Telechargé par stef bal

CNED - Francais 3

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Sommaire
général
Livret 1
Séquence 1
Nouvelle à lire entre les lignes
8
Découvrir les personnages - Comprendre les relations entre les
personnages et le point de vue du narrateur - Étudier la chronologie
et le rythme du récit - Découvrir les notions de thème, propos et
emphase - Interpréter la nouvelle - Réviser l’accord du participe passé
Séquence 2
Nouvelles pour faire réfléchir sur la société contemporaine
26
Lire un incipit déroutant - Découvrir un personnage clef - Dénotation
et connotation - Interpréter la chute - Comprendre la nouvelle
L’intruse et le rôle du point de vue - Les reprises anaphoriques - La
visée de la nouvelle L’intruse - Des homophones grammaticaux : du/
dû et cru/crû - Une nouvelle pour réfléchir
Séquence 3
La poésie engagée
62
S’engager pour résister - S’engager pour le souvenir - Connaître
l’épreuve du D.N.B. - S’engager pour l’environnement - Le participe
présent et l’adjectif verbal - Défendre une idée - S’engager pour un
peuple - Les différentes classes grammaticales du mot que
Séquence 4
Découvrir comment l’engagement peut se manifester
88
Montrer son engagement - Chanter pour dénoncer et argumenter
- La lettre ouverte pour dénoncer… - Le participe passé des verbes
pronominaux - Dénoncer le racisme et la discrimination dans les
textes et les images - Le participe passé des verbes impersonnels et le
participe passé suivi d’un infinitif
Séquence 5
Lire un récit d’adolescence : L’Ami retrouvé de Fred Uhlman (1)
116
Lire les premières pages du livre - Lire une scène de rencontre Exprimer ses souvenirs d’enfance avec émotion - Épanouissement de
l’amitié - Comparer les premières de couverture
Séquence 6
Lire un récit d’adolescence : L’Ami retrouvé de Fred Uhlman (2)
144
Désillusion - Un climat tendu - Histoire des Arts : la propagande
nazie - Rencontrer l’auteur - Écrire une lettre - Comprendre le sens du
titre L’Ami retrouvé
Annexes
2
— © Cned, Français 3e
Tableaux de conjugaison – Quelques règles d’orthographe –
Repères – Glossaire
179
Livret 2
Séquence 7
Lire Antigone de Jean Anouilh (1)
4
Étudier le prologue d’Antigone - Analyser l’invention d’un
nouveau personnage : la nourrice - Étudier l’opposition de deux
personnages : Antigone et Ismène - Comprendre l’enjeu d’une
scène : les adieux à Hémon - Étude de l’image : comparaison de
différentes mises en scène
Séquence 8
Lire Antigone de Jean Anouilh (2)
32
Étudier la justification religieuse d’Antigone : Antigone face à Créon (1) Identifier une stratégie argumentative : Antigone face à Créon (2) - Repérer
un tournant dans la pièce : Antigone face à Créon (3) - Analyser la relation
Créon / Hémon - Comprendre l’enjeu d’une scène : Antigone et le garde Étudier une fin pathétique - Analyser les caractéristiques de la tragédie selon
Jean Anouilh
Séquence 9
Femme et société : représentations dans l’art
64
Images traditionnelles de la femme - Vent de révolte - Représentations de la
femme et publicité - Femme et société de consommation
Séquence 10
Lire un apologue : La ferme des animaux de George Orwell
78
Lire une péroraison révolutionnaire - Le soulèvement - Le subjonctif :
conjugaison et emploi - Comprendre une dénonciation de la tyrannie - Savoir
utiliser les outils de l’argumentation - Comprendre une satire politique - Lire
un récit en boucle - Une fable aux résonances historiques
Séquence 11
Les poètes : voyageurs de la modernité
114
Découvrir une forme poétique nouvelle : le calligramme - Étudier un poème
en vers libres - Analyser un poème de la modernité - Étudier un poème en
prose - Découvrir le regard du poète sur une ville moderne
Séquence 12
Aspects du théâtre contemporain : du rire à l’absurde
144
Analyser une parodie du théâtre classique - Étudier la reprise d’un mythe
antique - Découvrir le théâtre de l’absurde - Aborder la relation entre texte et
représentation dans le théâtre contemporain - Étudier le mélange des genres
et la portée de la pièce - Étudier la remise en cause du langage dans une pièce
contemporaine
Annexes
Tableaux de conjugaison – Quelques règles d’orthographe –
Repères – Glossaire
© Cned, Français 3e —
177
3
CONSEILS
Bonjour et bienvenue en 3e !
Tu es certainement heureux/heureuse d’entrer en 3e, dernière année du collège, mais tu
ressens sûrement aussi une légère appréhension, car tu sais que la classe de 3e est une classe
importante, puisqu’elle a un double objectif :
- te préparer à obtenir le DNB (Diplôme National du Brevet),
- te permettre de poursuivre ta scolarité dans les meilleures conditions possibles, que ce
soit en seconde générale ou professionnelle.
C’est vrai, mais ne t’inquiète pas : les cours du Cned sont conçus pour te mettre en position
de réussite. Ils vont te permettre d’approfondir tes connaissances acquises dans les classes
précédentes, en te proposant des révisions, et d’assimiler des notions nouvelles.
Cette année en français, tu vas étudier les formes du récit aux XXe et XXIe siècles, t’intéresser à
la poésie dans le monde et dans le siècle et enfin découvrir comment le théâtre peut être à la
fois continuité et renouvellement.
Tu dois te procurer au plus vite les trois œuvres intégrales que nous étudierons cette année :
- L’Ami retrouvé, de Fred Uhlman,
- Antigone, de Jean Anouilh, si possible dans l’édition de la Table Ronde d’avril 2012 (ISBN
978-2-7103-3040-0),
- La ferme des animaux, de George Orwell.
Tu n’es pas obligé(e) d’acheter ces œuvres : tu peux les emprunter dans une bibliothèque, mais
il faut que tu les lises et que tu les aies à ta disposition quand tu feras les séquences qui te
seront proposées dans ce cours.
Tu aborderas aussi plusieurs thématiques à travers des groupements de textes : les nouvelles
contemporaines, la notion d’engagement dans la poésie et les images, la modernité, le
pouvoir…
L’objectif principal de cette année est que tu élargisses ta culture générale et que tu aies
l’opportunité de réfléchir au regard que la littérature apporte sur le monde dans lequel tu
vis. En améliorant ta compréhension des textes, tu en écriras toi-même de plus riches et
apprendras à mieux assimiler le fonctionnement de ta langue. Ainsi, au fil des séquences, tu
t’entraîneras à l’épreuve de Français du diplôme national du Brevet (DNB) sans toujours t’en
rendre compte !
Tu pourras aussi approfondir tes connaissances en Histoire des Arts puisque certaines séances
abordent les relations entre le texte et l’image.
Tu devras lire au moins trois œuvres en lecture cursive (c’est-à-dire tout seul). En début de
séquence, nous te proposons des choix de livres.
© Cned, Français 3e —
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Voici maintenant quelques conseils pour faciliter l’organisation de ton travail :
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un CD
Tu dois acheter :
- un cahier de leçons, grands ou petits carreaux, format 21 x 29,7 cm, dans lequel tu
recopieras tous les encadrés Je retiens que tu rencontreras dans les séquences.
- un cahier, grands ou petits carreaux, format au choix, dans lequel tu effectueras les
exercices.
- Des crayons de couleurs, des stylos (noir, bleu, rouge, vert), un crayon à papier, une
gomme, une règle.
Tu dois avoir en permanence un dictionnaire de français à ta disposition.
L’organisation de ton travail
Chacune des 12 séquences comprend des séances (de 6 à 10) d’une durée approximative
et variable, indiquée en début de séance. Cette indication doit te permettre d’organiser ton
temps. Tu dois consacrer au moins 4 heures 30 par semaine au français.
À la fin de chaque séquence, tu vérifieras tes connaissances au cours de la séance « J’évalue
mes connaissances ».
Effectue les activités qui te sont proposées dans l’ordre du cours : c’est très important.
N’hésite pas à relire ce que les cours viennent de te faire découvrir.
Prends enfin le temps de les mémoriser.
Suis les instructions du cours pas à pas, apprends les leçons, fais les exercices, corrige tes
erreurs.
En fin de chaque livret de cours, tu trouveras :
- des tableaux de conjugaison,
- des règles d’orthographe,
- des pages « Repères » avec les instructions officielles et le repérage précis des pages où les
points du programme sont traités,
- un glossaire des principales notions abordées dans le cours.
Lecture et écriture personnelles
Des idées lecture te sont données :
- dans ce livret de cours (dans la rubrique : « Je peux lire aussi… »)
- dans « Les Idées lecture » que tu trouveras dans le Webcollège, accessible à partir de ton
espace inscrit sur le site Internet du Cned à l’adresse : www.cned.fr
Un atelier d’écriture t’est également proposé. N’hésite pas à te connecter pour participer aux
activités qui te sont offertes.
Tu pourras par exemple participer à des concours d’écriture de nouvelles, en t’inspirant de
textes spécialement conçus pour le Cned par des auteurs « jeunesse » connus.
5
— © Cned, Français 3e
PRÉFACE
Dans la continuité avec les précédents, ce manuel a été réalisé par des professeurs en exercice
qui adaptent les séquences qu’ils construisent pour leurs élèves et utilisent dans leurs classes
aux conditions de l’enseignement à distance dans l’esprit des nouveaux programmes.
Les douze séquences du cours de 3e permettent ainsi d’aborder l’ensemble du programme
de français dans toutes ses dimensions : en proposant des œuvres littéraires poétiques,
théâtrales ou romanesques du XXe siècle ; en articulant étroitement les activités de lecture
et d’écriture ; en faisant découvrir au fil des séquences les notions de langue : orthographe,
grammaire et lexique ; en associant l’étude des textes à des œuvres d’art dans la perspective
de l’histoire des arts.
Les apprentissages font l’objet d’une attention particulière, car il ne suffit pas de lire
des textes ou de faire des exercices, il faut aussi « apprendre » en français : des règles
d’orthographe et de grammaire, du vocabulaire et des notions littéraires qui permettent une
approche réfléchie des textes littéraires, et qui en font mieux percevoir les effets de sens et les
enjeux. Dans cet esprit, toutes les notions sont précisées à mesure qu’elles sont rencontrées
dans les séquences, et sont systématiquement réinvesties dans des exercices ou un travail
d’écriture.
En outre, une partie « Repères », en fin de manuel, reprend toutes les notions de langue
du programme et indique où elles sont présentées dans ce manuel. Les notions abordées
les années précédentes peuvent être retrouvées dans une grammaire ou un manuel
d’orthographe. Ces dispositions permettent aussi à toute personne qui souhaite apporter une
aide à ces élèves de vérifier l’acquisition de ces connaissances, indispensables pour une bonne
maîtrise de la langue.
Les séquences sont construites autour des œuvres et des textes littéraires, essentiels à
l’acquisition des bases culturelles fondamentales. Les textes proposés sont volontairement
longs afin de développer les compétences de lecture des élèves et de présenter un sens plus
riche. L’étude des œuvres intégrales devrait vraiment favoriser la lecture des livres entiers
par l’élève, même si le manuel se contente d’en présenter de larges extraits accompagnés
de résumés. Enfin, on ne saurait trop conseiller à l’élève de suivre les propositions de
lectures complémentaires d’œuvres de « littérature de jeunesse », qu’il peut emprunter à une
bibliothèque ou acheter dans des collections de poche. Les programmes recommandent en
effet de lire au moins trois livres par an en autonomie.
Dans l’esprit des nouveaux programmes et dans le cadre de la mise en œuvre du socle
commun qui vise à développer les compétences et les connaissances des élèves, le
questionnement qui accompagne les lectures est volontairement centré prioritairement sur les
significations des textes. Il a pour objet d’aider l’élève à mieux comprendre ce qu’il lit et à lui
faire percevoir certaines caractéristiques ou particularités qui sont étudiées dans le cadre de
la séquence. Il ne s’agit évidemment pas de prétendre expliquer toutes les richesses des textes
littéraires, mais de permettre à de jeunes élèves de 3e d’en saisir l’essentiel et d’en apprécier les
qualités afin de nourrir leur culture et de développer leur goût et leur intérêt pour la lecture.
© Cned, Français 3e —
6
Cette façon d’étudier les textes correspond tout à fait aux nouvelles modalités des épreuves
du brevet des collèges, qui sont préparées dans ce manuel par quelques « brevets blancs ». En
effet, la première partie de l’épreuve propose un questionnement plus limité, comprenant des
questions appelant soit des réponses brèves, pouvant prendre la forme de Q.C.M (question à
choix multiples), soit des réponses plus développées. Ce dernier type de question peut porter
sur la compréhension globale du texte ou l’analyse de certains passages, peut solliciter la
réaction personnelle du candidat qui est invité à proposer un point de vue ou un jugement
personnel, et peut aussi demander de mettre en relation le texte avec ses lectures et sa culture.
Dans la perspective de l’histoire des arts, certaines séquences présentent des ouvertures sur les
autres arts par des reproductions d’œuvres qui peuvent être complétées par une recherche sur
les sites des musées.
Les travaux d’écriture proposés amènent à réinvestir les éléments découverts lors des lectures
ou demandent de construire un avis argumenté. Ils s’inscrivent ainsi dans la perspective
des deux sujets proposés dans les nouvelles épreuves du brevet. En effet, dans la volonté
de développer l’autonomie des élèves, les sujets de brevet ne comportent plus de consignes
complémentaires. Pour le premier type de sujet, le sujet d’invention, sa formulation et sa mise
en relation avec le texte faisant l’objet des questions devraient permettre à l’élève de déduire les
consignes d’écriture. Pour le second type de sujet, le sujet de réflexion, il s’agit de développer
une réflexion qui s’inscrive dans le cadre de ce qui est demandé dans le programme de 3e à
savoir « la présentation d’une prise de position étayée par quelques arguments et exemples » dans un
développement de deux pages.
Enfin, l’ensemble du travail proposé en français concourt à développer les compétences du
socle commun de connaissances et de compétences, que tout élève doit acquérir au cours de
sa scolarité au collège. Il ne s’agit pas de contenus spécifiques ou de travaux différents, mais de
l’identification des connaissances et des compétences que l’enseignement du français permet
d’acquérir en relation et en cohérence avec les autres disciplines.
Nous espérons que ce manuel aide les élèves qui l’utilisent à faire des progrès en français,
par l’acquisition de connaissances solides et sûres, par l’amélioration de leurs compétences
de lecture et d’écriture afin qu’ils obtiennent de bons résultats aux épreuves de français du
brevet et poursuivent leur scolarité. Nous serions aussi heureux d’avoir réussi à développer leur
goût pour la lecture, la littérature et les arts, formateurs pour la personnalité et porteurs des
grandes valeurs humanistes.
François Didier, IA IPR de Lettres
7
— © Cned, Français 3e
ministère de l’éducation nationale
français
3e
Livret de cours
Rédaction
Blandine Bihorel
Amandine Lasnon
Frédéric Nottebaert
Coordination
Élise Bozec-Baret
Expertise pédagogique
François Didier (IA-IPR de lettres)
Enregistrement
Mallorie Villain
Elizabeth Masse
Didier Douet
Marie Lescure
René Defossez
Relecture
Amandine Jacquot
Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit
respectifs. Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que
par les conventions internationales en vigueur. Ces contenus ne peuvent être utilisés qu’à des fins strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective à quelque titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise à disposition de tiers d’un cours ou d’une
œuvre intégrée à ceux-ci sont strictement interdits.
©Cned-2009
Directeur de la publication Serge Bergamelli
Achevé d’imprimer le 30 juin 2013
Dépôt légal 3e trimestre 2013
3, rue Marconi - 76130 Mont-Saint-Aignan
Sommaire
Séquence 1
Nouvelle à lire entre les lignes
Durée approximative : 9 h
Dans cette séquence, tu vas lire une nouvelle et apprendre à repérer les pistes données par l’auteur
pour faire comprendre l’histoire au lecteur.
Séance 1
Découvrir les personnages
Séance 2
Comprendre les relations entre les personnages et le point de vue du
narrateur
Séance 3
Étudier la chronologie et le rythme du récit
Séance 4
Découvrir les notions de thème, propos et emphase
Séance 5
Interpréter la nouvelle
Séance 6
Réviser l’accord du participe passé
Séance 7
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
-
Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
-
Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
-
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
8
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 1
Séance 1
Découvrir les personnages
Durée : 1 h
Je peux lire aussi
-
Nouvelles à chute (I), Classiques et Contemporains,
Magnard collège
-
Coup de Gigot, de Roald Dahl
-
Le chien jaune, de Georges Simenon
-
Mieux vaut en rire de Roald Dahl
-
Le Bébé dans le frigidaire et autres nouvelles de James
M Cain
© Cned/ N. Julo
Pour cette première séance, tu ne vas lire que le début de la nouvelle pour faire connaissance avec
les personnages qui y jouent un rôle.
La totalité du récit sera à lire au début de la séance suivante.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Lis à présent le texte ci-dessous et écoute-le à la piste 1 de ton CD.
1
5
10
Bien sûr, tout n'avait pas toujours marché comme elle l'aurait souhaité pendant toutes ces années ;
mais tout de même, cela lui faisait drôle de se retrouver seule, assise à la grande table en bois. On lui
avait pourtant souvent dit que c'était là le moment le plus pénible, le retour du cimetière. Tout s'était bien
passé, tout se passe toujours bien d'ailleurs. L'église était pleine. Au cimetière, il lui avait fallu se faire
embrasser par tout le village. Jusqu'à la vieille Thibault qui était là, elle qu'on n'avait pas vue depuis un
an au moins. Depuis l'enterrement d'Émilie Martin en fait. Et encore, y était-elle seulement, à
l'enterrement d'Émilie Martin ?
Impossible de se souvenir. Par contre, Angèle aurait sans doute pu citer le nom de tous ceux qui
étaient là aujourd'hui. André, par exemple, qui lui faisait tourner la tête, au bal, il y a bien quarante ans
de cela. C'était avant que n'arrive Baptiste. Baptiste et ses yeux bleus, Baptiste et ses chemises à fleurs,
Baptiste et sa vieille bouffarde1, qu'il disait tenir de son père, qui lui-même... En fait ce qui lui avait
déplu aujourd'hui, ç'avait été de tomber nez à nez avec Germaine Richard, à la sortie du cimetière. Cellelà, à soixante ans passés, elle avait toujours l'air d'une catin2. Qu'elle était d'ailleurs.
Pascal Mérigeau, Quand Angèle fut seule © Magnard
Notes :
1. « bouffarde » : pipe.
2. « catin » : prostituée.
© Cned, Français 3e —
9
Séquence 1 — séance 1
A
Comprendre le texte
Après avoir relu le premier paragraphe du récit, réponds aux questions suivantes.
1- a) Que vient-il de se passer juste avant que le récit commence ?
b) Quels sont les mots du premier paragraphe qui te l’indiquent ?
2- a) Le personnage principal est-il nommé dans ce début de récit ?
b) Comment sait-on alors son prénom ?
3- À quoi t’attends-tu en ne lisant que ce début de récit ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé avant de passer à la seconde partie.
B
Découvrir les personnages
Relis attentivement les deux premiers paragraphes du texte puis réponds aux questions suivantes.
1- Quels personnages sont cités dans ce début de récit ?
2- a) Quel prénom est répété plusieurs fois ?
b) Pourquoi ?
c) Que comprend-on alors ?
3- Quelle était la relation de ce personnage avec Angèle ?
4- Relève les termes qui montrent l’attachement d’Angèle pour lui.
5- a) Relève les mots qui désignent Germaine Richard.
b) Comment est-elle considérée ?
c) Qui pense cela ?
Vérifie tes réponses en consultant le livret de corrigés avant de passer à la séance suivante.
10
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 1
Séance 2
Comprendre les relations entre les personnages
et le point de vue du narrateur.
Durée : 2h
Pour comprendre les relations entre les personnages, tu vas devoir chercher des indices dans tout le
texte.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Lis la suite de la nouvelle ci-dessous.
1
5
10
15
20
25
30
35
40
Bien sûr, tout n'avait pas toujours marché comme elle l'aurait souhaité pendant toutes ces années ;
mais tout de même, cela lui faisait drôle de se retrouver seule, assise à la grande table en bois. On lui
avait pourtant souvent dit que c'était là le moment le plus pénible, le retour du cimetière. Tout s'était bien
passé, tout se passe toujours bien d'ailleurs. L'église était pleine. Au cimetière, il lui avait fallu se faire
embrasser par tout le village. Jusqu'à la vieille Thibault qui était là, elle qu'on n'avait pas vue depuis un
an au moins. Depuis l'enterrement d'Émilie Martin en fait. Et encore, y était-elle seulement, à
l'enterrement d'Émilie Martin ?
Impossible de se souvenir. Par contre, Angèle aurait sans doute pu citer le nom de tous ceux qui
étaient là aujourd'hui. André, par exemple, qui lui faisait tourner la tête, au bal, il y a bien quarante ans
de cela. C'était avant que n'arrive Baptiste. Baptiste et ses yeux bleus, Baptiste et ses chemises à fleurs,
Baptiste et sa vieille bouffarde1, qu'il disait tenir de son père, qui lui-même... En fait ce qui lui avait
déplu aujourd'hui, ç'avait été de tomber nez à nez avec Germaine Richard, à la sortie du cimetière. Cellelà, à soixante ans passés, elle avait toujours l'air d'une catin2. Qu'elle était d'ailleurs.
Angèle se leva. Tout cela était bien fini maintenant. Il fallait que la mort quitte la maison. Les
bougies tout d'abord. Et puis les chaises, serrées en rang d'oignon le long du lit. Ensuite, le balai. Un
coup d'œil au jardin en passant. Non, décidément, il n'était plus là, penché sur ses semis, essayant pour la
troisième fois de la journée de voir si les radis venaient bien. Il n'était pas non plus là-bas, sous les
saules. Ni même sous le pommier, emplissant un panier. Vraiment, tout s'était passé très vite, depuis le
jour où en se réveillant, il lui avait dit que son ulcère3 recommençait à le taquiner. Il y était pourtant
habitué, depuis le temps. Tout de même, il avait bientôt fallu faire venir le médecin. Mais celui-là, il le
connaissait trop bien pour s'inquiéter vraiment. D'ailleurs, Baptiste se sentait déjà un peu mieux... Trois
semaines plus tard, il faisait jurer à Angèle qu'elle ne les laisserait pas l'emmener à l'hôpital. Le médecin
était revenu. Il ne comprenait pas. Rien à faire, Baptiste, tordu de douleur sur son lit, soutenait qu'il allait
mieux, que demain, sans doute, tout cela serait déjà oublié. Mais, quand il était seul avec elle, il lui disait
qu'il ne voulait pas mourir à l'hôpital. Il savait que c'était la fin, il avait fait son temps. La preuve,
d'autres, plus jeunes, étaient partis avant lui... Il aurait seulement bien voulu tenir jusqu'à la Saint-Jean.
Mais cela, il ne le disait pas. Angèle le savait, et cela lui suffisait. La Saint-Jean il ne l'avait pas vue cette
année. Le curé était arrivé au soir, Baptiste était mort au petit jour. Le mal qui lui sciait le corps en deux
avait triomphé. C'était normal.
Angèle ne l'avait pas entendue arriver. Cécile, après s'être changée, était venue voir si elle
n'avait besoin de rien. De quoi aurait-elle pu voir besoin ? Angèle la fit asseoir. Elles parlèrent. Enfin,
Cécile parla. De l'enterrement bien sûr, des larmes de quelques-uns, du chagrin de tous. Angèle
l'entendait à peine.
Baptiste et elle n'étaient jamais sortis de Sainte-Croix, et elle le regrettait un peu. Elle aurait
surtout bien aimé aller à Lourdes. Elle avait dû se contenter de processions télévisées. Elle l'avait aimé
son Baptiste dès le début, ou presque. Pendant les premières années de leur mariage elle l'accompagnait
aux champs pour lui donner la main. Mais depuis bien longtemps, elle n'en avait plus la force. Alors elle
l'attendait veillant à ce que le café soit toujours chaud, sans jamais être bouillant.
© Cned, Français 3e — 11
Elle avait appris à le surveiller du coin de l'œil, levant à peine le nez de son ouvrage. Et puis, pas
besoin de montre. Elle savait quand il lui fallait aller nourrir les volailles, préparer le dîner. Elle savait
quand Baptiste rentrait. Souvent Cécile venait lui tenir compagnie. Elle apportait sa couture, et en même
temps les dernières nouvelles du village. C'est ainsi qu'un jour elle lui dit, sur le ton de la conversation
30
35
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année. Le curé était arrivé au soir, Baptiste était mort au petit jour. Le mal qui lui sciait le corps en deux
avait triomphé. C'était normal.
Angèle ne l'avait pas entendue arriver. Cécile, après s'être changée, était venue voir si elle
n'avait besoin de rien. De quoi aurait-elle pu voir besoin ? Angèle la fit asseoir. Elles parlèrent. Enfin,
Cécile parla. De l'enterrement bien sûr, des larmes de quelques-uns, du chagrin de tous. Angèle
l'entendait1à peine.
— séance 2
Séquence
Baptiste et elle n'étaient jamais sortis de Sainte-Croix, et elle le regrettait un peu. Elle aurait
surtout bien aimé aller à Lourdes. Elle avait dû se contenter de processions télévisées. Elle l'avait aimé
son Baptiste dès le début, ou presque. Pendant les premières années de leur mariage elle l'accompagnait
aux champs pour lui donner la main. Mais depuis bien longtemps, elle n'en avait plus la force. Alors elle
l'attendait veillant à ce que le café soit toujours chaud, sans jamais être bouillant.
Elle avait appris à le surveiller du coin de l'œil, levant à peine le nez de son ouvrage. Et puis, pas
besoin de montre. Elle savait quand il lui fallait aller nourrir les volailles, préparer le dîner. Elle savait
quand Baptiste rentrait. Souvent Cécile venait lui tenir compagnie. Elle apportait sa couture, et en même
temps les dernières nouvelles du village. C'est ainsi qu'un jour elle lui dit, sur le ton de la conversation
bien sûr, qu'il lui semblait bien avoir aperçu Baptiste discutant avec Germaine Richard, près de la vigne.
Plusieurs fois au cours des mois qui suivirent, Cécile fit quelques autres " discrètes " allusions. Puis elle
n'en parla plus. Mais alors Angèle savait. Elle ne disait rien. Peu à peu elle s'était habituée. Sans même
avoir eu à y réfléchir, elle avait décidé de ne jamais en parler à Baptiste, ni à personne. C'était sa dignité.
Cela avait duré jusqu'à ce que Baptiste tombe malade pour ne plus jamais se relever. Cela avait duré près
de vingt ans. Son seul regret, disait-elle parfois, était de n'avoir pas eu d'enfants. Elle ne mentait pas.
Encore une raison de détester la Germaine Richard d'ailleurs, car elle, elle avait un fils, né peu de temps
après la mort de son père ; Edmond Richard, un colosse aux yeux et aux cheveux noirs avait été emporté
en quelques semaines par un mal terrible, dont personne n'avait jamais rien su. Le fils Richard, on ne le
connaissait pas à Sainte-Croix. Il avait été élevé par une tante, à Angers. Un jour cependant, c'était juste
avant que Baptiste ne tombe malade, il était venu voir sa mère. Cécile était là, bien sûr, puisque Cécile
est toujours là où il se passe quelque chose. Elle lui avait trouvé un air niais, avec ses grands yeux bleus
délavés. Angèle en avait semblé toute retournée.
Cécile était partie maintenant. La nuit était tombée. Angèle fit un peu de vaisselle. Elle lava
quelques tasses, puis la vieille cafetière blanche, maintenant inutile, puisqu'Angèle ne buvait jamais de
café. Elle la rangea tout en haut du bahut. Sous l'évier, elle prit quelques vieux pots à confiture vides. À
quoi bon faire des confitures, elle en avait un plein buffet. Elle prit également quelques torchons, un
paquet de mort-aux-rats aux trois-quarts vide, et s'en alla mettre le tout aux ordures. Il y avait bien vingt
ans qu'on n'avait pas vu un rat dans la maison.
Pascal Mérigeau, Quand Angèle fut seule © Magnard
Notes :
1. « bouffarde » : pipe.
2. « catin » : prostituée.
3. « ulcère » : plaie à l’estomac qui ne cicatrise pas.
A
Les relations explicites entre les personnages
1- Surligne dans le texte le passage où sont évoqués les premiers temps du mariage d’Angèle
et Baptiste.
2- Quels sont les regrets d’Angèle ?
3- a) Leur relation est-elle aussi heureuse ensuite qu’au début de leur mariage ?
b) Quels termes, lignes 36 à 40, te le prouvent ?
4- a) Qui vient souvent rendre visite à Angèle ?
b) Que vient-elle faire ?
B
Les relations implicites entre les personnages
1- a) Á ton avis pourquoi Cécile révèle-t-elle à Angèle qu’elle a vu son mari discutant avec
Germaine Richard ?
b) De ce fait, comment comprends-tu le terme « discutant » (l. 43) ?
12
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 1
2- a) Pourquoi Cécile ne dit-elle pas les faits franchement ?
b) Comment peux-tu expliquer le terme « discrètes » allusions ? Selon toi, que symbolisent
ici les guillemets ?
3- Que vient finalement faire Cécile quand elle rend visite à Angèle ?
4- Que « savait » (l. 45) finalement Angèle ?
5- De quoi Angèle ne veut-elle donc pas parler à Baptiste ? Pourquoi ? Justifie ta réponse.
6- Pourquoi Angèle n’aime-t-elle pas Germaine Richard ? Relève les expressions qui le
prouvent.
7- Observe l’image ci-dessous :
a) Que peux-tu dire du costume de cette femme ? te permet-il de situer l’environnement
et l’époque auxquels elle vivait ?
b) Où se situe la lumière dans ce dessin ? Quel élément du décor met-elle en valeur ?
c) De ce fait, où porte le regard du personnage ?
d) Qui pourrait être ce personnage dans la nouvelle : Angèle ou Cécile ? Justifie ta réponse.
Rembrandt Harmensz van Rijn (1606-1669), Femme regardant par la fenêtre
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot
Compare tes réponses avec celles du corrigé avant de passer à la suite.
© Cned, Français 3e —
13
Séquence 1 — séance 2
C
La notion de point de vue
1- De quel personnage connaît-on les pensées et sentiments tout au long du texte ? Justifie
ta réponse.
2- Dans la phrase « Angèle en avait semblée toute retournée » (l. 55), a-t-on toujours les
pensées du même personnage ?
3- Est-ce que l’on suit ensuite les pensées de ce nouveau personnage ou bien en revient-on
au premier ?
4- Par conséquent, à travers quel personnage surtout le lecteur connaît-il l’histoire dans ce
texte ? Explique ta réponse.
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis apprends le « Je sais déjà » qui suit.
j e sais déjà
Le point de vue interne
Identifier le point de vue dans un texte narratif, c’est répondre à la question : « qui voit
la scène ? », pour connaître la place que le narrateur a voulu prendre par rapport à ses
personnages.
On parle de point de vue interne quand la scène est décrite à travers le regard d’un
personnage. Tout est perçu à travers lui.
Dans cette nouvelle, tout ce qui concerne Baptiste, Germaine Richard ou encore Cécile
nous est rapporté à travers le regard d’Angèle. Tout est perçu à travers elle : on parle
donc de point de vue interne.
14
— © Cned, Français 3e
séance 3 —
Séquence 1
Séance 3
Étudier la chronologie des faits et le rythme du récit
Durée : 1h30
Dans cette séance, tu vas étudier le traitement du temps dans l’ensemble de la nouvelle.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Rétablir la chronologie des faits
1- Voici un tableau résumant les différents événements dans l’ordre dans lequel ils sont
racontés dans le texte :
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
L’enterrement, les personnes rencontrées.
Le souvenir de la première rencontre de Baptiste et Angèle.
Seule à la maison, Angèle se souvient de Baptiste et de sa maladie.
La venue de Cécile.
La vie d’Angèle avec Baptiste : le regret de ne pas avoir voyagé.
Découverte de l’infidélité de Baptiste par Angèle qu’elle tait cependant.
Naissance du fils Richard.
Mort d’Edmond Richard.
Départ de Cécile.
Angèle range la maison, ainsi que le paquet de mort aux rats.
Maintenant que tu connais bien l’histoire, remets ces événements dans l’ordre
chronologique en mettant la lettre qui convient en face du bon numéro :
1 : …………..
2 : …………..
3 : …………..
4 : …………..
5 : …………..
6 : …………..
7 : …………..
8 : …………..
9 : …………..
10 : …………..
2- Que peux-tu en déduire ? L’ordre du récit suit-il l’ordre chronologique ?
3- Repère maintenant dans le texte un moment où Angèle se souvient du passé.
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis apprends le « Je retiens » qui suit.
© Cned, Français 3e —
15
Séquence 1 — séance 3
j e retiens
L’ordre du récit
Le récit ne s’organise pas toujours selon l’ordre chronologique habituel.
On trouve parfois dans les récits des retours en arrière, l’équivalent des flash-back au
cinéma.
Ex : « Un jour, cependant, c’était avant que Baptiste ne tombe malade, il était venu
rendre visite à sa mère. » (l. 52-53)
On peut aussi trouver des anticipations, qui sont des sauts dans l’avenir.
Ex : « demain, sans doute tout cela serait déjà oublié » (l. 24).
Utiliser un ordre différent de l’ordre chronologique dans le récit permet notamment
de rendre le personnage principal plus accessible : sa vie n’est pas linéaire, il a des
souvenirs et des projets.
B
Le rythme du récit
1- Relis les lignes 18 à 29 : « Vraiment tout s’était passé très vite » à « c’était normal » :
a) Surligne les indications de temps. Combien de jours séparent le début de la maladie
de Baptiste et sa mort ?
b) Quelle indication de temps passe sous silence une partie de la maladie de Baptiste ?
Quel est l’effet produit ?
2- a) D’après toi, un « coup d’œil » (l. 16) prend-il beaucoup de temps ?
b) Combien de lignes rendent compte du « coup d’œil » de la l. 16 ?
3- Dans le cinquième paragraphe (l. 34 à 38) relève une phrase qui résume plusieurs années.
Pourquoi l’auteur a–t-il choisi de ne pas donner davantage de détails sur cette période,
d’après toi ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé et apprends le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
Le rythme du récit
L’auteur d’un texte doit prendre garde à varier le rythme de son récit pour ne pas lasser
son lecteur.

Il peut donc choisir de ne pas tout raconter. Ce sont les ellipses (passages sous
silence d’une période de temps). Les ellipses permettent d’accélérer le rythme du
récit.
Ex : « Trois semaines plus tard, il faisait jurer à Angèle qu’elle ne les laisserait pas l’emmener
à l’hôpital » (l. 21-22) g ce qui s’est passé pendant ces trois semaines n’est pas raconté.

L’auteur peut aussi résumer une longue période de temps, c’est le sommaire.
Le sommaire permet également d’accélérer le rythme du récit.
Ex : « Pendant les premières années de leur mariage, elle l’accompagnait aux champs. »
(l. 36-37) g cette phrase résume plusieurs années qui se déroulent de manière
semblable.

L’auteur peut aussi décider de ralentir le temps afin de s’attarder sur des détails
importants, on parle alors de pause descriptive.
Ex : « Un coup d’œil au jardin en passant. Non, décidément, il n’était plus là, penché sur ses
semis, essayant pour la troisième fois de la journée de voir si les radis venaient bien. »
(l.15-17) g mise en valeur de l’absence de l’être aimé.
16
— © Cned, Français 3e
séance 3 —
C
Séquence 1
Écriture
Est-ce que toute l’histoire de la vie d’Angèle est racontée dans la nouvelle ? Aide-toi de
tes réponses aux questions de cette séance pour répondre à cette question en un petit
paragraphe.
Regarde dans le corrigé ce qu’il était possible d’écrire avant de passer à la séance 4.
© Cned, Français 3e —
17
Séquence 1 — séance 4
Séance 4
Découvrir les notions de thème, propos et emphase
Durée : 1h
Dans cette séance, tu vas t’intéresser à la manière dont s’organisent, dans un texte, les
informations les unes par rapport aux autres. Tu apprendras également comment mettre en valeur
certaines de ces informations.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Repérer le thème et le propos
1- « Baptiste était mort au petit jour. »
a) Dans cette phrase, de qui parle-t-on ?
b) Quelle est la fonction grammaticale du mot que tu as trouvé ?
c) Quelle information la phrase donne-t-elle sur cette personne ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et apprends le « Je retiens » suivant :
j e retiens
Le thème et le propos
Dans une phrase, ordinairement, le sujet, placé en début de phrase, constitue le thème
(ce dont on parle, élément déjà connu). Le groupe verbal constitue le propos (ce que
l’on dit du thème, élément nouveau).
On appelle propos ce que l’on dit sur le thème, les informations et les jugements que
l’on apporte sur le sujet central.
Ex. : « Angèle fit un peu de vaisselle. Elle lava quelques tasses. »




thème
propos
thème
propos
2- Dans les phrases suivantes, surligne le thème et souligne le propos.
a) On ne peut pas vivre sans amour.
b) Avec une formidable aisance, le cheval a sauté l’obstacle.
c) Je pense qu’il ne téléphonera pas.
d) Irons-nous au cinéma ce soir ?
e) Qui a sonné ?
f) Ce qui est tombé dans la rivière, c’est un platane.
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre.
18
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
B
Séquence 1
Quelques procédés emphatiques
1- « Celle-là, à soixante ans passés, elle avait toujours l’air d’une catin ».
a) Dans cette phrase, de qui est-il question ? (relit le début de la nouvelle, séance 1, si tu
ne t’en souviens plus).
b) Quels mots désignent cette personne dans cette phrase ?
c) Quel signe de ponctuation sépare ces mots ?
d) Quelle impression est donnée concernant cette personne ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et apprends le « Je retiens » suivant :
j e retiens
L’emphase*
L’emphase* désigne une formule marquante qui attire l’attention sur certains mots de
la phrase. Une phrase peut être emphatique par :

le détachement de mots : on peut mettre en relief un mot ou un groupe de mots
en le détachant en tête ou en fin de phrase. Un pronom permet alors de le
reprendre ou de l’annoncer.
Ex. : La phrase « Mais cela, [Baptiste] ne le disait pas. » (l. 27) met en relief « cela », ce
qui n’est pas le cas dans la phrase neutre correspondante Baptiste ne disait pas cela.

la mise en valeur par un présentatif : un présentatif permet d’encadrer un mot
ou un groupe de mots pour le mettre en valeur (C’est… qui (que) ; voici/voilà…
qui (que), il y a … qui (que)
Ex. : « Il y avait bien vingt ans qu’on n’avait pas vu un rat dans la maison » (l.60-61)
permet de mettre en valeur la durée (« vingt ans »).
2- Transforme les phrases suivantes en phrases emphatiques en mettant en valeur l’élément
souligné. Tu varieras les procédés employés.
a) On a découvert cette sépulture grâce à un vieux parchemin.
b) L’archéologue a déterré la statue devant un public émerveillé.
c) Mon arrière grand-père a écrit ce journal de poilu.
d) Il a illustré ce carnet.
Compare tes réponses avec celles du corrigé, puis passe à la séance 5.
© Cned, Français 3e —
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Séquence 1 — séance 5
Séance 5
Interpréter la nouvelle
Durée : 1h30
Dans cette nouvelle séance, maintenant que tu connais bien toute la nouvelle, tu vas pouvoir y lire
entre les lignes ce qui n’est pas écrit…
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Interprétation
1- Relis le portrait du fils de Germaine Richard, (lignes 54-55), celui de Baptiste (ligne
10-11) et celui d’Edmond Richard (ligne 50) et compare-les :
a) Quel détail est important ?
b) Qu’est-ce qui est sous-entendu par ce détail ?
c) Que peux-tu conclure ?
2- « Angèle en avait semblé toute retournée». (l.55)
a) Pourquoi est-elle si «retournée» ?
b) Qu’a-t-elle compris ?
c) Pourquoi déteste-t-elle autant Germaine Richard ?
3- Relis le dernier paragraphe (Lignes 56-61).
Ce paragraphe constitue ce que l’on appelle la chute de la nouvelle : c’est à dire qu’il
donne la clef (la solution) de l’interprétation de la nouvelle.
a) Qui buvait du café ?
b) Quel est « l’état » du paquet de mort-aux-rats ?
c) Pourquoi Angèle le met-elle à la poubelle ?
d) Y a-t-il des rats dans la maison d’Angèle ?
e) Que peux-tu déduire alors ?
f) De quoi Baptiste est-il finalement mort ?
g) Qui est responsable de cette mort ?
B
Écriture
Pour terminer cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Sujet : raconte l’histoire d’Angèle, Baptiste et les autres, selon le point de vue de Cécile,
elle qui sait tout depuis bien longtemps.
20
— © Cned, Français 3e
séance 5 —
Séquence 1
Pour réussir cet exercice, tu dois :
- Raconter l’histoire du point de vue de Cécile
- Respecter la personnalité des personnages
- Être cohérent par rapport au texte initial
- Vérifier l’orthographe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice au brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les consignes en
complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que…
J’ai raconté l’histoire du point de vue de Cécile.
J’ai respecté la personnalité des personnages.
J’ai été cohérent par rapport au texte initial.
J’ai vérifié l’orthographe et la ponctuation.
Fait
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton texte dans ton cahier. Lis ensuite dans le
corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e —
21
Séquence 1 — séance 6
Séance 6
Réviser l’accord du participe passé
Durée : 1h
Ce cours est une révision, et va te permettre de revoir tes connaissances sur l’accord du participe
passé, avant d’approfondir cette notion dans une autre séquence.
Tu peux aller voir ton livret de cinquième, séquence 11, séance 3. Tu peux aussi consulter cette
séance sur internet en tapant http://www.academie-en-ligne.fr/
Voici des phrases extraites de la nouvelle. Lis ces phrases, observe bien les verbes et réponds aux
questions.
A
Observation
a) Le curé était arrivé au soir.
b) Tout s’était bien passé.
c) Le mal avait triomphé.
d) Cécile était venue voir Angèle.
e) La Saint-Jean, il ne l’avait pas vue cette année.
1- À quel temps sont conjugués les verbes de ces différentes phrases ?
2- Souligne les participes passés.
3- Justifie l’accord de chacun d’entre eux.
Vérifie tes réponses dans le corrigé et apprends le « Je sais déjà » qui suit. Ceci est une révision des
accords les plus simples.
Tu seras amené à voir les cas particuliers dans une autre séquence.
22
— © Cned, Français 3e
séance 6 —
Séquence 1
j e sais déjà
Les accords du participe passé
 Le participe passé est une forme du verbe : il s’utilise pour conjuguer les verbes aux
temps composés avec les auxiliaires être ou avoir.
 Employé seul, il joue le même rôle qu’un adjectif qualificatif et s’accorde avec le nom.
Ex. : (l.15) « Et puis les chaises, serrées en rang d’oignon le long du lit.»
B
Application : écriture, réécriture (vers le brevet)
Réécris le texte suivant en remplaçant Lucien par Lucien et son frère jumeau.
Lucien était douillettement recroquevillé sur lui-même. C’était sa position favorite. Il
ne s’était jamais senti aussi détendu, heureux de vivre. […] Pourtant il n’avait absorbé
aucune drogue pour accéder à cette sorte de béatitude. […] La nuit même, le malheureux
fut réveillé par des douleurs épouvantables. Il était pris dans un étau, broyé par les
mâchoires féroces de quelque fléau.
Claude Bourgeyx, « Lucien », in Les Petits Outrages, 1984, Le Castor Astral 2004
© Cned, Français 3e —
23
Séquence 1 — séance 7
Séance 7
Je m’évalue
Durée : 1h
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais
 Les différents points de vue :
• Je sais que, dans un récit, l’auteur peut
choisir différents points de vue pour
raconter l’histoire.

•
•
•
24
Je suis capable de
 Dire quel est le point de vue utilisé dans
l’extrait suivant et justifier ma réponse :
• « Baptiste et elle n’étaient jamais sortis
de Sainte-Croix, et elle le regrettait un
peu. Elle aurait surtout bien aimé aller
à Lourdes. Elle avait dû se contenter de
processions télévisées. Elle l’avait aimé
son Baptiste dès le début, ou presque.
Pendant les premières années de leur
mariage elle l’accompagnait aux champs
pour lui donner la main. Mais depuis
bien longtemps, elle n’en avait plus la
force. Alors elle l’attendait veillant à ce
que le café soit toujours chaud, sans
jamais être bouillant. »
……………………………………………………
……………………………………………………
……………………………………………………
……………………………………………………
………………………….………..............…..
 Souligner en rouge un retour en arrière et
La chronologie dans le récit :
en bleu une anticipation dans les extraits
Je sais que souvent, dans les nouvelles, les
suivants :
auteurs modifient la …………....….……….
« Impossible de se souvenir. Par contre,
des événements.
Angèle aurait sans doute pu citer le nom
Dans un récit, un auteur peut choisir
de tous ceux qui étaient là aujourd’hui.
d’avancer dans le futur, on parle alors
André, par exemple, qui lui faisait tourner
d’………………………………….
la tête, au bal, il y a bien quarante ans de
Il peut aussi choisir d’évoquer un moment
cela. »
situé avant l’action que l’on nomme
« D’ailleurs, Baptiste se sentait déjà un
…….………..……… en ……………..…………
peu mieux... Trois semaines plus tard,
il faisait jurer à Angèle qu’elle ne les
laisserait pas l’emmener à l’hôpital. Le
médecin était revenu. Il ne comprenait
pas. Rien à faire, Baptiste, tordu de
douleur sur son lit, soutenait qu’il allait
mieux, que demain, sans doute, tout cela
serait déjà oublié. »
— © Cned, Français 3e
séance 7 —
 Le rythme dans le récit :
L’auteur peut choisir de varier le rythme
du récit pour le rendre plus vivant.
Il peut donc choisir de faire des : (donne
les définitions des mots suivants)
ellipses : ………………………………………..
……………………………………………………
……………………………………………………
sommaires : ………………………..…………
……………………………………………………
……………………………………………………
pauses : ………………………..……......……
……………………………………………………
……………………………………………………
 Les règles d’accord simples du participe
passé
• Je sais qu’avec l’auxiliaire avoir, le
participe passé ……………………
sauf si le …………………… est placé
…………………… le verbe.
• Je sais qu’avec l’auxiliaire être, le
participe passé …………………… avec
…………………… .
Séquence 1
 Repérer dans l’extrait ci-dessous si la
phrase soulignée est un sommaire, une
ellipse ou une pause.
« Plusieurs fois au cours des mois qui
suivirent, Cécile fit quelques autres «
discrètes « allusions. Puis elle n’en parla
plus. Mais alors Angèle savait. Elle ne
disait rien. Peu à peu elle s’était habituée.
Sans même avoir eu à y réfléchir, elle
avait décidé de ne jamais en parler
à Baptiste, ni à personne. C’était sa
dignité. Cela avait duré jusqu’à ce que
Baptiste tombe malade pour ne plus
jamais se relever. Cela avait duré près de
vingt ans. »
La phrase soulignée est :
……………………………...……………………
 Accorder correctement les participes
passés :
Complète le texte avec les participes
passés qui manquent, en les choisissant
dans la liste suivante (attention les verbes
donnés sont à l’infinitif) :
dire - passer - déplaire - serrer
On lui avait pourtant souvent
…………………… que c’était là le moment
le plus pénible, le retour du cimetière.
Tout s’était bien ……………………, tout se
passe toujours bien d’ailleurs […]
En fait ce qui lui avait ……………………
aujourd’hui, ç’avait été de tomber nez à
nez avec Germaine Richard, à la sortie du
cimetière.
[…]
Les bougies tout d’abord. Et puis
les chaises, …………………… en rang
d’oignon le long du lit.
© Cned, Français 3e —
25
Sommaire
Séquence 2
Nouvelles pour faire réfléchir sur la société contemporaine
Durée approximative : 10 h 30
Séance 1
Lire un incipit déroutant
Séance 2
Découvrir un personnage clef
Séance 3
Dénotation et connotation
Séance 4
Interpréter la chute
Séance 5
Comprendre la nouvelle L’intruse et le rôle du point de vue.
Séance 6
Les reprises anaphoriques
Séance 7
La visée de la nouvelle L’intruse
Séance 8
Des homophones grammaticaux : du/dû et cru/crû
Séance 9
Une nouvelle pour réfléchir
Séance 10
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
-
Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
-
Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
-
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
26
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 2
Séance 1
Lire un incipit déroutant
Durée : 1 h 30
Je peux lire aussi
-
Nouvelles étranges et inquiétantes de Dino Buzatti
-
Les confidents et autres nouvelles de Philippe Claudel
-
Voyages en terres inconnues de Laurent Gaudé
-
La femme en rouge et autres nouvelles d’Andrée Chédid
© Cned/ N. Julo
Dans cette séquence, tu vas lire plusieurs nouvelles.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Voici une nouvelle de Didier Daeninckx. Il s’agit de la nouvelle « Mort en l’île » (extraite du recueil
Autres lieux et autres nouvelles, 1993).
Lis l’ensemble de la nouvelle ci-dessous ; tu peux aussi en écouter le début à la piste 3 de ton CD.
1
5
10
15
20
25
« Il ne fait pas beau. Le professeur Schwartzenberg1 ne peut pas dire quand on arrivera à soigner le
sida. La Marie-Pervenche2 est repartie à vide pour Amsterdam avec l’un des petits de mon épagneul. En
ce moment des ouvriers plantent des panneaux blancs à l’entrée du chemin. L’homme à vélo, le rouquin,
est revenu dans les buissons pour faire ses saloperies. Cette nuit un camion a déchargé des gravats et du
matériel près de l’ancien ponton d’avitaillement3. J’ai récupéré un ventilateur de bureau presque neuf
…»
Mireille posa son crayon sur le cahier humide et leva la tête. Le deux-tons strident de la voiture de
police couvrait la rumeur de l’île. Elle tira la toile cirée au-dessus du trou et attendit, dans le noir.
Le camion traversait le pont de Saint-Denis, traînant dans son sillage une épouvantable odeur de
charogne. Il vira vers la gauche, sur le quai, et dépassa la centrale béton. Les portes métalliques de la
fabrique de produits de beauté étaient grandes ouvertes. Le chauffeur manœuvra pour placer son bahut 4 à
cul, près de la fosse. Le piston de la benne scintilla au soleil. La cargaison d’os, de viandes pourries, de
vermine glissa sans bruit tandis que s’abattait le vol des mouettes affamées. La voiture des flics fit un
écart pour éviter le museau du camion qui mordait sur l’ancien chemin de halage 5. Elle reprit de la
vitesse et fila le long des entrepôts du Printemps6. Les arches inclinées du palais des Sports de l’île des
Vannes bornaient l’horizon.
Dix minutes plus tôt un pêcheur avait découvert un corps, à cinq cents mètres de là, au bas du quai
opposé qui donnait sur les chantiers navals Van den Broucke de Villeneuve-la-Garenne. Il descendait sur
les amas de terre, de pierres, de goudron qui subsistait à fleur d’eau après l’effondrement de la berge,
pour trouver un coin tranquille. Il était occupé à disperser les ordures flottantes, les bouteilles, les
couches, les cartons quand soudain son bâton s’était pris dans un vêtement. Tout d’abord il avait cru
qu’il s’agissait d’une chemise, d’une veste gorgée d’eau … il avait insisté,©saisissant
de bois à
Cned, Françaisle
3e bout
—
27
deux mains. Le profil d’un homme, sombre, visqueux, était apparu à la surface, crevant la pellicule
huileuse, puis la nuque, une épaule …
Le pêcheur se tenait debout devant le porche de l’ancien garage à bateaux, son matériel posé contre
15
20
25
écart pour éviter le museau du camion qui mordait sur l’ancien chemin de halage 5. Elle reprit de la
vitesse et fila le long des entrepôts du Printemps6. Les arches inclinées du palais des Sports de l’île des
Vannes bornaient l’horizon.
Dix minutes
plus tôt
1 un pêcheur avait découvert un corps, à cinq cents mètres de là, au bas du quai
Séquence
2 — séance
opposé qui donnait sur les chantiers navals Van den Broucke de Villeneuve-la-Garenne. Il descendait sur
les amas de terre, de pierres, de goudron qui subsistait à fleur d’eau après l’effondrement de la berge,
pour trouver un coin tranquille. Il était occupé à disperser les ordures flottantes, les bouteilles, les
couches, les cartons quand soudain son bâton s’était pris dans un vêtement. Tout d’abord il avait cru
qu’il s’agissait d’une chemise, d’une veste gorgée d’eau … il avait insisté, saisissant le bout de bois à
deux mains. Le profil d’un homme, sombre, visqueux, était apparu à la surface, crevant la pellicule
huileuse, puis la nuque, une épaule …
Le pêcheur se tenait debout devant le porche de l’ancien garage à bateaux, son matériel posé contre
le mur, en compagnie d’un marinier7 qui l’avait aidé à tirer le cadavre au sec. L’arrière des entrepôts
projetait son ombre sur les lambeaux de route. Plus loin, à l’amorce du chemin, une énorme pancarte,
lettres rouges sur fond blanc, annonçait l’avenir :
SOCIETE D’AMENAGEMENT
DES BERGES DE LA SEINE
CONSTRUCTION D’UN TERRAIN DE GOLF
30
35
40
45
50
55
60
65
70
Les flics se garèrent au travers de la route pour en interdire l’accès aux curieux. Le conducteur, un
jeune type assez gras au visage poupin, se dirigea droit sur les deux hommes, les apostrophant d’une voix
mal assurée.
« C’est vous qui nous avez téléphoné ? »
Son collègue, un vieux flic au front plissé comme un soufflet d’accordéon, descendait déjà vers le
fleuve, plantant avec précaution ses chaussures dans la terre meuble, se raccrochant aux herbes, aux
branches. Il atteignit le cadavre.
Les deux hommes s’étaient contentés de le tirer à eux, et il conservait la même position que dans
l’eau, allongé sur le ventre, les bras levés de chaque côté de la tête, les jambes écartées. Les os du
policier craquèrent quand il s’agenouilla. Il sortit une paire de gants blancs de sa poche de blouson et les
enfila tout en observant les différentes traces laissées par les promeneurs au flanc de la berge. Il agrippa
le corps par l’épaule, des deux mains, et le retourna. Un homme d’une cinquantaine d’années, au visage
massif, ouvrait les yeux sur la mort. Une plaie profonde, nettoyée par la Seine, laissait voir l’intérieur du
tuyau du cartilage qui gonflait son cou. Le flic piqua du nez et respira longuement. Son collègue
l’observait, deux mètres plus haut.
« Alors, c’est quoi ? »
Il se redressa et plaqua son index tendu sur sa pomme d’Adam.
« Tout juste si la tête tient aux épaules ! Appelle le fourgon, qu’ils viennent avec la bâche… »
Il ferma les yeux du cadavre avant de procéder à l’inventaire de ses poches : un paquet de gauloises
entamé, une pochette d’allumettes, une carte de téléphone, une clef de verrou sans numéro et, roulés en
boule, quelques tickets de PMU, des enjeux-hippodrome pour la nocturne de la veille, à Enghien. Le 5 et
le 7, écurie gagnante dans la seconde course.
Les policiers enquêtèrent dans tout le quartier, interrogeant les riverains, téléphonant aux mariniers
en voyage, dressant la liste des habitués des champs de courses, relevant les empreintes de pas, de pneus,
analysant les conclusions du médecin légiste.
Un mois plus tard le cadavre ne possédait toujours pas d’identité ni la clef de son verrou.
« Ils font des sondages, pour se faire une opinion. Ils enfoncent des grands tubes, très profond, et quand
ils ressortent ils appellent ce qu’ils trouvent au bout : la carotte. C’est comme ça qu’ils savent ce qu’il y
a en dessous de la terre, sans creuser. Pareil que pour le pétrole. L’ouvrier avec qui j’ai parlé dit que
toute l’île est pourrie, qu’on ne peut rien construire sur un sol en éponge : ça explique le golf. »
Mireille prit appui sur la première machine à laver pour se mettre debout. Elle brossa son manteau et
passa ses meubles en revue, ouvrant les portes des lave-linge, des lave-vaisselle, puis elle inspecta
l’intérieur de ses huit réfrigérateurs… Les cahiers noircis par son écriture serrée s’empilaient dans les
quatre congélateurs. Elle disposa son armée de transistors par marques et rembobina les fils de sa
vingtaine d’aspirateurs que les chiens déroulaient dès qu’elle avait le dos tourné. Le ventilateur trônait
sur l’étagère centrale du vaisselier, au milieu des boîtes de biscuits bretons, des bocaux de confiture, des
bouteilles de porto, de suze, de scotch. Toute cette accumulation de matériel était disposée en arc de
cercle au bord du trou qu’elle ne cessait de creuser, d’améliorer, jour après jour. Á la moindre averse elle
consolidait les parois en y incrustant des boîtes de conserve et surtout des bouteilles de coca-cola dont
elle possédait un gisement inépuisable et qu’elle plantait dans la terre ruisselante, le goulot en avant. Une
trame composite, faite de tringles à rideaux, de bâtons, de fils de fer, recouvrait la fosse, et c’est làdessus—queCned,
Mireille
faisait glisser le toit-toile cirée quand le ciel menaçait.
Français 3e
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Elle puisait l’eau dans la Seine au moyen d’un seau attaché à une ficelle et se prenait de temps en
temps d’une fringale de ménage… Elle inondait alors son campement et frottait l’émail terni des
appareils ménagers à l’aide de boules de papier confectionnées avec les journaux qui tapissaient le fond
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quatre congélateurs. Elle disposa son armée de transistors par marques et rembobina les fils de sa
vingtaine d’aspirateurs que les chiens déroulaient dès qu’elle avait le dos tourné. Le ventilateur trônait
sur l’étagère centrale du vaisselier, au milieu des boîtes de biscuits bretons, des bocaux de confiture, des
bouteilles de porto, de suze, de scotch. Toute cette accumulation de matériel
en2arc de
séanceétait
1 — disposée
Séquence
cercle au bord du trou qu’elle ne cessait de creuser, d’améliorer, jour après jour. Á la moindre averse elle
consolidait les parois en y incrustant des boîtes de conserve et surtout des bouteilles de coca-cola dont
elle possédait un gisement inépuisable et qu’elle plantait dans la terre ruisselante, le goulot en avant. Une
trame composite, faite de tringles à rideaux, de bâtons, de fils de fer, recouvrait la fosse, et c’est làdessus que Mireille faisait glisser le toit-toile cirée quand le ciel menaçait.
Elle puisait l’eau dans la Seine au moyen d’un seau attaché à une ficelle et se prenait de temps en
temps d’une fringale de ménage… Elle inondait alors son campement et frottait l’émail terni des
appareils ménagers à l’aide de boules de papier confectionnées avec les journaux qui tapissaient le fond
de son antre. Ses cahiers y passaient quelquefois…
Elle n’abandonnait son repaire que le matin, de cinq à neuf heures. Elle remontait seule jusqu’à
l’ancienne guinguette, au bout de l’île, là où on entreposait les pneus usagés, poussant sa carriole. Des
montagnes de rondelles de caoutchouc, comme si un collectionneur avait décidé de stocker là tous les
pneus lisses de la planète… Il était rare qu’en chemin elle ne ramasse pas une bricole intéressante. Il lui
arrivait de pousser jusqu’à la gare de Saint-Denis, après le pont, et de passer dans l’espèce de gros tuyau
qui traversait les voies du RER. Elle n’allait jamais plus loin et s’accoudait au parapet poussiéreux, juste
au-dessus de la naissance du canal Saint-Denis.
Mireille partait en confiance : les chiens défendaient le territoire.
« Tout à l’heure, aux Franco-Belges, ils ont lancé un bateau, une vedette pour relier Saint-Pierre à
Miquelon, mais elle s’est plantée dans la vase amenée par la crue de la Seine. Quand le remorqueur a
voulu le tirer, il a dérivé et le bateau s’est déchiré contre le ponton. J’ai fait tremper des gueules-de-loup
avec de la pelure d’oignon. Ça soulage les varices… »
Le sol se mit à trembler. Mireille repoussa son cahier. Les chiens hurlaient et se débattaient au bout
de leur corde. Elle fit coulisser le carton qui la protégeait du soleil. L’arbre s’abattit d’un coup, soufflant
les bibelots, sur le buffet.
— Qu’est-ce que vous foutez ! Vous êtes devenus fous ? Il y a du monde qui habite ici … »
Ils attaquaient déjà le second peuplier, celui sur lequel elle venait appuyer sa chaise, l’été. Les dents
de la scie mangeaient l’écorce. Elle lâcha les chiens.
Les forestiers abandonnèrent leur matériel et se réfugièrent dans le bulldozer qui nettoyait le terrain,
cinquante mètres en retrait.
« Vingt ans que j’habite ici… Ils le savent tous mais c’est comme si je n’existais pas. Cette maison,
c’est moi qui l’ai construite, meublée. Je ne partirai pas. »
Le lendemain ils envoyèrent la fourrière, en éclaireur. Les cris de Mireille couvraient les
grondements des chiens. Un peu avant midi une ambulance l’emmena vers Sevran, à René-Muret. Les
bûcherons purent abattre leur peuplier en paix. Les chenilles du bulldozer écrasèrent les bords de la
caverne, bousculant les téléviseurs, les transistors, les aspirateurs, les grille-pain, les frigos qui servaient
de remparts au paradis de Mireille. La porte du congélateur explosa en tombant, délivrant une pile de
cahiers. L’un d’eux s’ouvrit aux pages centrales.
« Cette nuit à trois heures, la dépanneuse du casseur s’est garée au bord de la Seine, après les
peupliers. Il est descendu avec son fils et ils ont jeté un homme dans l’eau. Je crois bien qu’il était mort.
On voit presque toutes les constellations sauf la Grande Ourse qui est cachée par un nuage… »
Quand tout fut empilé dans le trou, le conducteur de l’engin s’approcha, un jerricane à la main, et
arrosa d’essence l’univers mutilé de la clocharde. Il craqua une allumette.
Didier Daeninckx, « Mort en l’île », Autres lieux et autres nouvelles, Librio © Éditions Verdier, Lagrasse, 1993.
Notes :
1. « professeur Schwartzenberg » : médecin de renom
2. « Marie-Pervenche » : nom d’une péniche
3. « avitaillement » : pour le ravitaillement des bateaux
4. « bahut » : camion-benne
5. « halage » : chemin où l’on tirait jadis les bateaux avec des cordes
6. « Printemps » : nom d’un grand magasin
7. « marinier » : homme qui navigue sur les canaux ou les rivières
Dans cette séance, nous allons étudier uniquement l’incipit de cette nouvelle (l. 1 à 54). Avant de
répondre aux questions, recherche la définition du mot incipit (c’est un terme que tu as vu en 4e).
Vérifie la réponse dans ton corrigé. Note cette définition dans ton cahier.
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29
Séquence 2 — séance 1
A
L’entrée dans le récit
1- Lignes 1 à 6 :
a) Quelle est la particularité typographique de cet extrait ?
b) Quel signe remarques-tu au début et à la fin du passage ?
2- Ligne 7 :
a) Qui a donc écrit les premières lignes ?
b) De quel genre de texte s’agit-il ?
3- Quels personnages sont cités par Mireille ? Quelles informations donne-t-elle sur eux ?
4- Lignes 25 à 54 :
a) De qui raconte-t-on l’histoire ?
b) Qu’a découvert cette personne ?
c) Dans quel genre de récit trouve-t-on ce type de scènes ?
5- Qui arrive soudainement ? (ligne 29)
6- Sait-on ce qui se passe avant cette arrivée ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de passer à la seconde partie.
B
Le cadre du récit
1- Où la scène se passe-t-elle ?
2- La description des lieux est-elle en accord avec ce qui est écrit sur la pancarte ?
3- Relis deux passages : les lignes 7 à 50 et les lignes 51 à 54.
a) Quel est le passage qui raconte des événements se déroulant dans l’intervalle de temps
le plus long ?
b) Lequel est très détaillé ?
c) Lequel est un résumé de plusieurs actions ?
4- Comment peux-tu justifier cette différence de «longueur» entre ces deux passages ?
C
Les personnages
1- Sais-tu qui est Mireille ?
2- Quel est, à ton avis, son rôle dans le récit ?
3- Connais-tu les relations qui existent entre les différents personnages ?
4- Sais-tu quel est le rapport entre la pancarte et le reste de l’histoire ?
30
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séance 1 —
D
Séquence 2
Écriture : paragraphe synthétique
Pour répondre aux questions ci-dessous, appuie-toi sur tes réponses précédentes. La réponse à ces
questions doit te permettre de construire un paragraphe synthétique.
Méthode :
-
Un paragraphe synthétique reprend les informations trouvées dans les réponses
précédentes et les organise.
-
Les différentes questions de cette séance amènent à réfléchir sur l’organisation du
texte étudié.
-
Les deux questions ci-dessous t’aident à construire cette synthèse et te donnent les
parties de ton paragraphe.
1- Qu’est-ce qui apparente ce récit à un récit policier ? Quels sont les personnages cités ?
2- Pour quelles raisons cet incipit de nouvelle peut-il sembler déroutant pour le lecteur ?
Quelles sont les particularités, les différents éléments de ce début de récit ?
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31
Séquence 2 — séance 2
Séance 2
Découvrir un personnage clef
Durée : 1h
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Cette séance porte sur les lignes 55 à 82 de la nouvelle Mort en l’île, dont le texte est donné au
début de la séance 1. Relis le passage concerné et réponds aux questions.
A
Les écrits de Mireille
1- Nous retrouvons un passage en italique comme au début de la nouvelle : quelles
informations donne-t-il ?
2- D’où est extrait ce passage ? Quel rôle joue-t-il pour Mireille ?
3- Où Mireille conserve-t-elle ces écrits ?
4- Quels renseignements cela nous donne-t-il sur la vie de Mireille ?
B
Le portrait et le lieu de vie
1- Surligne dans le texte toutes les informations qui sont données sur la manière de vivre de
Mireille.
2- À partir de ce relevé, rédige un paragraphe qui présente ce personnage, en intégrant dans
ton texte les citations du texte, et en expliquant ce qui est révélé par l’auteur et ce qui est
passé sous silence.
3- Lignes 59 à 74 : Souligne les noms qui montrent de quoi est composé le logement de
Mireille.
4- Fais une phrase de synthèse pour expliquer de quoi est essentiellement composé ce
logement.
5- Ligne 62 : « son armée de transistors ».
a) Comment comprends-tu cette expression ?
b) A quoi les transistors sont-ils comparés ?
c) Quelle est la particularité de la construction de cette comparaison?
d) Comment appelle-t-on cette figure de style ?
6- Relève dans les lignes 72, 75 et 82 les trois mots qui désignent le logement de Mireille.
a) Donne la définition de chacun de ces mots.
b) Quelles sont les caractéristiques du logement de Mireille ?
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— © Cned, Français 3e
séance 2 —
C
Séquence 2
Écriture : paragraphe synthétique
Pour répondre à ces questions, appuie-toi sur tes réponses précédentes. La réponse à ces questions
doit te permettre de construire un paragraphe synthétique. Relis si besoin le petit point méthode de
la séance 1.
1- Ce passage donne-t-il une image positive ou négative de Mireille ?
2- Sur quels membres de notre société et sur quels modes de vie l’auteur nous fait-il réfléchir ?
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33
Séquence 2 — séance 3
Séance 3
Dénotation - Connotation
Durée : 1h
A
Observer pour comprendre
Observe ces deux phrases et réponds aux questions :
a) Il a su trouver toutes les solutions, c’est un vrai renard.
b) Le renard a tué six poules chez le voisin.
1- Dans quelle phrase parle-t-on réellement de l’animal ?
2- Quelle qualité est donnée par le mot « renard » dans la première phrase ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé et apprends le « Je retiens » qui suit avant de faire les exercices
d’application.
j e retiens
Dénotation et connotation.

