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PÉCHÉ ET SALUT, KARMA ET LIBERATION - DR PETER PHIPPS

PÉCHÉ ET SALUT, KARMA ET
LIBÉRATION
Dr PETER PHIPPS
L’esprit humain est hanté et dominé par deux souillures diaboliques, à savoir
l’égoïsme et l’ambition. Ces forces obstruent la voie des êtres humains dans la
réalisation des valeurs qui forgent l’humanité. Il n’est pas digne d’un homme de
troquer sa vie précieuse contre des désirs et des ambitions matérielles sans
valeur. L’homme ne devient immortel ni par ses actes, ni par la procréation, ni
par la richesse. Ce qui le rend immortel, c’est l’esprit de sacrifice. Par
conséquent, nous devrions tenter de donner un sens à notre vie en sacrifiant
notre confort personnel pour le bien de la société et de nos semblables
Sathya Sai Baba
INTRODUCTION
Entre le christianisme et l’enseignement que Sathya Sai Baba appelle le
‘’Sanathana Dharma’’ (la religion éternelle), il y a des parallèles intéressants,
mais néanmoins distincts. Peut-être que l’avantage le plus attirant que le
christianisme propose à ses adhérents, c’est la promesse d’une vie éternelle
avec Dieu au Paradis, à l’inverse d’une éternité en enfer pour ceux qui ne sont
pas chrétiens. Ce ‘’privilège’’ est un privilège qui distingue les chrétiens des
membres d’autres religions et ce privilège a constitué un argument de vente
fondamental pour les évangélisateurs et les missionnaires chrétiens durant
quasiment toute, si pas toute l’histoire chrétienne. Si seuls les chrétiens
bénéficient de cette récompense, alors la logique suggère que toute l’humanité
ferait bien de se convertir au christianisme.
Cependant, il y a des points de vue différents qui suggèrent que le message
chrétien (distinct du message de Jésus-Christ) est simpliste et incorrect. Ils
offrent des versions alternatives des questions qui impliquent la vie et la mort, le
salut et la damnation. C’est un sujet qu’il faut examiner, car il concerne celles
qui devraient être les questions les plus importantes de toutes, à savoir : quel
est le but de la vie et qu’advient-il de nous une fois que cette vie est terminée ?
LE BUT DE LA VIE
Dans un chapitre précédent, nous avons évoqué les questions de la création et
de l’évolution et nous avons découvert que Dieu avait créé l’univers pour que
Dieu puisse être connu. Les paroles importantes prononcées par Sai Baba sont
ici répétées :
‘’Il n’y avait personne pour savoir qui Je suis, jusqu’à ce que Je crée le
monde, selon Mon plaisir, avec un mot !
La première place a été accordée à l’humanité et Ma connaissance a été
déposée dans l’esprit de l’homme.’’’
Manifestement, l’homme a été créé pour pouvoir connaître Dieu. La
connaissance de Dieu a été donnée à l’homme pour qu’il puisse avoir une
relation spéciale avec Dieu qui diffère de celle de tous les autres êtres créés. Il
est également clair qu’à part quelques exceptions, la race humaine doit encore
accomplir sa destinée. Comme l’écrit le Dr Murthy :
‘’Il n’en reste pas moins que l’homme a été incapable de se débarrasser des
ombres du passé : les costumes de ses rôles passés lui ont collé au corps et
à l’esprit. Il a oublié sa source : Dieu Lui-même. Comme Baba dit : ‘’L’homme
est né sous la forme d’un minéral pour mourir en tant que minéral. Puis, il
s’est élevé jusqu’à l’arbre. Puis, jusqu’à l’animal. Il s’est maintenant élevé
jusqu’à atteindre le statut de l’homme…
Hélas, maintenant, il est né en tant qu’homme et il meurt en tant qu’homme.
La honte est plus grande encore s’il retombe au stade de la bête ou d’un
ogre bestial. Loué soit-il seulement s’il s’élève jusqu’au statut divin. C’est
l’accomplissement réel de son destin’’. Manava qui devient Madhava,
l’homme qui reconnaît sa divinité innée – c’est la plus grande aventure dont
l’homme est capable. Lui seul a la connaissance divine déposée dans son
esprit. Lui seul a la capacité et l’équipement grâce auxquels il peut
escalader les sommets !’’
1
Puisque l’on définit généralement le péché comme ‘’manquer la cible’’, par
conséquent ceux qui n’ont pas réussi à voir la main de Dieu dans leur propre
vie ont manqué la cible et ils ont péché. Le but de la vie, c’est de manifester la
divinité que Dieu à placée dans nos cœurs et dans nos esprits. Nous devons
devenir comme Jésus-Christ et nous devons pouvoir dire : ‘’Moi et mon Père,
nous sommes un’’. Quelle vocation immense ! Et c’est une vocation qui n’est
pas hors de portée, puisque Sathya Sai Baba a dit que chaque personne
viendra à Lui en temps voulu et que personne ne sera perdu. Toutefois, cela ne
se produira pas pour tout le monde dans cette vie-ci.
QUE SE PASSE-T-IL APRÈS CETTE VIE-CI ?
1
Murphy, M V.N., The Greatest Adventure – Essays on the Sai Avathar and His Message, Sri Sathya Sai Books
and Publications Trust, Prasanthi Nilayam, India, p.17.
Le chrétien orthodoxe – tout comme le juif et le musulman – croit, tel qu’il est dit
dans le Nouveau Testament :
‘’Le sort des hommes est de mourir une seule fois, après quoi vient le
jugement.’’
2
Par ‘’jugement’’, les chrétiens entendent une évaluation qui décide si l’âme est
digne de vivre avec Dieu au Paradis ou si un état inférieur devrait lui être dévolu.
Les protestants croient généralement que l’état inférieur dont il est question est
l’enfer, alors que les catholiques admettent une période de purification possible
3
au purgatoire avant l’admission au Paradis. Les chrétiens entendent par ‘’salut’’
la délivrance du point de vue d’éviter les châtiments les plus pénibles.
Dans l’histoire du christianisme, on a beaucoup joué à exploiter la peur des
chrétiens redoutant que la mort qui attend les pécheurs ne soit pas l’extinction,
mais des tourments éternels en enfer. Les prédicateurs du feu de l’enfer et du
soufre du début de l’Histoire américaine sont bien connus pour leur adresse à
distiller la peur de Dieu et leur aptitude à attirer les foules dans leurs parcs à
moutons en exploitant la peur et on constate que de nombreux enseignants et
prédicateurs catholiques ont délivré un message similaire dans leurs classes ou
dans leurs paroisses.
Que pouvons-nous tirer de telles doctrines à la lumière de Sathya Sai Baba ? Il
ne nous encourage pas à spéculer sur des questions qui dépassent notre
expérience ou nos connaissances, mais il nous fournit certaines références
dans le contexte d’autres sujets.
Sai Baba confirme l’existence du Paradis et de l’enfer, mais pas pour l’éternité.
Le Paradis est un séjour bienheureux provisoire qui récompense une bonne
conduite et l’enfer est un séjour punitif provisoire qui est la conséquence d’une
mauvaise conduite.
