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& Crampton, 2006). Nous nous gardons ici tout investissement sur la physiologie ou sur
l'anatomie des organes électriques, des EOD ou sur les électrorécepteurs.
L'évolution est un processus très complexe prenant en compte beaucoup plus de variables que
nous avons considéré ici. Par la suite de notre étude, nous nous somme focalisé sur l’évolution au
niveau cellulaire des organes électriques. Ces organes sont composés par un type cellulaire bien
particulier appellé électrocyte [2]. La sommation du potentiel d’action de chaque électrocyte
permet de génerer un courrant hors du corps des poissons. Nous allons d’abord réaliser la
reconstruction ancestrale des deux caractères avant d’étudier la convergence au niveau cellulaire.
Matériels et Méthode
1. Choix des taxa et des caractères
L'électroréception est la faculté de certaines espèces à détecter de faibles champs électrostatiques
dans leur environnement. Elle est retrouvée dans la plupart des anciennes lignées de poissons et
est toujours présente chez 10% des vertébrés aquatiques. [2].
Deux types d'électrorecepteurs sont à la base de l'électroréception. Les récepteurs ampullaires qui
sont retrouvés chez toutes les espèces électroréceptives et les récepteurs tubéreux qui sont
spécifiques aux mormyroides et aux gymnotyformes. (cf: figure 1).
Chez les Gnathostomes (Vertébrés à manchoire), l'électroréception ou la faculté de percevoir de
faibles champs électriques a été retrouvé, chez tous les poissons cartilagineux (requins, raies et
torpilles), chez des poissons osseux non-téléostéens (cœlacanthes, salamandres, tritons …) et chez
le clade des poissons à nageoires rayonnées (actinopterygiens) – bichirs, spatules et sturgeons. (
Bullock et al., 1983, Northcutt and Bemis, 1993 ; New 1997 ; Northcutt, 1997 ; Schlosser, 2002).
Des vertébrés sans mâchoires (lamproies...) aux téléostéens, l'électroréception est largement
distribuée chez les vertébrés vivants. Il est considéré ainsi comme un ancien sens des craniates.
Cependant il n'a pas été encore démontré que le plus récent ancêtre commun à tous les craniates
était électroréceptif. [1].
Ainsi l'électroreception est notre premier caractère retenu et la reconstruction se portera sur les
craniates.
La distribution de l'électroréception chez les téléostéens suggère que les électrorécepteurs
ampullaires ont évolué indépendamment deux fois ; une première chez les Osteoglossomorphes
(seulement chez les Mormyroides et les Notopteridés suivi d'une perte chez les Notopteridés
asiatiques), et ensuite chez les Ostariophysiens. (Clare V. H. Baker et al, 2012). Les Siluriformes
et les Gymnotiformes sont les seuls poissons électroréceptifs dans le groupe des Osteriophysi ; les
Characiformes, les Cypriniformes et les Gonorynchiformes ont perdu toute forme
d'électroreception. (Fink and Fink 1981). Cependant, il faut noter qu'il y a plusieurs hypothèses sur
la phylogénie des Characiformes, Siluriformes et Gymnotiformes (C, S, G). Des études
moléculaires ont montré précédemment que les trois groupes de poissons formeraient le clade des
Characiphysés. [1]. Quelque soit la topologie retenue, l'évolution des électrorécepteurs
ampullaires dans ce dernier groupe reste la même avec l'hypothèse de Fink. A coté des