Montrer comment l’agriculture est susceptible d’être un des piliers de l’industrie d’un pays en développement. Détails Écrit par Elie Chancelin Catégorie : Sujets corrigés de culture générale Montrer comment l’agriculture est susceptible d’être un des piliers de l’industrie d’un pays en développement. INTRODUCTION Les pays du Nord connaissent aujourd’hui une croissance sans cesse exponentielle grâce à l’agriculture qui, notons le, occupe une place de choix dans l’avancée économique. En effet, l’agriculture est, selon le dictionnaire de langue française, la culture du sol. L’industrialisation d’un pays est un processus visant à doter celui-ci d’une technique capable d’accroître la productivité. Elle est caractérisée par la création des sociétés industrielles où l’on note une concentration ouvrière sur le lieu de travail. Avant la révolution industrielle du XVIIIème siècle, l’agriculture était la principale source de revenu des pays européens. C’est ainsi que la Grande Bretagne fut appelée « grenier du monde ». C’est même pour cela qu’elle s’est industrialisée en premier suivi des autres pays d’Europe comme la France, l’Italie… La question que nous nous posons après ce constat est celle de savoir si les Pays en Voie de Développement (PVD) peuvent suivre cette voie ? Autrement dit, comment comprendre qu’un pays en voie de développement puisse exploiter son potentiel agricole afin d’industrialiser sa nation et partant, de devenir un pays riche au même titre que les pays du Nord et de l’Asie du sud-est ? Pour répondre à cette question très pertinente, il serait judicieux pour nous de montrer d’abord comment ont procédé les pays industrialisés d’aujourd’hui (I), ensuite nous montrerons les potentialités ou pré requis que doivent avoir les PVD pour effectivement réaliser cette initiative (II) et enfin, nous verrons que l’agriculture est le fer de lance de l’industrialisation des PVD (III). I- PROCESSUS D’INDUSTRIALISATION DES EUROPEENS L’Angleterre fut le premier pays au monde à s’industrialiser, ceci tient en plusieurs choses. La Grande Bretagne pratiquait au XVIIème siècle l’agriculture et le commerce. La majorité de ses produits était constituée de produits agricoles. Elle était le foyer du commerce mondial, elle importait, produisait beaucoup de produits agricoles et matières premières et exportait en majorité les produits manufacturés. L’agriculture lui a procuré d’énormes revenus et pour produire davantage, elle fabriquait des machines et créait des sociétés industrielles et des agro-industries. Jusqu’en 1846, l’agriculture demeurait l’activité principale de la Grande Bretagne. Ce qui lui valu son pesant d’or. Plusieurs pays européens ont suivi le pas de la Grande Bretagne notamment la France et l’Italie. La production agricole devient alors mécanisée et motorisée afin de produire en masse et en grande quantité. Suivie par le développement des textiles et habillement (1/3 du produit industriel) qui furent la seconde préoccupation française à l’ère de l’industrialisation et ¼ du produit industriel total. En claire, l’industrialisation des pays européens fut effective sous la houlette de l’agriculture. Cela se comprend déjà par tous ainsi, le gouvernement américain alloue chaque année une importante subvention aux sociétés agroindustrielles dans le but de permettre aux agriculteurs d’avoir les conditions favorables à leur épanouissement. Les Etats-Unis d’Amérique sont le premier producteur mondial des céréales et en exporte des tonnes chaque année. II- POTENTIALITES DES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT (PVD) POUVANT ASPIRER A UNE INDUSTRIALISATION Le PVD possèdent de très vastes surfaces cultivables Le climat (équatorial) est très favorable au développement de l’agriculture La main d’œuvre est abondante et moins coûteuse Existence de cultures d’exportation. Au Cameroun, dans la province du Littorale, les exportations de banane sont de l’ordre de 115 630 tonnes, soit 58% de la production nationale. L’huile de palme (54 470 tonnes et café robusta (27 000 tonne, premier producteur mondial). Culture vivrière diversifiée en progression : manioc (300 000 tonnes), banane plantain (42 000 tonnes), maïs (40 000 tonnes), macabo/taro (39 000 tonnes), patate douce (22 000 tonnes) et igname (15 000 tonnes) pour le littorale au Cameroun de 1998 à 1999 [1]. Cote d’Ivoire, premier producteur mondiale de cacao avant la crise ivoirienne. Exonération des produits de première nécessité (farine, sucre…) de TVA. Existence d’Internet, outil incontestable du commerce extérieur dans ce nouveau millénaire (commerce électronique, publicité par internet, création des sites institutionnels des pays). Fiscalité allégée concernant certains produits agricoles (ouverture des barrières douanières avec l’arrivée de la mondialisation). Au Cameroun, il existe des institutions telles que l’école polytechnique, les IUT, l’ENSAI où sont formés des techniciens du secteur industriel qui auront pour vocation d’industrialiser les entreprises existantes. Les PVD doivent bénéficier des aides auprès des organismes internationaux. Ainsi, l’Association of India’s Development (AID) est spécialisée dans l’aide aux pays les plus pauvres et a approuvé un crédit de 50 millions de dollars pour financer un programme de soutien de l’agriculture ivoirienne pour 11ans. III- AGRICULTURE COMME PILIER DE L’INDUSTRIALISATION DES PVD L’Afrique dans sa partie sub-saharienne exporte encore l’essentiel de ses produits agricoles sous forme brute, c'est-à-dire sans transformation (café, cacao, coton, bois…). L’agro-industrie, secteur auquel la tâche de transformation incombe, demeure dans la quasi-totalité des pays africains à l’état embryonnaire. Le paysage industriel de l’Afrique est donc pauvre. Ce qui accorde à la problématique de l’industrialisation du continent tout son intérêt. Quelles sont donc les actions qu’il faudrait mener pour que l’agriculture soit un des piliers de l’industrialisation dans les PVD ? Développer l’agro-industrie qui est encore embryonnaire dans les PVD Associer sérieusement le secteur privé dans le processus d’industrialisation (tous les programmes d’ajustement structurels administrés aux pays africains depuis les années 80 s’inspirent de cette philosophie). Utilisation du réseau internet dans le but de faire connaître les entreprises agroindustrielles existantes à travers le monde entier. L’Etat a le devoir de développer un environnement favorable à l’épanouissement de l’initiative privée (créer un environnement où les entraves à l’entreprenariat sont levées, créer un environnement où le concurrence entre acteurs soit saine, créer des agences de financement des projets de création d’entreprise…). L’Etat doit être catalyseur (il doit aider à dégager les domaines prioritaires et à y initier les actions : juguler la corruption et l’insécurité) Essayer par tous les moyens de mobiliser les investissements étrangers et de garantir leur sécurité (justice équitable, route, énergie…). Création de nombreux centres de formation à l’instar de l’Ecole Nationale des Sciences Agronomiques et Industrielle (ENSAI) à N’Gaoundéré (dans le nord Cameroun) et de la faculté des sciences agronomique (FASA) à Dschang. Les opérateurs économiques africains doivent quitter la périphérie du secteur industriel, pour investir dans les activités risquées mais plus créative de valeur ajoutée. L’initiative privée africaine, peut trouver une solution à son éternel problème de manque de capitaux dans les opérations de « joint-venture » qui ont pour avantage d’associer les investisseurs africains à des entreprises européennes, américaines ou asiatiques. Par ce biais, les investisseurs privés africains pourraient nouer les contrats fructueux avec leurs homologues étrangers à travers les cofinancements qui s’en dégagent. Ces cofinancements leur permettraient à terme, de maîtriser l’ « savoir-faire » technologique de leurs partenaires. L’accroissement de la productivité agricole est nécessaire à l’industrialisation : - Pour permettre une meilleure alimentation dans les pays où il n’y a pas excédent de main d’œuvre rurale - Pour dégager la population active susceptible de travailler dans le secteur industriel ; - Pour les devises que procure aux PVD l’exportation des produits agricoles ; - Pour fournir des matières premières aux agro-industries existantes. CONCLUSION Le processus d’industrialisation des pays européens ne fut pas toujours aisé. Il est d’abord passé par le développement de l’agriculture, ensuite le textile et le bâtiment. Mais, l’agriculture singulièrement fut l’un des principaux piliers de leur industrialisation. Toutefois, les PVD connaissent de nombreuses difficultés à sortir de la pauvreté ; or ils sont prédisposés à développer leur agriculture au même titre que les européens pour aspirer à une industrialisation qui est une source d’espoir pour des peuples démunis. Nous avons vu une pléthore d’actions que doivent appliquer les PVD pour aspirer à une industrialisation de ce nom. Nous sommes partis du rôle de l’Etat à celui de l’initiative privée en passant par les volontés individuelles des opérateurs économiques. L’Afrique est plongée dans un élan de libéralisme économique où la logique immuable veut que tous les pays agissent dans un même marché où ne sont plus prises en compte les frontières nationales. Le phénomène de mondialisation ne peut-il pas aussi entrainer l’industrialisation des pays en voie de développement Depuis quelques temps, les entreprises camerounaises se plaignent de la forte pression fiscale imposée par l’Etat. A votre avis, les entreprises devraient-elle payer les impôts ? Détails Écrit par Elie Chancelin Catégorie : Sujets corrigés de culture générale Depuis quelques temps, les entreprises camerounaises se plaignent de la forte pression fiscale imposée par l’Etat. A votre avis, les entreprises devraient-elle payer les impôts ? Répondez à cette question en justifiant votre réponse, si possible avec des exemples de votre choix tirés de la vie quotidienne. INTRODUCTION La notion d’impôt peut être définie comme un prélèvement obligatoire réalisé au profit de l’administration publique, il ne donne pas droit à une contre partie directe, mais à des services fournis gratuitement par l’Etat. Aussi, l’encyclopédie le définit aujourd’hui comme un mode recouvrement ordinaire des ressources publiques. La pression fiscale quant à elle est le fait que l’Etat exerce une « force » sur les contribuables afin de les pousser à payer des impôts au travers de la loi fiscale, faute de quoi, des sanctions iront à l’encontre des contribuables véreux. Depuis toujours, toutes les unités institutionnelles (ménages, entreprises privées, établissements de crédits…) ont payé les impôts et textes. Mais aujourd’hui, les entreprises camerounaises se plaignent de la forte pression fiscale imposée par l’Etat. Ceci suscite donc de multiples réactions qui poussent le public à se poser la question de savoir si les entreprises doivent payer les impôts ? Autrement dit, comment Colin Clark « conçoit que trop d’impôt tue l’impôt, les hauts taux écrasent les totaux ». Pour répondre à cette question, nous examinerons dans un premier temps l’importance de l’impôt et la nécessité pour les contribuables (exemple des entreprises) de le payer. Dans un second temps, nous lèverons l’équivoque liée à la forte pression fiscale. I- IMPORTANCE DES IMPOTS Comme dans tous les pays, l’Etat du Cameroun est garant de la sécurité, de la santé, l’éducation de sa survie, bref, du bien-être des populations sur le plan social, politique et économique. Pour cela, il lui faut d’énormes ressources financières. C’est la raison pour laquelle le trésor public (bras financier de l’Etat) collecte les recettes douanières, les textes découlant de l’épargne des ménages, des centres de cheque postaux et collecte les recettes fiscales en vue de permettre à l’Etat de construire des infrastructures routières, de construire les hôpitaux et structures sanitaires qui vont accueillir de nombreuses personnes dont l’état de santé est précaire. Pour garantir un avenir meilleur aux jeunes, l’Etat crée de nombreux établissements scolaires primaires, secondaires et supérieurs. L’Etat se doit aussi dans cette même optique de payer le personnel administratif, et les fonctionnaires dont la mission est de rendre aux populations des services non marchands. Dans l’objectif de mener à bien sa mission de régulateur de la vie nationale. L’Etat impose donc à tous les contribuables de payer les impôts.Par ailleurs, il existe six classifications des impôts à savoir : Le classement comptable : A l’intérieur de celle-ci, nous avons les impôts qui reviennent à l’Etat et à ses démembrements (impôt sur les Sociétés). Nous trouvons aussi les impôts qui vont aux collectivités locales décentralisées. Aussi avons-nous les impôts qui vont dans les chambres consulaires (chambre de commerce). La classification juridique permet de montrer qu’il existe l’impôt réel, qui est taxé sur la chose et l’impôt personnel taxé sur la personne. Les salariés payent des impôts du fait de la perception de leurs salaires IRPP : Impôts sur le Revenu des Personnes Physiques), de même que les employeurs payent les impôts du fait qu’ils emploient des personnes (crédit Foncier, Fond National de l’Emploi). La classification selon l’organisation des impôts : ici, il s’agit des impôts indirects (TVA). Dans ce cas, il est collecté au travers des opérateurs commerciaux et industriels taxables, un acheteur paye la TVA sur la marchandise qu’il achète à son fournisseur. Ce fournisseur collecte donc cette TVA qu’il reversera chaque quinze du mois suivant à l’Etat. Cet acheteur pourra donc prendre la marchandise en question à ses propres clients qui supportent en dernier ressort la Taxe sur la Valeur Ajouté (TVA). Au regard de ceci, on se rend compte que tout le monde paye les impôts donc contribue à la construction nationale. La classification économique est fiscale et professionnelle. Les autres terminologies sont constituées par les impôts proportionnels, les impôts spécifiques (DTVP), les impôts ad Valorem (TVA, droit d’essaie). Cette structure fiscale qui est mise sur pied par le code des impôts ou la loi fiscale a pour principal but d’augmenter les ressources financières de l’Etat. A titre d’illustration, en 2003, les entreprises du secteur forestier ont contribué en matière fiscale à hauteur de 40 milliards de FCFA via le dynamisme et le contrôle de nos inspecteurs d’impôt. Ces ressources utilisées à bob escient permettront aux Camerounais de bénéficier des services non marchands. Tout compte fait, les agents économiques ne doivent pas percevoir l’impôt comme une charge qui n’a pas de raison d’être. S’il est vrai qu’elles sont souvent l’objetr de tensions chez les salariés qui apyent par exemple la RAV (Redevance Audio Visuelle) même sans avoir un téléviseur ou chez les forestiers qui pour les mêmes activités payent la taxe d’abattage de droit commun, la taxe sur salaire au lieu de regrouper en une seule taxe facilement compréhensible, il n’en demeure pas moins vraie que cette pression fiscale a pour objet d’assurer le bien être du public. Cependant, on dénonce la mauvaise gestion gouvernementale quant à l’utilisation des recettes fiscales qui constituent plus de 50% de l’enveloppe budgétaire du Cameroun (plus de 800 milliards de FCFA). En effet, une ville comme Douala, pôle de développement de l’Afrique centrale à travers son importance dans le commerce sous-régional a un manque criard des routes dignes de ce nom. Un pont sur le Wouri délabré qui n’assure pas toujours la sécurité des transactions des marchandises des hommes d’affaires. Un pays comme le Cameroun où les enfants manquent des soins de santé parce qu’ils sont inaccessibles pour le bas peuple, un pays où les enseignants du secteur public et autres fonctionnaires font des grèves à répétition revendiquant les salaires non payés depuis des mois, un pays où l’insécurité bat son plein dans les points obscurs, un pays où les villes productives de produits agricoles (café, cacao), ne sont pas reliées par des véritables routes. Tout ceci amène les contribuables à se demander à quoi servent les impôts et taxes qu’ils payent chaque mois. Les entreprises singulièrement se demandent s’il faut en dernier ressort continuer à payer les impôts. II- PRESSION FISCALE COMME FREIN AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE La mondialisation en générale et la libéralisation économique en particulier représentent la base d’un nouvel élan dans le commerce mondial. En effet, toutes les frontières sont désormais ouvertes et il y a libre circulation de marchandises sauf certaines marchandises plus stratégiques faisant l’objet d’un protectionnisme. Outre mesure, d’après la loi du 10 août 1990, il y a liberté de commerce au Cameroun. Donc, tout individu peut exercer le commerce dans quelque domaines que ces soit, à condition qu’il respecte les conditions de l’art. On assiste donc à une multiplication sans cesse croissante des opérateurs économiques dans les secteurs porteurs du pays. Ceci entraîne donc une rude concurrence. Or, dans le grand village planétaire, seuls peuvent subsister à la concurrence les entreprises compétitives. Surtout les entreprises qui ont le pouvoir d’innover afin de produire en masse et à moindres coûts. Le tissu économique camerounais est fait à 80% des PME/PMI qui n’ont pas assez de moyens pour s’industrialiser. Presque toutes aptes pour la stratégie de minimisation des coûts afin d’aspirer à une quelconque compétitivité. Malheureusement, toutes les entreprises gèrent différemment leurs coûts, et l’impôt est une charge considérable pour ces dernières. Elles sont contraintes de les payer. Ceci aura donc pour effet d’augmenter leurs coûts de production des produits finis ou les coûts d’achats des marchandises et/ou immobilisant. Or, les prix sont fixés par rapport aux coûts, donc une entreprise qui mettra ses produits sur un marché à des prix bas aura un avantage comparatif sur les autres entreprises concurrentes. Les dirigeants d’entreprises réfléchissent donc à longueur de journée pour voir dans quelle mesure les pouvoirs publics peuvent réduire les impôts à leur imposer. Dans cette logique, les dirigeants d’entreprises forestières du Cameroun s’essayent avec des fiscalités autour d’une table pour discuter de la logique de réduction des impôts. Mais pas d’issue favorable. La pression fiscale a fait disparaitre de nombreuses entreprises, à l’instar d’une entreprise forestière de Mutenguene et nombreux autres à Douala. Les entreprises outre le problème du financement sont confrontées à ce problème criard d’imposition lorsque l’on sait qu’une fois créées, elles meurent généralement avant cinq ans d’existence. Si nous prenons une fois de plus l’exemple des grandes entreprises forestières qui voient les chutes de bois imposées, où les taxes sur le bois sont imposées sur la base de la valeur internationale (Free On Bord) ; ou les taxes appelées UEFA sont calculées sur la base de l’hectare. Les entreprises industrielles du secteur forestier fon un dépôt de caution bancaire de 500 000 000 de FCFA pour garantir le payement des UEFA (taxes). Or, ces entreprises ont besoin de liquidités, pour l’entretien des machines, du payement des employés, d’achat d’immobilisation. Mais, elles constatent un manque à gagner relatif au blocage de leurs cautions (500 000 000 FCFA) qui restent en banque sans produire d’intérêts, c’est un énorme préjudice que cause la fiscalité aux entreprises camerounaises. A long, moyen et court terme, beaucoup d’entreprises fermeront à cause de la forte pression fiscale. On notera d’énormes conséquences, notamment les pertes d’emploi entraînant l’accroissement du chômage, la baisse du revenu national, la diminution du taux de PIB et le ralentissement de la croissance économique. Au regard de toutes les illustrations, nous pouvons être de commun accord avec Colin Clark que « les hauts taux tuent les totaux », donc « trop d’impôts tue l’impôt ». Pour éviter donc cette distorsion, les entreprises font tout pour