2
Hébreux, 9.27
Le mot ‘’catholique’’ génère beaucoup de discussions émotives dans certains cercles. J’ai choisi d’appliquer le
mot ‘’catholique’’ aux Eglises qui s’identifient aux traditions de l’Eglise de Rome. Ces Eglises proclament une
succession de la tradition apostolique via la papauté et l’adhésion à la théologie qui se base sur le credo de
Nicée. L’expression ‘’catholique romaine’’ fait référence aux Eglises qui sont en communion directe avec Rome.
Etant donné que certaines Eglises et notablement la tradition anglicane ont des éléments qui sont à la fois
catholiques et protestants, la ligne de démarcation est souvent obscure.
3
A propos du Paradis, Sathya Sai Baba dit :
‘’Les Védas disent qu’on peut gagner le Paradis par des sacrifices, mais ces
mêmes Védas déclarent : ‘’Une personne ne peut demeurer au Paradis que
tant que dure son mérite. Par conséquent, quand la quantité de mérites est
épuisée, elle doit retourner dans le monde.’’ Donc, le Paradis est un luxe
éphémère. Une personne qui récolte une majorité de votes peut devenir
membre de l’assemblée législative pendant cinq ans, mais au terme de
cette période, elle devra rentrer chez elle. Pareillement, celui qui gagne le
Paradis devra le quitter, quand son stock de mérites aura été épuisé.’’
4
D’autre part, Il est aussi très clair quant au fait que faire des distinctions entre ce
monde et le suivant n’est pas correct. Le Paradis et l’enfer sont tout proches.
Comme Il le dit :
‘’Ne vous laissez pas égarer par la croyance en l’existence de deux entités :
ce monde et le suivant, l’ici et l’au-delà. Réalisez ici l’au-delà. Ce monde
s’entremêle avec le suivant. Il n’y a aucune vérité dans la disparité entre le
profane et le spirituel, le divin et le matériel, le céleste et le terrestre. Sa
Volonté dirige tous les mondes : pas même un brin d’herbe ne peut osciller
sans que Sa Volonté ne guide le vent et ne l’agite.’’
5
‘’Le Paradis n’est pas une région supraterrestre de printemps perpétuel :
c’est une expérience intérieure, un état de suprême félicité.’’
6
Baba a également exprimé poétiquement dans un discours cette autre manière
d’exprimer l’immédiateté du spirituel et du matériel :
‘’Le Paradis n’est pas là-haut, hors de portée,
Il est bien présent dans le monde des hommes.
Désavouez l’ego qui s’est enraciné en vous
Et vous y êtes, au Paradis sur Terre !
Pour ta libération, ô homme,
Pourquoi supplies-tu une pléiade de dieux dans le désespoir ?
4
Sathya Sai Baba, discours du 02/10/1981
Sathya Sai Baba, discours du 12/02/1977
6
Sathya Sai Baba, discours du 12/05/1968
5
Désavoue l’ego enraciné en toi
Et tu es libre, inutile de supplier.’’
7
Parfois, Sai Baba compare Dieu à un marchand d’or. Quand il établit notre
valeur, il cherche dans notre cœur l’or accumulé sous forme d’amour. Il se
moque que l’or ait pris la forme d’une croix, d’une statue du Christ ou de
Krishna. La dévotion à Dieu est ce qui compte, plutôt que la forme de Dieu. C’est
quelque chose qui est difficile à accepter pour les chrétiens.
PÉCHÉ ET KARMA
La ‘’loi du karma’’, telle que l’enseigne la philosophie védantique ne signifie ni
plus ni moins que ce principe récurrent dans la Bible : ‘’on récolte ce que l’on
sème’’. Toute action produit des conséquences qui retournent à l’agissant.
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Cette loi est quelque peu discréditée, si l’on croit qu’il n’y a qu’une seule vie,
puisque nous pouvons songer à beaucoup de personnes qui ont souffert durant
toute leur vie, bien qu’elles ne font de mal à personne, et à d’autres personnes
qui sont impitoyables, cruelles et avides et qui semblent récolter encore plus de
pouvoir et de richesses. La loi du karma déclare que soit elles remboursent
leurs dettes de leurs vies passées ou qu’elles gagneront de futurs mérites, et
que les dernières paieront pour leurs actions dans une vie future.
La loi du karma est implicite dans la question concernant l’homme né aveugle
que les disciples ont posée à Jésus : ‘’Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses
parents pour qu’il soit né aveugle ?’’
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Sathya Sai Baba enseigne que toutes les actions qui sont effectuées en vue
d’obtenir des résultats attirent des conséquences. Les seules actions qui sont
exemptes de conséquences sont celles qui sont dédiées à Dieu. Par
conséquent, en vivant une vie consacrée à Dieu, nous n’encourons pas les
conséquences négatives de nos actions et nous trouverons ainsi la Libération
ou le Salut.
7
Sathya Sai Baba, discours du 12/08/1982
Galates 6.7 ; Job 4.8 ; Proverbes 22.8 ; Osée 8.7 ; Osée 10.12
9
Jean 9.2
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Pour établir un lien entre péché et karma, il est clair que le péché contracte un
karma négatif. Ce karma est dissout soit par notre propre souffrance, soit par la
grâce de Dieu, si nous nous repentons et si nous demandons pardon.
Le péché d’une communauté génère aussi du karma pour cette communauté
et encourt une peine. On peut lire une grande partie de l’histoire d’Israël sous
cet éclairage. Elle a trouvé la faveur de Dieu, quand elle a obéi à ses
commandements et elle a souffert, quand elle s’est détournée de Lui. Le point
de vue védantique, c’est qu’à l’époque de Jésus, l’accumulation de karma
négatif dans le monde était telle que Dieu dut faire quelque chose de
spectaculaire pour le neutraliser et Jésus accepta la torture et la mort sur la
croix comme un acte de divine souffrance pour annihiler une bonne part du mal
qui serait autrement descendu sur la race humaine.
A notre époque actuelle, en raison de l’accumulation du karma des guerres et
de l’avidité et de l’égoïsme généralisés, l’accumulation de karma a atteint un
point où toute la race humaine serait anéantie avec une bonne partie de la vie
sur la planète sans une intervention divine. C’est la raison pour laquelle Sathya
Sai Baba s’est incarné pour ramener l’humanité sur la voie de l’amour, de la
paix, de la rectitude, de la vérité et de la non-violence.
DE QUOI DEVONS-NOUS ÊTRE SAUVÉS ?
Si la vie actuelle sur la Terre est la seule existence que nous avons, comme le
soutiennent beaucoup d’Occidentaux, alors il n’est pas nécessaire de
considérer notre sort, une fois que la vie se sera éteinte dans le corps. Mais si la
vie actuelle est suivie par une autre vie (ou par des vies), alors il serait
extrêmement intéressant pour nous d’en savoir plus sur la qualité de cette vie
(ou de ces vies).
Dans beaucoup de religions, on croit que la vie que nous connaissons sur la
Terre n’est qu’une phase passagère de la vie de l’âme dans une existence
éternelle dont le but est obscur pour la majorité des gens. Comme le dit Sathya
Sai Baba, nous ignorons d’où nous venons et nous ignorons où nous allons.
