1 Thermochimie par Jean-Jacques HERSTAIN 05/04/12 Les formules encadrées avec ** sont à parfaitement connaître Les formules encadrées avec * sont à savoir retrouver très rapidement (moins de 30 secondes) Les formules encadrées sans * sont à savoir retrouver 1 Activité L’équilibre d’un élément est obtenu par l’égalité des potentiels chimiques dans chaque phase. ∂G Pour exprimer cet équilibre, on doit donc calculer µi = pour un élément selon la ∂ni P ,T phase dans laquelle il se trouve. 1.1 Gaz parfait Le système est un mélange de gaz parfaits ; P est la pression totale et T la température. n RT Le gaz Ai est constitué de ni moles et sa pression partielle est Pi : Pi = i et P = ∑ Pi V i On fait varier la pression P, la température T et le nombre de moles ni de chaque gaz étant fixés. La variation d’enthalpie libre du système varie alors de dG = VdP dG = Vd ∑ Pi dG = ∑ VdPi i i en notant dGi = VdPi dG = ∑ dGi d’où i dP dGi = ni RT i Pi G = ∑ Gi où Gi est l’enthalpie libre du gaz Ai. i P en intégrant : Gi = ni RT ln io + K ( ni , T ) P Po est une pression de référence arbitraire. On la prendra égale à 1 bar : c’est la pression standard. Quand Pi = P o on dit que le gaz est dans l’état standard, son enthalpie libre est alors dite standard : P K ( ni , T ) = Gio ( ni , T ) enthalpie libre standard ; et Gi = Gio ( ni , T ) + ni RT ln io P Or Gi est une grandeur extensive ; elle est donc nécessairement proportionnelle au nombre de P moles du gaz Ai : Gio ( ni , T ) = ni µio (T ) donc Gi = ni µio (T ) + RT ln io P ∂G P µi = µio (T ) + RT ln io Finalement G = ∑ ni µ io (T ) + R T ln Pio µi = P P i ∂ni P ,T µi : potentiel chimique du gaz Ai µio : potentiel chimique standard du gaz Ai Pi µi = µio (T ) + RT ln ai ** o ** de sorte que P G = ∑ ni µi On appelle activité du gaz Ai : ai = Remarque : Gi = ni µi et i Le potentiel chimique est encore l’enthalpie libre molaire. Thermochimie J.J. Herstain 2 1.2 Gaz réel Le principe du calcul est le même que précédemment, mais au lieu de V = ni RT on doit Pi écrire V = ni RT f ( Pi , T ) correspondant à l’équation d’état du gaz réel. (ni est en facteur car V est extensif) 1 (pour un gaz parfait : f ( Pi , T ) = ) Pi Pi à partir de dGi = VdPi on obtient donc : Gi = ni RT ∫ f ( Pi , T ) dPi + Gio ( ni , T ) Po On définit l’activité ai d’un gaz réel par : ln ai = Pi ∫ f ( P , T ) dP i i Po (pour un gaz parfait, on retrouve ai = Pi ) Po o et finalement : µi = µi (T ) + RT ln ai et donc Gi = ni RT ln ai + Gio ( ni , T ) Pi Po exp ∫ f ( Pi , T ) dPi o Pi P En fait, il suffit de savoir que γ i → 1 quand Pi → 0 . En effet aux faibles pressions le gaz se où ai = γ i Pi Po γi est le coefficient d’activité, γ i = Pi P rapproche d’un gaz parfait, donc exp ∫ f ( Pi , T ) dPi → io o P P (γiPi est appelé fugacité du gaz) 1.3 1.3.1 Phase condensée : corps pur solide ou liquide Equilibre avec la vapeur saturante A l’équilibre, le potentiel chimique d’un solide ou d’un liquide est le même que celui de sa vapeur saturante. µ solide = µvapeur ou µliquide = µvapeur Or la pression de vapeur saturante ne dépend que de la température, Ps (T ) . o µvapeur = µvapeur (T ) + RT ln γ ( Ps (T ) , T ) Ps (T ) o donc µ solide = µ solide (T ) et Po ne dépend que de la température. o µliquide = µliquide (T ) On peut donc reprendre la formule obtenue pour les gaz à la condition de prendre une activité égale à 1 pour un solide ou un liquide en équilibre avec sa vapeur saturante : µi = µio (T ) + RT ln ai avec ai = 1 ** Thermochimie J.J. Herstain 3 1.3.2 Le solide (ou le liquide) n’est pas en équilibre avec sa vapeur saturante Pour cela, le solide ou le liquide doit être comprimé à la pression P>Psat n moles de solide à la température T occupent le volume V = nVm où Vm est le volume molaire pratiquement constant. Lorsque la pression varie de dP à T constant, la variation d’enthalpie libre est dG = nVm dP P d’où G ( P, T ) − G ( Ps (T ) , T ) = ∫ nVm dP Ps En tenant compte du fait que G est extensive, G ( P, T ) = n µ(osolide saturant ) (T ) + Vm ( P − Ps (T ) ) o d’où le potentiel chimique : µ = µ( solide saturant ) (T ) + Vm ( P − Ps (T ) ) Remarque : pour les milieux condensés (solides ou liquides) le volume massique est petit par rapport à celui de la vapeur saturante. Il s’ensuit qu’à des pressions pas trop élevées on ai ≃ 1 µi = µio (T ) + RT ln ai conservera : µ = µ(osolide saturant ) Pour les très hautes pressions on pourra toujours écrire : ai = γi 1.4 γi : coefficient d'activité. Solution ni moles d’un élément Ai sont dissoutes dans un volume V de solvant (de l’eau en général) On montre de même que précédemment (mais nous l’admettrons ici) γC µi = µio (T ) + RT ln ai avec l’activité de la solution ai = i o i C ni V o o C : concentration standard : C = 1 mol l-1 γ i : coefficient d’activité : γ i → 1 quand la concentration molaire tend vers zéro. Pour une solution très diluée, on