COMMENT MAÎTRISER L'ESPRIT ? - SATHYA SAI BABA

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COMMENT MAÎTRISER
L’ESPRIT ?
SATHYA SAI BABA
Référence: Master the Mind, Be a Mastermind,
Discourse 14, My Dear Students, Vol. 1
Le mental ressemble à une mouche domestique. Il ne dispose pas de la capacité d’investiguer
pour voir si une chose est réelle, pertinente ou non. A un moment, il se nourrit de nourriture
sacrée et l’instant d’après, il s’envole pour se poser sur un tas d’ordures. L’homme soupèse
ainsi d’excellentes idées et des pensées positives pendant une minute, mais il est vite perturbé
et agité par de mauvaises idées et par des pensées négatives, l’instant suivant. Tout est permis
pour le mental qui n’a aucune retenue. Il ne fait pas de distinction entre la pureté et
l’impureté.
L’homme dispose aussi de la buddhi (intellect, intelligence), la faculté qui sait examiner les
choses et faire la distinction entre ce qui est pertinent et ce qui ne l’est pas, mais l’homme
l’exerce et l’utilise peu.
Le mental ressemble à un éléphant. Alors même que son cornac lui donne un bain complet, il
s’asperge de boue avec sa trompe. C’est naturel pour lui. La condition de l’homme est
similaire. De temps à autre, l’homme se purifie à l’aide d’exercices spirituels, d’actes
vertueux ou de sentiments sacrés, mais il se souille bien vite avec la saleté des complaisances
matérialistes et mondaines et il perd la paix de l’esprit. Si vous voulez contenir de l’eau dans
un réservoir pour la stocker, il faut d’abord veiller à ce que toutes les sorties et toutes les
fuites du réservoir soient colmatées, sinon l’eau qui afflue ne cessera pas de s’évacuer.
L’énergie atmique est un puissant courant et il afflue dans le réservoir de l’esprit et celui-ci se
remplit rarement : pour l’homme, l’esprit lui-même est un grand réservoir et l’énergie atmique
est un puissant courant qui afflue dans le réservoir de l’esprit par le canal de la buddhi et les
sens sont les drains ou les fuites du réservoir.
L’eau de l’énergie atmique ne pourra remplir le réservoir de l’esprit que si les sens sont
contrôlés. En fait, l’esprit est le maitre des sens, mais il s’est abandonné aux sens et ainsi,
l’esprit est comme un roi subordonné à ses serviteurs ! Comment un tel roi peut-il être libre et
juste ? Comment peut-il être honoré, respecté ? Donc si l’esprit, le maître, permet l’ingérence
des sens, des esclaves, l’homme devient lui-même esclave. L’homme doit toujours rester le
maître et ne pas devenir un serviteur. Ce qui arrive, c’est que l’esprit se draine de ses énergies
et de ses pouvoirs via les activités et les complaisances des organes des sens. Les énergies
mentales sont gaspillées par le bavardage, par le gavage visuel, par les diverses ruminations,
etc., etc.
Tout comme le corps s’affaiblit, quand il n’est pas suffisamment alimenté, l’esprit lui
s’affaiblit à cause de l’activité incessante des sens. Ainsi l’homme doit garder sous contrôle
ces activités et il doit aussi contrôler ses processus mentaux, c’est-à-dire, ses désirs et
ruminations, la concentration et la dispersion. C’est alors seulement que le pouvoir de l’esprit
se développera d’une manière sacrée et concentrée. C’est d’une telle santé mentale et d’une
telle volonté dont l’homme a le plus besoin aujourd’hui. L’homme suit son mental et si son
mental défaille, la sainteté de l’homme faillit également. Donc, c’est en raison de ses
encouragements et de son soutien aux sens à cause de son avidité que l’homme est confronté à
beaucoup de peines et à l’absence de paix.
Si nous cherchons la raison qui se cache derrière les peines de la vie, nous découvrons
qu’elles proviennent de l’ignorance de la réalité. Et quelle est la cause de cette ignorance ?
L’ego. Et quelle est la cause de l’ego ? L’attachement. Et sur quoi se fonde l’attachement ?