Nous devons nous souvenir que nous provenons de Dieu et que notre périple
nous ramène à Dieu. Nous devons nous souvenir du but, ne pas être distraits
en chemin par les choses du monde. L’attachement au monde, aux choses et
aux relations, voilà ce qui nous maintient en esclavage. C’est de cela que nous
devons être sauvés.
La majorité des religions orientales et particulièrement le vedanta et le
bouddhisme enseignent que nous nous sommes embarqués dans un cycle de
naissance, de mort et de renaissance et que le but de la vie est d’échapper à ce
cycle et de nous libérer pour une existence spirituelle permanente et que nous
avons pour cela beaucoup d’occasions.
En l’absence d’une foi en une série continue d’incarnations comme l’envisage la
doctrine orientale de la réincarnation, la mort spirituelle est nécessairement
pour l’éternité. Dans l’enseignement chrétien traditionnel, il n’y a par conséquent
qu’une chance unique de trouver la vie éternelle. La nécessité d’exploiter au
mieux ce qui est considéré comme la seule opportunité d’atteindre Dieu
confère une certaine urgence à la tâche des chrétiens, même s’ils peuvent
tomber dans la complaisance en pensant que Jésus a fait tout le travail à leur
place…
L’accent mis par les diverses traditions chrétiennes sur la nécessité du salut et
sur les moyens pour l’obtenir a significativement évolué au fil des âges. Au
cours de ce siècle, on a moins insisté sur le message ‘’des feux de l’enfer et du
soufre’’ apprécié des évangélistes plus fondamentalistes et des éducateurs
catholiques, mais il y a encore des gens qui peuvent se rappeler la terreur de
l’enfer que le clergé leur a insufflée durant leur jeunesse en utilisant la peur
comme un incitant pour encourager l’obéissance des jeunes esprits.
LE SALUT PAR LE SACRIFICE
Dans beaucoup de religions du monde, on croit que Dieu est propitié par le
sacrifice. A La Mecque, les musulmans s’engagent à sacrifier des animaux pour
Allah et la Bible mentionne beaucoup d’exemples de juifs qui sacrifient des
moutons ou des boucs, l’exemple le plus connu étant Abraham, prêt à sacrifier
son propre fils. L’idée, c’est qu’en offrant à Dieu la mort de l’animal, nos péchés
sont rachetés par le sacrifice.
Les juifs se souviennent de la délivrance du joug égyptien en célébrant la
Pâque, lorsqu’un pur agneau blanc est traditionnellement sacrifié et son sang
versé sur la porte de la maison pour que l’ange de la mort épargne cette
maison particulière et l’on considère le fait que Jésus a été crucifié à l’époque
de la Pâque juive comme très symbolique.
Profondément enracinée dans la théologie chrétienne, il y a la croyance que
Jésus a été sacrifié, comme un acte unique de rachat des péchés du monde
entier, remplaçant le sacrifice de l’agneau pascal du système juif. La seule
condition requise, c’est qu’une personne accepte le sacrifice comme valable
pour ses propres péchés.
On se souvient rituellement du sacrifice de Jésus durant la messe ou la sainte
communion où le communiant boit rituellement le sang du Christ et mange son
corps.
Il était coutumier jusqu’il y a peu pour les chrétiens de faire un quelconque
sacrifice et de s’abstenir d’activités sexuelles pendant le carême. On appelle
parfois ‘’offrande sacrificielle’’ un don ou une offrande d’argent faite durant les
nombreux offices chrétiens. En conservant l’idée de sacrifier à Dieu, le
christianisme prolonge ses racines dans un passé plus ancien.
LE MYTHE DE L’OFFRANDE SACRIFICIELLE
Sathya Sai Baba enseigne que la seule chose que nous devons sacrifier, c’est
notre ego. Ceci inclut nos qualités animales, dont l’avidité, la luxure, la colère, la
jalousie, l’orgueil et l’attachement.
En ce qui concerne le sacrifice des animaux, Sathya Sai Baba a bien expliqué
que ce que Dieu veut, ce n’est pas la mort réelle des animaux, mais la mort
intérieure ou le sacrifice de l’aspect animal de nous-mêmes. Plutôt que de
sacrifier un mouton, il est préférable de renoncer aux qualités moutonnières qui
inhibent le plein usage de l’intelligence que Dieu nous a donnée. Plutôt que de
sacrifier un singe, il est préférable de renoncer à la poursuite indisciplinée du
plaisir et de la nouveauté qui est caractéristique chez le singe. Et plutôt que de
sacrifier un taureau, il est préférable de remettre au Seigneur notre force
brutale. Le sacrifice des animaux est historiquement une corruption de cet
enseignement ancien et les juifs pratiquent ces sacrifices depuis la nuit des
temps.
Le fondement de la doctrine chrétienne de la suffisance du sacrifice de Jésus
sur la croix repose sur la croyance antérieure des juifs que le sacrifice d’un
agneau pur et sans tache était acceptable pour Dieu pour racheter le péché.
Sathya Sai Baba a fait un commentaire intéressant à ce sujet :
‘’Dans les anciennes offrandes sacrificielles patronnées par ceux qui
considèrent que la lettre est sacrosainte, on sacrifie un agneau et son
diaphragme est offert en oblation. Mais un tel acte doit être examiné à la
lumière de la sagesse. L’ancien mythe ou concept est paré de symboles. Et
un symbole, comme le mot ‘’diaphragme’’ se prête à une vaste gamme
d’interprétations allégoriques et métaphoriques.
Poursuivons cette analyse. Le jeune mouton est aussi tendre qu’un bébé
humain. Il est l’innocence incarnée, pleine d’une espièglerie charmante. Les
moutons sont dociles et inoffensifs, ils sont incapables de blesser autrui.
L’agneau est aussi saint que le plus pur des anges. Le diaphragme qui
sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale n’est qu’un symbole
pour la couche de jnana (sagesse, connaissance) qui sépare le profane du
spirituel. Il représente le coffret où le pur cœur sattvique est précieusement
conservé. Dieu acceptera une telle offrande et pas des oblations inférieures.
Par conséquent, ce que le texte signifie, c’est que l’on doit garder le cœur
comme source et réceptacle de l’amour pur et l’offrir à Dieu. Il n’y avait
aucune intention d’abattre un cher petit agneau. Soyez un agneau : offrez le
cœur innocent enrobé d’amour – voilà le message ! Que peut bien gagner
un mortel en tuant un autre être mortel ?’’
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Sathya Sai Baba, discours du 21/10/1982.
CROYANCES CHRÉTIENNES CONCERNANT LE SALUT
Les chrétiens postulent deux grands moyens de salut, tous les deux fondés sur
le principe du sacrifice de la vie de Jésus. La tradition catholique (et les
protestants de la ‘’Haute Eglise’’) mettent l’accent sur le salut en obéissant à
l’autorité de l’Eglise et en acceptant les sacrements, tandis que les protestants
(et particulièrement ceux des traditions évangéliques ou de la ‘’Basse Eglise’’),
mettent l’accent sur le salut en se repentant des péchés du passé et en
acceptant la mort de Jésus comme étant suffisante pour le salut. On peut
résumer la très grande diversité des croyances en suggérant que toutes les
Eglises se situent quelque part entre les deux extrêmes du pur catholicisme et
du pur évangélisme, certaines ayant des mélanges variés des deux doctrines.
