Avertissements. – Pour bien comprendre les écrits de M. J-J Dybowski, il est absolument nécessaire
de remettre ses propos dans le contexte de l’époque. Son ouvrage a été publié, nous le rappelons, en 1927,
période d’exploitation importante des peaux de lapin. Cette utilisation en pelleterie a très certainement été le
moteur le plus puissant de la création des races à cette période. Nous devons être conscients de l’important
intérêt économique et pour certains créateurs cet aspect n’était jamais bien loin.
Si l’enthousiasme du créateur du Chinchilla se ressent bien à travers son texte, c’est nous pensons
bien compréhensible. Nous devons mettre en avant son honnêteté quant à l’origine exacte de cette race. Ceci
n’a pas toujours été le cas pour d’autres obtenteurs. Soit parce que le hasard des accouplements a joué son
rôle et qu’il est alors plus valorisant de déclarer vouloir garder pour soi le travail de création et / ou
économiquement, il était très intéressant de maîtriser la vente des reproducteurs.
LE STANDARD ACTUEL ET COMMENTAIRES :
Nous n’allons pas reprendre ici l’intégralité du texte du standard en vigueur. Nous vous invitons à
vous reporter au recueil des standards. Nous reprenons les caractéristiques essentielles de cette belle race.
Le Chinchilla est classé dans les petites races. Son poids minimum est de 2 kg et maximum de 3 kg.
L’idéal se situant entre 2.5 kg et 2.9 kg.
Le type est court, trapu, assez large et potelé, sans partie saillante – La musculature très compacte,
est assez puissante – L’avant-train est assez large aux épaules – L’arrière-train est bien arrondi avec un râble
épais. La ligne dorsale est légèrement bombée. C’est un critère important pour mettre en avant l’élégance de
la race.
La tête est bien collée au tronc (cou peu visible) – Assez courte avec un front et un museau large.
Les oreilles très consistantes (bien charnues) sont bien velues – Leur longueur est comprise entre 8 et
10 cm.
La fourrure est très dense, souple et assez longue, avec un sous-poil particulièrement épais – Les
poils recteurs bien apparents, sont irrégulièrement répartis sur le manteau, créant ainsi le chenillé – Si la
longueur de la fourrure est trop courte, le zonage (rosette du Chinchilla) décrit ci-après ne s’exprime pas
correctement et la présence des poils recteurs en sera affectée et par conséquence l’expression du chenillé.
A titre purement indicatif, la longueur minimum de la fourrure devrait se situer vers les 27 - 28mm.
La teinte d’ensemble est d’un gris cendré lumineux avec reflet bleuté, sur laquelle doit se détacher
un chenillé noirâtre – Les oreilles sont fortement bordées d’un liseré noir. Les sujets possédant une bordure
des oreilles très pigmentée sont en général ceux qui possèdent une très bonne couleur - Le triangle
blanchâtre de la nuque peu développé.
L’iris des yeux est uniformément brun foncé – Les ongles sont corne foncée – Plus la couleur de
l’iris des yeux et des ongles sera foncée plus la pigmentation globale est bonne.
Le chenillé, formé en grande partie par les poils recteurs (poil de soutien), doit être bien extériorisé
en touffes irrégulièrement réparties et plus ou moins plaquées – Le chenillé est particulièrement prononcé et
ondulé sur le manteau, il doit s’étendre sur les épaules et le plus possible sur les flancs – Plus la longueur de
la fourrure est courte plus le chenillé est régulier et discret.
La sous-couleur et l’entre-couleur sont formées de zones nettement tranchées réparties selon le
modèle Agouti. Elles se succèdent ainsi du bas vers le haut.
Une première zone représente à peu près les 2/3 de la longueur totale du pelage. De teinte bleu foncé, elle
s’étend sut tout le corps, y compris au ventre, et forme la sous-couleur.
Si la largeur de cette zone n’est pas assez importante, la sous-couleur manquera d’intensité, ce qui entraîne
en général poitrine et pattes claires et même trop claires. Si la sous-couleur est mate ou bleu clair, le reflet
de la couleur de la robe est trop pâle. L’utilisation des sujets pâles pour la reproduction est à déconseiller. La
sous-couleur bleu foncé du ventre a tendance à s’éclaircir avec l’âge. Attention, après avoir allaité leur
portée, certaines femelles ont le sous poil du ventre qui devient blanc et ne reste pas bleu. Il faut peut être
voir là le résultat de la repousse lente des poils après qu’ils aient été arrachés par la mère.
Une seconde zone plus réduite d’un blanc perlé, nettement délimitée et ressortant parfaitement, est suivie
d’un mince trait noirâtre nettement exprimé. C’est l’entre-couleur.
Toujours en remontant vers le haut du pelage, la couleur de couverture, après le mince trait noirâtre de
l’entre-couleur, s’exprime par une ligne claire se terminant par des pointes noires de longueurs inégales.
L’ensemble met en évidence ce que l’on nomme la « rosette ».
Quand, en soufflant dans la fourrure on ne discerne pas distinctement sous forme d’anneaux superposés les
zones sus-décrites, la teinte « Chinchilla » n’est pas correcte et fait place à une nuance d’un gris charbonné
plus ou moins obscur.