation des sols, la ville a connu une nette évolution du bâti de 1987 à 2007, comme le démontre la carte suivante (Figure 23), de 155,5 km2 en 1987 à 223,3 km2 en 1997 à 446,3 km2 en 2007. Ce qui démontre que la superficie bâtie de la ville est passée de 20% en 1987 à 58% de la superficie totale en 2007. -59- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU : 155,5 km2 : 223,3 km2 : 446,3 km2 Figure 23 : Evolution du Bâti au niveau de la ville d’Alger Le contexte actuel de l’urbanisation est profondément marqué par les conséquences d’un long processus d’une urbanisation non maîtrisée et d’une planification mouvementée soumise à des changements successifs de stratégie, générant des difficultés multiples pour la gestion urbaine elle-même. La lecture spatiale et fonctionnelle d’Alger fait ressortir les constatations suivantes : - Une croissance urbaine dans tous les sens contrairement aux dispositions du PDAU: «dualité, ville dans la ville et ville en dehors de la ville» : - Une forte urbanisation périphérique impulsée par une double dynamique territoriale : - Une planification territoriale partielle et un développement urbain général : - Une précarité urbaine et des constructions illicites, enjeux majeurs pour la mutation qualitative des projets urbains à Alger : - Une inadéquation entre le système monocentrique actuel et une ampleur fonctionnelle et territoriale de la structure urbaine d’Alger Le territoire algérois est constitué de l'agglomération algéroise (la ville d'Alger et sa zone d'extension suburbaine) et de sa zone d'influence directe : la Mitidja et le Sahel, qui ont une vocation agricole notamment d’arboriculture fruitière et maraichère, alimentant les marchés de la ville. Ces terres agricoles ont été englouties dans leur grande majorité par l’urbanisation massive et anarchique qui ne cesse de s’accentuer. Dans la région algéroise, 7 000 ha ont été cédés à l'urbanisation. Dans la Mitidja et sur le Sahel, les superficies bâties peuvent être estimées à l’heure actuelle à plus de 20 000 ha. -60- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Selon, les informations recueillies auprès de nombreux services de la ville d’Alger; foncier, urbanisme et habitat de la ville, dénotent un gaspillage conséquent et anarchique du foncier donnant la prolifération de lotissements individuels notamment dans les zones périphériques ( la ville consomme en moyenne 200 ha de terrains par an) (Baouni, s.d.). De même, l’urbanisation et l’implantation des infrastructures se concentrent sur le littoral algérois (ports, aéroports, routes, projets d’unités touristiques) et multiplient les remblais construits sur la mer, souvent réalisés au détriment des peuplements de posidonies et des petits fonds rocheux les plus riches. Les phases de travaux se traduisent généralement par d’importants rejets terrigènes qui asphyxient les milieux environnants. Ce phénomène est amplifié par le recul du trait de côte et par l’érosion du littoral, qui peuvent conduire à des stratégies de défense entraînant une artificialisation complète du littoral terrestre et marin (Grimes, Lamri, & Fodil, s.d.). Ainsi comme ressources naturels, les forêts (se situent principalement au sud-ouest et représentent environ 1000 ha -Bainem et parc zoologique) sont soumises à une forte pression et dangereusement menacées de disparition, menaçant ainsi la survie de ces espaces vitaux (constructions illicites, pacage, incendies, laxisme, et laisser-aller). Une agglomération ayant l'ambition de devenir une métropole importante devrait compter parmi ses priorités la qualité de son environnement et de tous les autres composants de son développement. A l’instar de l’ensemble du pays, les questions liées à l’environnement se posent avec acuité pour le territoire d’Alger, affectant de manière irréversible son espace naturel en allant dans le sens d'une perte de son identité : - paysages très dégradés, - constructions anarchiques et prolifération des franges périurbaines, - pression des infrastructures et nombre croissant d'entreprises industrielles… Des flux de déplacements importants, conséquence d’un étalement spatial démesurée Les déplacements à Alger sont variés, à la fois par rapport aux zones et par rapport aux motifs. De ce fait, T. Baouni a souligné que les motifs de déplacements les plus significatifs en nombre ; ce sont évidemment les déplacements travail et formation (écoles, lycées, université) puis les déplacements divers (achats, affaires, loisirs et visites) (Baouni, s.d.). -61- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Avec la croissance très rapide de la population urbaine le nombre de déplacements est en nette évolution, la population d’Alger effectue quotidiennement 0516 millions de déplacement/jour dont 56% sont réalisés à pied et 44 % en modes motorisés répartis comme suit : - Déplacements par transport collectif : 65 % - Déplacements par voiture particulière : 29% - Déplacements par taxi : 6% Les conditions de circulation à Alger sont très difficiles marquées par des embouteillages à asphyxiant la ville, pollue l’air, dégrade l’environnement sonore et fragilise la santé publique, selon le bilan énergétique national de 2005 le secteur des transports représente 33% de la consommation finale (par secteur d’activité) et 24% des émissions de gaz à effet de serre (Chabane, 2009). Le développement rapide du tissu urbain de la ville d’Alger a entraîné des besoins de plus en plus importants en matière de déplacements, la réponse des politiques appliquées en matière de transport urbain de voyageurs n’a pas été au même diapason de cette nouvelle demande exprimée en déplacement. A titre d’exemple, des projets, tels que les campus universitaires, ont été implantés dans le cadre d’un processus visant la structuration de la capitale autour d’un macromaillage et en faire également des clusters qui organisent et favorisent le maximum de croisements, de tous types de flux et de mixité sur certains projets prioritaires, lancés, achevés ou presque achevés risquent de poser de vrais problématiques de mobilité. Qualité du milieu et pollution des eaux Selon un rapport élaboré par S. Grimes, la qualité du milieu et pollution des eaux, le littoral algérois apparaît comme un ensemble de baies où les caractéristiques physiques et chimiques diffèrent en relation avec l'importance des apports et des activités urbaine, industrielle et agricole. La côte algéroise subit de lourdes pressions sur ses ressources (sols, biodiversité terrestre et marine, ressources en eau…). Les pollutions domestiques, agricoles et industrielles provoquent divers types de nuisance, dont l’enrichissement artificiel des eaux côtières en nutriments, qui induit des phénomènes 16 Enquête ménages sur les déplacements dans