Telechargé par phillipe bailly

bulmi 0037-9328 1958 num 81 10 5279

publicité
Bulletin de la Société française de
Minéralogie et de Cristallographie
Comité de Nomenclature. Séance du 11 décembre 1958
Citer ce document / Cite this document :
Comité de Nomenclature. Séance du 11 décembre 1958. In: Bulletin de la Société française de Minéralogie et de
Cristallographie, volume 81, 10-12, 1958. pp. 44-47 ;
https://www.persee.fr/doc/bulmi_0037-9328_1958_num_81_10_5279
Fichier pdf généré le 01/02/2019
XLIV
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE ET DE CRISTALLOGRAPHIE
Comité
de
Nomenclature
Séance du 11 décembre 1958.
Présidence de M. J. Jung, Président.
Membres présents : Mlle Caillère, M. Curien,
Mme Donnay, MM. Donnay, E. Friedel,
Gindt, Goldsztaub, Jung, Kern, Monier,
Permingeat, Saucier, Wyart.
2. Le nom d'une forme doit rest
quelle que soit sa symétrie d' orientation
{ 100 } s'appelle cube dans chacun
groupes
vient
donc
ponctuels
de réunir,
du sous
système
un même
cubiq
La Commission avait invité les membres de
la Société enseignant la cristallographie en
langue française à se joindre à elle pour discuter
une proposition de Nomenclature des 47 formes
cristallines susceptible d'être adoptée sur le plan
international. La proposition de MM. J. D. H.
Donnay et Curien, dont le texte suit, a été
prise comme base de discussion.
« dôme » et le « sphénoïde », qui ne
qu'une seule forme (') : il s'agit d'un
le groupe ponctuel soit m ou 2.
3. Le nom d'une forme doit rest
quel que soit le mode du réseau. Exe
le système cubique, nul ne songerait
tétraèdre trois noms différents suiv
mode du réseau est P, I ou F. De
formes cristallines des groupes pon
trigonaux doivent conserver leur
NOMENCLATURE
que le réseau soit hexagonal-P ou h
DES 47 FORMES CRISTALLINES
(= rhomboédrique) et malgré la d
symétrie de ces deux modes. On
par J. D. H. Donnay (x) et H. Curien,
I.aboratoire de Minéralogie-Cristallographie, Sorbonne Paris- qu'on ne gagne à perpétuer l'ancien
clature qui s'efforçait de souligner les
mériédrie et suivant laquelle la for
On connaît la définition d'une forme cristal¬
rhomboèdre dans la calcite (rhombo
line : c'est un ensemble de faces équivalentes,
loèdre), devenait hémiisocéloèdre dan
c'est-à-dire qui ont même aspect physique sinon
(hexagonal tétartoèdre holoaxe).
même taille ou même contour. Un grand nombre
Une fois admis les principes rappel
de nomenclatures ont été proposées ; plusieurs
il ne reste qu'à se mettre d'accord s
d'entre elles sont encore en usage et en conflit.
Les systèmes de nomenclature qu
Les principes sur lesquels devrait s'appuyer
légués nos devanciers souffrent, à
une terminologie
connus.
On les doitsatisfaisante
surtout à Groth
des formes
et aux sont
cris- divers, du même défaut : le nom qu
tallographes de l'Institut Fedorov. Rogers (1935)
formeexistait
elle
évoqueseule.
l'apparence
Pour qu'elle
la forme
pr
en 1.donne
Le nom
une discussion
d'une forme
détaillée.
doit rester
Rappelons-les.
le même
d'un cristal, le mal n'est pas gra
modifiés par des formes seconda
octaèdre, tétraèdre... se reconnais
ment. Quant aux faces d'une form
(celles d'un hexaoctaèdre, par exem
se présente d'ordinaire que comme
troncatures de la forme dominante
quelle que soit son orientation par rapport aux
axes de coordonnées. Exemple : dans l'holoédrie
orthorhombique, les formes { 0 kl], {h 0 l},
{Dans
h k 0la} nomenclature
sont toutes qui
des leur
prismes
attribue
rhombiques.
des noms
différents («brachydome », « macrodome »,
« prisme »), le nom de la forme usurpe une fonc¬
COMITÉ DE NOMENCLATURE
XL
teur doit les prolonger mentalement pour retrou¬
ver le polyèdre qui donne son nom à la forme.
