Rappel sur l’adressage IP
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Auteur
: Dr. H. Zerrouki
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Routage IP
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Rappel sur l’adressage IP
Dr. H. Zerrouki
UABBT, Faculté de Technologie, Département de Télécommunications
Un système de communication doit pouvoir permettre à n’importe quel hôte (machine) de se mettre en
relation avec n’importe quel autre. Afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté pour la reconnaissance des
hôtes possibles, il est absolument nécessaire d’admettre un principe général d’identification. Lorsque l’on
veut établir une communication, il est intuitivement indispensable de posséder trois informations :
Le nom de la machine distante, Son adresse et la Route à suivre pour y parvenir. En règle générale les
utilisateurs préfèrent des noms symboliques pour identifier les machines tandis que les processeurs de ces
mêmes machines ne comprennent que les nombres exprimés au format binaire.
0.1 DEFINITIONS
Le protocole IP (Internet Protocol), assure le service attendu de la couche seau du modèle TCP/IP.
Son rôle est donc de gérer l’acheminement des paquets (issus de la couche transport) entre les nœuds
de manière totalement indépendante, même dans le cas les paquets ont mêmes nœuds source et
destination.
Le protocole IP offre un fonctionnement non fiable et sans connexion, à base d’envoi/réception
de datagrammes (flux de bits structurés) :
Non fiable : absence de garantie que les datagrammes arrivent à destination ; les
datagrammes peuvent être perdus, retardés, altérés ou dupliqués sans que ni la source ou la
destination ne le sachent ; on parle de «remise au mieux » (best effort delivery);
sans connexion (/ mode non-connecté) : chaque datagramme est traité et donc acheminé de
manière totalement indépendante des autres.
Le rôle d’IP étant de déterminer le chemin entre les nœuds source et destination, soit donc
déterminer les nœuds intermédiaires, il faut disposer d’un mécanisme permettant d’identifier de
manière unique chaque nœud sur le réseau.
Les nœuds intermédiaires sont appelés routeurs, et pour assurer cette communication, ce
protocole se base sur ce que l’on appelle l’adresse IP que chaque nœud possède.
0.2 L’ADRESSAGE IP
0.2.1 L’adresse IPv4
L’adresse IP d’un nœud est l’identifiant logiciel unique de ce nœud sur le réseau par lequel le nœud
est directement joignable. Cette adresse, modifiable à volonté par simple configuration logicielle, est
codée sur 32 bits regroupés en 4 octets (d’où le nom de IPv4), et est généralement notée
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xxx.yyy.zzz.ttt (dite « notation cimale pointée ») avec xxx, yyy, zzz et ttt compris entre 0 et 255
(0x00 et 0xFF). Elle est scindée en deux groupes de bits de taille variable se partageant les 32 bits :
Identifiant de réseau (Network ID, Net ID) ;
Identifiant de l’hôte (le nœud) dans le réseau (Host ID).
Figure 0.1 Position des identifiants de réseau et d’hôte dans une adresse IPv4.
Ainsi, des hôtes possédant le même identifiant de réseau peuvent communiquer directement
entre eux, car ils sont situés sur le même segment.
Des nœuds d’identifiant réseau différent doivent passer par une interface, qui réalise alors
l’interconnexion physique et logique entre les 2 réseaux : une passerelle (généralement un routeur).
Comme la séparation réseau/hôte est variable d’un réseau à l’autre, il faut préciser sa position
dans les 32 bits, en associant à l’adresse IP le masque de réseau (Netmask), codé lui aussi sur 32 bits
(séparés en 4 octets) de la manière suivante :
bit de l’adresse IP définissant le réseau bit correspondant du masque à 1 ;
bit de l’adresse IP définissant l’hôte bit correspondant du masque à 0.
L’identifiant de réseau s’obtient alors en réalisant un masquage bit-à-bit (ET logique.) de l’adresse
IP avec le masque de réseau, et l’identifiant d’hôte en réalisant un masquage de l’adresse IP avec le
complément à 1 du masque de réseau.
Ex. : Soit l’adresse IP 192.168.1.72, associée au masque de réseau 255.255.255.0, abrégée en
192.168.1.72 / 24 (notation CIDRles 24 premiers bits définissent l’identifiant réseau, et donc
les 8 restants l’identifiant d’hôte).
Même adresse IP, associée au masque de réseau 255.255.255.224, abrégée en 192.168.1.72 / 27.
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Il faut noter que l’appellation hôte est abusive, et qu’une adresse IP est bien assignée à un nœud,
soit donc l’interface de connexion au réseau. Par conséquent, un hôte peut posséder plusieurs
interfaces afin d’être connecté à plusieurs réseaux différents et donc posséder autant d’adresses IP.
Nb: Le modèle IPv4 arrive à bout de souffle, en effet, pouvant coder « seulement » 2
32
adresses
différentes ( 4,3.10
9
), son champ d’action, prévu au départ pour les universités, les
administrations, les gouvernements, les industries de pointe, etc. trouve ses limites avec le
formidable essor d’internet.
IPv4 se voit donc progressivement remplacé par le modèle IPv6, codé sur 16 octets, et ayant donc
un potentiel de 2
128
adresses différentes ( 3,4.10
38
), dont le but est aussi d’optimiser le protocole par
rapport aux besoins actuels qui n’entraient que très peu en considération à la création de IPv4
(sécurisation, hiérarchisation, etc.).
0.2.2 Conventions d’adressage IPv4 :
a) Classes d’adresses
Parmi les 2
32
adresses disponibles avec IPv4, 5 plages d’adresses sont définies, distinguées par
rapport aux 4 premiers bits de l’identifiant réseau :
Figure 0.2 – Classes d’adresses IPv4.
