MON PARRAIN, ALBERT EINSTEIN, ET L’AVATAR, SATHYA SAI BABA ‘’Avec la connaissance des sciences naturelles, il faut acquérir l’humilité, la discipline et un bon caractère.’’ Sathya Sai Baba ‘’Si vous voulez que l’œuvre de votre vie soit utile à l’humanité, il n’est pas suffisant que vous compreniez la science appliquée en tant que telle. Le souci de l’homme lui-même doit toujours constituer l’objectif principal de tout effort technologique pour s’assurer que notre pensée scientifique puisse être une bénédiction pour l’humanité et non une malédiction. Albert Einstein Albert Einstein fut mon parrain et un ami de la famille. Au cours des ans, j’ai cherché à accroître ma compréhension de ce grand homme et les implications spirituelles de son travail. Einstein était un géant scientifique qui, percevant la nature unifiée de la réalité, fut capable d’en exprimer une partie mathématiquement. Au-delà de son rôle d’homme de sciences, il peut très bien être considéré comme un géant spirituel dont la vie, en termes d’humilité, de compassion pour l’humanité et de concentration sur Dieu est un exemple de la manière dont Sathya Sai Baba nous enseigne à vivre avec le plus de succès. Albert Einstein est un précurseur et un exemple de ce type d’hommes de sciences unique dont le monde a grandement besoin aujourd’hui, le type que Bhagavan produit actuellement dans son Institut d’Enseignement Supérieur. Sous la houlette de Swami, ce sont des scientifiques ‘’complets’’. Leur but est d’être utile à la société et non pas simplement de travailler à des fins égoïstes sans penser à l’impact de leur travail sur l’humanité et l’environnement. Ce sont des scientifiques qui combinent la conscience spirituelle avec une formation de pointe. Les diplômés de Swami sont à la pointe de la découverte dans différents domaines. Trois récents titulaires d’un Ph.D en physique ont connu l’expérience inédite d’avoir leurs articles publiés dans des revues de physique américaines moins d’un an après avoir reçu leurs diplômes ! Ancrés dans la vérité que Dieu est la source de tous phénomènes et de toutes connaissances, ils soutiennent la perspective que le meilleur moyen de comprendre la création est d’étudier le Créateur. Einstein était aussi ce type de scientifique et sa vie fut guidée par ce principe. Son but primordial était de ‘’comprendre comment le ’Vieil Homme’ pense’’ Et il consacra sa vie à l’effort d’acquérir la ‘’connaissance de l’essence ultime et immuable qui sous-tend le monde mutable et illusoire.’’ Dans la première partie de cet article, je mentionnerai quelques histoires personnelles à propos de ma famille, de Baba et d’Einstein. La seconde partie comprendra quelques pensées d’Einstein sur la science, la spiritualité, l’éducation et le caractère, ainsi que ce que Swami avait à dire à propos de lui au cours d’un entretien récent. Bien qu’Einstein fût profondément attristé par le fait ironique qu’une partie de son œuvre conduisit au développement d’armes nucléaires, nous pourrions aussi considérer que l’œuvre contient en elle une illustration scientifique de la vérité spirituelle. Cet article se terminera par certaines réflexions sur la manière dont certaines œuvres d’Einstein peuvent nous être utiles comme un ‘’outil’’ supplémentaire pour nous aider à nous libérer de Maya (l’illusion) et à accepter l’invisible Atma (le Soi) comme la vérité fondamentale de la vie. Mon père, le Dr Henry Abrams, ouvrit un cabinet de médecine générale à Princeton dans le New Jersey, en 1938. Un an plus tard, le médecin qui soignait le Prof. Einstein, sa fille Margot et sa secrétaire, Mlle Helen Dukes, partit suivre une formation complémentaire. Il vint trouver mon père et lui demanda s’il voulait lui succéder et celui-ci accepta avec enthousiasme. Il s’occupa d’Einstein et des autres jusqu’au début de la Seconde Guerre Mondiale. PARRAIN EINSTEIN Durant la guerre, mon père fut envoyé sur l’île froide et désolée du Groenland. Lui et Einstein correspondaient. Au Groenland, mon père reçut une lettre d’Einstein qui observait que ceci devrait être une ‘’période contemplative’’ pour lui et qui l’incitait à suivre une formation médicale complémentaire dans