ne pas mourir, d’où l’entrée en scène de la fraude fiscale. La contrebande est un phénomène alarmant dans l’économie actuelle du Cameroun. Surtout lorsque l’on sait que ses auteurs mettent sur le marché des produits semblables aux originaux et à moindre prix. Or, ces grandes entreprises doivent s’adapter en travaillant étroitement avec les pouvoirs publics dans le but d’assainir le secteur en éloignant les contrebandiers. Ou du moins, si cette mission s’avère difficile. Les entreprises, pour s’en sortir contournement aussi la fiscalité. Le secteur informel est un secteur où l’on retrouve les activités non règlements, non contrôlées par l’Etat et donc non imposées. Or ce secteur fait un gros chiffre et est créateur de valeurs (rentabilité). Il regorge des petits et grands commerçants et de petits industriels (de fabrication locale) qui s’y cachent et tirent grandement profit de leur activité. C’est le cas des quincailleries ambulantes que nous rencontrons à longueur de journée avec les « pousse-pousse » dans nos villes du Cameroun. C’est aussi le cas des importateurs de bijoux et tissus venant du Nigéria, du Ghana. Ces commerçants ne payent pas les impôts, mais résolvent quand même le problème de chômage et de pauvreté qui mine la société. L’Etat cherche actuellement les voies et moyens pour formaliser les activités du secteur informel et de les contraindre à la fiscalité. Cette mesure assainira le secteur et ne pourront y entrer que les commerçants et industriels capables de supporter la pression fiscale. Or, on voit mal les petits commerçants intégrer cette logique d’action. C’est pour cela que nous disons que les entreprises du secteur informel ont leur raison d’être. Dans cette même logique, les entreprises menacées par la fiscalité doivent quotidiennement communiquer et faire comprendre à l’Etat les raisons d’une base non imposable d’un certain nombre d’activités afin que puissent vivre celles-ci pour longtemps. Tous les éléments cités ci-dessus n’ont pas vocation à attirer les investisseurs étrangers, dont le Cameroun a besoin pour résoudre le problème éternel de chômage, de transfert de technologies, de création d’entreprise et d’apports de capitaux. Les grandes entreprises industrielles et commerciales étrangères ont le soufi d’étendre un réseau important de filiales dans les pays en voie de développement pour répondre aux besoins des consommateurs nationaux. Mais une fiscalité, dont le but serait de décourager les investisseurs ne pourra pas les attirer dans le pays. Au regard de tout ce qui a été dit plus haut, dans le contexte actuel où les choses vont de mal en pire, ne pourront résister dans le secteur économique que les entreprises qui pourront résister à la pression fiscale, mais aussi celles qui passeront par une fraude fiscale. C’est ainsi que la majorité des dirigeants d’entreprises camerounaises corrompent les inspecteurs des impôts (et vice versa) lors des contrôles fiscaux. C’est logique qu’ils le fassent, car ils veulent minimiser les coûts et augmenter leur profit. En fin de compte, une fiscalité trop exagérée de la part de l’Etat conduira à des fraudes, une malhonnêteté économique. L’Etat reste et demeure perdant dans cette rude logique dans laquelle sont plongées les entreprises parce qu’il constate un manque à gagner relatif au nonpaiement des impôts. CONCLUSION En définitive, l’impôt joue un rôle pour le développement d’une nation comme le Cameroun, d’abord parce que les recettes qui en découlent sont utilisées à des fins publiques. Notamment dans la construction routière, la construction des hôpitaux, des écoles et la sécurité des camerounais. Tous ces fonctionnaires tirent leur salaire de ces recettes. Toutefois, une hausse des impôts est de nature à décourager les imposables surtouts lorsqu’on sait que l’on se trouve dans un monde où, pour la survivre, les entreprises doivent réduire leurs coûts de production et coûts d’achat dans leur globalité : or, les impôts font partir des charges qu’il faut minimiser. C’est ainsi que pour palier à ces difficultés, et pour éviter de mourir, les dirigeants des entreprises font recours à la mauvaise foi, à la fraude fiscale, à la corruption des inspecteurs d’impôts. Néanmoins, nous nous somme préoccupés des investisseurs qui aimeraient bien faire des affaires avec le Cameroun ; mais le contexte de pression fiscale les en empêche. Nous avons donc abouti sur raisonnement selon lequel l’Etat a intérêt à réduire les impôts aux unités institutionnelles afin de construire un monde favorable à l’épanouissement des investisseurs nationaux et internationaux. Cependant, si la situation demeure, les opérateurs économiques deviendront de plus en plus véreux et réfléchiront beaucoup plus vers le sens du faux parce qu’il faut faire des bénéfices. Une question en découle donc : est-ce que ces entreprises trouvent trouverons d’entrée en bourse est l’objectivité des Etats financiers, la bonne foi et l’honnêteté des dirigeants des entreprises ? Bref, l’Etat n’aura pas dans cette logique fabriqué des pièges ayant pour objet d’entraver leur entrée en bourse ? Quelle(s) appréciation(s) pouvez-vous faire sur la politique de privatisation en cours au Cameroun depuis la crise économique ? Détails Écrit par Elie Chancelin Catégorie : Sujets corrigés de culture générale Quelle(s) appréciation(s) pouvez-vous faire sur la politique de privatisation en cours au Cameroun depuis la crise économique ? Illustrez votre analyse avec des exemples concrets de votre choix. PLAN DETAILLE INTRODUCTION Depuis quelques temps, on parle dans le monde entier du phénomène de privatisation. Il est considéré comme le moyen immuable pour dynamiser une économie donnée. En effet, la privatisation est le fait pour un Etat de céder des entreprises publiques au secteur privé. De nombreux pays adoptent cette logique qui est une solution longtemps prônée par les institutions de Bretton Wood constitués de la Banque Mondiale et du FMI (Fonds Monétaire International) dans les années 80, et visant à rééquilibrer les économies des Etats africains au moyen des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS), dont les effets pervers furent remarquables. Aujourd’hui, le phénomène de mondialisation se développe en grande enjambées dans un contexte où les pays africains en général et le Cameroun en particulier ont pour souci majeur la réduction de la pauvreté. De ce pertinent constat, il découle une interrogation forte : quelle est l’importance de la privatisation pour un pays comme le Cameroun ? Nous verrons d’abord les effets positifs du phénomène (première partie) en les classant premièrement sur le plan économique, deuxièmement sur le plan politique. Nous tenterons ensuite de montrer ses effets néfastes. La troisième partie nous permettra de comprendre que la privatisation n’est pas mauvaise en soi, surtout lorsqu’elle est sagement menée. I- EFFETS POSITIFS DE LA PRIVATISATION A1- Sur le plan économique Afflux des capitaux La cession des entreprises publiques par l’Etat procure à celui-ci des capitaux considérables qui pourront lui permettre de résoudre les problèmes cruciaux du pays. 2- Ouverture vers l’extérieur (mondialisation) Au Cameroun, plus de 18 entreprises publiques sur 30 sont privatisées. Maintenant, elles sont cédées à des puissants groupes étrangers et principalement, les Français. Ces entreprises sont souvent cotées dans les grands marchés boursiers du monde (bourse de New York, bourse de Paris…). 3- Création d’un fonds routier C’est à partir du programme sectoriel de transport que le gouvernement camerounais a décidé d’une politique de privatisation de l’entretien routier. Privatisation de l’entretien routier. Privatisation qui a conduit à la création d’un fonds routier au Cameroun ayant permis de développer un tissu d’entreprises de travaux public qui n’existaient pas parmi les PME viables. 4- Revalorisation des compétences nationales D’après Jérôme Obi Eta Ministre de Transport en (2001), 80% des PME camerounaises ont gagné près de 230 marchés sur l’entretien routier. De plus, les appels d’offres, des projets d’entretiens routiers qui nécessitent, de gros moyens financiers et techniques sont soumissionnés par les entreprises étrangères à condition qu’elles soient associées aux entreprises camerounaises. Par exemple, le marché du bitume de la route N’Gaoundéré-Moundou distant de 250 km avait été attribué aux expatriés qui disposent de gros moyens financiers. Baisse de l’influence politique sur les activités des entreprises privées. B- Sur le plan politique Valorisation des compétences professionnelles. Les entreprises privatisées pour des besoins de rentabilité minimisent les coûts salariaux en recourant à un personnel national compétent et compétitif. C’est l’exemple de CAMRAIL qui recrute de nombreux jeunes professionnels. Recouvrement fiscal de l’Etat auprès des entreprises privatisées. Spécialisation de l’Etat dans les problèmes sociaux (éducation, santé, sécurité…) tout en laissant l’entreprise aux destinées su secteur privé. Réduction de corruption L’afflux des capitaux permet à l’Etat de régler ses dettes envers l’extérieur. II- EFFETS NEGATIFS DE LA PRIVATISATION Recherche exclusive de rentabilité sans tout à fait tenir compte de l’environnement. C’est par exemple le cas de HEVECAM dont les nouveaux repreneurs (expatriés) avaient promis de replanter 20 000 hectares d’hévéa chaque année pendant 10 ans pour lutter contre la déforestation. Mais, de 1996 à 2002, il n’y a que 3000 hectares qui ont été planté. Licenciements et augmentation du chômage (baisse du pouvoir d’achat Les opérateurs économiques nationaux sont le plus souvent marginalisés au profit des expatriés (INTELCAM) devenue CAMTEL, BICIC devenue BICEC) sous prétexte que les preneurs camerounais sont dépourvus de moyens financiers. Elimination des entreprises locales du même secteur compte tenu de la puissance financière des groupes étrangers. Coûts de restructuration élevés (l’Etat doit prendre en charge les structures de haut niveau chargées de concevoir et d’appliquer le plan de privatisation, régler les problèmes d’audit et déterminer les prix et les modalités de cessions). Domination des partenaires locaux (fournisseurs, clients, banquiers) Transfert de capitaux du Cameroun vers l’extérieur La privatisation du secteur de la santé, de l’éduction aura des effets néfastes. En effet, elle permettra d’augmenter le nombre de personnes qui n’ont pas facilement accès aux soins de santé et celui des analphabètes. Car, les services privés de santé et d’éducation coûtent très chers. III- PRIVATISATION MENEE SAGEMENT L’Etat ne doit privatiser les entreprises publiques qu’en cas de nécessité. Il ne doit pas le faire de façon anarchique. Il doit le faire pour répondre à des besoins spécifiques. L’Etat ne doit pas privatiser les entreprises des secteurs stratégiques notamment du secteur minier, hydroélectricité (eau et électricité), du moins privatiser la commercialisation et non l’exploitation. La population camerounaise a commencé à connaitre les problèmes de délestages depuis 2002 avec la privatisation de la SONEL devenue AES-SONEL. On se demande donc si la cession des entreprises stratégiques ne perturbe pas les paysages micro-économiques et macro-économiques d’une nation. Comme le veut la libéralisation des échanges, la privatisation est incontournable. Mais, INTELCAM qui était à l’époque une société de télécommunication camerounaise a été curieusement cédée (privatisée) à France TELECOM qui est une société publique française. Cela laisse donc voir aux yeux du monde l’intérêt que porte la France sur ses secteurs stratégiques. Le Cameroun a donc intérêt à faire de même en arrêtant le processus en cours qui consiste à liquider la CAMTEL et la SNEC. CONCLUSION L’analyse portant sur la privatisation a fait état de son importance. Nous avons montré que d’après les institutions de Bretton Wood, la privatisation est l’un des moyens qui permet de rééquilibrer une énorme donnée. Notamment, sur le plan économique et politique. Singulièrement, elle permet de dynamiser le personnel et rendre l’économie compétitive. Sur le plan politique, la privatisation permet de restreindre la mission de l’Etat à son rôle régalien en laissant ainsi au secteur privé son domaine de compétence. Cependant, nous avons noté des inconvénients de la privatisation. En fin de compte, nous avons compris avec l’exemple patent de AES SONEL et de France TELECOM que la privatisation des entreprises d’un secteur stratégique n’aura pour effet que de déstabiliser la nation toute entière, car les entreprises publiques qui ont pour but de satisfaire l’intérêt générale du public, sont revendues au privé qui ne recherche qu’à maximiser son profit. Le sous-emploi au Cameroun Détails Écrit par Elie Chancelin Catégorie : Sujets corrigés de culture générale Le sous-emploi au Cameroun Définitions Le sous emploi : le chômage Problème : le chômage au Cameroun Problématique - Quelles peuvent être les causes et les manifestations du sous-emploi au Cameroun ? - Quelles illustrations peut-on faire sur les causes et les conséquences du chômage au Cameroun ? Plan I- Les causes Sur le plan politique a. - La lenteur administrative dans la prise de décision pour la réalisation de projets - La signature de certains traités dans la réalisation de projets (les Chinois avec leur propre main-d’œuvre). Sur le plan économique a. - Faible épargne interne et son externalisation - Manque d’industries Sur le plan social a. - L’analphabétisme - Le manque d’infrastructures de formation - L’exode rural II- Les conséquences Aspect politique a. - Les grèves, les révoltes - Les guerres, les coups d’Etat - Les modifications ou changements des politiques économiques Aspect économique a. - Prolifération du secteur informel - Faible pouvoir d’achat Aspect social a. - La délinquance - Le banditisme Méthodologie de la culture générale aux concours Détails Écrit par Elie Chancelin Catégorie : Francais aux concours A- Lire et analyser le sujet La première démarche à respecter est évidemment de lire le sujet. Lire le sujet, c’est réfléchir sur le sens de chaque mot en les analysant dans le détail. Il est en effet fondamental avant d’initier toute démarche de réflexion, de définir les termes de façon à bien cibler la question ou la problématique à développer. Cette définition du sujet et du champ qu’il recouvre, se retrouvera le plus souvent dans la première partie de l’introduction. Définir le sujet, c’est automatiquement ouvrir des pistes de réflexion pour y répondre. La définition est une ouverture vers d’autres termes, et donc vers un enchaînement des idées qui constitueront le noyau de la problématique. Mais définir le sujet suppose de le lire attentivement, ce qui n’est généralement pas fait très consciemment. A bannir absolument : raccrocher le sujet, par un raccourci hasardeux, à une problématique voisine que l’on connaît bien, mais néanmoins différente. Chaque sujet est spécifique et différent des autres. Même si des éléments d’un sujet peuvent se retrouver dans le développement d’une autre dissertation il faut se garder de reproduire les mêmes plans. C’est certainement la règle la plus importante à respecter car toutes les autres découleront d’elle. Trop des copies ne répondent pas sujet. Y répondre c’est déjà se distinguer des autres et mettre le correcteur dans de bonnes dispositions. Par conséquent, lire le sujet c’est passer 5 minutes à réfléchir sans rien écrire, sans faire de renvoie instinctifs à une problématique connue. B- Les catégories de sujets rencontrés Grosso modo il en existe deux types 1- Le sujet question : c’est un sujet présenté sous la forme d’une question La première chose à faire est d’y répondre ! Là encore, il est important de ne pas faire d’extrapolation hasardeuse par rapport à ce que l’on croit avoir compris du sujet. Y répondre suppose donc de ne pas tourner autour du pot, ni de rester vague : c’est prendre position dans la première partie du développement. Pratiquement, tout peut être dit à condition d’avoir des arguments solides. Théoriquement, car l’originalité dans ces sujets souvent assez généralement banalisés et qui renvoie à des problématiques contemporaines n’est pas toujours la bienvenue dans ce type d’épreuve. Il faut tenter de rester assez consensuel et de restituer les débats existant autour d’un sujet. Par exemple, dans la dissertation « pensez-vous que la principale finalité de l’école soit la formation à l’emploi ? », si vous pensez que ce n’est pas du tout sa finalité alors ne le dites pas sans nuances, arrondissez les angles : restituez la problématique sur les missions de l’école, les arguments de ceux qui sont en faveur d’une grande professionnalisation de l’enseignement, puis exposez votre sentiment en l’argumentant. Le ton doit être mesuré, on ne sait jamais par qui on va être corrigé. Il ne s’agit pas bien sûr de rendre une copie fade, sans thèse argumentée (cf. infra), mais de ne pas non plus être trop manichéen. La mesure n’st pas la neutralité. Autre exemple de dissertation : « doit-on avoir peur des progrès scientifiques ? » On ne doit pas forcement avoir peur des progrès scientifiques, mais il faut au moins présenter les raisons qui poussent une grande partie de nos citoyens à avoir des inquiétudes. Il y a des thèmes qu’il faut nécessairement aborder car le correcteur s’attend à ce qu’ils le soient. Dans cette dissertation, ce sont au moins les questions d’éthique et de génétique. Enfin, si la première partie du développement répond à la question, la deuxième donne de la profondeur au sujet : qu’est-ce que la situation décrite entraîne comme conséquence ? Que peut-on faire pour y remédier, pour s’émanciper d’une dialectique ? 