doivent dailleurs pénétrer celle-ci des principes de la morale chrétienne et sopposer absolument à
ce que leurs enfants fréquentent les écoles où ils sont exposés à boire le funeste poison de limpiété.
Quand il sagit de la bonne éducation de la jeunesse, on na jamais le droit de xer les limites de la peine
et au labeur qui en résultent, si grands quils puissent être. »
L XIII, encycliques Caritatis providentiæque aux évêques de Pologne, du mars:
« Que les parents veillent à la préservation et au bien-être de leurs enfants, surtout à léducation ; quils
leur donnent par leur propre conduite un exemple meilleur et plus ecace que tout autre. Ils ne
doivent pas croire en eet quils pourront pourvoir à une bonne et honnête éducation de leurs enfants,
ainsi quil est nécessaire, sans une très grande vigilance. Non seulement, il faut fuir les écoles et les
collèges où, à lenseignement, on mêle de parti pris lerreur au sujet de la religion, où domine limpiété,
mais aussi ceux dans lesquels on nenseigne pas la doctrine et la morale chrétiennes, écartées comme
si cétait des objets inutiles.
L XIII, encyclique Aari vos, aux évêques du Canada, du décembre:
« Car il ne saurait être permis à nos enfants daller demander le bienfait de linstruction à des écoles
qui ignorent la religion catholique ou qui la combaent positivement, à des écoles où sa doctrine est
méprisée et ses principes fondamentaux répudiés. Que si lÉglise la permis quelque part, ce na été
quavec peine, à son corps défendant, et en entourant les enfants de multiples sauvegardes, qui, trop
souvent dailleurs, sont reconnues insusantes pour parer au danger. Pareillement, il faut fuir à tout
prix, comme très funestes, les écoles où toutes les croyances sont accueillies indiéremment et traitées
de pair, comme si, pour ce qui regarde Dieu et les choses divines, il importait peu davoir ou non des
saines doctrines, dadopter la vérité ou lerreur. Vous êtes loin dignorer, Vénérables Frères, que toute
école de ce genre a été condamnée par lÉglise, parce quil ne se peut rien de plus pernicieux, de plus
propre à ruiner lintégrité de la foi et à détourner les jeunes intelligences du sentier de la vérité.
« Il est un autre point sur lequel Nous serons facilement daccord avec ceux mêmes qui seraient en
dissidence avec Nous pour tout le reste: savoir, que ce nest pas au moyen dune instruction purement
scientique, ni de notions vagues et supercielles de la vertu, que les enfants catholiques sortiront
jamais de lécole tels que la patrie les désire et les aend. Cest de choses autrement graves et impor-
tantes quil les faut nourrir pour en faire de bons chrétiens, des citoyens probes et honnêtes: leur for-
mation doit résulter de principes qui, gravés au fond de leur conscience, simposent à leur vie comme
conséquences naturelles de leur foi et de leur religion.
« Car, sans religion, point déducation morale digne de ce nom, ni vraiment ecace: aendu que la
nature même et la force de tout devoir dérivent de ces devoirs spéciaux qui relient lhomme à Dieu, à
Dieu qui commande, qui défend, et qui appose une sanction au bien et au mal. Cest pourquoi, vouloir
des âmes imbues de bonnes mœurs et les laisser en même temps dépourvues de religion, cest chose
aussi insensée que dinviter à la vertu après en avoir ruiné la base.
« Or, pour le catholique, il ny a quune seule vraie religion, la religion catholique ; et cest pourquoi,
en fait de doctrines, de moralité ou de religion, il nen peut accepter ni reconnaître aucune qui ne soit
puisée aux sources mêmes de lenseignement catholique.
« La justice et la raison exigent donc que nos élèves trouvent dans les écoles, non seulement linstruc-
tion scientique, mais encore des connaissances morales en harmonie, comme Nous lavons dit, avec
les principes de leur religion, connaissances sans lesquelles, loin dêtre fructueuse, aucune éducation
ne saurait être quabsolument funeste. De là, la nécessité davoir des maîtres catholiques, des livres de
lecture et denseignement approuvés par les évêques, et davoir la liberté dorganiser lécole de façon