tous leurs enfants se trouvaient maintenant au séminaire, elle et son époux avaient l’intention
de se consacrer à la vie religieuse. Raymond n’avait pas le cœur de bouleverser les plans de
ses parents, aussi renonça-t-il à son projet de rejoindre l’armée.
Il fut reçu comme novice en septembre 1910 et avec l’habit, il prit le nouveau nom de
Maximilien. Entre 1912 et 1915, il étudia la philosophie à Rome. Il fut ordonné prêtre à Rome,
le 28 avril 1918. Il vécut la vie d’un moine franciscain fervent et exemplaire durant les 21
années qui suivirent jusqu’à ce que la Seconde Guerre Mondiale n’éclate.
En septembre 1939, Maximilien commença à organiser la protection de 3000 réfugiés
polonais, dont 2000 Juifs. ‘’Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider ces
malheureux qui ont été chassés de chez eux et privés même des nécessités les plus
essentielles…’’ Les frères partagèrent tout ce qu’ils avaient avec les réfugiés. Ils les logèrent,
les nourrirent, les vêtirent et ils mirent tout leur système à leur service.
Inévitablement, la communauté attira les soupçons et fut
surveillée de près. Le 17 février 1941, il fut arrêté et
envoyé à la tristement célèbre prison Pawiak de
Varsovie, où il fit l’objet de mauvais traitements
spéciaux. Un témoin raconte qu’en mars de cette année-
là, un garde SS, voyant cet homme en habit ceint d’un
rosaire lui demanda s’il croyait au Christ.
Quand le prêtre répondit calmement par l’affirmative, le
garde le frappa. Le SS répéta plusieurs fois sa question
et recevant toujours la même réponse, il continua de le
battre sans merci. Peu après, l’habit franciscain lui fut
ôté pour être remplacé par une tunique de prisonnier.
Le 28 mai, le Père Maximilien fut déporté de Pawiak
vers le tristement célèbre camp de la mort d’Auschwitz
avec plus de 300 autres personnes. Là, on l’obligea
immédiatement à transporter des blocs de pierre pour la construction du mur d’un four
crématoire. Le travail se poursuivait toute la journée non-stop et au pas de charge – avec
l’aide de coups vicieux de la part des gardes. En dépit du fait qu’il n’avait plus qu’un seul
poumon (l’autre ayant été emporté par la tuberculose), le Père Maximilien acceptait le travail
et les coups avec un calme surprenant. Parfois, ses compagnons tentaient de venir à son
secours, mais il ne voulait pas les exposer au danger.
Toujours, il répondait : ‘’Marie me donne la force. Tout ira bien.’’ A cette époque, il
écrivit à sa mère : ‘’Ne t’inquiète pas pour moi ou pour ma santé, car le bon Seigneur est
partout et garde chacun de nous dans son grand amour.’’
A Auschwitz, où la faim et la haine régnaient et où la foi s’évaporait, cet homme ouvrit son
cœur aux autres et parla de l’amour infini de Dieu. Il semblait ne jamais penser à lui-même.
Quand on apportait la nourriture et quand chacun luttait pour avoir sa place dans la file pour
être sûr d’avoir sa part, le Père Maximilien se tenait à l’écart de sorte que souvent, il ne restait
plus rien pour lui. Parfois, il partageait sa maigre ration de soupe ou de pain avec les autres.