dit que la solution est idéale ; on pourra alors assimiler [ Ai ] l’activité à la valeur sans unité de la concentration molaire. ai = o ** C Ci : concentration molaire : Ci = [ A i ] = Remarque : Quel que soit le système, l’activité est toujours sans dimension, et le potentiel o chimique s’écrit toujours : µi = µi (T ) + RT ln ai Thermochimie J.J. Herstain 4 2 Equilibres chimiques 2.1 Grandeur de réaction On considère un équilibre de réactifs Ai et de produits A 'j à la pression P et à la température T. → α1' A1' + α 2' A '2 + ... + α 'j A 'j α1A1 + α 2 A 2 + ... + α i A i ← 2 1 état inital no1 no 2 équilibre no1 − α1ξ no 2 − α 2ξ noi no' 1 no' 2 no' j noi − α iξ no' 1 + α1'ξ no' 2 + α 2' ξ no' j + α j'ξ ν k est le coefficient stœchiométrique algébrique de l’élément Ak : c’est le coefficient stœchiométrique affecté d’un signe plus pour les produits et d’un signe moins pour les réactifs : ν j = α 'j et ν i = −α i nk = nok + ν k ξ et dnk = ν k dξ ξ est l’avancement de la réaction : ξ = nk − nok νk il s’exprime en moles. 1 si dξ > 0 l’équilibre évolue dans le sens → Y = ∑ Yk Soit une grandeur extensive Y (par exemple : U, H, G, S, CP…) k Yk = nk Ymk Ymk étant la valeur de Yk molaire. Lors d’une évolution élémentaire : dYk = Ymk dnk dY = ∑ Ymk dnk et k On pose k dY = ∆ rYdξ d’où constantes.) ∆ rY dY = ∑ν k Ymk dξ ∆ rY = ∑ν k Ymk k (Y dépend aussi de P et T, mais on les a considérées est la grandeur de réaction. C’est une grandeur intensive (avancement molaire) définie pour une réaction chimique. Il faut donc l’écrire à côté de la réaction : ∆ rU , ∆ r H , ∆ r G, ∆ r S , ∆ r CP , ... ∆ rY peut se calculer de trois manières différentes : • A partir des Ym, qu’on peut trouver dans les tables. 1 1 exemple : H 2 + O 2 H 2 O ∆ r H = H mH 2O − H mH 2 − H mO2 2 2 Remarque : si Hm est l’enthalpie molaire de formation, la référence est prise à partir du corps simple : H mH2 = H mO2 = 0 d’où ∆ r H = H f H 2O Remarque : on n’obtiendrait pas la même valeur de 2H 2 +O 2 2H 2 O ∆r H pour l’équation Thermochimie J.J. Herstain 5 • A partir d’autres équations exemples : 1 C + O2 CO 2 C + CO2 2CO ∆ r S1 x2 ∆ r S2 x (-1) C + O2 CO2 ∆ r S = 2∆ r S1 − ∆ r S2 • A partir de relations entre Y G = H − TS ∆r S = d'où Gk = H k − TS k Pour un gaz parfait : PVm=RT H = U + PV et PkVm=RT ∆ r H = ∆ rU + RT ∆ r ng d'où Hk=Uk+RT avec ∆ r ng = ∑ν k ∆r H − ∆rG T (on ne prend en compte que les coefficients des éléments gazeux) k exemple : C + 2 H 2 = CH 4 Le carbone est solide H2 et CH4 sont gazeux. ∆ r H = ∆ rU − RT car ∆ r n = ∑ν k = 1 − 2 k Formule de Kirchhoff : dH A pression constante = CP dT soit dH k = CPk dT Formule de Gibbs-Helmoltz ∂ G H ∂ Gk H soit = − 2k =− 2 ∂T T P T ∂T T P T d ∆r H = ∆ r CP dT ∂ ∆rG ∆r H =− 2 ∂T T P T Pour un mélange gazeux : ∆ rY dépend de la température et de la pression. Si la pression est prise égale à 1 bar (pression standard) pour chaque élément : Pk = P o alors ∆ r Y = ∆ rY o : c’est la grandeur de réaction standard. ∆ r H o par exemple est la variation d’enthalpie standard et ne dépend que de la température. Remarque : ne pas confondre ∆ rY et ∆Y ∆ rY est la grandeur de réaction : ∆ rY = ∑ν k Ymk k ∆Y est la variation de Y : ∆Y = Y final − Yinitial Thermochimie J.J. Herstain 6 2.2 Affinité On met en présence un certain nombre d’éléments pouvant réagir chimiquement : 1 → α1' A1' + α 2' A '2 + ... + α 'j A 'j α1A1 + α 2 A 2 + ... + α i A i ← G 2 A pression et température constante le système va évoluer jusqu’à ce que l’enthalpie libre G soit minimum. (Si le minimum n’est pas stationnaire (ξ =0 ou ξ =1) la réaction est totale, ce n’est pas un équilibre.) ∆G<0 ∂G A l'équilibre : =0 ∂ξ P ,T or à pression et température constantes : dG = ∆ r G ⋅ dξ (sinon on ajouterait VdP et − SdT ) ∂G ∂G donc Par définition l’affinité A = − = ∆r G ∂ξ P ,T ∂ξ P ,T dG = − Adξ ** (L’unité habituelle de l’affinité est le kJ.mol-1 ) 1 donc A = −∆ r G d’où Lors d'une évolution spontanée dG<0 , il s’ensuit que 1 • si A>0 , le système évolue dans le sens → • si A<0 , le système évolue dans le sens ← 2 • A l’équilibre A=0 ∆ r G = ∑ν k Gmk ou ∆ r G = ∑ν k µk puisque Gk = nk µ k k µk = k Gk ( rappelons que le potentiel chimique est égal à l’enthalpie libre molaire ) nk avec µk = µko (T ) + RT ln ak µ ko (T ) : potentiel chimique standard ; ak : activité on obtient ∆ r G = ∑ν k µ ko (T ) + ∑ν k RT ln ak k k soit ∆ r G = ∑ν k µ (T ) + RT ln Π aνk k o k k k o o On note ∆ r G = ∑ν k µ k (T ) ** l’enthalpie libre standard de réaction k aνk k ** et Q = Π k alors l’affinité Q : quotient de réaction ( ) A = − ∆ r G o (T ) + RT ln Q ** Ao = −∆ r G o est l’affinité standard qui correspond à Q=1. On peut encore écrire A = Ao − RT ln Q Thermochimie J.J. Herstain ξ 7 On appelle température d’inversion la valeur de T qui annule ∆ r G (T ) . C’est donc la température pour laquelle on obtient l’équilibre lorsque l’activité