Physiquement parlant, c'est donc à une véri¬
table fiction que s'applique un nom tel qu'hexaoctaèdre. L'objection est sérieuse, mais on ne
pourrait y parer qu'en faisant table rase du pas¬
sé. Or il faut, autant que possible, choisir parmi
les termes en usage, même si ceux-ci ne sont pas
aussi logiques qu'on les voudrait, pour avoir
tional.
quelque chance d'arriver à un accord interna¬
à trois faces. De même, un « octaèdre pyramidé
est un £noctaèdre et un « cube pyramidé» u
tétrahexaèdre (les pointements sont ici à quatr
faces) . Dans chacun de ces polyèdres, on retrouv
intactes les arêtes du solide qui a été pyramidé
Il n'en est pas ainsi dans les autres formes, où le
arêtes du solide de départ sont remplacées pa
des lignes brisées ; exemples : hexatétraèdre
hexaoctaèdre.
Il s'agit surtout d'alléger l'effort de mémoire.
Il est essentiel, en effet, que tout minéralogiste
puisse rapidement apprendre à connaître toutes
les formes cristallines, dont les combinaisons lui
fournissent tant de renseignements sur la symé¬
trie du cristal (groupe ponctuel, voire groupe
spatial) .
La nomenclature à laquelle nous nous sommes
ralliés (tableau I) se recommande par la facilité
avec laquelle on peut la retenir. Un seul nom
(; pinacoïde ) fait appel à une racine grecque qui
ne soit pas d'usage courant. Rhomboèdre, trapézoèdre et scalénoèdre rappellent, par leur préfixe,
la forme des faces dans le polyèdre isolé :
rhombe, trapézoïde (x), triangle scalène. On dis¬
tingue entre elles les diverses pyramides par leur
section droite ; il en va de même des prismes,
des bipyramides (rebaptisées dipyramides par
souci de purisme), ainsi que des deux tétraèdres
non réguliers. Pour les trapézoèdres et les scalénoèdres, il faut prendre la section droite des
pointements sur l'axe principal. En ce qui con¬
cerne les scalénoèdres, la section droite des poin¬
tements (2) est soit rhombique, soit ditrigonale.
Les noms des formes du système cubique sont
fondés sur le nombre des faces (tétraèdre ), sur
leur disposition par rapport à des formes plus
simples (hexatétraèdre), enfin sur le caractère
polygonal des faces (rhombododécaèdre) , faces
qui, dans le solide isolé, sont des polygones non
réguliers.
Rappelons d'abord qu'un « tétraèdre pyramidé » se nomme tritétraèdre parce qu'on le con¬
sidère comme tétraèdre modifié : chaque plan
du tétraèdre étant remplacé par un pointement
solides « non pyramidés ». Chaque terme s'ap
plique désormais à trois formes qu'on distingu
par le nombre de côtés d'une face. Un trité
traèdre dont les faces ont trois côtés s'appeller
/n'gmotritétraèdre (c'est le tétraèdre pyramidé
Et ainsi de suite : tétragono\x\\.è\x%hdxe, et pent
gonot ritétraèdre seront les ci-devant « deltoèdre
termes
On a donc
tritétraèdre
pu légitimement
et trioctaèdre
étendre
à des
le sens
cas de
d
et Le
« dodécaèdre
dihexaèdrepentagonal
est un dodécaèdre
tétraédrique
dont
». le
faces sont des pentagones (pentagonodod
caèdre), ce qui justifie le nom de didodécaèdr
donné
le
dihexaèdre
à la forme
est qui
à l'hexaèdre.
est à ce dodécaèdre comm
La nomenclature décrite ici a fait beaucou
d'adeptes au cours des vingt dernières année
Elle est en usage, à de légères variantes prè
dans nombre de langues : allemand, anglai
espagnol, italien, néerlandais, russe. Elle semb
donc offrir
accord
international
une bonne éventuel.
base de discussion pour u
RÉFÉRENCE
Rogers, forms
A. F. (1935).
and a —
discussion
■ A tabulation
of form-name
of cryst
American Mineralogist, 20, 838-851.