2- Le sujet affirmation : le sujet est une phrase Ces affirmations peuvent être de deux ordres : dans le premier cas de figure, elle peut être longue et ce sera très souvent le propos d’un auteur, ou même du jury (exemple : la guerre et la continuation de la politique par d’autres moyens ou encoure la démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres). Dans le deuxième cas, elle est généralement courte et fait souvent figurer deux termes principaux reliés par la conjonction de coordination "et" (ex : religion et politique, jeunesse et société, individualisme et solidarité…). Le sujet est à priori plus libre, la problématique moins guidée que lorsque le sujet est une question. Mais, il peut être légèrement plus difficile car la problématique doit être créée. Il est donc important de développer une thèse et de transformer le sujet en question potentielle. Exemple de sujet : « religion et politique » : religion et politique sont-elles liés, différentes ou solidaires ? Peut-on concilier deux tendances apparemment contradictoires ? Là encore, la première partie sera consacrée au développement de la thèse et la deuxième à son élargissement. Le II peut évidemment prendre un léger contre-pied pou nuance le propos (ex : dans le sujet 1, le II montre que toute solidarité n’est pas absente dans nos sociétés fortement individualistes) mais il ne faut surtout pas dire l’inverse de ce que l’on vient de dire dans le I. La nuance n’est pas systématiquement indispensable, tout dépend de la manière dont le plan est conçu. Elle apporte un bémol, elle montre que la réalité n’est jamais irréversible. Il n’est pas indispensable de toujours car au final, sa clarté peut être brouillée. A trop vouloir le lisser, aucune idée forte n’émane de la dissertation. Compréhension de la consigne Pour une compréhension de la consigne, sachez que : Expliquer c’est : - Donner le sens exact d’un jugement, en montrant sa cohésion, surtout si elle se présente sous forme de paradoxe ; - Distinguer les différents éléments d’un problème, en débrouiller toutes les implications ; - Faire connaître les causes, les effets, les moyens… NB : tournure équivalente à expliquer : interrogez-vous sur le sens de ce jugement. Dégagez en le sens de ce propos. Comment comprenez-vous cette affirmation ? Illustrez, justifiez, montrez que… ? Comment… ? Pourquoi… ? Commenter, c’est : - Expliquer d’abord, c'est-à-dire monter l’intérêt, le bien fondé, les conséquences d’une affirmation… ; - Souligner ensuite les réserves de la question ; - Elargir enfin le débat lorsqu’il est possible de dépasser ce qu’on commente, c'està-dire proposer une réflexion différente (cet avis personnel n’es cependant pas formellement exigé, il reste facultatif). NB : tournure équivalentes au verbe commenter : Quelle est la porte de cette affirmation ? Etudier/analysez cette réflexion. Approfondissez ces propos. Vous direz l’intérêt de cette affirmation. Apprécier, c’est : Donner son avis personnel sur le jugement d’un critique. NB : Tournure équivalente à apprécier : quelles réflexions vous suggère ce jugement ? Dans quelle mesure partagez-vous ce point de vue ? Vous vous demanderez si cette déclaration correspond à votre expérience de lecteur. Cette analyse vous parait-elle satisfaisante ? Discuter, c’est : - Analyser le pour et le contre, puis, prendre position, c'est-à-dire donner son avis personnel. C’est donc un cas particulier d’"apprécier". Expliquer la thèse du critique, puis, proposer la thèse contradictoire. NB : Tournure équivalente à discutez : dites ce que vous pensez de…. Qu’en pensez-vous ? Comparer, c’est : Montrer les points communs et surtout les différences entre deux concepts. Il n’est pas exclu, ni formellement demandé de prendre parti en justifiant ses préférences. NB : Tournure équivalentes : demandez-vous ce qui distingue les deux concepts ou notion, ou expression. Indiquer ses références, c’est : - Procéder d’abord à la comparaison Puis proposer une justification de son choix, même si cela n’est pas explicitement demande. Remarques : Prenez le temps qu’il faut pour bien comprendre le sujet, aussi bien le jugement que la consigne imposée ; toute erreur d’analyse, tout contresens, vous serait fatal. IA- LE PLAN NECESSITE DES DEUX PARTIES Le plan recommandé est un plan en deux parties : - la première partie correspond au développement de la thèse, l’explication. - La deuxième constitue la nuance et/ou la conséquence de la thèse développée, puis l’ouverture (piste de réflexion, solution, éventualité). Les véritables « guerres de religion » entre plan en deux parties ou plan en trois parties n’ont ici pas lieu d’exister. Ces deux parties de plans peuvent se justifier dans les épreuves différentes. Une troisième partie correspondant à une synthèse a plus sa place dans une dissertation d’histoire ou de philosophie. Dans une épreuve de culture générale, le plan en deux parties est adapté. La meilleure raison, en est que c’est le plan type auquel les correcteurs sont habitués. C’est en outre une construction qui force à la concision et au regroupement des idées. Le II B remplace souvent la partie synthèse développée dans les plans thèse/antithèse/synthèse. B- LE PLAN DOIT ETRE DYNAMIQUE Rappelons qu’il faut absolument bannir les sujets binaires où la première partie est consacrée au développement d’une thèse que la seconde partie s’ingéniera à contredire méthodiquement. C’est ce que l’on appelle les sujets « oui/non) qui n’apportent rien dans la mesure où l’objectif de cet exercice est de faire avancer la discussion et de l’inscrire dans une perspective. Le développement doit au contraire être dynamique et faire avancer la réflexion. C’est le rôle de la deuxième partie qui examine les implications de la thèse développée qui peut tenter de la nuancer, et qui recherche enfin des voies d’amélioration, des évolutions souhaitables à la problématique décrite. Ainsi, la dynamique du sujet tient au fait que non seulement l’on répond au sujet (sujet-question) ou que l’on développe la thèse (sujet – affirmation), mais que l’on va également au-delà en faisant avancer le débat : nuance, conséquences, évolution… autant d’éléments qui permettent d’inscrire le sujet dans une perspective plus large sans bien sûr s’en écarter. Enfin, les deux parties de la dissertation vont idéalement contenir deux sous parties symétriques : I-A, I-B, II-A et II-B. C- FAIRE LE PLAN Le plan doit être réalité et détaillé entièrement au brouillon. Il ne s’agit pas de jeter vos idées principales sur le papier et de se lancer dans la rédaction sans construire préalablement plus difficile à réaliser que la rédaction. Un plan réussi, c’est 50% du devoir réalisé. L’idéal est donc d’abord de lister ses ides en les écrivant en vrac sans les ordonner. Ce n’est qu’une fois cette étape réalisée que l’on pourra commencer à les structurer au travers d’un plan. Cet exercice s’apparente quelque peu à un puzzle : les morceaux sont dispersés et il convient de les assembler dans le bon ordre en trouvant des liens logiques entre eux, et en les inscrivant dans une trame qui les englobe. Le plan ne doit pas être réalisé trop rapidement pour éviter d’oublier des pans importants du sujet. Il est important de réaliser un plan détaillé qui aille au mois jusqu’au paragraphe (ex : IA1, IA2) voire plus (ex : Ie1 du IA peut contenir deux ou trois idées, cf. dissertations corrigées qui suivent). Il est important de n’avoir qu’une idée principale par paragraphe et un exemple maximum par idée. Cela veut dire en clair qu’il n’est pas recommandé d’utiliser systématiquement un exemple pour illustrer ce que vous dites. Si vous n’êtes pas pressé par le temps, il est bon d’écrire son introduction au brouillon afin d’éviter le syndrome des feuilles d’examen déchirées au bout de dix minutes parce que l’introduction n’est pas réussite. En revanche, il n’est pas conseillé d’écrire la conclusion au brouillon. Vous n’en aurez pas tout d’abord souvent pas le temps tandis que la rédaction du développement fait souvent jaillir des idées oubliées lors de l’élaboration du plan et qui pourront être abordées dans la deuxième partie de la conclusion (cf. infra). II- L’INTRODUCTION C’est souvent la partie de la dissertation qui est la plus appréhendée car il faut bien commencer par dire quelque chose. Il s’agit d’éviter absolument que ce « quelque chose » corresponde à un recueil de généralité sans véritable liens ni cohérence d’ensembles, déconnecté du sujet, et donc de ce que l’on va dire dans le développement. En effet, l’introduction prépare le développement, elle onnonce ce que seront les grandes lignes de la dissertation.Introduire, c’est littéralement faire entrer dans quelque chose, c’est une entrée. Elle doit donc être courte et ciblée. Elle se compose en général de trois parties. - La première partie (un paragraphe) définit les termes du sujet : à quoi le sujet renvoie-t-il ? Le deuxième (une ou deux paragraphes) aborde brièvement la problématique qui sera développée. Il convient d’éviter la multiplication des questions pour annoncer la problématique qui doit au contraire être proposée clairement en quelques lignes. Ne pas aborder tous les points qui seront développer par la suite, mais seulement les idées principales ; La troisième partie (deux phrases) est l’annonce du plan qui énonce les quatre sous parties : I-A, I-B, II-A et II-B. elle doit être décalée par rapport aux deux premières parties de l’introduction par un saut d’une ligne (sautez une ligne). A bannir absolument : annoncer le plan en utilisant la troisième personne du pluriel (nous allons voir dans une première partie…puis dans la deuxième…). Dans un souci de clarté, et au risque de paraître redondant, la première phrase de votre développement peut prendre en quasi intégralité la première partie de la première phrase d’annonce du plan. Mieux vaut guider le correcteur dès le départ afin qu’il ait des repères. III- LE DEVELOPPEMENT A- La forme Il est important d’avoir : - Deux parties, deux sous-parties Un ou deux paragraphes par idée (ex : I-A-1, I-A-2, I-A-3 = trois idées / 1-A-1-a, I-A-1-b = 2 paragraphes) ; toutefois, une idée peut ne contenir aucun paragraphe si l’inspiration manque pour la développer. Un retrait entre chaque paragraphe pour monter au correcteur que l’on glisse vers une autre idée ; Un saut de ligne entre les sous-parties (A et B), et deux lignes entre les deux grandes parties de la dissertation (I et II) ; Trois transitions entre IA et AB, IB et IIA, IIA et IIB. La transition résume la thèse développée et annonce celle qui va suivre. Cf. dissertation infra ; Des mots de liaison qui servent de transition à l’intérieur d’une partie et d’une sous-partie (ainsi, aussi, donc, en outre, par ailleurs, de plus, de même, par conséquent, d’une part, d’autre part, en somme…). B- Le fond Il ne faut jamais perdre de vue la question posée et la problématique suivie, ne pas s’en écarter en faisant des disgressions trop longues. Votre idée, lorsqu’elle est longue, doit toujours être raccrochée au sujet par une phrase qui conclue (ce que je viens de vous dire montre bien que…). L’exemple : il en existe deux types : les exemples littéraires ou philosophiques (références et/ou citation), ou les exemples factuels (actualité, évènement connu…). L’exemple sert à illustrer. Un paragraphe commence donc rarement par un exemple. Ce derniers se placent naturellement pendant ou juste après le développement d’une idée, pour renforcer ce que l’on dit, pour donner plus de poids à ce que l’on avance. Exception : le débat de l’introduction peut démarrer par une citation. Il ne faut pas céder à la dictature de la citation. Cette dernière n’est pas obligatoire, et une copie peut tout à fait obtenir la moyenne sans citation. Elle apporte néanmoins un plus incontestable lorsqu’elle est bien placée, et permettra éventuellement de distinguer les bonnes copies des très bonnes. Enfin, elle atteste souvent d’un bon niveau de culture générale, et nous comptons bien vous en servir dans les dissertations qui suivent. Faitesen bon usage. Les deux types d’exemples sont indispensables. Il est en effet bon de mêler les deux types dans une copie, mais attention à ne pas inonder le propos développé d’exemples. Si l’on possède plusieurs références pour illustrer, il est important de n’en mettre qu’une afin de ne pas surcharger la copie et de ne pas étaler sa culture de manière arrogante. C’est avant tout une épreuve de réflexion personnelle même si elle doit obéir à certaines règles. Ce n’est donc pas un concours de connaissances, et vous ne serez pas jugé en fonction du poids de connaissances apportées. Votre principal souci doit être de présenter un développement clair et cohérent, illustré sobrement et justement par des illustrations appropriées. La référence est l’accessoire, elle n’est pas le principal. IV- LA CONCLUSION Elle doit se composer de deux parties : La première résume le développement. Il est important de ne pas dire autre chose que ce qui a été dit dans la dissertation et de ne pas introduire d’idées nouvelles. Il faut synthétiser fidèlement les idées développées préalablement, en 10 ou 12 lignes maximum. La seconde partie est une ouverture qui permet de développer une idée, en rapport avec le sujet, mais que l’on a pu aborder dans le corps de la dissertation, ou que le plan choisi ne permettait pas d’intégrer. Cette ouverture donne de la perspective et de la hauteur au développement, renvoie à une problématique voisine, pose de nouvelles questions… Elle autorise un certain détachement par rapport au sujet. V- LA GESTION DU TEMPS L’épreuve dure 4 heures. Le temps indiqué ci-dessous ont évidemment indicatifs, ils donnent des ordres de grandeur, qu’il n’est pas toujours possible de respecter à la lettre. Lecture du sujet : 5mn Jeter les idées sur le papier : 20mn Faire un plan : 30mn Introduction au brouillon : 10mn Rédaction : 2h30mn Conclusion : 15mn Relecture : 10mn Dans la mesure du possible, le temps de relecture ne doit pas être sacrifié. Il permet de corriger les fautes d’orthographes souvent négligées au profit du raisonnement, de vérifier la cohérence d’ensemble de certains paragraphes, ou encore de s’assurer qu’aucun mot n’a été oublié. Si une bonne relecture peut rarement faire gagner des points, elle peut, dans tous les cas, vous éviter d’en perdre. 3 commentaires Méthodologie de la dissertation économique aux concours Détails Écrit par Elie Chancelin Catégorie : Francais aux concours A- Remarques générales La dissertation économique comme la dissertation française est un art qui obéit à une démarche séquencée. Les candidats n’ont pas souvent conscience que la forme et le fond vont toujours de pair. Sur le plan de la forme, deux observations méritent bien d’être relevées : Les candidats commettent de nombreuses fautes d’orthographe, de grammaire et de style Les candidats sont confrontés à un problème de structure du devoir, l’inexistence d’une problématique clairement exposée qui conduit à une non maîtrise de la structurai ou du plan du devoir. La dissertation est une démonstration composée d’une introduction, d’un développement et d’une conclusion. B1- Rédaction L’introduction L’introduction joue un grand rôle dans le devoir car elle donne au correcteur les premières impressions du candidat. C’est dès les premiers paragraphes que l’on se rend compte si la question posée a été comprise ou pas. La structure d’ensemble d’une bonne introduction est la suivante : explication et intérêt du sujet (1), délimitation spatiotemporelle (2), problématique (3) et annonce du plan (4). a. a)Explication et intérêt du sujet Le candidat doit exposer le sujet et l’expliquer sans toutefois définir longuement les termes de l’énoncé. La quasi-totalité des sujets soulèvent une problématique qui a un lien direct avec l’actualité. Donc, le candidat doit établir une relation entre le passé récent ou ancien et le présent. a. b)Délimitation spatio-temporelle Le candidat doit délimiter un champ d’étude dont il faut préciser dès l’introduction les frontières. Par exemple, se demander que le sujet cadre avec quelle époque et où se situe-t-on (espace). a. c)Problématique C’est la partie la plus importante et la plus délicate de l’introduction. La problématique est le fil conducteur du devoir. Trouver une problématique, c’est transformer le sujet en un problème : il s’agit de montrer si le sujet proposé pose un problème, suscite un débat. La question clé à se poser ici est quel est le problème que je dois résoudre ?Tant qu’une réponse claire n’a pas encore été trouvée, inutile d’aller de l’avant. d)Annonce du plan a. Le plan doit mettre en lumière ce qu’il y a de plus intéressant dans le problème posé. L’annonce du plan doit permettre au lecteur de comprendre comment le mystère du sujet sera découvert. Toutefois, le développement doit lui permettre de compléter son information. 2- Le développement Sa structure est la suivante : Partie 1 - Introduction partielle - Paragraphe A - Paragraphe B Partie 2 (idem) Les différentes parties doivent être reliées entre elles par des transitions ; leur fonction est avant tout de relancer l’intérêt du lecteur en lui suggérant que ce qu’il vient de lire dans la partie précédente doit être nuancé dans la partie suivante. La transition est un élément d’articulation d’idées. Un sujet bien développé doit faire en fin l’objet d’une conclusion. 3- La conclusion Elle comprend deux parties: - Dans la première partie, le candidat synthétise les idées des principales parties du devoir et signifie la réponse sous-jacentes apportée dans le développement ; - Dans la deuxième partie, il élargit le débat, c'est-à-dire ouvre d’autres pistes de réflexion vers les sujets plus généraux ou avenir ; Si l’introduction est convergente, c'est-à-dire permet de centrer le sujet, la conclusion doit permettre d’élargir la réflexion vers d’autres problèmes. C- Comment s’auto-évaluer Chaque candidat qui prépare le concours d’entrée à l’ESSEC doit pouvoir s’autoévaluer après avoir acquis ces connaissances, et s’être exercé. Il doit savoir les éléments sur lesquels il devra particulièrement faire attention afin de ne pas déplaire au correcteur. 1- Comment êtes-vous jugés ? Généralement, les commissions de correction mettent sur pied une grille d’évaluation qui donne des critères objectifs à partir desquels le candidat est jugé. a. a)Ce qui est important - a. Une bonne compréhension du sujet et la présence d’un axe de réflexion conforme à l’intitulé Une lecture, une interprétation et une utilisation correcte des sujets ; - Un plan clair, logique, comprenant une introduction, deux ou trois parties équilibrées et organisées, une correction (fautes grammaticales et d’orthographes) et une conclusion ; - Une argumentation solide, car le candidat ne doit pas seulement se contenter de décrire, mais doit analyser les faits. b)Ce qui est pénalisé - L’absence de plan : en revanche, les plans les plus simples, s’ils sont cohérents, sont acceptés. - La paraphrase des textes - Le style « y a qu’à dire que… » - Les jugements à l’emporte pièce. a. c)Ce qui est valorisé - Une problématique bien élaborée et nuancée - Des transitions partielles - Une rédaction claire, voire élégante - Apports de connaissances personnelles, d’exemples pertinents - Introduction des références théoriques dans le cadre d’une argumentation. 2- Une grille de notation type Le candidat recherchant une bonne note doit être conscient des qualités requises et c’est en s’auto-évaluant clairement qu’il peut utiliser au mieux un ouvrage de corrigés. Un candidat gagnera beaucoup en connaissant ses forces et ses faiblisses, à s’appliquer les critères de notation proposés par un pédagogue expérimenté. En effet, les corrigés ne doivent surtout pas dispenser le candidat de rechercher ses propres réponses et ses propres dissertations, le modèle n’étant là que pour lui fournir les repères nécessaires pour progresser et évaluer ses propres performances. Pour favoriser l’auto-évaluation, il est bon de disposer d’un barème détaillé. Nous proposons comme exemple typique celui de Bernard Poirine, publié dans Document pour l’enseignement économique et social, pages 62 et 63. Ce barème a le mérite de séparer le fond de la forme en identifiant les paramètres clés d’une dissertation réussie. Malgré son caractère mécaniste, ce mode de notation permet de faciliter l’auto-évaluation, clé d’un réel progrès. a. a)Le fond Abréviations : N = Nul ; M = Médiocre ; P = Passable ; B = Bien et TB = Très bien. Compréhension Aptitude à lire, à comprendre et à expliquer les sujets. N=0 M=1 P=2 B=3 TB = 4 Précision Précision du vocabulaire et de connaissances de base : rigueur des raisonnements, souci de prouver par des exemples précis et de bannir les préjugés, les idées vagues ou trop générales. N=0 M=1 P=2 B=3 TB = 4 Apports Apports personnel : - Connaissances personnelles nombreuses et précises - Réflexion personnelle à propos du sujet. N=0 M=1 P=2 B=3 TB = 4 b)La forme a. Organisation - Aptitude à présenter les idées selon un ordre logique apparent Pas de plans ou plan non suivi 0 Plan non apparent ou peu logique ou mal suivi 1 - Introduction, conclusions et parties séparées Plan clair et apparent 4 2 ou 3 Plan logique ou astucieux Qualité d’exposition - Syntaxe Très nombreuses fautes rendant le devoir incohérent 0 - Grammaire 1 - Orthographe Fautes nombreuses ou style très confus d’où lecture difficile Style Style maladroit ou imprécis 3 Transitions Style assez claire et précis 4 - 2 Style bon ou excellent, lecture agréable NB : De préférence, faites corriger votre devoir par une tierce personne. Donnez lui la grille de notation pour qu’il vous attribue une note ; car si c’est vous qui le faites, vous risquerez d’être moins rigoureux et indulgent à votre égard. Méthodologie de la dissertation économique aux concours Détails Écrit par Elie Chancelin Catégorie : Francais aux concours A- Remarques générales La dissertation économique comme la dissertation française est un art qui obéit à une démarche séquencée. Les candidats n’ont pas souvent conscience que la forme et le fond vont toujours de pair. Sur le plan de la forme, deux observations méritent bien d’être relevées : Les candidats commettent de nombreuses fautes d’orthographe, de grammaire et de style Les candidats sont confrontés à un problème de structure du devoir, l’inexistence d’une problématique clairement exposée qui conduit à une non maîtrise de la structurai ou du plan du devoir. La dissertation est une démonstration composée d’une introduction, d’un développement et d’une conclusion. B1- Rédaction L’introduction L’introduction joue un grand rôle dans le devoir car elle donne au correcteur les premières impressions du candidat. C’est dès les premiers paragraphes que l’on se rend compte si la question posée a été comprise ou pas. La structure d’ensemble d’une bonne introduction est la suivante : explication et intérêt du sujet (1), délimitation spatiotemporelle (2), problématique (3) et annonce du plan (4). a. a)Explication et intérêt du sujet Le candidat doit exposer le sujet et l’expliquer sans toutefois définir longuement les termes de l’énoncé. La quasi-totalité des sujets soulèvent une problématique qui a un lien direct avec l’actualité. Donc, le candidat doit établir une relation entre le passé récent ou ancien et le présent. a. b)Délimitation spatio-temporelle Le candidat doit délimiter un champ d’étude dont il faut préciser dès l’introduction les frontières. Par exemple, se demander que le sujet cadre avec quelle époque et où se situe-t-on (espace). a. c)Problématique C’est la partie la plus importante et la plus délicate de l’introduction. La problématique est le fil conducteur du devoir. Trouver une problématique, c’est transformer le sujet en un problème : il s’agit de montrer si le sujet proposé pose un problème, suscite un débat. La question clé à se poser ici est quel est le problème que je dois résoudre ?Tant qu’une réponse claire n’a pas encore été trouvée, inutile d’aller de l’avant. a. d)Annonce du plan Le plan doit mettre en lumière ce qu’il y a de plus intéressant dans le problème posé. L’annonce du plan doit permettre au lecteur de comprendre comment le mystère du sujet sera découvert. Toutefois, le développement doit lui permettre de compléter son information. 