TUMEURS BENIGNES DE LA MUQUEUSE BUCCALE Cours des 3eme Année PR SALAH-MARS III-2-Tumeurs bénignes épithéliales Papillome Kérato-acanthome Tumeurs des glandes salivaires accessoires III-2-1- Papillome Origine virale due à un papillomavirus (VPH) Se développe au dépend du revêtement épithélial malpighien le siège le plus fréquent est la muqueuse vestibulaire, palatine et sur la face dorsale de la langue formation saillante, sessile ou pédiculée, à base souple, de taille variable de coloration rosée ou blanchâtre par hyperkératose Le diagnostic est le plus souvent aisé le volume important de cette néoformation rend parfois difficile le diagnostic avec le carcinome verruqueux (Papillomatose Orale Floride) III-2-2- La verrue prolifération épidermique contagieuse d’origine virale (associée à HPV-6 ou HPV-16) atteignant parfois la muqueuse buccale souvent observée chez l’enfant par autoinoculation à partir des verrues digitales Cliniquement: siège au niveau des lèvres et du vestibule excroissance molle, en chou-fleur, sessile, parfois multiple se manifeste par des nodules d’essaimage groupés en nappe ou plus ou moins coalesce Traitement : la cryothérapie, l’électrodéssication, l’acide trichloracétique à 30% et le laser. Diagnostic : différentiel se fait avec le papillome III-2- 3- Hyperplasie épithéliale focale ou maladie de Heck Elle est observée chez les patients originaires du Maghreb.Le caractère le plus souvent retrouvé est familial; elle est d’origine virale. multiples petites excroissances muqueuses rosées de quelques millimètres de diamètre, molles et sessiles, affectant les gencives, les lèvres et le plancher III-2- 3-Hyperplasie épithéliale focale ou maladie de Heck surface aplatie ou blanchâtre ou encore bombée coloration rappelant celle de la muqueuse normale aucune intervention n’est requise la régression spontanée est possible III-2-4- Kérato-acanthome tumeur bénigne issue des structures pilleuses siège sur les zones exposées du visage la localisation labiale est aussi bien supérieure qu’inférieure III-2-4-Kérato-acanthome plus fréquente chez le sujet âgé, et touche plus l’homme que la femme néoformation saillante et kératosique peut atteindre 1 à 2 cm de diamètre développement rapide (4 à 6 semaines) III-2-4-Kérato-acanthome peut cliniquement et histologiquement simuler un carcinome épidermoide parfois évocatrices d’une tumeur maligne le diagnostic est histologique Évolution = régression spontanée complète ou dégénérescence maligne III-2-4-Kérato-acanthome Le traitement est chirurgical radiothérapie externe ou chimiothérapie locale (pommade ou injection de 5FU éventuellement associée aux rétinoïdes) ou plus exceptionnellement générale (méthotréxate) III-2-5-Epithélium calcifié de Malherbe ou pilomatrixome Nodule de consistance pierreuse s’observant à tout âge au niveau de la cavité buccale et de la face indolore, peu volumineux, bien limité, mobile par rapport aux plans profonds et recouvert d’une muqueuse normale L’évolution: lente le pronostic: est strictement bénin le traitement : consiste en l’exérèse de la lésion Les récidives sont fréquentes HISTOLOGIE DIFFERENTIELLE DES TUMEURS BENIGNES EPITHELIALES Papillome Épithélium malpighien épaissi souvent kératinisé, Verrue Hyperplasie épithéliale à limites nettes+couche de parakératose Hyperplasie épithéliale focale ou maladie de Heck Kérato-acanthome Hyperplasie avec acanthose et parakératose Épithélium calcifié de Malherbe Hyperplasie épithéliale très différenciée kératinisante Des calcifications peuvent apparaître III-3-Tumeurs bénignes conjonctives Fibrome Lipome Myxome Angiome ,Lymphangiome Neurofibrome ,Schwannome III-3-1-Fibrome Hyperplasie fibreuse secondaire à une irritation chronique très fréquente cliniquement: ferme sessile ou pédiculé recouvert d’un épithélium lisse, normal parfois hyperkératosique, blanchâtre lésion unique, asymptomatique de moins de 1 cm de diamètre Certains fibromes de la gencive, parsemé de microcalcifications ou même de tissu ostéoide, sont des fibromes cémentifiants = tumeurs odontogènes Evolution est bénigne Traitement = simple exérèse chirurgicale III-3-2-Lipome C’est une tumeur du tissu adipeux assez rare au niveau de la cavité buccale située sur la muqueuse jugale, la langue, le repli vestibulo-jugal, le plancher buccal, les lèvres et les gencives. Cliniquement : Masse de consistance molle parfois fluctuante et mobile par rapport aux tissus voisins; de consistance dure sa coloration jaunâtre, bien visible sous l’épithélium qui la recouvre. L’évolution: bénigne Le traitement: est chirurgical = biopsie-exérèse III-3-3 Tumeurs vasculaires Fréquentes au niveau de la cavité buccale, elles touchent préférentiellement les femmes. Elles sont prédominantes au niveau des lèvres, surtout lorsqu’elles sont congénitales. Angiomes ou hémangiomes prolifération des vaisseaux sanguins anomalie de développement siège le plus souvent sur la lèvre, la langue, la joue ou le palais deux variétés existent : L’angiome plan ou capillaire Dés la naissance ou se développe dans les premières semaines de la vie aspect d’une fraise ou d’une framboise, très peu hémorragique en cas de traumatisme préférentiellement situé au niveau de la muqueuse linguale ou jugale régression totale peut s’observer vers l’âge de 5 ans, tout au plus L’angiome caverneux ou tubéreux masse vasculaire sous-cutané(muqueuse) apparaissent dans l’enfance lésions peuvent être pulsatiles et se décolorer à la pression La tuméfaction augmente de volume à l’effort ou en position déclive, elle peut être génératrice d’hémorragies parfois cataclysmiques Traitement Les lésions les plus évolutives bénéficieront d’une embolisation préopératoire qui limitera les risques hémorragiques durant l’intervention ; pour les angiomes plans, nous proposons une corticothérapie intralésionnelle, des injections sclérosantes, la cryothérapie, le laser CO2 ou des ligatures lorsque leur volume pose problème. Lymphangiome proliférations des vaisseaux lymphatiques aspect de petits nodules mous surélevés (petits kystes) coloration normale ou gris-jaunâtre habituellement asymptomatique siégeant fréquemment à la langue, à la lèvre, au plancher, à la joue et au palais macroglossie L’évolution = augmentation de volume avec l’âge, se stabilise vers la puberté Le traitement spontanée l’excision chirurgicale → récidive III-3-4-Tumeurs musculaires Léiomyome Tumeur rare, nait des cellules musculaires lisses des parois vasculaires et des papilles caliciformes de la langue petit nodule souvent sessile, de consistance ferme, bien limité (30ans) des phénomènes douloureux sont présents Le traitement : est l’exérèse chirurgicale simple Rhabdomyome 2% des tumeurs issues des muscles striés beaucoup moins fréquent que le rhabdomyosarcome tumeur isolée et bien délimitée, asymptomatique multinodulaires et infiltrantes, ce qui expliquerait leur récidive post-chirurgicale Diagnostic : est surtout histologique Traitement : est chirurgical