de chaque élément est égale à 1. o 1 → 2NH 3 exemple : N 2 + 3H 2 ← Ao = −46, 7 kJmol−1 à T=700K 2 Dans quel sens évolue cet équilibre, quand les trois gaz, supposés parfaits, sont en proportions stœchiométriques sous une pression P=10bars et à la température T=700K ? Nombre total de moles : n=6 aH 2 = P 2Po 2 aNH 3 PNH3 = 2 P P P d’où aNH3 = o ; de même a N2 = et 6 3P 6Po 2 16 P o Q d’où = Q= = 0, 0533 3 P a N2 aH3 2 Le système évolue donc dans le sens ← 2 2.3 et A = −29, 6 kJmol-1 < 0 Loi d’action de masse. dite encore loi de Gulberg et Waage A l’équilibre l’affinité A=0 donc : ∆ r G o (T ) = − RT ln Qéquilibre Qéquilibre est donc une fonction de la seule température : Qéquilibre = K (T ) donc, à l’équilibre : avec ln K (T ) = − 2.3.1 ∆ r G o (T ) RT Π aν k k k = K (T ) ** Loi d’action de masse ** K(T) est la constante d’équilibre : Equilibre gazeux Les gaz sont presque toujours assimilés à des gaz parfaits : ak = Pk Po ν k Πk Pko = K (T ) ** P exemple : H 2 + I2 2HI 2.3.2 PHI2 = K (T ) PH 2 ⋅ PI 2 Équilibre hétérogène Les solides ont une activité égale à 1. exemple : 2C + O2 2CO le carbone est solide. CO et O2 sont des gaz parfaits. 2 CO o O2 P = K (T ) P P Thermochimie J.J. Herstain 8 2.3.3 Équilibre en solution Les activités sont égales aux valeurs des concentrations molaires : ak = [ NH 3 ] H + [Ak ] Co = K (T ) NH +4 C o en prenant C o = 1mol.l-1 on retrouve la constante d’acidité de l’ion ammonium : exemple : NH NH 3 + H + 4 [ NH 3 ] H + NH +4 + = Ka En écrivant NH + H 2O NH 3 + H 3O + 4 et comme a H 2O = 1 + On obtient [ NH3 ] H3O + Co NH 4+ a H2O = K (T ) si la solution est considérée comme idéale (faible concentration d’ammoniaque) on peut encore écrire : [ NH 3 ] H3O + NH +4 C o = K (T ) Remarque finale : Dans les trois cas précédents, la loi d’action de masse est une loi approchée ; pour qu’elle soit rigoureuse, il faudrait utiliser l’activité. 2.4 Formule de Van’t Hoff ∆ r G o (T ) = − RT ln K En utilisant la formule de Gibbs-Helmoltz : d ln K ∆ r H o = ** dT RT 2 ∂ ∆rG ∆r H =− 2 ∂T T P T les ∂ ont été remplacés par des d car K ne dépend que de T. exemple : On donne un équilibre entre deux espèces A et B : A B ; à la température To on connaît ∆ r H o et ∆ r G o . On sait de plus que les capacités calorifiques à pression constante sont égales, CPA = CPB , à toutes températures. En déduire la constante d’équilibre à la température T1. d ∆r H o = CPB − CPA = 0 dT on en déduit que ∆ r H o est indépendant de la température. loi de Kichhoff : Formule de Van’t Hoff : avec ln K o = − ∆rGo RTo d ln K ∆ r H o = dT RT 2 ⇒ ln K1 ∆ r H o 1 1 = − Ko R To T1 ∆ Ho ∆ Go on obtient finalement K1 = exp − r exp r R RTo 1 1 − To T1 Thermochimie J.J. Herstain 9 2.5 Création d’entropie L’évolution élémentaire d’un équilibre est spontanée, il y a donc création d’entropie par irréversibilité. T δ Sir = TdS − δ Q T δ Sir = TdS − ( dU − δ W ) T δ Sir = TdS − PdV − d ( G − PV + TS ) T δ Sir = − SdT + VdP − dG avec dG = − Adξ Adξ T L’affinité est donc liée à la création d’entropie par irréversibilité chimique. si l’évolution se fait à température et pression constante : δ Sir = 2.6 2.6.1 Loi de modération Loi de Van’t Hoff 1 → Y est en équilibre à la température T. Dans quel sens va-t-il évoluer si on Un système X ← 2 augmente la température de dT en conservant la pression constante? ( ) Soit A = − ∆ r G o + RT ln Q son affinité. Initialement elle est nulle. A=0 et donc Q=K d ∆ Go Après avoir fait varier la température de dT elle devient dA = − r + R ln Q dT dT (Q ne dépend pas de la température) d ∆rGo d ln K Comme ∆ r G o = − RT ln K = − R ln K − RT dT dT o d ln K ∆ r H d ∆rGo ∆r H o et en utilisant la formule de Van’t Hoff : = = − R ln K − dT RT 2 dT T o ∆H dA = r dT d’où en écrivant qu’à l’équilibre Q=K : T en supposant dT>0 : • si ∆ r H o = 0 la réaction est athermique : dA=0, une augmentation de la température n’a pas d’influence sur l’équilibre. (estérification) o • si ∆ r H > 0 la réaction est endothermique : dA>0, une augmentation de la température 1 fait évoluer l’équilibre dans le sens → . ( CO2 + C 2 CO ) • si ∆ r H o < 0 la réaction est exothermique : dA<0, une augmentation de la température fait évoluer l’équilibre dans le sens ← . 