On nomme dénotation le sens premier d’un mot ou d’une expression.
Ex : La lune est un astre qui brille dans la nuit.

La (ou les) connotation regroupe les idées, les jugements, les opinions associées
à un mot.
Ex : Il a un visage en forme de lune. (La lune connote ici la forme ronde).

La connotation peut-être péjorative ou méliorative.
RAPPEL :
Les termes péjoratif* et mélioratif* ont été vus en 4e (SQ2, séance 1) :
Selon le terme employé, une description subjective peut être :
péjorative (dévalorisante) : Cette bicoque est toute petite.
méliorative (valorisante) : Cette maison est une magnifique demeure.
Ex : Cet enfant est sans cesse dans la lune (la lune est associée à la rêverie et la connotation
est plutôt péjorative).

Une image peut aussi comporter des éléments dénotés et connotés.
C’est en particulier le cas des images publicitaires : une plage de sable blanc et des
palmiers (dénotation) évoque tout de suite des vacances paradisiaques (connotation).
B
Appliquer
1- Classe les mots suivants dans le tableau, selon leur connotation. Tu chercheras leur
définition dans le dictionnaire si tu ne connais pas leur signification.
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— © Cned, Français 3e
séance 3 —
Séquence 2
Immobilisme – libération – émancipation – ghetto – servitude – tyrannie - épanouissement
- désertification.
Connotation péjorative
Connotation méliorative
2- Précise quelle est la connotation des mots soulignés. Dis si celle-ci est méliorative ou
péjorative.
a) Avec cette tenue, il a l’air d’un clown.
b) L’autre jour au cirque, le clown a montré tout son talent.
c) Ils ont meublé leur maison avec des antiquités rares et magnifiques.
d) Cet appareil ménager est une véritable antiquité !
3- Emploie chacune de ces expressions dans une phrase qui mettra en évidence sa
connotation :
a) froncer les sourcils
b) hausser les épaules
c) jouer des coudes
d) tendre la main
e) hausser la voix
4- Comprendre la connotation d’une publicité :
a) Observe cette publicité pour un parfum et remplis les cadres en cherchant ce que les
différents éléments de l’image connotent.
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Séquence 2 — séance 3
Qu’évoque le mot Fidji ?
………………………………….
Que symbolise le serpent ?
………………………………….
© Guy Laroche
b) Quel message le créateur de cette publicité veut-il faire passer ?
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séance 4 —
Séquence 2
Séance 4
Interpréter la chute
Durée : 1h30
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Cette séance porte sur les lignes 83 à 107 de la nouvelle Mort en l’île, dont le texte est donné au
début de la séance 1. Relis le passage concerné et réponds aux questions.
A
Comprendre la chute
1- Qu’arrive-t-il au logement de Mireille ?
2- Qu’arrive-t-il à Mireille elle-même ?
3- Quelle révélation le cahier de Mireille comporte-t-il ?
4- Cette information a-t-elle une utilité ? Explique.
B
La visée du récit
1- Surligne les verbes d’action des lignes 87 à 98 : quelle atmosphère contribuent-ils à créer ?
2- a) Explique comment est traitée Mireille dans ce passage.
b) Que ressens-tu alors vis-à-vis de Mireille ?
3- a) Ligne 101 et ligne 107 : entoure les groupes nominaux qui désignent le logement de
Mireille.
b) Quelle opinion de l’auteur vis-à-vis de Mireille traduisent-ils ?
4- « Les destructeurs »
a) Qui intervient pour couper l’arbre ?
b) Viennent-ils prévenir Mireille ?
c) Ont-ils l’air de se soucier d’elle ? D’autres personnes l’ont-elles fait ?
d) Qui peuvent-ils représenter, plus globalement ?
C
Écriture : paragraphe synthétique
Pour répondre à ces questions, appuie-toi sur tes réponses précédentes. La réponse à ces questions
doit te permettre de construire un paragraphe synthétique. Relis si besoin le petit point méthode de
la séance 1.
1- Quelle critique de la société implique cette nouvelle policière ?
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Séquence 2 — séance 4
2- Observe l’image ci-dessous :
a) Quel message cette image véhicule-t-elle ?
b) En quoi peut-elle tout à fait illustrer la nouvelle que tu viens de lire ?
D
Vocabulaire : autour du mot « société »
Le mot « société vient du latin socius : « associé, compagnon »
Complète les phrases avec les mots suivants, en les accordant si nécessaire (tu
chercheras leur sens dans un dictionnaire si besoin) :
social, socialiser, sociable, socioprofessionnel, socioculturel, association, sociologue,
asocial
a. Il aime la compagnie, il est d’un caractère …………………….. .
b. Il étudie les faits sociaux humains, c’est un …………………….. .
c. Ils font partie d’une …………………….. de consommateurs.
d. Les manifestants ont des revendications …………………….. .
e. La population est classée en professions et catégories …………………….. .
f. Un individu non adapté à la vie en société est …………………….. .
g. Cette personne a du mal à s’intégrer à un groupe, nous tentons de la ………………….. .
38
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séance 4 —
E
Séquence 2
Vocabulaire : champs lexicaux et expressions
Les expressions suivantes ont un rapport avec le texte que tu viens de lire.
1- Regroupe-les en deux champs lexicaux.
2- Donne un titre à chaque champ lexical ainsi créé.
a. l’action humanitaire
b. faire la manche
c. en centre d’hébergement
d. secourir les plus démunis
e. l’exclusion sociale
f. la soupe populaire
g. le bénévolat
h. être en situation de précarité
i. faire une collecte
La séance suivante porte sur une nouvelle qui n’est pas reproduite ici pour des raisons liées au
respect du droit d’auteur. Il s’agit de « L’intruse », d’Éric-Emmanuel Schmitt, publiée dans le
recueil Odette Toulemonde et autres histoires aux Éditions Albin Michel en 2006.
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Séquence 2 — séance 5
Séance 5
Comprendre la nouvelle L’intruse et le rôle du point de vue
Durée : 1h30
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Les personnages et la situation
1- Qui est le personnage principal de cette nouvelle ?
2- a) Quel problème cette personne rencontre-t-elle au début de la nouvelle ?
b) Qui appelle-t-elle ?
3- Quels types de phrases sont utilisés dans les premières lignes ?
4- Quel état d’esprit du personnage traduisent-elles ?
5- Lignes 210-240 : Comment réagit-elle à certaines questions des policiers ?
6- Quelles informations sur sa propre vie leur donne-t-elle ? Quel âge a-t-elle, d’après tout
ce qu’elle dit aux policiers lors de leur première rencontre ?
7- Lignes 265 et suivantes : Qui vient lui rendre visite ? Quel service lui rend-il ?
8- Ligne 293 : En quoi cette phrase donne-t-elle un indice sur la signification de la nouvelle ?
B
Les points de vue
1- Lignes 323-324 : que ressent Odile ?
2- Lignes 360-402 :
a) Qui vient rendre visite à Odile ?
b) Quels sentiments éprouve-t-elle vis-à-vis de Charles ? Vis-à-vis de Yasmine ? Justifie ta
réponse par des exemples du texte.
3- Que souhaite faire Charles ? Comment Odile réagit-elle ?
4- Qui est finalement l’intruse ? Relève des indices dans l’ensemble de la nouvelle.
5- À travers quel point de vue l’histoire nous est-elle racontée jusqu’à la ligne 529 ?
6- Le narrateur adopte-t-il à partir de la ligne 530 le point de vue d’un personnage en
particulier ?
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séance 5 —
Séquence 2
j ’approfondis
Les points de vue du narrateur
 Rappel : identifier le point de vue dans un texte narratif, c’est répondre à la question :
« qui voit la scène ? »
- le point de vue interne :
Tout est perçu à travers le regard d’un personnage.
- le point de vue externe :
Les faits et les personnages sont présentés à travers le regard d’un témoin extérieur à
la scène. L’information est limitée à ce qui se voit de l’extérieur.
- le point de vue omniscient (du latin omnis « tout » et scio « savoir »)
Le narrateur a une vue d’ensemble sur l’espace, le temps et les personnages dont il
connaît les pensées, les projets….
 Changer de point de vue.
Dans un texte narratif, le point de vue n’est pas toujours le même : le narrateur le
choisit selon les passages en fonction de l’effet qu’il veut obtenir sur son lecteur.
Ainsi, dans L’intruse, la chute repose sur un basculement de point de vue. En effet, le
point de vue adopté est interne à Odile dans la plus grande partie de la nouvelle : le
lecteur ne connait la réalité de cette femme que par la perception qu’elle-même en a.
Cependant, dans la dernière partie de la nouvelle, le point de vue du narrateur devient
omniscient et le lecteur s’aperçoit alors que la réalité d’Odile est tout autre que celle
dont il avait connaissance jusque-là, et lui fait interpréter différemment tout ce qu’il
vient de lire.
C
Écriture : paragraphe synthétique
Pour répondre à cette question, appuie-toi sur tes réponses précédentes. La réponse à cette question
doit te permettre de construire un paragraphe synthétique. Relis si besoin le petit point méthode de
la séance 1.
Cette nouvelle s’intitule « l’Intruse » : d’après tout ce que tu viens de découvrir dans ce
début de texte, qui est l’intruse ? Explique en détails.
D
Dictée
Écoute attentivement le texte de la piste 4 qui va être donné en dictée.
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Séquence 2 — séance 6
Séance 6
Les reprises anaphoriques
Durée : 1h30
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Observer
Relis les lignes 359 à 402 de la nouvelle L’intruse en t’intéressant plus spécifiquement au
personnage de Yasmine :
1- à travers le point de vue de quel personnage est-elle vue ?
2- Relève les mots qui la désignent. Quelle image d’elle donnent ces mots ?
Lis et mémorise le « Je retiens » suivant et fais ensuite les exercices demandés.
j e retiens
Les reprises anaphoriques
On nomme reprises anaphoriques des noms, groupes nominaux ou pronoms qui
désignent des éléments (personnes ou choses) déjà mentionnés dans le texte.

Ces reprises permettent :
- d’éviter les répétitions : J’ai vu la Joconde au Louvre. J’adore cette œuvre d’art.
- d’enrichir le sens des textes en ajoutant des informations : Le professeur appela les
parents d’Étienne. Monsieur Richard voulait leur parler de son travail.
- de livrer un point de vue sur un personnage, un lieu : Il appela l’enfant. Ce gamin
avait osé lui répondre !

Elles peuvent se faire avec :
- le même nom et un déterminant précis : Elle voit un tableau, et ce tableau lui plait.
- un synonyme : Elle décide d’acheter cette peinture.
- un terme générique (qui désigne un grand ensemble d’éléments) reprenant un
nom spécifique : Cette œuvre d’art lui plait beaucoup.
- une périphrase : Elle ne se lasse pas d’admirer la toile aux couleurs vives.
B
Repérer
Lis attentivement le texte suivant et fais ce qui est demandé ensuite.
La sœur du narrateur prépare des plats étranges.
Baptiste1 était parvenue à décapiter je ne sais combien d’escargots, et elle avait piqué ces
têtes molles de petits chevaux, avec un cure-dents, je pense, sur autant de beignets : quand
on les servit à table, on crut voir une troupe de cygnes minuscules. Ce qui impressionnait
plus encore que la vue de semblables friandises, c’était de penser au zèle, à l’acharnement
avec lesquels Baptiste les avait préparées, d’imaginer ses mains fluettes aux prises avec
ces menus corps d’animaux.
42
— © Cned, Français 3e
séance 6 —
Séquence 2
La manière avec laquelle les escargots inspiraient la macabre imagination de notre sœur
nous poussa, mon frère et moi, à une révolte faite de solidarité avec ces pauvres bêtes
torturées, de dégoût pour leur saveur et de fureur contre tout et contre tous.
Italo Calvino, Le Baron perché, 1957.
1. « Baptiste « : c’est le nom de la sœur du narrateur.
1- Le nom « escargots » est surligné en vert :
a) Souligne dans le texte les différentes reprises anaphoriques de ce nom.
b) Encadre les pronoms et les déterminants qui désignent les escargots.
2- Parmi les mots que tu as soulignés, lesquels sont un terme générique ?
3- Surligne une reprise anaphorique du nom surligné en rose.
4- Invente deux groupes nominaux pour reprendre le nom « Baptiste » et traduire ce que le
narrateur pense de sa sœur.
C
S’exercer
1- Associe chaque nom de la liste de gauche à une ou plusieurs reprises nominales de la liste
de droite :
un rival

une compétition

un complot

une dispute

une discrimination


une manifestation sportive

un concurrent

une ségrégation

une conjuration

un compétiteur

un concours

un différend

un litige

un compétiteur

une conspiration
2- Fais suivre ces phrases d’une autre phrase contenant une reprise nominale des mots
soulignés, conformément à l’objectif indiqué entre parenthèses.
a) La vieille dame appelle Jérôme depuis sa fenêtre. (information)
b) Ils ne se décidaient pas à quitter la plage. (description)
c) La vendeuse s’avança vers la cliente. (opinion)
3- Écriture :
En utilisant le texte étudié en début de séance, raconte à ton tour un repas au cours
duquel on te sert un plat qui te répugne.
Choisis un aliment que tu pourras reprendre avec des termes différents. Cherche des
adjectifs qui provoquent le dégoût.
© Cned, Français 3e —
43
Séquence 2 — séance 6
Vérifie que :
- tu as écris une narration.
- tu as utilisé les reprises anaphoriques.
- tu as varié ton vocabulaire en utilisant des synonymes.
- tu as su rendre ton texte vivant grâce à la ponctuation et à la précision du vocabulaire.
Ensuite, lis dans ton livret de corrigés un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
44
— © Cned, Français 3e
séance 7 —
Séquence 2
Séance 7
Comprendre la visée de la nouvelle L’intruse
Durée : 1h
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Relis le passage de la ligne 530 à la fin du texte et réponds aux questions :
1- Qui est Yasmine ?
2- Quels autres personnages sont présentés dans cet extrait ?
3- Quels sont leurs liens familiaux ?
4- Quel personnage est absent à la fin de la nouvelle ?
5- a) De quelle maladie ce personnage est-il atteint ?
b) En quoi consiste cette maladie ?
6- Retrouve (en relisant si besoin la première partie de la nouvelle) deux faits qui, interprétés
après avoir lu la fin de la nouvelle, sont des symptômes de cette maladie.
7- Quelle est la visée de cette nouvelle ? Que cherche-t-elle à faire comprendre au lecteur ?
Rédige un paragraphe complet et construit, en t’aidant de toutes tes réponses
précédentes et de l’image ci-dessous.
© Pierre-Yves Viray
Prends ton livret de corrigés pour lire un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e —
45
Séquence 2 — séance 8
Séance 8
Des homophones grammaticaux : du/dû et cru/crû
Durée : 1h
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Observation
Dans les phrases suivantes, dis si les termes soulignés sont des formes verbales ou non. Si
oui, donne leur infinitif.
a) « Odile avait cru à un tour de son imagination ».
b) « Le nombre avait dû se montrer plus élevé. »
c) Il est allé chercher du travail à l’étranger.
d) Le prix de l’essence a beaucoup crû ces derniers temps.
Les mots que tu viens d’observer se ressemblent au niveau du son 2 par 2. Ce sont des
homophones.
Rappel : Les homophones sont des mots qui se prononcent de la même manière mais se
différencient par l’écriture.
Apprends le « Je retiens » suivant et fais les exercices :
46
— © Cned, Français 3e
séance 8 —
j e retiens
B
Séquence 2
Les homophones du/dû et cru/crû
Application
Choisis la forme qui convient pour compléter les phrases :
a) J’ai …….....… comprendre que tu allais escalader le sommet …….....… piton rocheux ?
b) As-tu apporté …….....… pain pour le dîner ?
c) Non, mais j’aurais …….....… le faire.
d) J’avais …….....… bien apprendre ma leçon, mais j’ai eu une mauvais note.
e) La végétation a beaucoup …….....… depuis l’été dernier.
© Cned, Français 3e —
47
Séquence 2 — séance 9
Séance 9
Une nouvelle pour réfléchir
Durée : 1h
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Lis le texte et réponds aux questions.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit de
la nouvelle de Mikaël Ollivier « La maison verte » in Nouvelle re-vertes © Éditions Thierry
Magnier, 2008.
A
Un récit « écologique » et des personnages exemplaires
1- Qui est le narrateur de cette histoire ?
2- Pour quelle raison ses parents ont-ils décidé d’obtenir le « label Maison verte » ?
3- Que font-ils pour cela ? Justifie ta réponse par des exemples du texte.
4- Lignes 3-5 ; 12-13 ; 23-26 ; 32-34 :
a) Que signifie l’usage des italiques ?
b) Pourquoi l’infinitif est-il employé dans ces mêmes lignes ?
5- Quels sont les éléments qui montrent que ces enfants pourraient être des exemples à
suivre ?
6- Quelles sont les innovations technologiques dans le texte ?
7- À quels problèmes actuels te paraissent-elles répondre ?
B
Le message sous-entendu
1- Explique la dernière phrase du texte : pourquoi le père scintille-t-il ?
2- Relis les lignes 31 à 35 : quel est l’élément qui annonce cette chute ?
3- Explique l’effet produit par les derniers mots de la nouvelle.
4- À quel âge le père sera-t-il à la retraite ? Pourquoi ?
5- Finalement, quelle est la thèse* défendue par le texte ?
C
Vocabulaire - écriture
1- Donne la définition de ce que serait, selon toi, l’ « écocivisme ».
2- Trouve trois mots formés avec le préfixe éco- et emploie-les chacun dans une phrase qui
en éclaire le sens.
3- En t’appuyant sur tes réponses précédentes et tes connaissances sur l’environnement,
explique en quelques phrases pourquoi ce texte est toujours d’actualité.
48
— © Cned, Français 3e
séance 10 —
Séquence 2
Séance 10
Je m’évalue
Durée : 1h
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais
 La différence entre connotation et
dénotation :
La dénotation est ……………………….
d’un mot ou d’une expression.
La connotation d’un mot est
………………………. qu’on lui
………………………. .
Un certain nombre de nouvelles :
 Je sais que l’auteur les écrit parfois pour
développer des idées.
Je suis capable de
 Définir la dénotation et la connotation
du mot feu, en l’employant dans deux
phrases différentes :
-
dénotation ……………………………………
…………………………………………..………
-
connotation : ………………………….…….
…………………………………………..………
 Citer au moins une nouvelle issue de
cette séquence :
…………………………………...……………..
 Expliquer le but de l’auteur qui a écrit
cette nouvelle
…………………………………………..………
…………………………………………..………
……………………………………………..……
© Cned, Français 3e —
49
Séquence 2 — séance 10
Les reprises anaphoriques :
 Ce sont des ………………. ou ………………
qui désignent des éléments déjà
mentionnés dans le texte.
 Elles permettent :
-
d’éviter les ……………..……….....…………
-
d’……………………….. le sens des textes.
-
de livrer un ……………...............…………
 Remplacer trois occurrences du
pronom elle par des reprises variées qui
apporteront des renseignements sur le
personnage.
Elle l’avait aimé son Baptiste dès le début,
………………………………………………...…
ou presque. Pendant les premières années
…………………………………...………………
de leur mariage elle l’accompagnait aux
………………………………………...…………
champs pour lui donner la main. Mais depuis
………………………………...…………………
bien longtemps, elle n’en avait plus la force.
……………………...……………………………
Alors elle l’attendait, veillant à ce que le café
…………………………………...………………
soit toujours chaud, sans jamais être
bouillant.
 La différence entre du/dû et cru/crû
Ce sont des ………………..................…. .
Crû et dû sont des ………..…….........…. .
Cru est le ………………..
verbe …………………. .
……………… du
Du est un ……………………..........……… .
Pascal Mérigeau, Quand Angèle fut seule,
1983.
 Compléter les phrases suivantes :
a) Comme il y avait trop de bruit, j’ai
……………… m’arrêter de parler.
b) Ils sont partis sans réclamer leur
……………… .
c) Il a ……………… son copain, il lui a fait
confiance.
d) Les plantes du jardin ont ………………
très vite.
50
— © Cned, Français 3e
Sommaire
Séquence 3
La poésie engagée
Durée approximative : 10 h
Séance 1
S’engager pour résister
Séance 2
S’engager pour le souvenir
Séance 3
Connaître l’épreuve du D.N.B.
Séance 4
S’engager pour l’environnement
Séance 5
Le participe présent et l’adjectif verbal
Séance 6
Défendre une idée
Séance 7
S’engager pour un peuple
Séance 8
Les différentes classes grammaticales du mot que
Séance 9
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires
-
Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu
-
Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire
-
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée
Compétence 5 : La culture humaniste
-
Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.
62
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 3
Séance 1
S’engager pour résister
Durée : 1 h 30
Je peux lire aussi
-
La résistance en poésie, Classiques et contemporains,
Magnard, 2008
-
Poésie et engagement, Classiques Hatier, 2008
-
La poésie engagée, Belin, 2009
© Cned/ N. Julo
Dans cette séquence, tu vas être amené à lire des poèmes de formes différentes, comprendre
pourquoi l’auteur les écrit et ce qu’il cherche à faire comprendre au lecteur. Ce sera l’occasion de
réutiliser un vocabulaire propre à la poésie que tu as déjà abordé les années précédentes.
Dans cette séance, tu vas pouvoir étudier le vers libre et comprendre ce qu’est un poème en faveur
de la résistance.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
© Cned, Français 3e —
63
Séquence 3 — séance 1
j e sais déjà
Lis le poème suivant et réponds aux questions. Tu peux aussi l’écouter à la piste 6 de ton CD.
Courage
5
10
15
20
25
64
Paris a froid Paris a faim
Paris ne mange plus de marrons dans la rue
Paris a mis de vieux vêtements de vieille
Paris dort tout debout sans air dans le métro 1
Plus de malheur encore est imposé aux pauvres
Et la sagesse et la folie
De Paris malheureux
C'est l'air pur c'est le feu
C'est la beauté c'est la bonté
De ses travailleurs affamés
Ne crie pas au secours Paris
Tu es vivant d'une vie sans égale
Et derrière la nudité
De ta pâleur de ta maigreur
Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux
Paris ma belle ville
Fine comme une aiguille forte comme une épée
Ingénue 2 et savante
Tu ne supportes pas l'injustice
Pour toi c'est le seul désordre
Tu vas te libérer Paris
Paris tremblant comme une étoile
Notre espoir survivant
Tu vas te libérer de la fatigue et la boue
—
Françaisdu
3e courage
Frères
© Cned,ayons
Nous qui ne sommes pas casqués
Ni bottés ni gantés ni bien élevés
Un rayon s'allume en nos veines
20
25
30
35
Fine comme une aiguille forte comme une épée
Ingénue 2 et savante
Tu ne supportes pas l'injustice
Pour toi c'est le seul désordre
Tu vas te libérer Paris
Paris tremblant comme une étoile
Notre espoir survivant
Tu vas te libérer de la fatigue et la boue
Frères ayons du courage
Nous qui ne sommes pas casqués
Ni bottés ni gantés ni bien élevés
Un rayon s'allume en nos veines
Notre lumière nous revient
Les meilleurs d'entre nous sont morts pour nous
Et voici que leur sang retrouve notre cœur
Et c'est de nouveau le matin un matin de Paris
La pointe de la délivrance
L'espace du printemps naissant
La force idiote a le dessous 3
Ces esclaves nos ennemis
S'ils ont compris
S'ils sont capables de comprendre
Vont se lever.
séance 1 —
Séquence 3
Paul Eluard, Au rendez-vous allemand (1944)
© Les Éditions de minuit (2012).
1. " dans le métro" : les Parisiens se réfugiaient dans le métro, durant les alertes aux bombardements.
2. "ingénue" : d'une sincérité innocente (non calculée).
3. "la force idiote a le dessous" : l'année 1943 signe le début du déclin de l'armée nazie.
A
L’entrée dans le récit
1- Revois le « je sais déjà » sur le texte poétique :
a) Retrouves-tu les caractéristiques des vers données dans le schéma ?
b) Que peux-tu dire sur la longueur des vers dans ce poème ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire et de mémoriser le
« Je retiens » suivant.
j e retiens
Le vers libre
Un poème en vers libres est un poème qui ne présente aucune structure régulière : ni
vers mesurés, ni rimes, ni strophes. Cependant, il conserve certaines caractéristiques du
vers : au minimum, la présence d’alinéas d’une longueur inférieure à la phrase, grâce à
quoi le vers libre reste identifiable comme vers.
2- Vers 12 à 24 : À qui le poète s’adresse-t-il ?
3- « Ne crie pas au secours Paris
Tu es vivant d’une vie sans égale. » (v. 11-12)
a) Comment la ville de Paris est-elle considérée ?
b) Comment appelle-t-on cette figure de style * ?
© Cned, Français 3e —
65
Séquence 3 — séance 1
4- Surligne dans le texte tous les mots « Paris ».
a) Où se situent ces termes dans les 4 premiers vers ?
b) Quel est l’effet produit ?
c) Comment appelle-t-on cette figure de style ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire le « J’approfondis»
suivant.
j ’approfondis
Les figures de style
Tu peux consulter cette page Internet du collège Lezay-Marnesia de Strasbourg pour
réviser les figures de style :
http://www.col-lezay-marnesia-strasbourg.ac-strasbourg.fr/
Dans la colonne de droite, à la rubrique « français», clique sur « le livre des figures ».
B
Le sens et la portée du poème
Ce poème, avec d’autres, a été publié en 1943, dans la clandestinité.
1- En te référant au cours d’histoire (Séquence 4, séances 3 et 4), explique ce que le poète
évoque dans ce poème.
2- Vers 25 : « Frères ayons du courage »
a) À qui s’adresse le poète ?
b) À quel mode le verbe est-il conjugué ? Pourquoi ?
3- Vers 13-22 :
a) Souligne les termes qui montrent que Paris est affaiblie.
b) Entoure les comparaisons.
c) Explique ces comparaisons.
4- Quel espoir le poète exprime-t-il dans les vers 35 à 39 ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de lire et mémoriser le « Je retiens » suivant.
j e retiens
L’engagement littéraire
On appelle engagement l’attitude qui consiste à mettre son œuvre au service d’une
cause, à prendre position dans un contexte précis.
La littérature engagée a pour mission d’exprimer les préoccupations de son époque et
de guider les hommes vers la liberté d’agir et de penser.
66
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
C
Séquence 3
Prolongement
Écoute « Le chant des partisans » en le cherchant sur Internet : tu le trouveras interprété
par Yves Montand, Anna Marly, ou encore, dans une version plus moderne par le groupe
Zebda.
Fais également des recherches sur l’origine de ce chant, les circonstances dans lesquelles il
a été écrit.
1- Quels liens peux-tu établir entre cette chanson et le poème d’Eluard ?
2- Quelle est, selon toi, la force d’une chanson pour faire passer un message ?
D
Écriture
À ton tour, écris un court poème d’espoir, en vers libres, sur le thème du courage :
- Tu t’adresseras à un pays, à une ville qui a subi une guerre, une grande catastrophe…
- Tu personnifieras ce lieu.
- Tu utiliseras l’anaphore « tu vas… tu vas… », comme dans le poème d’Eluard.
Lis dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de poursuivre ton travail.
E
Oral
Apprends par cœur les 15 premiers vers de ce poème et récite-le à un proche.
© Cned, Français 3e —
67
Séquence 3 — séance 2
Séance 2
S’engager pour le souvenir
Durée : 1h
Dans cette séance, tu vas découvrir un poème engagé qui dénonce la déportation au cours de la
deuxième guerre mondiale.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Lis le texte et réponds aux questions.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit de
la chanson de Jean Ferrat Nuit et brouillard © 1980 by Productions Alleluia © 1963 by
Productions Gérard Meys.
A
Identifier les personnages
1- Vers 1 à 24 : Quels sont les termes qui désignent les victimes de la déportation ?
2- À quoi sont-elles réduites ?
3- Qu’apprend-on de nouveau dans la deuxième strophe ?
4- Vers 14-16 : Jean Ferrat rend-il hommage uniquement aux déportés juifs ? Justifie ta
réponse.
5- Vers 25-27 :
a) Qui est désigné par le pronom personnel « on » ?
b) Que conseille-t-on au poète ? Pourquoi ?
6- Quelle phrase montre qu’il s’indigne ? Que décide-t-il alors de faire ?
B
Rendre hommage
1- Vers 31-32 :
a) Qui est désigné par le pronom « vous » ? À qui Jean Ferrat s’adresse-t-il donc
directement ?
b) Quel rôle l’auteur donne-t-il alors à sa chanson ?
2- Quelles sont donc les intentions du chanteur à travers les vers 31-32 ? Réponds à cette
question en développant ta réponse et en reprenant les idées données par les deux
questions précédentes.
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre ton travail.
68
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 3
le coin des curieux
Connecte-toi sur Internet, et cherche la chanson de Jean Ferrat.
Tu pourras notamment être attentif au rythme de la musique, pour observer comment elle
suit les idées du chanteur.
© Cned, Français 3e —
69
Séquence 3 — séance 3
Séance 3
Connaître l’épreuve du D.N.B.
Durée : 1h
Le sujet de fin de séquence sera un sujet très proche de ce qui te sera demandé au brevet. Tu vas
maintenant découvrir sous quelle forme se présente l’épreuve de français de cet examen que tu
passeras à la fin de l’année. Tu vas aussi découvrir ce qu’est le sujet de réflexion que tu n’as encore
jamais traité.
1- Les parties du sujet :
a) Questions de compréhension sur un texte : sur 15 points
b) Réécriture et dictée : sur 10 points
Il s’agit ici d’évaluer l’orthographe par un exercice de réécriture avec
des consignes précises (changer de personne, de temps…), et ensuite
par une dictée.
1 heure et 30 mn
c) Rédaction : sur 15 points
Deux sujets sont alors proposés, au choix :
- un sujet d’imagination
1 heure et 30 mn
- un sujet de réflexion, en lien avec l’initiation à l’argumentation faite
dans les séquences
2- S’entraîner au sujet de réflexion de la rédaction :
Voici un sujet tel qu’il pourrait être donné au Brevet des collèges. Ce premier sujet va te permettre
de découvrir ce que l’on attend de toi.
Sujet : Est-il important de rappeler à la mémoire certains épisodes particulièrement noirs
de l’histoire ?
Aucune consigne n’accompagnera le sujet, exceptée la longueur attendue (deux pages). Ce
sera à toi de savoir que le texte que tu écriras devra être structuré en paragraphes et être
argumenté : il devra être constitué d’arguments et illustré par des exemples.
j e retiens
Le paragraphe argumenté
Un paragraphe argumenté répond à une question en donnant des raisons, en les
illustrant d’exemples.
Il se construit de manière logique pour convaincre le lecteur.
Il contient trois éléments :
- L’idée principale ou thèse*.
- Les arguments* : ce sont les raisons qui permettent de soutenir l’idée principale.
- Les exemples : ce sont les illustrations concrètes des arguments.
70
— © Cned, Français 3e
séance 3 —
Séquence 3
3- Méthode :
a) Avant de répondre, il faut choisir sa position : nous considérons que la réponse est OUI.
Ce sera la thèse : Oui, il est important de rappeler à notre mémoire certains épisodes
particulièrement noirs de l’histoire.
b) Ensuite, il faut trouver des arguments pour justifier cette idée.
c) Une fois les arguments trouvés, tu chercheras des exemples concrets parmi les faits
historiques que tu connais.
4- Entraînement :
Classe les phrases suivantes en arguments ou exemples en faisant un tableau :
- La lecture instruit le lecteur.
- Mon ami m’a aidé quand j’étais dans le besoin.
- Le sport est nécessaire à une bonne hygiène de vie.
- Je cours dans la campagne au moins trois fois par semaine.
- La solidarité est la preuve que nous pouvons donner sans attendre quelque chose en retour.
- La violence ne résout pas les conflits.
Arguments
Exemples
5- Pour le sujet proposé plus haut – début de la partie 2 -, formule deux arguments à l’appui
de la thèse choisie plus bas : Oui, il est important de rappeler à notre mémoire certains
épisodes particulièrement noirs de l’histoire.
6- Pour chaque argument, trouve au moins un exemple.
7- Rédige ton texte en pensant à l’introduire par une phrase exprimant ta thèse, et à le
terminer par une phrase de conclusion.
Vérifie tes réponses dans le corrigé et lis un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de
poursuivre ton travail.
© Cned, Français 3e —
71
Séquence 3 — séance 4
Séance 4
S’engager pour l’environnement
Durée : 1h30
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Dans le poème suivant, tu vas pouvoir découvrir les liens entre engagement et environnement en
poésie.
Lis le poème suivant et réponds aux questions.
Docilité
1
La forêt dit : « C'est toujours moi la sacrifiée,
On me harcèle, on me traverse, on me brise à coups de hache,
On me cherche noise1, on me tourmente sans raison,
On me lance des oiseaux à la tête ou des fourmis dans les jambes,
5 Et l'on me grave des noms auxquels je ne puis m'attacher.
Ah ! on ne le sait que trop que je ne puis me défendre
Comme un cheval qu'on agace ou la vache mécontente.
Et pourtant je fais toujours ce qu'on m'avait dit de faire.
On m'ordonna : « Prenez racine. » Et je donnai de la racine tant que je pus.
10 « Faites de l'ombre. » Et j'en fis autant qu'il était raisonnable.
« Cessez d'en donner l'hiver. » Je perdis mes feuilles jusqu'à la dernière.
Mois par mois et jour par jour je sais bien ce que je dois faire,
Voilà longtemps qu'on n'a plus besoin de me commander.
Alors pourquoi ces bûcherons qui s'en viennent au pas cadencé ?
15 Que l'on me dise ce qu'on attend de moi, et je le ferai,
Qu'on me réponde par un nuage ou quelque signe dans le ciel,
Je ne suis pas une révoltée, je ne cherche querelle à personne.
Mais il semble tout de même que l'on pourrait bien me répondre
Lorsque le vent qui se lève fait de moi une questionneuse. »
Jules Supervielle, in La Fable du monde, (1938) © Éditions Gallimard
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute
utilisation de celui-ci autre que la consultation individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr
Note :
1- « noise » (v.3) : querelle, dispute.
A
Identifier une victime
1- Qui prend la parole ?
2- Quelle est alors la figure de style utilisée ici ?
3- a) Comment se considère celle qui prend la parole ?
b) Relève le mot du v. 1 qui le prouve.
c) Comment ce mot est-il mis en valeur ?
72
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 3
4- Observe les vers 2 à 5 :
a) Quelle remarque peux-tu faire sur la construction des phrases, en observant
particulièrement les sujets et les verbes ?
b) Que représente « me » ? Quelle est sa fonction dans la phrase ?
c) Qui est représenté par le pronom « on » ?
d) Quelles « actions » le « on » fait-il ?
e) Qui subit ces actions ?
f) En quoi la forêt est-elle donc une victime ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire le « Je sais déjà »
suivant.
B
Le discours et sa visée
j e sais déjà
Les connecteurs logiques
Les connecteurs sont des mots choisis en fonction du rapport logique établi :
 s’il s’agit de préciser l’ordre des éléments, on utilisera :
pour commencer : d’abord, premièrement, en premier lieu
pour poursuivre : en outre, puis, de plus, par ailleurs, ensuite, de surcroît
pour terminer : enfin, en dernier lieu, en définitive, en conclusion...
 s’il s’agit d’illustrer une idée par un exemple, on emploiera : ainsi, par exemple,
notamment, comme...
 s’il s’agit de marquer une opposition, on utilisera : or, pourtant, en revanche, mais...
 s’il s’agit d’indiquer une cause, on utilisera : car, parce que, puisque...
 s’il s’agit d’indiquer une conséquence, on utilisera : c’est pourquoi, donc, par
conséquent...
1- Vers 8 : « et pourtant » :
a) Quel lien logique est exprimé ici ?
b) Que cherche à montrer la forêt ?
2- Vers 9-11 : Observe la structure de ces vers :
On m’ordonna : « Prenez racine. » Et je donnai de la racine tant que je pus.
« Faites de l’ombre. » Et j’en fis autant qu’il était raisonnable.
« Cessez d’en donner l’hiver. » Je perdis mes feuilles jusqu’à la dernière.
a) Trace un trait vertical pour séparer chaque vers en deux parties en tenant compte de la
ponctuation.
b) Qu’exprime la première partie de chaque vers ? La deuxième ?
c) Que signifie le terme « docilité » ?
d) En quoi ces vers illustrent-ils donc le titre du poème ?
© Cned, Français 3e —
73
Séquence 3 — séance 4
C
Une requête
1- Vers 14 :
a) Quelle interrogation la forêt formule-t-elle ici ?
b) Pourquoi ne comprend-elle pas ce qui lui arrive ?
2- Vers 15-16 :
a) Quelle est la requête de la forêt ?
b) Surligne les formes verbales qui représentent cette requête. À quel mode sont conjugués
les verbes ?
D
Bilan
Ce poème est extrait d’un recueil intitulé « La fable du monde ».
1- Quelles fables connais-tu ? Cite au moins deux titres.
2- Quel est le but d’une fable ?
3- En quoi ce poème s’apparente-t-il à une fable ?
4- Explique le sens du titre de ce recueil.
5- Quel est le message implicite de cette fable ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de continuer ton travail.
E
J’approfondis :
Lis l’extrait du poème suivant écrit par Ronsard :
[…]
1 Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras,
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas,
Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force
Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?
5 Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts, et de détresses,
Mérites-tu, méchant, pour tuer des Déesses ?
Forêt, haute maison des oiseaux bocagers,
10 Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers
Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière
Plus du soleil d'été ne rompra la lumière.
[…]
Adieu, vieille forêt, adieu, têtes sacrées,
De tableaux et de fleurs autrefois honorées,
15 Maintenant le dédain des passants altérés,
Qui brûlés en été des rayons éthérés,
Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
Accusent vos meurtriers et leur disent injures.
[…]
Ronsard, Elégies, XXIII, (1560).
74
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 3
1- Qui Ronsard accuse-t-il du malheur de la forêt ?
2- Quel parallèle peux-tu faire entre ce poème et celui de Supervielle ?
F
Écriture
Sans reprendre le thème du poème que tu viens d’étudier, fais parler un végétal ou un
animal qui s’interroge sur le sens de son existence.
FAIT
J’ai fait parler un végétal ou un animal
J’ai utilisé des liens logiques
J’ai utilisé le discours direct pour faire parler le végétal ou l’animal
J’ai employé des phrases interrogatives
Lis dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e —
75
Séquence 3 — séance 5
Séance 5
Le participe présent et l’adjectif verbal
Durée : 1h00
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Dans cette séance, tu vas apprendre à différencier le participe présent de l’adjectif verbal.
A
Observation
Lis les extraits suivants des poèmes que tu as lus dans les séances précédentes :
a) « Paris tremblant »
b) « Notre espoir survivant »
(Courage, Eluard.)
c) « Nus et maigres tremblants »
d) « Que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire »
(Nuit et brouillard, Jean Ferrat.)
Observe les formes surlignées :
1- Quelles sont celles qui peuvent être mises au pluriel ?
2- Quelles sont celles qui complètent un nom ?
3- Quelle est celle qui est une forme verbale ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de lire et mémoriser le « Je retiens » suivant :
j e retiens
Le participe présent et l’adjectif verbal
Le participe présent est une forme verbale. Il se termine en -ant. C’est un mode
non personnel du verbe (il ne varie pas en personne, ne se conjugue pas). Il est
donc invariable.
Ex : L’usine fabriquant ces produits est fermée.
Associé à la préposition en, le participe présent forme le gérondif.
Il a donc les mêmes caractéristiques que le participe présent.
Cependant :
- le sujet du gérondif est toujours le même que celui de la proposition principale
- il a une fonction de complément circonstanciel (temps, manière, cause …)
Ex. : Elle l’a rencontré en sortant de la librairie.
 L’adjectif verbal est un adjectif directement dérivé du verbe. Il s’accorde en genre
et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.
Ex. : « Nus et maigres tremblants »
Pour certains verbes, adjectif verbal et participe présent ont une orthographe
différente.
- participes en -guant
adjectifs verbaux en -gant : naviguant/ navigant
- participes en -quant
adjectifs verbaux en -cant : convainquant / convaincant
- participes en -ant
adjectifs verbaux en -ent : précédant / précédent

76
— © Cned, Français 3e
séance 5 —
B
Séquence 3
Application
1- Dis si les termes soulignés sont des participes présents ou des adjectifs verbaux en
entourant la bonne réponse.
- Aujourd’hui, les nouveaux gadgets électroniques sont tentants.
Adjectif verbal / Participe présent
- Tremblant de trac, l’actrice est entrée en scène.
Adjectif verbal / Participe présent
- Beaucoup de gens restent hésitants.
Adjectif verbal / Participe présent
- Les spectateurs criaient, encourageant les joueurs.
Adjectif verbal / Participe présent
2- Pour chaque verbe à l’infinitif, donne le participe présent puis l’adjectif verbal, en les
orthographiant correctement :
Naviguer - précéder - provoquer - avancer
3- Utilise chacun de ces participes présents en les utilisant dans une phrase. Tu en utiliseras
trois au gérondif.
Exaspérant - partant - naviguant - avançant - communiquant - envoyant
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés, puis passe à la séance suivante.
© Cned, Français 3e —
77
Séquence 3 — séance 6
Séance 6
Défendre une idée
Durée : 1h00
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Lis le poème suivant qui met en scène l’idée de liberté et réponds aux questions :
Liberté
1 Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom
5 Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur les images dorées
10 Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
15 Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
20 J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
25 Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
30 Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
—©
Français
3e nuages
la Cned,
mousse
des
78 Sur
35 Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom
50 Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom
55 Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
60 Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
65 Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
70 J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
75 Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
80 Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
J'écris ton nom
30 Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages
35 Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
40 Sur la vérité physique
J'écris ton nom
75 Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches séance
de la mort
6 — Séquence 3
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
80 Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
85 Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
45 J'écris ton nom
A
Paul Eluard, Poésies et vérités, (1942)
© Les Éditions de minuit (2012).
Observer / rechercher
Connecte-toi sur Internet et cherche des renseignements sur cette œuvre et son auteur :
1- Quand ce poème a-t-il été écrit ?
2- Dans quelles circonstances ?
3- Quel lien peux-tu alors faire avec le poème « Courage » étudié en séance 1 ?
B
Comprendre
1- Combien de strophes compte ce poème ?
Pour faciliter la suite du travail, numérote-les au crayon à papier.
2- Ce sont des ……………………………….
3- a) Quelles remarques peux-tu faire sur la construction de ces strophes ?
b) Quelle figure de style déjà étudiée retrouves-tu ici ?
4- À qui le poète s’adresse-t-il ?
5- À partir de quel vers le comprend-on ?
6- Quel est l’effet produit ?
C
Analyser
1- Quelles strophes évoquent la nature ?
2- À partir de la strophe 12, le déterminant de la première personne revient fréquemment :
surligne-le.
a) Quel univers est alors évoqué ?
b) Quel impact cela peut-il avoir sur le lecteur ?
© Cned, Français 3e —
79
Séquence 3 — séance 6
3- Observe l’image ci-dessous :
Fernand Léger (1881-1955), Liberté © ADAGP/ Centre Pompidou /
MNAM-CCI / Dist. RMN-Grand Palais.
a) Comment le mot « Liberté » est-il mis en valeur ?
b) Quels sont les mots qui sont répétés sur cette image ?
c) Que peux-tu dire sur le choix des couleurs ?
d) Quelle est l’importance du visage représenté ? Comment peux-tu caractériser son
regard ? De qui peut-il s’agir ?
4- Pourquoi Eluard écrit-il ce poème ?
5- Quelle idée développe-t-il ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
80
— © Cned, Français 3e
séance 7 —
Séquence 3
Séance 7
S’engager pour un peuple
Durée : 1h
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Pour connaître l’auteur du poème que tu vas lire ci-dessous, connecte-toi sur Internet au site
suivant : http://www.hommage-cesaire.net/
Clique ensuite sur « Aimé Césaire » et lis la page qui présente sa biographie. Sélectionne les
informations les plus importantes et écris ensuite un court paragraphe de présentation de cet
auteur en mettant en avant les caractéristiques essentielles de son œuvre.
Lis dans le corrigé un exemple de paragraphe qui pouvait être écrit, puis lis le poème suivant tout en
l’écoutant à la piste 7 de ton CD et réponds aux questions :
5
10
15
20
ô lumière amicale
ô fraîche source de la lumière
ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole
ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité
ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel
mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre
gibbosité1 d'autant plus bienfaisante que la terre déserte
davantage la terre
silo où se préserve et mûrit ce que la terre a de plus terre
ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n'est pas une taie2 d'eau morte sur l'œil mort de la terre
ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale
elle plonge dans la chair rouge du sol
elle plonge dans la chair ardente du ciel
elle troue l'accablement opaque de sa droite patience.
Eia3 pour le Kaïlcédrat 4 royal !
Eia pour ceux qui n'ont jamais rien inventé
pour ceux qui n'ont jamais rien exploré
pour ceux qui n'ont jamais rien dompté
mais ils s'abandonnent, saisis, à l'essence de toute chose
ignorants des surfaces mais saisis par le mouvement de toute chose
insoucieux de dompter, mais jouant le jeu du monde
30
véritablement les fils aînés du monde
poreux5 à tous les souffles du monde
aire fraternelle de tous les souffles du monde
lit sans drain6 de toutes les eaux du monde
étincelle du feu sacré du monde
chair de la chair du monde palpitant du mouvement même du monde !
Tiède petit matin de vertus ancestrales
35
Sang ! Sang ! tout notre sang ému par le cœur mâle du soleil
© Cned, Français 3e
ceux qui savent la féminité de la lune au corps d'huile
l'exaltation réconciliée de l'antilope et de l'étoile
ceux dont la survie chemine en la germination de l'herbe !
Eia parfait cercle du monde et close concordance !
25
—
81
25
30
poreux5 à tous les souffles du monde
aire fraternelle de tous les souffles du monde
lit sans drain6 de toutes les eaux du monde
étincelle
—
séance 7du feu sacré du monde
chair de la chair du monde palpitant du mouvement même du monde !
Tiède petit matin de vertus ancestrales
35
Sang ! Sang ! tout notre sang ému par le cœur mâle du soleil
ceux qui savent la féminité de la lune au corps d'huile
l'exaltation réconciliée de l'antilope et de l'étoile
ceux dont la survie chemine en la germination de l'herbe !
Eia parfait cercle du monde et close concordance !
Séquence 3
40
Écoutez le monde blanc
horriblement las de son effort immense
ses articulations rebelles craquer sous les étoiles dures
ses raideurs d'acier bleu transperçant la chair mystique
écoute ses victoires proditoires7 trompeter ses défaites
écoute aux alibis grandioses son piètre trébuchement
Pitié pour nos vainqueurs omniscients et naïfs !
Aimé CÉSAIRE, Cahier d'un retour au pays natal, (1947) © Présence Africaine
Notes :
1. " gibbosité" : bosse.
2. " taie" : tache opaque qui recouvre l'œil et qui constitue une sorte de cicatrice.
3. " Eia" : interjection qui vient du grec ancien, qui signifie "allons".
4. " Kaïlcedrat" : arbre d'Afrique, à la taille et au port grandiose.
5."poreux" : perméable.
6."drain" : conduit souterrain qui sert à évacuer l'eau des sols trop humides.
7."proditoire" : qui a le caractère de la trahison.
A
Comprendre le poème
1- Vers 1 à 12 :
a) Quelle remarque peux-tu faire sur les formes de phrases utilisées ?
b) Par quels éléments sont alors définis « ceux » que le poète présente ?
c) Que définit en fait le poète dans ces vers ?
d) Qu’apporte l’anaphore des vers 10, 11 et 12 ? Que met-elle en valeur ?
2- a) Comment le mot « négritude » est-il formé ?
b) Le radical de ce mot a-t-il, dans ce terme, une connotation péjorative ?
c) Quel est le point de vue de l’auteur face à cette négritude ?
3- Vers 23-28.
a) Quel nom est répété dans ce passage du poème, en fin de vers ?
b) Quelle est sa fonction grammaticale à chaque fois ?
c) Que révèlent donc ces vers sur le rapport du peuple africain avec la nature ?
82
— © Cned, Français 3e
séance 7 —
B
Séquence 3
Le réveil d’un peuple
1- À partir du vers 30 :
a) Quel verbe est répété dans la dernière strophe ?
b) À quel mode est-il conjugué ?
c) À qui le poète s’adresse-t-il ?
2- Quels sentiments le poète exprime-t-il envers « le monde blanc » ? Utilise pour répondre
les différents éléments trouvés dans les réponses précédentes et appuie-toi également sur
le dernier vers.
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
© Cned, Français 3e —
83
Séquence 3 — séance 8
Séance 8
Les différentes classes grammaticales de que
Durée : 1h
Dans cette séance, tu vas étudier un petit mot que l’on rencontre souvent, mais qui n’est en réalité
pas toujours le même car il peut avoir plusieurs classes grammaticales différentes.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Observer
Lis les phrases suivantes, extraites ou adaptées des poèmes que tu as étudiés et réponds
aux questions :
a) « On me dit que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire. »
b) Il est comme un cheval que l’on agace.
c) « Que l’on me dise ce que l’on attend de moi. »
1- Dans la phrase b), quel GN reprend le mot que ?
2- a) Dans la phrase c), à quel mode est conjugué le verbe « dire » ?
b) Réécris cette phrase en donnant l’ordre à un camarade (en le tutoyant) : vas-tu encore
utiliser le mot « que » ?
3- Dans la phrase a), quel est l’unique rôle du mot « que » ? À quelle classe grammaticale
appartient-il alors ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de lire et mémoriser le « Je retiens » suivant :
j e retiens
Les différentes classes grammaticales du mot que
Le mot QUE peut appartenir à différentes classes grammaticales et avoir différents rôles :
1- QUE pronom relatif* :
Il introduit alors une proposition subordonnée relative. Il a alors un antécédent et sa
fonction est COD du verbe de la proposition subordonnée relative :
Ex. : Il est comme un cheval qu’on agace.
2- QUE conjonction de subordination* :
Il permet alors de relier une proposition subordonnée complétive à une proposition
principale. Il sert de mot de liaison.
Ex. : « On me dit que le sang sèche vite en entrant dans l’histoire ».
3- QUE « béquille » du subjonctif* :
À la troisième personne du singulier et du pluriel, le mode impératif n’existe pas. On
utilise donc le subjonctif précédé du mot que pour exprimer un ordre ou un conseil.
Exemple : « Que l’on me dise ce que l’on attend de moi ».
4- QUE adverbe :
Il peut être un adverbe exclamatif qui va exprimer une intensité :
Ex. : Que de bavardages aujourd’hui !
5- QUE pronom interrogatif :
Il est utilisé pour introduire l’interrogation.
Ex. : Que comptes-tu faire aujourd’hui ?
84
— © Cned, Français 3e
séance 8 —
B
Séquence 3
Appliquer
1- Dans les phrases suivantes, identifie la classe grammaticale de QUE : béquille du
subjonctif, adverbe, pronom, conjonction de subordination.
a) Que de monde dans ce train !
b) J’aimerais que mon ami me rappelle.
c) Que vas-tu faire pendant les vacances ?
d) Qu’on arrête de nous donner autant de devoirs !
e) Que c’est difficile sans lui !
f) Je pense aux bons moments que nous avons passés ensemble.
2- Écriture :
Tu veux convaincre tes parents d’aller assister à un concert. Écris au moins quatre phrases
différentes en employant :
- un que adverbe exclamatif pour exprimer un souhait
- un que pronom relatif pour décrire le groupe que tu souhaites aller voir
- un que conjonction de subordination pour expliquer ta demande
- un dernier que dont tu choisiras la classe grammaticale.
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
© Cned, Français 3e —
85
Séquence 3 — séance 9
Séance 9
Je m’évalue
Durée : 1h
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais
 La construction d’un poème :
Il est composé de …………………….
de plusieurs ……………………. qui
se terminent le plus souvent par des
……………………. .
Un poème en vers libres est un poème qui
…………………….……………………...........
Le poème ……………………............ est un
poème construit en vers libres.
Je suis capable de
 Repérer les différents éléments de la
construction d’un poème :
Sur mes cahiers d’écolier
…….......…
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
…….......….
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
 Des poèmes engagés :
……………………………...... d’Aimé Césaire
……………......................………… d’Eluard
…………..………............…… de Supervielle
.….......………. une chanson de Jean Ferrat
Paul Éluard
 Expliquer pour qui Jean Ferrat a écrit sa
chanson :
…………………………………...…………….
…………………………………...…………….
…………………………………...…………….
…………………………………...…………….
 De dire pour quelle cause s’engage
Supervielle (et Ronsard avant lui) :
…………………………………………..………
…………………………………………..………
……………………………………………..……
……………………………………………..……
86
— © Cned, Français 3e
séance 9 —
 La différence entre adjectif verbal et
participe présent :
Le participe présent est …………………….
Il se termine en ……………………. et
quand il est associé à …………………….,
il forme le ……………………. .
L’adjectif verbal est dérivé du
Séquence 3
 De souligner en rouge les participes
présents et en vert les adjectifs verbaux.
-
Le poète engagé défend sa position dans
un poème convaincant.
-
La balle fusa, sifflant au ras du sol.
-
En écrivant ce texte, il se doutait qu’il
s’attirerait des jalousies.
……………………. . Il …………………….
en genre et en ……………………. avec le
……………………. auquel il se rapporte.
 La construction d’un paragraphe
argumenté :
Il est composé de trois éléments :
-
…………………….… ou thèse
-
…………………….… : les raisons qui
permettent de soutenir la thèse
-
…………………….… : les illustrations
concrètes.
 Indiquer si la phrase suivante présente
une thèse, un argument ou un exemple :
La poésie est le meilleur moyen de
manifester son engagement pour une
cause.
Cette phrase présente …………….……… .
© Cned, Français 3e —
87
Sommaire
Séquence 4
Découvrir comment l’engagement peut se manifester
Durée approximative : 10 h 30
Séance 1
Montrer son engagement
Séance 2
Chanter pour dénoncer et argumenter
Séance 3
La lettre ouverte pour dénoncer…
Séance 4
Le participe passé des verbes pronominaux
Séance 5
Dénoncer le racisme et la discrimination dans les textes et les images
Séance 6
Le participe passé des verbes impersonnels et le participe passé suivi d’un
infinitif
Séance 7
Un discours engagé
Séance 8
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
-
Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
-
Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
-
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
88
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 4
Séance 1
Montrer son engagement
Durée : 1 h
Je peux lire aussi
-
Maus de Art Spiegelman
-
Persépolis de Marjane Satrapi
-
Cannibale, Didier Daeninckx
© Cned/ N. Julo
Dans cette nouvelle séquence, tu vas approfondir tes connaissances sur la manière dont peut se
manifester l’engagement. En effet, dans la séquence précédente, tu as lu des poèmes engagés : tu
vas voir que de nombreux autres supports peuvent témoigner d’un engagement pour une cause.
Ainsi tu découvriras dans cette séquence aussi bien des chansons, des discours, des lettres ouvertes
que des publicités.
Pour cette première séance, c’est une tapisserie que nous avons choisi de te faire étudier.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Observe l’œuvre ci-dessous et réponds aux questions posées.
© Cned, Français 3e —
89
Séquence 4 — séance 1
Jean Lurçat, Liberté (1942) © Pierre Barbier / Roger-Viollet © ADAGP
Note : cette œuvre est une tapisserie. Elle fut composée et tissée en 1943, clandestinement
dans les ateliers d’Aubusson. Ces ateliers sont des ateliers très réputés de tapisseries.
Jean Lurçat revendique qu’elle peut être « lourde de sens ».
A
Observer
1- Décris les différents éléments de cette tapisserie :
a) Quels sont les éléments centraux ?
b) Que peux-tu dire de la forme ? Des couleurs ?
2- Une particularité :
a) Quels éléments remarques-tu à
chaque angle de cette tapisserie ?
b) Quel est ce texte ? À quelle
occasion l’as-tu déjà lu ? Dans quelles
circonstances a-t-il été écrit ?
c) Quel mot du poème est
particulièrement mis en valeur ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de passer à la seconde partie.
90
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
B
Séquence 4
Interpréter
1- À quel phénomène les deux astres qui passent l’un devant l‘autre font-ils penser ?
2- Que représentent les motifs tissés à l’intérieur du soleil ? Et ceux sur l’autre astre ?
3- Que peut symboliser le coq en haut de l’image ?
4- Cette tapisserie a-t-elle uniquement une vocation décorative ?
5- En t’aidant du paratexte* et de tes connaissances historiques, explique quel est le
contexte de réalisation de cette œuvre.
C
Conclure
En t’aidant des différentes réponses aux questions précédentes, réponds à la question
suivante :
La peinture, la tapisserie ont-elles seulement une fonction décorative ?
Réponds dans un paragraphe argumenté en y donnant arguments et exemples.
© Cned, Français 3e —
91
Séquence 4 — séance 2
Séance 2
Chanter pour dénoncer et argumenter
Durée : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas lire et écouter deux chansons qui ont un point commun : l’objectif sera,
après les avoir étudiées, de dégager ce point commun et d’être capable de faire des rapprochements
entre ces textes.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
TEXTE A : LE CHANT DES PARTISANS
Ce texte militant, hymne de la Résistance, a été commandé par un réseau de résistants.
En 1943, une artiste russe, Anne Marly, réfugiée à Londres, compose la musique. Joseph Kessel et
Maurice Druon, écrivains français eux aussi exilés à Londres, composent le texte.
Il est diffusé à la radio, transmis par les parachutistes, chanté par les résistants prisonniers, parfois au
moment de leur exécution.
Le chant des partisans
1
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
5
Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle ou au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...
C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
10 La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux du lit font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...
Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
15 Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Sifflez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...
Paroles de Joseph Kessel et Maurice Druon, 1943 © Éditions Raoul Breton
92
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
A
Séquence 4
Comprendre
1- Strophe 1 :
a) À quoi font référence « le vol noir » et « les corbeaux » ?
b) Que cherchent à souligner « les cris sourds » ?
c) Comment le pays est-il présenté ?
d) Quel est le terme qui lance la révolte ?
2- Strophe 2 :
a) Quels sont les différents moyens mis en œuvre pour la révolte ?
b) Quel est le mode employé dans ces vers ? Justifie son emploi.
3- Strophe 3 :
a) Relève les termes qui montrent une situation désespérée.
b) Quelle est la situation des Français ?
4- Strophe 4 :
Quels sont les risques encourus par tout résistant ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre ton travail.
Pour aller plus loin : connecte-toi sur Internet et cherche ce chant… tu y trouveras la version
originale et aussi une autre version adaptée par le groupe Zebda.
B
Bilan
Pour répondre à ces questions, appuie-toi sur tes réponses précédentes. La réponse à ces
questions doit te permettre de construire un paragraphe synthétique.
Quel est le but de ce chant ? Que représentet-il ?
Que peux-tu dire du rythme de la musique ?
En quoi la jaquette du disque ci-contre
correspond-elle bien aux idées exposées
dans le poème ? (observe bien les différents
éléments dessinés)
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il
était possible d’écrire.
Jaquette du disque de 1945
(litho en couleur de René Lefebvre)
© Collection privée / Archives Charmet /
The Bridgeman Art Library
© Cned, Français 3e —
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Séquence 4 — séance 2
TEXTE B :
Anne, ma sœur Anne
1
5
Anne, ma sœur Anne,
Si j´ te disais c´ que j´ vois v´nir,
Anne, ma sœur Anne,
J´arrive pas à y croire, c´est comme un cauchemar...
Sale cafard!
Anne, ma sœur Anne,
En écrivant ton journal du fond d´ ton placard,
Anne, ma sœur Anne,
Tu pensais qu´on n´oublierait jamais, mais...
10 Mauvaise mémoire!
Elle ressort de sa tanière, la nazi-nostalgie:
Croix gammée, bottes à clous, et toute la panoplie.
Elle a pignon sur rue, des adeptes, un parti...
La voilà revenue, l´historique hystérie!
15 Anne, ma sœur Anne,
Si j´ te disais c´ que j´entends,
Anne, ma sœur Anne,
Les mêmes discours, les mêmes slogans,
Les mêmes aboiements!
20 Anne, ma sœur Anne,
J´aurais tant voulu te dire, p´tite fille martyre:
"Anne, ma sœur Anne,
Tu peux dormir tranquille, elle reviendra plus,
La vermine!"
25 Mais beaucoup d´indifférence, de patience malvenue
Pour ces anciens damnés, beaucoup de déjà-vu,
Beaucoup trop d´indulgence, trop de bonnes manières
Pour cette nazi-nostalgie qui ressort de sa tanière... comme hier!
Anne, ma sœur Anne,
30 Si j´ te disais c´ que j´ vois v´nir,
Anne, ma sœur Anne,
J´arrive pas à y croire, c´est comme un cauchemar...
Sale cafard!
Louis Chédid © Éditions Louis Chedid, Publications Francis Day, 1985.
Écoute si tu peux cette chanson en te connectant par exemple sur Internet : tu seras alors
particulièrement attentif à la partie instrumentale à la fin de la chanson.
le coin des curieux
Anne Frank est une jeune fille juive qui, durant la seconde guerre mondiale a dû entrer dans
la clandestinité pour échapper aux nazis. Le journal qu’elle a tenu a été publié après sa mort.
Pour la connaître mieux, tu peux te connecter sur le site suivant :
http://www.annefrank.org/fr/
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séance 2 —
A
Séquence 4
Observer pour comprendre
1- À qui s’adresse le chanteur ?
2- Quels sont les termes qui montrent l’état d’esprit du chanteur ?
3- Que voit-il venir ? Relève tous les termes appartenant au champ lexical à l’appui de ta
réponse.
4- « les mêmes discours, les mêmes slogans, les mêmes aboiements ! » (v. 18-19)
Que peux-tu dire de la construction de cette phrase et sur la succession des termes ?
5- Que regrette le chanteur quand il dit « j’aurais tant voulu te dire …. » ?
6- Comment se caractérise cette « nazi-nostalgie » ? Cite précisément le texte.
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
B
Bilan
Pour répondre à ces questions, appuie-toi sur tes réponses précédentes. La réponse à ces
questions doit te permettre de construire un paragraphe synthétique.
Quel constat dresse ce texte ? Que cherche-t-il à montrer ?
Quel peut être l’impact d’une telle chanson sur ceux qui l’écoutent ?
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de poursuivre ton
travail.
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Séquence 4 — séance 3
Séance 3
La lettre ouverte pour dénoncer…
Durée : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas lire deux documents sous forme de lettres. Le premier est un texte
d’Emile Zola, le second un poème de Boris Vian.
L’objectif est de comprendre ce qu’est une lettre « ouverte » et de dégager l’argumentation présente
dans ces textes.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Pour comprendre ce qu’est l’affaire Dreyfus, lis d’abord le texte suivant :
L’affaire Dreyfus commence comme une banale histoire d‘espionnage militaire, par la découverte
d’un bordereau à l’ambassade allemande. Après une enquête rapide basée sur des rumeurs,
l’antisémitique et une vague ressemblance d’écriture, le capitaine Alfred Dreyfus est condamné et
déporté en 1894 vers la Guyane, accusé à tort d’espionnage.
L’affaire commence réellement en 1898 quand l’article « j’accuse » d’Emile Zola est publié dans
l’Aurore. Il met en accusation le jury militaire du procès et réclame la révision du procès. Par la
suite la France va être déchirée en deux partis :
- Les Dreyfusards : qui prônent les droits de l’homme et la notion de justice.
- Les Antidreyfusards : dont l’importance majeure reste l’honneur de l’armée et le bien-fondé de
l’état. Mais de façon cachée le tout est réalisé sur fond d’antisémitisme.
Ces deux partis s’affronteront sur fond de guerre médiatique, d’article publié et de polémiques.
Cette affaire n’est pas seulement politique mais aussi sociale, morale et religieuse
Enfin le nouveau gouvernement de« défense républicaine » de 1899 ordonnera le rapatriement de
Dreyfus, Il sera rejugé en 1899 suite à cela ; il accepte la grâce présidentielle. Cependant, il n’est
réhabilité qu’en 1906, ainsi que réintégré dans l’armée tout en étant nommé chevalier de la légion
d’honneur.
Texte A : J’accuse de Zola
Cet extrait est la fin de la lettre parue dans le journal l’Aurore.
Si tu veux consulter l’intégralité du document, tu peux consulter le site internet suivant :
http://www.cahiers-naturalistes.com/jaccuse.htm
Lis bien cet extrait avant de répondre aux questions.
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séance 3 —
Séquence 4
LETTRE À M. FELIX FAURE
Président de la République
1
5
10
15
20
25
30
35
Monsieur le Président,
Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m'avez fait un jour,
d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est
menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ?
[…]
Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure.
J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur
judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son oeuvre néfaste, depuis
trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.
J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une
des plus grandes iniquités du siècle.
J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de
Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de
lèse-justice, dans un but politique, et pour sauver l'état-major compromis.
J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus complices du même
crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des
bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable.
J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate,
j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du
second, un impérissable monument de naïve audace.
J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des
rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une
maladie de la vue et du jugement.
J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir mené dans la presse, particulièrement dans L'Eclair et
dans L'Echo de Paris, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.
J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur
une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par
ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable.
En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de
la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement
que je m'expose.
Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni
rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte
que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la
justice.
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a
droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me
traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !
J'attends.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect.
Émile Zola
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Séquence 4 — séance 3
L’Aurore du13 Janvier 1898 © Collection privée / Archives Charmet / The Bridgeman Art Library
A
Comprendre
1- En t’aidant du paratexte, réponds aux questions suivantes :
a) À qui cette lettre est-elle adressée ?
b) Cette lettre a-t-elle été envoyée directement à son destinataire ? Explique en détail.
2- De quelle manière le titre même de la lettre est-il repris ?
3- Quelles personnes Émile Zola accuse-t-il ?
4- Comment cette accusation est-elle mise en valeur par les premiers mots de chaque phrase ?
5- Quelle est la figure de style utilisée alors ?
6- Relève le champ lexical du mensonge.
7- « Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la
vérité et de la justice. Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a
tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme.
Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour. »
a) Quel est le but d’Emile Zola en écrivant cette lettre ?
b) Dans les expressions soulignées, quelle est la figure de style utilisée ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre.
Texte B : Le déserteur, Boris Vian
La chanson de Boris Vian a été écrite à la fin de la guerre d’Indochine (1946-1954) et au début
de la guerre d’Algérie qui a débuté en 1954.
Cette chanson a été censurée jusqu’en 1962 (c’est-à-dire qu’elle a été interdite de diffusion par le
gouvernement).
Au moment de la guerre du Vietnam, elle est reprise aux Etats-Unis par une chanteuse américaine,
Joan Baez.
Elle a également été chantée en France par Mouloudji.
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séance 3 —
Séquence 4
Lis-la bien avant de répondre aux questions.
Le déserteur
1
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
5 Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
10 Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
15 Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
20 Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
25 Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
30 Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
35 De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens :
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
40 Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
45 Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Boris Vian © Éditions musicales Djanik, 1954.
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Séquence 4 — séance 3
1- Cherche dans un dictionnaire le sens du verbe « déserter ».
2- Quelle raison Boris Vian donne-t-il au fait qu’il a l’intention de déserter, dans la première
strophe ?
3- À quel vers apparaît réellement sa décision ?
4- Deuxième strophe :
a) Quelles personnes évoque-t-il ?
b) Quelles autres raisons donne-t-il à sa décision ?
5- Troisième strophe :
a) À quel temps est conjugué le verbe du premier vers ?
b) À quel mode sont conjugués les verbes des vers 37 à 40 ?
c) Qu’a l’intention de faire le poète ?
Connecte-toi sur Internet et écoute cette chanson dans la version de Boris Vian. Si tu souhaites
l’écouter dans une autre version, tu peux chercher avec les mots clefs « déserteur », « Reggiani » ou
« Mouloudji ».
6- Le fait qu’il s’agisse d’une chanson rend-il le texte plus fort ?
j e retiens
La lettre ouverte
Une lettre ouverte est un texte qui, bien qu’adressé à une ou plusieurs personnes
en particulier, est diffusée publiquement afin d’être lu par le plus grand nombre de
personnes.
Cette publication permet de diffuser largement le point de vue de son auteur, et de
servir une cause.
Pour cela, c’est le plus souvent la presse qui est utilisée, mais une lettre ouverte
peut également prendre la forme d’une affiche, d’une chanson, d’un tract, ou plus
récemment être mise en ligne sur Internet.
100
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 4
Séance 4
Le participe passé des verbes pronominaux
Durée : 1h30
Dans cette séance, tu vas apprendre les règles particulières d’accord du participe passé des verbes
pronominaux.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Qu’est-ce qu’un verbe pronominal ?
1- Choisis la bonne réponse :
a) Il se promène.
verbe pronominal
vrai