une spécialité ou l’autre. C’est ce que fit mon père par la suite et il revint à Princeton en tant que seul ophtalmologue de la ville. Quand je naquis, en 1949, il demanda au professeur, comme Einstein préférait être appelé, s’il voulait bien être mon parrain et Einstein accepta. Ainsi, selon la tradition juive, Einstein fut celui qui me tint pendant la bris Milah, la cérémonie de la circoncision rituelle. Il devait y avoir peu de contact, mais il eut un impact majeur sur ma vie dans les années à venir. D’autre part, parce qu’en Occident le parrain est considéré comme le professeur spirituel de l’enfant, j’en suis venu à considérer le Professeur Einstein comme le premier des maîtres spirituels que j’ai eus dans cette vie et qui me conduisirent en fin de compte à Bhagavan. Einstein mourut quand j’avais six ans et j’ai peu de souvenirs de lui. Je me rappelle toutefois qu’il avait un rire très agréable qu’il utilisait souvent. Lors de mon quatrième anniversaire, mes parents et moi fûmes invités pour une petite fête. Mon oncle saisit l’occasion pour photographier le professeur et moi qui étions occupés avec les cadeaux que la secrétaire s’était procurés : une petite cabane en rondins et un sachet de ‘’pièces d’or’’ en chocolat. C’étaient ces dernières qui occupaient le plus mon attention. Le Professeur Einstein, quant à lui, travaillait sur la cabane en rondins, essayant d’assembler les simples pièces de bois. Chose intéressante, lorsque j’eus grandi et fait imprimer tous les négatifs, il y avait une photo de ma mère penchée au-dessus du Professeur Einstein et des rondins et qui lui montrait comment les extrémités s’assemblaient. Bien sûr, à cet âge-là, je n’avais aucune idée de ce qu’il y avait de si spécial à fréquenter ce vieil homme charmant. Ce ne fut pas avant le collège que je commençai réellement à apprécier l’honneur d’être son filleul et à réfléchir sur ce que son œuvre scientifique signifiait. Je découvris la méditation à l’âge de vingt ans. Au fur et à mesure que mon voyage spirituel avançait, je devins intensément curieux sur la nature de mon lien avec une âme aussi lumineuse. EINSTEIN ET LA GITA Baba me ‘’trouva’’ à l’âge de 23 ans. Comme vous pouvez l’imaginer, je considérai ce premier voyage chez l’Avatar comme une opportunité, parmi d’autres choses, pour en apprendre plus sur ma relation avec Einstein. Ce ne sera pas une surprise pour vous d’apprendre que pendant tout ce voyage et les voyages subséquents, les leelas (‘’jeux divins’’) ont été à l’ordre du jour. Baba, le ‘’guide’’ parfait, nous gratifia ma femme Marsha et moi d’une foule d’expériences lors de notre première visite en Inde. Nous n’avions aucun désir d’être où Il n’était pas, et comme Il se rendit à Delhi, Madras et Hyderabad, nous exultâmes de pouvoir Le suivre. A Hyderabad, un incident très intéressant se produisit pendant un discours que Swami donnait dans une grande salle. Il faisait très chaud et je venais de manger. Au bout d’un moment, je m’aperçus, à ma grande horreur, que je devenais la proie d’une profonde somnolence. Alors que je sombrais dans thamas (l’apathie, la léthargie), j’émis une pensée vers le Seigneur : ‘’Baba, la seule chose qui pourrait m’empêcher de m’endormir maintenant est que Tu mentionnes Einstein…’’ Je savais qu’Il pouvait le faire, mais je ne m’y attendais pas du tout et je continuai ma descente. Moins de soixante secondes plus tard, ma tête se releva brusquement, quand la prononciation mélodieuse de Swami du nom d’Einstein pénétra dans ma conscience dans le flux continu de Son télougou. Je m’éveillai alors pour être rivé à l’histoire qu’Il raconta sur la manière dont un jeune physicien indien, au cours d’un rendez-vous avec Einstein, s’enquit avidement du nec plus ultra en matière de sagesse scientifique occidentale. Ce qu’Einstein lui répondit toutefois, pour citer grossièrement Swami fut : ‘’Toutes les conclusions importantes auxquelles je suis parvenu sont contenues dans votre Bhagavad Gita. Regardez-là !’’ Ma curiosité concernant mon lien avec lui s’enflamma à nouveau ! Je mourais d’envie de recevoir une révélation : pourquoi moi ? Comme le traducteur du discours de Swami était lui-même un physicien nucléaire, je l’approchai par après en espérant obtenir un début de compréhension. Il n’avait rien de personnel à partager, et en plus d’en apprendre plus de Sai Lui-même, il dit : ‘’Je conseille la patience…’’ J’étais déçu, mais je pris congé en sachant que j’avais reçu un conseil avisé. À PRASHANTI NILAYAM Approximativement un mois plus tard, nous nous retrouvâmes dans la salle d’interview de Prashanti Nilayam. J’étais assis par terre juste à la droite de Swami, alors qu’Il parlait à différentes personnes du groupe. En voyant Son repose-pied sur le côté et en me rappelant combien on Le voit souvent en utiliser un, je pris la liberté d’accomplir le seva (service) logique, mais mineur de le mettre en place. Il accepta et j’en fus heureux. Après quelque temps, il y eut une pause dans la conversation. Personne ne posait de questions et Swami resta silencieux, si ce n’est cette phrase tranquille prononcée lentement : ‘’Et vous, monsieur ?’’ La pensée me vint qu’Il semblait s’adresser à moi. Les mots me manquaient. J’étais gêné qu’Il s’adresse personnellement à moi devant le groupe. Il y avait sans aucun doute quelque chose que je voulais demander, et que ce fut à moi ou non qu’Il adresse la parole, c’était absolument une occasion appropriée d’approcher Baba à ce sujet. Peut-être que deux ou même trois bonnes minutes passèrent. Un manque de confiance basé sur l’ego m’empêcha de simplement demander : ‘’’Quel est mon lien avec Einstein, Baba ?’’ Il me semble que j’eus là de nombreuses opportunités, mais finalement une nouvelle conversation commença avec quelqu’un d’autre. Le moment était perdu et je ne pouvais clairement pas intervenir. Je devais me demander souvent par après, si l’occasion n’avait pas été à jamais perdue. C’était en 1978. D’autres interviews bénies eurent lieu dans les années qui suivirent et des questions concernant des sujets plus importants que mon parrain furent soulevées. C’était très bien. J’étais devenu patient et j’acceptais qu’Il me révélerait tout ce que j’avais besoin de savoir au moment le plus approprié. Après la mort du Professeur Einstein, en 1955, Mlle Einstein et Mlle Dukes restèrent des patientes de mon père et des amies de la famille, se souvenant des anniversaires et participant à ma bar-mitsva à l’âge de 13 ans. Parfois, ma mère les emmenait faire un tour en ville, puisqu’elles ne conduisaient pas. Depuis quelque temps, j’éprouvais le désir de visiter la maison d’Einstein pour voir son bureau. En 1983, ma sœur envisagea de se marier à Princeton et ceci semblait une bonne opportunité. Mon père téléphona à Mlle Einstein pour organiser une visite et lors d’une froide journée de décembre, lui, ma belle-mère et moi passâmes environ deux heures à bavarder avec cette artiste d’une admirable modestie dans le petit salon de la maison où elle avait vécu pendant près de cinquante ans. Elle nous parla du temps qu’elle avait passé à étudier l’art dans un couvent en Italie et nous montra une magnifique petite sculpture en cire de Saint François envers qui elle avait une affection particulière. LE BUREAU D’EINSTEIN D’une façon quelque peu analogue à l’entretien de 1978 avec Swami, j’avais ressenti quelque réserve durant cette conversation à demander à voir le bureau du Professeur. Cette femme était âgée et paraissait fragile et je ne voulais pas la déranger avec un trajet supplémentaire à l’étage. Il devenait temps de partir. Je devais agir rapidement ou l’occasion serait perdue. En pensant à Swami, je fis ma demande et elle répondit ‘’Bien sûr !’’ avec enthousiasme et monta les escaliers au pas de charge jusqu’à la pièce en question. Nous passâmes devant la chambre à coucher d’Einstein qui était très simplement meublée, comme une cellule monastique. Puis nous visitâmes le bureau. Des étagères remplies de livres se succédaient et une grande fenêtre donnait sur un profond jardin à l’arrière de la maison. A la gauche de cette baie vitrée, il y avait deux portraits, l’un représentait un sage barbu juif, l’autre le Mahatma Gandhi. Une étagère contenait tous les exemplaires originaux de ‘’Der Annalen der Physik’’, le journal où les deux théories de la relativité avaient été