l’agglomération d’Alger, EMA/BETUR – CENEAP, juillet 2004 -62- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU d’eutrophisation défavorable à la vie marine. Ces phénomènes affectent essentiellement les zones de concentration urbaine. La côte algéroise est proche des grandes routes maritimes et le risque de pollution accidentelle par les hydrocarbures est important. Les constructions illicites et les bidonvilles sur la côte algéroise déversent les eaux usées et les déchets ménagers directement en mer, ce qui porte atteinte à l’écosystème marin. Pollution industrielle Dans la ville d’Alger, l’APPL a recensé pas moins de 1.591 unités industrielles, allant des petites unités artisanales jusqu’aux grandes structures employant plus de 500 personnes. Cependant, on distingue 6 grandes zones d’activités qui sont : Rouiba-Réghaïa, oued Semmar, El Harrach, Alger port et Zeralda (Grimes et al., s.d.). Ces dernières, souvent non équipées de systèmes de traitement sont de véritables sources de nuisances et créent des situations alarmantes autour de la ville d’Alger. Les déchets La ville d'Alger vit une situation dramatique en raison du volume considérable de déchets urbains à traiter (soit 4 000 tonnes/jour). La croissance continue du volume des déchets, suite à la double pression de la croissance démographique et du développement des activités industrielles, associée à la saturation de la quasi-totalité des infrastructures d'élimination des déchets, nécessitera la démultiplication des décharges entraînant un ensemble de conséquences pour les composantes de l'environnement (terres agricoles, nappes phréatiques, air ambiant, esthétique paysagère, etc.). Les risques naturels majeurs Nous pouvons identifier trois principaux types d’aléas naturels dans la ville d’Alger , à savoir : les séismes, les inondations et les mouvements de terrain. Cette fragilité est soutenue par des caractéristiques propres à cette ville : - Une concentration de population et d’activités ; - Une présence d’équipements stratégiques et de lieux de commandement ; - Un milieu naturel déterminé par un relief accidenté présentant des sols instables, soumis aux événements sismiques ainsi que des pluies irrégulières et torrentielles ; - La fragilité des sols augmente les risques d’éboulement et d’effondrement. -63- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU 5- Une approche intégrée pour la ville d’Alger, une nécessité Alger, connaît aujourd’hui une profonde mutation sur son territoire qui risque d’aggraver ces dysfonctionnements. Son développement territorial doit impérativement s’inscrire dans l’esprit des Agendas 21 locaux17. Dans ces dernières, le concept de développement durable urbain s'impose, pour la majorité de grandes villes des pays développés et en voie de développement18, comme base d'une planification urbaine nouvelle et durable. Depuis quelques années, nous assistons à une montée des enjeux environnementaux, énergétiques et climatiques qui tendent à occuper une place croissante dans la planification spatiale de nos villes et de nos agglomérations. Face à cette exigence, les collectivités territoriales sont amenées à articuler les trois piliers du développement durable, économique, social et environnemental ainsi que la gouvernance. Les réalités locales mouvantes et complexes, les flux importants d’informations nécessaires pour l’action territoriale, la qualité de la gouvernance, les impératifs du développement urbain durable tendent, de leur côté, à renforcer les difficultés à évaluer les actions mises en œuvre en terme d’aménagement de territoire. Aussi, à la lecture de l’évolution des politiques publiques menées sur Alger en matière d’aménagement et de gestion, la nécessité de générer des outils et des méthodes pour une meilleure appréhension du territoire d’Alger semble s’être imposée. Les failles des politiques publiques menées jusqu’à aujourd’hui, paraissent relever de certaines carences en termes d’informations, de structures d’analyse des territoires et d’évaluation des actions mises en œuvre. La durabilité du développement urbain d’Alger dépendra en grande partie de la mise en place de nouveaux outils d’aide à la de décision. A la lumière des évolutions conceptuelles et méthodologiques passées en revue dans les parties précédentes, l’adoption d’une approche intégrée du territoire urbain semble la mieux indiquée pour une gestion urbaine durable. En tant que système complexe ayant des composantes en interaction permanente, l’évaluation et le suivi de ses dynamiques sont des enjeux de taille dans le cadre de processus de prise de décision en matière de gestion urbaine. 17 Adopté lors de la conférence de Rio en 1992 18 Initiative des Villes Durables canadienne, Cités 21, Fédération Mondiale des Cités Unies, Campagne des villes européennes durables, Campagne des villes durables africaines, etc. -64- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Dans ce cadre nous nous proposons d’initier, sur la base des acquis précédents, la construction d’une démarche d’évaluation instrumentée des territoires urbains. Cette démarche sera fondée sur la contribution des technologies de l’information et de la communication et des outils des sciences géographiques. L’objectif est de mettre en place un outil ayant les fonctionnalités d’un système d’information articulé autour des indicateurs pertinents pour l’évaluation environnementale du territoire urbain d’Alger, à qui nous attribuons l’intitulé de : Un système d’information environnemental urbain pour la ville d’Alger ». 6- Fondements conceptuels et structuration de l’outil 6.1. Alger, un territoire complexe, modélisation du système territorial Dans le champ du développement urbain durable, la vie sociale, économique et environnementale sont aujourd’hui les maitre- mots de la réflexion sur la ville et les espaces urbain. Les conditions de vie urbaine dans ce contexte doivent impérativement trouver l’équilibre entre une vie écologiquement vivable, économiquement viable et socialement équitable. Les concepts que nous avons mises en lumière dans les parties précédentes tendent à imposer l’idée d’approches systémique du territoire. En tant que système complexe avec ces trois plans, composé d’éléments en constante interaction, son appréhension soulève encore des complexités de compréhension et de gestion. Les concepts de l’intelligence territoriale, gouvernance, participation sont des impératifs du développement urbain durable. Réussir ce développement sur un territoire donné, cela nécessite la compréhension de la réalité territoriale. Partant du concept de la modélisation du territoire développée par A. Moine (2006), l’organisation territoriale et son évolution dépendent de manière simplifiée des interactions