le trésor de la diversité génétique

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LE TRÉSOR
DE LA DIVERSITÉ GÉNÉTIQUE
La diversité génétique est la partie cachée de la biodiversité ; chez les
êtres vivants, elle représente la variabilité des gènes non seulement
pour la survie des espèces, mais aussi pour celle des écosystèmes car
elle est le garant de la capacité d’adaptation des êtres.
DIVERSITÉ GÉNÉTIQUE AU SEIN DE L’ESPÈCE
La diversité génétique est le résultat d’un double brassage des gènes lors de la reproduction sexuée, au moment de la formation des gamètes, et au moment de la fécondation. Cette double loterie au sein de l’espèce fait que chaque individu est unique.
q Variabilité des gènes et polymorphisme génétique
La diversité génétique est le fait d’une variabilité génétique des populations appelé polymorphisme, celui-ci correspond à une variation de séquence de gènes sous plusieurs formes
qu’on appelle allèles. Les mutations sont responsables de l’apparition de nouveaux allèles.
Certaines d’entre elles sont neutres, c’est-à-dire qu’elles n’ont aucun effet sur l’organisme,
d’autres sont défavorables car elles peuvent porter atteinte à la santé de l’individu, certaines
au contraire peuvent devenir avantageuses pour l’individu. Les mutations ont des effets
variables sur les individus selon leur localisation dans le génome, le nombre de nucléotides
concernés et l’environnement dans lequel
évolue l’animal ou la plante.
q La sélection naturelle
Quelques notions
Elle est primordiale pour la survie des
• Gène : fragment de la molécule d’ADN
espèces car elle permet une meilleure
qui code pour un caractère donné chez
l’individu et qui est formé d’une succesadaptation au milieu. L’exemple le plus
sion ou séquence de nucléotides.
célèbre est celui de la phalène du bou• Allèle : version d’un gène.
leau, papillon nocturne de couleur claire
• Mutation : changement dans l’ordre de
qui échappe à ses prédateurs par mimésuccession des nucléotides d’un gène.
tisme sur l’écorce claire de l’arbre. Quand
• Un nucléotide et un assemblage d’un
le tronc du bouleau devient sombre, du
sucre, d’un groupement phosphate et
fait de la pollution (région de Manchester,
d’une base azotée, il existe quatre
e
à la fin du XIX siècle avec l’ère indusbases différentes ; l’adénine, la guanine,
trielle), une forme sombre se fait plus fréla cytosine et la thymine, dont l’ordre de
succession correspond à un code d’inquente au détriment de la forme claire,
formation génétique.
par mutation d’un gène: en effet les individus sombres échappent plus facilement
aux prédateurs par camouflage. C’est la sélection naturelle, concept de base de la théorie
de Darwin sur l’évolution. Elle montre que les individus les mieux adaptés à leur environnement sont plus aptes à survivre que les autres, à se reproduire et avoir plus de descendants, transmettant plus facilement leurs gènes aux générations suivantes. Ce même
principe est appliqué en agronomie pour améliorer les espèces animales et végétales.
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ACTION DE L’HOMME SUR LES POPULATIONS
La révolution technique moderne a eu pour conséquence un appauvrissement de la
faune et de la flore terrestre, et chaque fois qu’une espèce disparaît, c’est toute une collection de gènes qui est perdue à jamais. Par ailleurs le monde agricole accorde de plus
en plus d’importance à la diversité génétique non seulement pour lutter contre les ravageurs et maladies par la lutte biologique mais aussi à travers les croisements et le génie
génétique pour optimiser la productivité.
q La sélection artificielle
Elle produit les mêmes effets que la
La conservation des gènes
sélection naturelle et permet de réagir
aux changements des conditions de l’enDiverses techniques peuvent conduire à
vironnement auxquelles sont affrontées
une conservation des gènes : il peut
les populations. De nombreuses caractés’agir de banques de matériels généristiques animales et végétales peuvent
tiques, du renforcement des populations actuelles par la recherche appliêtre améliorées en vue d’augmenter la
quée et la réintroduction dans la nature
productivité.
des espèces ex-situ.
La génétique moléculaire offre de
Pour gérer les populations génétiques
nombreuses perspectives, elle permet
et taxons menacés, on peut pratiquer
l’identification de gènes d’intérêt pour
des duplications d’échantillons de matélesquels il y a une amélioration de caracriel génétique, de translocations.
tères quantitatifs tels qu’une meilleure
Pour les individus malades, on peut
production de lait et de viande chez les
avoir recours à la quarantaine et avoir
un suivi des agents pathogènes.
bovins.
Il faut aussi limiter l’évasion d’échanMais ce processus de sélection
tillons ex-situ, c’est-à-dire hors de leur
conduit souvent à une augmentation de
habitat naturel de manière à éviter l’enla consanguinité et à une diminution de
vahissement.
la variabilité génétique. On peut minimiser la consanguinité si pour chaque père,
un seul descendant mâle est choisi en tant que reproducteur.
q Gestion des petites populations
Lorsqu’une population est trop petite, il existe un risque accru de voir disparaître certains gènes au fil des générations : c’est la dérive génétique, elle s’accompagne d’une
concentration de gènes identiques liée à la consanguinité.
Les conséquences sont inquiétantes car les performances moyennes des animaux,
leurs capacités d’adaptation et de reproduction baissent; la variabilité génétique s’effondre, des gènes et des combinaisons génétiques performantes sont perdus.
Pour remédier à tout cela des méthodes s’imposent : on crée des groupes de reproduction qui constituent des familles avec des individus apparentés et génétiquement éloignés des autres groupes; ils ont tous la même structure démographique.
Au cours du temps les mâles saillissent les femelles de tous les autres groupes – dont
ils ne sont pas issus – et le renouvellement de ces mâles doit être rapide afin de respecter
la variabilité génétique.
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