faux

b) Il le promène.
verbe pronominal
vrai

faux

a) Le verre s’est brisé.
Pronom COD

Pronom COI 
b) Il s’est cassé le bras.
Pronom COD

Pronom COS 
2- Choisis la bonne réponse :
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant d’apprendre le Je retiens qui suit.
j e retiens

Les verbes pronominaux
Un verbe pronominal se forme à l’aide d’un pronom qui renvoie au sujet, appelé
pronom réfléchi :
Ex : je me promène, tu te promènes, il se promène, nous nous promenons, vous vous
promenez, ils se promènent.

On distingue parmi les verbes pronominaux :
-
Les verbes essentiellement pronominaux, qui n’existent pas sous une autre forme.
Ex. : se souvenir (le verbe *souvenir seul n’existe pas).
-
Les verbes pronominaux de sens réfléchi quand le sujet fait l’action sur lui-même.
Ex : Il s’est promené. (= Il a promené « lui-même ».)
-
Les verbes pronominaux de sens réciproque quand les sujets (toujours au pluriel),
font l’action l’un sur l’autre.
Ex : Georges et Richard se regardent. (= Chaque personne regarde l’autre.)
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Séquence 4 — séance 4
B
Appliquer :
Dans les phrases suivantes, souligne les verbes pronominaux et dis s’ils sont essentiellement
pronominaux, pronominaux de sens réfléchi ou pronominaux de sens réciproque.
a- Les oiseaux se sont enfuis.
b- Nous nous sommes parlé.
c- Ils se sont rencontrés à la plage.
d- Elle s’est inscrite à l’université.
C
Comment accorder le participe passé d’un verbe pronominal ?
1- a) Précise la fonction du pronom réfléchi en gras :
COD
COI
COS
Elles se sont rencontrées à la plage.
Les tempêtes se sont succédé tout l’été.
Ils se sont réunis pour organiser une fête.
Je me suis fixé des objectifs ambitieux.
Ils se sont frotté les mains.
b) Que remarques-tu concernant l’accord du participe passé dans ces phrases ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de lire et mémoriser le « Je retiens » suivant.
j e retiens
L’accord du participe passé des verbes pronominaux

Le participe passé s’accorde avec le sujet si :
-
Le verbe est essentiellement pronominal :
Ex. : Elle s’est évanouie. (Ce verbe n’est que pronominal car le verbe « évanouir » n’existe
pas.)
-
Le verbe pronominal a un sens passif :
Ex. : Les vendanges se sont faites en Octobre. (= Les vendanges ont été faites en Octobre)

Le participe passé des verbes pronominaux de sens réciproque et de sens réfléchi
se fait avec le COD si :
-
Le pronom réfléchi est le COD :
Ex. : Ils se sont lancés dans cette aventure. (Se = COD)
-
Un COD (autre que le pronom réfléchi) est placé avant le verbe :
Ex. : La balle qu’ils se sont lancée est restée dans le jardin.

Le participe passé des verbes pronominaux de sens réciproque et de sens réfléchi
est invariable si :
-
Le pronom réfléchi est COI ou COS et que le COD est placé après le verbe :
Ex. : Ils se sont lancé des plaisanteries. (« des plaisanteries » = COD / Se = COS)
102
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
D
Séquence 4
Appliquer
1- Conjugue les verbes pronominaux des phrases suivantes au passé composé en accordant
chaque participe passé si nécessaire.
a) Ma sœur s’aperçoit de son erreur.
b) Il se tait.
c) Elle se lave les mains.
d) Elles s’évanouissent.
e) Il se prépare au concours.
2- Écris deux phrases dans les lesquelles tu utiliseras :
a) « ils se sont rappelé »
b) « ils se sont rappelés »
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Séquence 4 — séance 5
Séance 5
Dénoncer le racisme et la discrimination dans
les textes et les images
Durée : 1h30
Dans cette séance, tu vas lire et observer des documents différents : extrait de roman, texte de
chanson, image… afin de dégager la force de persuasion qu’ils dégagent.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
DOCUMENT A
Lis le texte suivant et réponds aux questions :
En 1931, le narrateur et son ami, Badimoin, originaires de Nouvelle-Calédonie, sont emmenés à
Paris pour figurer à l’Exposition coloniale, où ils sont présentés comme des cannibales. Ils
s’échappent et s’enfuient vers Paris.
1
5
10
15
20
25
Un grand bâtiment blanc à colonnades occupait toute la droite de l’esplanade de Reuilly ;
Badimoin la traversait en courant, pour se réchauffer, lorsqu’une voiture a surgi de nulle part,
lancée à pleine vitesse. Les pneumatiques ont glissé sur les pavés luisants, l’auto a fait une
embardée pour l’éviter et s’est arrêtée à quelques mètres, près d’une mappemonde où les
possessions françaises dessinaient de larges taches rouges. Le chauffeur a fait pivoter un petit
carreau rectangulaire. Il a détaillé Badimoin qui ne se remettait pas encore de sa peur et s’est mis
à hurler :
– Tu ne peux pas faire gaffe, le chimpanzé ! Tu descends de ta liane ou quoi… tu te crois
encore dans ta brousse ?
Une femme s’est mise à rire, à l’arrière, puis la voiture a filé vers les fortifications en crachant
des nuages de fumée. J’ai pris Badimoin par l’épaule.
– Tu vois, on fait des progrès : pour lui, nous ne sommes pas des cannibales, mais seulement
des chimpanzés, des mangeurs de cacahuètes. Je suis sûr que, quand nous serons arrivés près des
maisons, là-bas, nous serons devenus des hommes.
Nous sommes entrés dans la ville. Une jungle de pierre, de métal, de bruit, de danger. Les
publicités électriques, les lumières des candélabres, des restaurants, les phares des autos
transformaient la nuit en jour. Un véritable fleuve automobile nous séparait encore de Paris, et
nous ne savions comment le franchir sans risquer notre vie. Nous avions failli mourir mille fois
au cours de ces premières heures de liberté. J’ignorais jusqu’à la signification des mots
« passages cloutés », « feu tricolore » ! Le fleuve suspendait son cours de manière
incompréhensible, pendant quelques instants, et il suffisait que nous nous décidions à le traverser
pour que les moteurs se remettent à rugir. Cela faisait bien vingt minutes que nous étions rejetés
sur le trottoir, comme des naufragés sur un rivage hostile, quand un groupe de fêtards s’est
annoncé en braillant. Ils étaient trop saouls pour s’enquérir de qui nous étions. Ils ne se sont
même pas aperçus que nous avions emprunté leur sillage et ont passé le boulevard en marchant au
pas sur le rythme d’une chanson que les haut-parleurs de l’Exposition ne cessaient de diffuser.
Didier Daeninckx, Cannibale © Editions Verdier, 1998.
Note :
Cannibale : Ce mot est emprunté à l’espagnol. Avec le mot canibal, Christophe Colomb
désignait les indiens des caraïbes qu’il pensait être des mangeurs d’hommes.
Le mot anthropophage est un synonyme d’origine grecque.
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séance 5 —
A
Séquence 4
Comprendre
1- Où se trouvent les deux personnages ? (Utilise le paratexte* pour répondre.)
2- Lignes 1 à 7 :
a) Quels sont les éléments de la ville qui surprennent ces personnages?
b) Que ressent Badimoin ?
3- Comment se comporte le chauffeur de la voiture ?
4- a) Quel terme emploie-t-il pour s’adresser à Badimoin ?
b) Pourquoi le tutoie-t-il ?
c) Qu’est-ce que le tutoiement révèle ?
5- Ligne 15 et suivantes :
a) Comment les personnages caractérisent-ils la ville ? Pourquoi ?
b) Relève les deux expressions qui décrivent la ville et son activité (ligne 15 à 17).
c) Quelle est la figure de style utilisée ?
6- « Il suffisait que nous nous décidions à le traverser pour que les moteurs se mettent à
rugir »
a) Quelle est la fonction de la proposition soulignée ?
b) Que cherche-t-elle à montrer ?
7- Explique, en relisant la fin du texte, comment les deux personnages sont considérés.
8- Quel sentiment le narrateur veut-il inspirer au lecteur ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre.
j e retiens
Pour défendre une idée, l’auteur cherche à toucher le lecteur dans ses sentiments, en
suscitant la pitié, la révolte, la sympathie.
Pour cela, il fait en sorte que le lecteur s’identifie à un ou plusieurs personnages.
B
Écrire
Raconte cette scène vue par un passant : il a, par hasard, suivi les « cannibales » et raconte
alors ce qu’il a vu à un ami.
Précise les sentiments qu’il a éprouvés et qu’il éprouve encore pour les deux personnages.
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Séquence 4 — séance 5
DOCUMENTS B et C
Affiche publicitaire de 1930 © Bibliothèque Forney / Roger-Viollet
1- Comment les slogans publicitaires pour le savon sont-ils mis en valeur ?
2- Qu’arrive-t-il à la main de l’homme quand il se lave ?
3- Qu’est-ce que cela laisse sous-entendre ?
4- Observe le visage de l’homme : que semble-t-il ressentir ?
5- À quel métier est associé cet homme ?
106
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séance 5 —
Séquence 4
6- L’image ci-dessous est une autre publicité, bien plus récente.
a) Comment comprends-tu le « before » et le « after » ?
b) En quoi sommes-nous assez proches de l’affiche précédente de 1953 ?
© Dove / Unilever
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Séquence 4 — séance 5
C
Écriture
« Avez-vous besoin de cacher votre vraie personnalité pour être accepté ? »
À partir de cette image, des affiches étudiées, du texte de D. Daeninckx, explique ce qu’est
la discrimination et ce qu’elle implique.
Quel est, à ton avis, le moyen le plus efficace pour interpeller la population ? Pourquoi ?
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— © Cned, Français 3e
séance 6 —
Séquence 4
Séance 6
Le participe passé des verbes impersonnels et le participe passé
suivi d’un infinitif
Durée : 1h00
Dans cette séance, tu vas travailler sur des cas particuliers d’accord du participe passé : lorsqu’il est
suivi d’un infinitif, et lorsqu’il s’agit d’un verbe impersonnel.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Les verbes impersonnels
j e sais déjà
La forme impersonnelle du verbe
On dit qu’un verbe est employé à la forme impersonnelle quand il a pour sujet le pronom
« il » qui ne reprend aucun nom ou groupe nominal cité dans le texte.
1- Dans les phrases suivantes, souligne les tournures impersonnelles :
- Il a eu ce qu’il méritait.
- Il est tombé des mètres de neige cette année.
- Il est tombé dans la cour de récréation.
- Quelle catastrophe il s’est produit !
- Il lui a plu tout de suite.
- Il a plu la semaine dernière.
2- Que remarques-tu concernant le participe passé de ces verbes à la forme impersonnelle ?
Vérifie tes réponses puis lis et mémorise le « Je retiens » suivant.
j e retiens
Le participe passé des verbes impersonnels
Le participe passé des verbes impersonnels est toujours invariable :
il a plu, il s’est produit...
Ex : Après la fuite d’eau qu’il y a eu, nous avons été très vigilants.
© Cned, Français 3e —
109
Séquence 4 — séance 6
B
Le participe passé suivi d’un infinitif
Observe les phrases suivantes dans lesquelles des participes passés sont suivis d’un
infinitif.
 Les acteurs jouent la pièce que nous avons entendu répéter.
 Ces fleurs, je les ai vues se faner peu à peu.
 Mon frère a compté les voitures qu’il a vues passer.
1- Quel autre mot de la phrase remplace chacun des pronoms en gras ?
2- Quelle est la fonction grammaticale de chacun de ces pronoms par rapport au verbe à
l’infinitif ?
3- Quel est le seul de ces pronoms qui ne commande pas l’accord du participe passé ?
j e retiens

Le participe passé suivi d’un infinitif
Le participe passé s’accorde avec le sujet du verbe à l’infinitif.
Ex : Les enfants jouent dehors. Nous les avons entendus crier toute la journée.
Explication :
« Nous avons entendu les enfants crier » : « les », pronom mis pour « les enfants » est
sujet de l’infinitif « crier ». Il y a donc accord du participe passé avec « les ».

Le participe passé est invariable dans tous les autres cas.
Ex. : La chanson que j’ai entendu chanter est magnifique.
Explication :
« J’ai entendu chanter une chanson » : le pronom « que » reprend « chanson » et est
COD du verbe « chanter ». Donc « entendu » ne s’accorde pas.
À noter : le participe passé du verbe faire + infinitif est toujours invariable :
Ex : Nous les avons fait examiner.
C
Application
1- Réécris les phrases suivantes en remplaçant le mot en gras par celui donné entre
parenthèses à la fin de la phrase, et en faisant toutes les modifications nécessaires :
a) L’avion passe si haut que nous ne l’avons pas entendu venir. (Les avions)
b) Mon ami était en cours : la CPE l’a envoyé chercher. (Mon amie)
c) Quel effort il a fallu faire pour arriver au sommet ! (Quels efforts)
2- Complète les phrases suivantes avec le participe passé du verbe faire et accorde-le s’il y a
lieu.
a) Quelle bêtise as-tu encore ………………………….. ?
b) La CPE a ………………………….. appeler mon amie.
c) Ces gâteaux ont été ………………………….. par un grand pâtissier.
d) On nous a ………………………….. attendre longtemps.
110
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séance 7 —
Séquence 4
Séance 7
Un discours engagé
Durée : 1h00
Tu vas découvrir dans cette séance un discours engagé très célèbre qui a eu une conséquence très
importante : l’abolition de la peine de mort en France.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
En 1981, Robert Badinter, ministre de la Justice, est chargé par le président de la République
François Mitterrand, d’œuvrer pour abolir la peine de mort. Le texte qui suit est un extrait de son
discours à l’Assemblée Nationale.
Tu peux écouter ce discours ou le lire en te connectant à Internet sur le site suivant :
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/badinter.asp
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35
Il s'agit bien, en définitive, dans l'abolition, d'un choix fondamental, d'une certaine conception
de l'homme et de la justice. Ceux qui veulent une justice qui tue, ceux-là sont animés par une
double conviction : qu'il existe des hommes totalement coupables, c'est-à-dire des hommes
totalement responsables de leurs actes, et qu'il peut y avoir une justice sûre de son infaillibilité au
point
de
dire
que
celui-là
peut
vivre
et
que
celui-là
doit
mourir.
À cet âge de ma vie, l'une et l'autre affirmations me paraissent également erronées. Aussi
terribles, aussi odieux que soient leurs actes, il n'est point d'hommes en cette terre dont la
culpabilité soit totale et dont il faille pour toujours désespérer totalement. Aussi prudente que soit
la justice, aussi mesurés et angoissés que soient les femmes et les hommes qui jugent, la justice
demeure humaine, donc faillible.
Et je ne parle pas seulement de l'erreur judiciaire absolue, quand, après une exécution, il se
révèle, comme cela peut encore arriver, que le condamné à mort était innocent et qu'une société
entière - c'est-à-dire nous tous - au nom de laquelle le verdict a été rendu, devient ainsi
collectivement coupable puisque sa justice rend possible l'injustice suprême. Je parle aussi de
l'incertitude et de la contradiction des décisions rendues qui font que les mêmes accusés,
condamnés à mort une première fois, dont la condamnation est cassée pour vice de forme, sont de
nouveau jugés et, bien qu'il s'agisse des mêmes faits, échappent, cette fois-ci, à la mort, comme si,
en justice, la vie d'un homme se jouait au hasard d'une erreur de plume d'un greffier. Ou bien tels
condamnés, pour des crimes moindres, seront exécutés, alors que d'autres. plus coupables,
sauveront leur tête à la faveur de la passion de l'audience, du climat ou de l'emportement de tel ou
tel.
Cette sorte de loterie judiciaire, quelle que soit la peine qu'on éprouve à prononcer ce mot quand
il y va de la vie d'une femme ou d'un homme, est intolérable. […]
Le choix qui s'offre à vos consciences est donc clair : ou notre société refuse une justice qui
tue et accepte d'assumer, au nom de ses valeurs fondamentales - celles qui l'ont faite grande et
respectée entre toutes - la vie de ceux qui font horreur, déments ou criminels ou les deux à la fois,
et c'est le choix de l'abolition ; ou cette société croit, en dépit de l'expérience des siècles, faire
disparaître le crime avec le criminel, et c'est l'élimination. Cette justice d'élimination, cette justice
d'angoisse et de mort, décidée avec sa marge de hasard, nous la refusons. Nous la refusons parce
qu'elle est pour nous l'anti-justice, parce qu'elle est la passion et la peur triomphant de la raison et
de l'humanité.
J'en ai fini avec l'essentiel, avec l'esprit et l'inspiration de cette grande loi. Raymond Forni,
tout à l'heure, en a dégagé les lignes directrices. Elles sont© Cned,
simples
et — précises.
Français 3e
111
Parce que l'abolition est un choix moral, il faut se prononcer en toute clarté. Le Gouvernement
vous demande donc de voter l'abolition de la peine de mort sans l'assortir d'aucune restriction ni
d'aucune réserve.
Robert Badinter, Discours sur l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée Nationale, 1981.
il y va de la vie d'une femme ou d'un homme, est intolérable. […]
Le choix qui s'offre à vos consciences est donc clair : ou notre société refuse une justice qui
25 tue et accepte d'assumer, au nom de ses valeurs fondamentales - celles qui l'ont faite grande et
respectée entre toutes - la vie de ceux qui font horreur, déments ou criminels ou les deux à la fois,
et c'est le choix de l'abolition ; ou cette société croit, en dépit de l'expérience des siècles, faire
disparaître
crime7avec le criminel, et c'est l'élimination. Cette justice d'élimination, cette justice
Séquence
4 —leséance
d'angoisse et de mort, décidée avec sa marge de hasard, nous la refusons. Nous la refusons parce
30 qu'elle est pour nous l'anti-justice, parce qu'elle est la passion et la peur triomphant de la raison et
de l'humanité.
J'en ai fini avec l'essentiel, avec l'esprit et l'inspiration de cette grande loi. Raymond Forni,
tout à l'heure, en a dégagé les lignes directrices. Elles sont simples et précises.
Parce que l'abolition est un choix moral, il faut se prononcer en toute clarté. Le Gouvernement
35 vous demande donc de voter l'abolition de la peine de mort sans l'assortir d'aucune restriction ni
d'aucune réserve.
Robert Badinter, Discours sur l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée Nationale, 1981.
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/badinter.asp
http://www.assemblee-national.fr/histoire/badinter.asp
Note : un orateur est la personne qui parle.
1- Que veut obtenir l’orateur ?
2- Ligne 6 : quelle est l’expression qui montre que l’orateur s’implique personnellement ?
3- « Aussi prudente que soit la justice, aussi mesurés et angoissés que soient les femmes et les
hommes qui jugent, la justice demeure humaine, donc faillible. » (l. 8 à 10)
a) Cherche dans le dictionnaire et recopie la définition de « faillible »
b) Quelle idée est exprimée ici ?
4- « Cette sorte de loterie judiciaire, quelle que soit la peine qu’on éprouve à prononcer ce mot
quand il y va de la vie d’une femme ou d’un homme, est intolérable. » (l.22-23)
a) Comment l’orateur caractérise-t-il certains jugements ?
b) Quelle est la force de cette expression ?
5- « Le choix qui s’offre à vos consciences est donc clair. » (l. 24)
a) À qui s’adresse l’orateur ?
b) Pourquoi interpelle-t-il directement son auditoire ?
c) Quel impact cela peut-il avoir ?
112
— © Cned, Français 3e
séance 7 —
Séquence 4
6- Observe l’image ci-contre :
L’objet représenté sur cette affiche est
fait en cire.
a) Explique le lien entre cette image et le
texte que tu viens de lire.
b) « La peine de mort est condamnée
à disparaître » : en quoi ce slogan
est-il fort ? Explique particulièrement
l’utilisation du mot « condamnée ».
Affiche de la campagne d’Amnesty International
contre la peine de mort en 2011 © TBWA / Paris
7- Écriture
Tu es journaliste et tu dois écrire un court article pour rendre compte du discours et des
arguments donnés par Robert Badinter dans son discours.
Écris cet article.
Lis dans le livret de corrigés un exemple d’article.
© Cned, Français 3e —
113
Séquence 4 — séance 8
Séance 8
Je m’évalue
Durée : 1h
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais
 Une tapisserie qui reprend le poème
intitulé ……………………………...... .
Je suis capable de
 Citer l’artiste auteur de cette tapisserie :
…………………………………...…………….
 Une chanson qui est un ……………………..
 Donner le titre de cette chanson :
à la résistance.
…………………………………...…………….
 Expliquer dans quel contexte elle a été
écrite :
…………………………………...…………….
…………………………………...…………….
 La lettre d’Émile Zola au président de la
République. Elle s’appelle ……….………. . Elle
défend le capitaine ……...………….. .
 Les verbes pronominaux
Je sais qu’un verbe pronominal peut être
de sens ……………………… ou de sens
……………………… .
114
— © Cned, Français 3e
…………………………………...…………….
 Dire comment on appelle ce type de
lettre :
Il s’agit d’une lettre ……………………… .
 Indiquer le sens de ces verbes
pronominaux :
Il s’est promené : …………………..………
Ils se regardent : …………….………..……
séance 8 —
Séquence 4
 Les accords particuliers du participe
passés
 Accorder correctement les participes
passés des verbes entre parenthèses :
-
-
Elle s’est (enfuir) …………………… de chez
ses parents qui la battaient.
-
Les toits se sont (couvrir)
…………………… de neige.
-
Elles se sont (embrasser) ……………………
avant de partir.
-
Les ouvriers se sont (succéder)
…………………… pour terminer la maison
à temps.
-
Les enfants étaient fatigués. Leurs mères
ont (penser) …………………… les garder à
la maison.
-
Le participe passé s’accorde avec le
sujet si le verbe est essentiellement
…………..…………..........……………………
Le participe passé des verbes
impersonnels est toujours
…………..…………..........……………………
-
L’accord du participe passé des verbes
pronominaux de sens réciproque et de
sens réfléchi se fait si le pronom réfléchi
est …………..…………..........……………….
-
Le participe passé suivi d’un verbe à
l’infinitif …………………… avec le COD
du verbe conjugué si celui-ci est placé
…………………… le verbe et s’il est
…………………… du verbe à l’infinitif.
© Cned, Français 3e —
115
Sommaire
Séquence 5
Lire un récit d’adolescence : L’Ami retrouvé de Fred Uhlman (1)
Durée approximative de la séquence : 9 h 30
Séance 1
Lire les premières pages du livre
Séance 2
Lire une scène de rencontre
Séance 3
Exprimer ses souvenirs d’enfance avec émotion
Séance 4
Épanouissement de l’amitié
Séance 5
Comparer les premières de couverture
Séance 6
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires
-
Dégager par écrit l’essentiel d’un texte lu
-
Écrire lisiblement un texte, spontanément ou sous la dictée, en respectant l’orthographe et
la grammaire
-
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de
consignes données
Compétence 5 : La culture humaniste
-
Établir des liens entre des œuvres littéraires et artistiques pour mieux les comprendre
-
Être sensible aux enjeux esthétiques et humains d’un texte littéraire
Compétence 7 : L’autonomie et l’initiative
-
Être autonome dans son travail : savoir l’organiser, le planifier, l’anticiper, rechercher et
sélectionner des informations utiles
116
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 5
Séance 1
Lire les premières pages du livre
Durée : 1 h 30
Je peux lire aussi
Si tu as envie de découvrir d’autres histoires d’amitié sur
fond de conflit historique, tu peux lire aussi :
-
Silbermann de Jacques de Lacretelle
-
Mon ami Frédéric de Hans Peter Richter
-
Inconnu à cette adresse de Kressman Taylor
-
Si tu veux être mon amie de Mervet Akram Sha’Ban et
Galit Fink
-
Les Cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini
© Cned/ N. Julo
Tu vas lire le roman de Fred Uhlman, L’Ami retrouvé, en entier et tu étudieras quelques extraits de
manière plus approfondie.
L’objectif de cette première séance est de lire le début du livre et de découvrir les caractéristiques de
l’incipit d’un roman autobiographique.
Prends une nouvelle page. Note le titre de la séquence en rouge.
Saute deux lignes, puis note le titre de la séance en rouge. Fais ensuite le travail demandé.
j e sais déjà
Les premières pages d’un roman s’appellent un incipit (du latin incipere « commencer »).
Elles mettent en place les lieux, les personnages et le cadre spatio-temporel du récit. Elles
doivent également séduire le lecteur pour lui donner envie de lire la suite.
Lis l’extrait ci-dessous, il s’agit du début du livre. Tu peux aussi en écouter le début à la piste 8 de
ton CD. Réponds ensuite aux questions.
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Séquence 5 — séance 1
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Il entra dans ma vie en février 1932 pour n’en jamais sortir. Plus d’un quart de
siècle a passé depuis lors, plus de neuf mille journées fastidieuses et décousues 1, que le
sentiment de l’effort ou du travail sans espérance contribuait à rendre vides, des années
et des jours, nombre d’entre eux aussi morts que les feuilles desséchées d’un arbre
mort.
Je puis me rappeler le jour et l’heure où, pour la première fois, mon regard se posa
sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus
grand désespoir. C’était deux jours après mon seizième anniversaire, à trois heures de
l’après midi, par une grise et sombre journée d’hiver allemand. J’étais au Karl
Alexander Gymnasium à Stuttgart, le lycée le plus renommé du Wurtemberg2, fondé en
1521, l’année ou Luther3 parut devant Charles Quint, empereur du Saint Empire et roi
d’Espagne.
Je me souviens de chaque détail : la salle de classe avec ses tables et bancs massifs,
l’aigre odeur de quarante manteaux d’hiver humides, les mares de neige fondue, les
traces jaunâtres sur les murs gris là où, avant la révolution, étaient accrochés les
portraits du Kaiser4 Guillaume et du roi Wurtemberg. En fermant les yeux, je vois
encore le dos de mes camarades de classe, dont un grand nombre périrent plus tard
dans les steppes russes ou dans les sables d’Alamein5. J’entends encore la voix lasse et
désillusionnée de Herr6 Zimmermann qui, condamné à enseigner toute sa vie, avait
accepté son sort avec une triste résignation. Il avait le teint jaune et ses cheveux, sa
moustache et sa barbe en pointe étaient teintés de gris. Il regardait le monde à travers
un pince-nez7 posé sur le bout de son nez avec l’expression d’un chien bâtard en quête
de nourriture. Bien qu’il n’eût sans doute pas plus de cinquante ans, il nous paraissait,
à nous, en avoir quatre-vingts. Nous le méprisions parce qu’il était doux et bon et avait
l’odeur d’un homme pauvre ; probablement n’y avait-il pas de salle de bains dans son
logement de deux pièces. Durant l’automne et les longs mois d’hiver, il portait un
costume tout rapiécé, verdâtre et luisant (il avait un second costume pour le printemps
et l’été). Nous le traitions avec dédain8 et, de temps à autre, avec cruauté, cette lâche
cruauté qui est celle des garçons bien portants à l’égard des faibles, des vieux et des
êtres sans défense.
Le jour s’assombrissait mais il ne faisait pas assez nuit pour éclairer la salle et, à
travers les vitres, je voyais encore clairement l’église de la garnison, une affreuse
construction de la fin du XIXe siècle, pour le moment embellie par la neige recouvrant
ses tours jumelles qui transperçaient le ciel de plomb. Belles aussi étaient les blanches
collines qui entouraient ma ville natale, au-delà de laquelle le monde semblait finir et le
mystère commencer. J’étais somnolent, faisant de petits dessins, rêvant, m’arrachant
parfois un cheveu pour me tenir éveillé, lorsqu’on frappa à la porte.
Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971), traduit par Léo Lack © Éditions Gallimard
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation
de celui-ci autre que la consultation individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr
Notes :
1- « fastidieuses et décousues » (l.2) : ennuyeuses et désordonnées.
2- « Wurtemberg » (l.10) : région du Sud-Ouest de l’Allemagne.
3- « Martin Luther » (l.11) : théologien allemand (1483-1546) dont les idées sont à l’origine de la création du
protestantisme, en réaction à certains principes de l’Église catholique.
4- « Kaiser » (l.16) : mot allemand signifiant « empereur ».
5- « les steppes russes, les sables d’Alamein » (l.18) : allusions aux batailles perdues par Hitler en Russie et en
Égypte en 1942.
6- « Herr » (l.19) : mot allemand signifiant « monsieur ».
7- « un pince-nez » (l.22) : lunettes fixées sur le nez par un ressort, sans montures.
8- « dédain » (l.28) : mépris.
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— © Cned, Français 3e
séance 1 —
A
Séquence 5
Les premières pages du roman autobiographique
1- « Je puis me rappeler le jour et l’heure où, pour la première fois, mon regard se posa sur
ce garçon » (l. 6-7) : que dirais-tu du jour et de l’heure où le narrateur rencontre pour la
première fois ce garçon ?
2- Quels événements historiques se déroulent à l’époque citée par le narrateur ? Fais des
recherches dans ton manuel d’histoire ou sur internet.
3- Quel âge donnes-tu au narrateur au moment de l’écriture ? Justifie ta réponse.
4- Classe dans le tableau à trois colonnes, en t’aidant de l’échelle de temps, les expressions
suivantes :
- « en février 1932 »,
- « En fermant les yeux, je vois encore les dos de mes camarades »,
- « pour le moment embellie par la neige »,
- « J’étais somnolent, faisant de petits dessins »,
- « dont un grand nombre périrent plus tard dans les steppes russes ou dans les sables
d’El Alamein ».
- « Je me souviens ».
Le narrateur enfant
Le narrateur adulte
5- Le récit te semble-t-il suivre l’ordre chronologique ? Justifie ta réponse par plusieurs
éléments dans le texte.
j ’approfondis
L’ordre du récit
Dans cet incipit*, la chronologie est bouleversée, elle ne suit pas l’ordre chronologique :
le narrateur à la fois anticipe les évènements à venir (on parle alors de prolepse*) et fait
des retours en arrière, des « flash-back » (on parle alors d’analepse*).
B
Les sentiments et les perceptions du narrateur
1- À quelle personne est écrit cet extrait ? Fais un relevé précis des pronoms.
2- Quelles remarques peux-tu faire concernant les temps verbaux employés aux lignes 13 à
20 ?
3- En t’aidant de ta réponse précédente et en relevant les verbes de perception aux lignes 13
à 20, explique quel est l’impact des souvenirs dans le présent du narrateur.
© Cned, Français 3e —
119
Séquence 5 — séance 1
4- Que dirais-tu de l’attitude de Hans en classe ? En quoi met-elle en valeur l’événement qui
va se dérouler après cet extrait ?
5- Selon toi, qui frappe à la porte de la classe et que va-t-il se passer ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et mémorise le « Je retiens » ci-dessous.
j e retiens
L’incipit d’un roman autobiographique
L’incipit d’un récit apporte des informations essentielles au lecteur comme l’identité du
narrateur et des personnages.
Dans un récit écrit à la première personne du singulier, le narrateur est aussi un
personnage.
Le narrateur = un personnage
L’emploi de la première personne implique très souvent que les sentiments et les
perceptions du narrateur soient très présents.
On peut distinguer plusieurs formes de récit parmi ceux où le narrateur est un
personnage :
•
Si le narrateur-personnage est une invention de l’auteur, il s’agit d’une fiction.
•
Si le narrateur-personnage est aussi l’auteur, il s’agit d’une autobiographie.
•
Si le narrateur-personnage est quelqu’un de différent de l’auteur mais s’inspire
cependant de sa vie, il s’agit d’un roman autobiographique.
L’autobiographie et le roman autobiographique sont des récits rétrospectifs, c’est-àdire que le narrateur s’y remémore des événements passés de sa vie. Les temps du passé
(imparfait/ passé simple) alternent donc avec le présent, le temps de l’écriture. Il faut
alors distinguer le « je » qui vivait dans le passé et le « je » qui écrit dans le présent.
Tu comprendras mieux en quoi L’Ami retrouvé est un roman autobiographique lorsque tu
auras fait connaissance avec son auteur dans la séquence suivante.
C
Réécriture
Réécris les lignes 6 à 10 en conjuguant les verbes au présent de l’indicatif et en
remplaçant « je » par « il ». Fais toutes les modifications nécessaires.
« Je puis me rappeler le jour et l’heure où pour la première fois mon regard se posa
sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus
grand désespoir. C’était deux jours après mon seizième anniversaire, à trois heures de
l’après-midi, par une grise et sombre journée d’hiver allemand. J’étais au Karl Alexander
Gymnasium à Stuttgart, le lycée le plus renommé du Wurtemberg […] »
D’après Fred Uhlman L’Ami retrouvé.
Travaille sur ton cahier puis vérifie ce que tu as fait dans le corrigé, et tu pourras lire la suite du
chapitre 1 : tu découvriras qui est le nouvel élève de la classe ! Poursuis ensuite ta lecture jusqu’au
chapitre 4 avant de commencer la séance 2.
120
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 5
le coin des curieux
Si les livres ayant pour thème l’école te tentent, lis pour le plaisir :
- Le Temps des secrets de Marcel Pagnol.
- Chagrin d’école de Daniel Pennac.
Si les films ayant pour thème l’école te tentent, regarde pour le plaisir :
- Les 400 coups de François Truffaut.
- Le Cercle des poètes disparus de Peter Weir.
© Cned, Français 3e —
121
Séquence 5 — séance 2
Séance 2
Lire une scène de rencontre
Durée : 1h30
L’objectif de cette nouvelle séance est de découvrir la violence des sentiments d’adolescents qui se
rencontrent.
Pour cette séance, tu dois avoir lu les chapitres 2 à 4 du livre.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Lis l’extrait ci-dessous et écoute le début à la piste 9 de ton CD, puis réponds aux questions.
Hans a tenté à plusieurs reprises d’attirer l’attention du nouvel élève Conrad Von Hohenfels. Ses
efforts sont jusqu’alors restés vains.
1
5
10
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Trois jours plus tard, le 15 mars – je n’oublierai jamais cette date –, je rentrais de l’école par
une douce et fraîche soirée de printemps. Les amandiers étaient en fleur, les crocus 1 avaient fait
leur apparition, le ciel était bleu pastel et vert d’eau, un ciel nordique avec un soupçon de ciel
italien. J’aperçus Hohenfels devant moi. Il semblait hésiter et attendre quelqu’un. Je ralentis le
pas – j’avais peur de le dépasser – mais il me fallait continuer mon chemin, car ne pas le faire eût
été ridicule et il eût pu se méprendre2 sur mon hésitation. Quand je l’eus presque rattrapé, il se
retourna et me sourit. Puis, d’un geste étrangement gauche3 et encore indécis, il serra ma main
tremblante. « C’est toi, Hans ! » dit-il, et, tout à coup, je me rendis compte, à ma joie, à mon
soulagement et à ma stupéfaction, qu’il était aussi timide que moi et, autant que moi, avait besoin
d’un ami.
Je ne puis guère me rappeler ce que Conrad me dit ce jour-là ni ce que je lui dis. Tout ce que
je sais est que, pendant une heure, nous marchâmes de long en large comme deux jeunes
amoureux, encore nerveux, encore intimidés, mais je savais en quelque sorte que ce n’était là
qu’un commencement et que, dès lors, ma vie ne serait plus morne4 et vide, mais pleine d’espoir
et de richesse pour tous deux.
Quand je le quittai enfin, je courus sur tout le chemin du retour. Je riais, je parlais tout seul,
j’avais envie de crier, de chanter, et je trouvai très difficile de ne pas dire à mes parents combien
j’étais heureux, que toute ma vie avait changé et que je n’étais plus un mendiant, mais riche
comme Crésus5. Mes parents étaient, grâce à Dieu, trop absorbés pour observer le changement
qui s’était fait en moi. Ils étaient habitués à mes expressions maussades6 et ennuyées, à mes
réponses évasives7 et à mes silences prolongés, qu’ils attribuaient aux troubles de la croissance et
à la mystérieuse transition de l’adolescence à l’âge viril. De temps à autre, ma mère avait essayé
de pénétrer mes défenses et tenté une ou deux fois de me caresser les cheveux, mais elle y avait
depuis longtemps renoncé, découragée par mon obstination et mon manque de réceptivité.
Mais, plus tard, une réaction se produisit. Je dormis mal parce que j’appréhendais le
lendemain matin. Peut-être m’avait-il déjà oublié ou regrettait-il sa reddition8 ? Peut-être avais-je
commis une erreur en lui laissant voir à quel point j’avais besoin de son amitié ? Aurais-je dû me
montrer plus prudent, plus réservé ? Peut-être avait-il parlé de moi à ses parents et lui avaient-ils
conseillé de ne pas se lier d’amitié avec un Juif ? Je continuai à me torturer ainsi jusqu’au
moment où je tombai enfin dans un sommeil agité.
Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971), traduit par Léo Lack © Éditions Gallimard
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation
de celui-ci autre que la consultation individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr
122 : — © Cned, Français 3e
Notes
1- « crocus » (l.2) : plante à fleurs.
2- « se méprendre » (l.6) : se tromper.
3- « gauche » (l.7) : maladroit.
montrer plus prudent, plus réservé ? Peut-être avait-il parlé de moi à ses parents et lui avaient-ils
conseillé de ne pas se lier d’amitié avec un Juif ? Je continuai à me torturer ainsi jusqu’au
30 moment où je tombai enfin dans un sommeil agité.
séance 2 — Séquence
5
Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971), traduit par Léo Lack © Éditions
Gallimard
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation
de celui-ci autre que la consultation individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr
Notes :
1- « crocus » (l.2) : plante à fleurs.
2- « se méprendre » (l.6) : se tromper.
3- « gauche » (l.7) : maladroit.
4- « morne » (l.14) : triste, sans surprise.
5- « riche comme Crésus » (l.19) : sous l’Antiquité, Crésus était connu pour sa fortune. La comparaison est ici
employée au sens figuré : le narrateur fait allusion aux richesses du cœur.
6- « maussades » (l.20) : tristes, sombres.
7- « évasives » (l.21) : vagues, imprécises.
8- « reddition » (l.26) : capitulation, fait de relâcher sa vigilance.
A
L’écriture de l’inoubliable
1- « Trois jours plus tard, le 15 mars – je n’oublierai jamais cette date » écrit le narrateur à
la ligne 1. Pourquoi cette date en particulier est-elle restée dans la mémoire de Hans aussi
nettement ?
2- En quoi cette date semble-t-elle favorable à la naissance de sentiments nouveaux ? Aidetoi de la description des paysages au début du texte.
3- a) En complétant le tableau suivant, compare les émotions de Hans avant, pendant et
après avoir été abordé par Conrad.
Émotions de Hans
avant la rencontre
(l. 4 à 8 jusqu’à
« tremblante. »)
Émotions de
Hans pendant la
rencontre (l. 8 à
15).
Émotions de Hans
après la rencontre
(l. 16 à 19).
Relevé des termes
du texte
b) Rédige maintenant une ou deux phrases pour résumer l’évolution des émotions de
Hans dans ce passage.
4- Quelle phrase dans le premier paragraphe, permet de penser que l’amitié entre les deux
garçons sera possible ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés.
j e sais déjà
Quelques figures de style.
Une figure de style est un procédé d’écriture qui donne de l’originalité, de l’expressivité au
texte. Voici quelques figures de style que tu as déjà rencontrées.
La comparaison est une figure de style de ressemblance. Elle rapproche deux éléments
(un comparant et un comparé) à l’aide d’un outil de comparaison (comme, tel
que…). Les éléments peuvent alors entretenir des rapports d’égalité (comme, pareil à),
d’infériorité de l’un envers l’autre (moins que) ou de supériorité de l’un envers l’autre
(plus que).
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123
Séquence 5 — séance 2
Ex. : « J’étais riche comme Crésus » (l. 18-19)
Comparé
Outil
Comparant
L’énumération est une figure de style par répétition. Il s’agit d’une succession de termes
pour renforcer une idée.
Ex. : « Je riais, je parlais tout seul, j’avais envie de crier, de chanter… » (l. 16-17)
L’anaphore est une figure de style par répétition. Il s’agit d’une répétition d’un mot ou
d’une même expression en début de phrase ou de vers.
Ex. : « Peut-être m’avait-il déjà oublié ou regrettait-il sa reddition ? Peut-être avais-je
commis une erreur en lui laissant voir à quel point j’avais besoin de son amitié ? »
(l. 26-27)
5- « Je riais, je parlais tout seul, j’avais envie de crier, de chanter… » (l. 16-17) ?
a) Comment les propositions sont-elles reliées dans cette phrase ?
b) Qu’est-ce que cette construction nous indique sur l’état du personnage ?
6- À qui se compare Hans dans le paragraphe 3 (l. 16 à 24) ? Nomme la figure de style et
explique son sens dans le texte.
7- Aux lignes 19 à 24, Hans évoque sa relation avec ses parents.
a) Comment se comporte habituellement Hans avec ses parents ?
b) De quelle manière les parents de Hans expliquent-ils ce comportement ? Justifie ta
réponse en citant le texte.
c) Hans raconte-t-il à ses parents sa rencontre avec Conrad ? Pourquoi d’après toi ?
B
Le doute
1- À quel moment du texte le bonheur de Hans cesse-t-il brutalement ? Précise le
paragraphe concerné.
2- Quelles remarques peux-tu faire sur la construction grammaticale des phrases de ce
paragraphe ? En quoi soulignent-elles l’inquiétude du narrateur ?
3- Quelle révélation ce paragraphe comporte-t-il et en quoi permet-elle au lecteur de mieux
comprendre l’inquiétude de Hans ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et mémorise le « Je sais déjà » et « Je retiens »
ci-dessous.
j e retiens
Les sentiments de l’adolescence
Les récits autobiographiques comportent souvent les thèmes suivants : l’enfance,
l’école, la famille, le premier amour et les amitiés. L’adolescence est un moment
important de la vie et les sentiments ressentis pendant cette période de transition entre
l’âge de l’enfance et l’âge adulte sont souvent très violents et exclusifs.
Dans le passage que tu viens de lire, les sentiments de Hans peuvent paraître exagérés.
Il passe très rapidement de la peur, à l’euphorie puis à l’inquiétude. Les relations
amicales ou amoureuses sont vécues dans l’ivresse, les parents et leurs valeurs sont
contestés, les questions existentielles émergent ainsi que les problèmes d’identification.
C’est souvent par l’opposition au milieu familial et scolaire dans lequel il évolue que
l’adolescent va construire son identité personnelle.
124
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
C
Séquence 5
Dictée préparée
Pour t’entraîner à la dictée, tu vas recopier le texte suivant en accordant correctement les mots
entre parenthèses. [e] = é, ée, és, ées ou er
Si tu as besoin de revoir l’accord des participes passés avec les auxiliaires « être » et « avoir » tu
peux revoir la première séquence de ton livret.
« Mes parents étaient, grâce à Dieu, trop (absorb[e]) pour (observ[e]) le changement
qui s’est fait en moi. Ils étaient (habitu[e]) à mes expressions maussades et (ennuy[e]), à
mes réponses évasives et mes silences (prolong[e]), qu’ils attribuaient aux troubles de la
croissance et à la mystérieuse transition de l’adolescence à l’âge viril. De temps à autre,
ma mère avait (essay[e]) de (pénétr[e]) mes défenses et (tent[e]) une ou deux fois de me
(caress[e]) les cheveux, mais elle y avait depuis longtemps (renonc[e]), (décourag[e]) par
mon manque de réceptivité »
D’après Fred Ulhman, L’Ami retrouvé (1971), lignes 39 à 52.
Maintenant regarde dans le corrigé si tu as bien accordé tous les mots entre parenthèses. Corrigetoi si besoin et lis bien les explications. Tu es prêt pour faire la dictée ! Écoute-la à la piste 10 de
ton CD.
le coin des curieux
Si les livres ayant pour thème l’adolescence te tentent, lis pour le plaisir :
- L’Élégance du hérisson de Muriel Barbery (tu peux aussi trouver la bande-annonce du film
sur internet)
- Le Grand Meaulnes, d’Alain-Fournier
- Julien Parme de Florian Zeller
- No et moi de Delphine de Vigan
- La couleur de la rage de Jean-Noël Blanc
- Laisse-moi tranquille de Smadja Brigitte ou J’ai hâte de vieillir du même auteur
- Une Éducation sentimentale de Gardam Jane
Sache que L’Élégance du hérisson, Le Grand Meaulnes et No et moi ont été adaptés pour le
cinéma. Va voir les bandes annonces sur Internet et si cela te donne envie regarde le film en
entier !
Pour la séance 4, poursuis ta lecture de L’Ami retrouvé jusqu’au chapitre 6 inclus.
© Cned, Français 3e —
125
Séquence 5 — séance 3
Séance 3
Évoquer ses souvenirs d’enfance avec émotion
Durée : 2h
Dans cette séance, tu vas observer des textes et des images afin de comprendre les différentes
manières d’exprimer les émotions liées à l’évocation de ses souvenirs d’enfance. Cela te permettra
d’enrichir ton vocabulaire.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Illustration de Sergueï © Le Monde, 24 janvier 1997.
A
L’expression de soi
1- Décris cette illustration le plus précisément possible en utilisant les mots suivants : pelote,
aiguilles, fil, tête, tricoter, livre, pensées, ordonner, écrire. (Tu peux conjuguer les verbes).
2- Quel(s) titre(s) donnerais-tu à ce dessin ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
B
Le vocabulaire du souvenir
Lis attentivement le texte suivant, puis réponds aux questions.
Vendredi, 3 heures.
Mes souvenirs sont comme les pistoles dans la bourse du diable : quand on l’ouvrit, on
n’y trouva que des feuilles mortes. […] J’ai beau fouiller le passé je n’en retire plus que
bribes d’images et je ne sais pas très bien ce qu’elles représentent, si ce sont des souvenirs
ou des fictions. […]
Jean-Paul Sartre, La Nausée (1938) © Éditions Gallimard.
Vocabulaire :
Pistoles : ancienne monnaie d’or.
126
— © Cned, Français 3e
Bribes : fragments, morceaux.
séance 3 —
Séquence 5
1- Surligne le champ lexical du temps et du souvenir dans le passage.
2- Quelle image de ces souvenirs Sartre donne-t-il ? Quelle est la figure de style employée ici ?
3- Écris, toi aussi, une comparaison pour évoquer tes souvenirs d’enfance : « Mes souvenirs
sont comme… ».
Lis maintenant cet autre texte et réponds aux questions qui suivent :
62
Je me souviens des scoubidous.
63
Je me souviens de « Dop Dop Dop, adoptez le shampooing Dop ».
295
Je me souviens de la barbe à papa dans les fêtes foraines
Georges Perec, Je me souviens (1978) © Hachette.
4- Comment est construit cet extrait ? Quelle est la figure de style utilisée ?
5- Évoque toi aussi cinq souvenirs d’enfance (souvenir personnel, publicité, mode, goût
alimentaire…), à l’aide de phrases courtes, en utilisant le même procédé. Tu numéroteras
comme Georges Perec tes souvenirs.
Compare tes réponses avec celles du corrigé avant de passer à la suite.
C
Le vocabulaire des émotions
Aide-toi du dictionnaire pour faire les exercices suivants.
1- Relie chacun des mots de gauche à son synonyme.
affliction
•
• chance
courroux
•
• tourment
égarement
•
• chagrin
faveur
•
• folie
fortune
•
• rancune
ressentiment •
• colère
supplice
• amitié
•
2- Classe les mots suivants dans le tableau selon le sentiment qu’ils expriment puis souligne
les termes les plus forts dans chacune des listes.
Affection – amertume – aversion – courroux – dédain - dépit – désarroi – détresse – fureur
– gêne – horreur – inclination – indignation – langueur – mépris – passion – répulsion –
ressentiment – scrupules – sympathie.
Rejet
Amour
Colère
Tristesse
Confusion
Honte
© Cned, Français 3e —
127
Séquence 5 — séance 3
3- Pour chacun des termes suivants, trouve en t’aidant des lettres données, un synonyme
plus fort.
Chagrin " -r- - - - - - -
Colère Š f - - - - -
Tourment Š - - u l - - -
étonné Š s - - p - - - - -
Triste Š dé - - - - - - -
perdu Š dés - - - - - - -
Vérifie tes réponses dans ton livret de corrigés.
D
Traduire les émotions en image
Marjane Satrapi est une dessinatrice iranienne née en 1969. Dans une bande dessinée, Persépolis, elle
retrace ses années de jeunesse entre 1979 et 1994. Elle connaît la révolution contre le régime du shah,
l’instauration d’une république islamique répressive et la guerre Iran-Irak. L’adolescente est rebelle et
ses parents décident, pour la protéger, de l’envoyer en Autriche faire ses études.
1
2
3
4
128
— © Cned, Français 3e
5
séance 3 —
Séquence 5
6
8
7
Marjane Satrapi, Persépolis (2003) © L’Association.
1- En quoi cette planche de bande-dessinée est-elle autobiographique ?
2- Comment la colère de l’adolescente est-elle représentée graphiquement dans les vignettes
2 et 3 ?
3- Comment les sentiments et l’expression du visage de Marjane évoluent-ils dans les deux
dernières bandes (vignettes 4 à 8) ?
4- Comment comprends-tu l’expression de Marjane dans la dernière vignette « être intègre à
soi-même » ?
Regarde les réponses dans ton livret de corrigés.
E
La découverte de la puissance des émotions.
Le « Haut Mal », c’est le nom qu’on donnait à l’épilepsie au Moyen Âge. L’Ascension du Haut
Mal, c’est l’histoire d’une famille au milieu des années soixante dont le fils aîné, Jean-Christophe,
est atteint par cette maladie à l’âge de sept ans. C’est son frère David qui raconte cette histoire
familiale.
© Cned, Français 3e —
129
Séquence 5 — séance 3
David B., L’Ascension du Haut Mal (2011) © L’Association.
1- Que ressens-tu comme sentiments à la lecture de cette planche ? Explique.
2- Quels changements remarques-tu entre la première et dernière vignette de cette planche ?
Observe notamment la place des personnages dans l’image et l’expression du visage du
petit frère.
3- À ton avis, quel est l’intérêt de l’utilisation du noir et blanc par rapport à la couleur ?
4- Quel jugement David B. porte-t-il sur son comportement lorsqu’il était enfant ?
5- Quelle image de l’enfance David B. donne-t-il ?
Vérifie tes réponses dans ton livret de corrigés.
130
— © Cned, Français 3e
séance 3 —
Séquence 5
j e retiens
Le vocabulaire de la bande-dessinée
Pour analyser correctement un document extrait d’une bande dessinée, tu dois
connaître quelques mots de vocabulaire.
une planche : page entière de bande dessinée composée de plusieurs bandes.
une bande : (aussi appelée un “strip”) succession horizontale de plusieurs images.
une vignette : (aussi appelée une case) image d’une bande dessinée délimitée par un
cadre.
une bulle : (aussi appelée un phylactère) forme variable qui, dans une vignette, contient
les paroles ou pensées des personnages reproduites au style direct.
un appendice relié au personnage : permet d’identifier le locuteur. Il prend la forme
d’une flèche pour les paroles et de petits ronds pour les pensées.
un cartouche : cadre dans lequel sont exprimés les commentaires du narrateur.
le coin des curieux
Si tu as envie de découvrir des bandes dessinées qui ont pour thème l’enfance et
l’adolescence, tu peux lire :
Persépolis de Marjane Satrapi
Quartier lointain de JirôTaniguchi
Blankets de Craig Tompson
Demalenpis d’Alex Robinson
L’Ascension du Haut Mal de David B.
Tu peux aussi regarder le film d’animation Persépolis de Vincent Paronnaud et Marjane
Satrapi s’inspirant de la bande dessinée.
© Cned, Français 3e —
131
Séquence 5 — séance 4
Séance 4
Épanouissement de l’amitié
Durée : 1h
L’objectif de cette séance est de comprendre que ce passage de L’Ami retrouvé est un point
culminant dans l’amitié des deux jeunes gens et qu’il annonce pourtant des heures plus sombres.
Dans la séance 2, tu as lu un passage de L’Ami retrouvé où Hans et Conrad font connaissance. Tu
as lu ensuite en autonomie les chapitres 5 à 6 du roman.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte suivant puis réponds aux questions.
À ce moment du récit, le héros narrateur, Hans Schwarz, jeune juif, s’est lié d’amitié avec Conrad
Von Hohenfels, un jeune noble. Tous les deux parcourent chaque fin de semaine le Wurtemberg. Ces
escapades sont l’occasion pour les deux amis d’échanger sur leurs nombreuses passions communes.
Dans cet extrait, ils partagent leur goût pour la poésie romantique allemande.
1
Les quelques mois qui suivirent furent les plus heureux de ma vie. Avec la venue du
printemps, toute la campagne ne fut qu’une immense floraison, les cerisiers et les pommiers, les
poiriers et les pêchers, tandis que les peupliers prenaient leur couleur argentée et les saules leur
teinte jaune citron. Les collines bleuâtres de la Souabe1, pleines de douceur et de sérénité, étaient
5 couvertes de vignobles et de vergers et couronnées de châteaux. Ces petites villes médiévales
avaient des mairies à hauts pignons et, autour de leurs fontaines, sur des colonnes entourées de
gargouilles crachant de l’eau, se dressaient des ducs et des comtes souabes portant des noms tel
Eberhardt le Bien-aimé ou Ulrich le Terrible, raides, comiques, moustachus, vêtus de lourdes
armures. Et le Neckar coulait lentement autour d’îles plantées de saules. De tout cela émanait un
10 sentiment de paix, de confiance dans le présent et d’espoir en l’avenir.
Le samedi Conrad et moi prenions un train omnibus2 pour aller passer la nuit dans une de ces
nombreuses et vieilles auberges aux lourdes boiseries, où l’on pouvait trouver à bon marché une
chambre propre, une chère3 excellente et du vin de la région. Nous allions parfois dans la ForêtNoire, où les sombres bois, qui exhalaient l’odeur des champignons et des larmes ambrées des
15 lentisques4, étaient émaillés de ruisseaux à truites sur les rives desquels se dressaient des scieries.
Il nous arrivait aussi de gagner les sommets montagneux et, dans les bleuâtres lointains, nous
pouvions voir la vallée du Rhin au cours rapide, les Vosges bleu lavande et la flèche de la
cathédrale de Strasbourg. Ou bien le Neckar5 nous tentait avec
20
ses vents légers hérauts de l’Italie,
Et toi et tous tes peupliers, rivière bien-aimée.
Ou le Danube6 avec ses
arbres aux blanches floraisons, aux fleurs roses aussi, ou roussâtres, ses arbres sauvages aux
feuilles d’un vert sombre.
Nous choisissions parfois l’Hegau7, où il y avait sept volcans éteints, ou le lac de Constance, le
25 plus rêveur de tous les lacs. Nous allâmes un jour à Hohenstaufen, au Teck et à Hohenfels. Il ne
subsistait pas la moindre pierre de ces forteresses, pas la moindre piste pour marquer la route que
les Croisés8 avaient suivie jusqu’à Byzance et Jérusalem. Non loin de là, se trouvait Tübingen où
— © Cned, Français 3e
notre poète préféré, avait passé trente-six années de sa vie après avoir
132 Hölderlin-Hypérion,
sombré dans la folie, entrückt von den Göttern9, emporté par les dieux. Abaissant notre regard sur
30 la tour, la demeure de Hölderlin, sa douce prison, nous récitions notre poème favori :
Avec ses poiriers aux fruits jaunes,
Ou le Danube6 avec ses
arbres aux blanches floraisons, aux fleurs roses aussi, ou roussâtres, ses arbres sauvages aux
feuilles d’un vert sombre.
séance 4 — Séquence 5
Nous choisissions parfois l’Hegau7, où il y avait sept volcans éteints, ou le lac de Constance, le
25 plus rêveur de tous les lacs. Nous allâmes un jour à Hohenstaufen, au Teck et à Hohenfels. Il ne
subsistait pas la moindre pierre de ces forteresses, pas la moindre piste pour marquer la route que
les Croisés8 avaient suivie jusqu’à Byzance et Jérusalem. Non loin de là, se trouvait Tübingen où
Hölderlin-Hypérion, notre poète préféré, avait passé trente-six années de sa vie après avoir
sombré dans la folie, entrückt von den Göttern9, emporté par les dieux. Abaissant notre regard sur
30 la tour, la demeure de Hölderlin, sa douce prison, nous récitions notre poème favori :
35
40
45
Avec ses poiriers aux fruits jaunes,
Ses innombrables rosiers sauvages,
Le paysage se reflète dans le lac.
O, doux cygnes,
Ivres de baisers,
Qui plongez la tête
Dans l’eau calme et sacrée.
Et moi, où puis-je trouver
Les fleurs en hiver,
Les fleurs en hiver,
Et là où luit le soleil,
Là où est l’ombre de la terre ?
Les murs se dressent,
Muets et froids, et, dans le vent,
Claquent des étendards10 gelés.
Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971), traduit par Léo Lack © Éditions Gallimard
A
Une saison et des lieux symboliques
1- Quels sont les points communs des endroits où vont les deux amis ?
2- À quelle saison les excursions de Hans et Conrad ont-elles lieu ? Justifie ta réponse en
relevant le vocabulaire qui se réfère à cette saison.
3- « De tout cela émanait un sentiment de paix, de confiance dans le présent et d’espoir
en l’avenir » (l. 9-10) Quels liens peux-tu faire entre ce sentiment de légèreté et la saison
évoquée dans le premier paragraphe ?
4- Penses-tu que ce sentiment de légèreté et d’espoir va continuer compte tenu des
événements historiques à cette époque ? Explique ta réponse.
Prends ton livret de corrigés pour vérifier tes réponses.
B
Accorder des adjectifs de couleur
1- Observe bien la description des différents lieux visités par les deux amis. Quelles sont les
couleurs utilisées dans cette description ? Pourquoi ?
2- « les Vosges bleu lavande » l. 17 Comment expliques-tu l’accord de l’adjectif de couleur ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés avant de lire et mémoriser le « je sais déjà » ci-après :
© Cned, Français 3e —
133
Séquence 5 — séance 4
j e sais déjà
L’accord des adjectifs de couleur
Un adjectif de couleur s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se
rapporte comme tous les adjectifs qualificatifs.
Ex. : Des montagnes bleues
Toutefois, il existe des exceptions. L’adjectif de couleur ne s’accorde pas si :
- l’adjectif de couleur est composé de deux adjectifs. Ex. : des montagnes bleu marine.
- l’adjectif de couleur est composé d’un adjectif et d’un nom. Ex. : des montagnes bleu
lavande.
- l’adjectif de couleur provient d’un nom de fruit, de fleur, de matière. Ex. : des nuages ivoire,
des feuilles noisette et orange.
Il y a cependant des cas particuliers : les adjectifs mauve, rose, pourpre, écarlate et fauve
s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils qualifient.
3- Accorde correctement les adjectifs de couleur
a. Des perroquets (vert) …………………. et (jaune citron) ………………….
b. Des ailes (bleu) ………………….
c. Une tache (noir) ………………….
d. Des plages de sable (blanc) ………………….
e. Des nuages (gris cendré) ………………….
f. Des fleurs (rose) …………………. et (mauve) ………………….
g. Des collines (verdoyant) ………………….
4- Classe les couleurs de la liste ci-dessous en t’aidant si besoin d’un dictionnaire.
Ivoire – vermillon – mordoré – crème – saumon – nacre – noisette – ébène – jade – rubis –
coquelicot – émeraude – anthracite – olive – grenat – corail – jais
blanc
noir
rouge
orange
vert
jaune
brun
Corrige-toi à l’aide de ton livret de corrigés, puis réponds aux questions ci-dessous :
C
Le poème de Hölderlin
1- a) À la fin du texte, quel genre littéraire permet aux jeunes gens de traduire leurs
sentiments ?
b) En quoi ce genre littéraire fait-il écho aux paysages qu’ils visitent ?
2- Observe attentivement le poème. Comment est-il composé ?
3- Quelle opposition peux-tu faire entre les deux strophes ?
134
— © Cned, Français 3e
gris
séance 4 —
Séquence 5
4- « les murs se dressent, muets et froids, et, dans le vent, claquent des étendards gelés »
(l. 43 à 45). Que peuvent annoncer ces vers pour la suite de l’histoire compte tenu du
contexte historique en Allemagne en 1932 ?
D
Écriture
Sujet d’imagination
Comme Hans et Conrad, il y a sûrement des lieux que tu aimes parcourir avec tes
ami(e)s. Décris ces lieux en utilisant au moins six mots de la « boîte à idées » ci-dessous.
Attention : tu accorderas correctement les adjectifs qualificatifs.
Émerveiller, impression, vert foncé, innombrable, écarlate, irréel, pourpre, mauve, ivoire, bleu marine,
bleu des mers du sud, lie de vin, rouge vermillon, idyllique.*
Regarde dans ton livret de corrigés un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
le coin des curieux
Si tu veux lire d’autres livres sur l’amitié, tu peux aussi emprunter au CDI de ton collège ou à
la bibliothèque :
- No et moi, Delphine de Vigan
- Le Grand Meaulnes, Alain-Fournier
- Au rebond, Jean-Philippe Blondel
- Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Eric-Emmanuel Schmitt
- Ranko Tango de Brigitte Aubert
- L’Eté des mangeurs d’étoiles de Françoise Chaxel (théâtre)
Tu peux aussi regarder les films ci-dessous :
- Jeux interdits de René Clément, film en noir et blanc (1952)
- Mina Tannenbaum de Martine Dugowson (1994)
- Les Cerfs volant de Kaboul de Marc Forste
© Cned, Français 3e —
135
Séquence 5 — séance 5
Séance 5
Découvrir les premières de couverture
Durée : 2h
L’objectif de cette séance est de découvrir les premières de couverture du livre que tu as commencé
à lire. Ainsi, tu retrouveras des éléments de l’histoire que tu connais déjà et cela te donnera des
indices sur la suite.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Le titre
1- En t’appuyant sur le titre du roman, comment imagines-tu la suite ?
j e sais déjà
La formation des mots
Dans la séquence 2 séance 6 du livret de 6e tu as déjà travaillé sur la dérivation, c’est-àdire sur la formation des mots. Voici les points importants à retenir :
La dérivation : les mots dérivés sont construits à partir d’un radical auquel on rajoute un
préfixe ou un suffixe. Ils forment ainsi une famille de mots.
Le préfixe : élément qui se place avant le radical en modifiant le sens du mot.
Ex : chercher, rechercher.
Voici quelques exemples de préfixes avec leur sens :
- a-, an- : « absence ». Ex. : amoral, anormal.
- anti- : « contre ». Ex. : antigel, antisèche.
- auto- : « soi-même ». Ex. : autobiographie, autodidacte.
- bi-, bis- : « deux ». Ex. : bimensuel, bilatéral.
- en-, em-, in-, im- : « à l’intérieur ». Ex. : emprisonner, importer.
- ex- : « en dehors ». Ex. : exporter, extérieur.
- hyper- : « idée d’intensité, caractère excessif ». Ex. : hypertension, hypersonique.
- hypo- : « insuffisance ». Ex. : hypotension, hypoglycémie.
- in-, im-, il-, ir- : « négatif ». Ex. : inégal, illégal.
Le suffixe : élément qui se place après le radical en modifiant la classe grammaticale du
mot et parfois aussi le sens :
Ex. : retrouver, retrouvailles, retrouvé ; jaune " jaunâtre.
136
— © Cned, Français 3e
séance 5 —
Séquence 5
Il peut servir à former des :
a) noms
-er, -ier, -ien, -iste : métier. Ex. : charcutier, chirurgien, dentiste.
-age, -ade, -tion, -ure : action. Ex. : lecture, mariage.
-eau, -on : diminutif. Ex. : chaton, lionceau.
b) adjectifs
-able, -ible : possibilité. Ex. : capable, lisible.
-eux, -ique : caractère. Ex. : colérique, peureux.
c) adverbes
-ment ajouté au féminin de l’adjectif (pleine / pleinement) et parfois au masculin (vrai/
vraiment).
Exceptions : énorme/énormément, gentil/gentiment.
2- Quelles remarques peux-tu faire sur la formation de l’adjectif « retrouvé » ? Quelle
information cela te donne-t-il sur l’histoire ?
3- En t’aidant d’un dictionnaire, trouve trois mots de chaque famille.
Coup de pouce : sers-toi de l’étymologie latine donnée dans l’article du dictionnaire.
Terreur : ………………………….., ………………………….., …………………………..
Cercle : ………………………….., ………………………….., …………………………..
Mère :
………………………….., ………………………….., …………………………..
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés avant de poursuivre.
B
Les images
Observe attentivement ces différentes illustrations de L’Ami retrouvé.
Document 1
Document 2
© Cned, Français 3e —
137
Séquence 5 — séance 5
Document 3
Document 4
1- Laquelle de ces images correspond le mieux à ce que tu as déjà lu et à ce que tu imagines
de la suite de l’histoire ? Explique pourquoi.
2- Pour chacun de ces quatre documents, que peux-tu dire de la relation entre les
personnages sur chacune de ces illustrations ? Réponds en complétant le tableau
ci-dessous.
Document 1
Document 2
Document 3
Document 4
3- Comment expliques-tu les différences dans la représentation des deux personnages
d’une édition à l’autre ?
4- Quel est selon toi le contexte historique et le pays dans lequel se déroule cette
histoire ? Explique. Quel élément représenté sur l’arrière-plan de deux de ces premières
de couvertures te permet d’être précis ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés avant de lire et mémoriser le « Je retiens » ci-après.
138
— © Cned, Français 3e
séance 5 —
Séquence 5
j e retiens
Le sens des 1res de couverture
Lien fragile entre le livre et le lecteur, la couverture a un rôle clef. Elle présente les
personnages, le cadre du livre, suggère une atmosphère et met en appétit le lecteur.
Elle a plusieurs fonctions :