constantes entre les deux sous-systèmes (des acteurs et celui de l’espace géographique). Ces deux sous-systèmes sont représentés pour notre site d’étude par des descripteurs élémentaires, le sous-système acteurs est représenté par : (wilaya, APC, direction sectorielles de wilaya, acteurs économique, société civile...) alors que le sous-système géographique est représenté par le milieu naturel et le milieu anthropique, ainsi que leurs composantes (Figure 24). A cet effet, l’approche descendante hiérarchique développée dans la figure 25 permet de désagréger ces deux sous-systèmes en éléments plus précis. -65- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Figure 24 : Modélisation schématique du territoire algérois De Sède-Marceau et Moine, 2001 annonce, que, ce type d’approche ne met pas en valeur les interactions entre les sous-systèmes, mais a pour « intérêt principal de présenter de manière relativement exhaustive les éléments constituant un système ». Cependant, cette modélisation territoriale, malgré son aspect générique et non thématique, nous facilite la lecture de notre territoire, ainsi ; elle nous permet de percevoir le degré de complexité. 6.2. Un centre de ressources Sachant que le territoire algérois est un système complexe, et un lieu d’interaction de plusieurs acteurs, il est nécessaire de proposer donc un référentiel commun, qui permette d’évaluer la situation, ainsi que de refléter les variations et tendances. A l’exemple, le système d’information environnemental urbain basé sur un ensemble de données et d’indicateurs pertinent structurés pouvant nous donner une image réelle sur notre territoire. Le SIEU proposé sera doté d’une architecture intégrée, développée autour d’outils, de méthodes et de phasages (SGBDR, SIG, données, organisations traitements, …). L’ensemble sera développé sur la base d’une architecture fondée sur une approche de modélisation conceptuelle des données (stocker des informations hétérogènes : qualitative et quantitative, données statistiques, rapports, cartes, photographies aériennes, indicateurs…) (Figure 26). -66- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Figure 25 : Approche descendante hiérarchique -67- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Figure 26 : Contenu du SIEU: Actions – Outils - Phases Le SIEU, consiste, entre autres, à présenter des thèmes cartographiques et des fonctionnalités qui composent les projets SIG ainsi que des analyses spatiales avec leur traduction cartographique, accompagnée avec d’indicateurs mesurant le profil environnemental d’Alger. Le profil environnemental pour la ville d’Alger s’appuie sur (Figure 27): - un diagnostic des forces et faiblesses environnementales de la ville ; - les enjeux et orientations stratégiques qui en découlent ; - les indicateurs de suivi des enjeux environnementaux. Ce profil environnemental territorial a pour ambition d’évaluer de manière intégrée l’état environnemental du territoire. Bien plus qu’une simple description de l’état de l’environnement du territoire considéré, le profil environnemental territorial cherche à faire émerger et à hiérarchiser les enjeux environnementaux majeurs pour le territoire. Il permet ainsi d’aboutir à des orientations stratégiques en vue d’intégrer l’environnement dans le développement du territoire, de définir des objectifs précis et des actions concrètes à mettre en œuvre, et d’esquisser des indicateurs environnementaux de suivi et d’évaluation. -68- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Figure 27 : Objectifs du profil environnemental pour la ville d’Alger 6.3. Une démarche participative Les acteurs du territoire algérois seront intégrés tout au long de la réalisation du SIEU. Ils seront sollicités, comme le précise la figure 25 pour : - L’identification de leurs attentes et la modélisation des processus territoriaux qu’ils souhaitent voir intégrés à l’outil ; - La mutualisation des données et l’enrichissement continuel de l’outil ; - L’élaboration des indicateurs territoriaux ; - La validation des thématiques territoriales ainsi que les échelles spatiales (Figure 28) ; - La définition des dates et des périodes de référence ; - La définition des modes d’exploitation des indicateurs et plus généralement des données ; - Et enfin, pour définir les évolutions de l’outil lui-même. Cette démarche est fondamentalement participative l’outil SIEU, conçu par et pour les acteurs, se doit de répondre de manière concrète et précise à leurs questionnements face aux mutations territoriales d’Alger. -69- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Figure 28 : Des thématiques territoriales et des échelles spatiales 6.4. Des indicateurs pertinents pour l’évaluation environnemental À la lecture de la situation emblématique de ville d’Alger, la nécessité de gérer ce territoire d’une façon durable adéquate semble être imposée. Dans cette perspective, la structuration de SIEU comme outil d’aide à la décision et à la bonne gouvernance territoriale traduisant les enjeux les défis de notre territoire s’avère nécessaire. Ce SI basé sur un ensemble -70- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU indicateur (cité dans le Tableau 4, permet d'élaborer un référentiel commun qui exprime clairement les enjeux de notre territoire, qui conduit par la suite, suivant une approche transversale, à la mise en cohérence des orientations stratégiques. L'objectif principal de tel outil est donc de mettre en valeur les enjeux territoriaux de notre site d’étude, et qui peuvent présenter par la suite des plans d'actions prioritaires et contribuer aux choix des programmes et un suivi territorial continu afin d’assurer une bonne gouvernance. Le SI proposé sera doté d’une architecture intégrée, développée autour d’un SGBDR et système d’indicateurs d’évaluation environnementale. Ce SIEU a pour objectif de rendre possible l’inclusion et la répétition et en garantissant la consistance et l’intégrité de l’information face aux diverses utilisations de la base de données. Il prépare des interfaces qui simplifient sa compréhension et sa manipulation par les utilisateurs et facilite les moyens de contrôle d’accès à l’information, selon les besoins des différents types d’utilisateurs, notamment en termes de droits au domaine privé. Notre SIEU cherche à faire émerger et à hiérarchiser les enjeux majeurs de la ville d’Alger et d’esquisser une batterie d’indicateurs afin qu’il permet ainsi d’aboutir à des orientations stratégiques en vue de définir des actions concrètes à mettre en œuvre. Dans le cadre de cette étude, nous nous référons aux indicateurs territorial décisionnels, qui peuvent évaluer le profil environnemental de la ville d’Alger afin de donner une image réelle sur la situation urbaine algéroise et