2- Le développement Sa structure est la suivante : Partie 1 - Introduction partielle - Paragraphe A - Paragraphe B Partie 2 (idem) Les différentes parties doivent être reliées entre elles par des transitions ; leur fonction est avant tout de relancer l’intérêt du lecteur en lui suggérant que ce qu’il vient de lire dans la partie précédente doit être nuancé dans la partie suivante. La transition est un élément d’articulation d’idées. Un sujet bien développé doit faire en fin l’objet d’une conclusion. 3- La conclusion Elle comprend deux parties: - Dans la première partie, le candidat synthétise les idées des principales parties du devoir et signifie la réponse sous-jacentes apportée dans le développement ; - Dans la deuxième partie, il élargit le débat, c'est-à-dire ouvre d’autres pistes de réflexion vers les sujets plus généraux ou avenir ; Si l’introduction est convergente, c'est-à-dire permet de centrer le sujet, la conclusion doit permettre d’élargir la réflexion vers d’autres problèmes. C- Comment s’auto-évaluer Chaque candidat qui prépare le concours d’entrée à l’ESSEC doit pouvoir s’autoévaluer après avoir acquis ces connaissances, et s’être exercé. Il doit savoir les éléments sur lesquels il devra particulièrement faire attention afin de ne pas déplaire au correcteur. 1- Comment êtes-vous jugés ? Généralement, les commissions de correction mettent sur pied une grille d’évaluation qui donne des critères objectifs à partir desquels le candidat est jugé. a. a)Ce qui est important - Une bonne compréhension du sujet et la présence d’un axe de réflexion conforme à l’intitulé Une lecture, une interprétation et une utilisation correcte des sujets ; - Un plan clair, logique, comprenant une introduction, deux ou trois parties équilibrées et organisées, une correction (fautes grammaticales et d’orthographes) et une conclusion ; - Une argumentation solide, car le candidat ne doit pas seulement se contenter de décrire, mais doit analyser les faits. b)Ce qui est pénalisé a. - L’absence de plan : en revanche, les plans les plus simples, s’ils sont cohérents, sont acceptés. - La paraphrase des textes - Le style « y a qu’à dire que… » - Les jugements à l’emporte pièce. a. c)Ce qui est valorisé - Une problématique bien élaborée et nuancée - Des transitions partielles - Une rédaction claire, voire élégante - Apports de connaissances personnelles, d’exemples pertinents - Introduction des références théoriques dans le cadre d’une argumentation. 2- Une grille de notation type Le candidat recherchant une bonne note doit être conscient des qualités requises et c’est en s’auto-évaluant clairement qu’il peut utiliser au mieux un ouvrage de corrigés. Un candidat gagnera beaucoup en connaissant ses forces et ses faiblisses, à s’appliquer les critères de notation proposés par un pédagogue expérimenté. En effet, les corrigés ne doivent surtout pas dispenser le candidat de rechercher ses propres réponses et ses propres dissertations, le modèle n’étant là que pour lui fournir les repères nécessaires pour progresser et évaluer ses propres performances. Pour favoriser l’auto-évaluation, il est bon de disposer d’un barème détaillé. Nous proposons comme exemple typique celui de Bernard Poirine, publié dans Document pour l’enseignement économique et social, pages 62 et 63. Ce barème a le mérite de séparer le fond de la forme en identifiant les paramètres clés d’une dissertation réussie. Malgré son caractère mécaniste, ce mode de notation permet de faciliter l’auto-évaluation, clé d’un réel progrès. a)Le fond a. Abréviations : N = Nul ; M = Médiocre ; P = Passable ; B = Bien et TB = Très bien. Compréhension Aptitude à lire, à comprendre et à expliquer les sujets. N=0 M=1 P=2 B=3 TB = 4 Précision Précision du vocabulaire et de connaissances de base : rigueur des raisonnements, souci de prouver par des exemples précis et de bannir les préjugés, les idées vagues ou trop générales. N=0 M=1 P=2 B=3 TB = 4 Apports Apports personnel : - Connaissances personnelles nombreuses et précises - Réflexion personnelle à propos du sujet. N=0 M=1 P=2 B=3 TB = 4 b)La forme a. Organisation - Aptitude à présenter les idées selon un ordre logique apparent Pas de plans ou plan non suivi 0 Plan non apparent ou peu logique ou mal suivi 1 - Introduction, conclusions et parties séparées Plan clair et apparent 4 2 ou 3 Plan logique ou astucieux Qualité d’exposition - Syntaxe Très nombreuses fautes rendant le devoir incohérent 0 - Grammaire 1 - Orthographe Fautes nombreuses ou style très confus d’où lecture difficile Style Style maladroit ou imprécis 3 Transitions Style assez claire et précis 4 - 2 Style bon ou excellent, lecture agréable NB : De préférence, faites corriger votre devoir par une tierce personne. Donnez lui la grille de notation pour qu’il vous attribue une note ; car si c’est vous qui le faites, vous risquerez d’être moins rigoureux et indulgent à votre égard. Total sur 20 points. SUJET : Selon vous l’approche genre est-elle prise en compte dans les politiques publiques ? I. Compréhension du sujet a) Le sujet se présente sous la forme d’une interrogation et pose la problématique de l’intégration de la femme dans la gestion des affaires publiques au Cameroun dans la mesure où la question de la parité s’adresse plus à la femme qu’à l’homme. b) Le sujet est manifestement d’une grande actualité tant sur le plan national que sur le plan international, car le concept de parité renvoie à la prise en compte de l’approche genre dans la gestion des affaires publiques au Cameroun. c) Il est question de la nécessité de promouvoir une certaine égalité entre la femme et l’homme dans la gestion de la chose publique. II. Clarification des concepts a) L’approche genre : le « genre » ou « l’approche de genre » est souvent mal compris. Issu de l’anglais « Gender », le genre est un concept sociologue désignant les « rapports sociaux de sexe », et de façon concrète, l’analyse des statuts, rôles sociaux, relations entre les hommes et les femmes. Appliqué aux politiques publiques, le genre a pour objectif de promouvoir l’égalité des hommes et des femmes en prenant en compte les différences et la hiérarchisation socialement construite. On parle aussi « d’approche intégrée de l’égalité ». b) Prise en compte : prendre en considération ; accorder de l’importance, etc. c) Les politiques publiques (ou stratégie publique) se définissent comme un ensemble d’actions coordonnées, mises en œuvre avec pour objectif d’obtenir une modification ou une évolution d’une situation donnée. Elles sont une stratégie conduite par les institutions et administrations publiques avec un ensemble de moyens (humains, financiers et matériels) pour agir sur une situation structurelle ou conjoncturelle déterminée (infrastructure, santé, famille, logement, emploi, formation professionnelle, recherche, fonction publique, crise, déficit), afin d’atteindre un ensemble d’objectifs préalablement fixés (égalité, justice, santé publique, bien-être social, résorption de la crise, du déficit budgétaire) et dont l’évaluation est faite sur la base de la qualité et de l’opportunité de l’intervention publique. III. Consigne de l’écriture : kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm Exposer la nécessité de l’approche genre dans la gestion des affaires publiques au vue de la situation actuelle. Enumérer et faire l’évaluation de la situation actuelle Présenter des propositions personnelles du candidat. IV. Problématique : A qui profite la participation des femmes à la gouvernance et à la décentralisation ? Quelle est la valeur ajoutée potentielle de la participation des femmes à la gestion des affaires publiques ? A partir du moment où les femmes disposent de la plénitude se leur citoyenneté (droit de vote, droit d’éligibilité) et constituent souvent la majorité de l’électorat, qu’est-ce qui empêche leur accès massif aux instances de gouvernance? le problème n’est-il pas en elles-mêmes ? La parité ne conduit-elle pas alors à l’iniquité ? Y a-t-il nécessité de prendre en compte la parité au niveau des genres dans la gestion des affaires publiques au Cameroun ? L’approche genre pose-t-elle un problème crucial dans la gestion des affaires publiques au Cameroun ? L’approche genre dans la gestion des affaires publiques au Cameroun est-elle une nécessité ? Au Cameroun l’approche genre n’est-elle pas une priorité pour la conduite des affaires de l’Etat ? A-t-on l’obligation de se soucier de l’égalité des genres dans la conduite des affaires de l’Etat ? V. Plan possible La consigne d’écriture prescrit nécessairement un plan à deux ou trois parties. Premier plan possible Introduction La compréhension du sujet La définition des concepts La reformulation du sujet La problématique L’annonce du plan I. L’approche genre : un atout, une nécessité dans la bonne marche des politiques publiques au Cameroun kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm Ici, le candidat devra montrer l’effectivité de la prise en compte de la parité dans la bonne marche de l’Etat en mettant en évidence l’intérêt d’une participation équitable des femmes aux pouvoirs de décision et l’association des femmes à la gouvernance, car il serait illogique d’écarter la frange majoritaire de la population de l’effort national et local de développement. II. Les insuffisances, les limites et les dangers dans la parité Le candidat devra s’appesantir sur le fait que la bataille pour l’égalité entre l’homme et la femme dans la gestion des affaires publiques serait loin d’être gagnée à cause de la discrimination de tout ordre qui est une véritable limite sociale révélant les droits non-acquis ou bafoués de la femme et liée même à l’essence de la femme. Par ailleurs, il mettra l’accent aux conditions de la femme qui est touchée par plusieurs maux, notamment l’analphabétisme, les préjugés, la pauvreté, le manque de représentativité à de hauts postes de responsabilité qui sont un frein à la promotion de cette dernière. III. Les propositions du candidat Le candidat devra dont donner son opinion et apporter, au besoin, une contribution en vue des améliorations pour une meilleure implication des femmes dans la gestion des affaires publiques au Cameroun. SUJET : « L’agriculture ne sert plus à nourrir les populations, mais à produire des devises ». Commentez cette pensée de Robert Linhart Proposition de corrigé-type 1. Préambule Robert Linhart est un sociologue français et militant communiste. Son combat politique est notamment dirigé contre « l’idéologie bourgeoise », afin d’améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière. Le sujet est une citation tirée de son livre intitulé Le sucre et la faim : Enquête dans les régions sucrières du Nord-est brésilien, publié en 1980. Il s’agit d’une enquête qu’il tire de son observation qu’il tire de son observation des conditions de vie des travailleurs agricoles brésiliens dans les plantations de canne à sucre où se recompose lentement un mouvement social réprimé par la dictature militaire. La consigne du sujet (« commentez ») invite les candidats à élaborer une réflexion critique autour de cette thèse de Linhart, pour qui l’agriculture n’est plus au service de l’autosuffisance alimentaire, mais est plutôt livré au dictat des logiques économiques et de marché. 2. Plan A. La vocation originelle de l’agriculture : nourrir les hommes Assurer l’autosuffisance alimentaire, combattre la faim La terre nourricière Les paysans, seigneurs de la terre : accès universel à la propriété terrienne La relation originelle de l’homme à la terre ; ce dernier est appelé à tirer son pain du travail de la terre La terre, patrimoine universel, inaliénable B. La dérive capitaliste de l’agriculture Agribusiness Croissance de la productivité agricole au niveau mondial qui n’entraîne pas toujours une réduction de la famine dans le monde Près d’un milliard de personnes souffrent encore de la faim dans le monde (Action Contre la Faim, rapport 2013) Monoculture Accaparement des terres, déguerpissement des populations autochtones (Amazonie, Afrique) OGM Destruction de la biodiversité La spéculation sur les produits agricoles qui aboutit à des pénuries artificielles (émeutes de la faim de 2007) ; C. La rentabilité économique de l’agriculture n’est pas incompatible avec la réduction de la faim dans le monde ; kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm L’augmentation de la productivité agricole peut affectivement contribuer à réduire le faim dans le monde et accroître le pouvoir d’achat des agriculteurs et des paysans ; Une productivité agricole sensible aux besoins nutritionnels des populations (alimentation variée) ; Amélioration des techniques culturales pour accroître la production en milieu rural ; Une meilleure régulation du marché par les pouvoirs publics ; Promotion d’une agriculture qui préserve l’environnement tout en favorisant la productivité ; Meilleure distribution des terres Meilleures redistribution des devises générées par la plus value des importations agricoles ; Action des gouvernements afin de juguler la spéculation sur les produits de première nécessité (Caravane Mobile du Ministère du Commerce au Cameroun, etc.) ; Meilleur accès à l’eau . SUJET : L’aide au développement est-elle nuisible pour l’Afrique ? (DARF B 1998) INTRODUCTION Aider c’est porter secours à autrui, à quelqu’un qui est dans le manque ou le besoin. Le développement qualitatif et quantitatif, est l’ensemble des agrégats qui doivent favoriser et concourir au bien-être de l’homme, dans une société harmonieuse et équilibrée. De tous les continents du tiers monde l’Afrique est celui qui est à la traine et qui a les pays les plus pauvres (PMA pays les moins avancés). Experts, financiers, politiques, théoriciens et praticiens de tous bords se sont régulièrement penchés sur son cas tout en proposant des solutions (plan Brady, PAS…) pour son redressement économique. Qu’il s’agisse : - de l’aide bilatérale (entre un pays africain et un pays développé Ghana/USA par exemple) - de l’aide multilatérale (entre un pays et/ou un groupe de pays ou institutions financière, Togo/UE, Cameroun/FMI par exemple), un constat se dégage : l’Afrique ne décolle toujours pas ! Bien que l’ONU fixe à 1% du PIB des pays développés, l’aide publique au développement (APD au profit des pays pauvres. Seul le Japon atteint 0,7%. Tous les autres (USA, France, GB, Allemagne …) n’atteignent difficilement 0,5%. L’on constate, pour le déployer que le taux de l’APD, tous pays donateur confondus, diminue en valeur relative d’année en année, au moment où les pays en voie de développement (PVD) ploient sous le poids d’énormes dettes. Les annulations partielles ou totales des dettes. Les rééchelonnements excessifs de celles-ci ne donnent pas toujours les effets escomptés sur le décollage économique des pays du tiers monde et ceux d’Afrique ! Devant un tableau aussi sombre, des voix se sont élevées pour dénoncer cette mascarade. Certaines pour la suppression pure et simple de l’aide d’autres pour kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm son maintien à des conditions particulières (droits de l’homme, démocratisation, libéralisation économique, bonne gouvernance, PAS, dégraissement de la fonction publique…) Bien que nécessaire (I) l’aide dans le contexte actuel mérite une redéfinition et des aménagements (II). PREMIERE PARTIE : L’AIDE, UN MAL NECESSAIRE L’aide se manifeste de plusieurs manières : - experts et techniciens des pays développés s’intégrant dans les structures locales des PVD pour mieux servir et apporter des solutions concrètes et spécifiques à leurs problèmes. Dans le monde, cette expertise, parce que directe est fort appréciée qu’elle soit l’œuvre des ONG d’associations caritatives (CARE, Save the Children) religieuses ou organismes officiels (Corps de la Paix pour les USA, AFVP Association Française des Volontaires du Progrès pour la France…) - Transfert de fonds par les voies gouvernementales. * Détournements à des fins personnelles des fonds par les dirigeants et structures de gestion. * Affectation des fonds à des projets autres que ceux pour lesquels ils ont été obtenus (réalisations partielles et partiales des projets. - Dons et legs - Jumelages des villes - Conséquences : alourdissement du poids de la dette (Club de Paris pour l’APD, Club de Londres pour la dette privée) * De l’aide l’on est passé à la recolonisation (Tibor Mende) par le truchement de la dette (cas de l’annexion de la Tunisie par la France en 1883). - Dons et legs * Dette = dépendance, soumission, l’Afrique dépotoir (déchets toxiques, objets obsolètes, produits inutiles…) * Aide oui, mais adaptation locale (transfert de technologie au développement des rudiments techniques locaux). * Gestion rationnelle de l’aide (éducation et santé, avec accès sur la kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm formation générale et professionnelle ; équipements divers ; transformation sur place des produits locaux…) DEUXIEME PARTIE : UNE NOUVELLE APPROCHE DE L’AIDE - Priorité aux populations regroupées en associations (GIC, GAC, ONG…) Le gouvernement se contente d’orienter et de superviser différentes opérations et réalisations (foisonnement actuel des ONG au Cameroun). - Projets viables, correctement ficelés - Intervention directe, en lieu et place des traditionnels transferts de fonds (gestion des fonds par les donateurs eux-mêmes ou supervision des travaux par leurs experts. - Réduction de tout (projets, micro-projets aux dimensions humaines…) L’aide n’est nuisible à l’Afrique que lorsque celle-ci est détournée parfois avec la connivence des pays donateurs (les pauvres financent les riches) L’Afrique au lieu de choisir l’assistanat doit apprendre à compter sur ses nombreuses ressources naturelles et humaines (il n’y a point de dignité pour ceux qui attendent tout des autres. "Au lieu de donner du poisson à un homme, il faut lui apprendre à pêcher", proverbe chinois). Mais une aide non assortie de rapports francs entre le Nord et le Sud ressemblerait étrangement au mythe de Sisyphe. SUJET : Pensez-vous avec un économiste contemporain que le progrès s’exprime en termes de liberté et non en termes de bien-être ? TOPIC: Do you agree with this opinion of a contemporary economist that progress is expressed in terms of freedom rather than well-being? (MAGISTRATURE 2011) 1. Compréhension du sujet On observe des variations stylistiques et grammaticales entre le sujet en français et celui en anglais : « Pensez-vous avec un économiste contemporain que... ? » / « Do you agrée vith this opinion of a contemporary economist... » => Êtes-vous d'accord avec cette opinion d'un économiste contemporain... « .. .s'exprime en termes de. ..»