Une fonction informative : elle donne au lecteur un certain nombre d’indications
sur les personnages de ce livre et son contenu. On peut trouver sur la première de
couverture :
- le titre du livre
- le nom de l’auteur
- le nom de l’illustrateur et une illustration

Une fonction d’incitation à la lecture :
La couverture permet d’établir le contact entre le livre et le lecteur. Elle a une
fonction d’appel et doit donc susciter une curiosité chez le lecteur.
L’illustration a un rôle majeur. Elle doit donner quelques informations sur le
contenu de l’histoire tout en restant mystérieuse, piquant ainsi la curiosité du
lecteur : le but est de donner envie de lire.
C
Le doublement des consonnes
1- a) « innombrables » (l.32) est l’adjectif qualificatif avec lequel est décrite la végétation
luxuriante du paysage dans l’extrait de la séance 4. Décompose les éléments de ce
mot.
b) Explique maintenant pourquoi le n est doublé dans ce mot.
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés avant de lire et mémoriser le « Je retiens » ci-dessous.
j e retiens
Le doublement des consonnes
Une consonne peut être doublée entre deux voyelles ou entre une voyelle et les
consonnes l ou r.
Ex. : Coller, acclamer.
Quand une consonne est doublée, il n’y a pas d’accent sur la voyelle qui la précède
Ex. : Couette, ficelle mais désuète, fidèle.
Le doublement des consonnes en début de mot
Le contact entre la consonne du préfixe et celle du radical est à l’origine du doublement
des consonnes en début de mot.
- acEx. : accéder, accrocher...
- afEx. : affable, affaire…
- alEx. : alléger, allonger….
- apEx. : apparaître, appareil…
- arEx. : arrangement, arrière…
- asEx. : assainir, assister…
- atEx. : attention, attirer…
- col- / com- / corEx. : collage, communication, correspondance
- dif- / -dis- / desEx. : difficile, dissiper, dessiner…
© Cned, Français 3e —
139
Séquence 5 — séance 5
- ef- em- il- / in- / im- / ir- oc- / of- / op- res- suc- /suf- /souf- / sug-
Ex. : effacer, effrayer…
Ex. : emmener, emmitoufler…
Ex. : illisible, inné, immersion, irrégulier…
Ex. : occupation, offensive, oppression
Ex. : ressembler, ressort…
Ex. : succulent, suffisant, souffrance, suggérer…
Le doublement des consonnes en fin de mot
Certains noms, adjectifs ou verbes (souvent formés à l’aide d’un suffixe) doublent leur
consonne en fin de mot :
- en –ienne
Ex. : gardienne, chienne…
- en –elle
Ex. : manivelle, caravelle…
- en –otte
Ex. : hulotte, roulotte…
- en –onner
Ex. : sonner, fanfaronner…
- en –otter
Ex. : grelotter, flotter…
Les adverbes en –ment
Ils doublent leur consonne quand ils sont formés sur un adjectif en –ant ou –ent.
Ex. : violent / violemment, prudent / prudemment.
2- Trouve et orthographie correctement les antonymes (mots de sens contraire) des
adjectifs qualificatifs ci-dessous en leur ajoutant un préfixe :
a- lisible : ……….........………….
e- logique : ……….........……….......….
b- mature : ……….........……….
f- responsable : ………................…....
c- réel : ……….........…………...
g- mobile : ……….................………….
d- limité : ……….........………..
h- mortel : ……….........……........…….
3- Une ou deux consonnes ? Complète le texte suivant avec la bonne orthographe.
Son visage me pa……ut encore plus charmant que la vei……e : tout en lui était fin,
inte……igent, et a……rayant. Elle tournait le dos à la fenêtre voi……ée d’un rideau blanc ;
un rai de soleil fi……trait à travers le ti……u et i……ondait de lumière ses cheveux flous
et dorés, son cou i……ocent, l’a……ondi de ses épaules, sa poitrine tendre et serei……e.
Je la con……emplais et qu’elle me deve……ait chère et tendre ! J’avais l’impre……ion de
la co……aître depuis longtemps et de n’avoir jamais su, rien vécu avant de l’avoir vue.
D’après Ivan Tourgueniev, Premier amour (1860), Flammarion.
4- Transforme les mots soulignés par des verbes qui commencent par ag-, al-, an-, ou at-.
a- L’avion se pose à terre : L’avion ………………………………………
b- L’architecte rend plus grande la maison : L’architecte ………………………………………
c- Il rend plus lourd son cartable en ajoutant des livres : Il ………………………………………
d- L’élève écrit des notes sur son cahier : L’élève ………………………………………
e- Il rend plus léger son sac en enlevant ses manuels : Il ………………………………………
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés avant de faire le travail d’écriture ci-dessous.
D
Écriture
Dans l’image du document 2, le jeune garçon est seul. Avec les indices que tu as recueillis
pendant cette séance, raconte en quelques lignes pourquoi il n’est pas avec son ami.
Regarde dans ton livret de corrigés un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
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— © Cned, Français 3e
séance 6 —
Séquence 5
Séance 6
Je m’évalue
Durée : 1h30
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Bien sûr, si tu as oublié quelque chose ou si tu n’es pas
sûr de toi, tu peux utiliser ton cours. Lorsque tu auras fini, prends le corrigé et vérifie tes réponses.
Il est très important que ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreurs.
Je connais
Je suis capable de
 Les caractéristiques de l’incipit d’un récit  Distinguer le « je » qui vivait dans le
autobiographique
passé et le « je » qui écrit dans le présent
dans les deux phrases suivantes :
Un récit autobiographique est souvent
écrit à la …………………… personne. Le
1- Je suis au regret de te dire que je m’en vais.
…………………… est alors un personnage.
« Je » du ……………………
Dans une autobiographie, le narrateur
est également l’…………………… . Dans un 2- Oui, je t’aimais.
roman autobiographique, ce n’est pas le
« Je » du ……………………
cas, mais l’auteur s’y inspire cependant de
sa propre vie.
Les récits autobiographiques sont des
récits …………………… : le narrateur s’y
remémore des événements passés de
sa vie. Les temps du ……………………
(imparfait/ passé simple) vont donc
alterner avec le ……………………, le temps
de l’écriture.
 Quelques figures de style
La comparaison est une figure de style
de ressemblance. Elle rapproche deux
éléments (un comparant et un comparé)
à l’aide d’un …………………………………..
(comme, tel que…).
L’énumération est une figure de style par
répétition. Il s’agit d’une succession de
termes pour renforcer une idée.
L’anaphore est une figure de style par
répétition. Il s’agit d’une répétition
d’………………………………………... ou
d’…………………………. en début de
phrase ou de vers.
 Reconnaître ces quelques figures de style :
1- Elle m’éblouit par la cascade de ses rires
……………….........................……………..
2- La culture ressemblait pour lui à un vieillard au
visage ridé par le soleil.
……………….........................……………...
3- Je mange des poires, des prunes, des bananes.
……………….........................……………..
4- Elles se griffent. Elles se bousculent
Elles s’arrachent les vêtements. Elles ne
sortiront pas indemnes des soldes.
……………….........................……………..
© Cned, Français 3e —
141
Séquence 5 — séance 6
 Le vocabulaire de la bande-dessinée
Je connais quelques mots de vocabulaire.
Une …………………….. : page entière de
bande dessinée composée de plusieurs
bandes.
 Repérer les éléments d’une page de
bande dessinée :
Une …………..…..
Une …………..…...
Une …………………….. : (aussi appelée
un “strip”) succession horizontale de
plusieurs images.
Une …………………….. : (aussi appelée
une case) image d’une bande dessinée
délimitée par un cadre.
Une bulle : (aussi appelée un
……………………..) forme variable qui,
dans une vignette, contient les paroles ou
pensées des personnages reproduites au
style direct.
Un …………………….. relié au personnage
: permet d’identifier le locuteur. Il prend
la forme d’une flèche pour les paroles et
de petits ronds pour les pensées.
Un …………………….. : cadre dans lequel
sont exprimés les commentaires du
narrateur.
 L’accord des adjectifs de couleur
Un adjectif de couleur s’accorde en
……………………. et en …………………….
avec le ……………………. auquel il se
rapporte comme tous les adjectifs
qualificatifs.
Mais il existe des exceptions. L’adjectif de
couleur ne s’accorde pas si :
-
l’adjectif de couleur est composé de
……………………. .
-
l’adjectif de couleur est composé d’un
……………………. et d’un …………………. .
-
l’adjectif de couleur provient d’un nom
de ……………………., de …………………….,
de ……………………. .
Il y a cependant des exceptions : les
adjectifs mauve, rose, …………………….,
écarlate et ……………………. s’accordent
en genre et en nombre avec le nom qu’ils
qualifient.
142
— © Cned, Français 3e
Une …………..…..
Un …………..…..
 D’accorder correctement les adjectifs de
couleur :
Ex. :
- des gants orange…
- des yeux marron…
- des yeux bleu… foncé…
- des jupes rouge...
- des jupes rose…
séance 6 —
 Le doublement des consonnes
Une consonne peut être doublée entre
deux voyelles ou entre une voyelle et les
consonnes l ou r.
Séquence 5
 D’orthographier correctement des mots
auxquels j’ajoute un préfixe.
Ex. :
- Régulier / i…gulier
- Crocher / a…rocher
Quand une consonne est doublée, il n’y a
 D’orthographier correctement des mots
pas d’accent sur la voyelle qui la précède
auxquels j’ajoute un suffixe.
ex. : ………………………
Ex. : - pharmacien / pharmacie…e
Le doublement des consonnes en début
- flot / flo…er
de mot
C’est le contact entre la consonne du
préfixe et celle du radical qui est à
l’origine du doublement des consonnes
en début de mot.
Le doublement des consonnes en fin de
mot
 D’orthographier correctement un adverbe
en –ment.
Ex. :
- gentil / genti…ent
- vrai / vrai…ment
Certains noms, adjectifs ou verbes,
souvent formés à l’aide d’un suffixe,
doublent leur consonne en fin de mot :
Les adverbes en –ment
Ils doublent leur consonne quand ils sont
formés sur un adjectif en –ant ou –ent.
Te voilà arrivé au terme de cette séquence … mais pas de L’Ami retrouvé ! L’étude de ce roman
va se poursuivre dans la prochaine séquence. Avant de la commencer, poursuis ta lecture jusqu’au
chapitre 14 inclus.
© Cned, Français 3e —
143
Sommaire
Séquence 6
Lire un récit d’adolescence : L’Ami retrouvé de Fred Uhlman (2)
Durée approximative : 11 h 30
Séance 1
Désillusion
Séance 2
Un climat tendu
Séance 3
Histoire des Arts : la propagande nazie
Séance 4
Rencontrer l’auteur
Séance 5
Écrire une lettre
Séance 6
Comprendre le sens du titre L’Ami retrouvé
Séance 7
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires
-
Dégager par écrit l’essentiel d’un texte lu
-
Écrire lisiblement un texte, spontanément ou sous la dictée, en respectant l’orthographe et
la grammaire
-
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de
consignes données
Compétence 5 : La culture humaniste
-
Établir des liens entre des œuvres littéraires et artistiques pour mieux les comprendre
-
Être sensible aux enjeux esthétiques et humains d’un texte littéraire
-
Avoir des connaissances et des repères relevant du temps: connaître les différentes
périodes de l’histoire de l’humanité, les grands traits de l’histoire (politique, sociale,
économique, littéraire, artistique, culturelle) de la France et de l’Europe
-
Faire preuve de sensibilité, d’esprit critique, de curiosité : Manifester sa curiosité pour
l’actualité et pour les activités culturelles ou artistiques
Compétence 7 : L’autonomie et l’initiative
-
Être autonome dans son travail : savoir l’organiser, le planifier, l’anticiper, rechercher et
sélectionner des informations utiles
144
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 6
Séance 1
Désillusion
Durée : 2h
Dans la séquence précédente, tu as vu que, malgré leurs différences, Hans et Conrad entretiennent
une amitié forte et sincère. Tu as lu la suite du roman jusqu’au chapitre 14 et sais donc que ces
deux garçons partagent beaucoup de moments ensemble et que rien ne semble pouvoir les séparer.
Ils vont régulièrement l’un chez l’autre, mais Hans souffre de n’avoir jamais rencontré les parents
de son ami. Curieusement, ils sont toujours absents lorsqu’il est invité à entrer dans la magnifique
demeure. Le jeune homme se pose de plus en plus de questions. Que lui cache son meilleur ami ?
Tu vas découvrir dans cette nouvelle séquence le secret de Conrad. L’amitié entre les deux garçons
pourra-t-elle alors continuer ?
Je peux lire aussi
-
Si tu as envie de lire d’autres histoires ayant pour
thème l’adolescence, nous te conseillons :
-
La Guerre des boutons de Louis Pergaud
-
Les Disparus de Saint-Agil de Pierre Véry
-
Sa Majesté des mouches de William Golding
-
La Révolte des coloriés d’Alexandre Jardin
© Cned/ N. Julo
Dans l’extrait de cette séance, tu verras que Hans avait raison de se poser des questions sur
l’attitude mystérieuse de son meilleur ami. Un événement important aura lieu lors d’une soirée
à l’opéra, ce qui marquera le début de la désillusion du jeune garçon. Cette séance te permettra
également de revoir les phrases complexes comportant des propositions subordonnées.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Hans et Conrad sont amis et se rendent l’un chez l’autre régulièrement mais Hans se demande
pourquoi il n’a jamais rencontré les parents de son camarade. Il s’inquiète et s’interroge… Dans
cette scène, Hans va voir les parents de son ami pour la première fois.
Lis attentivement le texte suivant et écoute le début à la piste 12 de ton CD :
© Cned, Français 3e —
145
Séquence 6 — séance 1
1
5
10
15
20
25
30
35
40
Mais vint un jour où le doute ne fut plus permis.
Ma mère m’avait pris un billet pour une représentation de Fidélio1, dirigé par Furtwängler2, et
j’étais assis dans un fauteuil d’orchestre3, attendant le lever du rideau. Les violons commencèrent
à s’accorder, puis à jouer en sourdine, et une foule élégante emplit la salle de l’Opéra, l’un des
plus beaux d’Europe. Le Président de la République en personne nous honorait de sa présence.
Mais peu de gens le regardaient. Tous les yeux se tournaient vers la porte, près du premier
rang des fauteuils d’orchestre, par laquelle, lentement et majestueusement, les Hohenfels faisaient
leur entrée. Avec un mouvement de surprise et quelque difficulté, je reconnus mon ami, un
étrange et élégant jeune homme en smoking. Il était suivi de la comtesse, en robe noire avec un
étincelant diadème4, un collier et des boucles d’oreilles, le tout fait de diamants qui projetaient
une lumière bleuâtre sur sa peau mate. Puis venait le comte, que je voyais maintenant pour la
première fois ; il avait une moustache et des cheveux gris et une étoile incrustée de diamants
brillait sur sa poitrine. Ils se dressaient là, unis, supérieurs, escomptant que 5 les assistants les
contempleraient bouche bée6, hommage que leur conféraient7 neuf siècles d’histoire. Ils se
décidèrent enfin à gagner leur place. Le comte ouvrait la marche et la comtesse le suivait, la lueur
irisée que jetaient ses diamants dansant autour de sa jolie tête. Puis venait Conrad qui, avant de
s’asseoir, jeta sur l’auditoire un regard circulaire, s’inclinant lorsqu’il reconnaissait quelqu’un,
aussi sûr de lui que son père. Tout à coup, il m’aperçut, mais sans me donner le moindre signe de
reconnaissance ; puis son regard erra autour des fauteuils d’orchestre, se leva vers les balcons et
se rabaissa. Il m’a vu, assurément, me dis-je, car j’étais convaincu que ses yeux, en rencontrant
les miens avaient enregistré ma présence. Puis le rideau se leva et les Hohenfels, ainsi que nous
autres, quantité négligeable8, restâmes plongés dans l’obscurité jusqu’au premier entracte.
Dès que le rideau tomba et sans attendre que les applaudissements se fussent éteints, je me
rendis au foyer, une vaste salle ornée de colonnes de marbre corinthiennes, de lustres de cristal,
de glaces aux cadres dorés, de tapis rouge cyclamen et tendue de papier peint couleur de miel. Là,
appuyé contre l’une des colonnes et m’efforçant d’avoir l’air hautain et dédaigneux, j’attendis
l’apparition des Hohenfels. Mais quand je les vis enfin, j’eus envie de m’enfuir. Ne vaudrait-il
pas mieux écarter la pointe de la dague9 qui, je le savais par l’atavique10 intuition d’un enfant juif,
me serait, dans quelques minutes, plongée dans le cœur ? Pourquoi ne pas éviter la souffrance ?
Pourquoi risquer de perdre un ami ? Pourquoi demander des preuves au lieu de laisser s’endormir
le soupçon ? Mais je n’eus pas la force de fuir, de sorte que, me raidissant contre la douleur,
appuyé contre la colonne, je me préparai à l’exécution.
Lentement et majestueusement, les Hohenfels se rapprochèrent. Ils marchaient côte à côte, la
comtesse au milieu, faisant des signes de tête à des connaissances en agitant une main couverte de
bagues avec un léger mouvement d’éventail, les lueurs que jetaient son collier et son diadème
l’aspergeant de perles lumineuses pareilles à des gouttes d’eau cristallines. Le comte inclina
légèrement la tête à l’adresse de diverses personnes et du Président de la République, qui répondit
par un profond salut. La foule leur faisait place et leur procession11 royale poursuivait son chemin
sans obstacle, superbe et impressionnante.
Ils avaient encore une dizaine de mètres à faire avant d’arriver jusqu’à moi, qui voulais
connaître la vérité. Aucune échappatoire n’était possible. Cinq mètres nous séparaient, puis
quatre. Il me vit soudain, sourit, toucha de la main droite le revers de son smoking comme s’il
voulait en faire tomber un grain de poussière… et ils me dépassèrent.
Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971), traduit par Léo Lack © Éditions Gallimard
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation
de celui-ci autre que la consultation individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr
Notes :
1 - « Fidelio » (l.2) : unique opéra de Ludwig Von Beethoven composé en 1805.
2 - « Furtwängler » (l.2) : Gustav Furtwängler était un chef d'orchestre et compositeur allemand.
3 - « fauteuil d’orchestre » (l.3) : place située au parterre (rez-de-chaussée) d’une salle de théâtre.
4 - « diadème » (l. 10) : couronne.
146
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
A
Séquence 6
La famille Hohenfels, objet de tous les regards
1- Peux-tu dire dans quel lieu se passe cette scène du roman ? Surligne dans le texte les
indices qui t’ont permis de répondre.
2- a) Quel qualificatif est appliqué à la foule entre les l. 3 à 5 ?
b) Hans semble-t-il faire partie de cette foule ? Justifie ta réponse.
3- a) Qui semble, malgré sa fonction, moins important aux yeux du public que les Hohenfels ?
b) Quel est le titre des Hohenfels ?
c) Que peux-tu déduire de tes réponses précédentes sur le milieu social des Hohenfels ?
4- a) Compare le nombre de lignes consacré à la représentation de l’opéra et le nombre de
lignes consacré à la description de l’arrivée des Hohenfels.
b) Que peux-tu en déduire ? Justifie ta réponse.
5- Fidelio est l’unique opéra de Beethoven. Cet opéra n’a peut-être pas été choisi au hasard
par l’auteur. À ton avis, en t’appuyant notamment sur le titre, quels liens peut-il exister
entre l’histoire de cet opéra et le roman de Fred Ulhman ?
Vérifie tes réponses dans ton livret de corrigés avant de poursuivre.
B
La désillusion
1- Relève l’expression que le narrateur emploie pour décrire Conrad à son arrivée à l’Opéra.
Pourquoi le jeune homme semble-t-il différent ?
j e retiens
La périphrase*
On utilise une périphrase* lorsqu’on remplace un mot par un groupe de mots de
même sens pour mettre en valeur un aspect particulier d’un être ou d’une chose.
Ex : Je reconnus mon ami, un étrange et élégant jeune homme en smoking (l. 8-9)
2- Aux lignes 18 à 21, quelle est l’attitude de Conrad envers Hans ?
3- Pourquoi Hans a-t-il « envie de [s’] enfuir » (l. 27) ?
4- Que ressent Hans à la fin de l’extrait d’après toi ? Pourquoi ?
C
Les conjonctions de subordination.
1- « j’étais convaincu que ses yeux en rencontrant les miens avaient enregistré ma présence. »
(l. 20-21)
a) Souligne les verbes conjugués à un mode personnel de cette phrase. Combien de
propositions comporte-t-elle ?
b) Donne la nature de chacune de ces propositions.
c) Quelle proposition est introduite par « que » ? Déduis-en la classe grammaticale de ce
mot.
Compare tes réponses avec celles de ton livret de corrigés, puis lis et mémorise le « Je retiens »
suivant :
© Cned, Français 3e —
147
Séquence 6 — séance 1
j e retiens
Les conjonctions de subordination
Les conjonctions de subordination introduisent les propositions subordonnées
conjonctives. Elles sont invariables et n’ont pas de fonction dans la subordonnée ; elles
servent à marquer la dépendance de la subordonnée à la principale.
Les conjonctions de subordination qui sont composées de plusieurs mots sont appelées
des locutions conjonctives. Ex : après que, même si…
 La conjonction QUE
C’est la plus fréquente.
Quand elle est employée seule, elle introduit le plus souvent une proposition
subordonnée complétive et complète souvent un verbe.
Ex : Il sait que Conrad entend la dispute
Subordonnée complétive COD
Elle peut aussi faire partie d’une locution conjonctive introduisant des propositions
subordonnées circonstancielles (pendant que…, pourvu que…, à supposer que…).
 Les conjonctions introduisant les propositions subordonnées circonstancielles
Les conjonctions ou locutions conjonctives introduisent des propositions subordonnées
circonstancielles qui expriment différentes valeurs :
- le temps : après que, avant que, depuis que, alors que, lorsque…
- la cause : parce que, puisque, sous prétexte que…
- le but : afin que, pour que, de peur que…
- la conséquence : si bien que, de sorte que, au point que…
- l’opposition : même si, quoique, bien que…
- l’hypothèse : si, en admettant que, à condition que…
2- Dans les phrases suivantes, entoure la conjonction de subordination et mets la
proposition subordonnée conjonctive entre crochets :
1) Hans croit véritablement que Conrad n’a pas voulu l’humilier.
2) Les deux amis se promettent que cet incident ne se reproduira pas.
3) Hans exige de Conrad qu’il lui dise la vérité.
4) Les garçons constatent qu’ils partagent le goût de la poésie.
5) Conrad se dit qu’il pourra échanger des pièces de monnaie avec son ami.
3- Transforme les deux phrases simples suivantes en une seule phrase complexe. Utilise pour
ce faire une conjonction ou une locution conjonctive exprimant la valeur circonstancielle
entre parenthèses. Attention, tu devras peut-être faire des modifications pour que ta
phrase soit correcte (concernant les verbes notamment).
1) Il est parti. Sa famille est inquiète. (temps)
2) Il a eu une adolescence difficile. Il a bien réussi. (opposition)
3) Il travaille beaucoup. Il a une petite chance d’y parvenir. (hypothèse)
4) Il n’arrête pas de réviser son cours. Ses parents voient qu’il veut avoir son brevet. (but)
5) Ils se disputaient. Conrad était assis. (temps)
148
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 6
Vérifie tes réponses dans ton livret de corrigés avant de relire l’extrait pour répondre aux questions
suivantes :
D
Une critique de l’aristocratie allemande
1- a) Quels adverbes sont utilisés plusieurs fois dans l’extrait à propos des Hohenfels ?
b) Quelles informations nous donnent-ils sur l’attitude de cette famille ?
2- « Ils se dressaient là, unis, supérieurs, escomptant que les assistants les contempleraient
bouche bée ». (l. 13-14)
Quelles sont les attentes des Hohenfels dans cette phrase ? Justifie ta réponse.
3- Que font les Hohenfels pendant l’entracte ?
4- Quelle image le narrateur donne-t-il de cette famille aristocratique ? À l’aide de tes
réponses précédentes, donne une réponse argumentée.
E
La disgrâce
1- a) Au début de l’entracte, quel type de phrase est employé ?
b) Quel est à ce moment-là l’état d’esprit de Hans ?
2- À ce moment-là de l’extrait, quel est le sentiment ressenti par Hans ? Quelle figure de
style est ici employée pour renforcer ce sentiment ?
3- À la ligne 32, quel terme très fort le narrateur choisit-il d’employer pour faire référence à
l’épreuve qu’il doit endurer ? Explique-le.
4- En quoi cet événement éclaire-t-il la première phrase de l’extrait ? Explique ta réponse.
Compare tes réponses avec celles de ton livret de corrigés avant de continuer.
F
Réécriture
« Là, appuyé contre l’une des colonnes et m’efforçant d’avoir l’air hautain et dédaigneux,
j’attendis l’apparition des Hohenfels. Mais quand je les vis enfin, j’eus envie de m’enfuir. »
(l. 25-27)
Réécris ce texte en remplaçant « je » par « nous ». Effectue toutes les modifications
nécessaires.
Prends ton livret de corrigés pour vérifier tes réponses.
Termine de lire le chapitre 15 et lis également le chapitre 16, puis passe à la séance 2.
© Cned, Français 3e —
149
Séquence 6 — séance 2
Séance 2
Un climat tendu
Durée : 2h
Dans cette nouvelle séance, tu découvriras les difficultés que doit surmonter au quotidien Hans.
L’école est pour lui maintenant le lieu de brimades et de menaces et son amitié avec Conrad
se délite encore. Cette séance te permettra aussi de travailler les propositions subordonnées
circonstancielles de condition et le subjonctif.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
C’est dans un contexte politique agité qu’évolue l’amitié de Hans et Conrad mais les violences
n’atteignent pas les deux amis qui considèrent ces événements comme des « incidents mineurs ». Pour
la première fois, Hans va être directement confronté à l’antisémitisme (si tu ne sais plus ce que
signifie ce mot, réfère-toi à ton cours d’histoire) ambiant. Son ami l’aidera-t-il dans cette épreuve ?
Lis attentivement le texte suivant et écoute le début à la piste 13 de ton CD.
Jusqu’alors, je ne m’étais jamais heurté à plus d’animosité1 que celle que l’on trouve
généralement parmi des garçons de classes sociales et d’intérêts différents. Personne ne semblait
avoir une opinion bien arrêtée à mon sujet et je n’avais jamais subi d’intolérance religieuse ou
raciale. Mais lorsque j’arrivai au lycée un matin, j’entendis à travers la porte close de ma classe le
5 bruit d’une violente discussion. « Les Juifs, entendis-je, les Juifs. » Ces mots étaient les seuls que
je puisse distinguer, mais ils se répétaient en chœur et l’on ne pouvait se méprendre2 sur la
passion avec laquelle ils étaient proférés3.
J’ouvris la porte et la discussion cessa brusquement. Six ou sept garçons, debout, formaient un
groupe. Ils me regardèrent fixement comme s’ils ne m’avaient jamais vu. Cinq d’entre eux
10 gagnèrent leur place en traînant les pieds, mais deux autres, Bollacher, l’inventeur de « Castor et
Pollack4 », qui me parlait à peine depuis un mois, et Schulz, un rustre5 agressif qui pesait bien
soixante-seize kilos, fils d’un pauvre pasteur de village, destiné à suivre la voie de son père, me
regardèrent droit dans les yeux. Bollacher ricana — cette sorte de ricanement supérieur et stupide
qu’arborent certaines personnes lorsqu’elles voient un babouin au zoo — mais Schulz, se
15 pinçant le nez comme s’il sentait une mauvaise odeur, me dévisagea d’un air provoquant.
J’hésitai un instant. Je pensais avoir une chance sur deux au moins de terrasser6 ce gros lourdaud,
mais je ne voyais pas comment cela pourrait arranger les choses. Une trop grande quantité de
poison s’était déjà infiltrée dans l’atmosphère du lycée. J’allai donc à ma place et fis semblant de
jeter un dernier coup d’œil sur mes devoirs du soir, à l’exemple de Conrad, qui se donnait un air
20 trop occupé pour prêter attention à ce qui se passait.
Or, encouragé par mon indécision à relever le défi de Schulz, Bollacher se précipita vers moi.
« Pourquoi ne retournes-tu pas en Palestine, d’où tu es venu ? » hurla-t-il. Et, tirant de sa poche
un petit bout de papier imprimé, il le lécha et le colla sur mon banc, devant moi. Il y était écrit :
« Les Juifs ont ruiné l’Allemagne. Citoyens, réveillez-vous ! »
25
— Ote-moi ça, dis-je.
Français
3e
© Cned,
150 ——
Ote-le
toi-même,
répondit-il. Mais attention, si tu le fais, je te casse la figure.
C’était le moment critique. La plupart des garçons, y compris Conrad, se levèrent pour voir ce
qui allait se passer. Cette fois, j’avais trop peur pour hésiter. C’était vaincre ou mourir. De toutes
mes forces, je frappai Bollacher au visage. Il chancela, puis revint vers moi. Ni l’un ni l’autre
30 n’avions la moindre expérience de la lutte ; dans ce combat, les règles étaient ignorées… oui,
1
20
25
30
35
40
45
A
mais je ne voyais pas comment cela pourrait arranger les choses. Une trop grande quantité de
poison s’était déjà infiltrée dans l’atmosphère du lycée. J’allai donc à ma place et fis semblant de
jeter un dernier coup d’œil sur mes devoirs du soir, à l’exemple de Conrad, qui se donnait un air
trop occupé pour prêter attention à ce qui se passait.
Or, encouragé par mon indécision à relever le défi de Schulz, Bollacher se précipita vers moi.
séance
— Séquence
6
« Pourquoi ne retournes-tu pas en Palestine, d’où tu es venu ? » hurla-t-il.
Et,2tirant
de sa poche
un petit bout de papier imprimé, il le lécha et le colla sur mon banc, devant moi. Il y était écrit :
« Les Juifs ont ruiné l’Allemagne. Citoyens, réveillez-vous ! »
— Ote-moi ça, dis-je.
— Ote-le toi-même, répondit-il. Mais attention, si tu le fais, je te casse la figure.
C’était le moment critique. La plupart des garçons, y compris Conrad, se levèrent pour voir ce
qui allait se passer. Cette fois, j’avais trop peur pour hésiter. C’était vaincre ou mourir. De toutes
mes forces, je frappai Bollacher au visage. Il chancela, puis revint vers moi. Ni l’un ni l’autre
n’avions la moindre expérience de la lutte ; dans ce combat, les règles étaient ignorées… oui,
mais c’était également nazi contre juif, et je me battais pour la meilleure cause.
Le sentiment passionné qui m’animait alors eût pu ne pas suffire à me tirer de là si Bollacher,
en voulant m’assener7 un coup que j’évitai, n’avait trébuché et ne s’était coincé entre deux
pupitres8 au moment où Pompetzki en personne entrait dans la classe. Bollacher se mit sur pied.
Me désignant du doigt tandis que des larmes de mortification9 coulaient sur ses joues, il dit :
— Schwarz m’a attaqué.
Pompetzki me regarda.
— Pourquoi avez-vous attaqué Bollacher ?
— Parce qu’il m’a insulté, dis-je, tremblant de tension et de rage.
— Il vous a insulté ? Que vous a-t-il dit ? demanda Pompetzki avec douceur.
— Il m’a dit de retourner en Palestine, répondis-je.
— Oh, je vois, dit Pompetzki avec un sourire, mais ce n’est pas une insulte, mon cher
Schwarz ! C’est plutôt un conseil amical. Asseyez-vous tous les deux. Si vous voulez
vous battre, battez-vous dehors autant que vous voudrez. Mais souvenez-vous Bollacher,
qu’il vous faut être patient. Bientôt, tous nos problèmes seront résolus. Et maintenant,
revenons à notre cours d’histoire.
À l’épreuve de l’antisémitisme
1- Pour quelle raison une dispute éclate-t-elle entre Hans et ses camarades ?
2- « Une trop grande quantité de poison s’était déjà infiltrée dans l’atmosphère du lycée »
(l. 17-18). De quel poison s’agit-il ?
j e sais déjà
L’impératif présent
L’impératif présent n’a pas de sujet exprimé et ne comporte que trois personnes : 2e du
singulier, 1re et 2e du pluriel.
Les terminaisons des verbes du 1er groupe : -e, -ons, -ez
Exemple : mange, mangeons, mangez.
Attention : certains verbes du 3e groupe se conjuguent sur le même modèle.
Exemples : cueille, cueillons, cueillez / souffre, souffrons, souffrez…
Les terminaisons des autres verbes : -s, -ons, -ez
Exemple : finis, finissons, finissez.
Attention : la 2e personne du singulier prend un –s devant en et y
Exemple : Ils vendent des oranges au marché, vas-y et rapportes-en.
© Cned, Français 3e —
151
Séquence 6 — séance 2
3- « Les juifs ont ruiné l’Allemagne. Citoyens, réveillez-vous » (l. 24)
a) Quels sont le temps et le mode du verbe souligné ? Quelle est la valeur de ce mode ?
b) Explique le sens de ce slogan à la lumière de tes réponses précédentes.
c) Transpose le verbe souligné à la troisième personne en commençant la phrase par :
Que le citoyen … Quel mode as-tu employé ?
d) Des lignes 32 à 34, trouve le verbe conjugué au subjonctif plus-que-parfait. Quelle est
sa valeur ?
j e sais déjà
Le subjonctif
1- La conjugaison du subjonctif
Le mode subjonctif comprend quatre formes : présent, passé, imparfait et plus-queparfait.
 Le subjonctif présent
Les terminaisons sont toujours les mêmes quel que soit le groupe du verbe :
-e, -es, -e, -ions, -iez, -ent sauf pour « être » et « avoir » qui ont au singulier -s, -s-, -t
Attention : Quelques verbes du 3e groupe sont irréguliers !
Ex. : aller : que j’aille ; faire : que je fasse ; falloir : qu’il faille ; pouvoir : que je puisse ; savoir : que je
sache, vouloir : que je veuille.
 Le subjonctif passé
C’est le temps composé qui correspond au subjonctif présent ; il se forme au moyen de
l’auxiliaire « être » ou « avoir » conjugué au subjonctif présent suivi du participe passé.
Ex. : que je sois sorti, que j’aie frappé.
 Le subjonctif imparfait
Il est assez rare et ne se rencontre que dans un niveau de langue soutenu, le plus souvent
à la 3e personne du singulier.
Il est formé sur le radical du passé simple suivi des terminaisons :
-sse, -sses, - ^t, -ssions, -ssiez, -ssent.
Ex. : il fallait qu’il le crût, il fallait que je réussisse.
 Le subjonctif plus-que-parfait
C’est le temps composé qui correspond au subjonctif imparfait. Il se forme au moyen de
l’auxiliaire « être » ou « avoir » conjugué au subjonctif imparfait suivi du participe passé.
Ex : que je fusse tombé, que vous eussiez réussi.
2- Les valeurs et les emplois du subjonctif
Le subjonctif exprime des actions possibles, incertaines liées à des sentiments ou à des
volontés.
Il peut s’employer soit dans des propositions indépendantes ou principales soit dans des
propositions subordonnées.
152
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 6
 Le subjonctif employé dans les propositions indépendantes ou principales
Il peut exprimer :
- L’ordre, l’interdiction : Ex : Qu’il cesse immédiatement ce comportement abject !
- Le souhait : Pourvu que Conrad intervienne !
- La condition : Qui l’eût cru qu’ils en arriveraient à de tels agissements !
- La concession : Dussé-je me faire casser la figure, je ne baisserai pas les bras.
 Le subjonctif employé dans les propositions subordonnées conjonctives
Il est employé après les verbes exprimant :
- une volonté
Ex : Je veux que tu lui viennes en aide.
- un sentiment
Ex : Je crains qu’il n’intervienne trop tard.
- un jugement
Ex : Je crois qu’ils agissent mal.
Il peut aussi être employé après des verbes d’opinion dans les phrases à la forme négative
ou interrogative. Dans ce cas, on peut hésiter entre les modes indicatif et subjonctif.
L’indicatif va exprimer une plus grande certitude que le subjonctif.
- Le mode indicatif
Ex : Je ne crois pas qu’il intervient pour défendre son ami.
- Le mode subjonctif
Ex : Je ne crois pas qu’il intervienne pour défendre son ami.
4- Souligne les verbes conjugués au subjonctif présent et transpose-les au subjonctif passé
sans changer de personne.
1) Que personne ne sorte de la salle de classe.
2) Il est regrettable que tu accordes foi à ces inepties.
3) Dommage que tu arrives après la dispute, tu aurais pu intervenir.
4) Il faut absolument que Bollacher réfléchisse avant d’agir.
5) Qu’il soit influencé par des idées racistes n’étonne personne.
5- Recopie les phrases en conjuguant les verbes entre parenthèses à l’imparfait du
subjonctif.
1) Il n’était pas nécessaire qu’il (faire) justice lui-même.
2) J’aurais voulu que Conrad (intervenir) dans la dispute.
3) Il fallait absolument qu’il (défendre) ses idées.
4) Il était impossible pour lui qu’il (gagne) le combat.
5) Le professeur voulait qu’ils (cesser) la dispute.
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153
Séquence 6 — séance 2
6- Transforme les groupes nominaux complément d’objets en propositions subordonnées
conjonctives complétives. Attention au mode des verbes de ces subordonnées.
1) Il souhaite le retour des beaux jours.
2) Il ne veut pas la mort de ses ennemis.
3) J’attends la fin du livre pour comprendre.
4) Tu crains les bagarres.
5) Je m’étonne de la venue de ses ennemis ici.
7- Sur quels arguments repose l’antisémitisme dans la bouche des élèves ?
B
La confrontation entre les élèves
1- Au cours de la dispute, Hans éprouve des sentiments différents. Relève trois expressions
qui décrivent son état d’esprit et analyse l’évolution de ses sentiments.
2- Bollacher menace ainsi Hans aux lignes 26 : « Mais attention, si tu le fais, je te casse la
figure ». Comment analyses-tu la proposition incise, entre virgules ?
M éthodologie
Comment analyser une proposition ?
Une phrase peut comporter une ou plusieurs propositions. Une proposition est un
groupe de mots organisés autour d’un verbe conjugué. La phrase contient donc autant
de propositions que de verbes conjugués.
Ex : Il faut que Hans se défende.  deux verbes, deux propositions.
V1
V2
La proposition principale et la proposition indépendante n’ont pas de fonction, on ne
connaît donc que leur nature.
Une proposition subordonnée peut être analysée sur le plan de sa nature et de sa
fonction.
" [Il faut] : proposition principale
" [que Hans se défende.] : proposition subordonnée conjonctive, complément d’objet
direct du verbe de la principale « falloir ».
154
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 6
j e retiens
Les propositions subordonnées circonstancielles de condition
Dans le système hypothétique, les faits exprimés par la principale et la subordonnée
sont liés : pour que le fait exprimé dans la principale se réalise, il faut que la condition
exprimée dans la subordonnée se réalise.
Ex : Si tu ôtes le papier, je te casse la figure.
Le plus souvent, la subordonnée est introduite par si et est au mode indicatif.
Le temps de la subordonnée introduite par si peut varier selon que la condition est
envisagée comme réalisable, irréalisable ou non réalisée.
" Si + présent de l’indicatif : condition considérée comme réalisable.
Ex. : Si tu ôtes le papier, je te casse la figure.
" Si + imparfait de l’indicatif : condition considérée comme irréalisable ou réalisable
dans l’avenir
Ex. : Si Conrad était courageux, il serait intervenu.
" Si + plus-que-parfait : condition non réalisée dans le passé
Ex : Si Conrad avait été courageux, il aurait pu défendre son ami.
Mais la subordonnée peut aussi être introduite par une locution conjonctive : son verbe
est alors soit au conditionnel soit au subjonctif.
Ex. : - Au cas où Conrad serait courageux, il défendrait son ami.
Conditionnel
- Pour peu qu’il soit courageux, il défendrait Hans.
Subjonctif
3- Souligne les propositions subordonnées de condition et entoure le subordonnant :
1) Ses parents ont accepté de le recevoir à condition qu’il ne parle pas de religion.
2) Si vous voulez continuer à vous voir, il faudra ne pas parler de religion.
3) Pour peu que le professeur adhère à ses idées, il pourra continuer ses brimades.
4) Je t’ai apporté le tract, au cas où tu ne l’aurais jamais lu.
5) Dès lors que vous aurez frappé un camarade, vous serez sanctionné.
4- Recopie les phrases en conjuguant le verbe de la subordonnée aux temps et mode qui
conviennent :
1) Il viendra avec plaisir en classe, pour peu que vous (savoir) être corrects.
2) Si c’(être) possible, Hans aurait préféré ne pas se battre.
3) Au cas où Hans (rencontrer) le groupe d’élèves, il serait préférable de les éviter.
4) Conrad l’aurait aidé si Hans le lui (demander).
5) Il vous laissera entrer dans la classe à condition que vous (respecter) les autres élèves.
C
Les réactions des personnes extérieures
1- a) Le professeur d’histoire donne-t-il raison à Hans ou à Bollacher ?
b) lignes 44-45 : « Mais souvenez-vous, Bollacher, qu’il vous faut être patient. Bientôt,
tous nos problèmes seront résolus ». Selon toi, quels sont les problèmes évoqués de
façon insidieuse par le professeur ?
© Cned, Français 3e —
155
Séquence 6 — séance 2
2- a) Quel est le comportement de Conrad pendant la dispute ?
b) Hans trouve-t-il de l’aide autour de lui ? En quoi cela rend-il encore plus difficile cette
confrontation ?
c) À ton avis, que va-t-il se passer après cet épisode ? Hans osera-t-il revenir à l’école ?
Que peut-on craindre ?
Poursuis ta lecture au moins jusqu’au chapitre 17 pour la séance 4.
D
Expression écrite
Imagine que le professeur intervienne différemment : il sermonne les garçons et prend
la défense de Hans. Tu utiliseras des verbes au subjonctif pour exprimer l’ordre,
l’interdiction, la volonté ou encore l’indignation.
Après avoir terminé ton travail, lis dans ton livret de corrigés un exemple de ce qu’il était possible
d’écrire.
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— © Cned, Français 3e
séance 3 —
Séquence 6
Séance 3
Histoire des Arts : la propagande nazie
Durée : 1h30
L’objectif de cette séance est de te préparer à l’épreuve d’histoire des arts. Tu étudieras des affiches
de propagande nazie afin de mieux comprendre l’Allemagne dans laquelle se déroule l’histoire de
L’Ami retrouvé.
Lors de l’épreuve d’Histoire des Arts, tu pourras être interrogé sur des œuvres aux
supports variés. Tu dois être capable d'identifier la nature de celles-ci. Voici un petit
lexique des arts, il te donnera une petite idée de ce qui t’attend. Tu peux être par exemple
interrogé sur :
- Une affiche publicitaire : elle associe le plus souvent du texte et de l’image. Elle est
destinée à vanter un produit ou à inciter à adhérer à une cause (comme dans une affiche
de propagande).
- Une œuvre architecturale : construction d’édifices (cathédrale, châteaux…) et
agencement de jardins (jardins à la française de Versailles conçus par Le Nôtre).
- La bande-dessinée : tu peux te référer à la séance 3 de la séquence 5 pour réviser le
vocabulaire de cet art.
- Le cinéma : un extrait de film, une bande-annonce…
- La peinture, la photographie, la sculpture…
- La musique (chanson, opéra, comédie musicale…)
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
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Séquence 6 — séance 3
A
Savoir lire et analyser une affiche de propagande
Observe attentivement l’affiche suivante puis réponds aux questions.
Vive l’Allemagne, affiche (v.1935), collection privée
© Peter Newark Pictures / The Bridgeman Art Library.
1- Quel personnage historique reconnais-tu sur cette affiche ? Décris-le précisément
(vêtements, décorations militaires, objets tenus dans les mains, attitude…).
2- Selon toi, quel est le contexte historique lié à cette image ? Qu’est-ce qui te permet de
répondre ?
3- Que peux-tu dire de la place que prend ce personnage dans l’image ?
4- Que distingues-tu à l’arrière-plan en bas ?
5- Qu’est-ce qui est représenté en haut à l’arrière-plan ?
6- Observe attentivement la composition de l’affiche.
a) Comment sont représentées les personnes qui sont à l’arrière-plan ?
b) Comment au contraire est représenté l’objet tenu par le personnage ?
c) Selon toi, pourquoi les lignes sont-elles opposées ? Que symbolisent-elles ?
d) Quel élément à l’arrière plan peut alors symboliser l’ordre et la stabilité retrouvés ?
Justifie ta réponse.
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— © Cned, Français 3e
séance 3 —
j e retiens
Séquence 6
Savoir analyser une image
Il existe des techniques pour analyser une image. Voici quelques exemples d’éléments
que tu peux commenter pour arriver à une interprétation de l’œuvre.
-
La composition : lignes qui structurent l’espace (diagonales, horizontales,
circulaires…) et qui guident la direction du regard.
-
Les plans : ils organisent les éléments dans l’espace (premier plan, second plan,
arrière-plan). Ils créent des effets de profondeur et de perspectives
-
L’angle de vue : il désigne l’endroit d’où est vue la scène. Il faut faire la différence
entre la vue de face (même niveau que le sujet regardé), en plongée (vue d’en
haut, le spectateur domine la scène) et en contre-plongée (vue d’en bas, le
spectateur est dominé).
-
Les couleurs : distinguer les couleurs chaudes (orange, rouge, jaune…) et les
couleurs froides (bleu, gris, vert…)
-
La lumière : qui permet de mettre en valeur un élément de l’œuvre.
-
Le cadrage : c’est un peu le zoom au cinéma. On peut avoir une vue d’ensemble
(panorama d’un lieu), un plan général (personnage vu en entier), le plan
américain (personnage vu jusqu’à mi-cuisse), le plan rapproché (buste du
personnage), le gros plan (visage du personnage) et le très gros plan (détail sur le
personnage)
7- à ton avis, quels sentiments traduisent le visage et la position des mains du personnage
principal ?
8- Selon toi, quelles peuvent être les émotions ressenties par les personnes qui à l’époque
regardent l’affiche ?
9- En utilisant toutes tes réponses précédentes, explique le titre de l’affiche.
Vérifie tes réponses dans ton livret de corrigés. Maintenant, lis et mémorise le « Je retiens »
suivant.
j e retiens
L’affiche de propagande
On appelle propagande une stratégie de communication, qui tend à inculquer à
grande vitesse des idées à une vaste population. L’affiche de propagande est toujours
liée à un contexte historique précis. Elle utilise des procédés qui accrochent le regard :
une composition, des lignes de force bien marquées. Le message peut s’appuyer sur
des symboles, comme ici la croix gammée, la croix de fer ou des slogans efficaces.
Placardée sur les murs l’affiche est un support publicitaire de premier ordre mais aussi
un excellent moyen de mener une campagne politique.
© Cned, Français 3e —
159
Séquence 6 — séance 3
B
Alimenter le culte de la personnalité
Un peuple, un empire, un chef, affiche (1938), collection privée
© Archives Charmet / The Bridgeman Art Library.
1- Quelle est la nature du document ?
2- Quel personnage reconnais-tu ? Où se trouve ce personnage dans l’image ?
3- Dans quelle direction son regard est-il dirigé ? Que signifie cette orientation donnée à
son regard d’après toi ?
4- Quels sont les autres symboles qui construisent cette image ?
5- Quelle importance semble être donnée au personnage ? Pour répondre, appuie-toi sur le
titre de l’affiche.
Après avoir vérifié tes réponses dans ton livret de corrigés, lis et mémorise le « Je retiens » suivant.
j e retiens
Le culte de la personnalité dans les régimes totalitaires
Les totalitarismes sont des systèmes où un homme, ou un parti, imposent une
idéologie officielle par des moyens répressifs et une très forte propagande. Le
peuple est recadré dans tous les domaines : politiques, sociaux, culturels, familiaux,
intellectuels et spirituels. Il doit vouer un véritable culte à la personnalité du leader.
160
— © Cned, Français 3e
séance 3 —
C
Séquence 6
Forger la jeunesse
La jeunesse sert le Führer, collection privée
© Peter Newark Historical Pictures / The Bridgeman Art Library.
1- Quelle est la nature du document ?
2- Commente la composition de l’affiche en t’appuyant par exemple sur les couleurs, les
tailles, l’orientation des visages et regards…
3- Quel est le but de cette affiche ?
Vérifie tes réponses dans ton livret de corrigés. Maintenant, lis et mémorise le « Je retiens »
suivant.
j e retiens
La jeunesse hitlérienne
Le parti nazi fondait ses espoirs sur la jeunesse hitlérienne. En effet, un des objectifs
des nazis était d’embrigader les plus jeunes dans l’antisémitisme et dans la xénophobie
en les conditionnant aux modes de pensées nazis par l’intermédiaire des écoles et de
l’organisation appelée « Jeunesse hitlérienne ». C’est ce que nous montre cette affiche
sur laquelle nous voyons le portrait d’Hitler, ainsi qu’un enfant regardant dans la même
direction que lui.
© Cned, Français 3e —
161
Séquence 6 — séance 3
le coin des curieux
La propagande nazie a beaucoup utilisé les affiches pour servir son idéologie mais il y avait
aussi d’autres moyens : la sculpture, la littérature, la musique et le cinéma par exemple.
Tu peux visionner les premières minutes du film Le Triomphe de la volonté de Leni Riefenstahl,
réalisé en 1935 pour comprendre cela. Le réalisateur utilise le langage cinématographique
pour glorifier et mythifier le régime et Hitler. La séquence d’ouverture fait d’Hitler un dieu
descendu des cieux pour sauver le peuple allemand.
Si le sujet t’intéresse, tu peux également faire des recherches sur la dictature Nord-Coréenne.
Les affiches de propagande y sont encore d’actualité, elles glorifient le pays et ses dirigeants.
162
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 6
Séance 4
Rencontrer l’auteur
Durée : 1h30
Cette séance va te permettre de faire la connaissance de l’auteur, Fred Uhlman. Cet homme a eu
un parcours atypique - c’est-à-dire hors du commun - et tu découvriras au fil des séances qu’il s’est
inspiré des événements politiques qui ont marqué sa vie pour raconter l’histoire de L’Ami retrouvé.
Prends une nouvelle page. Note le titre de la séquence en rouge.
Saute deux lignes, puis note le titre de la séance en rouge. Fais ensuite le travail demandé.
Nous te proposons de rencontrer Fred Ulhman par le biais d’une interview imaginaire : lis-la bien
avant de répondre aux questions.
Interview imaginaire de Fred Ulhman
 Fred Ulhman, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis né le 19 janvier 1901 à Stuttgart en Allemagne. Ma famille, juive mais peu
pratiquante, était installée depuis deux siècles dans ce pays. J’ai fait mes études dans un
prestigieux lycée de ma ville natale, puis j’ai effectué des études de droit à l’université
pour devenir avocat. Très vite, je me suis engagé en politique et ai adhéré au Parti
social-démocrate, adversaire du Parti nazi. Mais après la victoire d’Hitler aux élections
législatives de 1932, j’ai échappé de peu à la déportation et ai fui l’Allemagne.
 Dans quel pays vous êtes-vous réfugié ?
Je me suis exilé dès 1933 en France. Je me suis installé à Paris et j’ai fréquenté les milieux
artistiques et en particulier le monde de la peinture. Je me suis moi-même mis à peindre
et ai connu un certain succès.
 C’est votre portrait ici ?
Kurt Schwitters, Portrait de Fred Uhlman, 1940
© ADAGP/ The Bridgeman Art Library
© Cned, Français 3e —
163
Séquence 6 — séance 4
Oui, c’est un portrait de moi réalisé par Kurt Schwitters dans les années 1940. Lui aussi
devra quitter l’Allemagne après l’arrivée du parti nazi au pouvoir. Ses tableaux seront
décrochés des murs des musées allemands et ses œuvres figureront à l’exposition de
l’ « art dégénéré » à Munich.
 Pourriez-vous nous expliquer ce qu’était l’ « art dégénéré » ?
C’est l’expression employée par les nazis pour qualifier les œuvres artistiques qui ne
correspondaient pas à l’art officiel qui servait le parti. À cette exposition, les visiteurs
étaient invités à confronter les productions de malades mentaux et celles de représentants
de l’avant-garde…
 Êtes-vous resté à Paris ?
Non, je suis parti en Espagne où j’ai rencontré Diana, fille d’un parlementaire anglais.
Nous nous sommes alors installés en Angleterre. J’ai essayé d’y faire venir mes parents
restés en Allemagne mais ils ont refusé. Ils sont morts en déportation. Ma sœur
également a connu un sort funeste, elle s’est jetée sous le train qui devait les mener, elle
et son bébé, au camp d’Auschwitz.
 Quelle vie avez-vous menée en Angleterre ?
J’ai appris rapidement l’anglais et n’ai plus jamais parlé ma langue natale. J’ai renié
totalement mes origines. Nous avons été recueillis par un groupe d’intellectuels refugiés
eux-aussi et nous avons imaginé des moyens de combattre les nazis. Nous avons créé
ensemble la Ligue allemande libre pour la culture. En 1940, j’ai été arrêté par le gouvernement
britannique qui me suspectait d’être un espion parce que j’étais allemand. J’ai passé six
mois sur l’île de Man, située en mer d’Irlande.
 Quand avez-vous commencé à écrire ?
J’ai commencé tardivement ma carrière d’écrivain ou plutôt d’autobiographe. En réalité,
je me suis beaucoup inspiré de ma vie pour écrire. En 1960, j’avais déjà 59 ans, mes
souvenirs ont été publiés sous le titre Il fait beau aujourd’hui. Après quelques difficultés, j’ai
publié ensuite en 1971 Reunion, une autobiographie romancée écrite en anglais et traduite
en français en 1978 sous le titre L’Ami retrouvé. Le récit est écrit à la première personne
mais le narrateur ne porte pas mon prénom. Hans est évidement un personnage qui
a beaucoup de points communs avec moi. J’ai écrit une suite à ce roman, La Lettre de
Conrad, mais je ne voulais pas que cette œuvre soit publiée avant ma mort.
 Vous avez beaucoup voyagé au cours de votre vie, quelle est votre nationalité de cœur ?
Avant 1933, je me sentais allemand avant d’être juif, je suis maintenant européen.
164
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 6
1- Fred Ulhman nous a raconté brièvement sa vie et celle de ses parents, mais as-tu bien lu ?
Pour vérifier ta compréhension, entoure dans la grille ci-après les mots correspondant
aux définitions proposées.
Horizontalement
a- Camp où devait être emmenée la sœur de Fred Ulhman
b- Comme Hans, Fred Ulhman est : _ _ _ _ .
c- Prénom de l’auteur
d- Pays d’Europe où il a vécu adulte
e- Pays d’origine de Fred Uhlman
f- Fait de regrouper dans un camp un groupe de personnes pour les exterminer
Verticalement
a- Ville d’origine de Fred Ulhman
b- Titre anglais de L’Ami retrouvé
c- Fait de quitter son pays
2- Selon toi, pourquoi Fred Ulhman n’a-t-il pas écrit l’histoire de L’Ami retrouvé dans sa
langue maternelle mais en anglais ?
3- Pourquoi Fred Uhlman a-t-il souhaité, selon-toi, publier cette histoire personnelle et
douloureuse ?
4- Cherche la définition du mot « autobiographie » dans un dictionnaire. Peut-on dire que
L’Ami Retrouvé est une autobiographie ? Justifie ta réponse.
© Cned, Français 3e —
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Séquence 6 — séance 4
j e retiens
Les caractéristiques de l’écriture autobiographique
L’autobiographie*
Le mot « autobiographie » est formé de plusieurs éléments provenant du grec ancien
que l’on peut décomposer ainsi :
Auto (du grec au\tov, « soi-même »)
bio (du grec bi/ov, « vie »)
graphie (du grec grafei=n, « écrire »)
Il s’agit donc d’écrire soi-même sa propre vie.
L’auteur écrit le plus souvent à la première personne du singulier et affirme qu’il
s’efforcera d’être sincère. Il passe avec son lecteur un pacte de confiance que l’on peut
aussi appeler un pacte autobiographique.
L’auteur, le narrateur et le personnage sont donc une et même personne.
Le roman autobiographique*
Un écrivain peut faire le choix de raconter sa vie derrière un double, un personnage
fictif. C’est le cas dans L’Ami retrouvé : Fred Ulhman choisit de raconter une partie de sa
vie en se dissimulant derrière le personnage de Hans.
Il ne faut pas confondre ces récits avec une biographie* qui est l’écriture de la vie d’une
autre personne que soi.
le coin des curieux
Si tu as envie de connaître davantage la vie de Fred Ulhman, nous te conseillons de lire son
autobiographie Il fait beau à Paris aujourd’hui. Il y raconte notamment son départ précipité de
son pays natal. En voici quelques lignes :
« Le 23 mars, Pazaurek me téléphona. Il avait vu Dill, un juge avec lequel j’avais toujours été
en bons termes et qui, je fus choqué de le découvrir, se révéla être un vieux membre du parti nazi.
Dill lui avait dit : « Si vous voyez Uhlmännle (le petit Uhlman), dites-lui qu’il fait beau à Paris
aujourd’hui. Dites-lui bien aujourd’hui ».
J’avais compris. Je rassemblai quelques vêtements, pris un peu d’argent et, sans pouvoir
même dire au revoir à mes parents, sautai dans ma voiture et partis.
C’est ainsi que je quittai ma patrie, la ville où j’avais passé trente-deux ans de ma vie… »
Fred Uhlman, Il fait beau à Paris aujourd’hui, Éditions Stock, 2001, p.194.
166
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 6
Tu peux également t’intéresser aux peintres qui ont été classés par les nazis dans l’ « art
dégénéré » : Picasso, Otto Dix, Max Ernst, Marc Chagall…
Otto Dix, Portrait de la journaliste Sylvia von Harden, 1926
© ADAGP / Giraudon / The Bridgeman Art Library.
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Séquence 6 — séance 5
Séance 5
Écrire une lettre
Durée : 1h30
L’objectif de cette séance est de réviser les codes de la lettre et de travailler l’argumentation.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
L’amitié entre les deux garçons est de plus en plus difficile à cause du contexte politique en
Allemagne. Ils s’éloignent progressivement et Hans, suite à la décision de ses parents, va quitter son
pays pour se réfugier aux Etats-Unis. Au chapitre 17, comme tu l’as déjà lu par toi-même, Conrad
lui écrit une lettre avant son départ.
Relis-la attentivement ci-dessous et écoute-la à la piste 14 de ton CD :
1
Mon cher Hans,
C’est là une lettre difficile. Laisse-moi d’abord te dire combien je suis triste de te voir partir
pour l’Amérique. Il ne peut être aisé pour toi, qui aimes l’Allemagne, de commencer une vie
nouvelle en Amérique, pays avec lequel toi et moi n’avons rien en commun, et j’imagine ton
1
5 amertume et ton chagrin. D’autre part, c’est probablement la chose la plus sensée que tu puisses
faire. L’Allemagne de demain sera différente de celle que nous avons connue. Ce sera une
Allemagne nouvelle sous la conduite de l’homme qui va décider de notre destin et de celui du
monde entier pour des siècles à venir. Tu seras scandalisé si je te dis que je crois en cet homme.
Lui seul peut préserver notre pays bien-aimé du matérialisme2 et du bolchevisme3 ; c’est grâce à
10 lui seul que l’Allemagne regagnera l’ascendant moral4 qu’elle a perdu par sa propre folie. Tu n’en
conviendras pas, mais je ne vois pas d’autre espoir pour l’Allemagne. Il nous faut choisir entre
5
Staline et Hitler, et je préfère Hitler. Sa personnalité et sa sincérité m’ont impressionné plus que
je ne l’eusse cru possible. J’ai fait récemment sa connaissance alors que je me trouvais à Munich
avec ma mère. Extérieurement, c’est un petit homme quelconque, mais, dès qu’on l’écoute, on est
15 entraîné par sa force de conviction, sa volonté de fer, sa violence inspirée et sa perspicacité
prophétique6. En sortant, ma mère était en larmes et ne cessait de répéter : « C’est Dieu qui nous
l’a envoyé. » Je suis plus fâché que je ne saurais dire de ce que, pour un certain temps — peutêtre un an ou deux — il n’y aura pas place pour toi dans cette Nouvelle Allemagne. Mais je ne
vois pas pourquoi tu ne reviendrais pas plus tard. L’Allemagne a besoin de gens comme toi et je
20 suis convaincu que le Führer est parfaitement capable et désireux de choisir, parmi les éléments
juifs, entre les bons et les indésirables.
Car celui qui vit près de son lieu d’origine
Répugne à le quitter.
Je suis heureux que tes parents aient décidé de rester. Bien entendu, personne ne les molestera7
25 et ils pourront vivre et mourir ici en paix et en sécurité.
Peut-être, un jour, nos chemins se croiseront-ils de nouveau. Je me souviendrai toujours de toi,
cher Hans ! Tu as eu sur moi une grande influence. Tu m’as appris à penser, et à douter, et, grâce
au doute, à trouver Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Bien à toi,
Conrad v. H.
Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971), traduit par Léo Lack © Éditions Gallimard
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute
utilisation de celui-ci autre que la consultation individuelle et privée est interdit www.gallimard.fr
Notes
168 : — © Cned, Français 3e
1 - « amertume » (l.5) : rancœur, déception.
2 - « matérialisme » (l.9) : attitude qui consiste à s’attacher à la jouissance de biens matériels.
3 - « bolchevisme » (l.9) : communisme russe. Les Nazis détestent les communistes qui sont pour eux
responsables, comme les Juifs, des malheurs de l’Allemagne.
4 - « ascendant moral (l.10) : grandeur, pouvoir.
cher Hans ! Tu as eu sur moi une grande influence. Tu m’as appris à penser, et à douter, et, grâce
au doute, à trouver Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Bien à toi,
Conrad v. H.
séance 5 — Séquence 6
Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971), traduit par Léo Lack © Éditions Gallimard
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute
utilisation de celui-ci autre que la consultation individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr
Notes :
1 - « amertume » (l.5) : rancœur, déception.
2 - « matérialisme » (l.9) : attitude qui consiste à s’attacher à la jouissance de biens matériels.
3 - « bolchevisme » (l.9) : communisme russe. Les Nazis détestent les communistes qui sont pour eux
responsables, comme les Juifs, des malheurs de l’Allemagne.
4 - « ascendant moral (l.10) : grandeur, pouvoir.
5 - « Staline » (l.12) : Joseph Staline, homme politique russe qui arrive au pouvoir en 1924 après la mort de
Lénine. Il impose rapidement un régime totalitaire.
6 - « perspicacité prophétique » (l. 16) : lucidité, clairvoyance quant à l’avenir.
7 - « molestera » (l. 24) : violentera, persécutera.
A
Le genre de la lettre
j e sais déjà
Les codes de la lettre
Dans une lettre, on peut lire différentes informations :
- Le nom de la personne qui écrit la lettre dans la signature : c’est l’auteur.
- Le nom de la personne qui reçoit la lettre dans la formule d’appel : c’est le destinataire.
- La date à laquelle la lettre a été écrite.
- Des nouvelles de la personne qui écrit.
1- Surligne dans l’extrait tous les indices qui prouvent qu’il s’agit d’une lettre puis complète
le tableau ci-dessous.
Formule d’appel
Formule d’introduction
Formule de politesse
Signature
...............................................................
...............................................................
...............................................................
...............................................................
Vérifie dans ton livret de corrigés que tu as correctement complété le tableau.
© Cned, Français 3e —
169
Séquence 6 — séance 5
2- Voici une lettre à trous. Tu dois remettre à la bonne place les expressions ci-dessous.
Bien à toi
Le 28 mars 1933
Mon cher Hans
Ton fidèle ami
Je t’écris cette courte lettre pour te demander de tes nouvelles. Tu n’es pas venu hier au
collège et je m’inquiète pour toi. As-tu besoin d’aide ?
Vérifie tes réponses dans ton livret de corrigés avant de poursuivre.
B
L’expression des sentiments
1- Quelles sont les raisons qui poussent Conrad à écrire cette lettre ?
2- Quels sont les différents sentiments de Conrad envers son ami lorsqu’il lui écrit ?
3- En t’aidant de tes réponses précédentes, explique en quoi les propos de Conrad sont
contradictoires et ambigus.
4- En quoi pourrait-on dire que Conrad a été largement influencé par la propagande du
régime nazi ?
C
Les indices de la subjectivité
1- Relève des expressions qui montrent l’optimisme de Conrad quant au retour de Hans dans
son pays natal.
170
— © Cned, Français 3e
séance 5 —
Séquence 6
2- « je ne vois pas pourquoi » (l. 19), « je suis convaincu » (l. 20)
a) À quelle personne sont conjugués les verbes de ces deux phrases ?
b) Qu’expriment-ils tous deux ?
3- « Je suis heureux que tes parents aient décidé de rester. Bien entendu, personne ne les
molestera et ils pourront vivre et mourir ici en paix et en sécurité » (l. 24-25).
Conrad rassure son ami mais a-t-il raison d’être aussi confiant en l’avenir ? Qu’en pensestu ?
Compare tes réponses avec celles de ton livret de corrigés.
D
Travail d’écriture
À la réception de la lettre de son ami, Hans décide de lui répondre. En une trentaine de
lignes, il exprimera son incompréhension face à l’adhésion de Conrad aux idées d’Hitler,
sa tristesse de s’éloigner de ses parents et son regret de quitter son pays et son ami.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Imaginer la réponse de Hans à la lettre de Conrad
- Exprimer l’incompréhension de Hans face à l’adhésion de Conrad aux idées d’Hitler
- Exprimer la tristesse de Hans de s’éloigner de ses parents
- Exprimer son regret de quitter son pays et son ami
- Respecter les codes de présentation d’une lettre
- Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que…
J’ai imaginé la réponse de Hans à la lettre de Conrad.
J’ai exprimé l’incompréhension de Hans face à l’adhésion de Conrad
aux idées d’Hitler.
J’ai exprimé la tristesse de Hans de s’éloigner de ses parents.
J’ai exprimé son regret de quitter son pays et son ami.
J’ai respecté les codes de présentation d’une lettre.
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fait
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ta lettre sur ton cahier. Lis ensuite dans le corrigé
un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e —
171
Séquence 6 — séance 5
le coin des curieux
Si tu as envie de découvrir des romans construits par lettres, tu peux lire aussi :
- Inconnu à cette adresse de K. Taylor.
- Le cercle littéraire des amateurs des épluchures de patates de Mary Ann Shaffer et Annie
Barrows.
- Une bouteille dans la mer de Gaza de V. Zénatti.
- L’enfant d’Hiroshima d’Isoko et Ichiro Hatano.
- Lettres à une disparue de V. Massenot
- Lettres de l’intérieur, J. Marsden
- La lettre de Conrad, F. Uhlman
Pour la séance suivante, termine de lire L’Ami retrouvé si ce n’est déjà fait !
172
— © Cned, Français 3e
séance 6 —
Séquence 6
Séance 6
Comprendre le sens du titre L’Ami retrouvé
Durée : 1h30
Souviens-toi : au début de la séquence 5, tu t’es interrogé(e) sur le sens du titre l’Ami retrouvé.
Nous arrivons au terme du roman et de notre étude et la question reste en suspens. Sois rassuré(e) :
c’est dans cette ultime séance, consacrée à la fin du roman, qu’enfin ta curiosité va être satisfaite.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
1
Je continuai à parcourir toute la liste, sauf les noms commençant par « H », et, quand j’eus
fini, je vis que vingt-six garçons de ma classe, sur quarante-six, étaient morts pour « das 1000jährige Reich.1 »
Je reposai la liste… et attendis.
5
J’attendis dix minutes, une demi-heure, sans quitter du regard ces pages imprimées qui
émanaient2 de l’enfer de mon passé antédiluvien3 et avaient fait irruption pour me troubler l’esprit
et me rappeler quelque chose que je m’étais tant efforcé d’oublier.
Je travaillai un peu, donnai quelques coups de téléphone et dictai quelques lettres. Et je ne
pouvais encore ni délaisser cet appel, ni me forcer à chercher le nom qui m’obsédait.
10
Je décidai finalement de détruire cette chose atroce. Avais-je vraiment envie ou besoin de
savoir ? S’il était mort ou vivant, quelle différence cela ferait-il pour moi, puisque, de toute façon,
je ne le reverrais jamais ?
Mais en étais-je bien certain ? Était-il absolument hors de question que la porte pût s’ouvrir
pour lui laisser passage ? Et n’étais-je pas, en cet instant même, en train de prêter l’oreille4 pour
15 entendre son pas ?
Je saisis le fascicule et j’étais sur le point de le mettre en pièces lorsque, au dernier moment, je
retins ma main. M’armant de courage, tremblant, je l’ouvris à la lettre « H » et lus :
« VON HOHENFELS, Conrad, impliqué dans le complot contre Hitler. Exécuté. »
Fred Uhlman, L’Ami retrouvé (1971), traduit par Léo Lack © Éditions Gallimard
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute
utilisation de celui-ci autre que la consultation individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr
Notes :
1 - « das 1000-jährige Reich » (l.3) : l’empire de mille ans. Expression nazie qui désigne l’Allemagne créée par
Hitler.
2 - « émanaient » (l.6) : sortaient, provenaient.
3 - « antédiluvien » (l.6) : très lointain. Au sens propre, qui date d’avant le Déluge.
4 - « prêter l’oreille » (l.14) : tendre l’oreille, écouter attentivement.
Hans a quitté l’Allemagne depuis de nombreuses années et vit maintenant aux États Unis. Il
a épousé une américaine, dont il a eu un enfant, et a mené une brillante carrière d’avocat.
Cependant, malgré sa réussite matérielle, le narrateur ne semble pas heureux. Un jour, il reçoit
une lettre de son ancien lycée qui va le marquer pour toujours.
© Cned, Français 3e —
173
Séquence 6 — séance 6
A
Les doutes de Hans
1- « S’il était mort ou vivant, quelle différence cela ferait-il pour moi, puisque, de toute
façon, je ne le reverrais jamais ? » (l. 11-12)
a) À qui se réfère le pronom personnel souligné ?
b) Hans te semble-t-il certain de ne jamais le revoir ? Justifie ta réponse en t’appuyant sur
cette phrase.
2- Relève une phrase dans le texte qui montre au contraire qu’il s’attend à le revoir.
B
Le poids des souvenirs
1- Montre en citant le texte que le narrateur est plongé dans le passé.
2- Est-il nostalgique de cette période de sa vie ?
C
L’effet de surprise
1- Hans parcourt la liste par ordre alphabétique en évitant soigneusement une lettre. Pour
quelles raisons ?
2- a) Qu’apprends-tu à la dernière phrase du roman ?
b) Qu’en déduis-tu sur l’évolution idéologique de Conrad après le départ de Hans pour
l’Amérique ?
3- Commente la mise en forme et la construction de cette phrase par rapport à celles qui
concernent les autres élèves (reporte-toi à ton exemplaire du roman). Que peux-tu en
déduire ?
4- Fais le lien avec le titre de l’œuvre.
j e sais déjà
Un récit à chute
Les récits à chute suscitent la surprise du lecteur à la fin de l’histoire. Un élément vient
éclairer l’intrigue et permet le basculement des événements
j 'approfondis
Les fonctions d’un titre de roman.
Le titre d’un roman peut avoir plusieurs fonctions. D’abord, il permet souvent d’identifier
son contenu : L’Ami retrouvé implique qu’il s’agisse d’une histoire d’amitié. Ensuite, il peut
attiser la curiosité du lecteur par sa formulation. Ici, le mot « retrouvé » incite le lecteur
à s’interroger : « si cet « ami » est « retrouvé », c’est donc qu’il a été perdu. Pourquoi ?
Comment ? »
En commençant sa lecture du roman, le lecteur s’attend donc à avoir les réponses à ses
questions : on parle alors d’horizon attente. Dans le récit de Fred Uhlman que tu viens
de lire, ce n’est qu’à la dernière phrase que le titre prend tout son sens : c’est la chute qui
donne enfin au lecteur la réponse à ses interrogations initiales.
174
— © Cned, Français 3e
séance 6 —
D
Séquence 6
Expression écrite
Traite l’un des deux sujets au choix :
1- Sujet d’imagination : Imagine les sentiments de Hans lorsqu’il découvre que Conrad a été
exécuté pour avoir mené le complot contre Hitler. Tu écriras la suite du passage étudié
dans cette séance. Ton récit commencera par cette phrase : « Je reposai la lettre sur mon
bureau, me levai pour regarder à la fenêtre et pensai à mon amitié passée avec Conrad… »
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que…
Mon récit est cohérent et est la suite immédiate de l’extrait étudié.
Le point de vue du narrateur est conservé.
Les temps verbaux sont ceux du passé (imparfait et passé simple)
Le vocabulaire des sentiments (regret, nostalgies respect…) et du
souvenir est employé.
Fait
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton texte sur ton cahier. Lis ensuite dans le corrigé
un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
2- Sujet de réflexion : Selon toi, peut-on tout pardonner par amitié ? écris cinq phrases en
utilisant des propositions subordonnées de condition. Veille à varier les conjonctions ou
locutions conjonctives et à conjuguer aux temps et modes appropriés.