QUELQUES SYNONYMES
Monoèdre, pédion, plan, une seule base.
Dièdre, dôme et sphénoïde, hémidôme.
Pinacoïde, base (dans certains cas) ou bases.
Pyramide
—
trigonale, pyramide triangulaire.
rhombique.
—
tétragonale, pyramide quadratique.
—
ditrigonale,
hexagonale,
ditétragonale,
régulière)pyramide
pyramide
. pyramide
hexagonale
hexaédrique.
octogonale
(sem
(se
XLVI
SOCIETE FRANÇAISE DE MINÉRALOGIE ET DE CRISTALLOGRAPHIE
Prisme hexagonal.
— ditétragonal, prisme octogonal (semi-régu¬
lier) .
— dihexagonal,
régulier) .prisme dodécagonal (semi-
Rhomboèdre, ditrièdre.
Cube, hexaèdre.
Dihexaèdre, pentagonododécaèdre, d
tagonal, hexadièdre, p
tadodécaèdre.
Dipyramide
—
trigonale,
rhombique,
angulaire.trigonoèdre,
rhomboctaèdre,
bipyramide
octaèdre
tri¬
Tétrahexaèdre, hexatétraèdre, cube p
Didodécaèdre, dyakisdodécaèdre, d
—
(ortho)rhombique.
tétragonale, quadroctaèdre, octaèdre
quadratique.
ditrigonale, ditrigonoèdre, bipyramide
hexagonale,
hexagonale dihexaèdre,
(semi-régulière)
isocéloèdre.
.
—
ditétragonale, dioctaèdre.
dihexagonale, didodécaèdre.
Trapèzoèdre trigonal.
—
tétragonal,
hémidioctaèdre.
trapèzoèdre quadratique,
—
hexagonal.
Tétraèdre rhombique, sphénoïde, disphénoïde rhom¬
bique.
—
tétragonal, sphénoèdre, disphénoïde té¬
tragonal.
Scalénoèdre rhombique, disphénoèdre, scalénoèdre
tétragonal, scalénoèdre ditétragonal.
—
ditrigonal, scalénoèdre, scalénoèdre
hexagonal, scalénoèdre dihexagonal.
Rhombododécaèdre,
Tétraèdre.
ploèdre.dodécaèdre rho
Trigonotritétraèdre, tétratrièdre, t
midé, tritétraèdre.
Tétragonotritétraèdre, deltoèdre, t
dre, dodécaèdre trap
Pentagonotritétraèdre, tétartoïde, d
Hexatétraèdre,
Octaèdre.
tagonal
tétrahexaèdre.
tétraédrique.
Trigonotrioctaèdre,
trioctaèdre.
octotrièdre, octa
Tétragonotrioctaèdre,
sitétraèdre.
trapèzoèdre, l
Pentagonotrioctaèdre, gyroïde, gy
Hexaoctaèdre,hexoctaèdre
octohexaèdre,pentagon
hexoct
Les noms en italique sont utilisés
Liège.
Tableau I.
Les 47 formes cristallographiques.
LES 32 FORMES NON-CUBIQUES
(les adjectifs donnent la section droite de la forme ou du pointement)
FORMES
POLAIRES
FORMES HOMOPOLAIRES A DEUX COMPOSANTES POLAIRES T
D'UN ANGLE 0 L'UNE PAR RAPPORT A L'AUTRE
PRISMES
0 = O
Monoèdre
Dièdre
1Pinacoïde
Dipyramides
\f'|1/) hexagonale
trigonale
rhombique
tétragonale
ditrigonale
ditétragonale
dihexagonale
0
-2 période
Tétraèdre rhombique
Trapèzoèdre
trigonal
Trapèzoèdre tétragonal
Trapèzoèdre hexagonal
6 =
Rhomboè
Tétraèdr
Scalénoèd
Scalénoèd
Pyramides - Prismes
LES 15 FORMES CUBIQUES
(les préfixes en -0 rappellent l'aspect des faces dans la forme isolée)
Cube ou hexaèdre
Rhombododécaèdre
Tétraèdre
COMITÉ DE NOMENCLATURE
Discussion.
