Mais comment atteindre cet objectif ultime de la vie ? En nous méprenant totalement, nous le
cherchons dans la prospérité matérielle. Pire, souvent, nous nous berçons d’illusions en ayant
le sentiment que nous l’avons atteint. Il ne nous faut guère longtemps pour que nous
apparaisse le fait que le plaisir n’est au mieux qu’une illusion qui est de courte durée…Ce que
nous devons rechercher, c’est le bonheur permanent – la Félicité.
Il est heureux que ce sujet du bonheur reçoive maintenant l’attention sérieuse de sociologues
réputés. Le Prof. Easterlin, que j’ai eu le privilège d’avoir comme professeur, a eu la sagesse
de se tourner vers lui, il y a trois décennies, malgré la désapprobation de bon nombre de ses
pairs. Cependant, le fait que beaucoup d’autres l’aient par la suite rejoint dans cette ligne de
recherche parle de lui-même. L’état actuel des connaissances résumé jusqu’à il y a peu par
B.S. Frey et A. Stutzer (Journal of Economic Literature, Juin 2002, pp. 402-435) nous fournit
des résultats remarquables, qui sont basés sur une recherche empirique rigoureuse.
Il est instructif d’en rappeler quelques-uns. Quand il fut demandé à des personnes
relativement plus riches si elles étaient plus heureuses que les autres, elles répondirent par
l’affirmative. Mais, quand il fut demandé aux gens de se souvenir de leurs sentiments au cours
d’un cycle de vie plus long et de vérifier s’ils étaient plus heureux maintenant qu’ils
jouissaient de revenus réels supérieurs, ils répondirent par la négative.
‘’Le bonheur est votre droit de naissance’’ – Baba (figure réalisée par les étudiants de Sathya Sai Baba, à
l’occasion de la Rencontre Sportive et Culturelle annuelle, à Prasanthi Nilayam)
En fait, ceci est corroboré par des données concernant le Japon sur une période de plus de
quarante ans durant laquelle le revenu réel par habitant a fortement augmenté, alors que
l’index du bonheur soigneusement établi sur des données d’études concernant la même
période est resté plus ou moins plat. Saisissant ! La vision à plus long terme, qui dépasse les
plaisirs temporaires, est certainement un indice correct du bonheur.
Le signal clair, c’est qu’un bonheur plus long et plus durable, même au niveau matériel,
ne peut pas s’obtenir par les revenus et par la richesse, ce qui met en exergue la
prescription de Baba sur la LIMITATION DES DESIRS COMME L’UNIQUE
MANIERE DE JOUIR D’UN VRAI BONHEUR.
Il y a également, dans tous les cas, cette question plus vaste : pendant combien de temps
la richesse matérielle de l’individu peut-elle continuer de croître et à quel coût ? Les
questions du bonheur et du contentement sont étroitement liées à la manière dont les
revenus sont obtenus et au style de vie que l’on mène. Que les revenus gagnés par des
moyens satviques (purs et honnêtes) et dharmiques (respectueux de la loi) procurent une
satisfaction plus élevée est bien confirmé par les faits. De même qu’un mode de vie
paisible et la mesure avec laquelle on entreprend d’aider les autres avec un sentiment
d’amour. La pratique des cinq valeurs humaines (vérité, conduite juste, paix, amour,