Coup de pouce : tu peux commencer ainsi : Je pourrais pardonner à un ami à condition…
Après avoir travaillé au brouillon, recopie tes phrases dans ton cahier. Lis ensuite dans le corrigé un
exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
le coin des curieux
Si tu as envie d’être surpris(e) à la fin d’un récit, tu peux lire d’autres récits à chute :
- « Pauvre petit garçon » de Dino Buzzati
- « Iceberg » de Fred Kassak
- « La parure » de Guy de Maupassant
© Cned, Français 3e —
175
Séquence 6 — séance 7
Séance 7
Je m’évalue
Durée : 1h30
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Bien sûr, si tu as oublié quelque chose ou si tu n’es
pas sûr(e) de toi, tu peux utiliser ton cours. Lorsque tu auras fini, prends le corrigé et vérifie tes
réponses. Il est très important que ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreurs.
Je connais
 Les conjonctions de subordination
• Je sais que les conjonctions de
subordination introduisent les
propositions .............................. .
La conjonction de subordination
la plus fréquente est la conjonction
.............................. . Je sais qu’il existe
aussi des locutions conjonctives comme
.............................., ..............................
ou .............................. .
Je suis capable de
 Entourer la conjonction de subordination
et délimiter par des crochets la
proposition subordonnée qu’elle
introduit dans les phrases suivantes :
• Je sais qu’il ne pardonnera pas à son ami.
• Dès lors qu’il quittera son pays, il
tournera la page.
 Reconnaître les différentes valeurs
des propositions subordonnées
circonstancielles
• Je sais que les propositions subordonnées
Ex. : Même s’il a quitté son pays, il se souvient du
circonstancielles peuvent exprimer
passé.
différentes valeurs :
Subordonnée circonstancielle d'
- le t...............................
-
la c..............................
le b..............................
la c..............................
l’o................................
l’h................................
176
— © Cned, Français 3e
.................................................................
Ex. : Il niera ses origines au point qu’il ne parlera
plus allemand.
Subordonnée circonstancielle de
.................................................................
séance 7 —
 Les propositions subordonnées
circonstancielles de condition
• Je sais que le temps des propositions
subordonnées circonstancielles de
condition introduites par « si » peut
varier.
" Si + présent de l’indicatif : condition
considérée comme ..................................
" Si + imparfait de l’indicatif : condition
considérée comme ..................................
ou réalisable dans l’avenir.
" Si + .................................. de l’indicatif :
condition non réalisée dans le passé.
• Mais la subordonnée peut aussi être
introduite par des locutions conjonctives :
elle est alors soit au conditionnel soit au
subjonctif.
Séquence 6
 Conjuguer les verbes des subordonnées
circonstancielles de condition au mode et
au temps qui conviennent.
1- Si des écrivains ne s’.................... pas
.................... (s’engager), ils n’auraient
pas défendu la liberté.
2- Si Pablo Néruda (ne pas témoigner) ...
..................................... en faveur des
mineurs, ils auraient été oubliés de tous.
3- Si tous les enfants .................... (accéder)
au savoir, la vie serait meilleure.
4- Si je le (pouvoir) ...................., j’irais
alphabétiser des enfants qui en ont
besoin.
5- Si on .................... (cesser) de recruter
des enfants soldats, ceux-ci accèderaient
à une vie digne et heureuse.
Ex. : - Au cas où je serais courageux, je chausserais
mes bottes et affronterais les intempéries.
Mode ..................................
- Pour peu qu’il soit courageux, il coupera luimême le sapin pour Noël.
Mode ..................................
 Les techniques pour analyser un
document iconographique : affiche,
peinture…
 Tracer les lignes de force sur l’image
ci-dessous :
• La composition : les lignes qui
structurent l’espace (diagonales,
horizontales, circulaires…).
• Les plans : ils organisent les éléments
dans l’espace (.................... plan,
.................... plan, arrière-plan).
• L’angle de vue : il désigne l’endroit d’où
est vue la scène. Il faut faire la différence
entre la vue de face, en plongée et en
........................................
• Les couleurs : distinguer les couleurs
chaudes et les couleurs froides.
• La lumière : qui permet de mettre en
valeur un élément de l’œuvre.
• Le cadrage : c’est un peu le zoom
au cinéma. On peut avoir une vue
d’ensemble, un plan général, le plan
...................., le plan ...................., le gros
plan et le très gros plan.
© Cned, Français 3e —
177
Sommaire
Séquence 7
Lire Antigone de Jean Anouilh (1)
Durée approximative : 9h00
Séance 1
Étudier le prologue d’Antigone
 Découvrir les personnages
 La mise en place du tragique moderne
 Les périphrases verbales
Séance 2
Analyser l’invention d’un nouveau personnage : la nourrice
 Un nouveau personnage : la nourrice
 La notion d’implicite
 Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple
Séance 3
Étudier l’opposition de deux personnages : Antigone et Ismène
 Deux caractères opposés
 Étude de l’image
Séance 4
Comprendre l’enjeu d’une scène : les adieux à Hémon
 Analyser l’affirmation de l’héroïne tragique
 Le conditionnel (2) : formes et valeurs du conditionnel composé
 Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation : les embrayeurs
Séance 5
Étude de l’image : comparaison de différentes mises en scène
 Comparer différentes mises en scène d’Antigone.
Séance 6
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
Compétence 5 : La culture humaniste
-
Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.
4
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 7
Séance 1
Étudier le prologue
Je peux lire aussi…
Dans le cadre de cette séquence, tu peux lire aussi en
lecture cursive les œuvres suivantes :
-
Sophocle : Antigone
-
Jean Anouilh : Œdipe ou le Roi boiteux
-
Jean Cocteau : La Machine infernale
-
Jean Giraudoux : La Guerre de Troie n’aura pas lieu
-
M.-T. Davidson : Rebelle Antigone (collection Histoires
noires de la mythologie, éditions Nathan)
Durée approximative : 2h
Dans cette séquence, tu vas découvrir une pièce de Jean Anouilh, Antigone, écrite en 1942,
et jouée pour la première fois en 1944, sous l’Occupation. Tu dois avoir en ta possession un
exemplaire de la pièce dans son intégralité pour pouvoir la lire au fil de cette séquence et de la
suivante. Cette œuvre s’inspire de la pièce de l’auteur grec Sophocle (Ve siècle av J.-C.) et s’inscrit
dans ce courant du théâtre français du XXe siècle qui a actualisé les mythes et les tragédies antiques.
Malgré le contexte historique de l’Occupation, la pièce de Jean Anouilh a rencontré un grand succès
et a suscité de nombreuses interprétations.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Pour étudier cette séquence et la suivante, tu dois te procurer le texte intégral d’Antigone
d’Anouilh, dans l’édition de la Table Ronde.
Tu numéroteras les lignes des extraits étudiés, au crayon de papier, de 5 en 5, à partir de la ligne 1
pour chaque extrait.
Bien sûr, et c’est valable pour tous les textes, tu ne compteras pas :
- les lignes correspondant aux noms des personnages (« LE PROLOGUE » est une ligne que tu
ne compteras pas) ;
- les autres didascalies (elles sont en italique), sauf si celles-ci se trouvent dans une réplique.
Dans le tableau page suivante, la numérotation des lignes a été faite dans le texte d’avril 2012
(ISBN 978-2-7103-3040-0). Tu peux utiliser un exemplaire plus ancien, mais la pagination et la
numérotation des lignes pourraient varier un peu.
© Cned, Français 3e —
5
Séquence 7 — séance 1
Extraits étudiés
Pages
La didascalie
pp. 9 à 13
initiale et le
Prologue
Antigone et sa
nourrice
pp. 16 à 20
Antigone et
Ismène
pp. 23 à 30
Antigone et
Ismène
pp. 38 à 44
Début
« Un décor neutre. »
(l. 1)
Fin
Notes
« […]
« Prologue » :
impitoyablement début introduction
puni de mort. »
dans un ouvrage
(l. 118)
littéraire ; ici,
personnage chargé
d’introduire les
personnages et
l’intrigue.
- « noiraude » : au
teint mat.
- « un office
sordide » : une
fonction ignoble et
répugnante.
- « frustes » :
grossiers.
- « sépulture » :
tombe.
« D’où viens-tu,
« Et il ne faut pas - « t’attifer » :
mauvaise ? » (l. 1) que je sois petite t’habiller de
ce matin ». (l. 92) manière ridicule.
- « des laits de
poule » : boissons
à base de lait, de
crème, de sucre et
de jaune d’oeuf.
« J’ai bien pensé
« […] Hémon
« pondérée » :
toute la nuit. Tu es sera tout à
calme, réfléchie.
folle ». (l. 1)
l’heure une
affaire réglée ».
(l. 121)
« Ne ris pas ce
« […] C’est fini
matin. Sois grave ». pour Hémon,
(l. 1)
Antigone ».
(l. 118)
Dans cette première séance, tu vas lire le prologue de la pièce. Tu étudieras le tragique moderne
selon Jean Anouilh et tu découvriras un point de langue : les périphrases verbales.
Avant de commencer ton travail, complète le « Je vérifie mes connaissances ».
j e vérifie mes connaissances
 Traditionnellement une pièce de théâtre classique est divisée en A _ _ _ _ (notés I, II,
III…), eux-mêmes divisés en S _ _ _ _ _ (notées 1, 2, 3…). La pièce Antigone, de Jean
Anouilh, ne présente pas ces divisions, mais on pourrait les retrouver en s’appuyant
sur l’E_ _ _ _ _ et la S _ _ _ _ _ des personnages.
 Les indications de mise en scène, toujours écrites en italique, se nomment des
D _ _ _ _ _ _ _ _ _ _.
Vérifie tes réponses en consultant le livret de corrigé puis réponds aux questions qui suivent.
6
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
A
Séquence 7
Découvrir les personnages
1- a) Par qui apprenons-nous les informations essentielles à la compréhension de la pièce ?
b) Le discours du Prologue permet-il d’entretenir le suspense sur la fin de la pièce ?
Justifie ta réponse.
c) Est-ce un début habituel pour une pièce de théâtre ?
2- a) Qui sont les différents personnages présentés par le Prologue ?
b) Selon toi, pourquoi les personnages sont-ils présentés dans cet ordre ?
c) En t’appuyant sur les informations données par le Prologue, complète l’arbre
généalogique d’Antigone.
d) Rends à chacun des personnages du tableau suivant ses caractéristiques.
blonde – noiraude – robuste – renfermée – belle – fatigué – heureuse – aux cheveux blancs –
petite maigre
Antigone
Ismène
Créon
-
-
-
-
-
-
-
-
-
© Cned, Français 3e —
7
Séquence 7 — séance 1
e) D’après les indications données par le Prologue, identifie les différents personnages
sur la photographie suivante.
Antigone, mise en scène d’André Barsacq, théâtre de l’Atelier, février 1944
© Studio Lipnitzki/Roger-Viollet.
f) Deux personnages mentionnés dans le dernier paragraphe du prologue (l.99 à 118) ne
peuvent être présents sur la scène : lesquels ? Quelle est la raison de leur absence ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis recopie et mémorise le « Je retiens… » qui suit.
j e retiens
Le mythe d’Antigone
Antigone est la fille d’Œdipe, le roi de Thèbes, et de Jocaste. Après la mort d’Œdipe,
les deux frères d’Antigone, Étéocle et Polynice se sont entretués car Polynice voulait
s’emparer du pouvoir qu’Étéocle ne voulait pas partager. Créon, l’oncle d’Antigone,
a rendu à Étéocle les honneurs funèbres mais a interdit, sous peine de mort, que l’on
enterre la dépouille de Polynice. Antigone désobéit et tente d’enterrer son frère, au prix
de sa vie.
8
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
B
Séquence 7
La mise en place du tragique moderne
1- a) À qui s’adresse le personnage du Prologue par l’emploi du pronom « vous » ?
b) Dans le passage « de nous qui n’avons pas à mourir ce soir » (l. 24-25), qui le pronom
« nous » désigne-t-il ?
c) Selon toi, le personnage du Prologue fait-il partie des personnages de la pièce ou des
spectateurs ? Justifie ta réponse.
d) Relève dans les lignes 6 à 25 (de « Voilà. Ces personnages vont vous jouer » à « de
nous qui n’avons pas à mourir ce soir. ») les mots ou expressions appartenant au
champ lexical du théâtre.
e) Le spectateur peut-il oublier qu’il assiste à une représentation théâtrale ? Justifie ta
réponse.
2- a) Quel adjectif qualificatif, employé deux fois à la ligne 14, « se dresser seule en face du
monde, seule en face de Créon » met en valeur la solitude d’Antigone ?
b) Quel verbe, employé aux lignes 8 et 12, annonce le destin d’Antigone ?
c) Quels sont les deux autres personnages qui subiront le même sort ? Souligne dans le
discours du Prologue les expressions qui l’annoncent.
d) D’après toi, Antigone peut-elle échapper à son destin ? Relève une phrase du prologue
qui le montre.
e) Puisque le spectateur connaît déjà la fin tragique d’Antigone, quel est l’intérêt de cette
pièce ?
3- a) On appelle « anachronisme » le fait de placer à une époque un élément qui appartient
à une autre époque. Relève un anachronisme* dans la didascalie* initiale (l. 1 à 5).
b) Repère un autre exemple d’anachronisme dans le discours du Prologue.
c) Que veut montrer l’auteur en introduisant ces anachronismes ?
d) Dans la didascalie* initiale, on apprend que les personnages « bavardent, tricotent, jouent
aux cartes ». Ces attitudes te semblent-elles nobles ou familières ?
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre ton travail.
© Cned, Français 3e —
9
Séquence 7 — séance 1
4- Voici le prologue de la pièce de Sophocle, constitué des premières répliques. Lis-le
attentivement puis réponds aux questions qui suivent.
ANTIGONE
ANTIGONE
1 1 Ô tête
d’Ismène,
issue
de lademême
famille
et d’un
sangsang
fraternel,
Ô tête
d’Ismène,
issue
la même
famille
et d’un
fraternel,
DesDes
maux
légués
par par
Œdipe,
maux
légués
Œdipe,
1
En connais-tu
queque
ZeusZeus
ne1nous
épargne
pas,pas,
à nous
qui qui
vivons
encore
? […]
En connais-tu
ne nous
épargne
à nous
vivons
encore
? […]
Et maintenant,
quelle
est,
dit-on,
cette
nouvelle
proclamation
Et maintenant, quelle est, dit-on, cette nouvelle proclamation
le chef
a imposée
récemment
à l’ensemble
de ladecité
? ?
5 5 QueQue
le chef
a imposée
récemment
à l’ensemble
la cité
En sais-tu
quelque
chose
et l’as-tu
entendue
? Ou? Ou
bienbien
t’échappe-t-il
En sais-tu
quelque
chose
et l’as-tu
entendue
t’échappe-t-il
QueQue
les maux
portés
par par
nos nos
ennemis
vontvont
atteindre
ceuxceux
queque
nousnous
aimons
? ?
les maux
portés
ennemis
atteindre
aimons
ISMÈNE
ISMÈNE
À moi,
Antigone,
aucun
propos
ne
m’est
parvenu
sur
ceuxceux
qui qui
nousnous
sontsont
chers
À moi, Antigone, aucun propos ne m’est parvenu sur
chers
Ni d’apaisant
ni
de
douloureux,
Ni d’apaisant ni de douloureux,
queque
toutes
deux
avons
été privées
de nos
deux
frères
10 10 Depuis
Depuis
toutes
deux
avons
été privées
de nos
deux
frères
Morts
en un
jourjour
d’une
main
réciproque.
Morts
en seul
un seul
d’une
main
réciproque.
2
Et puisque
l’armée
des des
Argiens
est2 partie
cettecette
nuitnuit
même,
je nejesais
rienrien
de plus,
Et puisque
l’armée
Argiens
est partie
même,
ne sais
de plus,
Ni qui
me me
rende
plusplus
heureuse
ni qui
m’afflige
davantage.
Ni qui
rende
heureuse
ni qui
m’afflige
davantage.
ANTIGONE
ANTIGONE
Je leJesavais
bien,
et c’est
pourquoi
je t’ai
entraînée
horshors
des des
portes
du palais,
le savais
bien,
et c’est
pourquoi
je t’ai
entraînée
portes
du palais,
queque
tu sois
seule
à m’entendre.
15 15 AfinAfin
tu sois
seule
à m’entendre.
ISMÈNE
ISMÈNE
Qu’y
a-t-il
?
Car,
à
l’évidence,
tu
médites
quelque
projet.
Qu’y a-t-il ? Car, à l’évidence, tu médites quelque projet.
ANTIGONE
ANTIGONE
Créon
n’a-t-il
pas,pas,
de nos
deux
frères,
Créon
n’a-t-il
de nos
deux
frères,
JugéJugé
l’unl’un
digne,
et l’autre
indigne
des des
honneurs
de ladesépulture
? ?
digne,
et l’autre
indigne
honneurs
la sépulture
PourPour
Étéocle,
à ceàqu’on
dit, dit,
Étéocle,
ce qu’on
fairefaire
preuve
de justice
et deetrespect
de ladecoutume,
20 20 Il a Ilvoulu
a voulu
preuve
de justice
de respect
la coutume,
Et ilEtl’ail fait
ensevelir
pour
qu’il
reçoive
les
honneurs
du monde
d’end’en
bas.bas.
l’a fait ensevelir pour qu’il reçoive les honneurs
du monde
En revanche,
pourpour
le cadavre
de Polynice
mortmort
misérablement,
En revanche,
le cadavre
de Polynice
misérablement,
On On
dit qu’il
a fait
proclamer
dit qu’il
a fait
proclamer
De ne
l’enterrer
dansdans
uneune
tombe
ni que
quelqu’un
le pleure,
[…][…]
Depas
ne pas
l’enterrer
tombe
ni que
quelqu’un
le pleure,
pas pas
cettecette
affaire
à laàlégère
: quiconque
commettra
l’unl’un
de ces
actes
25 25 Et ilEtneilprend
ne prend
affaire
la légère
: quiconque
commettra
de ces
actes
3
SeraSera
condamné
à mort
par par
lapidation
de3ladecité.
condamné
à mort
lapidation
la cité.
Sophocle,
Antigone,
versvers
1 à 38,
av. J.-C.,
traduit
du grec
par É.
© Magnard
2011.
Sophocle,
Antigone,
1 à 441
38, 441
av. J.-C.,
traduit
du grec
parBallanfat
É. Ballanfat
© Magnard
2011.
NOTES
: :
NOTES
1- «1Zeus
» : roi
dieux
dansdans
la mythologie
grecque.
« Zeus
» : des
roi des
dieux
la mythologie
grecque.
2- «2l’armée
des des
Argiens
» : les
princes
grecs
venus
aideraider
Polynice
à prendre
le trône
de Thèbes.
« l’armée
Argiens
» : sept
les sept
princes
grecs
venus
Polynice
à prendre
le trône
de Thèbes.
3- «3par« par
lapidation
» : à»coups
de pierres.
lapidation
: à coups
de pierres.
a) Par qui apprenons-nous les informations sur l’histoire de la pièce dans le prologue de
Sophocle ?
b) À quel paragraphe du prologue de Jean Anouilh ces informations correspondent-elles ?
c) Dans la tragédie de Sophocle, qui impose le destin aux hommes ? Souligne, dans la
première réplique d’Antigone, l’expression qui t’a permis de répondre.
Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés, puis recopie et apprends le « Je retiens… »
qui suit.
10
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
j e retiens
Séquence 7
Le tragique moderne dans Antigone
• La tragédie met en scène des héros marqués par le malheur, luttant contre des forces qui
les dépassent. Le destin (la fatalité) les précipite vers leur mort de manière inexorable.
• Dans Antigone, Jean Anouilh met en place un tragique moderne qui se caractérise par :
 La personnification du prologue : Jean Anouilh personnifie son texte d’introduction sous
la forme d’un personnage intermédiaire entre les spectateurs et les personnages de la
pièce. Son discours a une fonction informative. Il correspond à la scène d’exposition des
pièces classiques.
 La rupture avec l’illusion théâtrale : le Prologue s’adresse directement aux spectateurs en
présentant des comédiens qui vont jouer un rôle.
 L’accent est mis, non plus sur le destin des personnages, leur mort annoncée étant connue
de tous, mais sur la manière dont le piège va se refermer sur eux.
 Une rupture avec le contexte antique : la familiarité des attitudes, les anachronismes
donnent une dimension contemporaine à la pièce. L’aspect religieux est évacué : les dieux
de Sophocle n’apparaissent plus.
C
Les périphrases verbales
1- « Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. »
« elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude […] »
« il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… »
a) De quels éléments sont composés les groupes de mots soulignés dans ces trois extraits ?
b) Par quelle formule peut être remplacée l’expression « elle va surgir » ?
 elle surgira.
 elle a surgi.
 elle veut surgir.
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis recopie et mémorise le « Je retiens… » qui suit.
j e retiens
Les périphrases verbales
Une périphrase verbale est une forme verbale composée d’un verbe conjugué suivi d’un
verbe à l’infinitif.
Le verbe conjugué est souvent un semi-auxiliaire (aller, commencer, venir de, pouvoir…) qui
apporte des précisions sur l’action contenue dans le verbe à l’infinitif.
On distingue :
1- Les périphrases temporelles : elles situent l’action du verbe dans le temps.
• Aller (+ inf.) et être sur le point de (+ inf.) expriment le futur proche : Antigone va mourir tout
à l’heure.
• Venir de (+ inf.) exprime le passé proche : Le rideau vient de se lever.
© Cned, Français 3e —
11
Séquence 7 — séance 1
2- Les périphrases aspectuelles : elles présentent l’action dans son déroulement.
• Commencer à (+ inf.) indique que l’action vient de débuter :
Ex : Antigone commence à désobéir.
• Etre en train de (+ inf.) indique que l’action est en cours :
Ex : Ismène est en train de bavarder.
• Continuer à (+ inf.) traduit la durée de l’action :
Ex : Le Prologue continue à parler.
3- Les périphrases modales : elles précisent le point de vue du locuteur sur ce qu’il dit.
• Pouvoir (+ inf.) exprime la possibilité, la permission ou la capacité :
Ex : Antigone ne peut échapper à son destin.
• Devoir (+ inf.) exprime l’obligation :
Ex : Antigone doit enterrer son frère.
• Faire (+ inf.) et laisser (+ inf.) indiquent que le sujet du verbe n’est pas celui qui fait
réellement l’action du verbe à l’infinitif :
Ex : Créon a fait enterrer Étéocle. (= Il ne l’enterre pas de ses propres mains.)
Entraîne-toi en effectuant le petit exercice qui suit.
2- Dans chacune des phrases suivantes, encadre la périphrase verbale et précise à la fin si
cette périphrase est temporelle (T), aspectuelle (A) ou modale (M).
a) Le Prologue nous fait comprendre qu’Hémon mourra. ___
b) Créon vient d’accéder au trône de Thèbes. ___
c) Les trois gardes sont en train de jouer aux cartes. ___
d) La belle Ismène continue de rire avec Hémon. ___
e) Le Prologue va sortir. ___
f) Jamais Antigone ne laissera passer l’occasion de rendre hommage à son frère. ___
le coin des curieux
Le mythe d’Œdipe
Abandonné à sa naissance par ses parents, après qu’un oracle leur a prédit qu’il tuerait son
père et épouserait sa mère, Œdipe est recueilli par le roi et la reine de Corinthe et reçoit une
éducation de prince. Plus tard, il les quitte et se querelle à un carrefour avec un inconnu
qu’il tue. Il délivre ensuite le royaume de Thèbes du sphinx qui terrorisait la région. Œdipe
devient roi de Thèbes en épousant Jocaste dont il a quatre enfants. Mais il découvre un jour
la vérité sur ses parents. L’inconnu qu’il avait tué était son père, Laïos, et Jocaste, sa femme,
est en réalité sa mère. Jocaste se suicide et Œdipe se crève les yeux. Il est alors chassé de
Thèbes par ses fils qui s’entre-tuent pour régner.
Pour préparer la séance suivante, lis attentivement la rencontre entre Antigone et sa nourrice, qui
constitue la première scène de la pièce, aux pages 13 à 20, de la réplique de la nourrice « D’où
viens-tu ? » à la didascalie « Entre Ismène ».
12
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 7
Séance 2
Analyser l’invention d’un nouveau personnage : la nourrice
Durée approximative : 2h
Dans cette deuxième séance, tu vas étudier la rencontre entre Antigone et sa nourrice. Cela
constitue la première scène de la pièce. Le personnage de la nourrice n’apparaît pas dans la pièce
de Sophocle, c’est donc un nouveau personnage que Jean Anouilh met en scène. Tu découvriras
la notion d’implicite et tu travailleras sur le conditionnel. Après le discours du Prologue, les
personnages sont sortis, et l’éclairage s’est modifié. La scène se déroule à l’aube. Antigone rentre
au palais, ses souliers à la main, lorsque la nourrice surgit.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Numérote le texte, pages 16 à 20, de « D’où viens-tu, mauvaise ? » (qui sera la ligne 1) jusqu’à
« Et il ne faut pas que je sois petite ce matin. » Ensuite, relis cet extrait.
Pour vérifier ta bonne compréhension de la scène, réponds maintenant aux questions qui suivent.
A
Un nouveau personnage : la nourrice
1- a) Quelles sont les deux apostrophes* employées par la nourrice entre les lignes 1 et 26
(jusqu’à « fanfaronne », p. 17), pour s’adresser à Antigone ? Sont-elles mélioratives ou
péjoratives ?
b) De quoi accuse-t-elle Antigone ?
c) Quel est le niveau de langage employé par la nourrice ? Souligne deux exemples dans
ses répliques.
2- a) Relis la réplique de la nourrice, page 17, de « Ah ! C’est du joli ! » (l. 9) à « Réponds
donc, fanfaronne ! » (l. 26). Quel type de phrase domine ?
b) Quel sentiment exprime ce type de phrase ?
c) Quelle menace formule la nourrice aux lignes 33 à 34 (p. 18) « mais ton oncle, ton
oncle Créon saura. Je te le promets ! »
3- a) De qui la nourrice rapporte-t-elle les propos dans les lignes 50 à 59, de « Vieille bête
[…] » à « […] le lit est froid ! » (p. 19)
b) Dans la longue réplique de la ligne 9 (« Ah ! C’est du joli ! ») à 26 « Réponds donc,
fanfaronne ! » (p. 17), quelle période de la vie d’Antigone évoque-t-elle ?
c) Que permet donc l’invention de ce personnage de la nourrice selon toi ?
Vérifie maintenant tes réponses en consultant le livret de corrigé puis poursuis ton travail.
© Cned, Français 3e —
13
Séquence 7 — séance 2
B
La petite Antigone
1- a) La nourrice évoque les différences entre les deux jeunes filles qu’étaient Antigone et
Ismène. Associe à chaque personnage les caractéristiques qui lui correspondaient.
Douce
•
Mauvais caractère
•
Pas assez coquette
•
Bouclettes et rubans
•
• Antigone
• Ismène
b) Laquelle des deux sœurs la nourrice préférait-elle ? Pour quelle raison ?
2- Relis attentivement la dernière réplique de l’extrait, page 20, de « Ne pleure plus […] »
(l. 79) à « […] que je sois petite ce matin. » (l. 92).
a) Relève les expressions employées par Antigone pour s’adresser à sa nourrice.
b) Quel sentiment traduisent ces expressions ?
c) Souligne maintenant la didascalie* qui le confirme.
d) Pourquoi les larmes de la nourrice perturbent-elles tant Antigone ?
e) Cette scène met-elle en valeur la force ou la fragilité du personnage d’Antigone selon
toi ? Justifie ta réponse.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles du corrigé. Ensuite, recopie et apprends le
« Je retiens… » qui suit.
j e retiens
La nourrice : l’invention d’un personnage
Dans sa réécriture du mythe d’Antigone, Jean Anouilh introduit un nouveau
personnage : la nourrice. Elle est présentée comme une vieille servante un peu bourrue,
coléreuse, mais pleine de cœur. Ce personnage, au langage légèrement familier,
contraste avec la grandeur et la noblesse de l’univers tragique, tel qu’on le rencontre
dans l’Antiquité ou au XVIIe siècle.
Il présente cependant un réel intérêt : il permet d’apporter un éclairage sur l’enfance
d’Antigone et nous révèle sa fragilité.
C
Le quiproquo et l’implicite
Rappel : Un quiproquo* est un malentendu qui fait que l’on prend une personne pour
une autre ou une chose pour une autre. Il est souvent employé au théâtre.
1- a) Cette nuit-là, qu’est allée faire Antigone en dehors de la ville ? Appuie-toi sur les
« Je retiens » de la séance 1.
b) Que comprend la nourrice lorsqu’Antigone lui dit : « J’avais un rendez-vous » (l. 5,
page 16) ?
c) Relève deux autres phrases de la nourrice qui montrent clairement que le quiproquo
s’est installé.
14
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 7
2- a) Antigone ment-elle lorsque déclare qu’elle avait un rendez-vous et lorsqu’elle affirme
qu’elle a un amoureux ?
b) Dit-elle toute la vérité ?
c) Que pourrait ajouter Antigone à la phrase suivante : « Tu ne devrais pas être trop
méchante ce matin. » ?
 « Je vais mourir aujourd’hui. »
 « Je suis un peu malade ce matin. »
 « Tu m’as élevée, tu ne dois pas être méchante avec moi. »
d) Que sous-entend Antigone quand elle emploie l’expression « le pauvre » pour qualifier
son amoureux ?
e) Pourquoi cette discussion avec la nourrice renforce-t-elle un peu plus encore la
solitude d’Antigone ?
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le corrigé, puis recopie et apprends le
« Je retiens… » qui suit.
j e retiens
La notion d’implicite
On appelle énoncé implicite un énoncé incomplet : certaines informations ne sont
pas exprimées, mais seulement suggérées. Le destinataire de l’énoncé doit donc les
retrouver.
L’implicite peut prendre deux formes : le présupposé et le sous-entendu.
• Un présupposé est une information supposée vraie et connue, contenue dans la
phrase sans y être exprimée clairement :
« Tu sais ce que je devrais faire ? Te battre comme lorsque tu étais petite. » (l. 43-44, p. 18)
(pré-supposé : la nourrice battait Antigone quand elle était petite.)
• Un sous-entendu n’est pas contenu dans la phrase, le destinataire doit le deviner :
« Et il ne faut pas que je sois petite ce matin. » (l. 92, p. 20) (sous-entendu : ce matin, je
dois être forte et courageuse pour accomplir mon destin.)
C’est parfois le lien logique entre deux propositions qui n’est pas exprimé et est donc
implicite :
« Garde tes larmes ; tu en auras peut-être besoin encore, nounou. » (l. 88-90, p. 20)
On peut remplacer le point-virgule par « car » ou « parce que » exprimant un lien
logique de cause.
(Garde tes larmes car tu en auras peut-être besoin encore, nounou.)
Effectue les deux exercices qui suivent pour t’entraîner.
3- Retrouve et formule le présupposé des mots soulignés dans les phrases suivantes.
a) Antigone tentera à nouveau d’enterrer son frère.
b) Contrairement à sa sœur, Antigone n’accepte pas la décision de Créon.
c) La nourrice est le seul personnage de la pièce inventé par Jean Anouilh.
© Cned, Français 3e —
15
Séquence 7 — séance 2
4- Réécris les phrases suivantes en formulant le lien logique implicite qui lie les deux
propositions juxtaposées.
a) Antigone doit mourir ; elle aime la vie.
b) Hémon est désespéré : Antigone vient de lui annoncer qu’elle ne l’épousera pas.
c) La nourrice est en colère ; Antigone n’était pas dans son lit.
Tu peux vérifier tes réponses et poursuivre ton travail.
D
Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple
1- Lis attentivement les phrases suivantes.
Phrase 1 : « J’ai promis à sa mère que j’en ferais une honnête fille. »
Phrase 2 : « Tu ne devrais pas trop crier. »
Phrase 3 : « Qu’est-ce qu’elle me dirait si elle était là ? »
a) Recopie les verbes soulignés et sépare le radical de la terminaison par un trait vertical.
À quel temps te font penser les terminaisons que tu as isolées ?
b) « ferais » : à quel temps cette forme verbale ressemble-t-elle ?
c) Dans quelle phrase le verbe souligné désigne-t-il une action soumise à une condition ?
d) Dans quelle phrase le verbe souligné exprime-t-il un futur dans le passé ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés puis mémorise le « Je retiens… » qui suit.
j e retiens
Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple
• Il existe une forme simple du conditionnel, et une forme composée : j’aimerais (conditionnel simple) – j’aurais aimé (conditionnel composé)
• On forme le conditionnel simple à partir du radical du futur auquel on ajoute les
terminaisons de l’imparfait : je voudrai (futur) -> je voudrais (conditionnel simple)
1- Le conditionnel à valeur temporelle
Le conditionnel est parfois employé comme un temps appelé futur dans le passé :
 La nourrice avait dit à Jocaste qu’elle s’occuperait bien d’Antigone.
Cet emploi est fréquent dans le discours indirect. L’action de s’occuper d’Antigone
se situe dans le futur par rapport au moment où la nourrice a dit à Jocaste qu’elle le
ferait.
2- Le conditionnel à valeur modale
Le conditionnel simple est parfois employé comme un mode. Il permet d’exprimer :
• Un ordre, un conseil, ou une demande polie : Tu ne devrais pas trop crier.
• Un souhait : Antigone aimerait enterrer son frère.
• Une possibilité ou une hypothèse : Elle pourrait se faire surprendre.
16
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 7
 Dans un système hypothétique (composé d’une proposition principale et d’une
proposition subordonnée de condition introduite par la conjonction si), il est employé
avec l’imparfait pour exprimer :
• Le potentiel (événement présenté comme étant possible dans le présent) :
Si Antigone disait la vérité, la nourrice se fâcherait sans doute.
• L’irréel du présent (hypothèse qui ne peut pas se réaliser dans le présent) :
Si Créon était vraiment un homme juste, Antigone n’aurait pas à mourir.
Entraîne-toi en effectuant l’exercice suivant.
2- Dans les phrases suivantes, conjugue au conditionnel simple le verbe entre parenthèses
puis précise sa valeur : futur dans le passé / ordre ou demande / souhait / potentiel /
irréel du présent.
a) Si Jocaste était là, elle (approuver) ........................... Antigone.
Valeur : ...........................
b) Je t’avais dit que j’ (arriver) ........................... en retard au spectacle.
Valeur : ...........................
c) Hémon (être) ........................... déçu s’il apprenait le projet d’Antigone.
Valeur : ...........................
d) La nourrice (aimer) ........................... qu’Antigone se recouche.
Valeur : ...........................
E
Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
À la ligne 76 (p. 20), la nourrice déclare : « Si tu m’aimais tu m’aurais dit la vérité. »
Imagine le dialogue qu’auraient pu avoir les deux personnages si Antigone avait dit la
vérité, en écrivant une petite scène d’une vingtaine de lignes.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Imaginer les paroles d’Antigone
- Rapporter les différentes réactions de la nourrice
- Respecter le caractère des deux personnages
- Adopter la présentation d’un texte théâtral
- Proposer quelques didascalies en italique (portant sur le ton et l’attitude des personnages)
- Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
© Cned, Français 3e —
17
Séquence 7 — séance 2
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que …
J’ai imaginé les paroles d’Antigone.
J’ai rapporté les différentes réactions de la nourrice.
J’ai respecté le caractère des deux personnages.
J’ai adopté la présentation du texte théâtral.
J’ai proposé quelques didascalies en italique (portant sur le
ton et l’attitude des personnages).
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la
ponctuation.
Fait
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton dialogue de théâtre sur ton cahier. Lis ensuite
dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
Pour préparer la séance suivante, lis la scène qui réunit Antigone et sa sœur Ismène, aux pages
21 à 31.
18
— © Cned, Français 3e
séance 3 —
Séquence 7
Séance 3
Étudier l’opposition de deux personnages : Antigone et Ismène
Durée approximative : 1h30
Dans cette séance, tu vas faire connaissance avec Ismène, la sœur d’Antigone, et tu pourras mesurer
ce qui les oppose. Tu travailleras également sur une image.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Ismène vient d’entrer sur scène ; la nourrice se retire et va préparer un peu de café pour Antigone.
Numérote les lignes de 5 en 5 de la réplique d’Ismène : « J’ai bien pensé toute la nuit, tu es folle »
(p. 23) à celle d’Antigone : « […] Hémon sera tout à l’heure une affaire réglée » (p. 30). Ensuite
relis cet extrait.
Pour vérifier ta compréhension du texte, réponds aux questions qui suivent.
A
L’opposition de deux caractères
1- Relis attentivement les lignes 1 à 11.
a) Laquelle de ses qualités Ismène met-elle en avant ? Relève une expression qui t’a
permis de répondre.
b) Souligne le verbe, répété trois fois par Ismène, qui illustre cette qualité.
c) Selon Ismène, Antigone possède-t-elle ce trait de caractère ? Pour répondre, appuie-toi
sur une citation du texte.
2- a) L’opposition entre les deux sœurs se traduit dans l’enchaînement des répliques.
Complète le tableau suivant en recopiant les réponses d’Antigone aux répliques d’Ismène.
Ismène
« Moi je suis plus pondérée. Je réfléchis. »
(l. 16-17, p. 24)
« Je comprends un peu notre oncle. » (l. 21,
p. 24)
« Il est le roi, il faut qu’il donne l’exemple. »
(l. 23)
« J’ai raison plus souvent que toi. » (l. 32-33,
p. 25)
Antigone
b) À quelle forme (positive / négative) sont les phrases prononcées par Ismène ? À quelle
forme sont les phrases que tu as recopiées ?
c) Quel trait de caractère cela traduit-il chez Antigone ?
d) Relis la réplique d’Antigone, page 25, aux lignes 24 à 29 de « Moi, je ne suis pas le roi. »
à « Elle n’avait qu’à ne pas désobéir ! ». Relève les expressions par lesquelles l’héroïne
se désigne elle-même. Laquelle de ces expressions te semble correspondre le mieux à la
jeune fille ?
© Cned, Français 3e —
19
Séquence 7 — séance 3
e) Quel verbe est répété sept fois dans la réplique d’Antigone, lignes 36 (« Comprendre… »)
à 52 (pp. 25-26) ? Quel est l’effet produit par cette répétition ?
3- Concentre-toi sur les didascalies* présentes dans cette scène.
a) Relève les didascalies du début de l’extrait (p. 23) jusqu’à la ligne 94 « Ma petite
sœur…. » (p. 28). À qui se rapportent principalement ces didascalies ?
b) Que traduisent ces didascalies* concernant ce personnage ?
c) Dans la suite de l’extrait, quelle didascalie* montre un changement radical dans
l’attitude de ce personnage ? Comment s’explique ce changement ?
d) Observe, dans la dernière partie de l’extrait de la page 28 à « Hémon sera tout
à l’heure une affaire réglée. » (p. 30), les didascalies* concernant Ismène. Que
montrent-elles de ses sentiments ?
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le corrigé.
B
L’argumentation d’Ismène
1- Quel sentiment empêche Ismène de se joindre à Antigone pour enterrer leur frère
Polynice ? Relève une phrase qui t’a permis de répondre.
2- a) Pour tenter de convaincre Antigone, Ismène emploie plusieurs arguments : repère ceux
qui font appel à la raison et ceux qui font appel aux sentiments.
Créon nous ferait mourir.
•
Je suis l’aînée.
•
Créon est le roi, il faut qu’il donne
l’exemple
•
Créon est plus fort que nous.
•
Ton bonheur est là devant toi.
•
• La raison
• Les sentiments
b) À qui Ismène fait-elle allusion lorsqu’elle parle du bonheur d’Antigone ?
c) Selon toi, Ismène a-t-elle réussi à convaincre sa sœur ? Justifie ta réponse.
Vérifie maintenant tes réponses dans le corrigé.
C
L’expression du tragique chez Antigone
1- a) Quelle période de sa vie Antigone évoque-t-elle dans ses répliques des lignes 36 à 52,
p. 28 (« Comprendre …. […] Pas maintenant. ») et des lignes 84 à 93 (« Pas
envie de vivre … […] qu’on ne pouvait pas tous les prendre ? ») ?
b) En quoi l’évocation de cette période est-elle touchante ?
c) Dans les lignes 36 à 52 (pp. 25-26), contre quoi s’élève la jeune femme ?
d) Quel désir affirme Antigone en employant l’expression « juste quand on en a envie » ?
20
— © Cned, Français 3e
séance 3 —
Séquence 7
2- Relis les lignes 6 à 10 (p. 24).
« Bien sûr. À chacun son rôle. Lui, il doit nous faire mourir, et nous, nous devons aller
enterrer notre frère. C’est comme cela que ç’a été distribué. Qu’est-ce que tu veux que
nous y fassions ? »
a) Encadre les termes appartenant au champ lexical du théâtre.
b) En quoi cette réplique te rappelle-t-elle le texte du Prologue ?
c) « Lui, il doit nous faire mourir, et nous, nous devons aller enterrer notre frère. »
Que traduit l’emploi du verbe « devoir » ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis recopie et apprends le « Je retiens… » ci-dessous.
j e retiens
Antigone et Ismène : deux caractères opposés
Au-delà des différences physiques, les deux sœurs s’opposent aussi par leur caractère.
• Ismène se montre raisonnable : il faut obéir aux lois de la cité, mais son argumentation est motivée par la peur de la mort.
• Antigone n’obéit qu’à sa conscience : elle transgresse l’ordre de Créon par devoir
fraternel. Mais ses propos sur son enfance montrent aussi qu’elle a toujours été rebelle
à toute forme d’autorité.
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21
Séquence 7 — séance 3
D
Étude de l’image
Voici la photographie d’une mise en scène d’Antigone correspondant à la confrontation entre
Ismène et Antigone. Observe-la attentivement puis réponds aux questions.
Antigone, mise en scène de Nicole Anouilh, Théâtre des Mathurins, Paris, 1975
© M. Enguerrand CDDS.
1- Identifie les deux personnages en écrivant leur nom à l’endroit qui convient.
2- Comment l’opposition entre les deux sœurs est-elle traduite dans leur apparence
physique ?
3- De quelle manière l’entêtement d’Antigone et son refus d’écouter Ismène se manifestentils dans son attitude ?
Pour préparer la séance suivante, lis la scène des adieux entre Antigone et Hémon, aux pages 37 à
44, de « Pardon, Hémon, pour notre dispute […] » à « […] C’est fini pour Hémon, Antigone ».
22
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 7
Séance 4
Comprendre l’enjeu d’une scène : les adieux à Hémon
Durée approximative : 1h30
Dans cette séance, tu vas lire et analyser une scène d’adieu. Tu travailleras également sur le
conditionnel passé ainsi que sur les mots de la situation d’énonciation. Ismène est sortie de la
scène, la nourrice est venue apporter du café à Antigone. C’est à ce moment-là qu’Hémon fait son
apparition.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais en-suite le
travail demandé.
Numérote les lignes du texte, des pages 38 à 44, de « Ne ris pas ce matin. Sois grave » à
« […] C’est fini pour Hémon, Antigone ». Ensuite relis cet extrait.
As-tu bien compris cette scène ? Pour le vérifier, réponds aux questions qui suivent.
A
Antigone : une femme amoureuse
1- a) Comment se traduit l’amour que les personnages éprouvent l’un pour l’autre, à la fois
dans les gestes et dans les paroles ?
b) Pourquoi Antigone demande-t-elle à Hémon de la serrer dans ses bras ?
2- a) Quel aspect du personnage d’Antigone l’évocation du petit garçon met-elle en valeur ?
b) Lors de sa visite à Hémon, la veille, Antigone avait sur elle trois éléments liés à la
féminité. Retrouve-les dans le texte et souligne-les.
c) Pour quelle raison les portait-elle ? Justifie ta réponse par un élément du texte.
B
L’affirmation de l’héroïne tragique
1- a) Observe la longueur des répliques : qui mène le dialogue ? Justifie ta réponse.
b) Pourquoi Antigone demande-t-elle à Hémon de ne pas la questionner et de sortir sans
rien dire ?
c) Quels sont les deux projets importants auxquels Antigone renonce en faisant ses
adieux à Hémon ?
© Cned, Français 3e —
23
Séquence 7 — séance 4
2- a) Antigone est déchirée entre sa fragilité de jeune femme et le rôle de l’héroïne tragique
qu’elle doit jouer. Observe les didascalies* qui suivent et classe-les dans le tableau.
« Elle s’est détachée de lui, elle a pris un autre ton. » (l. 61-62)
« […] avec son pauvre visage bouleversé. » (l. 72)
« […] se détournant, dure. » (l. 95)
« […] avec un tel désespoir … » (l .110).
La jeune femme fragile
L’héroïne tragique
•
•
•
•
•
b) « C’est fini pour Hémon, Antigone. » (l. 116-117, p. 44). Dans cette phrase, à qui
s’adresse Antigone ?
c) Quel est l’effet produit ?
3- Comment la tension se manifeste-t-elle dans la dernière réplique, à la fois dans les
paroles et dans les didascalies* de la ligne 85 (« Oui. Et tu as ri … ») à la ligne 117, pages
43-44 ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigé puis poursuis ton travail.
C
Le conditionnel (2) : formes et valeurs du conditionnel composé
1- « Je l’aurais serré si fort qu’il n’aurait jamais eu peur. » (l. 17-18)
« J’aurais été très fière d’être ta femme, ta vraie femme, sur qui tu aurais posé ta main. »
(l. 58-59)
a) Dans les phrases que tu viens de lire, de quels éléments sont composées les formes
verbales soulignées ?
b) Selon toi, les actions exprimées pourront-elles se réaliser un jour ?
c) Quel sentiment ces formes verbales traduisent-elles ?
 l’envie
 le regret
 la colère
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et apprends le « Je retiens… » suivant.
24
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 7
j e retiens
Le conditionnel (2) : le conditionnel composé
• On forme le conditionnel composé à l’aide de l’auxiliaire être ou avoir, conjugué au
conditionnel présent, suivi du participe passé du verbe :
 Tu aurais posé
Aux. P. passé
• Le conditionnel composé peut avoir une valeur temporelle.
 Il marque l’antériorité par rapport au conditionnel simple :
Antigone savait qu’elle se sentirait mieux quand elle aurait tout dit à Hémon.
L’action de tout dire a lieu avant le fait de se sentir mieux.
 Il peut aussi montrer une action comme accomplie dans l’avenir par rapport à un
temps du passé :
En enterrant Polynice, Antigone savait qu’elle aurait perdu la vie avant le soir.
• Le conditionnel composé a une valeur modale : il est employé comme mode. Il permet
d’exprimer :
 Le regret : Antigone aurait aimé avoir un enfant.
 Le doute : Antigone aurait décidé de désobéir à Créon ?
• Dans un système hypothétique, le conditionnel composé est employé avec le plus-queparfait pour exprimer l’irréel du passé, c’est-à-dire une hypothèse qui ne s’est jamais
réalisée :
Si Antigone n’avait pas voulu enterrer son frère, elle aurait pu épouser Hémon.
Effectue le petit exercice suivant pour t’entraîner.
2- Complète les phrases qui suivent en conjuguant le verbe entre parenthèses au
conditionnel composé.
a) Antigone (être) ............................ fière d’être la femme d’Hémon.
b) Si Ismène avait réussi à convaincre sa sœur, Antigone (échapper) ............................ à
la mort.
c) Hémon (aimer) ............................ avoir un enfant avec Antigone.
d) Avec un peu de chance, vous (arriver) ............................ à temps pour le début de la
représentation.
e) Si j’avais lu la pièce attentivement, j’ (comprendre) ............................ qu’Antigone
allait mourir.
Vérifie tes réponses puis poursuis le travail.
D
Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation
Rappel : On appelle situation d’énonciation*, la situation dans laquelle est produit un
énoncé (oral ou écrit). Définir la situation d’énonciation c’est répondre aux questions
suivantes : qui (locuteur) s’adresse à qui (destinataire), où et quand ?
© Cned, Français 3e —
25
Séquence 7 — séance 4
1- a) Complète le tableau suivant en relevant les mots dans les phrases 1 et 2.
1. « Si tu parles, si tu fais un seul pas vers moi, je me jette par cette fenêtre. »
2. Antigone menaça Hémon de se jeter par la fenêtre de la salle, s’il parlait ou faisait un
pas vers elle.
Phrase 1
Phrase 2
Pronoms personnels
Déterminants
démonstratifs
Indicateurs de lieu
Temps des verbes
X
b) Laquelle de ces deux phrases ne peut se comprendre que si on connaît la situation
d’énonciation* ?
Vérifie maintenant tes réponses avant de lire et de mémoriser le « Je retiens… » qui suit.
j e retiens
Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation
1. Certains énoncés ne peuvent être compris que si l’on connaît la situation
d’énonciation. On dit qu’ils sont rattachés à la situation d’énonciation :
 Hier, je suis venu te voir, ici même.
Pour comprendre les mots surlignés, on a besoin de savoir qui parle à qui, quand et à
quel endroit.
Les indices de ce type d’énoncés sont appelés des embrayeurs, ce sont les :
 Pronoms personnels des 1re et 2e personnes : je, tu, toi, nous, vous…
 Déterminants et pronoms démonstratifs : ce, cette, celui-ci, celle-ci… et déterminants et
pronoms possessifs des 1re et 2e personnes : mon, ton, le mien…
 Adverbes de temps et de lieu : hier, aujourd’hui, demain, maintenant, ici, là-bas…
 Terminaisons verbales du présent, passé composé et futur.
Les énoncés rattachés à la situation d’énonciation se trouvent à l’oral, et dans les
lettres, ou dans les dialogues à l’écrit.
2. Certains énoncés sont détachés de la situation d’énonciation : on les trouve
essentiellement dans les récits au passé et à la 3e personne.
2- Encadre, dans les phrases suivantes, les mots qui renvoient à la situation d’énonciation*.
a) Ce matin, je suis venu ici pour te parler.
b) Mon frère et moi comptons vous rendre visite la semaine prochaine.
c) Nous y retournerons demain.
d) Tu n’as pas vu mon livre ? Je l’ai posé là ce matin !
Tu peux maintenant vérifier tes réponses ; la séance touche à sa fin.
26
— © Cned, Français 3e
séance 5 —
Séquence 7
Séance 5
Étude de l’image : comparaison de différentes mises en scène
Durée approximative : 1h
Pour terminer cette première séquence sur la pièce de Jean Anouilh, tu vas travailler sur différentes
mises en scène d’Antigone.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Observe bien les documents qui suivent puis réponds aux questions.
A
Le décor de la pièce
Voici un dessin du décor qu’André Barsacq avait réalisé pour la création d’Antigone, en 1944. Tu
as pu observer dans la séance 1, une photographie de ce décor avec les personnages.
Document A
Décor d’André Barsacq pour la création d’Antigone au théâtre de l’Atelier, février 1944 © akg-images.
1- Dans la didascalie* initiale de la pièce, on peut lire : « un décor neutre ».
a) À quoi correspond selon toi l’expression « un décor neutre » ?
b) Quels sont les différents éléments qui composent le décor sur ce dessin ?
c) Que permet de mettre en valeur un tel décor ?
© Cned, Français 3e —
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Séquence 7 — séance 5
2- a) Si les anachronismes du texte donnent à la pièce une dimension moderne, est-ce le cas
de ce décor ?
b) Dans ce décor, sur quoi sont assis les personnages du fond ?
c) Si les personnages sur la scène sont bien les acteurs de la pièce, dans quelle attitude
sont-ils également, assis de cette manière ?
d) En quoi cet élément du décor peut-il rappeler le contexte antique de la pièce ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
B
Comparer deux mises en scène
Observe maintenant les documents B et C puis réponds aux questions. La statue que tu aperçois à
l’arrière-plan, sur le document B, est la reproduction d’une statue grecque antique : la Victoire de
Samothrace (tu peux l’admirer à Paris, au musée du Louvre).
Document B
Mise en scène moderne d’Antigone
1- a) Quels éléments de la mise en scène renvoient à l’époque moderne ?
b) Quels éléments font référence au contexte antique de la pièce ?
2- a) À quel jeu te fait penser le dallage (le sol) de la scène où se tiennent les personnages ?
b) De quoi peut-il être le symbole ?
28
— © Cned, Français 3e
séance 5 —
Séquence 7
Document C
Antigone par la compagnie Les Treize au Théâtre de poche, mars 2009 © Marc Robitaille
1- a) Peux-tu repérer ici des références à l’Antiquité comme dans le document B ?
b) Comment est vêtu le personnage de Créon (assis au premier plan) ?
c) Comment est vêtue Antigone (à gauche) ?
d) Le metteur en scène, Jean-François Hamel, a déclaré : « Il ne s’agit pas de dicter aux
spectateurs quoi penser, mais de leur suggérer les choses. Ils ne seront pas transportés
vers Thèbes l’antique ; ils vont être confrontés aux réalités politique et économique de
notre époque.»
Quels sont les éléments qui projettent la pièce de Jean Anouilh en 2009 ?
e) Quelle dimension une mise en scène aussi moderne donne-t-elle au mythe d’Antigone ?
2- Dans un petit paragraphe argumenté, explique quelle mise en scène tu préfères et pour
quelles raisons.
© Cned, Français 3e —
29
Séquence 7 — séance 6
Séance 6
Je m’évalue
Durée approximative : 1h
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais
 Les différents personnages de la pièce
 Le prologue de la pièce
Il est pris en charge par un personnage
chargé de nous apporter les
Je suis capable de
 Identifier les différents personnages et les
rapports entre eux.
 Antigone est la fille d’......................
et de ...................... . Elle est fiancée à
......................, fils de ......................,
roi de Thèbes. Sa sœur se nomme
...................... et ses deux frères
.................... et ................... sont morts.
 Citer les trois personnages qui vont
mourir à la fin de cette pièce :
-
............................................
I _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ nécessaires à la
compréhension de l’intrigue. Mais il brise
le S _ _ _ _ _ _ _ en nous annonçant la
............................................
............................................
M _ _ _ de trois personnages.
 Les périphrases verbales qui sont de 3
types :
 Souligner les périphrases verbales dans
les phrases suivantes :
• T_________S
• Antigone vient de rentrer au palais.
• A__________S
• Ismène va tenter de dissuader sa sœur
d’enterrer Polynice.
• M_____S
• Antigone commence à expliquer à
Hémon qu’elle ne l’épousera pas.
• Hémon laisse parler Antigone sans
l’interrompre.
• Antigone fait pleurer sa nourrice.
30
— © Cned, Français 3e
séance 6 —
Séquence 7
 La notion d’implicite qui peut prendre
deux formes dans les énoncés :
 Formuler le sous-entendu contenu dans
les mots soulignés :
-
le .......................................... et
-
-
le ..........................................
 Le lien logique qui peut être implicite
entre deux P_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
..............................................................
..............................................................
 Retrouver le lien logique implicite dans
une phrase complexe :
-
 Les formes et les valeurs du conditionnel
-
Le F _ _ _ _ dans le P _ _ _ _
-
un O _ _ _ _
-
un S _ _ _ _ _ _
-
une P _ _ _ _ _ _ _ _ _É
Devoir (cond. simple, 1re pers. pl.) :
..........................................
-
Pouvoir (cond. composé, 3e pers. sg.) :
..........................................
-
Savoir (cond. simple, 2e pers. sg.) :
..........................................
-
être (cond. composé, 1re pers. sg.) :
..........................................
 Le conditionnel composé exprime le plus
souvent le R _ _ _ _ _.
 Les mots qui prennent sens dans la
situation d’énonciation que l’on appelle
aussi des E _ _ _ _ _ _ _ _ S.
Antigone doit être forte ce matin ; elle va
af-fronter la colère de Créon.
Lien = ..........................................
 Conjuguer correctement des verbes au
conditionnel présent et passé :
 Le conditionnel simple peut avoir une