L’enseignement chrétien traditionnel, c’est que l’homme est né pécheur en
résultat de l’héritage du péché d’Adam. La sanction est une mort spirituelle à
faire payer à tous les descendants d’Adam (c’est-à-dire toute la race humaine).
En résultat de la ‘’chute’’ d’Adam, tous les gens sont condamnés à mort, à moins
que son péché ne soit racheté par un sacrifice qui soit acceptable pour Dieu.
En général, les chrétiens soutiennent que le poids du péché hérité d’Adam est
si terrible qu’il n’y a aucun espoir qu’aucune personne ne s’en libère par ses
propres œuvres et par conséquent, c’est uniquement par la grâce de Dieu que
l’on peut s’en défaire et trouver le salut.
L’enseignement chrétien orthodoxe, c’est que Dieu a conclu un marché avec
l’humanité : à la place du sacrifice animal, Il enverrait son fils, Jésus-Christ, qui
mourrait une seule fois en sacrifice unique pour les péchés du monde. Comme
il est écrit dans le Nouveau Testament :
‘’Si quelqu’un vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père,
Jésus-Christ, qui est juste ; car il est, lui, victime d’expiation pour nos
péchés ; et pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde
entier.’’
11
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I Jean 2.1-2
La doctrine de la rédemption veut dire que Dieu accepte la mort de Jésus-Christ
comme un remboursement suffisant de la dette du péché contractée par Adam
et la suppression de la peine qui nous frappait tous depuis l’instant de notre
naissance. Le seul effort qui est requis de notre part, c’est que nous acceptions
ce sacrifice et que nous comptions sur le mérite de Jésus pour trouver notre
salut.
Une perspective plutôt simpliste de la question (et que beaucoup de chrétiens
acceptent encore), c’est que si nous acceptons Jésus, nous irons au Paradis
après notre mort et que, si nous refusons Jésus, nous irons en enfer. Quoi qu’il
en soit, tenter de résumer la doctrine en des termes acceptables pour tous les
chrétiens est impossible en raison des grandes variations d’interprétation.
Les chrétiens orthodoxes soutiennent que Dieu a envoyé Jésus comme une
offrande parfaite pour le péché du monde, de sorte que sa mort fournit un
sacrifice suffisant pour nos péchés, à condition que nous acceptions son
sacrifice. Cet enseignement est peut-être résumé dans l’un des versets les plus
cités de la Bible :
‘’Car Dieu aimait tellement le monde qu’Il a donné son Fils unique, de sorte
que quiconque croira en lui ne périra pas, mais puisse avoir la vie
éternelle.’’
12
LA POSITION CATHOLIQUE ENVERS LE SALUT
L’Eglise catholique a enseigné au fil des siècles que Jésus lui avait transmis les
clés du Paradis par l’intermédiaire de Saint Pierre :
‘’Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise,
et la puissance de la mort n’aura pas de force contre elle. Je te donnerai les
clefs du Royaume des Cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux
cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aux cieux.’’
12
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Jean 3.16
Matthieu 16.18-19
13
C’est sous le patronage de cette ‘’autorité’’ que l’Eglise catholique revendique le
droit de parler pour Dieu, de pardonner les péchés et de déterminer les normes
morales. La participation à la messe assure le pardon des péchés et la grâce de
Dieu pour mener une vie irréprochable. Pour le croyant, le sort de l’âme
immortelle dépend d’être bien considéré par l’Eglise et de le rester.
Pendant une bonne partie de son histoire, l’Eglise a su imposer ses normes à la
société par l’entremise de son influence sur les rois et sur les empereurs en
utilisant la menace de l’excommunication. Pendant des siècles, le pouvoir et le
prestige de l’Eglise furent tels qu’être excommunié revenait à être condamné à
l’enfer.
LE POINT DE VUE CATHOLIQUE :
LE SALUT VIA LES SACREMENTS DE L’ÉGLISE
Le point de vue catholique traditionnel, c’est qu’une relation continue avec
l’Eglise en termes d’acceptation des sacrements et d’obéissance à la discipline
de l’Eglise, est nécessaire, puisque le salut peut se perdre si l’on rechute. Le
point de vue protestant extrême, c’est que l’on obtient le salut par un unique
acte sincère de repentir, et l’abandon au Christ est suffisant.
Dans les églises traditionnelles, on se souvient du sacrifice de Jésus par la
célébration de l’Eucharistie, de la Sainte Communion ou de la Dernière Cène :
du pain et du vin (ou du jus de raisin non fermenté) sont distribués à
l’assemblée. La tradition orthodoxe soutient que le pain et le vin sont réellement
transmutés dans le corps et le sang du Christ au moment de la consécration, ce
que certains sceptiques n’ont pas manqué de décrire comme une forme de
‘’cannibalisme rituel’’.
En acceptant l’Eucharistie en plus d’une pénitence appropriée pour les péchés
commis depuis la dernière Communion, le récipiendaire reçoit l’absolution pour
ses péchés ainsi que le pouvoir spirituel de résister à de nouvelles tentations.
Grâce à des actes de contrition réguliers et à la Communion, le paroissien est
gardé dans un ‘’état de grâce’’ et dans une bonne relation avec Dieu.
La discipline traditionnelle des chrétiens, c’est que l’on trouverait le salut en
restant inébranlable dans sa foi, en recevant les sacrements de l’Eglise
(particulièrement l’Eucharistie) et en subordonnant sa volonté à l’autorité de
l’Eglise. Dans la majorité des églises modernes et particulièrement en Occident,
la discipline a presque disparu et l’autorité morale de l’Eglise s’est quasiment
évaporée, mais les chrétiens espèrent toujours le salut en adhérant à la forme
de foi qui subsiste.
On pourrait reprocher qu’il existe trop souvent une foi dans le rituel lui-même
pour transformer et sauver les membres de l’Eglise sans aucune action
correspondante de leur part. Ainsi, ne compter que sur un simple rituel rend
Dieu bien petit.
LE POINT DE VUE ÉVANGÉLIQUE :
LE SALUT PAR LA FOI DANS LE CHRIST
Les protestants mettent moins l’accent sur l’autorité de l’Eglise et plus sur une
relation personnelle avec Jésus-Christ pour le salut. Comprendre la position
protestante par rapport au salut requiert une connaissance des déclarations de
la Bible communément utilisées. La logique est simple :
‘’Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.’’
‘’Le salaire du péché, c’est la mort.’’
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15
‘’Car Dieu aimait tellement le monde qu’Il a donné son Fils unique, de sorte
que quiconque croira en lui ne périra pas, mais puisse avoir la vie
éternelle.’’
