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PRÉFACE
C’est une longue route jusqu’aux pieds de l’Un, mais nous l’empruntons tous.
Rudyard Kipling dans
Kim
Ecrire à propos de la vie et de l’époque de Sri Sathya Sai Baba, c’est accepter une
tâche apparemment impossible. Comment peut-on exprimer son statut divin sans
inviter l’incrédulité ? Si elle est écrite entièrement pour des non croyants, l’histoire
restera à moitié dite. Et il n’est pas non plus correct de ramener des faits vérifiés de
nature apparemment miraculeuse à un catalogue de rationalisations neutres. Comme
W.H. Murray, le mystique alpiniste le dit : ‘’Le but n’est pas d’abroger la raison, mais
de l’élever. Un chameau ne peut pas passer dans le chas d’une aiguille, mais la vision le
peut.’’ Murray recommande l’art alchimique de l’unification pour nous aider à
traverser l’espace apparemment infranchissable entre notre monde et le royaume de
l’Esprit, harmonisant par là les leçons de la tête et les enseignements du cœur.
La seule façon dont un étudiant itinérant en religion (par opposition à un dévot Sai)
peut expliquer le phénomène Sai est de recourir à son agenda de voyage dans lequel,
pendant trois semaines chaque hiver sur une période d’une douzaine d’années, il
rapporta les merveilles cachées de la topographie du Deccan et sa riche théologie.
L’auteur, pour emprunter un commentaire de Thomas Carlyle à propos du poète
Robert Burns, ‘’dit ce qu’il y a en lui, non par besoin externe de vanité, mais parce que
son cœur est trop plein pour rester silencieux’’.
Cette enquête historique et théologique, tout en cherchant à percer le halo qui entoure
Sathya Sai Baba et Shirdi Sai Baba, n’exprime pas vraiment d’opinions pour ou contre
les associations fabuleuses qui sont apparues autour de leurs noms. Ce qu’elle tente,
puisque les étudiants sérieux de l’opération de la grâce veulent de la substance qu’ils
peuvent (suivant les paroles de Sathya Sai Baba) ‘’observer, étudier et peser’’, c’est une
étude de sa source énigmatique et des détails de son fonctionnement sur un
bénéficiaire qui peut témoigner de son impact. Si, ici ou là, cela a conduit à une
digression dans des explications sur la manière dont un Ecossais itinérant est tombé
amoureux du Deccan et de sa lignée de modèles extraordinaires de grâce spirituelle, je
m’en excuse à l’avance.
Il me faut remercier Shalini Sreenivas pour avoir suggéré que ce livre soit écrit et pour
avoir offert des documents et des encouragements pour permettre son achèvement.
David Davidar de chez Penguin a régulièrement apporté son soutien aux intérêts non
conventionnels de l’auteur, tandis qu’à Karthika est revenue la tâche astreignante de
débroussailler et d’ajouter de la clarté à cette excursion numineuse. A Himanshu
Bhagat, je suis redevable de sa vision d’ensemble détachée d’un terrain difficile à
sonder et à Shantanu Ray Choudhary de ses intuitions correctives inestimables. Rajiv
Mehrotra a gentiment aidé à accélérer la dactylographie, assisté par Lalita à Delhi et
par Jayashree à Bangalore. Je dois aussi remercier Paras, notre chien fidèle et exubérant
qui a permis que les délais soient respectés en me réveillant chaque matin. Ma