d’orienter des décisions de nos gestionnaires vers une bonne gouvernance. Notre démarche est organisée en trois étapes (Figure 29) : - diagnostic de la situation identification des enjeux ; - formulation des objectifs à atteindre ; - élaboration d’une batterie d’indicateurs. Partant du constat qu’Alger, un territoire en dégradation continue (artificialisation de l’espace, pollution multi-sources, dégradation de l’environnement, risques, problème de mobilité….). A cela, s’ajoute une planification urbaine en décalage entre les prévisions et les réalisations, un manque de cohérence entre les différentes politiques sectorielles, une absence de lisibilité des finalités de l’intervention publique, l’instrumentation mal adaptée. -71- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Figure 29 : Du diagnostic à l’évaluation environnementale du territoire algérois Tant de paramètres qu’impose une attention particulière pour le développement urbain de la ville d’Alger avec un suivi continu dans un objectif d’éclairer l’ensemble des acteurs sur les résultats de leurs actions avec un regard croisé du territoire appuyé par une batterie d’indicateurs territorial décisionnels. Pour répondre à ces contraintes, Alger se doit de répondre à certains enjeux : - La nécessaire transformation, prise en charge et évolution des tissus existants, en plus de la politique de grands équipements de centralité ; - La promotion de la mobilité des biens et des personnes, devant s’appuyer sur des infrastructures de transports et de communication mais également sur l’ensemble des infrastructures d’accueil que peut offrir une ville (logements, universités, hôpitaux…) - Une nouvelle stratégie de gestion de la capitale par un nouveau territoire et un nouveau statut administratif, afin d’assurer le développement de la métropole et sa promotion -72- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU effective, avec la création de nouvelles instances pour sa gestion urbaine qui prendraient en charge réellement les problèmes de la croissance urbaine, tout en développant une vision à long terme. - Elaboration de grands projets urbains qui privilégient le développement des fonctions métropolitaines en renforçant la concentration des activités existantes par la promotion du tertiaire, de la culture et du commerce. - La prise en compte des préoccupations environnementales et leurs impacts en tant que problématique majeure, nécessaire avant l’implantation de tout projet, avec prise en charge et résolution de ces problèmes. - Disposition de pouvoirs de décision autonomes et l’exercice de ses pouvoirs sur une aire géographique assez large. Actuellement, les pratiques d’évaluation par indicateurs se multiplient dans les projets de durabilité urbaine, surtout en aménagement urbain durable. Dans ce sillage, l’idée de proposer un tableau de bord d’indicateurs (Tableau 4), adossé à un référentiel commun pour la ville d’Alger comme ville durable, aura comme objectif principal d’évaluer les niveaux de performance des opérations d’aménagement du territoire de la ville, leurs points forts et leurs points faibles en vue de les faire progresser le cas échéant au regard des objectifs de développement durable. -73- Fondements conceptuels, structure et fonctionnalités du SIEU Tableau 4 : Grille d’évaluation du profil environnement local d’Alger : 37 indicateurs Thèmes Sous-thème Qualité de l'air urbain Pollution Déchets Environnement Cadre bâti Protection et valorisation des sols Qualité de cadre de vie Mobilité urbaine Eau Energie SocioEconomique Développement socio économique Gouvernance Aléas aux risques naturels et industriels Gouvernance Emploi Attractivité Citoyenneté et Gouvernance urbaine Indicateurs 1 Emissions de gaz à effet de serre (GES) 2 Indice de qualité de l'air 3 Part des déchets collectés 4 Part des différents traitements des déchets 5 Quantité des déchets du BTP recyclés 6 Part des logements aidés 7 Part des logements habités non conformes 8 Nombre d'équipements culturels et sportifs 9 Part de bâtiments du patrimoine restaurés 10 Friches urbaines 11 Taux d'artificialisation 12 Surface d'espace vert public 13 Surface des agriparcs urbains 14 Coefficient d'espace d'agrément 15 Taux de motorisation 16 Part modale urbaine des déplacements 17 Nombre de places de stationnement offertes 18 Part d'eau potable consommée 19 Taux d’eau usée rejetée dans le milieu récepteur sans traitement 20 Taux d’eau usée rejetée dans le milieu récepteur après traitement 21 Taux d'eau recyclé 22 Consommation finale d'énergie par secteur et par vecteur 23 Part des énergies renouvelables utilisées 24 Niveau d'exposition aux risques naturels 25 Nombre d'exposition aux risques industriels 26 Nombre de permis de construire dans les zones à risque 27 Nombre de plan général de prévention des risques 28 Densité d'emploi 29 Taux d'emploi 30 Capacité hôtelière 31 Nombre total de m² de bureaux 32 Indice d'attractivité économique 33 Nombre de services de base entièrement réalisables en ligne 34 Nombre d'habitants consultés dans les projets 35 Soutien financier de la collectivité à la vie associative communale 36 Part des communes possédant un système d'information territorial 37 Indice de sécurité locale Sur ce tableau, une grille de 37 indicateurs a été organisée comme suit : - Trois dimensions : Environnement, socio-économique, gouvernance - Quatre thèmes : Pollution, qualité de cadre de vie, développement soci-économique, gouvernance - Onze sous-thèmes : Qualité de l'air urbain, déchets, cadre bâti, protection et valorisation des sols, mobilité urbaine, eau, énergie, aléas aux risques naturels et industriels, emploi, attractivité, citoyenneté et gouvernance urbaine. -74- Conclusion Face au constat des dysfonctionnements fonctionnels et organisationnels des villes algériennes, la préoccupation d’aboutir à une urbanisation de qualité, équilibrée et durable (viable, vivable, équitablement répartie et équilibrée19) est devenue l’un des défis majeurs auxquels doit faire face les acteurs des collectivités locales. Aussi, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, sont réinterrogés par cette montée en puissance des normes environnementales dans la planification urbaine. Les tensions sont de plus en plus fortes entre les politiques d’environnement, de l’énergie, de développement économique, de cohérence sociale et d’urbanisme, dont l’apparition de référentiels d’indicateurs de ville durable est un produit dérivé à la mode. Sur cette base, les défis que doit relever le développement urbain du territoire d’Alger, face au développement durable, sont multiples. Il doit garantir l’équité sociale, à travers notamment les politiques de l'habitat et l’emploi, renforcer l'attractivité en tant que « portail international » et assurer l’intégration de l’environnement dans ses projets d’aménagement. La démarche de développement urbain durable doit être la préoccupation majeure des acteurs locaux lors de l’élaboration de la planification spatiale de la ville d’Alger. Ils doivent trouver un consensus autour des objectifs du développement durable à travers la recherche permanente de la qualité, l’innovation, la protection et la préservation des ressources mais également être à l’écoute des attentes de la société civile en la faisant participer à ce processus. L’une des conditions principales pour assurer un développement urbain durable est d’assurer la cohérence dans les projets transversaux à travers une démarche participative, responsable et transparente. Cette condition suppose de profondes réorganisations des collectivités territoriales ainsi que les organismes locaux, afin de modifier les pratiques cloisonnées et de favoriser des démarches plus globales et plus intégrées. Ce nous conduit à réfléchir sur un outil adéquat assurant la concertation, l’échange, la transparence entre les différents acteurs intervenants sur le territoire algérois. 19 La notion de seuils de croissance urbaine comme enjeu stratégique du projet urbain / Ewa Berezowska-Azzag, Professeur-Directrice de Recherche - Ecole Polytechnique d'Architecture et d'Urbanisme, Alger -75- Par ailleurs, l’objectif principal de ce mémoire a porté sur la structuration d’un système d’information environnemental urbain pour la ville d’Alger. Pour cela et afin de mener à bien ce travail de recherche, nous avons estimé nécessaire de passer en revue et de mettre en exergue les travaux en relation avec le développent durable, la complexité des territoires, la modélisation systémique des territoires, les processus décisionnels, la gouvernance ainsi que l’intelligence territoriale. Pour étayer ces acquis théoriques, nous avons choisi comme cas d’étude la ville d’Alger où nous avons présenté un bref constat sur les problématiques qui portent atteinte à son fonctionnement territorial et la nécessité de mettre en place un référentiel commun qui va aider les gestionnaires de bien percevoir le territoire afin d’orienter leurs actions. Aussi, le temps qui nous est imparti dans le cadre de ce travail ne nous permet pas d’aller dans le détail de nos propositions. Toutefois, l’outil sera, éventuellement développé dans une thèse de doctorat, où nous proposerons un Système de Monitoring URbain Local pour la wilaya d’Alger (SMURL). Ce sera à la fois une plate-forme d’échange de l’information et un outil d’aide à la décision pour une gestion intelligente du territoire. -76- Références Bibliographiques Abbadie, M., & Hadjiedj, A. (2005). Quelle politique urbaine pour la capitale ? Courrier du Savoir, N°06, pp.07-10. ARPE. (2001). 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Concept & Acteurs ............................. 12 Figure 3 : Les trois sphères du développement durable .......................................................... 13 Figure 4 : Les deux dimensions de développement durable. .................................................. 13 Figure 5 : Pyramide du développement durable et ses trois piliers......................................... 14 Figure 6 : Le fonctionnement du système territoire ................................................................ 20 Figure 7 : La boucle de rétroaction de l’aménagement du territoire ....................................... 20 Figure 8 : Modélisation systémique Schwarz (1994) .............................................................. 22 Figure 9 : Fondement triptyque de la gouvernance territoriale. .............................................. 23 Figure 10 : Les trois piliers de l’intelligence territoriale......................................................... 25 Figure 11 : De l’observation à l’action ................................................................................... 26 Figure 12 : Les différentes phases du diagnostic de territoire ................................................ 27 Figure 13 : Système d’information ......................................................................................... 36 Figure 14 : Structuration du système d’information .............................................................. 36 Figure 15 : Adaptation du modèle décisionnel proposé par Simon (1960)............................. 38 Figure 16 : Organisation systémique de l’aide à la décision territoriale ................................. 39 Figure 17 : Le modèle canonique Opération-Information-Décision ....................................... 41 Figure 18 : Relation entre les données primaires, les indicateurs et les indices ..................... 44 Figure 19 : Evolution de la population urbaine 1966-2012 .................................................... 49 Figure 20 : Les acteurs, la légilslation et les échelles territoriales des instruments d’aménagement et du développement durable du territoire. ................................ 52 Figure 21 : La ville d’Alger et les instruments d’aménagement. ............................................ 54 Figure 22 : L’organisation administrative, communes et dairas de la wilaya d’Alger. .......... 55 Figure 23 : Evolution du Bâti au niveau de la ville d’Alger ................................................... 60 Figure 24 : Modélisation schématique du territoire algérois .................................................. 66 Figure 25 : Approche descendante hiérarchique ..................................................................... 67 Figure 26 : Contenu du SIEU: Actions – Outils - Phases ....................................................... 68 Figure 27 : Objectifs du profil environnemental pour la ville d’Alger ................................... 69 Figure 28 : Des thématiques territoriales et des échelles spatiales ......................................... 70 -84- Figure 29 : Du diagnostic à l’évaluation environnementale du territoire algérois .................. 72 Liste des tableaux Tableau 1 : Liste exhaustive des conditions de sélection des indicateurs…………….. 46 Tableau 2: Du POG au PDAU d’Aujourd’hui en passant par le GPU et un PDAU….. 56 Tableau 3 : Evolution des indices de l'urbain d’Alger 1987-2008……………………. 59 Tableau 5: Grille d’évaluation du profil environnement local d’Alger : 37 indicateurs 74 -85- Annexe Les fiches des indicateurs du Système d’Information Environnemental Urbain Fiche indicateur n°01 Emissions de gaz à effet de serre (GES) Emissions de gaz à effet de serre par an, en tonnes équivalent CO2. Il s'agit de calcul la quantité de gaz à effet de serre émis par les diverses activités humaines et qui seraient responsables du changement climatique. Il s'agit de quantifier les apports territoriaux au changement climatique mais aussi de mesurer une diminution des émissions au cours du temps. Cette diminution serait le signe d'une efficacité des actions d'atténuation du changement climatique. Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Échelle territoriale Sources des données Périodicité Les émissions de gaz autres que le carbone sont rapportées à celui-ci TéqCO2 Commune/Wilaya Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable (Sama Safia) Annuelle Fiche indicateur n° 02 Pourcentage de jours où la qualité de l'air est bonne à très bonne Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Échelle territoriale Sources des données Périodicité L'indicateur est le nombre de jours par an où l'indice atmosphérique de la qualité de l'air est très bonne, bonne, mauvaise ou très mauvaise Il s'agit de constater raréfaction des pics de pollution atmosphérique En fonction de seuils pour chacun des sous-indices Nombre Commune/Wilaya Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable (Sama Safia) Annuelle Fiche indicateur n°03 Quantité de déchets collectés Définition Objectif (s) Quantité de déchets collectés en kg, par type (ménagers – industriels), par an et par habitant Il s'agit de constater une baisse du volume de déchets collectés Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Quantité de déchets (ménagers – industriels) / nombre d'habitants Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Agence Nationale des Déchets Annuelle kg Fiche indicateur n° 04 Part des différents modes de traitement des déchets Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Part des différents modes de traitement des déchets (recyclés-enfouisincinérés) en kg par an. Il s'agit de constater l’évolution des modes de traitements les plus favorables à la protection de l’environnement Quantité de déchets traités par type / nombre total des déchets % Échelle territoriale Wilaya Sources des données Périodicité Agence Nationale des Déchets Annuelle Fiche indicateur n° 05 Quantité de déchets BTP recyclés Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Quantité de déchets BTP recyclés Il s'agit de constater une augmentation de la quantité des déchets BTP recyclés Quantité de déchets BTP recyclés / Quantité de déchets BTP produite kg Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Agence Nationale des Déchets Annuelle Fiche indicateur n° 06 Part des logements aidés Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Part des logements construits aidés (LSL-LSP-AADL-LPP…) Il s'agit de constater une hausse du nombre de logements aidés, signe d’éradication de l’habitat précaire et réduction du nombre de demandes de logements Nombre de logements aidés / nombre total de logements construits % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction du logement Annuelle Fiche indicateur n° 07 Part de logements habités non conformes Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Nombre de logements habités non conformes Il s'agit de constater une diminution du nombre de logements habités non conformes Nombre de logements habités non conformes / nombre total de logements % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction du logement Annuelle Fiche indicateur n° 08 Nombre d'équipements culturels et sportifs Définition Objectif (s) Nombre d'équipements culturels et sportifs pour 1000 habitants. Sportifs et culturels seront distingués. Il s'agit de constater un nombre suffisamment d'équipements pour le nombre d'habitants. Signe d’amélioration de la qualité du cadre de vie et de l'animation de la ville. Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Total des équipements / nombre d’habitants Échelle territoriale Wilaya Sources des données Périodicité Direction de la culture et la Direction de la Jeunesse et des Sports Annuelle Nombre Fiche indicateur n° 09 Part de Bâtiments du patrimoine restaurés Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Part des bâtiments classés restaurés sur le total des bâtiments du patrimoine protégé. Il s'agit de donner une idée de la valeur patrimoniale de la ville et d'une volonté de protection et de restauration du patrimoine classé. Nombre de bâtiments classés restaurés / nombre total de bâtiments classés % Échelle territoriale Wilaya Sources des données Périodicité Direction de la Culture Annuelle Fiche indicateur n° 10 Friches urbaines Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Part de friches urbaines ou sites à l'abandon sur la surface totale Il s'agit de constater une diminution de la surface de friches urbaines. Surface de friches / surface totale % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction de l’Urbanisme et de l’Architecture Annuelle Fiche indicateur n° 11 Taux d’artificialisation Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure C’est la surface urbanisé par rapport à la surface du territoire Il s'agit de constater de limiter la consommation du foncier par l’urbanisation et les infrastructures. Surface urbanisé / surface totale % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Décennie Fiche indicateur n° 12 Surface d'espace vert public Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Surface d'espaces verts public par habitant en m² Il s'agit de constater une augmentation de la surface en espaces verts. Surface espace vert / nombre habitants m2 Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction de l’Environnement Annuelle Fiche indicateur n° 13 Surface des agriparcs urbains Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure La surface des zones d’interface entre les agglomérations urbaines et les zones naturelles (agricoles, forestières…) Il s’agit de pérenniser en milieu relativement urbanisé des espaces agricoles en les ouvrant à une fréquentation du public, à condition qu’elle soit restreinte et maîtrisée. Surface des agriparcs m2 Échelle territoriale Wilaya Sources des données Périodicité Direction de l’environnement Annuelle Fiche indicateur n° 14 Coefficient d'espace d'agrément Définition Objectif (s) Le rapport entre la surface d’espace d’agrément qui représente la somme des surfaces boisées et des espaces verts et lieux de détente sur la surface totale. Il s'agit de constater une augmentation de la surface en espaces verts. Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Surface d’espace d’agrément / surface totale Échelle territoriale Wilaya Sources des données Périodicité Annuelle m2 Fiche indicateur n° 15 Taux de motorisation Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Nombre de voitures particulières enregistrées par ménage Il s'agit de constater la baisse du taux de motorisation. Nombre de voitures /Nombre de ménages % Échelle territoriale Commune Sources des données Périodicité Office National des Statistiques Annuelle Fiche indicateur n° 16 Part modale urbaine des déplacements Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Il correspond aux parts modales dans les déplacements des habitants (Véhicule particulier – transport public) Il s’agit de mesurer les efforts entrepris pour le développement du mode de transport en commun et de constater la diminution de la pollution atmosphérique Nombre des déplacements par type des habitants/nombre total des déplacements % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction des transports Annuelle Définition Objectif (s) Fiche indicateur n° 17 Nombre de places de stationnement offertes Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Le nombre de places de stationnement offertes Il s’agit de constater l’augmentation du nombre de places de stationnements offertes Nombre Nombre Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction des Transports Annuelle Fiche indicateur n° 18 Quantité d'eau potable consommée Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Quantité totale d'eau consommée par an, rapporté au nombre d'habitant et exprimé en litres par jour. Cette consommation englobe la consommation domestique, industrielle, irrigation agricole.... Il s'agit de constater une diminution de la consommation d'eau potable, signe d'une utilisation plus rationnelle de l'eau et d'une volonté d'éviter le gaspillage. Division de la quantité globale par le nombre d'habitants et par 365 jours litres par personne et par jour Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction de l’Hydraulique Annuelle Fiche indicateur n° 19 Taux d’eau usée rejetée dans le milieu récepteur sans traitement Volume d’eau usée rejeté dans le milieu récepteur sans traitement en m3 par habitant Il s’agit de constater la diminution du volume d’eau usée rejeté dans le milieu récepteur sans traitement qui conduit à une pollution moindre de la ressource naturelle Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Volume d’eau usée rejetée sans traitement/Volume d’eau usée rejetée Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Office National de l’Assainissement Annuelle % Fiche indicateur n° 20 Taux d’eau usée rejetée dans le milieu récepteur après traitement Définition Objectif (s) Volume d’eau usée rejeté dans le milieu récepteur après traitement en m3 par habitant Il s’agit de constater l’augmentation du volume d’eau usée rejeté dans le milieu récepteur après traitement qui conduit à une préservation de de la ressource naturelle Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Volume d’eau usée rejetée après traitement/Volume d’eau usée rejetée Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Office National de l’Assainissement Annuelle % Fiche indicateur n° 21 Taux d’eau usée recyclé Définition Objectif (s) Volume d’eau usée recyclé en m3 par habitant Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Volume d’eau usée rejetée sans traitement/Volume d’eau usée rejetée Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Office National de l’Assainissement Annuelle Il s’agit de constater l’augmentation du volume d’eau réutilisé % Fiche indicateur n° 22 Consommation finale d'énergie par secteur et par vecteur Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure C’est une mesure de la consommation finale d'énergie par secteur d'activité, par vecteur rapportée au nombre d'habitants et par an. L'objectif est de constater une diminution de cette consommation. consommation finale d'énergie par secteur (résidentiel – industrie – transport) d'activité et par vecteur (Gaz – Electricité)/par an en Gwh ou kwh Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité SONELGAZ Annuelle Définition Objectif (s) Fiche indicateur n° 23 Part des énergies renouvelables utilisées Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure C’est une mesure de la consommation d’énergie renouvelable (électricité) utilisé rapportée à l’énergie totale consommé. Il s’agit de constater l’augmentation de la part de l’énergie renouvelable (électricité) consommation d’énergie renouvelable (électricité) / consommation totale de l’énergie % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité SONELGAZ Annuelle Définition Objectif (s) Fiche indicateur n° 24 Niveau d'exposition aux risques naturels Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Qualification de l'état du risque naturel (séisme, inondation …) au niveau de chaque commune, celui-ci étant déterminé à partir du diagnostic des aléas et des enjeux présents sur la commune. Il s'agit d'améliorer la connaissance de l'état du risque au niveau de chaque commune. Fort – Moyen - Faible Échelle territoriale Wilaya Sources des données Périodicité Direction de l’Environnement - Fiche indicateur n° 25 Niveau d'exposition aux risques industriels Répartition des établissements à haut risque, seuil haut – densité de population Il s'agit d'améliorer la connaissance du risque industriel. Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure - Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction de l’Environnement - Nombre d’habitants /km2 Fiche indicateur n° 26 Nombre de permis de construire dans les zones à risque Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Nombre de permis de construire dans les zones à risques. Il s'agit de mesurer la prise en compte des risques dans les documents d’urbanisme, même lorsqu’il s’agit d’aléa faible. Nombre de permis de construire délivrés dans des zones à risque / nombre de permis de construire délivrés total % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction de l’Urbanisme et de l’Architecture Annuelle Fiche indicateur n° 27 Nombre de plan général de prévention des risques Définition Objectif (s) Quantification du nombre de communes où sont prescrits les PPR, en cours ou approuvé. Il s'agit de mesurer l’évolution des prescriptions réglementaires en matière d’urbanisme imposées par l’Etat. Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure - Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction de l’Environnement - Nombre Fiche indicateur n° 28 Densité d’emplois Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure C’est le rapport entre le nombre de salariés des établissements implantés sur le territoire et le nombre total de personnes en âge de travailler résidant sur le territoire. Il s'agit d’apprécier dans quelle mesure le développement du territoire s’est opéré à partir d’activités présentes plutôt dans son périmètre ou plutôt à l’extérieur (croissance autonome ou évolution de caractère résidentiel). emploi total / population active occupée % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Office National des Statistiques Annuelle Fiche indicateur n° 29 Taux d’emploi Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Il représente la part des personnes employées dans la population en âge de travailler d’un pays. Il s’agit de constater une augmentation de ce ratio, signe de réduction du taux de chômage de la pauvreté Total des emplois/population en âge de travailler % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Office National des Statistiques Annuelle Fiche indicateur n° 30 Capacité hôtelière Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Il représente le nombre de lits des hôtels. Il s’agit de constater la performance de l’offre d’hébergement touristique, signe de développement économique. Nombre Nombre Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction du tourisme Annuelle Fiche indicateur n° 31 Nombre total de m² de bureaux d’affaires à louer Il représente le nombre total de m2 de bureaux d’affaires destinés aux entreprises à vocation internationale. Il s’agit de constater une évolution de cette superficie ratio, signe d’attractivité Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Nombre m2 Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Annuelle Fiche indicateur n° 32 Indice d'attractivité économique Unité de mesure Cette attractivité est mesuré à l’aide d’un indicateur composite : l’évolution de l’emploi salarié de l’ensemble des secteurs, les transferts d’établissements et les créations d’entreprises dans l’économie productive (industrie, commerce de gros et services aux entreprises) Il s’agit de mesurer l’évolution de l’emploi salarié de tous secteurs confondus en vue d’apprécier la capacité de la ville à générer de l'emploi et attirer des actifs, même si ceux-ci ne vivent pas sur ce territoire. Le nombre d’entreprises dans l’économie productive Le nombre d’établissements de l’économie productive arrivés dans la zone par transfert. Le taux d’évolution de l’emploi salarié % Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Office National des Statistiques Décennie Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Fiche indicateur n° 33 Nombre de services de base entièrement réalisables en ligne Définition Objectif (s) Le nombre de services de base offrant des prestations en ligne aux citoyens Il s’agit de faciliter les conditions de vie au citoyen tout en améliorant l’accès aux prestations de l’administration publique. Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Nombre Échelle territoriale Commune Sources des données Périodicité Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales Annuelle Nombre de documents administratifs mis en ligne Fiche indicateur n° 34 Part d'habitants consultés dans les projets Définition Objectif (s) Part des habitants consultés dans les projets urbains Il s'agit de constater une part significative d'habitants qui sont consultés dans les projets urbains Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Nombre d’habitants consultés/Total enquêtés Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Enquête Décennie % Fiche indicateur n° 35 Soutien financier de la collectivité à la vie associative communale Part du budget municipal consacré aux associations locales. Les associations locales ont une activité locale. Il s'agit de constater une augmentation de ce soutien financier Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Budget consacré aux associations / budget total % Échelle territoriale Commune Sources des données Périodicité Commune Annuelle Fiche indicateur n° 36 Part des communes possédant un système d'information territorial Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Nombre de communes ayant mis en place un système d’information territorial. Il s'agit de constater l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans la gestion du territoire communal Nombre des communes possédants un SIT / 57 communes % Échelle territoriale Commune Sources des données Périodicité Commune Annuelle Fiche indicateur n° 37 Sécurité locale Définition Objectif (s) Mode de calcul de l'indicateur Unité de mesure Nombre de crimes et de délits déclarés pour 1000 habitants Il s'agit de constater une baisse du nombre de crimes et de délits Surface de friches / surface totale Nombre Échelle territoriale Commune/Wilaya Sources des données Périodicité Direction de la Sureté urbaine Annuelle Résumé : Les villes connaissent une croissance démographique très importante, qui se traduit par une urbanisation galopante non contrôlée, cet état rend leur évolution difficile à prévoir et à planifier. Ceci est aggravé par la précarité des moyens techniques et financiers afin d’assurer une bonne gestion urbaine. Les difficultés à gouverner la ville et à maîtriser l’urbain est due à la fois à sa complexité structurelle ainsi qu’à sa complexité fonctionnelle. Face à ces complexités que connaît la gestion de ville aujourd’hui, ainsi qu’à la demande accru l’information territoriale, à la participation et à la communication entre les différents acteurs qui font la ville, de nouvelles approches ont été formalisées et mises en places. C’est dans ce contexte, que la présente recherche s’est fixée pour objectif, de structurer un système d’information environnemental urbain pour la ville d’Alger qui se base sur un ensemble d’indicateurs pertinents à partir des représentations didactique transposées sur un référentiel commun, qui aidera les acteurs à bien comprendre la complexité urbaine et afin de renforcer le diagnostic territoriale de notre site d’étude dans le cadre des processus participatifs de décision via l’outil d’aide à la décision SIEU. Cet outil est considéré comme un dispositif important qui va accompagner le cas étudié vers une intelligence territoriale. Ce référentiel commun présente un intérêt pour l’aide à la décision participative, en créant un cadre favorable à l’interaction entre les acteurs autour de la représentation de la réalité urbaine tout en instaurant une culture propre de l’évaluation de la durabilité urbaine par la mise en évidence des synergies des modes de gouvernance, la mise en œuvre et le suivi des objectifs fixés et des temporalités, ainsi que l’intégration des différentes échelles territoriales. Par ailleurs, cette recherche sera l’amorce d’une idée plus complexe à développer dans le cadre d’une thèse de doctorat, où ce Système d’Information Environnemental, sera intégré dans un logiciel de Monitoring « Système de monitoring Urbain Local pour Alger » (SMURL) qui va se reposer sur la mutualisation et la valorisation de l’information, la confiance et la communication afin de permettre aux acteurs territoriaux de mieux comprendre et à résoudre des problématiques socio-économiques et environnementaux de plus en plus alarmants. Mots clés : Alger, Système d’information, gouvernance, intelligence territoriale, indicateurs, gestion urbaine.