2 ( H + + OH − H 2 O ) Quand la température augmente à pression constante, l’évolution se fait dans le sens qui absorbe de la chaleur. Thermochimie J.J. Herstain 10 2.6.2 Loi de Le Châtelier On considère un système contenant des gaz (et éventuellement des solides) en équilibre à la pression P. 1 → α1' A1' + α 2' A '2 + ... + α 'j A 'j α1A1 + α 2 A 2 + ... + α i A i ← 2 Dans quel sens va-t-il évoluer si on augmente la pression de dP en conservant la température constante? ( ) Soit A = − ∆ r G o + RT ln Q l’affinité du système. Initialement elle est nulle. A=0 Après avoir fait varier la pression de dP elle devient dA = − RT dQ Q ( ∆ r G o ne dépend pas de la pression) ν k Pk Q = Π o (hypothèse : gaz parfaits) k P k ne correspondant qu'aux éléments gazeux, les éventuels solides ayant tous une activité égale à 1. on pose pour les gaz : Pk = xk P xk fraction molaire : xk = nk n ν k x ∆ n soit Q = Π ko ⋅ P r g avec ∆ r ng = ∑ν kg k P k ν kg étant le coefficient stœchiométrique algébrique des éléments gazeux uniquement. x ln Q = ∑ν k ln ko + ∆ r ng ln P P k dQ dP d’où = ∆ r ng la fraction molaire xk restant constante quand la pression varie. Q P dP dA = − RT ∆ r ng finalement : P en supposant dP>0 : • si ∆ r ng = 0 le nombre de moles gazeuses est le même pour les produits et les réactifs : dA=0, une augmentation de la pression n’a pas d’influence sur l’équilibre. ( H 2 + I 2 2 HI ) • si ∆ r ng < 0 le nombre de moles gazeuses de réactifs est plus grand que le nombre de moles gazeuses de produits: dA>0, une augmentation de la pression fait évoluer l’équilibre 1 1 dans le sens → . ( CO + O 2 CO 2 ) 2 • si ∆ r ng > 0 le nombre de moles gazeuses de produits est plus grand que le nombre de moles gazeuses de réactifs: dA<0, une augmentation de la pression fait évoluer l’équilibre dans le sens ← . ( 2NH 3 N 2 + 3H 2 ) 2 Quand la pression augmente à température constante, l’évolution se fait dans le sens qui consomme le nombre total de moles gazeuses. Thermochimie J.J. Herstain 11 2.7 Équilibre Redox Une solution d'un oxydant et de son réducteur associé est en équilibre grâce à une électrode permettant d’échanger des électrons. α Rd β Ox + n e − (l’électrode pouvant éventuellement Pt E être le réducteur : exemple, électrode de plomb Pb Pb 2 + + 2e − ) La température est maintenue constante (la pression est constante mais n'est pas un facteur de l'équilibre), et la solution est supposée Rd-Ox idéale de sorte qu’on puisse assimiler les activités et les concentrations molaires. La solution étant portée au potentiel zéro, E est le potentiel de l’électrode de platine plongeant dans la solution (ou de l’électrode métallique). G est l’enthalpie libre du système (solution + électrode) on appelle dq la charge qui passe de la solution à l’électrode (par transfert électronique) donc du potentiel 0 au potentiel E, ce qui correspond à un travail électrique élémentaire δW=Edq : dU = − PdV + Edq + ∑ µ k dnk + TdS k µ k est le potentiel chimique de l’élément k de la solution et dnk la variation du nombre de moles de l’élément k. dnk = ν k dξ ξ étant l’avancement de la réaction. Lors d’un avancement élémentaire de la réaction l’enthalpie libre G =U+PV–TS varie de dG = VdP − SdT + Edq + ∑ µ k dnk soit dG = Edq + ∑ν k µk d ξ car P et T sont constants. k k o o avec µk = µk (T ) + RT ln ak ∆ r G = ∑ν k µ k (T ) + RT ln Π aνk k et ∆ r G o = ∑ν k µ ko (T ) k k k β Ox ] [ o dξ on obtient : dG = Edq + ∆ r G dξ soit dG = Edq + ∆ r G (T ) + RT ln α Rd [ ] Par ailleurs dq = − neN a dξ e étant la charge de l’électron e =1,6.10-19C , Na étant le nombre d’Avogadro Na=6,02.1023 mol-1 On note F= eNa F=96500C (Faraday) d’où dq = − nFdξ avec n le coefficient stœchiométrique des électrons. β Ox ] [ o A partir de dG = −nFE + ∆ r G (T ) + RT ln α [ Rd ] dξ ∂G on peut donc calculer l’affinité du système : A = − ∂ξ P ,T [Ox ] − RT ln α [ Rd ] β A = nFE − ∆ r G o ∆ G o RT [Ox ] + ln A l’équilibre, l’affinité est nulle donc : E = r nF nF [ Rd ]α β On définit le potentiel standard E (T ) = o ∆ r G o (T ) nF ** Thermochimie J.J. Herstain 12 Attention : A condition que la demi-équation ait été écrite avec les électrons à droite o βµ o − αµ Rd remarque : E o = Ox nF RT [Ox ] E=E + ln nF [ Rd ]α β d’où la formule de Nernst : o [Ox ] 0, 06 RT o log A 25°C on peut calculer ln10 ≃ 0, 06V . Alors E = E + α ** n F [ Rd ] β Remarque : S’il y a plusieurs Oxydants ou réducteurs dans la même équation, il faut adapter cette relation en tenant compte de tous les éléments présents dans la demi-équation électronique. Exemple : 2Cr 3+ + 7 H 2O Cr2O72 − + 14 H + + 6e− avec o ECr = 1,36 V O 2− / Cr 3+ 2 7 + 14 Cr2O72 − H E = 1,36 + 0, 01 ⋅ log 2 Cr 3+ (a H 2O = 1) Application : force d’un oxydant. → Ox1 + n1 e − Rd1 ← ∆ r G1o = n1 FE1o → Ox 2 + n2 e − Rd 2 ← ∆ r G2o = n2 FE2o 1 → n1Ox 2 + n2 Rd1 n1Rd 2 + n2Ox1 ← 2 ( ∆ r G o = n1n2 F E2o − E1o ∆ r G o = n1∆ r G2o − n2 ∆ r G1o ) n n Ox2 ] 1 [ Rd1 ] 2 [ o d’où l’affinité : A = − ∆ r G + RT ln n n [Ox1 ] 2 [ Rd 2 ] 1 et l’affinité standard : Ao = −∆ r G o Si E1o > E2o ⇒ ∆rGo < 0 ⇒ Ao > 0 1 La réaction a lieu dans le sens → si chaque élément a une activité égale à 1. L’oxydant 1 est plus puissant que l’oxydant 2 Thermochimie J.J. Herstain 13 3 Diagramme d’Ellingham 3.1 Définition C’est le diagramme représentant l’enthalpie libre de réaction standard de l’oxydation par l’oxygène d’un élément en fonction de la température. On ramène souvent la réaction à une demi-mole de O2 : 1 α Rd + O2 β Ox ∆ r G o (T ) ∆rGo 2 Le réducteur sera souvent un métal : 1 exemples : Mg + O2 MgO 2 2 1 1 Fe + O2 Fe2O3 ou 3 2 3 T 3.2 Construction L’enthalpie libre de réaction standard se calcule à partir de la l’enthalpie de réaction standard, de la température et de l’entropie de réaction standard : ∆rGo = ∆r H o − T ∆r S o On envisagera trois domaines selon que le réducteur est solide, liquide ou gazeux. L’oxyde étant souvent réfractaire, on considèrera ici qu’il est toujours à l’état solide, mais un raisonnement analogue permettrait d’adapter la construction, le cas échéant. 