16
L’Evangile de Jésus contient beaucoup de références au salut par rapport à la
peine de mort spirituelle. La meilleure référence connue se trouve dans le
troisième chapitre de l’Evangile de Jean :
14
Romains 3.23
Romains 6.23
16
Jean 3.16
15
‘’Or il y avait, parmi les Pharisiens, un homme du nom de Nicodème, un des
notables juifs. Il vint de nuit trouver Jésus et lui dit : ‘’Rabbi, nous savons que
tu es un maître qui vient de la part de Dieu, car personne ne peut opérer les
signes que tu fais, si Dieu n’est pas avec lui’’. Jésus lui répondit : ‘’En vérité,
en vérité, je te le dis : à moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le
Royaume de Dieu.’’ Nicodème lui dit : ‘’Comment un homme pourrait-il
naître, s’il est vieux ? Pourrait-il entrer une seconde fois dans le sein de sa
mère et naître ?’’ Jésus lui répondit : ‘’En vérité, en vérité, je te le dis : nul, s’il
ne naît d’eau et d’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est
né de la chair est chair et ce qui est né de l’Esprit est Esprit.’’
17
En relation à la seconde naissance, les chrétiens utilisent généralement le mot
‘’conversion’’, terme auquel il est plusieurs fois fait référence dans le Nouveau
Testament, en utilisant le mot grec ‘’epistrepho’’ (se retourner, faire demi-tour,
revirement). On peut trouver une traduction moins explicite du grec dans
certaines versions modernes de la Bible qui traduisent ‘’epistrophos’’ par
‘’changement’’. Il y a un usage typique dans Actes 3.19, quand Pierre en appelle
aux gens : ‘’Convertissez-vous donc et revenez à Dieu, afin que vos péchés
soient effacés.’’ Et dans Matthieu 18.3, Jésus dit à ses disciples : ‘’En vérité, je
vous le dis, à moins que vous ne changiez et que vous ne deveniez
semblables à des enfants, vous n’entrerez jamais au Royaume des Cieux.’’
Sathya Sai Baba utilise une terminologie très similaire et dans chaque discours,
il appelle ses auditeurs à faire demi-tour, à renoncer à la nature animale et à
regarder vers le Divin. Il utilise cette terminologie dans un sens général, en ce
sens qu’il nous invite à nous tourner vers Dieu pour notre libération et aussi
dans un sens spécifique, quand des jeunes gens sont initiés solennellement à
une discipline spirituelle :
‘’La cérémonie de Brahmopadesam (initiation spirituelle) entraîne un
rapprochement. Il s’agit d’introduire le jeune aspirant sur la voie qui mène à
Brahman (Dieu). C’est un rite qui reconstruit la personnalité, qui réforme le
mental, qui purifie l’esprit et qui le restaure. Il transforme le bénéficiaire en
dwija, en deux-fois né. Le garçon est d’abord né dans le monde ; désormais,
il est né au monde de la discipline spirituelle. Il devient quelqu’un qui avance
17
Jean 3.1-6
et qui progresse vers Dieu et donc, c’est un jour très important dans les vies
de ces personnes, un jour dont elles se souviendront longtemps avec joie et
gratitude. C’est le jour où leurs cœurs se sont tournés vers Dieu et elles
devraient s’efforcer de ne plus Le fuir par la suite.’’
18
Il y a l’idée courante chez beaucoup de chrétiens qu’il suffit de prendre une
décision en faveur du Christ et qu’à ce moment-là, le salut est assuré, quoi
qu’on fasse d’autre dans la vie. Le bon sens doit s’insurger contre un Dieu qui
condamnerait à la perdition une personne bonne, aimante et honnête, alors
qu’une autre qui proclamerait suivre le Christ tout en étant remplie de haine,
d’amertume et de fausseté trouverait le salut. Pourtant, c’est la conclusion à
laquelle on doit parvenir avec cette idée que nous sommes sauvés par la grâce
uniquement et qu’aucune de nos œuvres n’est assez bonne pour trouver faveur
aux yeux de Dieu.
Jésus a prévenu ses partisans qu’il y aurait des conséquences terribles pour
ceux qui avaient entendu ses paroles et qui ne les auraient pas suivies :
‘’Il ne suffit pas de me dire ‘’Seigneur, Seigneur !’’ pour entrer dans le
Royaume des Cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux Cieux.
Beaucoup me diront en ce jour-là : ‘’Seigneur, Seigneur ! N’est-ce pas en ton
nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons chassé les
démons, en ton nom que nous avons fait de nombreux miracles ? Alors, je
leur déclarerai : ‘’Je ne vous ai jamais connus ; écartez-vous de moi, vous qui
commettez l’iniquité !’’ Ainsi, tout homme qui entend les paroles que je viens
de dire et les met en pratique peut être comparé à un homme avisé qui a
bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les
vents ont soufflé ; ils se sont précipités contre cette maison et elle ne s’est
pas écroulée, car ses fondations étaient sur le roc. Et tout homme qui
entend les paroles que je viens de dire et ne les met pas en pratique, peut
être comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La
pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé ; ils sont venus
battre cette maison, elle s’est écroulée, et grande fut sa ruine.’’
19
18
19
Sathya Sai Baba, discours du 16/05/1964 (révisé)
Matthieu 7.21-27
Sathya Sai Baba commente dans la même veine :
‘’Beaucoup passent leur temps à réciter mécaniquement le nom de Dieu, à
rendre un culte à des images, comme rituel quotidien, avec faste et apparat.
Comme celui qui ne met un pied en avant que pour le retirer ensuite, ces
personnes ne progressent pas du tout, alors que les années peuvent défiler.
Sans gagner la pureté de pensée et d’intention, la compassion et le désir de
servir, de telles manifestations et exhibitions ne sont que des moyens de
tromper la société qui vous applaudit comme un grand dévot. Votre vision
doit s’intérioriser, elle doit se tourner vers l’intérieur, et cette vision intérieure
doit être utilisée dans un souci de purification et de clarification.’’’’
20
‘’A quoi bon toutes ces psalmodies, ces prières, ces chants et ces
lamentations bruyantes, si le cœur est pollué par l’égoïsme et par le désir
égoïste ? La personne qui adopte ce type de conduite pourrait être
considérée comme très dévouée à la voie spirituelle par des mortels
ordinaires, mais tout au fond de sa conscience troublée, elle sera
tourmentée par l’angoisse et par la crainte. D’autre part, une autre personne
pourrait sembler pauvre, dans le besoin et défavorisée aux yeux des mortels
ordinaires, elle pourrait n’avoir aucune manifestation extérieure de dévotion,
mais Dieu sera toujours bien présent dans son cœur, la guidant et la
protégeant. Elle pourrait accomplir toutes ses actions comme des actes
d’adoration pour le Dieu qui réside dans son cœur.’’
21
Il y a beaucoup de chrétiens qui soutiennent qu’il ne faut rien faire de plus pour
trouver le salut qu’accepter sincèrement Jésus-Christ comme le Seigneur de
leur vie. Puisqu’on ne peut pas trouver le salut dans les bonnes œuvres, selon
eux, il ne faut rien de plus. Comme le dit l’hymne :
‘’Le plus vil des contrevenants qui croit réellement,
Reçoit le pardon de Jésus immédiatement.’’