MM. Brasseur, Candel-Vila, Dekeyser,
Deverin, Gaudefroy, Melon et Royer
avaient bien voulu nous faire part de leurs
remarques et de leurs critiques.
résumés
Les principaux
ci-dessous points
:
de la discussion sont
— M. E. Friedel regrette que les vocables
proposés évoquent les formes isolées et non
la symétrie d'orientation de l'ensemble des
facettes qui le plus souvent n'apparaissent
que sous forme de troncatures.
— M. H. Saucier fait, en particulier, remarquer
que le terme gyroèdre lui semble préférable à
trapézoèdre puisqu'il indique clairement que
les deux pointements sont tournés l'un par
rapport à l'autre. Cette torsion, impliquée par
la symétrie, est aussi un des caractères immé¬
diats qui s'imposent à l'observation.
[L'adoption de gyroèdre au lieu de trapézoèdre
aurait cependant l'inconvénient de rompre
l'unité de principe sur laquelle était fondée la
nomenclature proposée.]
— M. Deverin attaque lui aussi le terme trapé¬
zoèdre et propose de le remplacer par tétragonoèdre, un tétragone étant un quadrilatère de
forme quelconque. Par voie de conséquence,
il faudrait alors renoncer à employer l'adjectif
tétragonal au sens de quadratique.
[Nous avons précisé dans le texte ci-dessus
que nous voulions maintenant entendre par tra¬
pézoèdre une forme composée de faces trapézoï¬
dales. L'étymologie (grec xponzeZa, table à quatre
pieds) n'est pas plus exigeante que celle de tétra¬
gone. Le seul inconvénient est évidemment
l'acception géométrique courante du mot tra¬
pèze.] (x)
XLV
— MM. Brasseur et Melon, s'appuyant su
la tradition de l'enseignement à l'Univer
sité de Liège et sur leur expérience person
nelle, préfèrent pour les formes à deux pré
fixes numériques, l'ordre inverse : par exemple
tétratrièdre au lieu de tritétraèdre. Leur argu
mentation est fondée sur le fait que, pa
exemple, tritétraèdre évoque un triple té
traèdre, alors que tétratrièdre correspon
beaucoup mieux à l'aspect des trois forme
dérivées du tétraèdre (trièdres répétés quatr
fois).
[La difficulté qui nous empêche de nous ra
lier aux suggestions de MM. Brasseur et Melo
se présente à propos de la forme qu'ils proposen
d'appeler hexatétraèdre au lieu de tétrahexaèdr
C'est d'ailleurs là le seul cas qui pourrait prête
à confusion et qui exige une décision. En disan
hexatétraèdre, MM. Brasseur et Melon pensen
à un tétraèdre répété six fois ; mais ce tétraèdr
est ici une pyramide formée par quatre fac
concourantes, donc essentiellement différente d
tétraèdre dans son acception cristallographiqu
usuelle. Les ouvrages italiens (cf. par exemp
Fagnani, Mineralogia, Milan, 1956) et espagno
(R. Candel-Vila, Enciclopedia Labor, Barcelon
1955) semblent d'ailleurs utiliser courammen
l'ordre des préfixes que nous proposons dans
tableau.]
MM. Brasseur et Melon indiquent aussi leu
préférence pour scalénoèdre tétragonal (plu
tôt que rhombique).
— M. l'abbé Gaudefroy garde sa sympath
aux solides pyramidés (cube, octaèdre, t
traèdretrès
ment
pyramidés)
évocateurs.
dont les noms sont évidem
— M. Wyart signale l'avantage des tétraèdr
non réguliers, termes qui suppriment tout
les ambiguïtés amenées par : sphénoïde, d
sphénoïde, sphénoèdre, disphénoèdre.
— M. Dekeyser pense qu'une nomenclatur
n'est pas vraiment indispensable, une form
étant caractérisée par les indices de Miller
un symbole Hermann-Mauguin de classe d
Téléchargement