/«... is expressed in terms of... » Celles-ci ne peuvent cependant pas être à l'origine d'une compréhension différente du sujet entre candidats anglophones et francophones. Le Cameroun étant un pays bilingue, il est recommandé aux candidats de lire les deux versions du sujet. 2. Clarification des concepts Economiste : « Spécialiste de l'économie politique, des sciences économiques » (Le Petit Robert) Contemporain : Qui appartient à la même époque que nous, présent, actuel, moderne. Progrès : Changement d'état qui consiste à passer à un degré supérieur, augmentation, développement, ascension. S'exprime en termes de : se traduit par, se décline en, se mesure à, se manifeste par, se matérialise par, se reconnaît à. Liberté : a. État, situation d'une personne qui n'est pas sous la dépendance absolue de quelqu'un (opposé à esclavage, servitude, domination), kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm b. Situation d'une personne qui n'est pas retenue captive (opposé à captivité, emprisonnement), c. Etat de ce qui ne subit pas de contrainte, d. Absence de contrainte dans la pensée, la foi, le comportement, etc. Bien-être : a. Sensation agréable procurée par la satisfaction des besoins physiques (euphorie), l'absence de tensions psychologiques (aisance, béatitude, bonheur, félicité, jouissance). b. Situation matérielle qui permet de satisfaire les besoins de l'existence, aisance, confort, richesse (opposé à angoisse, gêne, malaise, inquiétude, besoin, misère, pauvreté). 3. Consigne d'écriture Le sujet se présente sous la forme d'une question sans ambiguïté : «Pensez-vous... que....?». L'initiative est laissée au candidat d'orienter sa pensée. Tout bon candidat doit comprendre que le travail à faire ne se limite au commentaire de la pensée de l'économiste contemporain. C'est donc un sujet de discussion qui doit aboutir à une prise de position. 4. Réécritures du sujet 1. Le progrès se mesure à sa capacité à libérer l'homme qu'à celle de lui procurer le bien-être. 2. Le développement est moins une affaire d'aisance matérielle que la capacité de l'individu à assumer ses responsabilités. 3. Contrairement au bien-être, seule la liberté garantit l'épanouissement de l'homme. 4. L'aisance matérielle n'est pas le seul gage de développement de l'individu, d'une société. 5. Problématique kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm L'argent fait-il le bonheur ? Le développement d'une société se mesure-t-il à sa capacité à produire des biens matériels ? À quoi sert la liberté sans le bien-être ? À quoi sert le bien-être sans la liberté ? Le développement doit-il asservir l'homme ou mettre l'humanité en danger? Science sans conscience n'est-elle pas ruine de l'âme ? Un progrès global ou total ne doit-il pas associer bien-être et liberté ? 6. Plans passibles Les candidats ayant un niveau de maîtrise avec des cursus divers, on s'attend à ce que : 1) Ils traitent le sujet avec des exemples concrets tirés de l'actualité (Côte d'Ivoire, Libye, Syrie, Tunisie, Egypte, Yémen), des grands auteurs (philosophes, sociologues, théologiens, littéraires, économistes, juristes, hommes politiques, etc.), des Saintes Écritures « L'homme ne vit pas que du pain », « À quoi sert-il à un homme d'acquérir tous les biens de la terre s'il perd son âme ? ». 2) Ils sachent prendre le contre pied de l'auteur. 3) Ils émettent leur propre point de vue. 6.1. Premier plan possible 0. Introduction I. Thèse Le candidat explique le point de vue de l'économiste contemporain : le bien-être sans la liberté n'est qu'illusoire. Il peut tirer ses exemples des Saintes Écritures (le peuple d'Israël dans l'abondance mais en captivité en Egypte). Il peut s'appuyer sur les penseurs contemporains : Rousseau, Montesquieu, Sartre « L'existence n'a de sens que dans la liberté ». kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm Il peut citer les hommes politiques contemporains « Je préfère la liberté dans la pauvreté que l'opulence dans la servitude » (Sékou Touré) II peut prendre des exemples dans le monde arabe : Tunisie, Libye, Egypte, Syrie, etc. où le peuple descend dans la rue pour réclamer la liberté et la démocratie. II. Antithèse Le candidat émet des réserves sur la pensée de l'auteur. 1) La liberté ne suffit pas pour rendre l'homme heureux ; 2) Le bien-être est la mesure du progrès ; 3) La conquête des libertés a parfois sacrifié le bien-être : cas de la Côte d'Ivoire, de la Libye, de la Tunisie, etc. 4) La plupart des pays qui se sont développés l'ont souvent fait sous des régimes dictatoriaux : Chine, Cuba, URSS, Allemagne, etc» 5) Achille Mbembe pense que l'Afrique était plus développée sous la colonisation que sous les indépendances. III. Le candidat prend position La consigne d’écriture est claire: «Pensez-vous... que...?», «Do you agrée with this opinion... ?». On demande au candidat s'il est d'accord, s'il partage l'opinion de cet économiste contemporain. Il doit donner son point de vue, II ne peut donc pas se limiter à la thèse et à l'antithèse. Il doit montrer qu'un bon développement doit concilier liberté et bien-être. Il peut prendre le cas des pays suivants : Afrique du Sud, Ghana, Brésil, Corée du Sud, Norvège, Suède, etc. 6.2. Deuxième plan possible II peut cependant arriver que certains candidats ne consacrent pas une troisième partie uniquement à leur prise de position. Ceux-ci font une dissertation en deux parties puis prennent position à la conclusion. Leur travail pourrait se présenter comme suit : kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm Introduction I. Thèse II. Antithèse Conclusion (prise de position) 6.3. Troisième plan possible Certains candidats ont l'habitude de présenter les limites de la pensée de l'auteur avant de l'illustrer. Leur travail pourrait donc se présenter comme suit : I. Antithèse II. Thèse Les candidats ne devraient cependant pas confondre une dissertation de culture générale et une dissertation spécialisée. Ici, il s'agit d'une dissertation de culture générale. Cadrage institutionnel et déontologique Le Directeur Général de l'ENAM rappelle toujours les principes, fondamentaux de sérieux, de rigueur et de professionnalisme devant conditionner l'action de tous ceux qu'il choisit pour l'aider, l'accompagner dans l'accomplissement d'une mission très délicate et sensible: la sélection des meilleurs candidats. En guise de rappel, les copies seront lues et relues, pendant environ 04 heures de temps, pour un paquet de 30. Aucune notation, ni annotation le devra figurer sur les copies. Les ratures et surcharges sont proscrites. Un climat de sérieux et de concentration prévaudra dans la salle de correction, ou les téléphones portables seront en permanence sous vibreur ou sous silence. Aucune concertation ne se fera entre les correcteurs, chacun devant évaluer en âme et conscience. Le barème figure sur les relevés apprêtés par l’administration de l'ENAM. En outre, il n'est superflu de rappeler que la mise des correcteurs devrait être irréprochable. Des tenues contrastant avec le sérieux, la responsabilité et la dignité instaurés par la Direction Générale ne sont pas de nature à marquer kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm l'adhésion des correcteurs aux schèmes de formation de l’ENAM. INTRODUCTION Les objectifs du millénaire pour le développement sont un ensemble de solutions prises par les dirigeants de 189 Nations lors de la déclaration du millénaire de septembre 2000, dont le but était d’œuvrer ensemble en tant que partenaires à l’amélioration du sort des populations de la planète. Ces objectifs visent globalement à éliminer l’extrême pauvreté et la faim, à assurer une éducation primaire pour tous, à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, à réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans, à améliorer la santé maternelle, à combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies, à assurer un développement durable et à mettre en place un partenariat mondial pour le développement ; la date boutoir pour atteindre ces OMD étant l’année 2015. A l’observation, les OMD laissent entrevoir deux conceptions du développement ; d’une part, un développement défini comme l’ensemble des changements économiques, sociaux techniques et institutionnels liés à l’augmentation du niveau de vie résultant des mutations techniques et organisationnelles issues de la révolution industrielle du XIII siècle avec une forte coloration occidentalo-centrique et d’autre part, un développement endogène basé sur une éventuelle appropriation de ces résolutions par les différents Etats dans tous les secteurs cibles. Il apparait au regard de ces deux approches que la question du développement est une problématique importante qui a souvent occupé une place de choix lors des grandes rencontres internationales initiées par les Nations Unies. Dans cette optique, une vision universelle du développement basée sur plusieurs indicateurs statistiques semble rallier les différents chefs d’Etats du monde malgré la différence de leurs points de vue respectifs sur d’autres questions. En clair, le dépit de cet élan philanthropique des grandes puissances qui orientent souvent les débats internationaux en fonction de leurs intérêts, chaque Etat, de façon singulière devrait orienter les OMD en fonction de ses priorités sociales. Ainsi, pour affiner l’analyse et pour une meilleure compréhension des OMD, il importe de structurer nos investigations autour de quelques questions essentielles : quelles sont les différentes cibles des OMD ? Comment les Etats s’approprient-ils des OMD ? N’existent-ils pas des alternatives pour rendre plus plausible l’efficacité des OMD au regard des inadéquations entre ces résolutions et certains aspects de la réalité de certains Etats d’Asie et de l’Afrique subsaharienne ? il sera question au cours de notre de faire une analyse descriptive des OMD (I) pour aboutir sur la relativisation de leur porté (II) qui semble très englobant et universalisant au regard de toutes les spécificités politiques et socioculturelles des Etats de la planète. I. UNE ANALYSE DESCRIPTIVE DES OMD Dans cette partie, nous allons présenter les déférentes cibles visées par les OMD (A) et de montrer comment s’opère l’appropriation de ces OMD par les différents Etats concernés (B). A. LES DIFFERENTES CIBLES VISEES PAR LES OMD Les OMD ont en grande partie pour vocation de libérer une grande partie de l’humanité des chaines de la pauvreté extrême de la faim, de kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm 3/8 l’analphabétisme et de la maladie. Pour cela, il établit des cibles leur permettant d’aboutir à un monde meilleur. Ainsi, les OMD se subdivisent en huit principaux objectifs chacun visant des cibles : Eliminer l’extrême pauvreté et la faim. Cet objectif vise trois cibles : - Réduire de moitié entre 1990 et 2015 la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour. Au niveau mondial, 55 à 90 millions de personnes vivent dans l’extrême pauvreté ; l’Afrique subsaharienne présente 57%, l’Asie 49%, l’Asie de l’est 19%. Cependant, ce taux a considérablement baissé dans presque toutes les régions de 1990 à 1999 et de 1999 à 2005. Avant la crise des « subprimes » en 2008 le taux de l’Afrique a baissé de 26%, celui de l’Asie du sud de 14%, celui de l’Asie de l’est de 4% et celui de l’Afrique du nord 2%. De ces statistiques, il ressort que le nombre d’habitant des régions en développement vivant dans une extrême pauvreté est passé de 1,8 milliard en 1990 et en 1,4 milliard en 2005. - Assurer le plein emploi et la possibilité pour chacun y compris les femmes et les jeunes de trouver un travail décent et productif. La proportion de la population en âge de travailler oscille dans les pays en développement entre 55 et 75%. En Afrique sub-saharienne, plus de la moitié de la population ayant un emploi est extrêmement pauvre et vit dans une situation de précarité. Selon les statistiques de l’OIT, on enregistrait près de 77 millions de personnes ayant un emploi précaire en 2008. - Réduire la moitié entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim ; il faut dire que la flambé des prix des denrées alimentaires freine significativement les progrès pour éradiquer la faim. Près d’un enfant sur quatre souffre d’insuffisance pondérale dans les régions en développement. Il faut donc accorder une place prioritaire à la nutrition infantile dans l’orientation du développement. Assurer l’éducation primaire pour tous : Donner à tous les garçons et filles partout dans le monde les moyens d’achever un cycle complet d’éducation primaire. Dans l’ensemble des pays en développement, le taux de scolarisation est passé de 83% en 2000 à 88% en 2007, l’Afrique sub-saharienne a connue une avancée de 15% en 2007 et l’Asie du sud, une avancée de 11% pendant la même période. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes : Eliminer les disparités entre les sexes dans les établissements primaires et secondaires jusqu’en 2015 au plus tard. En Afrique subsaharienne, on remarque que la proportion des garçons scolarisés est supérieure à celle des filles. Les filles des familles pauvres et rurales rencontrent plus d’obstacles dans leur éducation ; la hausse de la rémunération de leur emploi se développe lentement. Aussi doit-on rappeler que la crise financière à renouveler les obstacles à l’emploi des femmes à travers une baisse de la représentation politique des femmes en Amérique latine et dans le caraïbe. Mais il faut noter quand que quelques progrès sont observés dans certains pays tels que le Rwanda, le Cuba qui accordent une place importante au leadership féminin notamment dans les structures représentatives (Assemblée Nationale, Senat, etc.) Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans ; Réduire de 2/3 entre 1999 et 2015 le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans. La survie des enfants en Afrique sub-saharienne et en Asie du sud est au cœur des grands débats qui portent sur la mortalité infantile. Le taux de mortalité était de 67 décès pour 1000 naissances vivantes en 2007 contre 93 pour 1000 en 1990. La lutte contre la rougeole a aussi connue quelques avancés significatives. L’Afrique sub-saharienne enregistre la plus grosse réduction au niveau mondial. Le nombre de décès dû à la rougeole était estimé à 197 000 en 2007 contre 750 000 en 2000. Améliorer la santé maternelle : - Réduire de 3/4 le taux de mortalité maternelle entre 1990 et 2005 à travers la création des services de santé de bonne qualité et l’assistance des femmes afin de leur procurer des soins obstétriques et pédiatriques d’urgence. - Rendre l’accès à la médecine procréative universelle d’ici 2015. Pour éviter les risques de mortalité maternelle, l’UNICEF et l’OMS préconisent quatre visites prénatales au minimum pour permettre un meilleur suivi des femmes enceintes de conception à l’accouchement. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies : - Enrayer de 1990 à 2015 la propagation du VIH/SIDA ; - Faciliter l’accès au traitement contre le VIH/SIDA d’ici à 2015 ; - Maitriser le paludisme et les autres grandes maladies : encourager la lutte contre le paludisme et la distribution des moustiquaires imprégnées. Enrayer également la propagation des autres maladies comme la tuberculose qui en 2007 a causé plus de 9,3 millions de victimes. Assurer un développement durable : -Intégrer les principes de développement durables dans les politiques et programmes nationaux ; -Protéger les espèces en voie de disparition et les écosystèmes menacés et engager les politiques de reboisement. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement : -Le respect des engagements en faveur d’une augmentation de l’aide est crucial en période de crise. -Répondre aux besoins particuliers des pays les moins avancés à l’Aide Publique au développement. -Assurer une large diffusion en coopération avec le secteur privé des avantages des nouvelles technologies de l’information et de la communication. B. L’APPROPRIATION DES OMD PAR LES DIFFERENTS CIBLES Les OMD s’incarnent dans une forme de gouvernance mondiale et s’inscrivent dans un schéma de la pensée du développement. De fait, cet universalisme de la réflexion ne permet pas de rendre compte des multiples particularismes au regard des inégalités entre le centre et la kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm 5/8 périphérie. La contingence d’une pensée dominante devrait permettre une réelle appropriation des OMD par les différents Etats concernés. Il s’agirait globalement d’axer les efforts dans les différents secteurs prioritaires. Il s’agit par exemple pour les Etats de domestiquer les OMD à travers l’élimination de la pauvreté et de la famine, d’assurer l’éducation primaire pour tous, de lutter contre les endémies et les pandémies comme le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies. Cela devra se faire en mettant un point d’honneur sur un partenariat global afin d’aboutir à la formulation des stratégies nationales et locales qui permettent une réelle appropriation des OMD. Dans les Etats africains et ceux d’Asie, la santé constitue un enjeu primordial dans le processus de développement. Il apparait ainsi clairement que des politiques sanitaires locales nationales à l’instar de la distribution gratuite des moustiquaires imprégnées, la distribution des antirétroviraux (ARV), la lutte le choléra, la désinfection des zones marécageuses insalubres, la lutte contre d’autres grandes endémies sont des illustrations qui montrent cette appropriation des OMD par les Etats dans le cadre de l’implémentation des objectifs liés à la survie et au développement humain. Bien plus, la gratuité de l’enseignement primaire participe également à cette appropriation des OMD par les différents Etats. Aussi doit-on ajouter à ce chapitre les politiques nationales initiées par certains gouvernements pour réduire de façon conséquente le problème de chômage. Exemple : le Cameroun avec le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi (DSCE). Dans le cadre de la protection de l’environnement, on observe la mise sur pieds des politiques nationales de reboisement pour freiner la déforestation qui favorise la prolifération des émissions des gaz à effet de serre et la contamination et l’appauvrissement des sols. Dans le même ordre d’idées, le bassin du Lac Tchad, avec l’assentiment des Etats membre de la commission du lac tchad, a été inscrit dans le patrimoine mondial de l’humanité. Cette présentation des OMD qui reste, toute proportion gardée, globalisante mérite d’être relativisée. II. LA RELATIVISATION DE LA PORTEE DES OMD Dans cette partie, il sera question de montrer qu’il existe une inadéquation entre OMD et les différentes réalités contextuelles (A) tout en présentant les différentes alternatives qui pourraient servir d’esquisse de sortie réelle du sous développement de certains Etats du tiers monde (B). A. L’INADEQUATION ENTRE OMD ET LES DIFFERENTES REALITES CONTEXTUELLES Si le développement c’est l’industrialisation, alors, ce développement ne viendra pas des OMD. Le développement en occident ne provient pas des OMD, car l’occident s’est développé en partie grâce à l’industrialisation ; et qui dit industrialisation dit émission des gaz à effet de serre. Or, le problème mondial de l’heure c’est la lutte contre le réchauffement climatique puisque la destruction de l’environnement ne connait pas de frontières. C’est un problème qui menace l’humanité entière. Pour le résoudre, on devra associer tous les Etats du monde. Il est clair que le réchauffement climatique aujourd’hui décrié est le produit de la forte industrialisation observée dans le pays du nord ; ces Etats dit grands pollueurs à travers des astuces font