Les classes d’adresse A, B et C sont des adresses unicast, permettant d’établir une communication
point-à-point entre les nœuds source et destination.
Classe A : Un octet réseau, trois octets d’hôtes.
Classe B : Deux octets réseau, deux octets d’hôtes.
Classe C : Trois octets réseau, un octet d’hôte.
La classe D est une classe d’adresses multicast, permettant d’établir une communication multi-points
entre les nœuds proposant la même adresse IP multicast.
Tableau 0.1 : Classes d’adresses IPv4
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Pour distinguer les classes A, B, C, D et E il faut examiner les bits de poids fort de l’octet de poids fort :
Si le premier bit est 0, l’adresse est de classe A. On dispose de 7 bits pour identifier le réseau et de 24
bits pour identifier l’hôte. On a donc les réseaux de 1 à 127 et 2
24
hôtes possibles c’est à dire 16777216
machines différentes (de 0 à 16777215). Les lecteurs attentifs auront remarqué que le réseau 0 n’est
pas utilisé, il a une signification particulière ( tous les réseaux ”). De même, la machine 0 n’est pas
utilisée, tout comme la machine ayant le plus fort numéro dans le réseau (tous les bits de la partie hôte
à 1, ici 16777215). Ce qui réduit de deux unités le nombre des machines nommables. Il reste donc
seulement 16777214 machines adressables dans une classe A !
Si les deux premiers bits sont 10, l’adresse est de classe B. Il reste 14 bits pour identifier le réseau et
16 bits pour identifier la machine. Ce qui fait 2
14
= 16 384 réseaux (128.0 à 191.255) et 65 534
(65536−2) machines.
Si les trois premiers bits sont 110, l’adresse est de classe C. Il reste 21 bits pour identifier le réseau et 8
bits pour identifier la machine. Ce qui fait 2
21
= 2 097 152 réseaux (de 192.0.0 à 223.255.255) et 254
(256 − 2) machines.
Si les quatre premiers bits de l’adresse sont 1110, il s’agit d’une classe d’adressage spéciale, la
classe D. Cette classe est prévue pour faire du multicast ”, ou multipoint contrairement aux trois
premières classes qui sont dédiées à l’“ unicast ou point à point. Ces adresses forment une catégorie
à part.
Si les quatre premiers bits de l’adresse sont 1111, il s’agit d’une classe expérimentale, la classe E. La
norme précise Class E addresses are reserved for future use” mais n’indique pas de quel futur il s’agit…
Aux classes d’adresses A, B et C (unicast) on associe un masque différent, qui est généralement
standard mais peut être modifié en fonction des besoins en capacités réseaux/hôtes.
Nb : Le masque n’est pas un élément probant pour la détermination de la classe d’adresses d’une
adresse IP (même s’il constitue souvent un bon indice) ; seule la valeur de l’octet de poids fort est
fiable.
b) Adresses réservées
Chaque classe d’adresses A, B et C (unicast) contient une plage d’adresses privées. Les adresses
privées sont des adresses non routables sur internet, et sont réservées pour l’adressage dans un cadre
privé (particulier, LAN, entreprise, etc.).
D’autres conventions existent sur l’adressage IPv4 :
Adresse IP 0.0.0.0 : adresse par défaut, aucune adresse IP n’est affectée au nœud ;
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Adresse IP dont l’identifiant réseau est à 0 (tous ses bits à 0) : adresse IP de la machine dans le
réseau courant (/identifiant d’hôte) ;
Adresse IP dont l’identifiant d’hôte est à 0 (tous ses bits à 0) : adresse IP du réseau (/identifiant
réseau);
Adresse IP dont tous les bits de l’identifiant d’hôte sont à 1 : adresse de diffusion dirigée (net-
directed broadcast), s’adressant à tout nœud de même identifiant de réseau (généralement bloquée
par les routeurs, mais peut les passer si ceux-ci sont configurés en ce sens).
Adresse IP 127.0.0.0/8 (généralement 127.0.0.1) : correspond toujours à l’hôte local (local host),
soit donc la machine locale ; les paquets émis vers cette adresse ne sortent pas physiquement du
réseau (loopback ou boucle locale);
Adresse IP 169.254.0.0/16 : adresse par défaut de configuration automatique, en cas d’absence de
configuration manuelle et d’obtention d’une adresse par adressage automatique via serveur DHCP;
Adresse IP 255.255.255.255 : adresse de diffusion limitée (limited broadcast), s’adressant à tout
nœud connecté au même segment (bloquée par les routeurs).
Ex. : Soit l’adresse IP 192.168.1.72 / 24.
Soit l’adresse IP 192.168.1.72 / 27.
0.2.3 Construction de sous-réseaux
La construction de sous-réseaux (SubNetting) consiste à segmenter un même réseau en
plusieurs sous-réseaux de taille non nécessairement identiques en utilisant des masques de sous-
réseaux (SubNet mask) différents.
Les intérêts de construire plusieurs sous-réseaux au sein d’un réseau sont divers :
Organisation et gestion plus efficace des adresses IP par segment ;
Utilisation de technologies différentes sur chaque sous-réseau (Ethernet, Token Ring, FDDI,
ATM, etc.) ;
Services et applications dédiés par segment ;
Réduction de la charge globale du réseau avec amélioration du trafic dans chaque segment ;
Sécurisation de segments à l’intérieur du réseau ;
Nécessités liées à l’infrastructure (sites géographiques distants).
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