est vrai qu’elles sont souvent l’objetr de tensions chez les salariés qui apyent par exemple la RAV
(Redevance Audio Visuelle) même sans avoir un téléviseur ou chez les forestiers qui pour les mêmes
activités payent la taxe d’abattage de droit commun, la taxe sur salaire au lieu de regrouper en une
seule taxe facilement compréhensible, il n’en demeure pas moins vraie que cette pression fiscale a
pour objet d’assurer le bien être du public. Cependant, on dénonce la mauvaise gestion
gouvernementale quant à l’utilisation des recettes fiscales qui constituent plus de 50% de l’enveloppe
budgétaire du Cameroun (plus de 800 milliards de FCFA). En effet, une ville comme Douala, pôle de
développement de l’Afrique centrale à travers son importance dans le commerce sous-régional a un
manque criard des routes dignes de ce nom. Un pont sur le Wouri délabré qui n’assure pas toujours
la sécurité des transactions des marchandises des hommes d’affaires. Un pays comme le Cameroun
où les enfants manquent des soins de santé parce qu’ils sont inaccessibles pour le bas peuple, un
pays où les enseignants du secteur public et autres fonctionnaires font des grèves à répétition
revendiquant les salaires non payés depuis des mois, un pays où l’insécurité bat son plein dans les
points obscurs, un pays où les villes productives de produits agricoles (café, cacao), ne sont pas
reliées par des véritables routes. Tout ceci amène les contribuables à se demander à quoi servent
les impôts et taxes qu’ils payent chaque mois. Les entreprises singulièrement se demandent s’il faut
en dernier ressort continuer à payer les impôts.
II- PRESSION FISCALE COMME FREIN AU DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE
La mondialisation en générale et la libéralisation économique en particulier représentent la
base d’un nouvel élan dans le commerce mondial. En effet, toutes les frontières sont désormais
ouvertes et il y a libre circulation de marchandises sauf certaines marchandises plus stratégiques
faisant l’objet d’un protectionnisme.
Outre mesure, d’après la loi du 10 août 1990, il y a liberté de commerce au Cameroun.
Donc, tout individu peut exercer le commerce dans quelque domaines que ces soit, à condition qu’il
respecte les conditions de l’art. On assiste donc à une multiplication sans cesse croissante des
opérateurs économiques dans les secteurs porteurs du pays. Ceci entraîne donc une rude
concurrence. Or, dans le grand village planétaire, seuls peuvent subsister à la concurrence les
entreprises compétitives. Surtout les entreprises qui ont le pouvoir d’innover afin de produire en
masse et à moindres coûts. Le tissu économique camerounais est fait à 80% des PME/PMI qui n’ont
pas assez de moyens pour s’industrialiser. Presque toutes aptes pour la stratégie de minimisation
des coûts afin d’aspirer à une quelconque compétitivité. Malheureusement, toutes les entreprises
gèrent différemment leurs coûts, et l’impôt est une charge considérable pour ces dernières. Elles
sont contraintes de les payer. Ceci aura donc pour effet d’augmenter leurs coûts de production des
produits finis ou les coûts d’achats des marchandises et/ou immobilisant. Or, les prix sont fixés par
rapport aux coûts, donc une entreprise qui mettra ses produits sur un marché à des prix bas aura
un avantage comparatif sur les autres entreprises concurrentes. Les dirigeants d’entreprises
réfléchissent donc à longueur de journée pour voir dans quelle mesure les pouvoirs publics peuvent
réduire les impôts à leur imposer. Dans cette logique, les dirigeants d’entreprises forestières du
Cameroun s’essayent avec des fiscalités autour d’une table pour discuter de la logique de réduction
des impôts. Mais pas d’issue favorable. La pression fiscale a fait disparaitre de nombreuses
entreprises, à l’instar d’une entreprise forestière de Mutenguene et nombreux autres à Douala. Les
entreprises outre le problème du financement sont confrontées à ce problème criard d’imposition
lorsque l’on sait qu’une fois créées, elles meurent généralement avant cinq ans d’existence. Si nous
prenons une fois de plus l’exemple des grandes entreprises forestières qui voient les chutes de bois
imposées, où les taxes sur le bois sont imposées sur la base de la valeur internationale (Free On
Bord) ; ou les taxes appelées UEFA sont calculées sur la base de l’hectare. Les entreprises
industrielles du secteur forestier fon un dépôt de caution bancaire de 500 000 000 de FCFA pour
garantir le payement des UEFA (taxes). Or, ces entreprises ont besoin de liquidités, pour l’entretien
des machines, du payement des employés, d’achat d’immobilisation. Mais, elles constatent un
manque à gagner relatif au blocage de leurs cautions (500 000 000 FCFA) qui restent en banque
sans produire d’intérêts, c’est un énorme préjudice que cause la fiscalité aux entreprises
camerounaises. A long, moyen et court terme, beaucoup d’entreprises fermeront à cause de la forte
pression fiscale. On notera d’énormes conséquences, notamment les pertes d’emploi entraînant
l’accroissement du chômage, la baisse du revenu national, la diminution du taux de PIB et le
ralentissement de la croissance économique. Au regard de toutes les illustrations, nous pouvons être
de commun accord avec Colin Clark que « les hauts taux tuent les totaux », donc « trop d’impôts tue
l’impôt ». Pour éviter donc cette distorsion, les entreprises font tout pour ne pas mourir, d’où l’entrée
en scène de la fraude fiscale.