Sur la conscience du corps, bien entendu ! En bref, la raison des peines de la vie, c’est le
corps. Si l’on garde la maîtrise de son corps – c’est-à-dire de ses sens et de ses facultés – on
ne sera jamais affligé dans sa vie matérielle ou spirituelle. L’affliction n’est pas naturelle à
l’homme. Elle n’est que l’effet ou le résultat d’une cause. Si une chose est naturelle, personne
ne peut le détruire. Par exemple, la douceur est la nature du sucre. Quoi que vous puissiez
faire, vous ne pouvez pas supprimer la douceur du sucre et lui faire avoir un autre goût. Si
l’affliction était naturelle pour l’homme, il n’y aurait pas tant de moyens de s’en défaire,
puisqu’on ne pourrait pas s’en défaire par l’effort. L’affliction n’est pas naturelle pour
l’homme et il existe divers moyens pour le guérir de celle-ci. L’affliction n’est détruite que si
on se tourne vers Dieu et si on mène une vie spirituelle. Un cheval oisif devient plus oisif
encore, quand on lui donne des aliments nourrissants. Les sens sont également indolents et si
on les alimente suivant tous leurs caprices, ils deviennent plus forts et plus exigeants et ainsi
renforcés, ils finissent par détruire l’humanité de l’homme. Si nous fixons notre esprit sur les
modes de la vérité, nous pourrons plus tard faire l’expérience de la félicité réelle.
Voici un exemple pour comprendre comment suivre la voie authentique et durable en ce qui
concerne l’usage de nos sens. L’homme est poursuivi par trois types d’afflictions dans la vie :
l’affliction terrestre, l’affliction providentielle et l’affliction spirituelle. L’affliction terrestre
est celle qui est infligée par les créatures du monde, comme les serpents, les ours, les
animaux, les insectes, les vers, etc. L’affliction providentielle est celle à laquelle nous
sommes confrontés d’une manière imprévue, providentielle, comme dans les inondations, la
sécheresse, les tremblements de terre, le feu, les accidents, etc. Parfois, on peut être frappé par
la foudre d’une façon complètement inattendue. C’est une affliction providentielle. Et
l’affliction spirituelle, ce sont les douleurs et les maladies dont souffrent le corps et l’esprit.
Le corps est sujet à divers maux et maladies tout au long de la vie et l’homme éprouve
beaucoup d’afflictions en raison de cela et même si le corps va bien, on peut souffrir de
problèmes et de maladies qui sont liés au mental.
Une fois, un disciple s’approcha de son guru et lui dit : ‘’Maître, je vous prie de m’éclairer
avec la connaissance !’’ Le guru était assis à l’extérieur d’une grotte et lui dit paternellement :
‘’Mon enfant, il commence à faire sombre à l’extérieur. Je vais t’instruire à l’intérieur. Entre
et allume la petite lampe qui se trouve dans la caverne.’’ Le disciple entra avec une boite
d’allumettes, il repéra la lampe et il tenta de l’allumer. Il frotta plusieurs allumettes, mais la
lampe ne daigna pas s’allumer. Il finit par vider sa boite d’allumettes, mais toutes ses
tentatives demeurèrent infructueuses. Il s'adressa alors au guru : ‘’Maître, cette lampe ne
fonctionne pas !’’ Le guru lui demanda : ‘’Pourquoi en est-il ainsi ? Laisse-moi jeter un coup
d’œil à la lampe.’’ Le disciple lui apporta la lampe et demanda au disciple de bien vérifier si
elle était remplie avec de l’huile et le disciple découvrit alors qu’il y avait de l’eau dans la
lampe et non de l’huile. Et comme la mèche était imbibée d’eau, celle-ci ne brûlait pas. Le
guru lui dit : ‘’Tout d’abord, jette l’eau, puis sèche la mèche, puis verse de l’huile et imbibe la
mèche d’huile. Ensuite, allume-la et la lampe brillera certainement !’’ Le disciple suivit ses
instructions et parvint enfin à allumer la lampe. Une fois que la lampe fut allumée, le guru
devint silencieux. Le disciple attendit un peu, puis demanda : ‘’Maître, vous avez dit que vous
m’éclaireriez avec la connaissance, Quand comptez-vous le faire ?’’ Le guru répondit : ‘’Je
viens de le faire ! N’as-tu donc pas compris ? Le disciple était confus et le guru expliqua
alors : ‘’Comment la flamme de la connaissance peut-elle être attisée, alors que la lampe de
ton cœur est remplie de l’eau des impressions mondaines et matérialistes et que ton esprit, la
mèche, est plongé dans les idées matérielles ? Premièrement, expurge de ton cœur toute
affinité à l’égard du monde physique et libère aussi ton esprit de ce genre d’idées. Remplis-toi
de l’amour de Dieu. A ce moment-, j’attiserai la flamme en t’initiant au nom de Dieu qui
sera la flamme de la connaissance. Mais sans amour de Dieu et avec un cœur qui est saturé de
matérialisme et de mondanités, comment pourrais-je t’éclairer ?
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