3.2.1 Réducteur solide 1 α Rd solide + O2 β Oxsolide T<Tf Tf : température de fusion de Rd. 2 • ∆ r H o varie peu avec la température ; on le considèrera constant. En général l’oxydation est exothermique : ∆ r H o < 0 1 • ∆ r S o = β SOx − α S Rd − SO2 2 Les solides (aussi bien que les liquides) ont une entropie molaire faible devant celle des gaz. En première approximation, pour un gaz parfait diatomique S ≃ 200 J K -1mol-1 en prenant comme référence S Ho + = 0 J K -1mol-1 à 298K (pour être plus précis, SOo2 = 205 J K -1mol-1 à T1 =300K. Comme ∆S = CP ln T2 on obtient T1 SOo2 = 225 J K -1mol-1 à T2 =600K. Mais dans un souci de simplification on considèrera SOo2 constant) ∆rGo On aura donc pour toute température : 1 ∆ r S o = − SOo2 = −100 J K -1mol-1 2 Ox o et ∆ r G1 = ∆ r H1o − T ∆ r S1o soit ∆r G1o = ∆r H1o + 100T Rd L’approximation d’Ellingham consiste donc à considérer ∆ r H o et ∆ r S o constants, les courbes du diagramme deviennent donc des droites. Thermochimie J.J. Herstain T 14 3.2.2 Réducteur liquide 1 Rd + O2 Ox 2 • On se place à la température de fusion du réducteur Tf ; Lf est la chaleur latente molaire de fusion du réducteur. Dans la suite, on suppose pour simplifier que α =β =1 : 1 Rd solide + O2 Oxsolide 2 ∆ r G1o = ∆ r H1o − T f ∆ r S1o Rd solide Rdliquide ∆rGo = 0 ∆r H o = L f ∆r S o = Lf Tf On en déduit : 1 Rd liquide + O2 Oxsolide 2 ∆ r G2o = ∆ r G1o continuité du diagramme d’Ellingham ∆ r H 2o = ∆ r H1o − L f L f << ∆ r H 2o généralement d’où ∆ r H 2o ≃ ∆ r H1o ∆ r S 2o = ∆ r S1o − Lf Tf généralement Lf Tf << ∆ r S 2o d’où ∆ r S 2o ≃ ∆ r S1o • A une température T telle que T f < T < Tv Tv étant la température de vaporisation du réducteur. L'approximation d'Ellingham reste valable : ∆ r H 2o et ∆ r S 2o restent constants quand la température augmente. ∆rGo 1 o o o Rd liquide + O2 Oxsolide ∆ r G2 = ∆ r H 2 − T ∆ r S 2 T Tf 2 Comme ∆ r S 2o ≃ ∆ r S1o la rupture de pente est très Ox faible. A la température de fusion du réducteur, il n’y a donc que très peu de changement sur la droite Rdliquide d’Ellingham. Rdsolide 3.2.3 Réducteur vapeur • On se place à la température d’ébullition du réducteur Tv ; Lv est la chaleur latente molaire de vaporisation du réducteur. 1 Rd liquide + O2 Oxsolide ∆ r G2o = ∆ r H 2o − Tv ∆ r S 2o 2 L Rd liquide Rd vapeur ∆rGo = 0 ∆ r H o = Lv ∆r S o = v Tv On en déduit : 1 Rd vapeur + O2 Oxsolide 2 ∆ r G3o = ∆ r G2o continuité du diagramme d’Ellingham ∆ r H 3o = ∆ r H 2o − Lv < ∆ r H 2o ∆ r S3o = ∆ r S 2o − Lv < ∆ r S 2o Tv mais ∆ r H 2o < 0 ∆ r S 2o < 0 Thermochimie J.J. Herstain 15 La valeur absolue de la variation d’entropie standard a brutalement augmenté car on est passé de 0,5 mole de réactif gazeux à 1,5 moles de réactif gazeux. (on ne peut plus négliger l'entropie du réducteur) • A une température T telle que T > Tv Tv étant la température de vaporisation du réducteur. L'approximation d'Ellingham reste valable : ∆ r H 3o et ∆ r S3o restent constants quand la température augmente. 1 Rd vapeur + O2 Oxsolide ∆ r G3o = ∆ r H 3o − T ∆ r S3o 2 Comme ∆ r S3o < ∆ r S 2o la rupture de pente est ∆rGo sensible. A la température de vaporisation du Tf Tv réducteur, il y a donc une rupture de pente de T la droite d’Ellingham. Ox o o La pente est plus forte car −∆ r S3 > −∆ r S 2 Rdvapeur Rdliquide Exemple : Rdsolide 1 Mg vapeur + O2 MgOsolide 2 1 1 o o o ∆ r S o = S MgO − SOo2 − S Mg ≃ − SOo2 − S Mg ≃ − 300 J K -1mol-1 2 2 3.3 3.3.1 Domaine de stabilité Oxydant et réducteur à l’état condensés Le réducteur (métal) est solide ou liquide, l’oxyde est solide. 1 Rd + O2 Ox 2 1 − 2 P RT PO2 O l’affinité : A = − ∆ r G o + RT ln o2 A = − ∆rGo − ln o P 2 P RT PO2 notons y = ln o d’où A = y − ∆ r G o et portons y sur le diagramme d’Ellingham : 2 P R PO2 ln c’est une droite passant par l’origine et de pente 2 Po y ∆rGo T Ox RT PO2 ln o Rd 2 P la variance est v = 2 + 2 − 3 = 1 . Lorsque l’équilibre est établi, il existe donc une relation entre y= PO la pression et la température. C’est évidemment la loi d’action de masse : o2 P − 1 2 = K (T ) Thermochimie J.J. Herstain 16 A l’équilibre la pression partielle d’oxygène est PO2 = Pe . Pe est appelée pression de corrosion. RT Pe ∆ r G o = − RT ln K on peut donc écrire ∆ r G o = ln o 2 P RT Pe La droite d’Ellingham est donc également représentée par z = ln o (Pe dépend de T) 2 P RT PO2 A= et comme A = y − ∆ r G o ln Pe 2 • 1 Rd + O2 → Ox 2 c’est la partie au-dessus de la droite d'Ellingham : domaine de l'oxydant. si y > ∆ r G o PO2 > Pe A>0 donc • si y < ∆ r G o A<0 donc 1 Rd + O2 ← Ox 2 PO2 < Pe c’est la partie au-dessous de la droite d'Ellingham : domaine du réducteur. • si y = ∆ r G o A=0 donc équilibre PO2 = Pe c’est la droite d'Ellingham. Remarque : les réactions sont totales ; la droite d’Ellingham ne délimite donc pas des domaines de prédominance, mais des domaines d’existence exclusive. Dans le domaine de l’oxydant, le réducteur ne peut être présent à l’équilibre, même en quantité infime. 