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1. Introduction
La propagation de la covid-19 dans le monde et la mise en œuvre des mesures de
restictions économiques et sociales par les Etats pour la combattre font craindre la
survenance d’une baisse de l’offre et de la demande de biens et services pouvant
déboucher sur une crise économique et sociale mondiale. Cette crise sanitaire plonge
donc l’économie mondiale dans une incertitude qui peut conduire à la modification
des anticipations des acteurs des marchés boursiers.
Dans ce contexte, l’objectif de notre étude consiste à mesurer l’impact de la covid-19
sur la dynamique des principales bourses européennes et des Etats-Unis, notamment
les bourses de Francfort, Paris, Milan, Madrid, Londres et New York.
L’hypthèse de stress des marchés boursiers à la suite d’une pandémie avait déjà été
vérifiée empiriquement dans le cadre de l’étude menée sur l’Enterovirus 71, Dengue
Fever, Sars et H1N1 par Wang et al. (2013), et plus récemment par Al-Awadhi et al.
(2020) s’agissant de l’effet de la covid-19 sur la bourse chinoise.
Pour ce faire, nous prenons appui sur la version de la méthode des séries
chronologiques interrompues (ITSA) présentée par Linden et Arbor (2015 ; 2017)
pour modéliser l’impact de la pandémie à covid-19 sur la dynamique des principales
bourses européennes et de New York. La particularité de cette méthode est qu’elle
peut être utilisée dans beaucoup de domaines, notamment pour évaluer l’effet des
interventions communautaires (Gillings et al. 1981 ; Biglan et al. 2000;), l’impact des
politiques publiques (Muller 2004), l’effet d’une nouvelle réglementation (Briesacher
et al. 2013), l’efficacité des nouvelles technologies de la santé (Ramsay et al. 2003) et
l’impact des chocs des prix internationaux du pétrole (Assoumou-Ella, 2019).
En utilisant l’ITSA, la covid-19 est modélisée comme un choc, une innovation qui
peut conduire à une modification des anticipations et des comportements des acteurs
des marchés boursiers. En effet, ces derniers peuvent baisser leurs investissements, se
débarasser des actifs des entreprises travaillant dans les secteurs les plus touchés,
avoir confiance ou perdre confiance en la politique sanitaire menée par les autorités
pour lutter contre la pandémie, etc. Ainsi, la modification du comportement des
acteurs de la finance en période de pandémie peut conduire au stress des marchés
boursiers.
Les résultats véhiculent deux principaux messages : i) en dehors de la bourse de
Londres dont la dynamique est principalement expliquée par l’hospitalisation du
premier ministre britannique, les bourses européennes réagissent plus à la crise de la