matérialistes et mondaines et il perd la paix de l’esprit. Si vous voulez contenir de l’eau dans
un réservoir pour la stocker, il faut d’abord veiller à ce que toutes les sorties et toutes les
fuites du réservoir soient colmatées, sinon l’eau qui afflue ne cessera pas de s’évacuer.
L’énergie atmique est un puissant courant et il afflue dans le réservoir de l’esprit et celui-ci se
remplit rarement : pour l’homme, l’esprit lui-même est un grand réservoir et l’énergie atmique
est un puissant courant qui afflue dans le réservoir de l’esprit par le canal de la buddhi et les
sens sont les drains ou les fuites du réservoir.
L’eau de l’énergie atmique ne pourra remplir le réservoir de l’esprit que si les sens sont
contrôlés. En fait, l’esprit est le maitre des sens, mais il s’est abandonné aux sens et ainsi,
l’esprit est comme un roi subordonné à ses serviteurs ! Comment un tel roi peut-il être libre et
juste ? Comment peut-il être honoré, respecté ? Donc si l’esprit, le maître, permet l’ingérence
des sens, des esclaves, l’homme devient lui-même esclave. L’homme doit toujours rester le
maître et ne pas devenir un serviteur. Ce qui arrive, c’est que l’esprit se draine de ses énergies
et de ses pouvoirs via les activités et les complaisances des organes des sens. Les énergies
mentales sont gaspillées par le bavardage, par le gavage visuel, par les diverses ruminations,
etc., etc.
Tout comme le corps s’affaiblit, quand il n’est pas suffisamment alimenté, l’esprit lui
s’affaiblit à cause de l’activité incessante des sens. Ainsi l’homme doit garder sous contrôle
ces activités et il doit aussi contrôler ses processus mentaux, c’est-à-dire, ses désirs et
ruminations, la concentration et la dispersion. C’est alors seulement que le pouvoir de l’esprit
se développera d’une manière sacrée et concentrée. C’est d’une telle santé mentale et d’une
telle volonté dont l’homme a le plus besoin aujourd’hui. L’homme suit son mental et si son
mental défaille, la sainteté de l’homme faillit également. Donc, c’est en raison de ses
encouragements et de son soutien aux sens à cause de son avidité que l’homme est confronté à
beaucoup de peines et à l’absence de paix.
Si nous cherchons la raison qui se cache derrière les peines de la vie, nous découvrons
qu’elles proviennent de l’ignorance de la réalité. Et quelle est la cause de cette ignorance ?
L’ego. Et quelle est la cause de l’ego ? L’attachement. Et sur quoi se fonde l’attachement ?
Sur la conscience du corps, bien entendu ! En bref, la raison des peines de la vie, c’est le
corps. Si l’on garde la maîtrise de son corps – c’est-à-dire de ses sens et de ses facultés – on
ne sera jamais affligé dans sa vie matérielle ou spirituelle. L’affliction n’est pas naturelle à
l’homme. Elle n’est que l’effet ou le résultat d’une cause. Si une chose est naturelle, personne
ne peut le détruire. Par exemple, la douceur est la nature du sucre. Quoi que vous puissiez
faire, vous ne pouvez pas supprimer la douceur du sucre et lui faire avoir un autre goût. Si
l’affliction était naturelle pour l’homme, il n’y aurait pas tant de moyens de s’en défaire,
puisqu’on ne pourrait pas s’en défaire par l’effort. L’affliction n’est pas naturelle pour
l’homme et il existe divers moyens pour le guérir de celle-ci. L’affliction n’est détruite que si
on se tourne vers Dieu et si on mène une vie spirituelle. Un cheval oisif devient plus oisif
encore, quand on lui donne des aliments nourrissants. Les sens sont également indolents et si
on les alimente suivant tous leurs caprices, ils deviennent plus forts et plus exigeants et ainsi
renforcés, ils finissent par détruire l’humanité de l’homme. Si nous fixons notre esprit sur les
modes de la vérité, nous pourrons plus tard faire l’expérience de la félicité réelle.
Voici un exemple pour comprendre comment suivre la voie authentique et durable en ce qui
concerne l’usage de nos sens. L’homme est poursuivi par trois types d’afflictions dans la vie :
l’affliction terrestre, l’affliction providentielle et l’affliction spirituelle. L’affliction terrestre
est celle qui est infligée par les créatures du monde, comme les serpents, les ours, les