3.3.2 Oxydant à l’état gazeux 1 C’est le cas du monoxyde de carbone : C + O2 CO 2 La variance v = 2 + 2 − 2 = 2 On peut fixer indépendamment la température T et la pression partielle de monoxyde de carbone PCO. Pour simplifier l’étude, supposons dans la suite que PCO= Po=1 bar 1 o L’entropie de réaction standard : ∆ r S o = SCO − SCo − SOo2 2 O2 et CO sont gazeux, les entropies molaires standard sont donc sensiblement égales. o SOo2 ≃ SCO ≃ 200 JK -1mol-1 d’où ∆ r S o = +100 JK -1mol-1 et ∆ r G o = ∆ r H o − T ∆ r S o avec l’approximation d’Ellingham : ∆ r G o ≃ ∆ r H o − 100T 1 − 2 P O l’affinité : A = − ∆ r G o + RT ln o2 P RT PO2 A = − ∆rGo − ln o (car PCO= Po=1 bar) 2 P RT PO2 ln o d’où 2 P et portons y sur le diagramme d’Ellingham comme précédemment, notons y = A = y − ∆rGo o y ∆ rG CO C Thermochimie J.J. Herstain T 17 la pression partielle d’oxygène PO2 est liée à la température : PCO Po Po = K (T ) et comme PO2 Po = K (T ) PO2 PCO = P o A l’équilibre la pression partielle d’oxygène est PO2 = Pe ∆ r G o = − RT ln K on peut donc écrire ∆ r G o = RT Pe ln o ( c’est la droite d’Ellingham) 2 P RT PO2 ln Pe 2 1 • si y > ∆ r G o A>0 donc C + O2 → CO PO2 > Pe c’est la partie au-dessus de la 2 droite d'Ellingham : domaine de l'oxydant CO. 1 • si y < ∆ r G o A<0 donc C + O2 ← CO PO2 < Pe c’est la partie au-dessous de la 2 droite d'Ellingham : domaine du réducteur C. • si y = ∆ r G o A=0 donc équilibre PO2 = Pe c’est la droite d'Ellingham. et comme A = y − ∆ r G o A= Remarque : La droite d’Ellingham départage des domaines de prédominance car CO peut exister dans le domaine de C avec une pression partielle inférieure à 1 bar. 3.4 Utilisation du diagramme d’Ellingham ∆rGo On étudie la coexistence de deux couples redox T Ox2 3.4.1 Sans changement de phase à l’état condensé Ox1 1 Rd2 Rd1 + O2 Ox1 ∆ r G1o 2 Rd1 1 Rd 2 + O2 Ox2 ∆ r G2o 2 Les deux droites d’Ellingham sont sensiblement parallèles : p ≃ 100 JK -1mol-1 Les quatre phases ne peuvent pas coexister. ( Il faudrait que les deux droites se coupent ) Ox2 et Rd1 ont des domaines disjoints. La réaction va donc être totale jusqu’à disparition complète de l’un d’eux car chaque domaine est un domaine d'exclusion. C’est la valeur de PO2 situé sur la droite de corrosion qui permet de savoir dans quel domaine on se place. si ∆ r G2o > ∆ r G1o → Ox1 + Rd 2 Rd1 + Ox2 ← 1 2 ( D’où l’affinité : A = − ∆ r G o + RT ln Q ∆ r G o = ∆ r G1o − ∆ r G2o < 0 ) Tous les éléments sont en phase condensée donc Q=1. 1 donc A>0 : la réaction évolue dans le sens → et c’est Ox2 qui disparaît si Rd1 est en quantité suffisante. Un oxyde est réduit par tout métal dont la droite d’Ellingham se situe en dessous de la sienne. (il faut parfois, cependant, tenir compte de problèmes de cinétique) Thermochimie J.J. Herstain 18 3.4.2 Avec changement de phase Le changement de phase d’un élément d’un des couples provoque une rupture de pente et les deux droites d’Ellingham ne seront plus parallèles. Exemple : 1 Mg+ O 2 MgO 2 2 1 1 Al+ O 2 Al 2O3 3 2 3 ∆ r G1o température de vaporisation : tV 1 = 1090°C ∆ r G2o tV 2 = 2056°C ∆rGo Tv1 TI MgO Al Al2O3 Al T MgO Mg Le point d’intersection des deux droites correspond à la température tI = 1227°C L’équilibre entre les deux couples : 1 2 → 1 Al2 O3 + Mg avec Al+MgO ← 2 3 3 ∆ r G o = ∆ r G2o − ∆ r G1o évolue dans un sens qui dépend de la température : • si T<TI 2 1 Al+MgO ← Al2 O3 + Mg 2 3 3 • si T>TI 2 1 1 Al+MgO → Al2 O3 + Mg 3 3 • A T =TI ∆rGo = 0 c’est la température d’inversion. Thermochimie J.J. Herstain 19 3.5 Pyrométallurgie du zinc Rappel : A partir du minerai, on procède • au broyage • à la flottation • au grillage : obtention de calcine ZnO La calcine sera réduite par du carbone ou du monoxyde de carbone, selon la température. La superposition des diagrammes d’Ellingham des deux couples permettra de connaître les conditions pour obtenir du zinc métallique. 3.5.1 Diagramme d’Ellingham du zinc Données thermodynamiques à 298 K o H So Znsolide 0 41,6 -1 (kJmol ) (JK-1mol-1) ZnOsolide -350,5 43,6 Zinc Température (K) Chaleur latente (kJmol-1) Fusion 693 6,7 O2 0 205 Vaporisation 1180 115 ZnO est toujours solide dans le domaine où on opère. 