Pas étonnant dès lors que beaucoup de non-chrétiens trouvent suspecte la
logique du protestantisme et qu’ils comparent le salut au fait de miser sur le
20
21
Sathya Sai Baba, discours du 20/05/1975
Sathya Sai Baba, discours du 23/10/1974
bon cheval dans une course. Une vision si cynique de la question fait que
beaucoup de personnes rejettent toute forme de religion comme de la simple
superstition.
SATHYA SAI BABA
ET LA DÉPENDANCE ENVERS LE RITUEL
Sathya Sai Baba dit que les rituels ont leur place pour développer la spiritualité
du fidèle, mais qu’ils ne conduisent pas eux-mêmes au salut :
‘’Bien entendu, les rituels et la prière sont nécessaires dans les premiers
stades. Ils constituent le jardin d’enfants de l’éducation spirituelle. À partir de
là, on doit progresser dans le voyage adulte vers l’Atman. Le cérémonial, les
règles et les dispositions concernant les rites doivent être transcendés et
sublimés en pensées, paroles et actes qui encouragent et qui favorisent le
respect universel, l’absence d’ego et l’équanimité.’’
22
‘’Les Védas (les anciennes Ecritures) déclarent qu’on ne peut atteindre
l’immortalité (le stade de la fusion avec l’Entité non-née, immortelle et
universelle) que par le renoncement et par le détachement et non par
l’entremise des rituels, de la descendance ou de la richesse. Quand l’homme
renonce aux désirs égoïstes, son amour s’étend jusqu’aux régions les plus
lointaines de l’univers et jusqu’à ce qu’il prenne conscience de l’Amour
cosmique.’’
23
‘’Les juifs considéraient les rituels et les règles fixés par les prophètes dans
les Ecritures comme valides pour toujours et ils considéraient donc comme
injustifiés les enseignements de Jésus, ils n’étaient pas mus par une haine
personnelle à l’encontre de Jésus. Ce problème apparaît à toutes les
époques – le conflit entre la lettre et l’esprit – les doctrines considérées
comme saintes, les diverses règles qui doivent être scrupuleusement
suivies et la Vérité sous-jacente.’’
24
22
Sathya Sai Baba, discours du 27/09/1979
Sathya Sai Baba, discours du 23/11/1976
24
Sathya Sai Baba, discours du 24/12/1980
23
LE SALUT PAR L’ENTREMISE DES BONNES ŒUVRES
Une autre voie menant au salut et rejetée comme insuffisante par la plupart des
chrétiens, c’est celle des bonnes œuvres. Généralement (pour ne pas dire
universellement), l’Eglise chrétienne enseigne qu’on trouve le salut par la foi, et
non par les œuvres. C’est une objection faite fréquemment contre toute
suggestion que nous pourrions gagner le salut par nos bonnes œuvres ou par
notre propre vertu. On emploie beaucoup de textes bibliques pour supporter ce
point de vue, mais les Ecritures ne soutiennent pas cette idée sans équivoque,
surtout si l’on examine le message de Jésus, comme cela est démontré plus
loin.
Dès les débuts de l’Eglise, de par la doctrine que le salut n’est trouvé que par les
rites de l’Eglises, il y a eu des désaccords sur la valeur de servir autrui. Il y a eu
des discussions longues et constantes parmi les chrétiens quant à la place des
‘’bonnes œuvres’’. Les origines du débat se trouvent dans le Nouveau
Testament. Paul a écrit :
‘’C’est par la grâce, en effet, que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ;
vous n’y êtes pour rien, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des œuvres,
afin que nul n’en tire orgueil.’’
25
Ce verset est souvent cité pour justifier la notion qu’il y a peu de mérites pour un
chrétien à rechercher des récompenses spirituelles en faisant de bonnes
œuvres, malgré le verset suivant qui dit :
‘’Car c’est Lui qui nous a faits ; nous avons été créés en Jésus Christ pour les
œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous nous y
engagions.’’
26
Il y a encore ces références bibliques sur la question :
‘’Mais lorsque se sont manifestés la bonté de Dieu notre Sauveur et son
amour pour les hommes, Il nous a sauvés, non en vertu d’œuvres que nous
25
26
Ephésiens 2.8-9
Ephésiens 2.10
aurions accomplies nous-mêmes dans la justice, mais en vertu de sa
miséricorde, par le bain de la nouvelle naissance et de la rénovation que
produit l’Esprit-Saint. Cet Esprit, Il l’a répandu sur nous avec abondance par
Jésus Christ, notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions,
selon l’espérance, héritiers de la vie éternelle.’’
27
Ce verset est modifié par le verset suivant qui dit :
‘’Je désire que tu insistes sur ces choses, de sorte que ceux qui croient en
Dieu puissent veiller à se consacrer aux bonnes œuvres : ces choses sont
excellentes et profitables pour tous.’’’
28
La position orthodoxe, c’est que nous faisons des bonnes œuvres qui sont le
signe que l’Esprit est en nous. Si, comme le veut l’argument, nous sommes déjà
‘’sauvés’’, que peut-il être ajouté à ce salut par des œuvres ?
Historiquement, l’Eglise a un bilan mitigé concernant les bonnes œuvres. Au fil
des siècles, les ordres monastiques de l’Eglise catholique se sont engagés
29
dans tous types d’œuvres charitables. Mais en notre époque moderne, les
chrétiens font généralement moins d’efforts, peut-être parce que beaucoup
considèrent maintenant de telles activités comme étant la prérogative de l’Etat.
En dehors des ordres monastiques et d’autres groupes, comme l’Armée du
Salut et malgré l’exemple limpide de Jésus guérissant les malades, réconfortant
les malheureux et nourrissant les affamés et ses enseignements sur le sujet, les
chrétiens n’ont généralement pas été étouffés par le désir irrésistible d’introduire
le Paradis sur la Terre qu’ils auraient pu créer.
La question de la valeur des ‘’bonnes œuvres’’ dans les cénacles chrétiens est
sujette à de vives discussions. Certains chrétiens soutiennent que nourrir les
affamés sans les convertir au christianisme, c’est nourrir le corps et condamner
l’âme à l’enfer. Mais comme nous l’avons vu, les apôtres ne niaient pas la valeur
des bonnes œuvres, même s’’ils insistaient sur la valeur du salut via la foi et non
via les œuvres.
27
Tite 3.4-7
Tite 3.8
29
Y compris ceux pour les femmes
28
Jésus lui-même était très clair, quant à la nécessité d’aider les moins fortunés et
de servir autrui, comme nous voudrions être servis. Son enseignement sur la
nécessité de servir la divinité inhérente en tous s’affirme en des termes très
similaires à ceux que Sathya Sai Baba utilise.
La parabole suivante démontre qu’à l’inverse des enseignements consignés de
certains apôtres, Jésus considérait que les bonnes œuvres étaient suffisantes
pour être sauvé. Jésus a dit :
‘’Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, accompagné de tous les
anges, alors il siégera sur son trône de gloire. Devant lui seront rassemblées
toutes les nations, et il séparera les hommes les uns des autres, comme le
berger sépare les brebis des chèvres. Il placera les brebis à sa droite et les
chèvres à sa gauche. Alors, le roi dira à ceux qui sont à sa droite : ‘’Venez, les
bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour
vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à
manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous
m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en
prison, et vous êtes venus à moi.’’