porter la responsabilité de ces problèmes à toute l’humanité. Or à l’observation, pour rétablir les grands les grands équilibres macro-systémiques, il importe de mettre une emphase particulière sur la régulation du rythme d’industrialisation qui pourtant a développé l’occident. En réalité, le Président G.W. Bush lors d’une allocution prononcée en 1997 devant le congrès déclarait : « le niveau de vie des américains n’est pas négociable ». il est donc clair que les Etats Unis n’arrêteront d’aussitôt le processus d’industrialisation qui est à l’origine de la prolifération des émissions de gaz à effet de serre. La thèse de la modernisation met un accent particulier sur l’industrialisation et ses multiples avantages ; ainsi au regard du gap qui existe entre les pays du nord dit développés et ceux du sud dit sous développés, il apparait que l’ordre de priorité n’est pas le même ; l’élaboration des OMD n’a donc pas pris en compte toutes les contingences sociales et contextuelles qui sont à l’origine de l’inadéquation entre ces résolutions et le souci du développement réel des pays sous développés. Aussi, doit-on reconnaitre que les exemples tels que la Chine, les Dragons d’Asie du Sud Est (Singapour, la Malaisie, Taiwan…) et certains Etats de l’Afrique sub-saharienne à l’instar du Rwanda, et du Botswana ne sont pas développés grâce aux OMD. En clair, l’Afrique n’est pas sous développée en temps que tel, il s’agit simplement d’hiérarchiser l’ordre des priorités au regard des besoins sociaux. Au regard de ces multiples raisons, n’existent-il pas des alternatives pour rendre plus plausible l’efficacité de ces OMD et impulser une véritable sortie du sous développement ? B. LES DIFFERENTES ALTERNATIVES POUR UNE EFFICACITES DES OMD Il est question de présenter les différents palliatif qui peuvent être mobilisé pour rendre compte effectivement de la pertinence des OMD. En réalité, plusieurs théoriciens ont travaillé sur la question du développement endogène et en sont arrivés à plusieurs conclusions : Julius NYERERE préconise par exemple le concept d’ « Ujamaa » qui est une solution dont l’Afrique peut se sentir pour impulser une dynamique de développement basée sur l’auto développement et une économique auto centrée. En clair l’ « Ujamma » est fondé sur l’auto suffisance économique qui tire sa force du travail et une industrialisation de seconde génération. C’est cela qui pourrait servir de moteur de développement à l’Afrique avec en toile de fond la valorisation de la société africaine. Le développement initié par MAHAMAT Gandhi basé sur le concept de « WADESHI » et de « SARDOYA ». Le «WADESHI » veut dire intériorité endogéneisée relative au développement économique. Le « SARDOYA » renvoie à l’autosuffisance villageoise et à l’amélioration des conditions de vie des paysans. MAO TSE TOUNG avec l’expression de « Ku ki keng sheng » parlant de la renaissance de ses propres forces pour asseoir un modèle de développement endogène. Célestin TAGOU quant à lui proposer une une autonomisation des économies africaines et une industrialisation de l’agriculture afin d’être compétitif dans le marché mondial. kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm 7/8 Au regard de toutes ces propositions, les Etats sous développés devrait donc pensées un model fédérateur qui assemble toutes ces théories et l’associer justement à certaines orientations des OMD pour les rendre d’avantage plus efficaces dans leur différents processus de domestication et assurer un éventuel décollage économique. En plus ces Etats doivent renforcer et intensifier la lutte contre les maux qui gangrènent certain secteur clés de l’économie et de la politique à l’instar de la corruption, de la mal gouvernance, les détournements des derniers publics, etc. Il faut donc penser un modèle de développement endogène spécifique à chaque réalité contextuelle. CONCLUSION En définitif, pour rendre compte de la nature des OMD, nous avons fait une analyse descriptive de ces OMD dans laquelle nous avons présenté les différentes cibles de ces OMD et leur appropriation par les différents Etats concernés. Il ressort donc que, malgré la pertinence des OMD, il est important d’opérer une évaluation critique de ces OMD pour s’apercevoir de la relative inadéquation qui existe entre ces résolutions et les différentes réalités contextuelles. En clair, nous avons donc proposés quelques alternatives à l’aide de travaux de certains théoriciens qui de façon générale, sont favorables à un développement endogène autocentré et qui prend en compte toutes les spécificités sociopolitiques et économico-culturelles pour sortir définitivement de l’état du sous développement. L’initiative pays pauvres très endettés Introduction Au milieu des années 1980, la Cameroun comme beaucoup d’autres pays du tiers monde, se trouve confronté à une grave crise économique. Celle-ci est principalement due à la chute à la fois soudaine et drastique des cours des matières premières sur les marchés internationaux, matières premières sur lesquelles était bâtie toute la stratégie du développement de ces pays. Au Cameroun par exemple, cette situation a entraîné un ralentissement de l’activité économique avec notamment la baisse des recettes budgétaires, baisse de l’investissement total, baisse de la consommation, contraction des importations etc. Il va s’en suivre un déficit budgétaire record. Pour faire face à cette situation, le Cameroun comme beaucoup d’autres pays va recourir à l’emprunt, tant au plan local auprès des différents établissements bancaires de la place, qu’au plan international d’abord auprès de créanciers bilatéraux et ensuite auprès des créanciers multilatéraux. Malheureusement, le recours à l’emprunt va s’avérer inefficace, on va donc se retrouver dans une situation de surendettement, le Cameroun et les autres vont crouler sous le poids de la dette au point de se trouver en quasi faillite. Le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale vont donc décider de voler au secours des pays surendettés. C’est ainsi que ces deux institutions vont mettre en place dans le cadre des Programmes d’Ajustement Structurel, un ensemble de mesures visant à restructurer l’économie des pays surendettés, au travers de l’assainissement et de la stabilisation des finances publiques, l’amélioration et la rationalisation de la gestion des entreprises publiques et para publiques etc. Par la suite, conscients de ce que la dette constitue un réel frein au développement des pays pauvres et donc au remboursement de leurs dettes, le FMI et la Banque Mondiale vont imaginer un nouveau mécanisme visant à réduire ces dettes et à booster ainsi leur économie. En 1996 au sommet du G7 à Lyon, le FMI et la Banque Mondiale vont donc mettre en place l’initiative Pays Pauvres Très Endettés. Cette initiative vise à ramener la dette des pays à un niveau dit soutenable ; un certain nombre de critères sont exigés pour pouvoir bénéficier de cette mesure. En 1999 au sommet du G7 de Cologne, il a été procédé à un certain nombre de modifications afin qu’un plus grand nombre de pays puissent accéder au programme ; il a été mis en place l’IPPTE renforcée ; c'est donc tout naturellement que le Cameroun qui connaît un fort endettement contracté dans les années précédentes a pu accéder à l’initiative en septembre 1999. Ce concept de PPTE soulève pas mal d’interrogations. Ainsi, l’on pourrait se poser la question de savoir : en quoi consiste l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés ? Ou encore quels en sont les objectifs ? Mais aussi quelle est l’appréciation que l’on peut en faire ? Il convient ici de relever l’importance d ce sujet, dans la mesure où il nous permet de mieux cerner le concept de PPTE, ainsi que les mécanismes qui concourent à la réduction de la dette et par conséquent à la relance de l’économie. Répondre aux questions sus posées sera l’essentiel de notre travail, et pour ce faire, nous aborderont la question de la consistance de l’initiative PPTE (I), avant de s’intéresser au bilan de ladite initiative (II). I. La consistance de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés L’Initiative Pays Pauvre Très Endettés a été mise sur pied par les bailleurs de fonds afin qu’aucun pays ne soit confronté à une charge d’endettement intolérable. Cette initiative suppose une action concertée de la communauté financière internationale, y compris les institutions multilatérales et les autorités nationales en vue de ramener à un niveau supportable la charge de l’endettement extérieur des pays dits pauvres et très endettés. Il apparaît donc clairement que cette initiative se déroule selon un processus bien précis (A), tout en ayant des objectifs tout aussi précis (B). A. Le processus relatif à l’IPPTE Pour bénéficier d’une assistance au titre de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés, les pays doivent satisfaire à certains critères parmi lesquels : s’engager à réduire la pauvreté par des formes qui s’inscrivent dans la durée. Pour accéder aux différentes facilités inhérentes à l’initiative, les pays concernés doivent au préalable passer par deux étapes à savoir le point de décision (1) et le point d’achèvement (2). 1. Le point de décision Il s’agit ici, pour le pays facilitant une assistance de la communauté financière internationale de remplir certaines conditions. Ainsi donc, pour que le pays soit éligible, il faut qu’il ait au préalable une dette insoutenable, c'est-à-dire que si la dette extérieure du pays en question n’atteint pas certaines proportions, il ne pourra bénéficier de l’initiative. Autre critère : le pays doit pouvoir être autorisé à emprunter auprès de l’Agence Internationale de Développement de la Banque Mondiale, qui octroie des prêts sans intérêt et des dons aux pays les plus pauvres. Le pays doit également apporter la preuve de la mise en place d’une politique économique suivant les indications du FMI et de la Banque Mondiale ; par la suite, il doit rédiger, avec la participation de la société civile, un Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (D.S.R.P), qui est un document à travers lequel le pays s’engage à mettre en place un ensemble de mesures dont il est par ailleurs tenu de respecter. Ces mesures visent notamment à assainir les finances de la gestion des entreprises publiques, la bonne gouvernance, le désengagement de l’Etat au sein des entreprises publiques etc. De manière succincte, il s’agit pour les Etats de donner des gages de bonne conduite et aussi de respect des consignes des créanciers. Lorsqu’un pays a rempli ces différents critères ou lorsqu’il a suffisamment progressé dans l’observation de ceux-ci, les Conseils d’administration du FMI et de la Banque Mondiale décident officiellement de son admissibilité à l’allègement de la dette et ses créanciers s’engagent à ramener sa dette au niveau jugé soutenable. Pour sa part, le Cameroun a atteint le point de décision de l’initiative le 11 octobre 2000. 2. Le point d’achèvement C'est la deuxième phase du programme. C'est également la phase cruciale de celui-ci. Comme la première, elle est subordonnée à certains critères que doivent remplir les pays candidats à une réduction de leur dette. Ainsi, le pays doit donner la preuve qu’il continue d’exécuter comme il convient, les programmes soutenus par le FMI et la Banque Mondiale. Le pays doit également assurer du maintien de la stabilité économique, notamment avec la mise en pratique de ce dernier de manière satisfaisante, des grandes réformes convenues au point de décision. De plus, il doit adopter et exécuter pendant au moins un an son Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté. La durée de la seconde phase dépend de l’exécution satisfaisante des réformes convenues au Point de décision. Lorsqu’un pays a satisfait à ces critères, il peut atteindre le Point d’achèvement, ce qui lui permet de recevoir l’intégralité de l’allègement de la dette promis au Point de décision. A noter que le premier pays à avoir atteint le Point d’achèvement de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés est l’Ouganda, au début de l’année 2001 ; quant au Cameroun, lors de la session de l’Assemblée générale de la Banque Mondiale des 27 et 28 avril 2006, il a été déclaré admis au Point d’achèvement, devenant ainsi le 19e pays atteignant cette phase. Il est à noter que, jusqu’ici, trente pays sur quarante ont atteint le Point d’achèvement et bénéficient d’un allègement de leurs dettes. Après avoir traversé ces différentes étapes, le pays peut d’ores et déjà bénéficier des facilités à lui promises par les bailleurs de fonds, notamment l’allègement de sa dette, ce qui est par ailleurs un des objectifs recherchés par l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés. B. Les objectifs de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés L’Initiative Pays Pauvre Très Endettés se définissant comme étant un processus au terme duquel plus aucun pays ne soit confronté à une charge d’endettement à laquelle il ne peut faire face, il apparaît donc de manière claire que l’objectif principal ici est la réduction de la dette (1), laquelle réduction de la dette concourt par la suite à la relance économique (2). 1. L’allègement de la dette Comme on peut s’en douter, c'est l’objectif principal de cette initiative. Il consiste en une réduction de la dette extérieure des pays ayant satisfait à la fois au Point de décision et au Point d’achèvement. A la suite des deux étapes précitées, les créanciers bilatéraux et multilatéraux du pays concerné s’engagent à réduire la dette de celui-ci. A ce jour, le montage de réduction de la dette pour les pays bénéficiaires se chiffre à 72 Milliards de Dollars américains. A noter que l’allègement dont il est question ne signifie pas un effacement total de la dette, mais plutôt une sorte d’exonération du service de la dette qui peut s’entendre comme étant l’ensemble constitué de la dette principale et des intérêts. De manière prosaïque, il s’agit donc pour les bailleurs de fonds de faire en sorte l’argent affecté tous les mois par les Pays Pauvre Très Endettés, au remboursement de la dette, serve à financer les projets de développement. Pour illustration, le service de la dette du Cameroun se chiffrait à environ 413 Milliards de Francs CFA en 2006, soit 302 Milliards en dette principale et près de 111 Milliards en intérêts ; après l’atteinte du Point d’achèvement, le service de la dette de ce pays présente les caractéristiques suivantes : 141,1 Milliards en dette principale et 48, 3 Milliards en intérêts, soit un total de 189,4 Milliards de Francs CFA. On note donc une différence d’environ 224,3 Milliards de Francs CFA par rapport à la dette initiale. Il s’agit donc pour l’Etat camerounais d’utiliser cet argent qu’il aurait dû reverser à ses créanciers, pour financer des projets sociaux en vue d’améliorer le cadre de vie de sans populations. 2. La relance de la croissance économique La relance de la croissance économique peut s’entendre comme une reprise, un relèvement des activités économiques de nature à faire progresser le taux de croissance dans un pays donné. Celle-ci repose sur le programme bien détaillé et mis en place par les autorités compétentes, la création d’emplois figure en bonne place dans ce programme. La relance économique est de ce fait un volet important de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés, puisqu’un pays qui croule sous le poids de la dette finit par ne plus pouvoir la rembourser. Chose que les différents bailleurs de fonds ont tôt fait de comprendre. En effet, l’allègement de la dette s’inscrit dans un effort beaucoup plus vaste recouvrant les flux d’aide, dont l’objectif est de satisfaire les besoins de développement des pays sous-développés. Pour que la réduction de la dette ait un effet tangible sur la pauvreté, les ressources additionnelles doivent être consacrées à des programmes qui bénéficient à l’ensemble des populations. Ainsi, avant l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés, les pays admissibles dépensaient en moyenne plus pour le service de la dette que pour des programmes de santé et d’éducation combinés. Aujourd'hui, ils ont nettement relevé les dépenses consacrées à ces secteurs, ainsi qu’à d’autres services sociaux et, en moyenne, ces dépenses représentent cinq fois le montant de paiement au titre du service de la dette. Par conséquent, le FMI et la Banque Mondiale prévoient que la différence issue de la dette initiale et de la dette restante après l’allègement, soit réinjectée dans le circuit économique au lieu d’être versée aux créanciers. Dans le cas du Cameroun, un compte spécial est ouvert auprès de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) par les bailleurs de fonds, le Cameroun y dépose les fonds préalablement destinés au remboursement de sa dette, cet argent est finalement affecté au soutien des projets ayant pour objectif à terme, de booster l’économie. Après avoir vue que l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés obéit à un processus très précis auquel les Etats doivent satisfaire avant de bénéficier des différentes facilités qui en découlent à savoir : un allègement de la dette qui donne lieu à la mise sur pied d’un programme relatif à la relance économique, il importe de s’intéresser à l’aspect pratique de l’initiative, notamment quant à son bilan. II. Le bilan de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés En termes de bilan, il s’agit pour nous d’explorer l’application de cette initiative, autrement dit, nous nous proposons de faire une appréciation de l’initiative. Il convient donc de s’intéresser à l’impact de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés sur l’économie, spécifiquement au Cameroun (A), avant de voir si cette initiative ne présente pas quelques limites (B). A. L’impact de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés sur l’économie : cas du Cameroun Cet impact sur l’économie sera étudié ici sur les plans infrastructurel (1) et des ressources humaines (2). 1. Sur le plan infrastructurel L’impact ou les conséquences de l’atteinte du Point d’achèvement de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés pour le Cameroun sont importantes. Le but étant bien sûr la relance de l’économie, des infrastructures occupent dès lors une place prépondérante. Ainsi, l’on peut relever depuis quelques années une nette augmentation des dépenses liées aux projets sociaux, projets qui consistent en la construction de plusieurs établissements scolaires, des centres hospitaliers, etc. L’on note également la présence des programmes d’accompagnement relatifs à l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés, c'est dans ce cadre qu’on peut citer le contrat de désendettement développement (C2D) passé entre les Républiques camerounaise et française. La France qui possédait 40% de la dette bilatérale du Cameroun envers le Club de Paris (soit 1,7 Milliards de Dollars) peut ainsi mettre en œuvre son contrat de désendettement développement, qui permettra de « réinjecter » dans l’économie camerounaise environ 100 Milliards d’euro par an pendant 10 ans. Le C2D français devra viser les objectifs prioritaires identifiés dans le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Comme exemple des fruits de cette coopération, on peut citer l’aménagement du « Carrefour de la Préfecture » à Yaoundé. On peut également citer le programme d’aménagement et de développement de la ville de Yaoundé (PADY), qui bénéficie des financements de fonds PPTE, afin d’améliorer le cadre de vie des populations de la capitale camerounaise. On le voit donc, l’atteinte du Point d’achèvement peut être considérée comme ayant un impact prépondérant sur l’économie camerounaise, et notamment en ce qui concerne la construction des infrastructures, qui peut de nouveau être envisagée. Par ailleurs, le pays étant de nouveau solvable et inspirant la confiance de la communauté financière internationale, on peut s’attendre au retour des investisseurs. L’on ne pourrait omettre de citer le cas de l’agriculture qui est le pilier de l’économie nationale avec pas moins de 70% de la population active ; la Banque Mondiale, toujours dans le cadre du programme PPTE, finance le programme national de vulgarisation et de recherche agricole (PNVRA) qui se donne pour mission de développer l’agriculture nationale dans tous ses secteurs, histoire de booster la production et de là les exportations, ce programme vise également à renforcer le concept d’autosuffisance alimentaire. Le développement ne pouvant se faire d’abord que grâce à un capital humain qualifié, il convient de jeter un regard sur les apports de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés quant au développement du capital humain. 