valeur ...................... ou ...................... . Il peut exprimer :
Étéocle, contrairement à son frère, a eu
droit à des funérailles religieuses.
 Encadrer dans une phrase les mots
renvoyant à la situation d’énonciation.
-
Je te donne rendez-vous ici même,
demain.
-
Nous préférons cette robe-ci à celle-là.
-
Apporte-moi ça tout de suite !
Poursuis ta lecture au moins jusqu’à la didascalie de la page 65 : « Un silence. Ils se regardent. »
© Cned, Français 3e —
31
Sommaire
Séquence 8
Lire Antigone de Jean Anouilh (2)
Durée approximative : 11 h 30
Séance 1
Séance 2
Séance 3
Séance 4
Séance 5
Séance 6
Séance 7
Séance 8
Étudier la justification religieuse d’Antigone : Antigone face à Créon (1)
La loi et l’interdit
Analyser l’argumentation d’Antigone
Vocabulaire : autour du mot loi et de l’idée d’obligation
Identifier une stratégie argumentative : Antigone face à Créon (2)
Identifier la stratégie argumentative de Créon
Liberté et politique
Vocabulaire : autour du mot politique
Repérer un tournant dans la pièce : Antigone face à Créon (3)
Étudier un point de bascule dans la pièce
Deux conceptions opposées du bonheur
Comprendre le rôle des didascalies
Orthographe : distinguer Quel(le)(s) et Qu’elle(s)
Analyser la relation Créon / Hémon
Analyser la relation père/fils
Exercice de réécriture
Comprendre l’enjeu d’une scène : Antigone et le garde
Étudier le pathétique du personnage d’Antigone
Le tragique moderne : l’art des contrastes
Les modalisateurs
Étudier une fin pathétique
Étudier le dénouement de la pièce
Le rôle du chœur
Vocabulaire : autour du mot « chœur »
Analyser les caractéristiques de la tragédie selon Jean Anouilh
Un discours moderne sur la tragédie
Vocabulaire : autour du mot fatalité
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
Compétence 5 : La culture humaniste
-
Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.
32
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 8
Séance 1
Étudier la justification religieuse d’Antigone
Antigone face à Créon (1)
Durée approximative : 1h30
Dans cette séquence, tu vas poursuivre la lecture de la pièce de Jean Anouilh, Antigone. Dans la
séquence précédente, tu as étudié la façon dont Antigone s’efforce de rompre un à un les liens qui
l’unissaient à ses proches. Cela explique l’importance des dialogues avec sa nourrice, avec Ismène
et avec Hémon qui sont en réalité des scènes d’adieu. Son destin est scellé puisqu’elle tentera à
nouveau d’enterrer son frère Polynice. Dans la seconde partie de la pièce, la jeune femme se trouve
confrontée à Créon, son oncle, au cours d’un duel très éprouvant pour les deux personnages.
Dans l’extrait reproduit ci-dessous, Antigone vient d’être arrêtée par les gardes et se retrouve face à
Créon qui tente de comprendre les raisons de son acte. Tu étudieras les notions de loi et d’interdit
et tu analyseras la justification religieuse mise en avant par Antigone pour expliquer son geste.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
À présent, lis deux fois le texte et écoute le début à la piste 17 de ton CD.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit des pages
65 à 74 de la pièce Antigone de Jean Anouilh (Éditions de la Table Ronde, 1946), de « Pourquoi
as-tu tenté d’enterrer ton frère ? » à « Vous pouvez seulement me faire mourir ».
Pour vérifier ta bonne compréhension de la scène, réponds maintenant aux questions qui suivent.
A
La loi et l’interdit
1- Relis les répliques de Créon aux lignes 1, 11 et 14.
a) Quel type de phrase emploie-t-il ?
b) Que cherche-t-il à comprendre dans sa première réplique?
c) Que veut-il vérifier dans ses répliques aux lignes 11 et 14 ?
© Cned, Français 3e —
33
Séquence 8 — séance 1
2- a) Comment l’interdit énoncé par Créon est-il communiqué au peuple de Thèbes ?
(Deux éléments de réponse sont attendus.)
b) Antigone connaissait-elle les risques qu’elle prenait en accomplissant son geste ?
Relève une phrase qui le montre.
c) Que signifie l’expression de Créon : « la loi est d’abord faite pour les filles des rois »
(l. 20) ?
d) Aux lignes 17 et 18, comment Créon tente-t-il d’expliquer la désobéissance
d’Antigone ?
Tu peux vérifier tes réponses dans le livret de corrigés, avant de poursuivre ton travail.
B
L’argumentation d’Antigone
1- a) Quel verbe Antigone répète-t-elle aux lignes 2 et 4 ?
b) Quelle idée ce verbe exprime-t-il ?
c) Quelle justification Antigone donne-t-elle, à partir de la ligne 4, pour expliquer son
geste ?
d) Souligne, dans les lignes 4 à 33, tous les termes appartenant au champ lexical de la
mort.
2- Relis attentivement la réplique de Créon aux lignes 20 à 25.
a) Quels sont les deux actes auxquels Créon réduit le déroulement d’un « enterrement
dans les règles ».
b) Relève l’expression employée par Créon pour caractériser les prêtres de Thèbes.
c) L’image qu’il donne des prêtres est-elle méliorative* ou péjorative* ? Justifie ta
réponse.
d) « écourtant », « avalant », « bâclant », « prendre » (l. 24-25) : que nous apprennent
ces verbes sur la manière dont les prêtres rendent les honneurs funèbres ?
e) Dans la réplique de la ligne 31, relève trois expressions employées par Créon pour
désigner la cérémonie des honneurs funèbres.
f) Quelle figure de style est employée dans ces expressions ? Quel effet produit-elle ?
3- a) Antigone est-elle convaincue par le discours de Créon sur l’enterrement rituel ?
b) Relève une phrase qui le montre.
c) Pour qui fait-elle donc ce geste, si ce n’est pas pour son frère ? Que cherche-t-elle alors
à affirmer ?
d) À la fin de l’extrait, Créon a-t-il réussi à convaincre Antigone de l’absurdité de son
geste ? Justifie ta réponse.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles proposées dans le corrigé. Puis, poursuis ton
travail.
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séance 1 —
C
Séquence 8
Expression écrite
Tu vas maintenant faire un petit travail d’expression écrite.
Sujet : Comment Créon parvient-il à détruire l’argument religieux utilisé par Antigone ?
Rédige sur ton cahier de brouillon un paragraphe argumenté de quelques lignes. Ton
paragraphe comprendra les mots clés suivants : rites funéraires – absurde – dénoncer –
péjoratif – prêtres – comédie – cérémonie – comparer.
Comment structurer sa réponse argumentée ?
On attend une réponse claire et synthétique. La réponse comporte :
- Une brève introduction qui est une réponse claire à la question. Cette réponse
reprend les éléments de la question.
Ex : À quel genre littéraire appartient le texte étudié ? -> Le texte étudié appartient au genre théâtral.
- Un développement composé de justifications qui sont des arguments.
Les arguments sont des éléments qui justifient un point de vue. Dans un texte
littéraire, les arguments peuvent être des procédés littéraires et linguistiques ou
des thèmes.
Quand il y a plusieurs arguments, il est nécessaire de les introduire par des
connecteurs (mots de liaison) tels que « d’abord », « ensuite », « enfin »… :
Ex : Le texte étudié appartient au genre théâtral (réponse / point de vue.) D’abord, le paratexte
nous donne les indications de scène et d’acte (argument 1). Ensuite, le texte est constitué de répliques
échangées entre deux personnages, et d’indications en italique appelées didascalies (argument 2).
Compare maintenant ton paragraphe argumenté avec celui proposé dans le corrigé, puis recopie-le
sous la forme d’un « Je retiens ».
D
Vocabulaire : autour du mot loi et de l’idée d’obligation
1- a) Que signifie l’expression « être au-dessus de la loi » (l. 18) ?
b) Quel synonyme du mot loi est employé dans la première partie de l’extrait ?
c) Propose au moins deux autres synonymes que tu connais pour ce mot.
2- Le mot loi vient du latin lex, legis. Complète les phrases suivantes avec ces mots formés sur
les radicaux loi (loy-) ou leg- : légal, illicite, loyal, loyauté, légitime, légiférer. Tu peux consulter un
dictionnaire pour t’aider.
a) Ton inquiétude est __________, la situation est grave.
b) La vente d’objets contrefaits est un acte ____________.
c) Jamais il n’agira en traître, c’est un ami ______.
d) Les députés sont élus pour _____________ à l’assemblée nationale.
e) Mon adversaire aurait pu profiter de sa supériorité mais il a fait preuve de __________.
f) L’âge ________ pour voter en France est de 18 ans.
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Séquence 8 — séance 1
3- Complète le tableau suivant sur le vocabulaire de l’obligation et l’interdit.
Nom
Verbe
Adjectif
obligatoire
interdire
soumission
contraignant
La séance touche à sa fin. Vérifie tes réponses aux exercices précédents en consultant le livret de
corrigés, puis lis le coin des curieux ci-dessous.
Le coin des curieux
Les rites funéraires
Dans la Grèce antique, les rites funéraires étaient très importants. Pour les Grecs, les
morts ne pouvaient pas trouver le repos éternel si ces rites n’étaient pas accomplis. Le
premier rite était la toilette du mort. Ensuite venait l’exposition du défunt sur un lit, la
tête tournée vers l’extérieur, les pieds dirigés vers le seuil de la maison. Les pleureuses se
tiraient les cheveux en pleurant et se griffaient le visage. Enfin avait lieu le cortège funèbre.
Pour préparer la séance suivante, lis attentivement la suite du duel entre Créon et Antigone aux
pages 74 à 89 jusqu’à la fin de la réplique de Créon « […] Et je t’assure que cela m’est égal. »
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séance 2 —
Séquence 8
Séance 2
Identifier une stratégie argumentative
Antigone face à Créon (2)
Durée approximative : 2h
Comme pour la séquence précédente, tu numéroteras dans ton livre les lignes des extraits étudiés,
au crayon de papier, de 5 en 5, à partir de la ligne 1 pour chaque extrait.
Bien sûr, et c’est valable pour tous les textes, tu ne compteras pas :
- les lignes correspondant aux noms des personnages ;
- les autres didascalies (elles sont en italique), sauf si celles-ci se trouvent dans une réplique.
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Séquence 8 — séance 2
Séances
Pages
Début de l’extrait
Fin de l’extrait
Séance 2
pp. 76 à 87
« Vous serrez trop,
maintenant […] » (l. 1)
« Oui, c’est vrai. »
(l. 237)
Séance 3
pp. 90 à 99
Séance 4
pp. 100 à
105
« Pourquoi m’avez-vous « Enfin, Créon ! »
raconté cela ? »
(l. 170)
(l. 1)
« Père ! » (l. 1)
« Antigone !
Antigone ! Au
secours ! » (l. 72)
Séance 5
pp. 110 à
116
« Tu crois qu’on a mal
pour mourir ? » (l. 1)
« Oui, c’est tout. »
(l. 88)
Notes
« lambeau » :
morceau.
« étreinte » :
action
d’embrasser, de
presser dans ses
bras.
- « l’avancement » :
la progression
dans la carrière
militaire du garde.
- « une chique » :
tabac ayant subi
une préparation
spéciale et que
l’on mâche.
- « nuptial » :
qui se rapporte
aux noces, au
mariage.
- « Ô tombeau !
Ô lit nuptial !
Ô ma demeure
souterraine … » :
ce passage est
une citation de la
pièce Antigone de
Sophocle.
Séance 6
pp. 117 à
123
« Là ! C’est fini pour
Antigone. » (l. 1)
jusqu’au milieu
de la réplique du
chœur « […] Morts
pareils, tous, bien
raides, bien inutiles,
bien pourris […] ».
(l. 107)
Après avoir reconnu l’absurdité des rites funéraires, Antigone persiste dans son intention d’enterrer
le cadavre de Polynice. L’affrontement se poursuit entre Créon et sa nièce. Dans cette séance, tu
apprendras à identifier une stratégie argumentative et tu travailleras également le vocabulaire
autour du mot politique.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
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séance 2 —
Séquence 8
Numérote de 5 en 5 les lignes des pages 76 à 87, de « Vous serrez trop, maintenant […] » (qui
sera la ligne 1) à « Oui, c’est vrai. » Lis ensuite attentivement cet extrait.
Pour vérifier ta compréhension du texte, réponds aux questions qui suivent.
A
Identifier la stratégie argumentative de Créon
1- Relis la première réplique de Créon (l. 3 à 32).
a) Pourquoi prend-il le temps de justifier sa conduite ?
b) À quoi se réduit, selon lui, toute cette histoire ?
c) Quel argument donne-t-il à Antigone pour justifier le traitement imposé à Polynice ?
d) Par quelle image désigne-t-il son cadavre ?
e) Quelle réaction provoque-t-il chez Antigone ?
2- a) Dans les lignes 89 à 93 (pp. 80-81), à quels sentiments d’Antigone Créon fait-il appel ?
b) En quoi sa stratégie a-t-elle changé ? Parvient-il à convaincre Antigone ?
c) Comment se traduit ensuite l’énervement de Créon, au début de sa réplique suivante ?
3- Relis attentivement la tirade de Créon aux lignes 96 à 129 (pp. 81-82).
a) Quelle figure de style permet d’expliquer l’art de gouverner les hommes et la cité ?
b) Relève dans les quinze premières lignes de la tirade des termes qui développent cette
figure de style.
c) Quel verbe, utilisé au début et à la fin de cette tirade, montre la volonté qu’a Créon de
convaincre sa nièce ?
d) Antigone se laisse-t-elle désarmer par le discours de Créon ? Justifie ta réponse en
citant le texte.
4- a) À partir de la réplique de Créon lignes 214-215 (p. 86) : « Pauvre Antigone, avec ta fleur de cotillon ! Sais-tu qui était ton frère ? » que va faire Créon pour convaincre
Antigone de l’inutilité de son geste ?
b) Relève trois expressions par lesquelles le roi désigne Polynice.
c) Comment Antigone réagit-elle aux révélations de Créon ?
5- Recopie dans l’ordre les arguments employés par Créon face à Antigone, reformulés
ci-dessous.
a) Hémon aime Antigone, Créon a déjà payé suffisamment.
b) Le cadavre de Polynice ne doit pas être enterré pour que le peuple comprenne ce qui
arrive aux traîtres.
c) Polynice était en réalité un mauvais fils, indigne du sacrifice qu’Antigone s’apprête à
faire pour lui.
d) Faire régner l’ordre dans la cité exige des sacrifices.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés. Ensuite,
recopie et mémorise le « Je retiens » qui suit.
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Séquence 8 — séance 2
j e retiens
L’argumentation dans le texte théâtral.
• Les scènes d’affrontement au théâtre adoptent souvent une forme argumentative. On
peut alors analyser la stratégie argumentative de chaque personnage. Les arguments
employés sont de deux types.
è Pour convaincre son interlocuteur, on fait appel à sa raison et l’argumentation s’appuie
sur la rigueur d’un raisonnement logique :
Ex : « Mais pour que les brutes que je gouverne comprennent, il faut que cela pue le cadavre de
Polynice [...] »
è Pour le persuader, on fait appel à ses sentiments et on cherche à l’émouvoir :
Ex : « Mon fils t’aime. Ne m’oblige pas à payer avec toi encore. »
• Le développement d’une argumentation s’appuie sur des mots de liaisons (des
connecteurs) marquant les relations logiques comme :
è L’opposition : « Cela me soulève le cœur. Pourtant, je ne vais même pas fermer ma
fenêtre. »
è La cause : « Parce que ton Polynice, [...] ce n’est qu’une histoire de politique. »
è La conséquence : « Alors, aie pitié de moi [...] . »
è Le but : « [...] pour que les brutes que je gouverne comprennent [...] »
B
Le vocabulaire de l’argumentation
Complète le texte ci-dessous à l’aide des mots suivants : dénoncer – justifier – réfuter
– convaincre – raisonnement – démontrer – adhérer – persuader. (N’hésite pas à te servir
d’un dictionnaire et n’oublie pas de conjuguer les verbes ni de faire les accords).
Créon tente de faire comprendre son ______________ à Antigone afin de la faire
__________ à son point de vue. Il commence par ___________ l’argument religieux
de la jeune fille, en lui ___________ l’absurdité des rites funéraires. Puis il essaie
de la _________ et ___________ sa décision par des raisons politiques. Enfin, il
cherche à la ___________ en ____________ le comportement indigne de son frère.
Vérifie tes réponses et poursuis ton travail.
C
Une scène de conflit : liberté et politique
1- a) Créon avait-il envie d’être roi ? Pourquoi a-t-il accepté cette fonction ?
b) Relis les lignes 34, 44, 45. Quelle image donne-t-il de son rôle de roi ?
c) « […] j’ai peur d’être obligé de te faire tuer si tu t’obstines. Et je ne le voudrais pas. »
(l. 72 à 74, p. 79)
Quelle contradiction cette réplique souligne-t-elle chez Créon ?
d) De quoi sa fonction de roi le prive-t-elle ?
e) Créon est-il satisfait de son rôle ? Justifie ta réponse par une citation entre les lignes
158 et 174 (page 84).
2- a) « Moi, je peux dire « non » encore à tout ce que je n’aime pas […] » (l. 50-51 p. 78) :
qu’affirme Antigone dans ce passage ?
b) Relève dans la suite du texte (p. 79-80) une autre expression qui montre que la jeune
femme n’est pas soumise aux mêmes contraintes que Créon.
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séance 2 —
Séquence 8
c) Relis les lignes 46 à 55 (p. 78) et 85 à 88 (p. 80). Quel sens a le mot « avec » dans ces
deux répliques d’Antigone ?
Complète maintenant le tableau suivant :
Créon
Antigone
- votre couronne
-
- mes ongles cassés
-
è « vous pouvez seulement me faire mourir »
è « moi, je suis reine »
d) En quoi ces images sont-elles paradoxales (= contraires à ce que l’on attend) ?
e) Dans les paroles d’Antigone « Vous avez dit «oui». » (l. 94, p. 81) et « Je suis là pour
vous dire non […] » (l. 132, p. 82), que signifient les expressions soulignées ?
f) Selon toi, Antigone domine-t-elle Créon ? Comment se comporte-t-elle avec lui ?
Justifie ta réponse.
Consulte maintenant le livret des corrigés afin de vérifier tes réponses. Tu continueras ton travail
ensuite.
D
Vocabulaire : autour du mot politique
1- - « Qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique […] ? »
- Créon est devenu, sans l’avoir voulu, un homme politique.
a) Quelle est la classe grammaticale du mot politique dans ces deux phrases ?
b) Quel adverbe de manière peut-on former à partir du mot politique ?
2- Le mot politique vient du grec polis qui signifie « cité ». Associe chacun des mots suivants
formés sur la racine grecque poli/pole à la définition qui lui correspond : politicien –
nécropole – métropole – politique – mégalopole
a) Très grande agglomération urbaine : _______________
b) Vaste cimetière dans l’Antiquité : ________________
c) Art et pratique du gouvernement des sociétés humaines : _______________
d) Personne qui exerce une activité politique : _______________
e) État considéré par rapport à ses colonies, à ses territoires extérieurs : ____________
Compare tes réponses avec celles contenues dans le corrigé avant de terminer le travail de la séance.
E
Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Imagine qu’Eurydice, cachée dans un coin de la pièce, a entendu la conversation entre
Créon et Antigone. Une fois seule avec son mari, elle tente de le convaincre de sauver
Antigone en employant différents types d’arguments. Écris ce dialogue sous la forme d’un
texte théâtral d’une quinzaine de lignes.
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Séquence 8 — séance 2
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Proposer des arguments logiques pour convaincre Créon
- Proposer des arguments qui s’adressent aux sentiments pour émouvoir Créon
- Faire appel à ta connaissance des personnages et de leur situation
- Adopter la présentation d’un texte théâtral
- Proposer quelques didascalies que tu souligneras (portant sur le ton des paroles et
l’attitude des personnages)
Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que …
Fait
J’ai proposé des arguments logiques pour convaincre Créon.
J’ai proposé des arguments qui font appel aux sentiments, pour
émouvoir Créon.
J‘ai utilisé ma connaissance des personnages et de leur situation.
J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral.
J’ai écrit quelques didascalies (portant sur le ton des paroles et
l’attitude des personnages).
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton dialogue de théâtre sur ton cahier. Lis ensuite
dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
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séance 3 —
Séquence 8
Séance 3
Repérer un tournant dans la pièce
Antigone face à Créon (3)
Durée approximative : 1h30
Créon vient de raconter à Antigone la véritable histoire d’Étéocle et de Polynice. Polynice n’était
qu’un petit voyou qui avait levé le poing sur son père. De plus, leurs cadavres étaient tellement
méconnaissables que Créon est incapable de dire lequel des deux a eu droit à un tombeau de
marbre. Cette fois, Antigone est ébranlée. Pour la première fois depuis le début de sa confrontation
à Créon, elle semble prête à renoncer à son projet. Dans cette séance, tu verras comment la pièce
peut basculer à partir d’un simple mot. Tu étudieras également deux conceptions opposées du
bonheur et de la vie.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les.
Fais ensuite le travail demandé.
Numérote et lis le texte des pages 90 à 99, de la réplique d’Antigone « Pourquoi m’avez-vous
raconté cela ? » (qui sera la ligne 1) à « Enfin, Créon ! » (qui sera la ligne 170).
Ensuite réponds aux questions.
A
Étudier un tournant dans la pièce
1- a) Dans la première partie de l’extrait, quels conseils Créon donne-t-il à Antigone ?
b) Antigone paraît-elle désormais convaincue par son oncle ? Justifie ta réponse en
étudiant la longueur et le contenu de ses répliques dans les treize premières lignes de
l’extrait (pp. 90-91, avant la longue réplique de Créon).
c) Dans quel état est-elle désormais ?
2- a) Dans la réplique des lignes 14 à 40 (pp. 91-92) qui commence par « Rien d’autre ne
compte. », quel mot de Créon va faire réagir Antigone ? Tu indiqueras le numéro de la
ligne dans laquelle ce mot apparaît pour la première fois.
b) À partir de la ligne 43 (p. 92), qui dirige le dialogue ? Tu justifieras ta réponse en
observant la longueur des répliques des deux personnages.
c) Relis les didascalies se rapportant à Créon à partir de la ligne 50. Comment se traduit
son impuissance face à l’attitude d’Antigone ?
d) Dans la réplique d’Antigone des lignes 72 à 81 (p. 94), qui commence par « Si, je sais
ce que je dis […] », quel changement intervient dans la façon dont Antigone s’adresse
à Créon ? (Observe les pronoms personnels employés.) Que traduit ce changement ?
e) Quel sentiment exprime les dernières phrases d’Antigone ? (l. 76 à 81, p. 94).
Relève une didascalie qui le confirme.
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le livret de corrigés.
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Séquence 8 — séance 3
B
Deux conceptions opposées du bonheur et de la vie
1- a) Dans les lignes 32 à 40, page 92, (« Rien n’est vrai […] le bonheur ! »), relève les images employées par Créon pour décrire la vie.
b) Quel type de phrase Antigone utilise-t-elle dans la réplique des lignes 43 à 50, page 92 ?
c) Quel sentiment traduit l’emploi de ce type de phrase ?
d) Dans cette réplique, à quelle personne Antigone parle-t-elle d’elle-même ?
Comment peux-tu expliquer ce choix ?
e) Donne quatre exemples de « pauvretés » qu’Antigone se refuse à faire pour assurer son
bonheur. Tu trouveras les réponses entre les lignes 43 et 50.
f) Quel synonyme pourrait-on proposer pour le mot « pauvretés » ?
2- a) D’après sa réplique des lignes 59 à 70 (p. 93), quelles sont les quatre qualités qu’Antigone attend d’Hémon ?
b) Quel changement craint-elle chez son fiancé ?
c) Dans la réplique des lignes 72 à 81 (p. 94), de quel « royaume » Antigone parle-t-elle ?
d) Selon la jeune fille, par quels signes se traduit la vieillesse de Créon ?
e) En t’appuyant sur tes réponses précédentes, montre que le conflit entre Créon et
Antigone est aussi un conflit de générations (la jeunesse contre la vieillesse).
3- « tu es en train de défendre ton bonheur […] comme un os » (l. 87-88)
« On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils trouvent. » (l. 92-93)
a) Comment se nomme la figure de style employée dans ces deux expressions ?
b) Quel sentiment d’Antigone pour Créon ces images traduisent-elles ?
c) Antigone peut-elle se contenter du bonheur tel que le conçoit Créon ?
Justifie ta réponse en citant une phrase prise dans la réplique de la ligne 90 à 101
(« Vous me dégoûtez […] ou mourir. »), pp. 94-95.
d) Quels traits de caractère les propos d’Antigone révèlent-ils ?
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés puis lis et
mémorise le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
Deux conceptions opposées du bonheur et de la vie.
Il aura suffi à Créon de prononcer le mot « bonheur » pour rendre à Antigone sa
détermination. Deux conceptions du bonheur et de la vie s’opposent ici. Le bonheur que
propose Créon se construit sur un fond d’égoïsme, de mensonges et de compromissions.
Antigone aspire à un idéal de pureté et d’absolu. Elle rejette le bonheur dérisoire que lui
propose Créon. Mais c’est aussi la vieillesse et le changement qu’elle refuse.
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séance 3 —
C
Séquence 8
Comprendre le rôle des didascalies
1- a) Relève les didascalies de la ligne 40 (p. 92) à la ligne 171 (p. 99) et classe-les dans le
tableau suivant que tu recopieras.
Intonation / voix
Attitude
Geste
Déplacement
b) Parmi les didascalies que tu as relevées, quelles sont celles qui nous renseignent sur les
sentiments éprouvés par les personnages ?
c) Comment les didascalies permettent-elles d’identifier les différentes scènes de la
pièce ?
2- Observe l’attitude de Créon dans l’image ci-dessous et écris une didascalie qui lui
correspond.
Antigone, 1944, théâtre de l’Atelier, Paris
© Studio Lipnitzki / Roger-Viollet
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et mémorise le « Je retiens » ci-dessous.
j e retiens
Le rôle des didascalies.
Les didascalies sont des indications scéniques portant sur le nom des personnages qui
parlent, le décor et les costumes, le ton des répliques, les gestes des comédiens et leurs
attitudes. Elles ne sont pas destinées à être dites et sont généralement en italique.
è Dans une pièce qui n’est pas divisée en actes et en scènes, les didascalies indiquant
l’entrée et la sortie des personnages sur la scène permettent de retrouver ces divisions
classiques. C’est le cas dans cette pièce de Jean Anouilh.
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Séquence 8 — séance 3
D
Orthographe : distinguer qu’elle(s) et quel(le)(s)
1- « Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite
Antigone ? Quelles pauvretés faudra-t-il qu’elle fasse elle aussi ? »
a) Parmi les homophones grammaticaux soulignés, quel est l’intrus ? Pourquoi ?
b) Encadre le nom auquel se rapporte chacun des trois premiers mots soulignés. Que
remarques-tu ?
c) Dans quel type de phrase ces homophones sont-ils employés ici ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et recopie le « Je retiens » qui suit afin de le
mémoriser.
j e retiens
Qu’elle(s) et quel(le)(s).
• Quel(le)(s) : déterminant interrogatif ou exclamatif / pronom interrogatif qui s’accorde
en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :
Ex : Quel personnage préfères-tu ?
• Qu’elle(s) : contraction de la conjonction de subordination que ou du pronom relatif
que + elle(s) :
Ex : Antigone sait qu’elle va bientôt mourir.
Entraîne-toi en effectuant l’exercice suivant.
2- Complète les phrases suivantes par quel(le)(s) ou qu’elle(s) en accordant si nécessaire.
a) Créon ne sait plus _____ argument utiliser.
b) Antigone, ________ femme courageuse !
c) Ismène voudrait ________ renonce à son projet.
d) Dans __________ souffrances la mort de sa sœur va la précipiter !
e) ____ est le personnage le plus sympathique de la pièce ?
Vérifie maintenant tes réponses avant de passer à la séance 4.
Tu liras dans ton édition d’Antigone les pages 99 à 105, jusqu’à la didascalie « Il est sorti en
courant. », afin de préparer la séance suivante.
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— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 8
Séance 4
Analyser la relation Créon / Hémon
Durée approximative : 1h
À la fin de la confrontation entre Créon et Antigone, Ismène entre sur scène et annonce qu’elle
veut partager le sort de sa sœur. Antigone refuse. Poussé à bout et insulté, Créon appelle ses gardes
qui emmènent Antigone. Le personnage du chœur, dont tu analyseras le rôle dans la séance 6,
entre alors sur scène. Il vient faire des reproches à Créon, lorsque surgit Hémon. Dans cette séance,
tu analyseras la relation complexe qu’entretiennent Créon et son fils.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les.
Fais ensuite le travail demandé.
Numérote de 5 en 5 et lis le texte des pages 100 à 105, de la réplique de Hémon « Père ! »
(qui sera la ligne 1) à la réplique de Hémon « Antigone ! Antigone ! Au secours ! ».
Réponds aux questions suivantes afin de vérifier que tu as bien compris ce texte.
A
L’expression de l’impuissance tragique
1- a) Que vient demander Hémon à son père ?
b) « J’ai tout essayé pour la sauver […] » (l. 4, p. 101) : es-tu d’accord avec cette
déclaration de Créon ? Justifie ta réponse.
c) En quoi, selon Créon, Antigone est-elle responsable de cet échec ?
d) Relève, dans les lignes 10 à 22 (pp. 101-102), trois raisons invoquées par Créon pour
ne pas sauver Antigone.
e) Dans la phrase de Créon « Ils diront que ce n’est pas vrai. » (l. 16), à qui renvoie le
pronom personnel « ils » ?
f) Quelle influence ces personnages ont-ils sur la décision de Créon ?
2- a) Dans l’échange entre Créon et le chœur (l.14 à 22), relève l’expression qui est répétée
par Créon.
b) Quel effet produit cette répétition ?
c) « Je suis le maître avant la loi. Plus après. » (l. 24, p. 102) : que veut dire Créon par ces
phrases ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés avant de poursuivre ton travail.
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Séquence 8 — séance 4
B
Analyser la relation père-fils
1- a) Observe les verbes employés dans les trois premières répliques (lignes 1 à 7).
Quel mode verbal traduit la tension entre Hémon et Créon ?
b) Classe les didascalies suivantes dans le tableau, selon qu’elles se rapportent à Créon
ou à Hémon : court à lui, l’embrasse / le détache de lui / le tient plus fort / se jetant dans ses
bras /s’arrache de ses bras / crie, tentant de s’arracher à son étreinte.
Début de l’extrait
Fin de l’extrait
Créon
•
•
•
Hémon
•
•
•
c) Quelle évolution peux-tu remarquer dans l’attitude des deux personnages, entre le
début et la fin de l’extrait ?
2- a) À la fin de l’extrait, quelle représentation Hémon se fait-il du pouvoir de son père ?
Relève une expression à l’appui de ta réponse.
b) Relève, dans la réplique des lignes 48 à 53, pp. 103-104 (« Cette grande force […] tu
crois ? »), les expressions employées par Hémon pour désigner son père.
c) Dans la réplique des lignes 60 à 67, p. 104 (« Père, ce n’est pas vrai ! […] si je ne peux
plus t’admirer. »), quel sentiment Hémon souhaite-t-il continuer à ressentir pour son
père ?
3- a) Relève les expressions par lesquelles Créon désigne Hémon aux lignes 2 et 41.
Que révèlent-elles sur la manière dont Créon considère encore Hémon ?
b) Relis la réplique de Créon lignes 27 à 29 (p. 102) : de quelle qualité Hémon doit-il
maintenant faire preuve selon son père ?
c) En quoi consiste pour Créon le fait de « devenir un homme » (l. 70, p. 105) ?
d) Selon toi, Hémon se montre-t-il courageux à la fin de cette scène ? Justifie ta réponse
en t’appuyant notamment sur sa dernière réplique (l. 72, p. 105).
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le corrigé.
D
Exercice de réécriture
Réécris le passage « Et te voilà, devant moi avec ces larmes… » à « ce sera fini. » (l. 39 à
44, page 103) en remplaçant la 2e personne du singulier par la 2e personne du pluriel.
Vérifie tes réponses avant de passer à la séance suivante.
Pour préparer la séance 5, prends ton édition d’Antigone et lis les pages 105 à 117, jusqu’à la
didascalie se terminant par « Ils sortent tous. »
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séance 5 —
Séquence 8
Séance 5
Comprendre l’enjeu d’une scène : Antigone et le garde
Durée approximative : 2h
Aux reproches du chœur et aux supplications de son fils, Créon a répondu qu’il n’y avait rien à
faire et qu’Antigone voulait mourir. Antigone se retrouve seule avec le garde, en attendant son
châtiment. Cette rencontre, qui n’existe pas chez Sophocle, a été inventée par Jean Anouilh.
Dans cette séance, tu découvriras l’enjeu de cette scène en étudiant le pathétique du personnage
d’Antigone, et un aspect du tragique moderne : l’art des contrastes. Tu travailleras également sur
les modalisateurs.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les.
Fais ensuite le travail demandé.
Numérote de 5 en 5 et relis attentivement le texte des pages 110 à 116, de « Tu crois qu’on a mal
pour mourir ? » jusqu’à « Oui, c’est tout ».
Pour vérifier ta bonne compréhension de la scène, réponds maintenant aux questions qui suivent.
A
Un face à face inhabituel
1- a) En quoi le garde est-il un interlocuteur différent des autres pour Antigone ?
b) Relis les deux premières répliques d’Antigone (lignes 1 et 6). Quel sentiment
traduisent-elles ?
c) Relis les deux premières répliques du garde (l. 2 à 5 et l. 7 à 9). Est-il touché par la
situation d’Antigone ? Justifie ta réponse.
2- a) Quel service Antigone lui demande-t-elle (pp. 112-113) ?
b) Le garde accepte-t-il immédiatement ? Pourquoi ?
c) Comment parvient-elle à le convaincre ?
d) Quelle condition le garde met-il avant d’accepter de lui rendre ce service ?
e) À partir de la page 114, pourquoi certaines répliques du garde sont-elles entre
guillemets ?
3- a) Concentre-toi sur les répliques du garde, aux lignes 2 à 5 (p. 111), 40 (p. 113) et 42 à
48 (p. 113). Quelles sont ses préoccupations ?
b) À quelle activité se livre-t-il au début de la scène ? Relève la didascalie qui l’indique.
c) Cette activité te semble-t-elle familière ou noble ?
d) Voici une série d’adjectifs qualificatifs. Encadre ceux qui peuvent caractériser le
personnage du garde.
Amical – indifférent – égoïste – serviable – sensible – avide – grossier – courageux – peureux.
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49
Séquence 8 — séance 5
Vérifie maintenant tes réponses en consultant le livret de corrigés puis poursuis ton travail.
B
Antigone : un personnage pathétique
1- a) « Elle est toute petite au milieu de la grande pièce nue. On dirait qu’elle a un peu froid.
Elle s’entoure de ses bras. Elle murmure. » (l. 13 à 15, p. 111). Quels aspects du personnage
d’Antigone cette didascalie met-elle en valeur ?
b) « Ô lit nuptial ! » (l. 12) : quelle figure de style est employée dans cette expression
pour désigner le lieu où Antigone sera enterrée vivante ? À quoi la mort d’Antigone estelle ainsi associée ?
c) Quelle dimension la citation de Sophocle, aux lignes 12-13, donne-t-elle au
personnage ?
d) Comment peut-on expliquer l’expression qu’Antigone emploie aux lignes 49-50
(p. 114) : « C’est trop laid, tout cela, tout est trop laid. » ?
2- Concentre-toi sur le contenu de la lettre d’Antigone (pp. 114-116).
a) Relie à chaque sentiment exprimé l’expression qui lui convient.
La peur •
• « Je t’aime … »
« Je le comprends seulement maintenant
combien c’était simple de vivre … »
Le doute •
•
L’amour •
• « Je ne sais plus pourquoi je meurs. »
Le regret •
• « c’est terrible maintenant […] J’ai peur … »
b) Lequel de ces sentiments Antigone fait-elle disparaître dans la version définitive de la
lettre ?
c) Selon toi, pourquoi n’exprime-t-elle pas ce sentiment ?
d) Antigone est-elle toujours aussi certaine d’avoir fait le bon choix ? Relève deux
expressions qui le montrent.
e) Quelle impression cette lettre peut-elle produire sur le spectateur ? Justifie ta réponse.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles du corrigé. Ensuite, recopie et apprends le
« Je retiens » qui suit.
j e retiens
Le pathétique du héros tragique.
Le pathétique est l’expression de ce qui est propre à émouvoir vivement, à susciter la pitié
ou la compassion.
Le héros tragique est un être marqué par le malheur. Luttant contre des forces qui le
dépassent, il doit inspirer au spectateur de la terreur et de la pitié. Le héros tragique est
déchiré par une décision qu’il doit prendre et qui le conduit vers sa perte. La situation
exceptionnelle dans laquelle il se trouve le place dans une solitude radicale. Le monde qui
l’entoure ne le comprend pas.
C’est bien le cas ici de la figure d’Antigone qui suscite la compassion du spectateur, dans
une scène qui met en évidence l’isolement de l’héroïne à l’heure de sa mort.
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séance 5 —
C
Séquence 8
Le tragique moderne : l’art des contrastes
1- a) « Un silence. Le Garde se fait une chique. » (p. 111). Dans cette didascalie, quel effet produit le rapprochement de ces deux énoncés ?
b) Relis les répliques du garde aux lignes 55 (p. 114), 67-69 et 71-72 (p. 115).
Ces répliques te semblent-elles appropriées à la gravité de la situation d’Antigone ?
Justifie ta réponse.
c) D’après tes réponses précédentes, pourquoi peut-on dire que la solitude d’Antigone
est accentuée par cette scène ?
2- Observe les didascalies se rapportant au garde de la ligne 51 à la fin de l’extrait.
a) Quel adjectif est employé pour qualifier sa voix lorsqu’il relit ce qu’il a écrit ?
b) Cette voix correspond-elle au message d’Antigone qu’il répète ?
c) Quels gestes ou attitudes du garde évoquent un élève pendant une dictée ?
d) À quel genre théâtral ce personnage du garde pourrait-il appartenir ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé, puis recopie et mémorise le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
Le tragique moderne : l’art des contrastes.
Le tragique moderne se caractérise par le mélange des registres. Le personnage burlesque
du garde, sorti tout droit de la comédie, avec sa grossièreté et sa lourdeur, offre un
contrepoint comique au pathétique de la situation. Sa présence renforce par contraste la
solitude tragique du personnage d’Antigone.
D
Les modalisateurs
1- Phrase 1 : « Je crois que j’ai entendu dire […] qu’ils allaient vous murer dans un trou. »
Phrase 2 : « C’est trop laid, tout cela, tout est trop laid. »
Phrase 3 : « J’ai peur que nous n’ayons plus le temps… »
a) Dans quelle phrase le locuteur exprime-t-il un jugement de valeur, un doute,
un sentiment ?
b) Souligne dans chaque phrase les indices qui t’ont permis de répondre.
Compare tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés puis lis et recopie le
« Je retiens » suivant afin de le mémoriser.
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Séquence 8 — séance 5
j e retiens
La modalisation.
• Un énoncé peut être objectif (neutre) et faire un simple constat, ou subjectif et traduire
un point de vue :
Ex. : Antigone est une jeune femme. (constat objectif)
Antigone est une jeune femme admirablement courageuse. (point de vue subjectif)
• La modalisation consiste à introduire une part de subjectivité dans ce que l’on dit en
exprimant un sentiment de doute ou de certitude par rapport à ce que l’on dit, ou un
jugement de valeur. Pour cela, on utilise des modalisateurs.
è Le doute peut être exprimé par des adverbes (peut-être, sans doute…), des verbes comme
sembler, paraître, devoir, par le conditionnel.
Ex. : Antigone aurait été arrêtée par les gardes. Elle sera sans doute conduite devant Créon.
è La certitude peut être exprimée par des adverbes (certainement…), des verbes comme
assurer, certifier.
Ex. : Je vous assure qu’Antigone a été arrêtée par les gardes.
è Le jugement de valeur peut être :
- un jugement péjoratif : exprimé par un lexique péjoratif, des adverbes, ou des figures de
style.
Ex. : « C’est trop laid, tout cela. »
- Un jugement mélioratif : exprimé par un lexique mélioratif, des adjectifs au superlatif,
des adverbes, ou des figures de style qui mettent en valeur une personne ou une action.
Ex. : Antigone est la meilleure pièce de Jean Anouilh.
Entraîne-toi en effectuant l’exercice qui suit.
2- Souligne les modalisateurs dans les phrases suivantes.
a) Malheureusement, Antigone n’a pas échappé à son destin.
b) Il est possible que Créon regrette à tout jamais sa décision.
c) Le garde est un personnage égoïste et grossier.
d) Antigone est une héroïne très attachante.
e) Je peux vous assurer que j’ai lu d’une traite cette pièce passionnante.
Vérifie maintenant tes réponses avant de poursuivre ton travail.
E
Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Tu vas réécrire cette scène d’un autre point de vue. Le garde rentre chez lui le soir et
raconte à sa femme la scène à laquelle il a assisté. Il expliquera par exemple comment
Antigone lui a dicté une lettre. Tu écriras cette scène sous la forme d’un texte théâtral
d’une quinzaine de lignes, en utilisant des didascalies.
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— © Cned, Français 3e
séance 5 —
Séquence 8
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Inventer les répliques du garde rapportant la scène avec Antigone
- Imaginer les réactions de la femme du garde
- Adopter la présentation d’un texte théâtral
- Respecter ce que tu sais du caractère du garde (exemple : son indifférence)
- Proposer quelques didascalies que tu souligneras (portant sur le ton des paroles et
l’attitude des personnages)
- Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que …
Fait
J’ai inventé les répliques du garde rapportant la scène avec Antigone.
J’ai imaginé les réactions de la femme du garde.
J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral.
J’ai respecté ce que je sais du caractère du garde.
J’ai proposé quelques didascalies (portant sur le ton des paroles et
l’attitude des personnages).
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton dialogue de théâtre sur ton cahier. Lis ensuite
dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
Pour préparer la prochaine séance, achève ta lecture de la pièce.
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Séquence 8 — séance 6
Séance 6
Étudier une fin pathétique
Durée approximative : 1h30
Après avoir dicté sa lettre d’adieu à Hémon, Antigone a été emmenée par les autres gardes. Nous
ne la verrons plus. C’est alors qu’arrivent le chœur et le messager. Le piège s’est refermé sur tous
les personnages et l’annonce du Prologue se réalise. Dans cette séance, tu étudieras le dénouement
pathétique de la pièce à travers le récit du messager et les interventions du chœur.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les.
Fais ensuite le travail demandé.
Relis maintenant le texte, de la page 117 « Le Chœur entre soudain. Là ! C’est fini pour
Antigone. » jusqu’à la page 123, au milieu de la réplique du chœur « […] Morts pareils, tous,
bien raides, bien inutiles, bien pourris […] ». Numérote bien les lignes de 5 en 5.
Maintenant que tu as bien lu ce texte, réponds aux questions ci-dessous.
A
Une fin pathétique
1- a) Trois personnages meurent à la fin de la pièce. Qui annonce leur mort ?
• Mort d’Antigone
Le chœur •
• Mort de Hémon
Le messager •
• Mort d’Eurydice
b) Comment sont morts ces trois personnages ?
Antigone •
• En se coupant la gorge
Hémon •
Eurydice •
• En se pendant
• En se plongeant une épée dans le
ventre
c) Quel est le point commun à ces trois morts ?
d) Relève dans l’extrait que tu as numéroté deux expressions désignant le sang répandu
près des victimes.
e) Pourquoi ces trois morts ne sont-elles pas représentées sur la scène de théâtre ?
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— © Cned, Français 3e
séance 6 —
Séquence 8
2- a) Quel objet Antigone a-t-elle utilisé pour mourir ?
b) En quoi cet objet évoque-t-il la part d’Antigone liée au monde de l’enfance ?
c) Dans la réplique du messager, lignes 30 à 38 p. 119 (« Hémon ne l’entend pas […]
comme la lame. »), relève deux expressions qui soulignent l’aspect enfantin d’Hémon.
d) Selon toi, pourquoi l’auteur emploie-t-il ces références à l’enfance pour présenter les
deux personnages ? Quel sentiment cherche-t-il à provoquer chez le spectateur ?
3- a) Relis la réplique de Créon des lignes 44 à 48 (p. 119). Dans quelle attitude les deux
amants sont-ils désormais, ainsi « reposés », « si calmes » ?
b) À la fin de la réplique du chœur (l. 58 à 73), quelle impression donne Eurydice,
couchée dans son lit ?
c) Précise maintenant à quoi est comparée la mort à la fin de cette pièce. Relève dans
une des répliques de Créon (p. 121) deux expressions à l’appui de ta réponse.
d) Quel est l’effet produit sur le spectateur (et le lecteur) par cette comparaison ?
4- a) Relis la dernière réplique du chœur (l. 77). Dans quelle situation se trouve Créon ?
b) Comment peux-tu expliquer la phrase que le roi adresse à son page : « Il faudrait ne
jamais devenir grand. » (l. 91-92)
c) D’après tes réponses précédentes, quels sont les deux points communs entre Créon et
Antigone à la fin de la pièce ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire et de mémoriser le
« Je retiens » suivant.
j e retiens
Une fin pathétique.
La pièce se termine par l’annonce des trois morts prévues dès le discours du Prologue.
Plusieurs éléments construisent le pathétique de ce dénouement : les trois morts sont
des suicides, Antigone et Hémon sont présentés comme liés au monde de l’enfance,
ce qui rend plus cruelle encore leur disparition. Créon se retrouve désormais seul,
mais étonnamment calme. L’image du sommeil employée pour décrire la mort traduit
l’apaisement qui suit l’accomplissement – prévu, de la tragédie.
B
Le récit du messager
1- a) Délimite le récit du messager en indiquant les numéros des lignes.
b) Quelle particularité grammaticale possède la première phrase de ce récit ?
Quel effet cela produit-il ?
c) À quel temps sont conjugués la plupart des verbes employés pour raconter les faits ?
Quelle est ici la valeur de ce temps ?
d) Qu’apporte l’emploi de ce temps au récit du messager ?
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Séquence 8 — séance 6
2- a) Observe l’enchaînement des actions et le rythme du récit. Ce rythme te semble-t-il lent
ou rapide ? Justifie ta réponse.
b) Comment la présence d’Hémon dans le tombeau se manifeste-t-elle d’abord ?
c) Pendant la confrontation entre Créon et Hémon, les deux personnages parlent-ils ?
Justifie ta réponse.
d) Montre l’importance du regard à ce moment-là en relevant tous les termes qui s’y
rapportent.
3- Relis les lignes 39 à 43, p. 119. Pourquoi peut-on dire que le récit du messager permet
l’accomplissement du dénouement ?
Vérifie maintenant tes réponses.
C
Le rôle du chœur
1- a) Quel est le rôle de l’intervention du chœur dans la réplique des lignes 58 à 73, p. 120 ?
b) Dans les répliques des lignes 77 et 98 (pp. 121-122), à qui s’adresse le chœur ?
2- a) Le chœur fait-il partie des personnages de la pièce ? Comment peux-tu le montrer ?
b) En quoi possède-t-il un statut particulier ?
Consulte maintenant les réponses dans le livret de corrigés puis lis et mémorise le « Je retiens » qui
suit.
j e retiens
Le chœur dans la tragédie.
Dans l’Antiquité grecque, le chœur est un personnage collectif constitué de quinze
choristes qui chantent et dansent. Présent dès le début de la pièce, le chœur s’adresse au
public pour présenter les personnages de la tragédie. Il intervient ensuite pour commenter
l’action. Le personnage du Prologue, rencontré au début de la pièce, est aussi l’un des
visages du chœur.
Dans la tragédie contemporaine, il devient un personnage unique et singulier. Il reste le fil
conducteur qui présente les personnages, questionne, commente l’action ou porte des
jugements.
D
Vocabulaire : autour du mot chœur
Le mot chœur vient du grec khoros qui désigne la danse et le lieu où l’on danse. Complète
les phrases qui suivent à l’aide des mots issus du radical khor- : choriste – chorégraphe –
chorale – chorégraphie.
1- Je me suis inscrit pour chanter dans la ____________ de mon établissement.
2- Pour régler la précision de ce ballet, le _______________ a fait un travail remarquable.
3- Depuis que sa voix a changé, il n’est plus un aussi bon ____________.
4- Dans ce spectacle de danse, les costumes et la _______________ sont éblouissants.
Tu peux vérifier tes réponses dans le livret de corrigé, avant de poursuivre ton travail.
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séance 6 —
E
Séquence 8
Exercice de réécriture
Réécris la fin du récit du messager « Puis soudain il se dresse […] l’embrassant dans une
immense flaque rouge. » (l. 30 à 43, p. 119) en conjuguant les verbes au passé simple
comme temps dominant.
Compare maintenant tes réponses avec celles du corrigé.
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Séquence 8 — séance 7
Séance 7
Analyser les caractéristiques de la tragédie selon Jean Anouilh
Durée approximative : 1h
Pour terminer cette séquence consacrée à Antigone, tu vas analyser les caractéristiques de la
tragédie selon Jean Anouilh. Tu vas lire un monologue prononcé par le chœur au milieu de la
pièce et qui constitue un discours sur la tragédie. Tu travailleras également sur le vocabulaire lié à
l’univers tragique.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les.
Fais ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte, et écoutes-en le début à la piste 18 de ton CD.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit des pages
53 à 54 de la pièce Antigone de Jean Anouilh (Éditions de la Table Ronde, 1946), de « Et voilà.
Maintenant le ressort est bandé » à « Et il n’y a plus rien à tenter, enfin ! ».
A
Un discours moderne sur la tragédie
1- Retrouve dans ton édition d’Antigone ce passage situé aux pages 53 à 55.
a) Dans quelle situation se trouve Antigone à ce moment-là ? Tu peux t’appuyer sur la
didascalie qui suit immédiatement le monologue du chœur : Antigone est entrée, poussée
par les Gardes. (p. 55)
b) Pendant cette intervention du chœur, l’action s’arrête-t-elle ou continue-t-elle ? Justifie
ta réponse.
c) Pourquoi peut-on dire que ce discours du chœur intervient à un moment stratégique
de la pièce ?
2- a) Repère un anachronisme* dans le premier paragraphe du monologue.
b) « le petit coup de pouce », « Cela roule tout seul », « à gueuler » : à quel niveau de
langage appartiennent ces expressions ?
c) De qui le chœur se fait-il le porte-parole ?
3- a) Relève dans le premier paragraphe du monologue les expressions qui assimilent le fonctionnement de la tragédie à un mécanisme implacable.
b) Relève les trois adjectifs employés au début du second paragraphe pour qualifier la
tragédie.
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séance 7 —
Séquence 8
c) Le chœur distingue la tragédie du drame. Attribue à chaque genre ses caractéristiques
en reliant les éléments suivants.
Déroulement implacable •
Coups de théâtre* •
• Drame
Gratuit •
Utilitaire •
Présence d’espoir •
• Tragédie
Absence d’espoir •
d) Quelles images expriment la solitude du héros tragique ?
e) « on n’a plus qu’à crier […] à gueuler à pleine voix ce qu’on avait à dire, qu’on n’avait
jamais dit et qu’on ne savait peut-être même pas encore » (l. 21-22) En quoi cette
particularité du héros tragique peut-elle s’appliquer à Antigone ? Tu développeras
ta réponse dans un petit paragraphe de quelques lignes et tu t’appuieras sur des
exemples précis.
Tu peux maintenant vérifier tes réponses avant de recopier et de mémoriser le « Je retiens » qui
suit.
j e retiens
Le chœur dans la tragédie.
Le chœur est ici le porte-parole de l’auteur. La tragédie est présentée à l’aide d’images
empruntées au domaine mécanique : elle possède la simplicité et la nécessité d’un
mécanisme bien huilé, qu’un petit rien suffit à enclencher.
La tragédie est pure parce qu’elle est fatale. À la différence du drame, où l’on peut
espérer des rebondissements, la tragédie ne présente aucun espoir. C’est pourquoi elle est
« tranquille ». Les personnages n’ont plus qu’à découvrir leur vérité et à l’affirmer par des
actes qui les précipitent vers leur perte.
B
Vocabulaire : autour du mot fatalité
Utilise le dictionnaire pour faire les exercices suivants :
1- Le nom fatalité vient du latin fatum, qui signifie « destin ». Complète les phrases ci-dessous
par les mots de la même famille proposés : fatalement – fatidique – fatal – fataliste.
a) La date ____________ de l’examen approche à grands pas.
b) Cet homme n’essaie même plus de réagir face aux difficultés, il est _______________.
c) L’alpiniste n’avait pas vérifié son harnais de sécurité ; cet oubli lui a été __________.
d) Sa conduite était de plus en plus dangereuse ; l’accident devait ____________ se
produire.
2- Encadre l’intrus dans la liste des adjectifs qualificatifs suivants :
Inéluctable – inévitable – salutaire - fatidique – implacable – inexorable
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Séquence 8 — séance 7
3- Dans les phrases suivantes, remplace l’adjectif fatal par un des synonymes proposés :
inévitable – mortel – nuisible – décisif
a) À l’heure de l’instant fatal ( _________ ), tu ne peux plus te dérober, il faut agir !
b) Cette légère condamnation en justice pourrait être fatale ( ________ ) à sa carrière.
c) Malgré toute son expérience, il n’a pu survivre à sa chute fatale ( ________ ).
d) La fonte des glaces polaires est la conséquence fatale ( ____________ ) du
réchauffement climatique.
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séance 8 —
Séquence 8
Séance 8
Je m’évalue
Durée approximative : 1h
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais
Je suis capable de
 Les différents types d’arguments :
 Citer quelques-uns des arguments employés
- Ceux qui s’adressent à la R__________
par Créon pour dissuader Antigone
et qui ont pour but de C__________.
d’enterrer son frère :
- Ceux qui font appel aux S__________ et
- ________________________________
qui ont pour but de P__________.
- ________________________________
 Les homophones Quel(le)(s) et
Qu’elle(s)