Alors les justes lui répondront : ‘’Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir
affamé et de te nourrir, assoiffé et de te donner à boire ? Quand nous est-il
arrivé de te voir étranger et de te recueillir, nu et de te vêtir ? Quand nous
est-il arrivé de te voir malade ou en prison, et de venir à toi ?’’
Et le roi leur répondra : ‘’En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous
l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous
l’avez fait !’’
30
SATHYA SAI BABA ET LES BONNES ŒUVRES
Ce que les chrétiens appellent les ‘’bonnes œuvres’’, dans les cercles Sai, on
l’appelle ‘’seva’’ ou ‘’service désintéressé’’. C’est une part très importante de
l’enseignement de Sathya Sai Baba. Cependant, Sathya Sai Baba n’enseigne
30
Matthieu 25.31-40
pas que le service est suffisant pour obtenir le salut, mais que le service
désintéressé aide beaucoup à détruire l’ego qui est le plus grand obstacle sur la
route du salut. Il n’y a là pas de conflit entre les enseignements de Jésus-Christ
et ceux de Sathya Sai Baba.
Sathya Sai Baba souligne fréquemment le même point : ‘’Servir l’homme, c’est
servir Dieu’’. Dans beaucoup de ses discours, Sathya Sai Baba parle de la
divinité qui est présente en chaque être et qui est servie par des actes de
service ou bien blessée par des actes de cruauté ou d’indifférence :
‘’Considérez chacun comme une incarnation du Divin et respectez-le
comme tel, en lui offrant amour, compréhension et service. Seuls des
aveugles resteront indifférents face à la triste condition des autres et seuls
des sourds resteront insensibles aux gémissements d’autrui. En réalité, il n’y
a pas d’ ‘’autres’’. Vous êtes tous des cellules vivantes du corps de Dieu, et
chacun accomplit sa fonction.’’
31
‘’Aujourd’hui, le monde est déchiré en factions et en groupes qui se haïssent
et qui se massacrent mutuellement. Aucune méthode n’est considérée
comme trop cruelle, si le but est de détruire son ennemi. Nul n’est conscient
de l’unité innée, du courant divin présent et permanent qui anime chaque
être vivant sur la Terre. Il vous appartient maintenant de démontrer que tout
n’est pas perdu, qu’il reste encore des gens qui croient en la vérité, en la
rectitude, en la paix et en l’amour, que des actes serviables et affectueux
effectués dans un esprit d’humilité et de respect rendent encore les gens
heureux, et que le jour où la fraternité de l’homme et la paternité de Dieu
rayonneront magnifiquement approche bel et bien.’’
32
‘’Adorez l’homme, une telle adoration Me touche. Négligez l’homme et vous
Me négligez. A quoi sert-il de vénérer le Seigneur, si c’est pour supprimer
l’homme, sa contrepartie ? L’amour de Dieu doit se manifester dans l’amour
de l’homme et l’amour doit s’exprimer par le service.’’
33
31
Sathya Sai Baba, discours du 01/04/1975
Sathya Sai Baba, discours du 14/11/1975
33
Sathya Sai Baba, discours du 23/11/1975
32
Sathya Sai Baba dit que servir les autres est un moyen de desserrer l’emprise
de l’ego pour la personne qui rend service et comme nous l’avons vu avant, Sai
Baba a déclaré que, quand nous nous défaisons de l’ego, nous trouvons la
Libération. Servir les autres de manière désintéressée et aimable est donc une
puissante voie de salut.
SATHYA SAI BABA ET LE SALUT
Dans les enseignements de Sathya Sai Baba, le ‘’salut’’ et la ‘’Libération’’ sont
identiques. Alors que le christianisme enseigne que l’homme est séparé de Dieu
par le péché, Baba enseigne que l’homme est séparé de Dieu par l’ignorance et
par six ennemis : la convoitise, la colère, l’avidité, l’attachement, la vanité et la
haine. Une fois que ces ennemis sont vaincus, l’âme individuelle est libérée et
peut s’unir à Dieu. Qu’on les appelle ‘’ennemis’’ ou ‘’péchés’’ semble être affaire
de définition plutôt qu’être une différence essentielle entre Sathya Sai Baba et le
christianisme.
Le processus de libération nécessite un effort individuel, aidé par la grâce de
Dieu. Il enseigne que lorsque l’individu se tourne vers Dieu et fait des efforts
sincères pour renoncer à ses attachements au monde, Dieu lui fournira
volontiers l’aide et la force nécessaires pour atteindre le but, qui est Dieu Luimême. Quand le pécheur se repentira sincèrement de ses péchés passés et
quand il se résoudra à ne plus les commettre, alors ses péchés seront
pardonnés. Dans cet enseignement, il n’y a aucun conflit entre Sathya Sai Baba
et Jésus-Christ.
La raison pour laquelle l’homme est séparé de Dieu, c’est que l’âme individuelle
a parcouru un long voyage de nombreuses vies dans de nombreuses formes
créées. L’individu a évolué via le monde animal et il conserve certaines qualités
animales. Ces qualités animales doivent être transcendées, d’abord pour que
l’individu puisse refléter les qualités nobles de l’homme et puis ensuite
transcender l’humanité pour son véritable état qui est d’être un avec Dieu.
Comme Jésus-Christ qui a été décrit comme ‘’les prémices de ceux qui se sont
endormis’’, nous aussi nous pouvons suivre Jésus et nous pouvons déclarer :
‘’Moi et mon Père, nous sommes un’’.
Le principe du processus pour chasser l’ignorance est simple :
‘’Vous devez vous attaquer au problème à la racine. Seule la connaissance
peut guérir l’ignorance ; les ténèbres ne peuvent être dissipées que par la
lumière. Aucune somme d’arguments, de menaces ou de persuasion ne
peut obliger les ténèbres à décamper. Un éclair suffira et ils disparaîtront.
Préparez-vous à cet éclair d’illumination. La lumière est déjà présente en
vous, mais comme elle est fortement surchargée par des facteurs répressifs,
elle ne peut pas se révéler. ‘’La libération de la nuit’’, qui se produit quand la
lumière se révèle s’appelle Moksha. Chacun doit l’atteindre, qu’il s’y efforce
actuellement ou non. C’est la fin inévitable de la lutte, le but vers lequel tous
procèdent.
S’il vous plaît, ne redoutez pas d’atteindre le but de Moksha ! Ne concevez
pas ce stade comme une calamité. C’est la fin de la calamité. C’est la mort
de tout chagrin, la naissance de la joie, une joie qui ne connaît pas de déclin
et la mort du chagrin, un chagrin qui ne renaîtra plus jamais.
Eh bien, comment se prépare-t-on au stade de Moksha ? Je dois vous dire
que la réponse se trouve dans le mot lui-même, Moksha, qui est très
explicite. ‘’Mo’’ signifie ‘’Moha’’ (l’illusion, être trompé par tout ce qui brille et
qui miroite, par le tape-à l’œil, par la camelote passagère et éphémère) et
‘’ksha’’ veut dire ‘’kshaya’’ (déclin, disparition, destruction). Moksha requiert
que vous mainteniez les envolées de votre esprit à l’écart des attractions
trompeuses et sur le droit chemin de la Libération.’’
