
MODULE 1
Parentalité Attachement, la séparation, l‘individuation. C.Aubert
en mots ce qu’il est en train de vivre. Il appréhende le sens de ce qui lui est dit, grâce à son
intuition directe de la personne qui lui parle et ce, quelle que soit la langue qu’elle emploie
pour s’adresser à lui. L’enfant comprend les langues, parce qu’il comprend la langue de la
relation affective à sa personne. Ce n’est pas rien de parler devant un bébé. Ce n’est pas parce
qu’il n’émet pas de paroles, qu’il ne les comprend pas. Il comprend même au-delà des paroles.
Il perçoit l’intentionnalité de celui qui lui parle. Il comprend le message exact qui lui est
signifié, même si les paroles utilisées contredisent ce message. Il perçoit ce qui est vraiment dit
entre les mots. Il a pour cela, une réceptivité et une acuité beaucoup plus fines que bien des
adultes. »
Le tout petit ne se perçoit pas comme un individu à part entière. Il est co-existentiel à sa mère
ou du moins, à la personne qui, pendant ses six premiers mois, assure la continuité des fonctions
maternantes, (alimentation, soins corporels), et qui peut, en l’occurrence, être son père.
Pendant cette période, Françoise DOLTO précise que l’enfant :
« Se sent comme un objet partiel, un attribut de l’être de sa mère en même temps qu’elle lui
apparaît comme objet partiel de lui-même. L’objet total, c’est lui/sa mère nourrice, en une
image fusionnelle, dont le schéma corporel n’est pas clairement perçu avant la marche et
l’autonomie motrice pour la satisfaction des besoins. L’image qu’il a de son corps le structure
en tant que sujet dans son rapport à l’autre. Cette image de son corps pour un bébé se reflète
et se concentre dans le visage de sa mère. La séparation d’avec sa mère est donc vécue comme
une mort partielle, c'est-à-dire la mort de ses sens à l’existence de lui-même et à la
communication. Sa mère est pour lui, l’être de communication élective, aussi bien par les mots
que par l’émotion. Elle est aussi la langue, puisque c’est elle qui lui parle et qu’elle le parle.
Elle est, enfin, ses bras et ses jambes pour beaucoup d’activités ».
La mère définit donc autour d’elle, pour son bébé, un espace de sécurité, dans lequel il conserve
son intégrité, sa sécurité existentielle.
Cet espace de sécurité défini par la présence de sa mère peut être restitué à l’enfant à un autre
niveau, par la parole. Parler à un bébé de sa mère absente lui redonne son intégrité symbolique
et le rassure. C’est le langage qui fait le pont entre les êtres.
L’enfant, à qui l’on restitue sa mère en paroles, se relie à elle, se reconstitue comme un individu
entier capable d’affronter les épreuves de la vie.
Vers 7 mois : l’enfant a peur de l’étranger et s’accroche à sa mère (sécurité). Le fait de
s’accrocher, de marcher à 4 pattes vont lui permettre de s’approcher ou de suivre la figure
d’attachement.
Si les réponses de l’entourage sont adéquates au besoin d’attachement de l’enfant, il va alors
développer une base de sécurité et une image positive de lui. Depuis cette base de sécurité, il
va développer de nouvelles compétences :
- La capacité à se séparer pour explorer l’environnement.
- La capacité d’attendre une réponse et plus tard de répondre à son tour aux besoins
d’attachement d’un plus petit ou d’un plus faible.