publiées pour la première fois. Alors même que je constatais la présence d’un grand fauteuil confortable avec un repose-pied, Mlle Einstein m’ ‘’ordonna’’ de m’y asseoir ! Comment pouvais-je refuser ? Je souris intérieurement en me souvenant du repose-pied de Swami et en ressentant Sa présence subtile dans ce qui était pour moi une coïncidence significative. Nous prîmes quelques photographies, jetâmes encore quelques coups d’œil à gauche et à droite, puis nous prîmes congé. Plus tard, je me rappelai que Swami avait dit qu’Einstein possédait un exemplaire de la Bhagavad Gita et je regrettai de ne pas l’avoir cherché. En prenant congé, mon père se souvint de la fois où il y a des années, il avait amené son beau-frère, Elliott Montroll, pour ce qui ne serait qu’un rendez-vous de trois minutes, d’après la redoutable secrétaire d’Einstein. Mon oncle, qui serait plus tard nommé à la Chaire de Physique Einstein de l’Université de Rochester, aurait été fou de joie de lui avoir simplement serré la main, mais Einstein leur proposa de dîner. Ils refusèrent. Mon oncle finit pas passer une demi-heure dans la salle à manger d’Einstein à parler et à rire avec lui de physique, tandis que mon père rayonnait de joie sans comprendre un seul mot. SERVICE À L’HUMANITÉ Mon père, en réponse à une question récente, me raconta que tous les trois ou quatre mois pendant quelques années, il recevait un appel de la secrétaire d’Einstein lui demandant s’il pourrait trouver quelques minutes pour parler avec le Professeur. D’une manière ou d’une autre, particulièrement dans les premières années de sa pratique, il trouvait toujours du temps pour aller discuter des sujets non scientifiques qui intéressaient son hôte, tels la philosophie, le monde et les événements nationaux. Toujours direct et humble dans les relations humaines, Einstein en vint à accepter et à utiliser la célébrité stupéfiante dont il fut l’objet de la seule façon qui avait du sens pour lui—le service à l’humanité. Il travailla inlassablement pendant toute sa vie à promouvoir la paix, la liberté et le respect de chacun. Papa se souvint comment les efforts d’Einstein pendant les années trente et la Deuxième Guerre Mondiale permirent à un certain nombre de Juifs d’échapper à la persécution nazie. Le Professeur travailla également pendant de nombreuses années pour le United Jewish Appeal à établir l’Etat d’Israël et il accepta l’invitation de mon père à coprésider la campagne locale de collecte de fonds, à Princeton, pendant quelques années. Mon père se considère lui-même comme un scientifique rationnel et comme un homme raisonnablement sceptique qui, tout en aimant sa religion et en croyant en Dieu, accorde beaucoup de crédit à ce qui peut être touché, vu et mesuré. UNE VISITE PENDANT SIVARATHRI Ma femme Marsha revint de son premier voyage chez Swami en 1977. Elle avait assisté à la dernière Mahasivarathri (fête en l’honneur de Siva) publique durant laquelle notre bien-aimé Swami matérialisa de la vibhuti (cendre sacrée), aspergea le public d’eau bénite et produisit ce que le Professeur Kasturi devait décrire plus tard comme un ‘’lingam de cristal auto-lumineux’’ (le lingam étant une espèce d’œuf qui symbolise le sans forme, l’absolu). Peu de temps après son retour, Marsha et moi rendîmes visite à mon père et à ma belle-mère. Quand ils lui demandèrent, ‘’Raconte-nous ton premier voyage en Inde’’, elle s’exécuta avec tout l’enthousiasme de celui qui vient juste de passer trois mois avec l’Avatar. En produisant des photographies de Swami qui brandissait l’étincelant lingam, Marsha expliqua avec animation à ce médecin senior comment Sai Baba produisait cet objet non identifiable dans Son corps et puis le faisait sortir par Sa bouche chaque année, pour le plus grand plaisir de Ses dévots. Ceci fut, et c’est le moins qu’on puisse dire, très difficile à comprendre ou à avaler pour mon père. Nous ne le savions pas à l’époque, mais cette conversation fut un tournant dans notre relation avec nos familles. Etant si peu familiarisés avec quelqu’un ressemblant un tant soit peu à Sai Baba, ils étaient certains que nous étions sous l’emprise d’un maître magicien et ‘’craignaient pour