34
Le sacrifice qui nous est demandé pour trouver le salut, c’est celui de notre
ignorance et de notre sentiment d’être séparé de Dieu. Cela implique de
renoncer au faux pour découvrir la vérité. Cela implique de renoncer à
l’attachement aux objets finis et aux plaisirs éphémères du monde pour
s’attacher à ce qui est éternel et divin. Comme le dit Sathya Sai Baba :
‘’Le vrai sacrifice implique deux choses : primo, de réaliser la cause de notre
esclavage dans cette vie et secundo, de mettre un terme à cet esclavage.
L’homme pense erronément que la richesse, la famille, etc. sont ses
34
Sathya Sai Baba, discours du 19/02/1964
esclavages, et qu’en coupant les liens avec eux, il sera en mesure de tout
sacrifier pour avoir droit à Moksha, mais ceux-ci ne sont pas l’esclavage réel
de l’homme. Son esclavage réel, c’est son ignorance par l’identification au
corps. Celui qui met un terme à cet esclavage obtiendra Moksha et pour
mettre un terme à cet esclavage, la purification du cœur est indispensable.
La purification du corps avec du savon et de l’eau et par l’application
d’onguents ne produit pas la purification de l’esprit. A notre époque,
namasmarana (la répétition des noms de Dieu) est le moyen le plus simple
pour purifier l’esprit et s’abandonner à Dieu avec un esprit pur est le plus sûr
moyen d’atteindre Moksha.’’
35
En Orient comme en Occident, on croit que le développement des qualités qui
sont souvent considérées comme saintes est difficile et rare. Sathya Sai Baba
dit que le processus n’est pas si complexe et que son accomplissement n’est
pas aussi rare que nous pourrions le penser. Il dit aussi que c’est la destinée de
tous de retourner à Dieu, d’où nous sommes tous venus, en temps voulu. En fin
de compte, tous seront sauvés, que ce soit dans cette vie ou dans une vie
ultérieure. Il dit :
‘’Vous devez avoir entendu parler de ceux qui recherchent Moksha et qui
l’ont trouvée et vous pourriez avoir l’impression qu’il s’agit d’un rare honneur
que peu obtiennent ou qu’il s’agit d’un endroit comme le Paradis ou comme
une colonie d’élus ou un sommet que seules quelques âmes héroïques
peuvent escalader. Non, Moksha est quelque chose que chacun doit
atteindre, qu’il soit héroïque ou non. Même celui qui la nie doit finir par la
réaliser, car chacun la recherche, même maintenant, quand il cherche la
joie et la paix, et qui ne recherche pas la joie et la paix ? Moksha, c’est
quand vous obtenez la joie et la paix éternelles. Las des joies éphémères et
de la paix fugace, l’homme s’efforcera enfin de connaître le secret de la joie
et de la paix permanentes, c’est-à-dire de Moksha. Si seulement les
hommes connaissaient le chemin de la joie et de la paix permanentes, ils
n’erreraient pas distraits dans les ruelles des plaisirs sensuels. Tout comme
la joie éprouvée dans les rêves disparaît au réveil, la joie ressentie à l’état de
veille disparaît, quand vous vous éveillez à la Conscience supérieure
appelée Jnana. Ainsi, les Upanishads disent : ‘’Debout, levez-vous, éveillez35
Sathya Sai Baba, discours du 04/09/1979
vous !’’, car le temps file. Utilisez le temps qui reste aux meilleures fins – la
Conscience du Divin en tout, quand vous mourrez. Vous ne devez pas
mourir comme un arbre, un animal ou comme un ver de terre, mais comme
un homme qui a réalisé qu’il est divin. C’est l’aboutissement de toutes les
années que vous passez dans un corps humain.’’
36
Sathya Sai Baba nous donne quelques pistes et quelques principes pour nous
aider à trouver le salut. Beaucoup de personnes trouvent utile la formule
suivante :
‘’Il y a 4 ‘’F’’ sur lesquels vous devrez focaliser votre attention :
Follow the master (suivre le maître)
 Face the devil (affronter le diable)
 Fight to the end (lutter jusqu’au bout)
 Finish at the goal (terminer par la réalisation du but).

Suivre le maître signifie observer le dharma (le devoir, la rectitude, ce qui est
juste). Affronter le diable veut dire vaincre les tentations qui vous assaillent,
quand vous tentez de gagner ‘’artha’’ ou suffisamment de richesses pour
vivre confortablement. Lutter jusqu’au bout signifie lutter sans relâche
contre les six ennemis qui sont emmenés par la convoitise. Et finalement,
terminer par la réalisation du but signifie ne pas s’arrêter avant que le but de
Moksha, la libération de l’ignorance et de l’illusion ne soit atteint.’’
37
CONCLUSION
Bien que beaucoup de chrétiens puissent avoir l’impression que Sathya Sai
Baba contredit l’enseignement de Jésus-Christ et de l’Eglise concernant les
moyens via lesquels nous pouvons trouver le salut, une compréhension plus
profonde de son enseignement montre que Jésus et Sai Baba donnent le
même message. Les différences apparentes sont une question de traduction et
de sémantique, pas d’essence. Se conduire en s’opposant à la volonté de Dieu
36
37
Sathya Sai Baba, discours du 25/03/1965
Sathya Sai Baba, discours du 06/07/1975
est un péché, sur ce point-là, il ne peut y avoir aucune discussion. Le péché
conduit à être séparé de Dieu et il encourt des sanctions ou des peines qui
peuvent être sévères. Aussi longtemps que nous sommes en état de péché, la
conséquence est la naissance et la mort répétée. Comme le dit justement Paul :
‘’Le salaire du péché, c’est la mort, mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie
éternelle en Jésus-Christ, notre Seigneur.’’ Pour dire les choses autrement, le
38
karma négatif encouru par le péché conduit à la renaissance et à la mort, mais
Jésus nous a montré la voie de la libération par rapport à la naissance et à la
mort.
Y échapper nécessite la neutralisation du karma par le repentir et par
l’éradication des qualités animales de notre caractère. Si nous nous tournons
vers Dieu, Il nous fournira l’aide et Il nous accordera la grâce pour échapper aux
peines que nous encourons par notre propre péché. Il n’y a là aucun conflit
entre les enseignements de Jésus-Christ et de Sathya Sai Baba.
La voie qui conduit au salut nécessite de la discipline et du dévouement, mais
celui-ci n’est pas impossible à atteindre. La grâce de Dieu est disponible pour
tous ceux qui font appel à elle et qui la revendiquent. Dieu est un Dieu d’Amour
infini. Il nous a créés dans l’Amour, Il nous préserve dans l’Amour et Il nous
rappelle maintenant dans notre foyer. Prêtons attention à son appel et
retournons dans les bras de notre Père divin et de notre Mère divine.
(Référence: Peter Phipps, Greater Than You Know – Sathya Sai Baba, Jesus
Christ, and Christianity)
38
Romains, 6.23