1 • T<693K Zn solide + O 2 ZnOsolide 2 Dans le cadre de l’approximation d’Ellingham : 1 o o ∆ r H1o = H ZnO − H Zn − H Oo2 = −350,5 kJmol −1 2 1 o o ∆ r S1o = S ZnO − S Zn − SOo2 = −100,5 JK −1mol −1 2 −280,9 o ∆ r G1 = −350, 5 + 0,1005T (en kJmol-1) • 1 Zn liquide + O 2 ZnOsolide 2 o o ∆ r H 2 = ∆ r H1 − L f = −357, 2 kJmol −1 693K<T<1180K ∆ r S 2o = ∆ r S1o − Lf Tf = −110, 2 JK −1mol −1 ∆ r G2o = −357, 2 + 0,1102T • T>1180K −227,2 −280,9 (en kJmol-1) 1 Zn vapeur + O 2 ZnOsolide 2 ∆ r H 3o = ∆ r H 2o − LV = −472 kJmol −1 L ∆ r S3o = ∆ r S 2o − V = −207 JK −1mol −1 TV ∆ r G o = −472 + 0, 207T −227,2 (en kJmol-1) Thermochimie J.J. Herstain 20 ∆rGo 693 1180 T ZnO solide Zn vapeur Zn solide Zn liquide La réduction n’est possible qu’avec un réducteur dont la droite d’Ellingham est située en dessous de celle calculée. 3.5.2 Droites d’Ellingham des couples C/CO et C/CO2 Données thermodynamiques à 298 K o H So C solide 0 5,7 -1 (kJmol ) (JK-1mol-1) CO gaz -110,5 197,6 CO2 gaz -393,6 213,6 O2 0 205 1 C + O2 CO 2 (1) 1 o ∆ r H1o = H CO − H Co − H Oo2 = −110, 5 kJmol −1 2 1 o ∆ r S1o = SCO − SCo − SOo2 = 89 JK −1mol −1 2 o ∆ r G1 = −110,5 − 0, 089T (en kJmol-1) 1 CO + O2 CO2 2 (2) 1 o o ∆ r H 2o = H CO − H CO − H Oo2 = −283kJmol −1 2 2 1 o o ∆ r S 2o = SCO − SCO − SOo2 = −87 JK −1mol −1 2 2 o ∆ r G2 = −283 + 0, 087T (en kJmol-1) ∆rGo 980 CO CO2 T C CO2 C (1) CO (2) L’intersection des deux droites se fait à la température TI=980K Thermochimie J.J. Herstain 21 • T>980K En présence de carbone sur la droite (1) CO prédomine, mais CO2 existe en faible quantité. • T<980K (1) + ( 2 ) 2 ⇒ CO se trouve dans deux domaines de prédominance disjoints : il se dismute ∆ r G1o + ∆ r G2o ∆rG = 2 1 1 1 C + O2 CO2 2 2 2 ∆ r G3o = −196, 7 − 0, 0015T o 3 (en kJmol-1) la pente est pratiquement nulle. ∆rGo 980 CO2 CO2 T CO C C CO n’est stable que pour T>980K (en fait, il est dans un état métastable à basse température, pour des raisons de cinétique) 3.5.3 Réduction de ZnO par le carbone La droite d’Ellingham séparant les domaines ZnO et Zn vapeur coupe la droite séparant C et CO au point A ( TA=1217K ) et la droite séparant CO et CO2 au point B ( TB=1562K ) Ce diagramme montre que : • ∆rGo 980 1217 1562 CO2 T B CO ZnO Zn solide Zn liquide A Zn vapeur pour aucune température, le couple C/CO2 ne peut réduire ZnO. • le couple C/CO peut réduire ZnO si T>TA. ZnO + C CO + Znvapeur ∆ r G o = 361,5 − 0, 297T (en kJmol-1) Température d’inversion : TA=1217K • Le couple CO/CO2 peut réduire ZnO si T>TB. ZnO + CO CO2 + Znvapeur ∆ r G o = 189 − 0,121T (en kJmol-1) Température d’inversion : TB=1562K C Thermochimie J.J. Herstain 22 3.6 Application Lecture d'un diagramme d'Ellingham Le diagramme ci-après rassemble les graphes d'Ellingham relatifs aux couples A1203/ Al ; CO/C ; CaO/Ca ; CuO/Cu ; MgO/Mg ; NiO/Ni ; V205/V ; ZnO/Zn. 1) Ecrire les équations de formation de ces oxydes. En déduire le graphe représentatif du couple CO/C. 2) L'oxyde de cuivre oxyde tous les corps simples considérés ; de même, le calcium réduit tous les oxydes. Identifier le graphe caractéristique de chacun des couples CaO/Ca et CuO/Cu. 3) Quelle que soit la température, le vanadium réduit l'oxyde de zinc, mais pas l'oxyde de magnésium. La réduction de l'oxyde de zinc par le nickel et celle de l'oxyde de magnésium par l'aluminium n'interviennent qu'à haute température. a) Compléter l'identification des graphes. b) Formaliser, dans les conditions d'Ellingham, les équations bilans de réduction de ZnO par le vanadium et le nickel. Réponses : 4 : CO/C 1 : CuO/Cu 8 : CaO/Ca 3 : ZnO/Zn 7 : MgO/Mg 5 : V2O5/V 2 : NiO/Ni 6 : Al2O3/Al Thermochimie J.J. Herstain 23 Table des matières 1 Activité .............................................................................................................................................. 1 1.1 1.2 1.3 Gaz parfait ...................................................................................................................................................... 1 Gaz réel ........................................................................................................................................................... 2 Phase condensée : corps pur solide ou liquide ................................................................................................ 2 1.3.1 1.3.2 Equilibre avec la vapeur saturante .............................................................................................................................. 2 Le solide (ou le liquide) n’est pas en équilibre avec sa vapeur saturante .................................................................... 3 1.4 Solution ........................................................................................................................................................... 3 2 Equilibres chimiques ....................................................................................................................... 