notre équilibre mental’’. Toutefois, au fil des ans, leurs craintes diminuèrent, lorsqu’ils se rendirent compte que nous n’avions pas renoncé à un contrôle personnel sur nos vies et que nous continuions à nous développer en tant qu’êtres humains. ‘’SUBTIL EST LE SEIGNEUR’’ Trois ans après cette visite, nous étions de nouveau là à parler dans cette pièce où cet échange fatidique avait eu lieu. Je farfouillais dans les armoires de la cuisine, quand je repérai une série de verres que je n’avais encore jamais vus auparavant— en cristal lourd transparent. ‘’Hé, Nona !’’, dis-je à ma belle-mère, avec une pointe de curiosité. ‘’D’où viennent les verres en cristal ?’’ ‘’Oh, c’est un cadeau que ton père a reçu du Dr Sivalingam.’’ ‘’Oh,’’ fis-je. Ainsi, le docteur sceptique qui doutait si profondément de la capacité du Seigneur Siva à produire un lingam en cristal avait lui-même reçu du cristal de la part d’un docteur qui s’appelait Sivalingam ! Et il avait lui-même, sans le savoir, participé à une expérience de première main exquise de ce qu’Einstein aurait pu vouloir dire, lorsqu’il proclama, en référence à la manière dont ‘’la nature cache sa sublimité’’ : ‘’SUBTIL EST LE SEIGNEUR…’’ Sur le moment, je ne pus même pas faire de commentaire, et je n’attirai là-dessus leur attention que deux ou trois années plus tard. En août 1989, Bhagavan invita notre groupe de 21 Américains pour un entretien. Je résolus de laisser à Sa grâce le soin d’en savoir plus à propos de ma relation avec Einstein. Durant l’entretien, Baba accorda à chacun du temps privé, répondit aux questions sur tous les aspects de la vie personnelle et bénit l’admission de Marsha et la mienne à des études avancées de psychologie. Il matérialisa pour elle un pendentif en diamant et un pendentif en or avec du rouge, du blanc et du bleu pour ma fille Nilima. J’étais assis près de Baba à la même place qu’en 1978 et j’étais comblé et prêt à déborder. De nouveau, j’eus l’opportunité de poser ma question sur la signification de ma relation avec Einstein. Je saisis l’occasion et Swami révéla certaines informations personnelles auxquelles j’allais réfléchir durant un certain temps. (Après l’entretien, une des personnes présentes dit que la pensée lui était venue que l’âme d’Einstein avait pu également être présente comme participant.) LE REGRET D’EINSTEIN Swami dit alors au groupe : ‘’Einstein est un corps. Ce corps est mort. C’était un homme très bon. Einstein était très patient. Paix, paix, paix. Il pensait toujours à Bhagavan.’’ Dans une allusion patente à la douleur d’Einstein que son travail ait été à la base des armes nucléaires, Swami dit : ‘’Einstein a fabriqué de la ‘’poudre à canon’’ et il s’est senti mal vers la fin (de sa vie). Il a dit : J’ai commis une erreur, ce fut une erreur.’’ Swami : ‘’Qu’est-ce qu’un scientifique ? La science est l’étude de la création. La spiritualité, c’est étudier le Créateur.’’ {Swami dessine un cercle avec Son doigt sur le mur.) ‘’L’homme scientifique travaille à partir des sens vers le bas. L’homme spirituel travaille à partir des sens vers le haut.’’ {Il indique le sommet du cercle.} ‘’Vous voyez, la science n’est qu’un ‘’C’’ {Il trace la moitié d’un cercle}, mais l’Esprit est le cercle entier. C’est la différence entre l’un et l’autre.’’ Swami conclut en disant : ‘’Si la science était plus spirituelle, elle en saurait plus. La science n’est pas l’amour. La science tente d’obtenir la vérité exacte, mais elle n’a pas de but. Elle est hasardeuse. Toujours dans le laboratoire. Il n’y a pas d’amour dans la science. Etudiez l’Esprit ! L’Esprit a un but. Connaissez-vous vous-mêmes et vous connaîtrez tout.’’ EINSTEIN A PROPOS DE ‘’DIEU ET L’HOMME’’ Ce qui suit sont quelques pensées d’Einstein sur ce qu’il considérait comme le plus important dans la vie : l’intimité avec Dieu et l’amour de l’humanité. Nous pouvons facilement voir comment elles correspondent aux modes de conscience et aux attitudes d’ouverture du cœur, de sadhana (discipline spirituelle) et de service que Swami s’efforce de nous enseigner. Ces pensées d’Einstein et l’examen des implications spirituelles de son œuvre qui suivra illustrent comment, d’une certaine façon, il peut être vu comme ayant aidé à introduire l’Age d’Or de Sai et dans sa continuité, je sers peut-être aussi comme un instrument dans sa concrétisation. ‘’Cette conviction profondément émotionnelle de la présence d’un pouvoir raisonnant supérieur qui se révèle dans l’univers incompréhensible forme mon idée de Dieu.’’ ‘’La véritable valeur d’un être humain est déterminée dans la mesure et le sens où il s’est libéré de son moi..’’ ‘’Un être humain est une partie du tout appelé par nous ‘’univers’’, une partie limitée dans le temps et l’espace. Il s’expérimente lui-même, ses pensées et ses sentiments comme quelque chose de séparé du reste, une sorte d’illusion d’optique de sa conscience. Cette illusion est pour nous une sorte de prison. Elle nous limite à nos désirs personnels et à de l’affection pour quelques personnes qui nous sont les plus proches. Notre tâche doit être de nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion pour inclure toutes les créatures vivantes et l’ensemble de la nature dans sa beauté… L’effort consacré à un tel accomplissement fait en lui-même partie de la libération et est un fondement de la sécurité intérieure.’’ ‘’Je suis heureux parce que je ne veux rien de personne. L’argent ne m’intéresse pas. Les louanges non plus.’’ ‘’Je veux savoir comment Dieu a créé ce monde. Je ne suis pas intéressé par tel ou tel phénomène particulier. Je veux connaître Ses pensées, le reste, ce sont des détails.’’ ‘’L’art principal de l’enseignant est d’éveiller la joie de la création et la connaissance.’’ ‘’Les idéaux qui m’ont éclairé en chemin et qui maintes fois m’ont redonné courage pour faire face à la vie joyeusement furent la Vérité, la Bonté et la Beauté.’’ (Ceci correspond à l’adage védantique auquel Bhagavan Baba fait fréquemment allusion, d’après lequel les caractéristiques de la Divinité sont Sathyam, Sivam et Sundaram, c-à-d, la Vérité, la Bonté et la Beauté. Ces anciens termes sanscrits constituent également le titre de la biographie du Prof. Kasturi concernant l’Avatar.) ‘’L’émotion la plus belle et la plus profonde que nous pouvons ressentir est la sensation mystique. Elle est la source de toute vraie science.’’ ‘’Le sentiment d’où la véritable recherche scientifique tire sa nourriture spirituelle’’… ‘’est une sorte de joie enivrante et d’étonnement devant la beauté et la grandeur de ce monde…Je soutiens qu’un sentiment religieux cosmique est l’incitant le plus puissant et le plus noble à la recherche scientifique.’’ EINSTEIN A PROPOS DES ‘’LIMITES DE LA RAISON’’ ‘’Le pur raisonnement logique ne peut nous procurer aucune connaissance du monde empirique. Toute connaissance de la réalité part de l’expérience et y aboutit. Les propositions atteintes par des moyens purement logiques sont totalement vides.’’ ‘’Puisque la perception sensorielle ne nous procure des informations sur ce monde extérieur qu’indirectement, nous ne pouvons saisir ce dernier que par des moyens spéculatifs.’’ ‘’Je ne suis arrivé à aucune de mes théories importantes par la pensée rationnelle.’’ Cette dernière déclaration est si profonde dans ses implications qu’elle nécessite des commentaires. Elle indique clairement les limites du culte occidental de l’esprit logique et rationnel comme la condition sine qua non de l’existence. Elle fait ressortir le fait que le plus grand scientifique occidental depuis quatre cents ans, après avoir atteint les limites de la science traditionnelle, n’a pu obtenir la compréhension dont il avait soif qu’en transcendant le mode de pensée qui l’avait conduit à ces limites. C’est seulement alors, par la faculté d’ ‘’intuition non-rationnelle ou d’ouverture’’ qu’il a pu percevoir distinctement une part de la réalité sous-jacente de l’univers. QUID DU FUTUR ? A la grande tristesse d’Einstein, une réponse majeure à ses découvertes concernant la relativité a été la crainte concernant l’avenir de la planète elle-même. Une question se lève : Existe-t-il un moyen de considérer ou d’utiliser les intuitions d’Einstein d’une façon positive—d’une façon qui sera réellement une ‘’bénédiction pour l’humanité et non pas une malédiction ?’’ Je ne suis ni physicien ni mathématicien, mais je propose quelques réflexions sur cette question. Je crois que non seulement l’exemple de la vie d’Einstein est une bénédiction pour l’humanité, mais aussi que l’une des expressions les plus profondes de son œuvre peut également servir : la formule E = mc² (énergie égale masse fois la vitesse de la lumière au carré). Nous sommes accoutumés à penser à cette formule en des termes principalement négatifs—la libération du potentiel destructeur de l’atome. Paradoxalement, j’ai l’impression qu’elle incarne quelque chose de nature spirituelle plus réconfortante également. E = mc² exprime mathématiquement l’unité à laquelle Swamiji fait fréquemment référence par le fait qu’il est établi scientifiquement que la matière et l’énergie—le tangible et l’invisible—sont totalement équivalents et interchangeables, c-à-d que la masse est simplement de l’énergie concentrée et que l’énergie est la masse sans forme. MATIÈRE, ÉNERGIE ET ESPRIT Bhagavan Baba insiste beaucoup, quand Il nous enseigne que la totalité de l’existence, de la matière, de l’énergie et de l’Esprit est une et provient de l’Absolu suprême et indivisible. Il affirme que ce à quoi nous pensons en des termes duels comme ‘’matière contre Esprit’’ est en réalité ‘’deux faces de la même pièce’’, inséparables de leur source dans la Conscience Divine. Dans tous Ses messages, Swami nous invite à réduire notre fascination pour le monde de la matière et à nous débarrasser de l’illusion que seul ce qui perçu par les sens est réel et précieux. Il nous demande de développer la conscience et la confiance en l’Atma (le Soi), notre Divinité invisible qui réside à l’intérieur de nousmêmes. Les enseignements de Baba nous aident à comprendre la vérité que la matière, et encore moins l’énergie dont elle émane, n’ont pu être créées au départ à partir de la matière, que la matière étant de l’énergie figée, n’est ‘’rien d’autre que de la lumière piégée par la gravitation’’ qui elle-même provient de la Conscience. Cette Conscience est l’Esprit—la Pensée Divine—qui est complètement invisible en Luimême et par Lui-même, mais Il est en fait le fondement de l’existence et la source dont l’illusion mayique de la dualité provient. Si nous considérons l’Esprit comme la plus haute manifestation d’énergie, je pense que la formule d’Einstein peut représenter une source de confirmation de la réalité de l’Esprit pour un monde à tendance matérialiste qui doute de l’existence d’une Intelligence aimante. Si toutes les choses sont composées d’énergie, alors il est logique qu’elles soient soumises aux effets de l’énergie. Si la matière peut libérer de l’énergie, alors l’énergie devrait influencer la matière. Nous pouvons voir ce principe opérer à tous les niveaux de la hiérarchie entre la matière la plus grossière et l’énergie la plus subtile, ou la Pensée Divine. L’énergie en tant qu’énergie ne peut pas être vue. Elle peut seulement être connue par son impact sur la matière. L’électricité ou l’énergie produite par le moteur d’une voiture ne peut pas être vue ; pourtant, nous serions perdus sans ses effets. A un niveau plus subtil, l’esprit humain est une forme d’énergie dont le travail se manifeste de manière positive et négative. Négativement, il est bien établi que l’esprit peut contribuer à des maladies mentales et psychosomatiques comme la dépression, l’hypertension et les ulcères. Une influence bénéfique apparaît dans la réponse curative de l’esprit à des interventions non matérielles comme une conversation thérapeutique ou la présence de compassion ou d’amour. Combien plus dans les effets profonds et démontrables de l’énergie cosmique ou spirituelle sur la matière (de l’invisible au ‘’visible’’), en termes de transformation de la pensée et du fonctionnement humain ? Bien qu’on ne puisse généralement pas voir l’énergie spirituelle (sous la forme de l’intentionnalité ou de la Grâce de Dieu), beaucoup d’entre nous ont vu et bénéficié de ses effets dans nos propres vies et celles d’innombrables autres personnes par la Grâce illimitée de notre bien-aimé Sai. Pour élargir, en commençant par les plus denses formes d’énergie, nous pourrions considérer la découverte d’Einstein, E = mc², comme une ‘’pièce de monnaie’’ métaphorique avec deux côtés, un côté sombre et un côté lumineux. Nous connaissons bien le ‘’côté sombre’’—la fission nucléaire. Le concept d’une face lumineuse pourrait être considéré en suivant ces pistes de réflexion : Du côté ‘’sombre’’, il semble qu’en suivant la matière, visible et tangible jusqu’à son potentiel le plus extrême, nous observions qu’elle se transforme en énergie, qui a un effet destructeur sur d’autres matières (fission nucléaire). Si nous faisons l’inverse et si nous remontons à l’origine de l’énergie, diffuse et invisible dans ses formes variées—rayonnement, combustion, électricité et pensée humaine—nous aboutissons à son état ultime, la Pensée Divine qui, nous le savons, peut exercer une influence très constructive sur la matière. LA PRÉSENCE DE BABA La formule d’Einstein réalise deux choses : elle enseigne la vérité fondamentale que ‘’tout’’ est en fait ‘’un’’ et que les formes multiples de cet Un peuvent être utilisées pour notre anéantissement ou pour notre plus grand bien, selon la conscience avec laquelle elle est utilisée. Paradoxalement, E = mc² fournit à la fois le moyen de détruire le monde et la validation scientifique d’une vérité libératrice selon laquelle tout est interconnecté et provient d’une seule source. (La menace du premier nous motive peut-être aussi à rechercher la seconde). Cette Source, cette Réalité qu’Einstein a peiné à découvrir est descendue parmi nous sous la forme de Bhagavan Baba. Quoique le Seigneur, dans Son infinie sagesse, accorda à Albert Einstein une rare compréhension de certains des mécanismes de Sa création et bien qu’Einstein révolutionna la science et notre perception de la réalité, comme n’importe lequel d’entre nous, il ne fut pas totalement capable de saisir tous les aspects de son sujet d’étude favori. Comme Spinoza, Einstein affirma sa croyance en un Dieu impersonnel en disant : ‘’Je ne peux pas croire en un Dieu qui s’implique dans les affaires des hommes.’’ Ironiquement, quoiqu’il aida à nous préparer à la Présence en démontrant l’unité essentielle de toute la création, comme Moïse, Albert Einstein entraperçut, mais n’entra pas en Terre Promise : il mourut sans jamais savoir que le Principe Eternel qu’il recherchait était réellement descendu parmi nous. Chose intéressante et en accord avec beaucoup d’aspects de la physique comme de la spiritualité, un élément de paradoxe existe concernant cette question. Comme ceux qui se sont retrouvés dans l’orbite de Sri Sathya Sai Baba peuvent en attester, le Créateur a des facettes innombrables et Il est imprévisible : à un moment, Il semble détaché et loin ‘’des affaires des hommes’’, tandis qu’à un autre (si pas simultanément), Il semble intimement concerné par eux, jusqu’aux plus petits détails de leurs vies… La Présence de Baba ici parmi nous, peut-être la plus grande expression de Son amour et qui transcende de loin nos connaissances limitées, représente la synthèse parfaite de l’énergie et de la matière, du temps et de l’espace. Le regarder est en fait voir l’énergie et la matière combinées dans leur forme la plus mystérieuse et la plus parfaite. Si nous considérons le fait que Baba nous a donné Son assurance personnelle que le monde ne finira pas par un anéantissement nucléaire, nous pouvons savoir que nous sommes au-delà de l’ombre des implications effrayantes de E = mc² et dans la lumière de Sa Divine Présence qui nous invite à réaliser que l’énergie en tant que Lumière, Amour—Dieu—est notre seule Réalité. Fermement enracinés dans cette vérité, nous pouvons poursuivre en confiance dans nos rôles individuels la transformation de l’ère présente en un Age d’Or de la Conscience Divine imprégné totalement par l’Amour de Swami. Puisse Sai nous bénir avec la foi et l’habileté pour traverser ce monde, en nous souvenant toujours de ce qu’Il déclare que nous sommes : une véritable synthèse de matière et d’énergie divine. ‘’Le monde a été créé par la parole de Dieu, de sorte que ce que l’on voit a été fait de choses qui n’apparaissent pas.’’ – Saint Paul Mark R. Abrams, Vermont, USA (Source : magazine Heart2Heart de Radio Sai Global Harmony - Mars 2005)