2. Sur le plan de ressources humaines A la suite de la profonde crise économique dont les effets ont commencée à se faire ressentir au Cameroun entre 1985 et 1986, le pays a subi une détérioration considérable du tissu économique t social. Ainsi, plusieurs milliers de personnes se sont vues perdre leur emploi, de même, l’Etat a été obligé d’abandonner sa politique de création d’emploi, d’où la suspension de plusieurs concours administratifs ; état de chose qui a entraîné un déficit au niveau des personnels qualifiés dans tous les domaines. Conscients de ce que le capital humain représente une donnée fondamentale dans la mise en place d’une politique de développement, les autorités camerounaises, sous l’impulsion des bailleurs de fonds, ont relancé la politique de création d’emploi. Ainsi, les fds PPTE ont permis de relancer les concours administratifs, résorbant de ce fait le déficit criard de personnels qualifiés dans nos administrations. Il apparaît à la suite de ce qui précède que l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés a une incidence notable sur l’économie du Cameroun et on peut imaginer que c'est le cas dans les autres pays ayant bénéficié des facilités au titre de cette initiative. Toutefois, il y a lieu de nuancer notre appréciation générale relativement à l’application de l’initiative. B. Les limites de l’initiative Pays Pauvre Très Endettés Il s’agit ici des limites ou des insuffisances inhérentes à tout le concept, tous les mécanismes liés à la politique d’annulation de la dette. En effet, le fait pour un pays d’être qualifié au titre de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés signifie pour lui l’application d’une politique économique entièrement dictée par le FMI et la Banque Mondiale, on note donc là des relents des programmes d’ajustement structurel (1) ; par ailleurs, il convient également de relever les limites structurelles de l’initiative (2). 1. Initiative Pays Pauvre Très Endettés : une continuation des programmes d’ajustement structurel Les programmes d’ajustement structurel ont été imposés aux Etats pauvres très endettés dont une grande partie est sur le continent Africain, par le FMI et la Banque Mondiale. Les programmes d’ajustement structurel qui étaient sensés redresser l’économie de ces pays a visiblement échoué avec son lot de mesures drastiques. Mais, les pays pauvres, et africains en particulier, qui pensaient avoir terminé avec la période des P.A.S, se sont vite rendus compte que l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés ne constitue pas une rupture avec ces derniers. Et de ce fait, l’accès à un allègement est conditionné à l’application de deux phases de réforme d’ajustement allant de trois à six ans. Bien que rebaptisé « Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté », les réformes économiques restent les mêmes que celles appliquées jusqu’ici au sein des programmes d’ajustement structurel avec entre autres libéralisation et privatisation massives, régime d’austérité budgétaire, fiscalité agressive et donc très élevée. Aussi, du fait de la libéralisation et de la privatisation effrénée, privatisation dont l’efficacité n’a du reste jamais été analysée, les pays pauvres restent condamnés à l’exode des capitaux qui se traduit par l’évasion fiscale et le rapatriement des bénéfices. Pour preuve, le contrat de désendettement développement obéit à un mécanisme très subtil, ainsi, l’argent est d’abord déposé au trésor français par l’Etat camerounais, ensuite, cet argent fait l’objet d’un nouveau dépôt, mais cette fois dans un compte spécial à la BEAC via le trésor français. La gestion du processus d’allocation des ressources est faite par un comité de pilotage C2D basé à Paris ; de plus, un comité d’orientation et de suivi basé au Cameroun est présidé par l’Ambassadeur de France. Par ailleurs, dans le cadre des projets financés par le C2D, notamment ceux de construction des infrastructures, les marchés sont exclusivement confiés à des entreprises filiales des grands groupes de BTP basés en France. On remarque également l’appauvrissement des populations, touchées de plein fouet par une fiscalité élevée ; les pays sont condamnés à dépendre de quelques produits d’exportation dont la valeur sur les marchés internationaux ne cessent de chuter. 2. Les limites structurelles de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés On pourrait commencer par citer le fait que les créanciers exigent aux pays pauvres voulant bénéficier d’une aide au titre de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés d’avoir une dette insoutenable, ce qui revient à dire que la dette des pays concernés doit être exorbitante, c'est dans ce sens que les pays comme le Bénin et le Sénégal ont dû augmenter la masse de leur dette pour pouvoir se qualifier au titre de l’initiative. Il faut également signaler que les projections entreprises par les experts du FMI semblent quelque fois irréalistes, ainsi, alors que le prix du coton a perdu 46% de sa valeur entre début 1997 et fin 1999, les projections du FMI jusqu’en 2019 pour le Mali se base sur une augmentation annuelle du prix du coton de 9%. Il ya également le problème de la lenteur des allègements des dettes des pays ayant atteint le point d’achèvement ; en effet, ces allègements sont étalés sous forme d’aides annuelles sur trente ans en moyenne, ce qui signifie que des chocs extérieurs comme la chute des cours des matières premières, les sècheresses ou encore une crise financière, sont susceptibles d’accentuer l’endettement de ces pays. Autre chose et non des moindres, le financement relatif à l’allègement de la dette est négligeable, compte tenu de la nature volontaire de la participation des créanciers à l’initiative, ceux-ci rechignent à annuler leurs créances. Ainsi, les petites institutions multilatérales, les créanciers bilatéraux officiels non-membres du Club de Paris et les créanciers commerciaux qui représentent ensemble environ 25% du total des coûts de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés, n’ont fourni jusqu’à présent qu’une petite partie de l’allègement attendu de leur part. Les créanciers bilatéraux non membres du Club de Paris ont accordé dans l’ensemble près de 40% de leur part de l’allègement au titre de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés, mais environ la moitié d’entre eux n’ont fourni aucun allègement. Au total, alors que le G7 annonçait un effort de 100 Milliards de Dollars en Juin 1999, on est très loin du compte actuellement, moins de 10% des financements attendus ont effectivement été débloqués. Il est donc loisible de constater que l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés, malgré son rapport indéniable dans le redressement des économies des pays pauvres, revêt également comme toute œuvre humaine quelques tares. Conclusion En somme, il était question de mener une étude sur l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés. Au sortir de notre étude, on peut retenir que cette initiative lancée par les bailleurs de fonds consiste en un processus de réduction de la dette des pays pauvres afin de leur permettre d’avoir une économie compétitive, histoire de participer au développement de la planète entière. Il ressort également de l’analyse par nous menée que l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés a le mérite d’avoir permis à des pays tels que le Cameroun de retrouver un niveau de solvabilité acceptable et surtout la confiance de la communauté financière internationale et donc des potentiels investisseurs. Toutefois, il est à déplorer quelques insuffisances dues à la complexité de l’initiative. En outre, comme l’a dit le Président de la République du Cameroun dans son message à la nation du 12 mai 2006 : « L’atteinte du Point d’achèvement est sans doute une étape décisive dans la voie du redressement et de la relance de l’économie (…), mais elle n'est en aucun cas une fin en soi, ni une panacée qui fera disparaître du jour au lendemain tout le problème ». A partir de là, nous pouvons dire qu’il importe de poursuivre le combat de l’assainissement des mœurs dans la gestion de la chose publique. Au-delà, l’on pourrait se demander s’il n’y a pas lieu de recadrer notre économie, voire de la repenser ? SUJET : les principaux obstacles à la croissance économique des pays africains au sud du Sahara INTRODUCTION Définir la notion de croissance économique et situer son importance La croissance d’une unité économique (en reprix, secteur économique ou économie nationale) est l’augmentation de ses activités sur une longue période. Elle s’observe par l’augmentation d’une variable ou grandeur en pourcentage : produit intérieure brut (P.I.B), produit national brut (P.N.B) réel ou le revenu national. Elle est la caractéristique essentielle des économies des pays développés depuis la révolution industrielle de 1750 et des Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) du 20ème siècle. Une relation de cause à effet a pu être établie entre la croissance économique et le développement par certains acteurs. Les programmes de développement mis en œuvre par les pays africains au sud du Sahara depuis les années d’indépendance (1960 pour la plupart) étaient axés sur le soutien à la croissance économique. Des taux de croissance de plus de 6% par an en termes réels ont été enregistrés dans ces pays jusqu’au premier choc pétrolier en 1973 (ralentissement) et au cours de la décennie 1980 – 1990 où s’est produit un renversement de tendance (taux de croissance négatif). Depuis cette période, la communauté financière internationale s’active dans ces pays par des P.A.S. pour des réformes structurelles en vue d’une croissance économique soutenue. I. Facteurs de croissance et analyse de la croissance économique − L’analyse traditionnelle de la croissance économique s’appuie sur les facteurs de production qui sont le capital et le travail. Les différences dans l’accumulation des facteurs de production expliquent la diversité des taux de croissance. − La source principale de la croissance économique est l’accumulation du capital physique par l’investissement. Le progrès technique est considéré comme exogène (A. Smith Ricardo Soloro, Ramsey, Harod-Domar). − L’analyse moderne de la croissance économique distingue 4 facteurs que se rapportent tous au capital : − Le capital physique constitué des équipements et biens de production ; − Le capital technologique ou immatériel formé d’un ensemble de connaissances relatives aux activités associées à la production et à la transformation des matériaux ; − Le capital humain représenté par le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporées aux individus c’est-à-dire les qualifications état de santé, hygiène et alimentation ; − Le capital public qui regroupe toutes les infrastructures possédées par les collectivités publiques. kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm 1/2 II. Les principaux obstacles à la croissance économique Pour un examen judicieux des différents obstacles à la croissance économique, on peut utiliser les données de l’analyse moderne. A. Obstacles relatifs au capital physique − Absence d’industrie de bien de production ; − Inadéquation des équipements par rapport au marché (sous utilisation) et par rapport à l’environnement ; − Equipement souvent de seconde main ; − Insuffisance de l’épargne et de l’investissement B. Obstacles relatifs au capital technologique − Technologie inappropriée en agriculture notamment : − La Recherche – Développement est inexistante à cause des moyens financiers et humains. C. Obstacles relatifs au capital humain − Système éducatif inadéquat, problème de l’inadéquation Formation – Emploi ; − Faiblesse des capacités institutionnelles et humaines en Afrique ; − Croissance démographique accélérée ; − Comportements mentalistes en marge de la rationalité économique : (rites, croyances et autres données culturelles, corruption.) D. Obstacles relatifs au capital public − Faiblesse des infrastructures de communication et de télécommunication ; − Mauvaise allocation du capital existant ; − Gestion désastreuse du capital public. E. Les obstacles relatifs aux facteurs : − La spécialisation dans la production des produits agricoles, de rentes et les produits miniers ; − Faiblesse des relations entre les différents secteurs de l’économie ; − Faible développement des échanges entre les pays d’Afrique au Sud du Sahara ; − Problèmes politiques (micro nationalisme, tribalisme fragmentaire…) ; − Liens de dépendance coloniale ; − Absence de conscience nationale et de l’intérêt public… − Mauvaise utilisation des ressources. En conclusion, de nombreux obstacles retardent la croissance économique des pays africains au Sud du Sahara. Ils sont pour l’essentiel sociopolitiques et économiques, internes et externe. SUJET : crise financière internationale et les politiques de relance TOPIC: world financial crisis and stimulative policies. INTRODUCTION DEFINITION DES CONCEPTS Crise financière internationale : rupture de l’évolution haussière des titres financiers provenant des réels disfonctionnements du marché hypothécaire américain, des marchés boursiers et dont les effets (manifestations) se sont propagés sur le système financier international avec pour conséquence entre autres le rationnement du crédit et le risque de récession. Politique de relance : ensemble des mesures mises en œuvre pour stimuler l’activité économique. Ces mesures reposent sur les moyens essentiellement budgétaires et monétaires. Elles s’inscrivent généralement dans un programme keynésien de stimulation de la demande globale destinée à favoriser la croissance et lutter contre le chômage pour ce qui est de la politique conjoncturelle. Elles peuvent également prendre la forme d’une stimulation de l’offre avec cependant une visée plus structurelle que conjoncturelle. PROBLEMATIQUE L es politiques de relance mises en œuvre par les pouvoirs publics, peuvent-elles permettre une sortie de crise ? NB : un candidat peut choisir d’introduire le sujet par un rappel historique et contextuel de la crise financière internationale actuelle. I. LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE ET SON IMPACT SUR LES ECONOMIES A. LES CAUSES DE LA CRISE FINANCIERE − La variabilité de la politique monétaire expansionniste au cours des années récentes(les bas taux d’intérêt pratiqués par la FED) ; − Les credits NINJA (No Income No Job No Asset) − La réglementation financière est la source des effets pervers. Il en est ainsi de l’obligation imposée aux banques par l’accord de Bales et de maintenir un ratio de fond propre égale à 8% de leurs avoirs ; − La crise des subprimes (prêts immobilier à taux variable et indexé) sur le marché hypothécaire américain ; − La chute des prix de l’immobilier sur lequel étaient gagés les titres, les crédits titrisés ont été vendus à des fonds et à des compagnies d’assurances avec des taux de rendements attractifs ; − Le passage de la crise financière à la crise économique est né de ce que les banques preteuses n’osaient plus prêter. La conséquence a été la hausse du chômage et la baisse du pouvoir d’achat. kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm 1/5 − La hausse du prix du pétrole qui a renchérit les couts de production des entreprises industrielles entrainant une baisse de compétitivité ; l’augmentation des prix ; une baisse de la consommation des biens durables des ménages ; une chute libre de l’investissement résiduel et l’accumulation des stocks invendus par les entreprises. Toutes choses qui ont réduit la croissance économique du pays. − Inexorablement, on s’est acheminés vers une réduction des emplois depuis 2001, environ 30% de l’augmentation des emplois au USA est lié à l’immobilier. − Le renforcement des oligopoles et monopoles au détriment de la concurrence ; − La forte concentration mondiale des fortunes entre les mains d’une minorité ; − Le développement de la spéculation financière qui à pris une ampleur sans précédent dans l’histoire du systéme capitaliste mondiale, favorisé par un systéme libéral sans gouvernail ; absence de règlementation et de surveillance du marché financier international ; − Création arbitraire des billets de banque ou de dépôts bancaires ; − Epargne abondante et volontaire correspondant aux désirs des individus de renoncer à une consommation présente pour une abondante ressource dans le futur ; introduction extraordinaire de l’instabilité des taux d’intérêt par la FED (Federal Reserve Bank) : − Les pressions politiques ont été exercées sur les banques pour octroyer des crédits sans garanties à des ménages insolvables ; − Excès de règlementation en particulier sur le marché du travail qui freinent la production, l’investissement et l’épargne. B. IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE 1. Sur le plan international − Effondrement et faillite des banques américaines ; − Modification profonde des structures productives aux USA et en Europe ; − Déficit des liquidités ; − Dépréciation des actifs des grandes européennes cotées en bourses ; − Raréfaction du crédit à travers le monde ; − Prorogation des effets des effets de la crise dans le secteur des assurances ; − Suppression des emplois ; − Baisse des cours de matériaux ; − Augmentation des créances douteuses auprès des banques ; − La chute de la demande des produits sidérurgique, la réduction des activités des multinationales. 2. Au niveau de l’Afrique kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm 2/5 − Pertes induite par les placements à risque au niveau de la CEMAC (la BEAC a perdu 16.4 milliards de francs CFA suite au déplacement à risque effectué après de la société générale) ; − Mouvement de panique sur les places financières africaines : Maroc, Algérie, Nigeria, Kenya.. − Baisse de transferts de fonds des sociétés mères européennes et américaines vers les succursales africaines. − Diminution de l’aide publique au développement et baisse de flux des investissements directs étrangers ; − Baisse des cours des matières premières et donc des recettes publiques. − Baisse des transferts de fonds en provenance de la diaspora. − Au plan national (Cameroun) − Diminution de l’activité dans le secteur bois (30% des commandes européennes de 2008 ont été annulées et pas de commandes réellement exprimées en 2009) ; − 10 000 emplois sur 45 000 supprimés dans le secteur bois ; − Baisse des recettes d’exportation dans les secteurs du coton et du pétrole ; − Difficulté dans l’exécution du budget 2009 ; − Ralentissement de l’activité dans le secteur minier et notamment sur les grands projets (hydro mines, bauxite, fer, cobalt, et nickel) − Perte mensuelle de l’ordre de 16 milliards de francs CFA II. LES DIFFRENTES POLITIQUES DE RELANCE ET LEURS LIMITES A. LES DIFFERENTES POLITIQUES DE RELANCES MISES EN ŒUVRE 1. Mesures prises au niveau international − Injection massive des liquidités dans le circuit monétaire ; − Achat et gestion des actifs toxiques par l’Etat ; − Garanti publique des dépôts ; − Intervention étatique sur la rémunération des dirigeants des grandes entreprises multinationales ; − Intervention étatique dans la rémunération des dividendes ; − Nationalisations des banques et entreprises stratégiques ; − Renforcement des soutiens aux banques et aux entreprises ; − Desserrement des conditions de crédits ; − Baisse du taux d’intérêt ; − Augmentation des taux d’imposition marginaux sur les hauts revenus ; − Augmentation de l’aide multilatérale et notamment du FMI et de la BAD en faveur des pays en développement ; − Renforcement de la règlementation dans le cadre de la finance internationale (assouplissement des règles comptables, donner plus d’indépendance aux agences de notation vis-à-vis des entreprises qu’elles ont à noter, contrôler d’avantage les attributions de prêts, kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm 3/5 notamment ceux à taux variables, surveiller les montages abusifs de titrisation et les interdire à la spéculation. − Retour au protectionnisme ; − Renforcement du libéralisme en tenant compte des nouvelles régulations ; − Restructuration du commerce international ; − Réponse commune en Europe visant à renforcer les fonds propres des banques et limiter ainsi les fragilités. 