•
•


•
•
 Compléter les phrases suivantes par quel(le)
(s) ou qu’elle(s) en accordant si nécessaire.
• _________ histoire terrible !
• Je sais _______ finira par comprendre
_______ sont ses erreurs.
• _______ version d’Antigone as-tu préférée ?
• J’ignore ce _______ avait en tête réellement.
 Souligner les modalisateurs dans les énoncés
La modalisation qui consiste à
suivants :
introduire une part de S_____________
dans un énoncé.
a) Antigone sera probablement murée dans un
trou.
On peut exprimer
b) Vous devriez lire cette pièce passionnante.
un sentiment de :
c) Heureusement, tout cela n’est qu’une fiction.
D__________ : peut-être
d) Je suppose que la nourrice ne survivra pas à
C___________ : je suis sûr
la mort d’Antigone.
e) Créon est assurément un roi malheureux.
Un jugement de V________
en employant des termes péjoratifs ou
M_____________.
Les rôles du chœur dans la tragédie :  Proposer au moins trois mots de la même
P___________ les personnages
famille que chœur :
C___________ l’action
Le vocabulaire autour des mots :
 Citer des mots de la famille de loi, formés sur
les radicaux leg- ou loy- :
Loi
_______________________________________
_________________________
Fatalité
• Citer des mots de la famille de fatalité :
________________________________
 Les caractéristiques de la tragédie
selon Jean Anouilh, telles qu’elles sont
exposées par le ________.
 Encadrer les adjectifs qui la définissent :
Propre – pleine d’espoir – reposante
– utilitaire – minutieuse – mécanique –
hasardeuse- implacable
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Sommaire
Séquence 9
Femme et société : représentations dans l’art
Durée approximative : 6 h 30
Séance 1
Images traditionnelles de la femme
Séance 2
Vent de révolte
Séance 3
Représentations de la femme et publicité
Séance 4
Femme et société de consommation
Séance 5
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de
consignes données.
-
Procéder à des allers et retours dans un document ou dans un texte.
-
Circuler du texte à l’image (relier une image avec un slogan, un message publicitaire ou un
texte).
-
Exprimer, en un propos raisonné, un avis personnel face à une œuvre d’art.
Compétence 5 : La culture humaniste
-
Établir des liens entre les œuvres littéraires et artistiques pour mieux les comprendre.
-
Être sensible aux enjeux esthétiques et humains d’un texte littéraire.
-
Avoir des connaissances et des repères relevant du temps : connaître les différentes
périodes de l’histoire de l’humanité, les grands traits de l’histoire (politique, sociale,
économique, littéraire, artistique, culturelle) de la France et de l’Europe.
-
Faire preuve de sensibilité, d’esprit critique, de curiosité : Manifester sa curiosité pour
l’actualité et pour les activités culturelles ou artistiques.
-
Comprendre l’importance du respect mutuel et accepter toutes les différences
(Reconnaître les situations de discrimination et lutter contre toutes ses formes : sexe,
origine, orientation sexuelle, apparence physique, handicap, convictions religieuses…).
Compétence 7 : L’autonomie et l’initiative
-
Être autonome dans son travail : savoir l’organiser, le planifier, l’anticiper, rechercher et
sélectionner des informations utiles.
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— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 9
Séance 1
Images traditionnelles de la femme
Durée : 1h30
Je peux lire, écouter et voir aussi
Si le thème t’intéresse tu peux compléter tes connaissances
en consultant les œuvres suivantes :
Films
Saint Cyr de Patricia Mazui
Coco Chanel d’Anne Fontaine
La Source des femmes De Radu Mihaileanu
Livres
© Cned/ N. Julo
Une jeune femme en colère de Taslima Nasreen
Si on me donne la parole : la vie d’une femme de la mine bolivienne
de Domitila Barrios de Chungara
La femme gelée d’Annie Ernaux
Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir
Les Femmes savantes de Molière
Chansons
La complainte du progrès de Boris Vian
La femme est l’avenir de l’homme de Jean Ferrat d’après un
poème d’Aragon
En fin d’année, tu auras une épreuve écrite d’histoire des arts. Dans cette séquence, nous te
proposons de t’entraîner autour du thème suivant : Femme et société : représentations dans
l’art. Tu étudieras en plus de textes littéraires des supports variés comme des tableaux, des affiches
publicitaires et des planches de bande-dessinée. Cette séquence te permettra ainsi de développer tes
compétences d’analyse et d’interprétation d’œuvres artistiques.
Dans cette séance, tu vas étudier les représentations traditionnelles de la femme.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
A
Femme et maternité
1- Observe attentivement le tableau suivant. Puis, sans tenir compte du titre du tableau, dis
quelle est ta première impression face à l’œuvre de Pablo Picasso. Exprime brièvement ce
que cette œuvre évoque pour toi.
© Cned, Français 3e —
65
Séquence 9 — séance 1
Pablo Picasso, La maternité (1905).
© Succession Picasso
2- Comment les moyens techniques employés par le peintre participent-ils à l’émotion qui se
dégage de ce tableau ?
3- Compare cette œuvre avec celle de Georges de La Tour ci-dessous.
Georges de La Tour, Le Nouveau-né (vers 1645-1648)
© Musée des Beaux-Arts, Rennes, France / Giraudon / The Bridgeman Art Library.
66
— © Cned, Français 3e
séance 1 —
Séquence 9
4- Quelles remarques peux-tu faire sur le traitement de la lumière dans ce tableau ?
5- Au regard des deux tableaux, quelle est l’image donnée de la femme ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire et de mémoriser le
« Je retiens » suivant.
j e retiens
Le traitement des couleurs et de la lumière dans un tableau.
Pour l’analyse d’une œuvre picturale, il est nécessaire de s’intéresser au traitement de :
- la couleur : préciser la palette, c’est-à-dire l’ensemble des couleurs employées et celles
qui dominent. Qualifier la tonalité de l’ensemble (tons chauds : rouge, orangé, jaune
ou froids : bleu, vert, violet) et la répartition des couleurs (choix de dominantes, de
complémentaires, de juxtaposition).
- la lumière : déterminer les zones d’ombres et de lumières, la mise en évidence d’un
personnage… On appelle clair-obscur la technique consistant à moduler la lumière sur
un fond d’ombre, en créant des contrastes propres à suggérer le relief et la profondeur.
De cette façon, les figures ou objets représentés sur une surface plane donnent l’illusion
du relief en jouant des passages subtils de la lumière à l’ombre pour modeler les formes.
Léonard de Vinci a été un des précurseurs de ce procédé développé notamment par
Georges de la Tour.
B
Éducation des filles
1- Observe le document suivant avec attention puis indique sa nature. Justifie ta réponse
par plusieurs éléments de l’image.
Affiche de P. Prud’hon du 9 mars 1944
© Private Collection / Giraudon / The Bridgeman Art Library
© Cned, Français 3e —
67
Séquence 9 — séance 1
2- En quoi ce document peut-il être classé parmi les œuvres de propagande ?
3- Relève la date de production du tableau.
a) Quelle éducation donnait-on aux filles à cette époque ? Justifie ta réponse.
b) Quel événement historique explique l’emploi du mot « mission » ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire et de mémoriser le
« Je retiens » suivant.
j e retiens
L’affiche politique.
Afficher, c’est exposer une image et des mots. L’affiche politique, placardée dans les rues,
est destinée à toucher le plus grand nombre. Arme de communication, d’incitation, de
persuasion, elle est utilisée par les pouvoirs et les organisations pour penser ou agir.
4- Lis le texte suivant et écoute-le à la piste 20 de ton CD, puis fais des liens avec le
document précédent.
Venons maintenant au détail des choses dont une femme doit être instruite. Quels sont
ses emplois ? Elle est chargée de l’éducation de ses enfants ; des garçons jusqu’à un certain
âge, des filles jusqu’à ce qu’elles se marient ou se fassent religieuses ; de la conduite des
domestiques, de leurs mœurs, de leur service ; du détail de la dépense, des moyens de faire
tout avec économie, et honorablement : d’ordinaire même, de faire les fermes, et de recevoir
les revenus.
La science des femmes, comme celle des hommes, doit se borner à s’instruire par
rapport à leurs fonctions ; la différence de leurs emplois doit faire celle de leurs études. Il
faut donc borner l’instruction des femmes aux choses que nous venons de dire. Mais une
femme curieuse trouvera que c’est donner des bornes bien étroites à sa curiosité : elle se
trompe ; c’est qu’elle ne connaît pas l’importance et l’étendue des choses dont je lui propose
de s’instruire.
Fénelon, Traité de l’éducation des filles (1687).
Compare tes réponses avec celles du corrigé avant de passer à la séance 2.
68
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 9
Séance 2
Vent de révolte
Durée : 2h
Dans la séance précédente, tu as travaillé sur des œuvres qui donnaient une image traditionnelle
de la femme. Néanmoins, certains auteurs et artistes ont refusé cette image et ont revendiqué un
statut différent ou du moins la liberté de faire des choix.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Lis le texte suivant et écoute-le à la piste 21 de ton CD, puis réponds aux questions.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit d’un
extrait du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir (publié aux Éditions Gallimard en 1949), qui
commence par « Ainsi, la passivité qui caractérisera essentiellement la femme féminine » et se
termine par « On la traite comme une poupée vivante et on lui refuse la liberté ».
A
Revendications féministes
1- « La femme-féminine » (l. 1) Comment comprends-tu cette expression mise entre guillemets ?
2- Quelles éducations Simone de Beauvoir oppose-t-elle ?
3- « On la traite comme une poupée vivante » (l. 18-19)
a) Quelle est la figure de style ici employée ? Quel est l’effet produit ?
b) Quelle activité future de la petite fille est ainsi suggérée ?
4- Résume brièvement la thèse de Simone de Beauvoir.
5- Ce texte te semble-t-il encore d’actualité ? Justifie ta réponse.
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre ton travail.
© Cned, Français 3e —
69
Séquence 9 — séance 2
B
Femme et oppression politique
Dans Persépolis, bande-dessinée autobiographique, Marjane Satrapi raconte son enfance iranienne au
moment de la révolution islamique.
Marjane Satrapi, Persépolis (2003) © L’Association.
70
— © Cned, Français 3e
séance 2 —
Séquence 9
1- À quelle époque se situe l’histoire ?
2- Quels sont les « sujets de subversions » évoqués par cette planche* ?
3- Que dénonce ici Marjane Satrapi ?
4- Quelles remarques peux-tu faire sur le graphisme de l’auteur (couleurs, traits, lien entre le
dessin et l’écriture …) ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire le « J’approfondis »
suivant.
j ’approfondis
Le traitement du temps dans la bande-dessinée
Dans une séquence précédente sur l’autobiographie, tu as eu l’occasion de travailler sur des
planches de bandes-dessinées et ainsi d’apprendre le vocabulaire de cet art. Pour analyser une
planche de bande-dessinée, tu peux aussi utiliser le vocabulaire du cinéma ou de l’art pictural
que tu as déjà travaillé également dans une séquence précédente : les plans et les angles de
vue. Tu peux enfin être attentif au traitement du temps, il y a parfois des ellipses temporelles.
- L’ellipse : procédé qui consiste à abréger le déroulement d’une action en supprimant
certaines étapes, c’est du temps occulté. L’ellipse permet à l’auteur de ne montrer que ce
qui est nécessaire à la compréhension de l’action. Elle permet aussi de donner du rythme au
récit.
- Le flash-back : « retour en arrière » : On l’utilise en général pour représenter le souvenir d’un
personnage, ou pour raconter une action s’étant déroulée avant la scène que l’on est en train
de lire. C’est le cas dans la planche de Persépolis. La vignette 2 évoque les manifestations qui
ont eut lieu dans les années 1980 alors que le récit se passe dix ans plus tard.
C
Écriture
Selon toi, le jeu et le jouet préparent-ils l’enfant au rôle que la société lui réserve ?
Réponds à cette question en un paragraphe argumenté et en t’appuyant sur des exemples
précis.
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e —
71
Séquence 9 — séance 3
Séance 3
Représentations de la femme et publicité
Durée : 1h
Dans cette séance, tu travailleras sur la représentation de la femme et l’analyse des affiches
publicitaires.
A
Femme dominatrice
© Nina Ricci
1- Quelle est la nature de ce document ? Justifie ta réponse par plusieurs éléments de
l’image.
2- Commente la composition de l’image.
3- Quelle est l’image de la femme donnée dans cette illustration ? Justifie ta réponse par des
éléments précis de l’image.
72
— © Cned, Français 3e
séance 3 —
B
Séquence 9
Ironie* publicitaire
© Eram
1- Quelle est la nature de ce document ? Justifie ta réponse par plusieurs éléments de
l’image.
2- Quelle est selon toi la tonalité du titre de cette illustration ? Justifie ta réponse.
3- Quel est le public ciblé ? Justifie ta réponse.
4- Que penses-tu de cette image ? Développe ta réponse.
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire et de mémoriser le
« Je retiens » suivant.
j e retiens
L’analyse d’une affiche publicitaire.
Tu peux avoir une affiche à analyser le jour de l’épreuve. Voici quelques pistes pour t’aider.
Pour réussir, tu dois voir les points suivants :
- Nature du support : Type d’affiche (politique, publicité, sport…), date de création et
lieu d’affichage.
- Commanditaire de la publicité : Qui a fait réaliser cette affiche ? Un gouvernement, un
syndicat, un parti politique…
- Destinataire : À qui s’adresse cette affiche ? Au grand-public, aux travailleurs…
- Contexte : À quelle occasion l’affiche est-elle réalisée ? Élections, Célébration,
Manifestation sportive…
- Description de l’image : Les personnages présents, les décors, les symboles et leur sens.
- Composition de l’affiche : Taille et disposition des éléments, lignes de construction,
couleurs.
- Message de l’affiche publicitaire : Quelle est la tonalité employée ?
© Cned, Français 3e —
73
Séquence 9 — séance 4
Séance 4
Femme et société de consommation
Durée : 1h
Dans cette séance, tu verras que la représentation de la femme est aussi l’occasion de faire la
critique de la société de son temps. C’est le cas notamment dans les années soixante aux États-Unis
où est né un courant artistique important : le pop art.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
j ’approfondis
Si ce thème t’intéresse, tu peux lire et regarder aussi
- Les choses de Georges Perec
- Marcovaldo d’Italo Calvino,
- Nature morte n°30 de Tom Wesselmann et toutes les œuvres d’Andy Warhol.
A
Allégorie de la société de consommation
Duane Hanson, Supermarket Shopper, fibre de verre, polyester, environ 166 sur 70 sur 70 cm (1969).
© Ludwig Collection, Aachen, Germany / The Bridgeman Art Library
74
— © Cned, Français 3e
séance 4 —
Séquence 9
1- Quelle est la nature de l’œuvre « Supermarket Shopper » ?
2- Décris précisément ce que tu vois.
3- Quels liens peux-tu faire entre la femme et le caddie ? Pour répondre, pense à te référer
au titre de l’œuvre.
4- Selon toi, quel est le message de cette œuvre ? Aide-toi pour répondre de la date de
création.
5- Quel regard porte Duane Hanson sur la femme et la société de son temps ?
j e retiens
Le pop art.
Ce courant artistique naît dans les années 1950 en Grande Bretagne, puis rencontre
à partir de 1960 un énorme succès auprès des artistes américains. Comme son nom
l’indique, l’art « pop » s’inspire de la culture populaire et Andy Warhol, en tant que chef
de file, a souvent été considéré comme « The Pope of the Pop », le pape du Pop Art.
De façon ironique, cynique et provocante, les artistes Pop Art questionnent leur propre
société de consommation, utilisent le pouvoir des images et remettent en question la place
de l’œuvre d’art : elle est désormais consommable, éphémère et reproductible. D’un point
de vue technique, les artistes se servent des objets de la vie quotidienne et des images
existantes comme les photos, font parfois des collages pour réaliser leurs œuvres, tout en
continuant à utiliser la peinture.
B
Une société destructrice
Death by Hamburger David LaChapelle (2001).
1- Décris précisément l’image ci-dessus.
2- Quels liens peux-tu faire avec « Supermarket Shopper » ?
3- Selon toi, ces deux images représentent-elles des œuvres d’art ? Justifie ta réponse.
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de poursuivre ton travail.
© Cned, Français 3e —
75
Séquence 9 — séance 5
Séance 5
Je m’évalue
Durée : 1h
Cette dernière séance te permet de vérifier si tu as bien compris cette séquence sur l’histoire des
arts.
Je connais
 Le traitement des couleurs et de la
lumière dans un tableau
Pour l’analyse d’une œuvre
picturale, il est nécessaire de
s’intéresser au traitement de :
- la couleur : tons chauds :
……………………………. ou
froids ……………………
- la lumière : les zones d’ombres
et de lumières. On appelle
c……………………….. la technique
consistant à moduler la lumière
sur un fond d’ombre, en créant des
contrastes propres à suggérer le
relief et la profondeur.
 Le traitement du temps en bande
dessinée.
Le traitement du temps en bande
dessinée est le même que dans un
roman. Pour donner du rythme à
l’histoire, on a parfois recours aux
ellipses temporelles ou au retour en
arrière (« flash-back »).
Je suis capable de/d’
 Analyser les couleurs employées et le traitement
de la lumière dans ce tableau.
……………………………………………………………
Indiquer quelles significations cela peut
apporter à la lecture de l’œuvre.
……………………………………………………………
Georges de La Tour, Le Nouveau-né.
 Dire quel est le traitement du temps entre les
deux premières cases de cette bande dessinée :
………………………………………………………………
Marjane Satrapi, Persépolis.
76
— © Cned, Français 3e
séance 5 —
Séquence 9
 Un mouvement artistique des
 Expliquer pourquoi cette œuvre est représentative
années 50
de ce mouvement artistique
Le ………………… est un mouvement
artistique anglo-saxon né dans les
années 50. Le pop art conteste
les traditions en affirmant que
l’utilisation d’éléments visuels de la
culture populaire produits en série
est contiguë avec la perspective des
beaux-arts. Le …………….. vise à
utiliser des images populaires par
opposition à la culture élitiste dans
l’art. Les maîtres incontestés de ce
mouvement artistiques sont Andy
Warhol, Roy Lichtenstein et Richard
Hamilton
Duane Hanson, « Supermarket Shopper » fibre de verre
- …………………………………………......................
- …………………………………………......................
- …………………………………………......................
 Les éléments à analyser dans les
affiches publicitaires
Les affiches publicitaires sont à
analyser comme un tableau. Je dois
être attentif à :
- sa nature
- Son commanditaire
- Son destinataire
- Le contexte
- Sa composition
- Le message
 Commenter une affiche publicitaire
© LG
Cette affiche publicitaire n’utilise pas l’image
de la femme. Qu’est-ce qui te paraît intéressant
dans cette publicité ?
……………………………………………………………
……………………………………………………………
……………………………………………………………
© Cned, Français 3e —
77
Sommaire
Séquence 10
Lire un apologue : La Ferme des animaux de George Orwell
Durée approximative : 15 h 30
Séance 1
Lire une péroraison revolutionnaire
Séance 2
Le soulèvement
Séance 3
Le subjonctif : conjugaison et emploi
Séance 4
Comprendre une dénonciation de la tyrannie
Séance 5
Savoir utiliser les outils de l’argumentation
Séance 6
Comprendre une satire politique
Séance 7
Lire un récit en boucle
Séance 8
Une fable aux résonances historiques
Séance 9
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
-
Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
-
Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
-
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
-
Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à
des outils variés pour améliorer son texte.
-
Adapter sa prise de parole à la situation de communication
Compétence 5 : La culture humaniste
-
Être sensible aux enjeux esthétiques et humains d’un texte littéraire.
Compétence 7 : L’autonomie et l’initiative
-
Être autonome dans son travail : savoir l’organiser, le planifier, l’anticiper, rechercher et
sélectionner des informations utiles.
78
— © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 10
Séance 1
Lire une péroraison révolutionnaire
Durée : 2h
Je peux lire aussi
Si tu as envie de découvrir d’autres histoires dont les
personnages sont des animaux doués de raison, tu peux lire
aussi :
- Fables de Jean de La Fontaine
- « Le singe de science », Fables, de Robert Louis Stevenson
- Voyages de Gulliver de Jonathan Swift
© Cned/ N. Julo
Nous te conseillons également la bande-dessinée de Art
Spiegelman, Maus
Dans cette nouvelle séquence, tu vas étudier un roman du XXe siècle, La Ferme des animaux de
George Orwell.
Pour réussir la séance 1 tu dois avoir lu le premier chapitre en entier. L’extrait que tu vas découvrir
maintenant est un discours tenu par un personnage important de l’histoire, Sage l’Ancien.
Prends une nouvelle page. Note le titre de la séquence en rouge.
Saute deux lignes, puis note le titre de la séance en rouge. Fais ensuite le travail demandé.
Lis attentivement l’extrait ci-dessous. Tu peux aussi en écouter le début à la piste 22 de ton CD.
Dans La Ferme des animaux, George Orwell met en scène des animaux : au début du roman, un cochon
âgé qui fait figure de sage s’adresse aux animaux de la ferme.
1
Tous les animaux étaient maintenant au rendez-vous — sauf Moïse, un corbeau apprivoisé qui
sommeillait sur un perchoir, près de la porte de derrière — et les voyant à l’aise et bien attentifs,
Sage l’Ancien se racla la gorge puis commença en ces termes :
« Camarades, vous avez déjà entendu parler du rêve étrange qui m’est venu la nuit dernière.
5 Mais j’y reviendrai tout à l’heure. J’ai d’abord quelque chose d’autre à vous dire. Je ne compte
pas, camarades, passer encore de longs mois parmi vous. Mais avant de mourir je voudrais
m’acquitter1 d’un devoir, car je désire vous faire profiter de la sagesse qu’il m’a été donné
d’acquérir. Au cours de ma longue existence, j’ai eu, dans le calme de la porcherie, tout loisir de
méditer. Je crois être en mesure de l’affirmer : j’ai, sur la nature de la vie en ce monde, autant de
10 lumières que tout autre animal. C’est de quoi je désire vous parler.
Quelle est donc, camarades, la nature de notre existence ? Regardons les choses en face : nous
avons une vie de labeur2, une vie de misère, une vie trop brève. Une fois au monde, il nous est
tout juste donné de quoi survivre, et ceux d’entre nous qui ont la force voulue sont astreints au 3
travail jusqu’à ce qu’ils rendent l’âme. Et dans l’instant que nous cessons d’être utiles, voici
15 qu’on nous égorge avec une cruauté inqualifiable. Passée notre première année sur cette terre, il
n’y pas un seul animal qui entrevoie ce que signifient des mots comme loisir ou bonheur. Et
quand le malheur l’accable4, ou la servitude, pas un animal qui soit libre. Telle est la simple
vérité.
© Cned, Français 3e — 79
Camarades, est-ce que ce n’est pas clair comme de l’eau de roche ? Tous les maux de notre vie
20 sont dus à l’Homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l’Homme, et nôtre sera le produit de
notre travail. C’est presque du jour au lendemain que nous pourrions devenir libres et riches. Á
« Camarades, vous avez déjà entendu parler du rêve étrange qui m’est venu la nuit dernière.
Mais j’y reviendrai tout à l’heure. J’ai d’abord quelque chose d’autre à vous dire. Je ne compte
pas, camarades, passer encore de longs mois parmi vous. Mais avant de mourir je voudrais
1
m’acquitter
d’un 1devoir, car je désire vous faire profiter de la sagesse qu’il m’a été donné
Séquence
10 — séance
d’acquérir. Au cours de ma longue existence, j’ai eu, dans le calme de la porcherie, tout loisir de
méditer. Je crois être en mesure de l’affirmer : j’ai, sur la nature de la vie en ce monde, autant de
10 lumières que tout autre animal. C’est de quoi je désire vous parler.
Quelle est donc, camarades, la nature de notre existence ? Regardons les choses en face : nous
avons une vie de labeur2, une vie de misère, une vie trop brève. Une fois au monde, il nous est
tout juste donné de quoi survivre, et ceux d’entre nous qui ont la force voulue sont astreints au 3
travail jusqu’à ce qu’ils rendent l’âme. Et dans l’instant que nous cessons d’être utiles, voici
15 qu’on nous égorge avec une cruauté inqualifiable. Passée notre première année sur cette terre, il
n’y pas un seul animal qui entrevoie ce que signifient des mots comme loisir ou bonheur. Et
quand le malheur l’accable4, ou la servitude, pas un animal qui soit libre. Telle est la simple
vérité.
Camarades, est-ce que ce n’est pas clair comme de l’eau de roche ? Tous les maux de notre vie
20 sont dus à l’Homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l’Homme, et nôtre sera le produit de
notre travail. C’est presque du jour au lendemain que nous pourrions devenir libres et riches. Á
cette fin, que faut-il ? Eh bien, travailler de jour et de nuit, corps et âme, à renverser la race des
hommes. C’est là mon message, camarades. Soulevons-nous ! Quand aura lieu le soulèvement,
cela je l’ignore : dans une semaine peut-être ou dans un siècle. Mais, aussi vrai que sous moi je
25 sens de la paille, tôt ou tard justice sera faite. Ne perdez pas de vue l’objectif, camarades, dans le
temps compté qui vous reste à vivre. Mais avant tout, faites part de mes convictions à ceux qui
viendront après vous, afin que les générations à venir mènent la lutte jusqu’à la victoire finale.
Et souvenez-vous-en, camarades : votre résolution ne doit jamais se relâcher. Nul argument ne
vous fera prendre des vessies pour des lanternes. Ne prêtez pas l’oreille à ceux selon qui
30 l’Homme et les animaux ont des intérêts communs, à croire vraiment que de la prospérité de l’un
dépend celle des autres ? Ce ne sont que des mensonges. L’Homme ne connaît pas d’autres
intérêts que les siens. Que donc prévalent, entre les animaux, au fil de la lutte, l’unité parfaite et
la camaraderie sans faille. Tous les hommes sont des ennemis. Les animaux entre eux sont tous
camarades. »
« J’ai peu à ajouter. Je m’en tiendrai à redire que vous avez à montrer en toutes circonstances
35
votre hostilité envers l’Homme et ses façons de faire. L’ennemi est tout deuxpattes, l’ami tout
quatrepattes ou tout volatile. Ne perdez pas de vue non plus que la lutte elle-même ne doit pas
nous changer à la ressemblance de l’ennemi. Même après l’avoir vaincu, gardons-nous de ses
vices. Jamais animal n’habitera une maison, ne dormira dans un lit, ne portera de vêtements, ne
40 touchera à l’alcool ou au tabac, ni à l’argent, ni ne fera négoce 5. Toutes les mœurs de l’Homme
sont de mauvaises meurs. Mais surtout, jamais un animal n’en tyrannisera un autre. Quand tous
sont frères, peu importe le fort ou le faible, l’esprit profond ou simplet. Nul animal jamais ne
tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux.
5
George Orwell, La Ferme des animaux, 1945. Traduit de l’anglais par Jean Queval.
© Éditions Champ Libre / Ivrea, Paris, 1981 et 2009. www.editions-ivrea.fr
Vocabulaire :
- « acquitter » (l. 7) : Satisfaire à une obligation, la remplir.
- « labeur » (l. 12) : travail.
- « sont astreints au » (l. 13) : être contraint, obligé de.
- « l’accable » (l. 17) : oppresse, anéantit.
- « négoce » (l. 40) : commerce.
80
— © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 10
Réponds sur ton cahier aux questions suivantes par des phrases complètes.
A
Analyser le genre du texte
1- Retrouve la ligne où Sage l’ancien prend la parole pour la première fois. Qu’est-ce qui t’a
permis de répondre ?
2- À qui s’adresse-t-il ?
3- De quelle sorte de discours réels peux-tu rapprocher ces propos de Sage l’Ancien ?
En quelle occasion peut-on les entendre ?
B
Sage, un orateur
1- Quelle image le cochon donne-t-il de lui dans le deuxième paragraphe de l’extrait
(l. 4 à 10) ?
2- Pourquoi, selon toi, ce personnage est-il plus en mesure d’être écouté que les autres ?
3- Dans ce paragraphe, Sage l’Ancien cherche-t-il à persuader ou à convaincre ?
Justifie ta réponse.
C
Les arguments de Sage l’Ancien
1- Pourquoi peut-on dire que dès le troisième paragraphe (l. 11 à 18) le cochon se livre à un
raisonnement, c’est-à-dire qu’il met en place une stratégie argumentative ?
2- Quel est le constat de départ ? Appuie ta réponse sur un champ lexical que tu relèveras.
3- Qui est désigné comme responsable de la condition des animaux ? Quelle image l’orateur
donne-t-il du responsable ?
4- À quelle conclusion le cochon arrive-t-il quant au responsable ? Appuie-toi sur le mode
verbal.
D
Un discours politique
1- Quel terme Sage l’ancien emploie-t-il pour désigner ses auditeurs ?
2- À quel courant idéologique apparu à la fin du XIXe s. suite à la révolution industrielle ce
terme fait-il référence ? En quoi peut-on dire qu’il est ici critiqué ?
3- Quel type de phrase ouvre les troisième et quatrième paragraphes ? Quel est l’effet
produit par leur emploi ?
4- Énumère les procédés et figures de style que le cochon utilise pour captiver son auditoire.
5- « Est-ce que ce n’est pas clair comme de l’eau de roche ? » (l. 19 à 21) et « Nul argument
ne vous fera prendre des vessies pour des lanternes. » (l. 28-29). Commente ces deux
phrases, en observant notamment leurs forme et type.
6- En quoi ce récit illustre-t-il ce que l’on appelle historiquement la lutte des classes ?
© Cned, Français 3e —
81
Séquence 10 — séance 1
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et mémorise le « Je retiens » ci-dessous.
j e retiens
Le vocabulaire de l’éloquence.
Dans la séquence 8 sur la pièce Antigone d’Anouilh, tu as déjà travaillé sur la différence
entre convaincre et persuader.
La rhétorique (du grec rhetor, « orateur ») désigne la manière de bien construire un
discours (convaincre) et de savoir faire adhérer un auditoire à son opinion (persuader).
L’éloquence est l’art du discours et l’orateur est celui qui prononce un discours. Sage
l’ancien est dans cet extrait un orateur qui maîtrise l’art du discours.
Les discours obéissent le plus souvent à une construction stricte :
- L’exorde : partie initiale du discours qui vise notamment à attirer l’attention de
l’auditoire (ce qu’on appelle en latin « captatio benevolentiae », fait d’attirer la
bienveillance de l’auditoire, est une technique oratoire qui permet d’attirer l’attention
de son interlocuteur). L’orateur peut utiliser par exemple des questions oratoires. Les
questions oratoires sont des questions qui n’appellent pas de réponses.
- La péroraison : partie finale d’un discours où l’orateur conclut sa démonstration et
appelle le public à adhérer à sa thèse. L’orateur incite l’auditoire à agir, il l’exhorte par
exemple par des phrases injonctives.
E
Enrichir son vocabulaire
1- Voici une liste de mots évoquant l’esclavage ou la liberté. À toi de les classer correctement
dans le tableau suivant.
Autonomie, contrainte, domination, émancipation, entrave, indépendance, insubordination, mainmise,
rébellion, soulèvement, soumission, tutelle, tyrannie
Liberté
Esclavage
2- Choisis-en deux par colonne et emploie-les dans des phrases qui mettent en évidence leur
signification.
3- Recopie les phrases suivantes en les complétant avec les mots proposés. Utilise le
dictionnaire si tu as un doute !
Acquiescer, clamer, contredire, élocution, émettre, interrompre, orateur, palabrer, plaidoyer, proférer,
propos, rallier, réfuter.
a) Les… si véhéments du chef ennemi semblaient terrifier les troupes et personne n’osa …
la moindre remarque.
b) Les militaires apprécièrent l’…si claire du dernier… Aussi n’hésitaient-ils pas à … tout
ce qu’il disait.
c) Grâce à un…poignant l’avocat obtint la grâce de l’accusé. Il réussit même le tour de
force de… à sa cause les journalistes présents.
d) Enthousiaste comme il est, il aime…pendant des heures ; n’hésitez pas à l’…
82
— © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 10
e) Le malheureux garçon avait beau…qu’il n’avait jamais trahi, il était facile pour ses
opposants de…chacun de ses arguments.
f) Le traître ne cessait de… des mensonges. Il fut facile pour ses ennemis de le …
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
F
Prononcer un discours
Entraîne-toi à prononcer le discours de Sage l’Ancien en employant un ton éloquent.
Tu mettras en valeur :
- les apostrophes
- les questions oratoires
- le ton injonctif
© Cned, Français 3e —
83
Séquence 10 — séance 2
Séance 2
Le soulèvement
Durée : 2h
Avant de commencer cette séance, tu dois avoir lu le chapitre 2 du roman. Dans cette séance, tu
apprendras à quel genre littéraire appartient La Ferme des animaux.
Prends une nouvelle page. Note le titre de la séquence en rouge.
Saute deux lignes, puis note le titre de la séance en rouge. Fais ensuite le travail demandé.
Lis attentivement l’extrait ci-dessous. Tu peux en écouter le début à la piste 23 de ton CD.
Les animaux, ayant réussi à expulser Mr Jones, prennent possession de la ferme et instaurent les Sept
Commandements inscrits en gros caractères blancs sur le mur de la ferme. Les animaux s’organisent pour leur
nouvelle vie.
1
5
10
15
20
25
30
84
35
Rênes, licous1, œillères, muselières humiliantes furent jetés au tas d’ordures qui brûlaient dans
la cour. Ainsi des fouets, et, voyant les fouets flamber, les animaux, joyeusement, se prirent à
gambader. Boule de Neige livra aussi aux flammes ces rubans dont on pare2 la crinière et la queue
des chevaux les jours de marché.
« Les rubans déclara-t-il, sont assimilés aux habits. Et ceux-ci montrent la marque de
l’homme. Tous les animaux doivent aller nus. »
Entendant ces paroles, Malabar s’en fut chercher le petit galurin3 de paille qu’il portait l’été
pour se protéger des mouches, et le flanqua au feu, avec le reste.
Bientôt les animaux eurent détruit tout ce qui pouvait leur rappeler Mr. Jones. Alors Napoléon
les ramena à la resserre4, et il distribua, à chacun double picotin5 de blé, plus deux biscuits par
chien. Et ensuite les animaux chantèrent Bêtes d’Angleterre, du commencement à la fin, sept fois
de suite. Après quoi, s’étant bien installés pour la nuit, ils dormirent comme jamais encore.
Ils prirent le petit déjeuner, puis Boule de Neige et Napoléon les réunirent en séance plénière6.
« Camarades, dit Boule de Neige, il est six heures et demie, et nous avons une longue journée
devant nous. Nous allons faire les foins sans plus attendre, mais il y a une question dont nous
avons à décider tout d’abord.
Les cochons révélèrent qu’ils avaient appris à lire et à écrire, au cours des trois derniers mois,
dans un vieil abécédaire des enfants Jones (ceux-ci l’avaient jeté sur un tas d’ordures, et c’est là
que les cochons l’avaient récupéré). Ensuite, Napoléon demanda qu’on lui amène des pots de
peinture blanche et noire, et il entraîna les animaux jusqu’à la clôture aux cinq barreaux. Là,
Boule de Neige (car c’était lui le plus doué pour écrire) fixa un pinceau à sa patte et passa sur le
barreau supérieur une couche de peinture qui recouvrit les mots : Ferme du Manoir. Puis à la
place, il calligraphia : Ferme des Animaux. Car dorénavant tel serait le nom de l’exploitation
agricole. Cette opération terminée, tout le monde regagna les dépendances. Napoléon et Boule de
Neige firent alors venir une échelle qu’on dressa contre le mur de la grange. Ils expliquèrent
qu’au terme de leurs trois mois d’études les cochons étaient parvenus à réduire les principes de
l’Animalisme à Sept Commandements. Le moment était venu d’inscrire les Sept
Commandements sur le mur. Ils constitueraient la loi imprescriptible7 de la vie de tous sur le
territoire de la Ferme des Animaux. Non sans quelque mal (vu que pour un cochon, se tenir en
équilibre sur une échelle n’est pas commode), Boule de Neige escalada les barreaux et se mit au
travail ; Brille-Babil, quelques degrés plus bas, lui tendait le pot de peinture. Et c’est de la sorte
que furent promulgués les Sept Commandements, en gros caractères blancs, sur le mur
goudronné. On pouvait les lire à trente mètres de là. Voici leur énoncé :
1.
2.
3.
4.
Tout deuxpattes est un ennemi.
Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami.
Nul animal ne portera de vêtements.
Nul animal ne dormira dans un lit.
— © Cned, Français 3e
Commandements sur le mur. Ils constitueraient la loi imprescriptible7 de la vie de tous sur le
territoire de la Ferme des Animaux. Non sans quelque mal (vu que pour un cochon, se tenir en
30 équilibre sur une échelle n’est pas commode), Boule de Neige escalada les barreaux et se mit au
travail ; Brille-Babil, quelques degrés plus bas, lui tendait le pot de peinture.
de la 10
sorte
séance 2 Et
— c’est
Séquence
que furent promulgués les Sept Commandements, en gros caractères blancs, sur le mur
goudronné. On pouvait les lire à trente mètres de là. Voici leur énoncé :
35
40
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Tout deuxpattes est un ennemi.
Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami.
Nul animal ne portera de vêtements.
Nul animal ne dormira dans un lit.
Nul animal ne boira d’alcool.
Nul animal ne tuera un autre animal.
Tous les animaux sont égaux.
C’était tout à fait bien calligraphié, si ce n’est que volatile était devenu vole-t-il, et aussi à un s
près, formé à l’envers. Boule de Neige donna lecture des Sept Commandements, à l’usage des
animaux qui n’avaient pas appris à lire. Et tous donnèrent leur assentiment8 d’un signe de tête, et
les esprits les plus éveillés commencèrent aussitôt à apprendre les Sept Commandements par
45 cœur.
« Et maintenant, camarades, aux foins ! s’écria Boule de Neige. Il y va de notre honneur
d’engranger la récolte plus vite que ne le feraient Jones et ses acolytes. »
George Orwell, La Ferme des animaux, 1945. Traduit de l’anglais par Jean Queval.
© Éditions Champ Libre / Ivrea, Paris, 1981 et 2009. www.editions-ivrea.fr
Vocabulaire :
1- « licou » (l.1) : lien mis autour du cou des bêtes de somme.
2- « pare » (l.3) : décore, orne.
3- « galurin » (l.7) : (populaire) chapeau.
4- « resserre » (l.10) : lieu où l’on resserre différents objets, remise.
5- « picotin » (l.10) : Mesure dont on se servait pour l’avoine que l’on donne aux chevaux et qui valait
environ deux litres et demi.
6- « séance plénière » (l.11) : réunion.
7- « imprescriptible » (l.28) : qui ne peut être annulé, supprimé.
8- « assentiment » (l.38) : accord.
Le coin des curieux
Si tu veux découvrir d’autres apologues, tu peux lire :
- 1984 de George Orwell
- « Les Souris », L’écroulement de la Baliverna, de Dino Buzzati
- Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley
- La planète des singes de Pierre Boulle
Nous te conseillons aussi de visionner les adaptations filmiques de La Ferme des animaux par
John Halas et Joy Batchelor en 1954 et par John Stephenson en 1999.
Écoute pour le plaisir les chansons Animals des Pink Floyd et Imagine de John Lennon.
Réponds sur ton cahier par des phrases complètes.
© Cned, Français 3e —
85
Séquence 10 — séance 2
A
L’animalisme et son application
1- Que brûlent les animaux lors de leur libération et pourquoi ? Pour répondre, commente
la construction de la première phrase de l’extrait.
2- Comment le nouvel état s’appelle-t-il ? Comment se nomme son hymne national ainsi
que ses lois fondatrices ?
3- Explique l’expression de la ligne 26/27 « les principes de l’animalisme ». À quoi le suffixe
« isme » renvoie-t-il ?
4- Quels sont les temps et modes employés dans les Sept Commandements ? Quelles sont
leurs valeurs ?
B
La transposition des personnages
1- Quels personnages ont élaboré l’animalisme ? Penses-tu qu’ils seront capables de
respecter le septième commandement « tous les animaux sont égaux » ? Explique ta
réponse.
2- Qu’est-ce qui les rend supérieurs aux autres animaux ?
3- Les Sept commandements constituent la « loi imprescriptible de la vie de tous sur le
territoire de la Ferme des animaux » (l. 28-29). Commente la formation et la nature
grammaticale du mot souligné.
4- À quel texte fondateur le mot « commandement » fait-il allusion ? Pourquoi à ton avis ?
5- Quel est le comportement des autres animaux ?
6- Relève des interventions du narrateur. Que penses-tu du ton employé ?
7- À ce stade du récit, dirais-tu que la révolte des animaux a eu des conséquences positives
ou négatives ? Pourquoi ?
86
— © Cned, Français 3e
séance 2 — Séquence 10
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et mémorise le « Je retiens » ci-dessous.
j e retiens
L’apologue*.
Les apologues sont de courts récits à visée didactique, c’est-à-dire qu’ils sont destinés
à délivrer un enseignement, une leçon de façon explicite ou implicite. Leur message
permet de réfléchir à des problèmes humains, d’ordre historique, politique ou social. Les
apologues peuvent prendre des formes variées :
- La fable : elle comporte une leçon exprimée dans une morale. Cette leçon est illustrée
par un court récit dont les personnages sont souvent des animaux qui représentent les
êtres humains. Les fables les plus célèbres sont celles de Jean de La Fontaine.
- Le conte : il comporte également une leçon exprimée dans une morale explicite
ou implicite. En classe de 6e, tu as découvert les fameux contes de Grimm ou de
Perrault. Tu te souviens peut-être que la moralité des contes apporte une leçon sur les
comportements humains, les qualités et défauts des hommes.
- L’utopie : c’est une histoire sur des mondes nouveaux insérée dans un récit plus long.
Elle représente à travers une fiction une société idéale pour mieux critiquer le monde tel
qu’il est. Les plus célèbres sont l’Abbaye de Thélème de François Rabelais dans son livre
Gargantua ou encore l’Eldorado de Voltaire dans son conte philosophique Candide.
- La contre-utopie : C’est également un récit sur des mondes nouveaux mais qui décrit un
univers déshumanisé sous l’emprise de la technologie ou de régimes totalitaires contre
lesquels l’auteur met en garde le lecteur. La Ferme des animaux est par exemple une
contre-utopie. À ce sujet, tu peux lire aussi 1984 de George Orwell ou encore Le meilleur
des mondes d’Aldous Huxley.
C
Réécriture
Récris le passage suivant au discours direct en faisant toutes les modifications nécessaires.
Les cochons révélèrent qu’ils avaient appris à lire et à écrire, au cours des trois derniers
mois, dans un vieil abécédaire des enfants Jones (…) Ensuite, Napoléon demanda qu’on lui
amène des pots de peinture blanche et noire (…) Ils expliquèrent qu’au terme de leurs trois
mois d’étude les cochons étaient parvenus à réduire les principes de l’Animalisme à Sept
Commandements.
D’après George Orwell, La Ferme des animaux (1945).
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
D
Expression écrite
Lis les chapitres 3 et 4 et fais le résumé en une dizaine de lignes des événements qui
surviennent dans ces chapitres.
© Cned, Français 3e —
87
Séquence 10 — séance 3
Séance 3
Le subjonctif dans les propositions relatives et circonstancielles
Durée : 1h
L’objectif de cette séance est pour toi d’approfondir ta connaissance du mode subjonctif, en
étudiant son emploi dans les propositions subordonnées relatives et circonstancielles.
Tu as déjà révisé la conjugaison du subjonctif dans la séance 2 de la séquence 6 sur L’Ami retrouvé,
n’hésite pas à t’y reporter si besoin. Tu peux aussi consulter les tableaux de conjugaison en annexe.
A
Le subjonctif dans les propositions conjonctives COD et les relatives
1- Observe les deux phrases suivantes extraites de La Ferme des animaux.
- « Le spectacle le plus émouvant que j’aie jamais vu », déclara-t-il de la patte s’essuyant une larme.
- Vraiment, c’était à ne pas croire qu’il y eût des animaux aussi bêtes.
a) Souligne les verbes qui sont conjugués au mode subjonctif.
b) Indique pour chacun d’eux leur temps verbal.
c) Analyse les propositions dans lesquelles se trouvent ces verbes.
2- Dans les phrases suivantes, souligne les propositions subordonnées et indique s’il s’agit
d’une conjonctive (elle complète un verbe) ou d’une relative (elle complète un groupe
nominal).
Je crains qu’ils ne baissent les bras.
Nous souhaiterions une ferme où les animaux soient libres et égaux.
Cette ferme nécessite un responsable qui soit juste et impartial.
Il arrive que le pouvoir monte à la tête des dirigeants.
3- Observe les phrases suivantes.
Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter d’autres commandements.
Je doute qu’il soit assez courageux pour lui tenir tête.
Je me réjouis à l’idée que Napoléon soit bientôt destitué.
Je crains qu’il ne soit trop tard.
a) Mets entre crochets les propositions qui composent ces phrases.
b) Indique leurs natures.
c) Quelles remarques peux-tu faire quant aux verbes des propositions principales ?
88
— © Cned, Français 3e
séance 3 — Séquence 10
j e sais déjà
L’emploi du subjonctif dans les propositions conjonctives COD
Dans les propositions subordonnées conjonctives COD, on utilise le subjonctif après :
- un verbe exprimant un souhait, une volonté, un doute, un ordre, un sentiment.
Ex. : Je veux que Napoléon abdique, je doute qu’il écoute mes souhaits.
- un verbe de pensée employé à la forme interrogative ou négative.
Ex. : Je ne pense pas que ce soit aussi simple, Pensez-vous que ce le soit ?
4- Observe les phrases suivantes.
Connaissez-vous un cochon qui sache écrire?
Il leur faut un chef qui fasse preuve de magnanimité.
Auriez-vous une solution qui puisse tout arranger ?
a) Mets en crochets les propositions qui composent ces phrases.
b) Indique leurs natures.
c) Qu’expriment ces différentes phrases ?
j e retiens
L’emploi du subjonctif dans les propositions relatives.
Le verbe de la subordonnée relative est conjugué au subjonctif pour exprimer notamment :
- L’incertitude (attention le déterminant de l’antécédent est alors un indéfini)
Ex. : Connaissiez-vous un homme qui soit sincère ?
- Le but, l’intention, le désir.
Ex. : Il leur faut un chef qui soit compréhensif.
B
Le subjonctif dans les propositions subordonnées circonstancielles
1- Observe les phrases suivantes.
- Les animaux sont réunis dans la grange afin qu’ils écoutent le discours de Napoléon.
- À condition que Sage l’Ancien s’entraîne, le chant révolutionnaire sonnera juste.
- Les animaux gardent courage quoiqu’ils aient le moral bien bas.
a) Mets entre crochets les propositions subordonnées.
b) Entoure la conjonction de subordination ou locution conjonctive de ces propositions
subordonnées.
c) À quel mode sont conjugués les verbes de ces subordonnées ?
d) Quelle est dans chaque proposition entre crochets la circonstance exprimée ?
© Cned, Français 3e —
89
Séquence 10 — séance 3
j e retiens
L’emploi du subjonctif dans les propositions subordonnées circonstancielles.
Le mode subjonctif s’emploie dans certaines propositions subordonnées circonstancielles
après certaines conjonctions ou locutions conjonctives de subordination.
Propositions subordonnées Conjonctions ou locutions
circonstancielles de
conjonctives
Pour que, afin que, de peur
But
que, de crainte que
Concession
Opposition
Bien que, quoique, sans
que
Tout, quelque, si + adjectif
ou adverbe + que
Pronoms qui, quoi + que
Déterminant quel + que,
quelque + GN + que
Temps
Avant que, jusqu’à ce que
Condition
À condition que, pourvu
que, en supposant que, à
moins que, pour peu que,
soit que…soit que…
Trop (assez)…pour que
Conséquence
Exemples
Ex. : Ils s’encouragent les uns
et les autres afin que se rebeller
soit plus facile.
Bien qu’ils soient courageux, ils
ne sont pas téméraires.
Tout volontaire qu’il soit, il
n’est pas intervenu.
Quoi qu’ils fassent, le mal est
déjà fait.
Quelle que soit sa force de
conviction, il ne parviendra à
obtenir leur adhésion.
Il prend la parole avant qu’il ne
soit banni.
En supposant qu’il soit
courageux, il faudra convaincre
les autres.
L’orateur est trop persuasif pour
qu’ils aient la force d’intervenir.
2- Observe les phrases suivantes.
- Les animaux se calment jusqu’à ce que le silence (être) complet.
- Avant que les cochons (s’assoir), les autres animaux parlent entre eux.
- Jusqu’à ce que M. Jones (partir) du manoir, les animaux travaillent avec acharnement.
- Avant que le bruit des sabots de Malabar (s’éteindre) dans le fourgon, les animaux lui
crient de s’enfuir.
- La jument apprend les sept commandements jusqu’à ce qu’elle les (retenir).
a) Souligne les propositions subordonnées circonstancielles.
b) Entoure la conjonction ou locution conjonctive qui introduit cette subordonnée.
c) Conjugue les verbes au présent du mode qui convient.
d) Indique la circonstance exprimée dans ces subordonnées.
90
— © Cned, Français 3e
séance 3 — Séquence 10
3- Remplace dans les phrases suivantes les groupes nominaux compléments circonstanciels
en italique par des propositions circonstancielles au subjonctif.
- Avant l’arrivée de Napoléon, les animaux menaient bon train leur conversation.
- Ils lisent attentivement les sept commandements jusqu’à la tombée de la nuit.
- Malgré tous ses efforts, il n’arrive pas à retenir tous les commandements.
- Malgré sa crainte de parler en public, il intervient dans le débat.
- En dépit de sa force physique, il ne parvient plus à labourer les champs.
C
Écriture
Napoléon exhorte les animaux de la ferme avant qu’ils ne le rejoignent dans son camp.
Rédige en une dizaine de lignes le discours qu’il leur adresse. Tu commenceras ton texte
par : Mes amis les animaux, il faut que…
Tu emploieras des verbes conjugués au subjonctif.
© Cned, Français 3e —
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Séquence 10 — séance 4
Séance 4
Comprendre une dénonciation de la tyrannie
Durée : 2h
Dans cette séance tu vas découvrir comment George Orwell écrit une dénonciation implicite du pouvoir.
Pour cette séance, tu dois avoir lu les chapitres 3 et 4 du livre.
Prends une nouvelle page. Note le titre de la séquence en rouge.
Saute deux lignes, puis note le titre de la séance en rouge. Fais ensuite le travail demandé.
Lis l’extrait ci-dessous puis réponds aux questions, et écoute le début à la piste 24 de ton CD.
La révolte lancée par Sage l’Ancien a mis fin à la domination humaine. Les animaux travaillent pour leur
propre bénéfice et non pour enrichir un humain. Les cochons ont appris à lire et sont devenus les leaders du
groupe. Parmi eux, Boule-de-Neige et Napoléon se disputent le rôle de chef. Un jour, alors que Boule-deNeige parvient à convaincre son auditoire par des arguments solides, Napoléon fait venir neuf molosses qui
effraient son adversaire et le chassent. Il prend ainsi le pouvoir sur la Ferme des animaux. L’extrait que tu vas
lire fait suite au coup d’état.
1
En silence, terrifiés, les animaux regagnaient la grange. Bientôt les chiens revenaient, et
toujours au pas accéléré. Tout d’abord, personne ne soupçonna d’où ces créatures pouvaient bien
venir, mais on fut vite fixé : car c’étaient là les neuf chiots que Napoléon avait ravis1 à leurs
mères et élevés en secret. Pas encore tout à fait adultes, déjà c’étaient des bêtes énormes, avec
5 l’air féroce des loups. Ces molosses2 se tenaient aux côtés de Napoléon, et l’on remarqua qu’ils
frétillaient de la queue à son intention, comme ils avaient l’habitude de faire avec Jones.
Napoléon, suivi de ses molosses, escaladait maintenant l’aire surélevée du plancher d’où
Sage l’Ancien, naguère3, avait prononcé son discours. Il annonça que dorénavant il ne se tiendrait
plus d’assemblées du dimanche matin. Elles ne servaient à rien, déclara-t-il. — pure perte de
10 temps. Á l’avenir, toutes questions relatives à4 la gestion de la ferme seraient tranchées5 par un
comité de cochons, sous sa propre présidence. Le comité6 se réunirait en séances privées, après
quoi les décisions seraient communiquées aux autres animaux. On continuerait de se rassembler
le dimanche matin pour le salut au drapeau, chanter Bêtes d’Angleterre et recevoir les consignes
de la semaine. Mais les débats publics étaient abolis7.
Encore sous le choc de l’expulsion de Boule de Neige, entendant ces décisions les animaux
15
furent consternés. Plusieurs d’entre eux auraient protesté si des raisons probantes leur étaient
venues à l’esprit. Même Malabar était désemparé, à sa façon confuse. Les oreilles rabattues et sa
mèche lui fouettant le visage, il essayait bien de rassembler ses pensées, mais rien ne lui venait.
Toutefois, il se produisit des remous8 dans le clan même des cochons, chez ceux d’esprit délié9.
20 Au premier rang, quatre jeunes gorets10 piaillèrent leurs protestations, et, dressés sur leurs pattes
de derrière, incontinent11 ils se donnèrent la parole. Soudain, menaçants et sinistres, les chiens
assis autour de Napoléon se prirent à grogner, et les porcelets se turent et se rassirent. Puis ce fut
le bêlement formidable du chœur des moutons : Quatrepattes, oui ! Deuxpattes, non ! qui se
prolongea presque un quart d’heure, ruinant toute chance de discussion.
Par la suite, Brille-Babil fut chargé d’expliquer aux animaux les dispositions nouvelles.
25
« Camarades, disait-il, je suis sûr que chaque animal apprécie à sa juste valeur le sacrifice
consenti par le camarade Napoléon à qui va incomber12 une tâche supplémentaire. N’allez pas
imaginer, camarades, que gouverner est une partie de plaisir ! Au contraire, c’est une lourde, une
écrasante responsabilité. De l’égalité de tous les animaux, nul n’est plus fermement convaincu
30 que le camarade Napoléon. Il ne serait que trop heureux de s’en remettre à vous de toutes
décisions. Mais il pourrait vous arriver de prendre des décisions erronées 13, et où cela mènerait-il
alors ?
George Orwell, La Ferme des animaux, 1945. Traduit de l’anglais par Jean Queval.
© Éditions Champ Libre / Ivrea, Paris, 1981 et 2009. www.editions-ivrea.fr
92
— © Cned, Français 3e
séance 4 — Séquence 10
Vocabulaire :
1- « Avaient ravis » (l. 3) : avaient enlevés.
2- « Molosses » (l. 5) : gros chiens.
3- « Naguère » (l. 8) : autrefois.
4- « Relatives à » (l. 10) concernant.
5- « Seraient tranchées » (l. 10) : seraient décidées.
6- « Comité » (l. 11) : rassemblement, assemblée.
7- « Abolis » (l. 14) : supprimés.
8- « Remous » (l. 19) : agitation, confusion.