4 2.1 2.2 2.3 Grandeur de réaction....................................................................................................................................... 4 Affinité............................................................................................................................................................ 6 Loi d’action de masse. .................................................................................................................................... 7 2.3.1 2.3.2 2.3.3 2.4 2.5 2.6 2.6.1 2.6.2 Equilibre gazeux ......................................................................................................................................................... 7 Equilibre hétérogène ................................................................................................................................................... 7 Equilibre en solution ................................................................................................................................................... 8 Formule de Van’t Hoff ................................................................................................................................... 8 Création d’entropie ......................................................................................................................................... 9 Loi de modération ........................................................................................................................................... 9 Loi de Van’t Hoff ....................................................................................................................................................... 9 Loi de Le Châtelier ................................................................................................................................................... 10 2.7 Equilibre Redox ............................................................................................................................................ 11 3 Diagramme d’Ellingham............................................................................................................... 13 3.1 3.2 Définition ...................................................................................................................................................... 13 Construction.................................................................................................................................................. 13 3.2.1 3.2.2 3.2.3 3.3 3.3.1 3.3.2 3.4 3.4.1 3.4.2 3.5 3.5.1 3.5.2 3.5.3 3.6 Réducteur solide ....................................................................................................................................................... 13 Réducteur liquide ...................................................................................................................................................... 14 Réducteur vapeur ...................................................................................................................................................... 14 Domaine de stabilité ..................................................................................................................................... 15 Oxydant et réducteur à l’état condensés.................................................................................................................... 15 Oxydant à l’état gazeux ............................................................................................................................................ 16 Utilisation du diagramme d’Ellingham......................................................................................................... 17 Sans changement de phase à l’état condensé ............................................................................................................ 17 Avec changement de phase ....................................................................................................................................... 18 Pyrométallurgie du zinc ................................................................................................................................ 19 Diagramme d’Ellingham du zinc .............................................................................................................................. 19 Droites d’Ellingham des couples C/CO et C/CO2 ..................................................................................................... 20 Réduction de ZnO par le carbone ............................................................................................................................. 21 Application ................................................................................................................................................... 22 Thermochimie J.J. Herstain