2. Mesure prises au niveau de la CEMAC et au Cameroun − Suspension des nouveaux placements de la BEAC : − Audit des placements de la BEAC − Baisse du taux d’intérêt. − Resserrement du budget de fonctionnement de l’Etat ; − Réduction des frais de gestion bancaire ; − Réduction du taux de réserves obligatoires. − Accélération du processus d’émission des valeurs du trésor et des emprunts obligataires. B. LES LIMITES DES POLITIQUES DE RELANCE ADOPTEES − La majorité des mesures de riposte prises sont conjoncturelles (de court terme) et non structurelles ; − Les mesures sont prises sans véritable coordination dans les décisions que dans leurs mis en œuvre ; − Les mesures prises ont provoqués des déficits budgétaires : − La pratique de taux d’intérêt faible pourrait entrainer une politique monétaire expansionniste, source de l’inflation ; − Accroissement artificiel du pouvoir d’achat à coup de milliard d’euros : − Mesures ne contribuant pas à la création de richesse, mais plutôt au déplacement de celle-ci ; − L’augmentation des taux d’imposition marginaux sur les hauts revenus, conduit par expérience au ralentissement de l’activité économique : Conclusion − La nécessité d’un retour à l’interventionnisme étatique ; − Conciliation entre les mesures conjoncturelles et structurelles ; − Refonte du système financier international (vers une nouvelle architecture du système financier international). − Encourager les études et des réflexions pour prévenir les crises − La masse monétaire s’adaptera aux besoins d’augmentation des salaires, des stocks et prêts d’une part, la régularité de son augmentation permettra de maintenir l’économie dans la voie de la croissance. AUTRE PLANS kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm 4/5 I. Crise financière international et les manifestations 1. Causes 2. Les manifestations 3. Les politiques de relance 4. Les insuffisances dites politiques II. Contradiction croissante entre les politiques de relance et la résorption de la crise financière internationale 1. La relance de l’activité produit un déséquilibre dans les économies de plus en plus ouvertes 2. Prise en compte des contradictions des politiques de relance comme solution à la crise 3. La voie étroite des politiques de relance compatible avec les spécificités de la crise financière actuelles. 4. Les mesures de relance adoptées 5. Mesures de relance prises au niveau local. SUJET : Les pays émergents ont-ils intérêt à accélérer leur ouverture aux mouvements de capitaux internationaux ? Problématique L’accroissement des flux de capitaux internationaux est-il de nature à favoriser le développement économique des pays émergents ? Eléments de l’introduction La fin des années 1980 se caractérise par une accélération des mouvements de capitaux à travers le monde, qui, en termes d’investissements de portefeuille et d’investissement directs étrangers ont d’avantage profité aux pays émergents.ces derniers sont identifiés par trois critères principaux : PVD qui ont réussi leur décollage économique et amorcé un processus d’industrialisation ; Pays à revenu faible (ex : Chine, Inde) ou intermédiaire mais disposant de secteurs de haute technologie performants ; Pays ayant un fort attrait des flux financiers qui soutiennent l’industrialisation. Cependant, la crise financière de 1997 et ses multiples conséquences ont suscité un certain nombre d’interrogations, notamment – celle de savoir si l’accroissement des flux de capitaux internationaux est de nature à favoriser le développement des pays émergents. 1 ère PARTIE : Mouvement de capitaux, facteur de croissance I. L’environnement propice aux mouvements de capitaux − Environnement international (globalisation financière) ; − Cadre juridique (fiscalité…) ; − Infrastructure de communication ; − Présence d’un tissu industriel ; − Avantages comparatifs des coûts de production ; − Niveau de risque – pays (stabilité politique) II. Les canaux et les mécanismes de transmission des mouvements de capitaux Il s’agit tout particulièrement des : − Investissements de portefeuilles, de nature volatile ; − Investissements directs étrangers (IDE), plus stables ; − Ils ont pour effets directs sur le développement, entre autres : − La création d’emplois ; − La croissance économique ; − L’accroissement des revenus 2 ème PARTIE : Accélération des mouvements de capitaux, source éventuelle de crise I. La fragilisation des économies des pays émergents − Extraversion des économies (développement déséquilibré de la structure productive) kalata - Préparation Supérieure Privée aux concours administratifs – www.kalata.cm 1/2 − Limites de la capacité d’absorption des flux financiers par l’économie − Volatilité des capitaux II. L’incertitude des bénéfices sociaux − Augmentation des écarts de revenus − Rapatriement des bénéfices (ex : par les firmes multinationales) − Problèmes de répartition des fruits de la croissance. Conclusion − Sélectivité des investissements à promouvoir au niveau national ; − Affectation optimale des investissements ; − Nécessité de mettre en place une taxe sur les capitaux volatiles. I. LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET SA MESURE A. Qu’est-ce que la croissance économique ? Selon l’économiste français François Perroux (1903-1987), la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels ». DÉFINITION : Croissance économique. Augmentation soutenue de la production de biens et services d’un pays sur une période longue. À court terme, on parle d’expansion. DÉFINITION : Expansion. Augmentation de la production de biens et services sur une période courte. La croissance économique est donc un phénomène quantitatif, à ne pas confondre avec le développement qui est, quant à lui, un phénomène qualitatif qui recouvre l’ensemble des transformations de l’environnement social nécessaires à la croissance. François Perroux définit le développement comme « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global ». Ainsi la croissance économique est, pour un pays, un enjeu de première importance, car c’est elle qui conditionne l’amélioration du niveau de vie de ses habitants. Elle représente dès lors l’objectif principal de la politique économique des pouvoirs publics. B. Le PIB comme mesure de l’activité économique 1. Intérêts du PIB comme mesure La croissance se mesure grâce au PIB. En effet, pour obtenir le taux de croissance, il faut calculer l’évolution du PIB d’une année sur l’autre pour un pays. L’outil mathématique utilisé est alors le taux de variation. DÉFINITION : Taux de croissance. Le taux de croissance se calcule ainsi : 5e59cc58-66b9-406c-a3e3-2640a49a4de5 Exemple : Calcul du taux de croissance 2019 5cd83fc2-3983-4973-aed5-0bc4d397a153 On distingue le PIB marchand et le PIB non-marchand : Le PIB marchand correspond à la somme des valeurs ajoutées de toutes les unités de production résidentes sur le territoire national en un an. Le PIB non-marchand correspond à la valeur de la production non marchande, c’est-à-dire disponible gratuitement ou quasi-gratuitement. La production non-marchande recouvre essentiellement les biens et services produits, qui ne font pas l’objet d’un échange sur le marché. Exemples : École publique, carte d’identité, police… À partir du PIB global, on peut calculer le PIB par habitant en le rapportant à l’effectif total de la population du pays. Le PIB par habitant nous fournit alors une évaluation assez grossière du niveau de développement du pays. e393f7ba-b739-45d9-a51f-560aeff01362 2. Les limites du PIB Le PIB présente, cependant, des insuffisances en tant qu’indicateur de niveau de vie et de développement. Premièrement, son utilisation pose des problèmes au niveau des comparaisons internationales. En effet, pour pouvoir comparer les PIB par habitant de différents pays, il faut d’abord les traduire en une unité monétaire commune. Or, le cours des monnaies entre elles sont instables et fluctuent sans cesse. Deuxièmement, le PIB reste un indicateur imparfait du niveau de richesse d’un pays. En effet, une partie de la production n’est pas prise en compte. Ainsi, les activités non rémunérées (comme le bénévolat, le travail domestique, …) ne font pas l’objet d’une évaluation comptable. L’économie souterraine, qui comprend essentiellement les activités légales non déclarées (travail au noir) et les activités illégales (les trafics), échappe également à la comptabilisation. Par exemple, en 2008, l’économie souterraine était estimée à 5,9% des emplois en France, et à 26,9% en Grèce. Enfin, le PIB va inclure dans son calcul ce qu’on appelle les activités de « réparation » de dégâts économiques et sociaux qui accompagnent l’activité économique. Par exemple : accidents de la route, pollution, drogue, … Ainsi, lorsqu’un drame écologique survient, le PIB va comptabiliser les activités permettant de réparer les dégâts environnementaux causés. Toutefois, il ne prend pas en compte la perte des ressources naturelles et les atteintes irréversibles à l’environnement. Exemple : marée noire. 3. Des indicateurs complémentaires Dès le milieu des années 1970, des économistes ayant pris conscience des insuffisances du PIB, ont proposé des indicateurs complémentaires pour mieux évaluer le niveau de développement des pays. L’Indice de Développement Humain (IDH) est le plus connu. Il a été élaboré par Amartya Sen, prix Nobel d’économie. L’IDH est calculé depuis le début des années 1990 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Cet indicateur est composé de trois dimensions : la santé (espérance de vie à la naissance), le niveau de vie (revenu national brut par habitant) et l’éducation (durée de la scolarisation). L’IDH est compris entre 0 et 1. Le niveau de développement est d’autant plus élevé que l’on se rapproche de 1. En 2017, les pays qui occupaient les premières places du classement étaient la Norvège, la Suisse et l’Australie, tandis que le Niger et la Somalie étaient aux derniers rangs. L’IDH français de 2017 est de 0.901. DOCUMENT 1. L’IDH : 3 dimensions et 4 indicateurs. 002c6a04-d180-4952-a986-63cf2670a3fd D’autres indicateurs ont également été proposés, certains mettant l’accent sur l’importance de la pauvreté (IPH) ou sur la plus ou moins grande amplitude des inégalités sociales, d’autres visant à intégrer la dimension écologique comme critère d’évaluation de la qualité de la croissance (PIB vert). II. LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE A. Croissance extensive ou croissance intensive ? Les deux principaux facteurs de production sont le facteur « travail » et le facteur « capital ». DÉFINITION : Facteur travail. Ensemble des travailleurs participant à la production d’un bien ou d’un service. DÉFINITION : Facteur capital. Ensemble des machines et biens d’équipements nécessaires à la production d‘un bien ou d’un service. La croissance économique, c’est-à-dire l’augmentation de la production, peut s’expliquer par la hausse des quantités de facteurs de production utilisées, mais également par la hausse de la qualité des facteurs de production. La quantité de la production dépend des facteurs de production, soit Y = f (K, L). Y représente la production, K le capital et L le travail (Labour en anglais). 1. Croissance extensive Lorsque la croissance économique résulte de l’utilisation d’une plus grande quantité de facteurs de production (travail et capital), on parle de croissance extensive. Exemple : L’entreprise Yollo dispose d’un employé et d’un four. Elle produit 1 pizza par jour. Si elle souhaite doubler sa production (donc 2 pizzas), on suppose qu’il lui faudra deux employés et/ou deux fours. Toutefois, la croissance extensive fait face à la loi des rendements décroissants. La loi des rendements décroissants met en valeur que plus on ajoute des nouveaux facteurs de production, plus leur efficacité est faible et à terme, leur productivité est presque nulle. Autrement dit, la croissance extensive est envisageable à court et moyen terme pour augmenter la production, mais ne sera plus efficace à long terme. Il faut donc envisager un autre moyen d’augmenter la croissance sans augmenter les quantités de facteurs. 2. Croissance intensive La croissance intensive résulte, quant à elle, de l’augmentation de la productivité des facteurs de production. Ces derniers peuvent être plus productifs, autrement dit plus efficaces. Cela correspond à une amélioration de la qualité des facteurs de production. Exemple : L’entreprise Yollo dispose d’un employé et d’un four. Elle produit 1 pizza par jour. Si elle souhaite doubler sa production (donc 2 pizzas), on suppose qu’il lui faudra former son employé pour le rendre plus efficace ou investir dans un four plus performant. B. Le progrès technique L’économiste américain Robert Solow en 1956 a montré qu’une partie de la croissance ne s’expliquait pas par l’augmentation des quantités de facteurs de production utilisées. Il appelle « résidu » cette part inexpliquée de la croissance. Ce résidu correspond, en réalité, à ce qu’on appelle le « progrès technique ». Il recouvre tous les éléments qui permettent d’améliorer la productivité globale des facteurs de production. Par exemple : technologies plus efficaces, amélioration de l’organisation du travail, connaissances scientifiques accrues…. DÉFINITION : Progrès technique. Ensemble des innovations (de produits, de procédés, organisationnelles…) améliorant la productivité globale des facteurs. 0c0296c6-bb27-487a-a421-f0a2adc08390 C. La théorie de la croissance endogène 1. Accumulation de capital La théorie de la croissance endogène explique comment la croissance peut s’auto-entretenir grâce à l’accumulation de capital. Il peut s’agir : de capital technologique, comme le progrès technique ; de capital physique, comme de nouvelles machines ; de capital humain, comme la formation et la qualification des travailleurs ; de capital public, comme les infrastructures mises en place par l’État. 2. Externalités positives, rendements d’échelle croissants Selon la théorie de la croissance endogène, il existe des facteurs qui permettent à la croissance de s’auto entretenir. Le modèle de croissance endogène met en valeur l’existence de rendements d’échelle croissants et d’externalités positives pour l’ensemble de l‘économie. En effet, en investissant dans certains domaines, l’État (ou les agents) à l’origine de cet investissement vont générer des bienfaits pour l’ensemble des agents économiques. DÉFINITION : Externalités positives. Conséquence involontaire positive de l’action d’un agent économique sur le bien-être d’un ou plusieurs autres agents économiques. DÉFINITION : Rendements d’échelle croissants. Relation entre la quantité produite d’un bien et la quantité de facteurs de production utilisée. Les rendements sont croissants lorsque la quantité produite augmente plus vite que les quantités de facteurs utilisés. 3. Les théoriciens de la croissance endogène Trois auteurs sont connus pour leur apport à la théorie de la croissance endogène. Chacun explicite un facteur contribuant à générer des externalités positives et de la croissance auto-entretenue. Paul Romer met en valeur l’importance d’investir dans la recherche et développement pour obtenir les innovations de demain et générer une croissance sur le long terme. Robert Lucas explique qu’il est nécessaire d’investir dans le capital humain. La formation continue et la qualification de la main d’œuvre sont une des clés d’une croissance durable. Robert Barro met l’accent sur la nécessité d’investir dans le capital public, c’est-à-dire les infrastructures publiques. Selon lui, une économie disposant de lignes de chemin de fer, de routes, de ponts… est beaucoup plus productive. III. L’IMPORTANCE DU CADRE INSTITUTIONNEL Pour que l’activité économique se développe au mieux, il est nécessaire qu’elle se situe dans un cadre institutionnel favorable. Ce cadre institutionnel va comprendre des administrations publiques compétentes, le respect et la protection de droits juridiques tels que les droits de propriété. Ainsi, la mise en place de brevets protège la propriété intellectuelle des agents et constitue donc une condition favorable à l’innovation et à la croissance économique. L’intégrité du système politique, c’est-à-dire des gouvernements, est également une condition favorable à la croissance économique. En effet, dans les pays qui sont instables politiquement (par exemple, les pays en guerre ou les pays gangrénés par la corruption), l’environnement institutionnel est défavorable à la croissance économique. Amartya Sen a mis en valeur que le régime politique le plus favorable à la croissance économique était la démocratie. LE PETIT + DANS TA COPIE La difficulté de ce chapitre réside dans la technicité des notions à maîtriser. Des notions, telles que croissance extensive, intensive, endogène doivent être acquises et utiliser à bon escient dans votre copie. Elles ne sont pas toujours évidentes au premier abord, mais vous seront utiles dans ce chapitre comme dans le chapitre sur les fluctuations de la croissance. Vous devez absolument connaître la définition de la croissance. Il est difficilement envisageable pour un élève ayant étudié les SES de ne pas savoir définir cette notion clé et centrale... en tout cas aux yeux d’un correcteur. Il est aussi conseillé d’avoir une idée des principales données économiques françaises. Par exemple : PIB 2018 : 2200 milliards d’euros ; Taux de croissance 2018 : +1.5% ; IDH 2017 : 0.901. PROBLEMATISATION DU SUJET DE LA DISSERATION DE SES IDENTIFIER LA NATURE DU TRAVAIL EXIGE PAR LE LIBELLE Les libellés de sujets sont formulés selon trois types de questions. Il existe des plans « types » pour répondre à ces questions. Types de question Exemples de plans standards Ce type de question appelle une discussion, La question est problématisée : une réponse dialectique, et suppose le plus souvent La question commence par la formule "Dans quelle mesure...", l'existence d'une controverse : "Pensez-vous que...", "Est-ce que...", ... I. Oui (ou non) II. Mais... Exemples de sujets "Dans quelle mesure les inégalités entre hommes et femmes sont-elles en voie de résorption ?" I. Vers l'égalité des sexes II. Persistance des inégalités Ce type de formulation propose un inventaire : Cas 1 : I. Constat La question est analytique : II. Conséquences Le sujet commence par la forume "Analysez les causes...", "Analysez les effets...", "Analysez telle évolution, telle transformation...", ... Cas 2 : I. Causes conjoncturelles (ou internes, nationales) "Analysez les tranformations des conflits sociaux depuis une quarantaire d'années" I. Les facteurs de déclin de la conflictualité au travail II. Causes structurelles (ou II. Persistance et externes, internationales) renouveau de l'action Cas 3 : collective I. Effets quantitatifs (ou à court terme, directs) II. Effets qualitatifs (ou à long terne, indirects) La question met en relation deux concepts (X et Y) : I. Effets de X sur Y La question commence par la formule : "Quels liens...", II. Effets de Y sur X "Quelles similitudes...", "Quelles relations...", ... (formulation très rare) "Investissements directs étrangers et déveooppement : quelles relations ?" I. Les IDE exercent un effet d'entrainement sur le processus de développement II. Le niveau de développement exerce un effet d'attractivité sur les IDE FORMULER LA PROBLEMATIQUE DE LA DISSERATION DE SES