9- « Esprit délié » (l. 19) : finesse d’esprit, à la compréhension facile.
10- « Gorets » (l. 20) : cochons.
11- « Incontinent » (l. 21) : qui a tendance à trop parler, sans modération.
12- « Incomber » (l. 27) : revenir à.
13- « Erronées » (l. 31) : qui sont dans l’erreur, fausses.
A
Une prise de pouvoir
Réponds sur ton cahier par des phrases complètes.
1- Quelles modifications importantes Napoléon apporte-t-il au fonctionnement politique
de la ferme ?
2- Relève les indices de temps : quel aspect de l’action mettent-ils en avant ?
3- À quoi voit-on que Napoléon a préparé de longue date sa prise de pouvoir ?
4- Quelle fonction assurent les molosses ?
5- Quel autre personnage soutient Napoléon ?
6- Quel est son utilité pour Napoléon ? Pour répondre appuie-toi sur le nom de ce
personnage.
B
La manipulation des animaux
1- Quelles sont les différentes raisons qui empêchent les animaux d’exprimer leur
désaccord ?
2- Recherche dans un dictionnaire le sens des adjectifs suivants : « consternés » (l. 16) et
« désemparé » (l. 17). Emploie chacun d’eux dans une phrase qui mettra leur sens en
valeur.
3- Quel rôle les moutons jouent-ils tout au long du texte ?
4- Dans quel lieu précis Napoléon a-t-il choisi de prononcer son discours ? En quoi peut-on
dire que ce lieu est symbolique ?
5- Comment Brille-Babil justifie-t-il la suppression des débats publics ?
© Cned, Français 3e —
93
Séquence 10 — séance 4
C
Un récit porteur de sens
1- De quel genre littéraire pourrait-on rapprocher ce texte ? Pourquoi ?
Aide-toi de la séance 1 pour répondre.
2- Ce genre littéraire a-t-il pour seul objectif de divertir ? Quel est son objectif ici ?
3- En t’aidant du contexte politique en URSS à partir de 1926, que dénonce George
Orwell ?
4- Selon toi, quel régime politique est instauré après le coup d’état de Napoléon ?
Justifie ta réponse.
5- « Les molosses (…) frétillaient de la queue à son intention, comme ils avaient l’habitude
de faire avec Jones » (l. 5-6). Commente la construction et la signification de la figure de
style soulignée.
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et mémorise le « Je retiens » ci-dessous.
D
Écriture
« Au premier rang, quatre jeunes gorets piaillèrent leurs protestations et, dressés sur leurs
pattes de derrière, incontinent, ils se donnèrent la parole ». (l. 20-21)
En une dizaine de phrases, rédige le discours qu’auraient pu prononcer l’un de ces
animaux en utilisant des arguments illustrés par des mises en relief et des formules pour
interpeller l’auditoire.
Lis ensuite dans le livret de corrigés un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
94
— © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 10
Séance 5
Savoir utiliser les outils de l’argumentation
Durée : 2h
Dans les séances précédentes, tu as découvert en lisant les différents extraits de la Ferme des
animaux que les personnages qui maîtrisaient la parole, et donc le discours, détenaient le pouvoir.
Il est important, pour te former au sujet de réflexion notamment, que tu sois à l’aise avec les
techniques et le vocabulaire de l’argumentation. L’objectif de cette séance est de te préparer à
répondre de manière argumentée afin de pouvoir convaincre ton lecteur ou ton auditoire.
Prends une nouvelle page. Note le titre de la séquence en rouge.
Saute deux lignes, puis note le titre de la séance en rouge. Fais ensuite le travail demandé.
A
Le vocabulaire de l’opinion et du jugement
1- Voici une liste de verbes de jugement : Désavouer – dénigrer – louer – blâmer – réprouver –
estimer – condamner – apprécier
a) Classe ces verbes de jugement, selon qu’il s’agit d’un jugement positif ou négatif.
b) Trouve le nom correspondant à chacun de ces verbes.
j e retiens
Les dérivés des mots en –ion.
Tous les mots formés à partir d’un nom en –ion sont appelés dérivés. Ils sont d’une nature
(ou classe grammaticale) différente.
Ex. : le nom région a pour dérivés régional (adjectif), régionalement (adverbe) et régionaliser
(verbe).
Les dérivés des noms en -ion doublent le plus souvent le « n » du suffixe -ion.
attention è attentionné
audition è auditionner
illusion è illusionniste, illusionner
action è actionner, actionnable
réaction è réactionnel
abstention è abstentionniste
déviation è déviationniste
émotion è émotionnel
Toutefois certains dérivés s’écrivent avec un seul « n ».
nation è nationalisme, nationalité, nationalisation, nationaliser, nationalement
ration è rationalisme, rationalité, rationaliser, rationalisation, mais rationnellement
2- Voici une liste de noms en –ion. Trouve leur(s) dérivé(s).
Passion, réception, action, convention, occasion, station
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95
Séquence 10 — séance 5
3- Pour former un mot exprimant un jugement péjoratif, transforme les mots en gras à
l’aide d’un des suffixes suivants : -âtre, -ot(te), -aud(e), -ailler, -ard, -asse, -asser.
a) Arrête de discuter.
b) Cette robe est un peu vieille.
c) Ce chauffeur a eu une amende.
d) Je trouve ses résultats faibles.
e) Ma soupe est fade.
f) Une eau noire coule dans le caniveau.
g) Elle a une démarche lourde.
h) Je le trouve pâle.
4- Relie chaque verbe à son antonyme*. N’hésite pas à utiliser ton dictionnaire si tu as un
doute sur les significations des verbes suivants.
attaquer
•
•
louer
accuser
•
•
complimenter
dénoncer
•
•
cacher
critiquer
•
•
défendre
blâmer
•
•
célébrer
fustiger
•
•
innocenter
5- Classe les mots suivants selon qu’ils expriment l’accord ou l’opposition :
rival – malentendu – adhérer – connivence – contrecarrer – différend – hostile – ennemi –
intransigeant – brouiller – solidaire – querelle.
B
Le vocabulaire de l’argumentation
1- Le nom « argumentation » vient du latin « montrer, dévoiler, prouver ». Sa famille de
mots est large, tu trouveras par exemple : arguer, argutie, argumentatif, argumentateur,
argumentaire. Consulte ton dictionnaire si tu ne connais pas leur définition puis utilise
chacun de ces mots dans une phrase qui explique son sens.
2- Dans une argumentation, tu peux soit convaincre* soit persuader*.
a) Indique pour chacun de ces deux mots, convaincre et persuader, au moins deux
termes de la même famille.
b) Que remarques-tu quant à leur radical ?
96
— © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 10
j e retiens
Les familles de mots irrégulières.
Une famille de mots est constituée de mots dérivés formés sur le même radical.
Ex. : forme, former, formation, reformulation
Une famille de mots irrégulière peut englober des mots dont le radical prend des formes
différentes.
Ex. : cœur, courageux, cardiaque, cordial
Une famille de mots irrégulière peut aussi englober des mots dont certains présentent une
consonne double et d’autres une consonne simple.
Ex. : homme, bonhomme, bonhomie, homicide
3- Complète les phrases suivantes à l’aide d’un de ces mots : convaincant, conviction,
persuasif, persuasion.
a) Le ton de cet orateur est particulièrement ...
b) Le développement de son raisonnement m’a paru ...
c) Dans notre monde où l’image d’une personne publique est essentielle, chacun travaille
l’art d’être ... avant les grands rendez-vous médiatiques.
d) L’essentiel est le pouvoir de ... d’un discours sérieux et rigoureux.
e) L’art de la … nécessite une diction et une gestuelle appropriées.
4- En t’aidant d’un dictionnaire si nécessaire, complète les phrases suivantes avec le
verbe qui convient : alléguer, délibérer, développer, illustrer, défendre, étayer et fonder.
Attention : tu devras le conjuguer correctement.
a) La thèse que ... cet avocat dans sa plaidoirie est l’innocence de l’accusé.
b) Sa thèse se ... sur plusieurs arguments qu’il ... largement devant l’assemblée.
c) Pour qu’on le croit, il veille à … ses arguments par des exemples qui ... son propos.
d) À la fin du procès, le jury se retire pour ...
e) Il ... un argument qui ne semble pas vraiment fondé.
5- Classe dans le tableau les mots ou expressions suivants :
C’est-à-dire, c’est le cas de, il en va de même, en outre, comme, de surcroît, en d’autres
termes.
Mots ou expressions qui permettent
D’insister sur une idée
D’introduire un exemple
D’introduire une comparaison
De reformuler une idée
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97
Séquence 10 — séance 5
j ’approfondis
L’argumentation
Argumenter c’est s’exprimer par écrit, par oral ou par l’image :
- pour justifier ou dénoncer un fait, une idée
- pour convaincre ou persuader un destinataire
On recourt à l’argumentation dans les domaines politiques et médiatiques, dans les
procès, dans la publicité, dans la vie professionnelle mais aussi personnelle
Une thèse* est une opinion que l’on émet et qui s’appuie sur plusieurs arguments
et exemples. On peut également réfuter une thèse adverse en utilisant des contrearguments illustrés de contre-exemples.
Les arguments peuvent par exemple se fonder sur :
- un raisonnement logique. Ex. : Le triangle ABC présente deux côtés d’égale longueur or un
triangle comportant deux côtés de longueur égale est un triangle isocèle donc le triangle ABC est
isocèle.
- une expérience personnelle. Ex. : J’ai vécu moi-même une expérience similaire, c’est donc en
toute connaissance de cause que je maintiens ma position.
- Un propos de personne qualifiée, on parle alors d’argument d’autorité Ex. : Selon
l’ONU, les écosystèmes marins ont diminué de 30% en 40 ans.
Lorsque l’on argumente, on emploie des indices de jugements (des modalisateurs*)
pour nuancer ou au contraire affirmer (termes péjoratifs* ou mélioratifs*, questions
rhétoriques*, emploi du conditionnel…).
Pour que l’argumentation soit efficace elle doit être rigoureusement construite à l’aide
notamment de liens ou connecteurs logiques.
Liens logiques
Hiérarchisation des idées
Exemples de connecteurs
En premier lieu, tout d’abord, ensuite,
enfin, d’une part… d’autre part…
Addition d’arguments
En outre, de surcroît, de plus, mais encore,
par ailleurs
Introduction d’exemples
Ainsi, c’est le cas de, par exemple
Reformulation
C’est-à-dire, en d’autres termes, autrement
dit
Explication
Car, en effet, parce que
Conséquence
C’est pourquoi, donc, ainsi
Concession
Certes, il est vrai, bien que, même si
Opposition
Mais, en revanche, alors que, tandis que
6- Choisis parmi les thèmes suivants celui que t’intéresse le plus :
Le téléphone portable, les réseaux sociaux, la scolarisation jusqu’à 16 ans, la ceinture au
volant, les transports en communs, le tri sélectif, les produits BIO.
a) Exprime clairement ta thèse autour du thème choisi
b) Énumère trois arguments pour défendre ta thèse, chacun accompagné d’un exemple.
c) Rédige ton texte en développant tes arguments illustrés par des exemples (un
argument et un exemple = un paragraphe) et en les reliant avec les connecteurs
logiques appropriés.
Lis ensuite dans le livret de corrigés un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
98
— © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 10
C
L’expression de la condition, concession et opposition
1- Observe attentivement les deux phrases suivantes. Quelle nuance remarques-tu ?
a) Si tu te perds dans les rues de New York, tu en découvriras des aspects insolites.
b) Bien que tu aies découvert des aspects insolites dans les rues de New York en te
perdant, tu as ressenti de l’angoisse.
j e retiens
L’expression de la condition, de la concession et de l’opposition.
Pour exprimer la condition, la concession et l’opposition, on peut employer des groupes
nominaux circonstanciels ou des propositions subordonnées.
Les groupes nominaux circonstanciels
- de condition : ils indiquent que la réalisation d’une action ou d’un fait qui dépend de la
réalisation d’une autre action ou d’un autre fait. Ex. : En cas de forte chaleur, il faudra bien
s’hydrater.
- de concession et d’opposition : ils permettent de souligner une opposition entre deux
faits. Ex. : Malgré ses difficultés, il parvient à se maintenir à niveau. À part la soprano, tous les
chanteurs chantaient juste.
Les subordonnées
- de condition (ou d’hypothèse) : Elles expriment un fait soumis à une condition.
Reporte-toi à la séance 2 de la séquence 6, et aux séances 2 et 4 de la séquence 7 si
tu ne te souviens plus des différents types de conditions, qui ont une influence sur
le temps et le mode de la subordonnée. La subordonnée est souvent introduite par
la conjonction si, mais peut également être introduites par d’autres conjonctions ou
locutions conjonctives de condition : au cas où, à condition que, à moins que, en supposant que
+ subjonctif.
- d’opposition et de concession : Elles mettent en relation deux faits opposés. Elles
peuvent être introduites par les locutions conjonctives tandis que, même si (+ indicatif) ou
bien que, quoique (+ subjonctif).
Différence de sens entre l’opposition et la concession :
- Dans la concession, une conséquence attendue ne s’est pas réalisée. Ex : Alors qu’elle
chante très faux, cette chanteuse a beaucoup de succès è a priori une mauvaise chanteuse ne
devrait pas avoir beaucoup de succès.
- Dans l’opposition en revanche, il n’y a pas de conséquence attendue. Ex : Mon frère
préfère les maths, mais moi je préfère le français.
2- Souligne dans les phrases suivantes les groupes nominaux circonstanciels et indique s’ils
expriment la condition, la concession ou l’opposition.
a) Malgré son impatience, il reste très calme.
b) Pour un chanteur, il fait beaucoup de fausses notes.
c) En cas de maladie, le voyage sera remboursé.
d) Sans autorisation de sortie, tu ne pourras pas participer au voyage.
3- Complète les phrases suivantes à l’aide de groupes nominaux circonstanciels en tenant
compte des indications données entre parenthèses :
a) (GN CC de concession), elle est allée au travail.
b) (GN CC d’opposition), il acheté des fraises.
c) Tu ne pourras pas venir avec nous, (GN CC d’opposition).
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Séquence 10 — séance 5
4- Souligne dans les phrases suivantes les subordonnées puis indique si elles expriment
l’opposition ou la condition.
a) Bien qu’elle soit timide, elle s’est présentée à l’élection des délégués.
b) S’il neigeait, je ne pourrais pas sortir la voiture du garage.
c) Si vous êtes trop impatient, vous aurez du mal à attendre votre tour.
5- Conjugue les verbes des subordonnées circonstancielles d’opposition au temps et au
mode qui conviennent.
a) Alors qu’il (aimer) la musique, Henri ne peut jamais en écouter.
b) Quels que (être) les avantages de ce poste, je décline l’offre.
c) Bien qu’elle (comprendre) l’anglais, elle le parlait difficilement.
d) Quoi que vous (dire), elle vous contredira toujours.
D
Rédaction « guidée » (pas à pas)
Sujet d’imagination :
Imagine une suite à l’extrait que tu as travaillé dans cette séance. Boule-de-Neige revient en secret dans
la ferme et encourage les autres animaux à une nouvelle révolte. Tu raconteras les circonstances de ce
retour et développeras le discours qu’il leur tient.
Avant de te précipiter sur ta copie, il est important de lire très attentivement le sujet car
il te donne des informations essentielles pour réussir. En l’analysant, tu découvriras qu’il
t’apporte des pistes pour ce que tu dois écrire.
Relis une fois attentivement le sujet proposé.
Si tu es attentif, tu remarques qu’il y a pour réussir trois points importants à ne pas négliger.
Voici le sujet analysé :
Imagine une suite à l’extrait que tu as travaillé dans cette séance. Boule-de-Neige revient
en secret dans la ferme et encourage les autres animaux à une nouvelle révolte. Tu
raconteras les circonstances de ce retour et développeras le discours qu’il leur tient.
Le premier est Imagine une suite : tu ne peux pas imaginer tout ce que tu veux. Tu dois
tenir compte des événements passés juste avant cet éventuel retour de Boule-de-Neige. Il
faut mobiliser tes connaissances de l’intrigue et des personnages.
Le deuxième est Boule-de-Neige revient en secret dans la ferme et Tu raconteras les
circonstances de ce retour. Ton devoir devra comporter une partie narrative : il faudra
raconter les conditions de vie des animaux, l’intrusion de Boule-de Neige dans la ferme
dont il a été chassé quelques temps auparavant. Il est important aussi d’imaginer
comment les animaux vont réagir à son retour (joie, peur, rejet…)
Le troisième est encourage les autres animaux à une nouvelle révolte et développeras le
discours qu’il leur tient. Ton devoir devra également comporter une partie argumentative.
Il te faut réfléchir aux procédés que le cochon va utiliser pour interpeller et intéresser
les autres animaux. Tu dois également penser aux arguments qu’il avancera pour les
convaincre de se révolter à nouveau et aux liens logiques qui lui permettront de construire
son discours. Enfin, pour être persuasive, cette partie argumentative devra faire appel aux
émotions. Pense aux modalisateurs ou marques de subjectivité.
Maintenant que le sujet est bien détaillé, à ton stylo !
N’oublie pas ensuite de te relire pour ne pas laisser d’erreurs de sens ou d’orthographe !
Lis ensuite dans le livret de corrigés un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
100
— © Cned, Français 3e
séance 6 — Séquence 10
Séance 6
Comprendre une satire politique.
Durée : 2h.
Par l’étude de cet extrait, tu pourras te rendre compte que le régime politique instauré par
Napoléon est un régime de terreur qui arrive à son point culminant. Tu auras également l’occasion
de réviser les paroles rapportées.
Pour cette séance, tu dois avoir lu les chapitres 5 et 6 du livre.
Prends une nouvelle page. Note le titre de la séquence en rouge.
Saute deux lignes, puis note le titre de la séance en rouge. Fais ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte ci-dessous, et écoute le début, lu à la piste 25 de ton CD.
1
5
10
15
20
25
30
35
Napoléon donna ordre à tous les animaux de se rassembler dans la cour. Quand ils furent tous
réunis, il sortit de la maison de la ferme, portant deux décorations (car récemment il s’était
attribué les médailles de Héros-Animal, Première Classe et Deuxième Classe). Il était entouré de
ses neufs molosses qui grondaient : les animaux en avaient froid dans le dos, et chacun se tenait
tapi en silence, comme en attente de quelque événement terrible.
Napoléon jeta sur l’assistance un regard dur, puis émit un cri suraigu. Immédiatement les
chiens bondirent en avant, saisissant quatre cochons par l’oreille et les traînant, glapissants et
terrorisés, aux pieds de Napoléon. Les oreilles des cochons saignaient. Et, quelques instants, les
molosses ivres de sang, parurent saisis d’une rage démente. Á la stupeur de tous, trois d’entre eux
se jetèrent sur Malabar. Prévenant leur attaque, le cheval frappa l’un d’eux en plein bond et de
son sabot le cloua au sol. Le chien hurlait miséricorde. Cependant, ses deux congénères, la queue
entre les jambes, avaient filé bon train. Malabar interrogeait Napoléon des yeux. Devait-il en finir
avec le chien ou lui laisser la vie sauve ? Napoléon parut prendre une expression autre, et d’un
ton bref il lui commanda de laisser aller le chien, sur quoi Malabar leva son sabot. Le chien
détala, meurtri et hurlant de douleur.
Aussitôt le tumulte s’apaisa. Les quatre cochons restaient sidérés et tremblants, et on lisait sur
leurs traits le sentiment d’une faute. Napoléon les invita à confesser leurs crimes. C’étaient là les
cochons qui avaient protesté quand Napoléon avait aboli l’assemblée du dimanche. Sans autre
forme de procès, ils avouèrent. Oui, ils avaient entretenu des relations secrètes avec Boule de
Neige depuis son expulsion. Oui, ils avaient collaboré avec lui à l’effondrement du moulin à vent.
Et oui, ils avaient été de connivence pour livrer la Ferme des Animaux à Mr. Frederick. Ils firent
encore état de confidences du traître : depuis des années, il était bien l’agent secret de Jones. Leur
confession achevée, les chiens, sur–le-champ, les égorgèrent. Alors, d’une voix terrifiante,
Napoléon demanda si nul autre animal n’avait à faire des aveux.
Les trois poulets qui avaient mené la sédition dans l’affaire des œufs s’avancèrent, disant que
Boule de Neige leur était apparu en rêve. Il les avait incités à désobéir aux ordres de Napoléon.
Eux aussi furent massacrés. Puis une oie se présenta : elle avait dérobé six épis de blé à la
moisson de l’année précédente et les avait mangés de nuit. Un mouton avait, lui, uriné dans
l’abreuvoir — sur les instances de Boule de Neige —, et deux autres moutons avouèrent le
meurtre d’un vieux bélier, particulièrement dévoué à Napoléon : alors qu’il avait un rhume de
cerveau, ils l’avaient pris en chasse autour d’un feu de bois. Tous furent mis à mort sur-le-champ.
Et de cette façon, aveux et exécutions se poursuivirent : à la fin ce fut, aux pieds de Napoléon, un
amoncellement de cadavres, et l’air était lourd d’une odeur de sang inconnue depuis le
bannissement de Jones.
Quand on en eut fini, le reste des animaux, cochons et chiens exceptés, s’éloigna en foule
furtive. Ils frissonnaient d’horreur.
George Orwell, La Ferme des animaux, 1945. Traduit de l’anglais par Jean Queval.
© Éditions Champ Libre / Ivrea, Paris, 1981 et 2009. www.editions-ivrea.fr
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101
Séquence 10 — séance 6
Vocabulaire
- « se tenait tapi » (l. 8) : se cacher, se dissimuler.
- « glapissant » (l. 13) : poussant de petits cris.
- « démente » (l. 15) : folle, hystérique.
- « hurlait miséricorde » (l. 18) : demandait grâce, réclamait la vie sauve.
- « congénères » (l. 19) : qui sont de la même espèce, semblables.
- « sidérés » (l. 27) : stupéfaits, figés par la peur.
- « sédition » (l. 41) : Émeute, révolte, soulèvement.
A
La description d’un régime de terreur
1- Quelles impressions la lecture de cet extrait te laisse-t-elle ?
2- Quel personnage te semble diriger la ferme ? Justifie ta réponse par plusieurs éléments
dans le texte.
3- À quel champ lexical appartiennent les mots « stupeur » et « sidérés » (l. 15-16). Quelle
nuance fais-tu entre ces deux mots ?
4- Que peux-tu dire alors des sentiments ressentis par les animaux de l’assemblée ?
5- Quelle figure de style est employée lors des aveux des cochons (l. 19 à 21)? Que dénoncet-elle ?
6- Quels autres animaux passent aussi en procès ? Quelle en est l’issue pour chacun d’entre
eux ? Explique ta réponse en commentant l’enchaînement des phrases dans les deux
derniers paragraphes.
7- Que penses-tu du fonctionnement de ce procès ?
8- Quel genre de dirigeant Napoléon incarne-t-il ici ? Justifie ta réponse en t’appuyant
notamment sur son entrée en scène dans le premier paragraphe.
9- En quoi peut-on dire que ce passage est une satire politique ?
B
Les paroles rapportées
j e sais déjà
Le discours rapporté
En cinquième, tu as étudié le discours direct et en quatrième, le discours indirect.
Tu connais donc déjà deux façons de rapporter les paroles d’un personnage.
- Le discours direct : façon de rapporter directement les paroles ou les pensées telles
qu’elles ont été exprimées. Le dialogue ou monologue est inséré dans le récit par des
verbes de parole et par une ponctuation particulière : deux-points, guillemets et tirets.
Ex. : Napoléon annonça aux animaux sidérés :
« Je suis votre nouveau chef, soumettez-vous ! »
- Le discours indirect : rapporte indirectement les paroles du personnage en les
transformant pour les intégrer au récit à l’aide de propositions subordonnées.
Ex. : Napoléon annonça aux animaux sidérés qu’il était leur nouveau chef et qu’il exigeait qu’ils se
soumettent.
Attention : les pronoms personnels sont modifiés, ainsi que les temps verbaux. Pour
transformer, dans un récit au passé, le discours direct en discours indirect, il faut respecter
la concordance des temps.
102
— © Cned, Français 3e
séance 6 — Séquence 10
Le verbe de parole est au
passé.
Discours direct
Présent
Discours indirect
Imparfait
Imparfait
Plus-que-parfait
Futur simple
Conditionnel présent
Passé composé
Plus-que-parfait
1- « Oui, ils avaient entretenu des relations secrètes avec Boule-de Neige depuis son
expulsion. Oui, ils avaient collaboré avec lui à l’effondrement du moulin à vent. Oui, ils
avaient été de connivence pour livrer la Ferme des animaux à Mr. Frederick ». (l. 19 à 21)
Peux-tu classer ce passage des aveux des cochons dans l’un des discours mentionnés dans
le « Je sais déjà » ?
j e retiens
Le discours indirect libre et le discours narrativisé.
Il y a deux autres façons de rapporter les paroles d’un personnage :
- Le discours indirect libre : intègre comme le discours indirect les paroles au récit, mais
garde certaines caractéristiques du discours direct. C’est un intermédiaire qui crée une
continuité avec le récit et conserve le caractère vivant du discours.
Ex. : Napoléon annonçait aux animaux sidérés ses nouvelles intentions, il était leur nouveau chef et il
exigeait qu’ils se soumettent !
- Le discours narrativisé : suggère les paroles à l’intérieur d’une phrase de récit, sans
réellement les rapporter. Il fait partie de la narration et le temps qui exprime les paroles
est conjugué au temps du récit.
Ex. : Quand Napoléon entra dans la grange, les animaux l’accueillirent avec effroi et ils l’invitèrent à
déclamer son discours. Puis, ils n’osèrent l’interroger.
2- Transforme les phrases en employant le discours indirect. Fais attention aux indicateurs
de temps.
a) Napoléon déclara aux animaux : « Ce matin, je vais vous réciter les sept
commandements. »
b) Il ajouta : « Demain, vous appliquerez ces nouvelles règles. »
c) Il ordonna à ses molosses : « Surveillez-les de près ! »
d) Un des molosses lui demanda : « Quand pourrons-nous les attaquer ? »
3- Identifie les types de discours utilisé pour chacune des phrases suivantes.
a) Dans la grange, Napoléon présenta sa dernière loi.
b) Malabar demanda à Moïse s’il avait compris la fin du discours.
c) M. Jones interrogea Napoléon sur la marche à suivre.
d) « N’oublie pas de suivre les sept commandements » lui recommandé Brille-Babil.
C
Expression écrite
Imagine les pensées des animaux après cette scène. Tu commenceras par « Ils n’auraient
pas su dire ce qui les bouleversait le plus… » Tu poursuivras en veillant à ce que ton récit
soit au discours indirect libre.
Lis ensuite dans le livret de corrigés un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e —
103
Séquence 10 — séance 7
Séance 7
Lire un récit en boucle
Durée : 1h
L’objectif de cette séance est de comprendre la construction du roman.
Pour cette séance, tu dois avoir lu les chapitres 8 et 9 du livre.
Prends une nouvelle page. Note le titre de la séquence en rouge.
Saute deux lignes, puis note le titre de la séance en rouge. Fais ensuite le travail demandé.
Lis l’extrait ci-dessous et écoute-le à la piste 26 de ton CD, puis réponds aux questions.
Voici les dernières lignes du roman : des fermiers des alentours ont été invités à visiter la ferme. À la suite de
cette visite, ils festoient en compagnie des cochons. Les animaux, surpris, observent la scène par la fenêtre.
Napoléon prend la parole et porte un toast.
1
Messieurs, conclut Napoléon, je vais porter le même toast que tout à l’heure, mais autrement
formulé. Que chacun remplisse sa chope à ras bord. Messieurs, je bois à la prospérité de la Ferme
du Manoir ! »
Ce furent encore des acclamations chaleureuses, et les chopes furent vidées avec entrain. Mais
5 alors que les animaux observaient la scène du dehors, il leur parut que quelque chose de bizarre
était en train de se passer. Pour quelle raison les traits des cochons n’étaient-ils plus tout à fait les
mêmes ? Les yeux fatigués de Douce glissaient d’un visage à l’autre. Certains avaient un
quintuple menton, d’autres avaient le menton quadruple et d’autres triple. Mais qu’est-ce que
c’était qui avait l’air de se dissoudre, de s’effondrer, de se métamorphoser ? Les
10 applaudissements s’étaient tus. Les convives reprirent la partie de cartes interrompue, et les
animaux silencieux filèrent en catimini1.
Ils n’avaient pas fait vingt mètres qu’ils furent cloués sur place. Des vociférations 2 partaient
de la maison. Ils se hâtèrent de revenir mettre le nez à la fenêtre. Et, de fait, une querelle violente
était en cours. Ce n’étaient que cris, coups assenés sur la table, regards aigus et soupçonneux,
15 dénégations furibondes3. La cause du charivari4 semblait due au fait que Napoléon et Mr.
Pilkington avaient abattu un as de pique en même temps.
Douze voix coléreuses criaient et elles étaient toutes les mêmes. Il n’y avait plus maintenant à
se faire de questions sur les traits altérés des cochons. Dehors, les yeux des animaux allaient du
cochon à l’homme et de l’homme au cochon, et de nouveau du cochon à l’homme ; mais déjà il
20 était impossible de distinguer l’un de l’autre.
George Orwell, La Ferme des animaux, 1945. Traduit de l’anglais par Jean Queval.
© Éditions Champ Libre / Ivrea, Paris, 1981 et 2009. www.editions-ivrea.fr
104
— © Cned, Français 3e
séance 7 — Séquence 10
Vocabulaire
1- « en catimini » (l. 11) : discrètement.
2- « vociférations » (l. 12) : cris de colère, de protestation.
3- dénégations furibondes » (l. 15) : refus violent d’admettre la vérité.
4- « charivari » (l. 15) : vacarme, tumulte.
Réponds sur ton cahier par des phrases complètes.
A
Un récit en abyme*
1- Quels sont les différents personnages en présence dans cet extrait ?
2- Quels sont les personnages qui découvrent la scène en même temps que les lecteurs ?
3- Pourquoi peut-on dire qu’ils sont spectateurs ? Justifie ta réponse en relevant au moins
deux éléments dans le texte.
4- Relève dans le texte des expressions (détails physiques, activités, comportements…) qui
montrent que les cochons et les autres animaux de la ferme ont des conditions de vie
bien opposées ?
Les cochons
Les autres animaux de la ferme
5- En t’aidant de ton relevé à la question précédente, montre que Napoléon et les cochons
ont mis en place un régime de terreur qui asservit les autres animaux.
B
La disparition de l’animalisme
1- « Les yeux fatigués de Douce glissaient d’un visage à l’autre » (l. 7). Quel événement
étonnant remarque-t-il en observant la scène par la fenêtre ?
2- Quel est le type de phrase utilisé pour marquer la surprise ?
3- Quel événement fantastique se produit à la fin du récit ?
4- En quoi peut-on dire que cet événement marque la fin de l’animalisme ?
C
Une construction du récit en boucle
1- Dans la séance 2 tu as vu que le roman commençait par le discours de Sage l’Ancien.
Quelle remarque peux-tu faire sur la fin du roman ?
2- Compare le discours du cochon qui ouvre le roman au discours final de Napoléon : que
peux-tu conclure de cette comparaison ?
3- Compare la situation de la ferme au début et à la fin du roman : que constates-tu ?
4- Ligne 2 et 3, Napoléon boit « à la prospérité de La Ferme du manoir », quelle remarque
fais-tu sur le nom de la ferme ?
5- Complète le schéma ci-dessous qui reprend les différentes étapes du récit.
© Cned, Français 3e —
105
Séquence 10 — séance 7
Situation initiale en déséquilibre :
La rébellion :
Les …………..…
Misère physique et morale des
……………………. sous la domination de è chassent les
è
…………………
…………………….
Le régime de la Ferme
des animaux est appelé :
…………………….
ê
État final en déséquilibre :
Misère physique et morale
des ……………………. sous la
domination de ……………………
Progressivement, les
lois égalitaires sont
ç …………………….…
par ceux qui dirigent :
…………………….
6- En reprenant tes réponses précédentes, en quoi peut-on dire que La Ferme des animaux est
un récit en boucle ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
D
Dictée
Écoute la piste 27 de ton CD audio.
106
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séance 8 — Séquence 10
Séance 8
Une fable aux résonances historiques
Durée : 2h
En lisant intégralement le roman de Georges Orwell, tu as vu qu’il s’agissait d’une œuvre engagée
sur le plan politique. Dans cette séance, il est question de te donner toutes les clés pour comprendre
l’arrière plan historique.
A
Découvrir l’auteur
Lis attentivement cette biographie de Georges Orwell puis coche la bonne réponse parmi
les questions qui suivent (une seule bonne réponse possible) :
George Orwell, né en 1903 à Motihari (Inde britannique, actuelle Inde), est un écrivain
anglais et journaliste du XXe siècle. Son vrai nom est Eric Arthur Blair.
À dix-neuf ans, George Orwell entre dans la police impériale birmane. Il y restera jusqu’en
1927. Cette période l’a inspiré pour écrire Une histoire birmane (1934), récit critiquant
le colonialisme anglais. Il exerce ensuite plusieurs métiers (maître d’école, employé de
librairie...) pour pouvoir vivre.
En 1936, après sa participation à la guerre civile espagnole dans les rangs du P.O.U.M
(Parti Ouvrier d’Unification Marxiste), Orwell se dresse contre le totalitarisme nazi et
soviétique. Après avoir observé et partagé les conditions d’existence des classes ouvrières
à Londres et à Paris, il décide de se battre pour plus de justice sociale et adhère au
socialisme.
George Orwell publie La Ferme des animaux en 1945 où il se moque de la politique
stalinienne. En 1949, il publie son plus célèbre roman, 1984. Ce dernier est un roman
de science-fiction dans lequel Orwell décrit une contre-utopie totalitaire en GrandeBretagne. Big Brother, un personnage de fiction dans le roman, est devenu une figure
métaphorique du régime policier et totalitaire et de la réduction des libertés.
George Orwell meurt en 1950 à Londres de la tuberculose.
1- Georges Orwell est un pseudonyme, son vrai nom est :
o Tony Blair
o Eric Arthur Blair
o Georges Blair
2- La nationalité de cet auteur est :
o Birmane
o Anglaise
o Espagnole
3- Pendant la guerre civile espagnole, Georges Orwell a participé :
o À la BOUM (Bolchévique organisation unie et menaçante)
o Au POUM (Parti Ouvrier D’Unification Marxiste)
o Au POUM (Parti organisé dans l’urgence mondiale)
© Cned, Français 3e —
107
Séquence 10 — séance 8
4- Georges Orwell a écrit :
o En 1984, un livre intitulé 1949
o En 1984, un livre intitulé 1936
o En 1949, un livre intitulé 1984
5- Le personnage principal de ce roman s’appelle :
o Small Brother
o Big Sister
o Big Brother
B
Lecture d’images
Observe attentivement les différentes images :
108
1
2
3
4
5
6
— © Cned, Français 3e
séance 8 — Séquence 10
1- Laquelle de ces six images représente le mieux selon toi le roman que tu viens de lire ?
Justifie ta réponse.
2- Lesquelles de ces six images proposent un travestissement des animaux ? Explique
comment ils sont humanisés.
3- Lesquelles de ces six images ne proposent pas la lecture des animaux travestis en
homme ? Explique ta réponse.
4- Les images 4 et 5 font particulièrement appel à la symbolique des couleurs, qu’est-il
évoqué à travers celles-ci ?
C
La symbolique des noms propres
1- Georges Orwell transpose dans son roman La Ferme des animaux des événements politiques
de son temps. Chacun des personnages représentent une figure historique réelle. Dans
le tableau suivant, écris en face des personnages du roman, les figures ou institutions
historiques de la liste suivante (aide-toi d’un dictionnaire des noms propres ou de ton
manuel d’histoire si tu ne connais pas ces personnes historiques).
Le tsar Nicolas II, Karl Marx, Staline, Trotski, Hitler, la Pravda, Stakhanov
Personnages du roman
Personnes historiques
Sage l’Ancien
M. Frederick
Brille-Babil
Boule-de-Neige
M. Jones
Napoléon
Malabar
2- Les masses anonymes représentent des institutions historiques, mais lesquelles ? Relie la
colonne de gauche avec les institutions de la colonne de droite.
Les cochons
•
• la police politique
Les chiens •
• la classe patronale et les capitalistes
Les chevaux
•
• les masses
Les hommes
•
• le prolétariat ouvrier et militant
Les pigeons
•
• la direction du Parti
La chatte
•
• les hédonistes
3- Les lieux aussi sont symboliques. Mais que symbolisent-ils ? Relie la colonne de gauche
avec les lieux historiques réels de la colonne de droite.
La Ferme des animaux
•
• l’empire russe
La maison de Jones
•
• l’Empire Britannique
Pinchfield
•
• l’Allemagne
La Ferme du Manoir
•
• le Kremlin
Foxwood
•
• l’URSS
© Cned, Français 3e —
109
Séquence 10 — séance 8
Vérifie maintenant tes réponses dans ton livret de corrigés.
D
Écriture
Selon toi est-il plus efficace de dénoncer de façon implicite comme l’a fait Georges Orwell
dans La Ferme des animaux ou de façon explicite ?
Réponds à cette question de façon argumentée et en quelques phrases en t’appuyant sur
des expériences que tu as pu vivre à l’école par exemple et éventuellement sur des œuvres
littéraires que tu connais.
110
— © Cned, Français 3e
séance 9 — Séquence 10
Séance 9
Je m’évalue
Durée : 1h30.
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Si tu as oublié quelque chose ou si tu n’es pas sûr de toi,
tu peux utiliser ton cours. Lorsque tu auras fini, prends le corrigé et vérifie tes réponses. Il est très
important que ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreurs.
Je connais
 L’histoire de La Ferme des animaux.
Je suis capable de
 Remettre dans l’ordre les événements
importants de l’histoire.
(A) Le soulèvement, (B) Le meeting de
Sage L’ancien, (C) Frédérick tente de
s’emparer de la ferme, (D) L’organisation
du nouveau régime, (E) Le retour à
l’ancien ordre social, (F) Le régime tourne
à la dictature, (G) L’offensive des fermiers
voisins, (H) Débats stratégiques sur les
moyens de consolider la révolution, (I)
Napoléon décide une nouvelle politique,
(J) Une société de plus en plus inégalitaire
L’ordre exact est : ……………………………
 L’emploi du subjonctif dans les
propositions subordonnées relatives
 Souligner dans les phrases suivantes les
propositions subordonnées relatives et
conjuguer les verbes entre parenthèse au
J’ai approfondi ma connaissance du mode
subjonctif.
subjonctif. Je sais qu’il peut s’employer
- Je cherche des animaux qui (être)
dans les propositions subordonnées
…….…….. gentils.
relatives.
- Malabar est le seul animal de la ferme qui
(pouvoir) ……………….... se défendre.
- Je voudrais un animal qui (prendre)
…………..…….. peu de place.
 L’emploi du subjonctif dans les proposi Indiquer la valeur de chaque proposition
tions subordonnées circonstancielles de :
subordonnée circonstancielle soulignée.
- B_t
Quoiqu’il l’affirme, il ne leur pardonnera
- C__ce__ion
jamais. ………………………………
- T____s
Il prend la parole jusqu’à ce qu’il ne soit plus
- C__di__on
écouté. ………………………………
- Con____en_e
Pourvu qu’il soit beau et fort mon prince
charmant !
………………………………
© Cned, Français 3e —
111
Séquence 10 — séance 9
 Les dérivés des mots en –ion
Les mots en –ion peuvent servir à
former d’autres mots qu’on appelle des
…………... Il faut souvent doubler le « n »
du suffixe -ion
 Les familles de mots irrégulières
Une famille de mots irrégulière peut
englober des mots dont le radical prend
des formes ……………
Ex. : ………………………………….
 Le vocabulaire de l’éloquence
L’éloquence (ou ……………………) est
l’art de bien construire un discours. La
partie initiale d’un discours s’appelle
l’e……………………… et sa partie finale
s’appelle la p…………………………….
 Trouver des mots de la même famille que
les noms féminins en –ion ci-dessous, et
doubler le « n » du suffixe si besoin.
Proportion è ………………………….
Raison è ………………………….
Passion è ………………………….
Nation è ………………………….
 Donner au moins trois mots pour former
la famille de :
- mer : ……………………………..……………
- donner : ………………………………………
 Répondre aux questions suivantes :
1) Le nom éloquence est-il synonyme
ou antonyme de rhétorique ?
…………………………………………
2) Quel adjectif qualificatif peut-on utiliser
pour parler d’un orateur qui parle bien ?
………………….………
3) Quel nom est formé sur le verbe
exhorter ? ………………….………
 L’argumentation est l’art de c……………….  Surligner les connecteurs logiques du
par des arguments solidement construits
texte suivant :
ou de p……………. son auditoire en
M. Jones se dépêcha d’abord de fuir car il
faisant appel à ses sentiments (colère,
savait que les animaux s’étaient soulevés
pitié…)
pendant la nuit. Il se refugia ensuite dans une
Pour que l’argumentation soit efficace,
ferme avoisinante et se dit qu’il prendrait sa
elle doit être rigoureusement construite, à
revanche. Même s’il était terrorisé, il était
l’aide notamment de liens ou connecteurs
certain de faire son retour mais il ne savait
logiques. Le lien logique qui existe entre
pas encore quand.
deux idées peut exprimer plusieurs
……………………
112
— © Cned, Français 3e
Séquence 10 — séance 9
 L’expression de la condition, de la
 Souligner dans les phrases suivantes
concession et de l’opposition
les propositions subordonnées
Pour exprimer la condition, la concession
circonstancielles et indiquer les
et l’opposition, on peut employer des
circonstances qu’elles expriment.
groupes nominaux ……………………….. ou 1) Soit que tu viennes en train, soit que tes
des propositions …………………………….
parents te ………………………………………
conduisent en voiture, ton voyage sera
long.
………………………………………………………
2) En supposant que vous ayez envie de lire
ce …………………………………………………
roman, je vous le prête volontiers.
……………………………………………………
3) Les parents de Côme acceptent que leur
fils ………………………………………………
organise une fête à condition qu’un
adulte soit présent.
………………………………………………………
113
— © Cned, Français 3e
Sommaire
Séquence 11
Les poètes : voyageurs de la modernité
Durée approximative : 7 h 30
Séance 1
« La Petite Auto », Guillaume Apollinaire
Analyser le contexte historique du poème
Découvrir une forme poétique nouvelle : le calligramme
Orthographe et accord de leur
Séance 2
« Ode », Valéry Larbaud
Étudier un poème en vers libres
L’écriture poétique du voyage
Séance 3
« Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France », Blaise Cendrars
Analyser un poème de la modernité
Orthographe et accord de tout
Séance 4
« Pensée en mer », Paul Claudel
Comprendre l’exil intérieur du voyageur
Étudier un poème en prose
Séance 5
« New York », Léopold Sédar Senghor
Découvrir le regard du poète sur une ville moderne
Séance 6
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
-
Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
-
Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
-
Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
-
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
Compétence 5 : La culture humaniste
-
Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.
114
— © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 11
Séance 1
Découvrir une forme poétique nouvelle : le calligramme
« La Petite Auto », Guillaume Apollinaire
Durée approximative : 1h
Dans cette séquence, tu vas partir en voyage et parcourir le monde, de Montmartre à New York,
en passant par la Sibérie. Tu voyageras en train, en auto ou en bateau, mais toujours en compagnie
de poètes. Au XXe siècle, les progrès techniques ont considérablement modifié le rapport que les
hommes entretiennent avec l’espace. Les poètes que tu vas découvrir ont su capter et fixer dans
leurs textes les particularités du voyage moderne. Pour cela, ils ont dû renouveler les formes
poétiques traditionnelles et en forger d’autres, plus souples, plus libres, capables de recueillir et
de transcrire les vibrations, parfois les soubresauts, d’un monde en pleine mutation. C’est donc
également à un voyage à travers la modernité poétique que cette séquence t’invite maintenant.
La première séance t’emmène dans une « petite auto », aux côtés de Guillaume Apollinaire, au
moment où la première guerre mondiale éclate. Tu découvriras une forme poétique originale, le
calligramme et travailleras sur l’orthographe et l’accord de leur.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
À présent, lis deux fois le texte qui suit.
1
LA PETITE AUTO
Le 31 du mois d’Août 1914
Je partis de Deauville un peu avant minuit
Dans la petite auto de Rouveyre
Avec son chauffeur nous étions trois
5
Nous dîmes adieu à toute une époque
Des géants furieux se dressaient sur l’Europe
Les aigles quittaient leur aire attendant le soleil
Les poissons voraces montaient des abîmes
Les peuples accouraient pour se connaître à fond
10 Les morts tremblaient de peur dans leurs sombres demeures
Les chiens aboyaient vers là-bas où étaient les frontières
Je m’en allais portant en moi toutes ces armées qui se battaient
Je les sentais monter en moi et s’étaler les contrées où elles serpentaient
Avec les forêts les villages heureux de la Belgique
15 Francorchamps avec l’Eau Rouge et les pouhons
Région par où se font toujours les invasions
Artères ferroviaires où ceux qui s’en allaient mourir
Saluaient encore une fois la vie colorée
Océans profonds où remuaient les monstres
20 Dans les vieilles carcasses naufragées
Hauteurs inimaginables où l’homme combat
Plus haut que l’aigle ne plane
L’homme y combat contre l’homme
Et descend tout à coup comme une étoile filante
25 Je sentais en moi des êtres neufs pleins de dextérité
© Cned, Français 3e
Bâtir et aussi agencer un univers nouveau
Un marchand d’une opulence inouïe et d’une taille prodigieuse
Disposait un étalage extraordinaire
—
115
Océans profonds où remuaient les monstres
20 Dans les vieilles carcasses naufragées
Hauteurs inimaginables où l’homme combat
Plus haut
l’aigle1 ne plane
— séance
Séquence
11 que
L’homme y combat contre l’homme
Et descend tout à coup comme une étoile filante
25 Je sentais en moi des êtres neufs pleins de dextérité
Bâtir et aussi agencer un univers nouveau
Un marchand d’une opulence inouïe et d’une taille prodigieuse
Disposait un étalage extraordinaire
Et des bergers gigantesques menaient
30 De grands troupeaux muets qui broutaient les paroles
Et contre lesquels aboyaient tous les chiens sur la route
35 Et quand après avoir passé l’après-midi
Par Fontainebleau
Nous arrivâmes à Paris
Au moment où l’on affichait la mobilisation
Nous comprîmes mon camarade et moi
40 Que la petite auto nous avait conduits dans une époque
Nouvelle
Et bien qu’étant déjà tous deux des hommes mûrs
Nous venions cependant de naître
Guillaume Apollinaire, « La Petite Auto », in Calligrammes, 1918 © Éditions Gallimard (1967)
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation de celui-ci autre que la consultation
individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr
NOTES :
1- « Rouveyre » : ami d’Apollinaire, journaliste et dessinateur.
2- « aire » : nid des grands oiseaux de proie, comme l’aigle.
3- « Francorchamps » : village belge appartenant à la commune de Stavelot où Apollinaire séjourna à
l’âge de 19 ans.
4- « l’Eau Rouge » : rivière belge.
5- « pouhon » : source minérale ferrugineuse, c’est-à-dire qui contient du fer.
6- « dextérité » : habileté, adresse.
7- « opulence » : richesse.
8- « mobilisation » : mise sur le pied de guerre des forces militaires d’un pays par le rappel dans les
armées de tous ceux qui sont désignés pour y servir en temps de paix.
116
— © Cned, Français 3e
Séquence 11 — séance 1
Pour vérifier ta bonne compréhension du poème, réponds maintenant aux questions qui suivent.
A
Analyser le contexte historique du poème
1- a) Quelle est la date exacte du voyage fait par le poète dans la petite auto?
b) Quel événement historique la France s’apprête-t-elle à vivre ?
c) Relève dans la fin du poème un terme qui le confirme.
d) Par quelle région les armées adverses arrivent-elles ? Cite le texte à l’appui de ta
réponse.
2- a) Que désigne l’expression « des géants furieux » employée au vers 6 ?
b) Dans les vers 6 à 9, quels verbes de mouvement expriment les préparatifs de la guerre ?
c) Souligne, dans les vers 11 à 24, les termes se rapportant au combat.
d) Le poète emploie le champ lexical des animaux pour parler des forces qui vont
s’affronter : relèves-en trois exemples.
e) Quel effet produit l’utilisation de ce champ lexical ?
Tu peux vérifier tes réponses dans le corrigé et poursuivre ton travail.
B
L’entrée dans une époque nouvelle
1- a) Le poète a conscience qu’une période est en train de s’achever. Quel vers, situé au début du poème, l’exprime clairement ?
b) Relève, entre les vers 11 et 19, deux groupes nominaux traduisant le bonheur de
l’avant-guerre.
2- a) Le poète ressent d’une manière très intime les événements historiques qui se profilent.
Retrouve trois expressions qui le montrent.
b) Relève les trois termes appartenant au champ lexical de la nouveauté.
c) « Nous venions […] de naître » (v.40) : que cherche à exprimer Apollinaire par cette
expression ?
3- D’après tes réponses aux questions précédentes, explique en quoi ce voyage en voiture est
aussi un voyage dans le temps.
C
Le calligramme : une forme poétique nouvelle
1- a) Un dessin est intercalé dans le poème, entre les vers 31 et 32. Que représente-t-il ?
b) Quels indices, contenus dans le poème, peuvent en faciliter l’identification ?
c) De quoi sont formés les différents éléments du dessin ?
117
— © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 11
2- Voici, sous sa forme versifiée traditionnelle, le texte formant le dessin :
Je n’oublierai jamais ce voyage nocturne où nul de nous ne dit un mot.
Ô départ sombre où mouraient nos 3 phares
Ô nuit tendre d’avant la guerre
Ô villages où se hâtaient
Maréchaux-ferrants rappelés
Entre minuit et une heure du matin
Vers Lisieux la très bleue
Ou bien
Versailles d’or
Et 3 fois nous nous arrêtâmes pour changer un pneu qui avait éclaté.
a) Ce texte correspond-il au thème développé dans le poème ? Justifie ta réponse en
t’appuyant sur des exemples précis.
b) Relève deux termes qui expriment l’opposition entre le bonheur d’avant-guerre et le
malheur qui s’installe.
c) Quel effet produit la présence d’un tel dessin au milieu d’un poème consacré à la
déclaration de guerre ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire et de mémoriser le « Je
retiens » suivant.
j e retiens
Une forme poétique moderne : le calligramme.
Au début du XX siècle, les peintres cubistes comme Picasso introduisent des lettres et des
collages dans leurs dessins. Apollinaire intègre à son tour le dessin à sa poésie par l’emploi
du calligramme. Un calligramme est un poème dont les vers sont disposés de manière à
figurer un objet en rapport avec le poème. Il incarne un nouveau mode d’expression qui
donne à la poésie un aspect visuel et suggère une autre manière de lire.
e
D
Orthographe et accord de leur
1- « Les aigles quittaient leur aire attendant le soleil »
« Les morts tremblaient de peur dans leurs sombres demeures »
Apollinaire évoque les hommes qui vont combattre et leur consacre un poème.
a) Observe l’orthographe des mots en gras. Que peux-tu en conclure ?
b) Ces mots appartiennent-ils toujours à la même classe grammaticale ?
Tu peux maintenant vérifier tes réponses avant de recopier le « Je retiens » qui suit afin de le
mémoriser.
© Cned, Français 3e —
118
Séquence 11 — séance 1
j e retiens
Orthographe et accord de leur.
Employé comme déterminant possessif et placé devant un nom, leur s’accorde en fonction
du nombre d’objets possédés :
Les villages ont perdu leur tranquillité. / Les hommes abandonnent leurs habitudes.
Employé comme pronom personnel complément, et placé devant un verbe, leur est
invariable.
Les affiches de mobilisation leur apprennent l’entrée en guerre.
Effectue l’exercice suivant pour t’entraîner.
2- a) Complète les phrases suivantes avec leur ou leurs.
- Les soldats partiront défendre ______ patrie.
- Certains ne se relèveront pas de _________ blessures.
- Les calligrammes intégrés dans les poèmes _______ donnent une dimension visuelle.
- Les poètes empruntent aux peintres certaines de _______ techniques.
b) Parmi ces phrases, quelles sont celles dans lesquelles « leur » est employé comme
pronom ?
119
— © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 11
Séance 2
Étudier un poème en vers libres
« Ode », Valéry Larbaud
Durée approximative : 1h30
Dans cette séance, tu vas monter à bord des trains de luxe, en compagnie de Valéry Larbaud. Sous
le pseudonyme de A. O. Barnabooth, le poète, disposant d’une immense fortune personnelle,
nous fait partager ses voyages dans les paquebots et les trains de luxe. Cette séance sera pour toi
l’occasion d’étudier une autre forme poétique moderne, le vers libre.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte qui suit. Tu peux aussi l’écouter à la piste 29 de ton CD.
ODE
1
Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce,
Ton glissement nocturne à travers l’Europe illuminée,
Ô train de luxe ! et l’angoissante musique
Qui bruit le long de tes couloirs de cuir doré,
5 Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd,
Dorment les millionnaires.
Je parcours en chantonnant tes couloirs
Et je suis ta course vers Vienne et Budapesth,
Mêlant ma voix à tes cent mille voix,
10 Ô Harmonika-Zug !
J’ai senti pour la première fois toute la douceur de vivre,
Dans une cabine du Nord-Express, entre Wirballen et Pskow.
On glissait à travers des prairies où des bergers,
Au pied de groupes de grands arbres pareils à des collines,
15 Étaient vêtus de peaux de moutons crues et sales…
(Huit heures du matin en automne, et la belle cantatrice
Aux yeux violets chantait dans la cabine à côté.)
Et vous, grandes places à travers lesquelles j’ai vu passer la Sibérie et les monts du Samnium,
La Castille âpre et sans fleurs, et la mer de Marmara sous une pluie tiède !
20 Prêtez-moi, Ô Orient-Express, Sud-Brenner-Bahn, prêtez-moi
Vos miraculeux bruits sourds et
Vos vibrantes voix de chanterelle ;
Prêtez-moi la respiration légère et facile
Des locomotives hautes et minces, aux mouvements
25 Si aisés, les locomotives des rapides,
Précédant sans effort quatre wagons jaunes à lettres d’or
Dans les solitudes montagnardes de la Serbie,
Et, plus loin, à travers la Bulgarie pleine de roses…
Ah ! il faut que ces bruits et que ce mouvement
30 Entrent dans mes poèmes et disent
Pour moi ma vie indicible, ma vie
D’enfant qui ne veut rien savoir, sinon
© Cned, Français 3e —
120
Prêtez-moi la respiration légère et facile
Des locomotives hautes et minces, aux mouvements
25 Si aisés, les locomotives des rapides,
Précédant
effort2 quatre wagons jaunes à lettres d’or
— séance
Séquence
11 sans
Dans les solitudes montagnardes de la Serbie,
Et, plus loin, à travers la Bulgarie pleine de roses…
Ah ! il faut que ces bruits et que ce mouvement
30 Entrent dans mes poèmes et disent
Pour moi ma vie indicible, ma vie
D’enfant qui ne veut rien savoir, sinon
Espérer éternellement des choses vagues.
Valéry Larbaud, « Ode », in Les Poésies de A.O. Barnabooth, 1913 © Éditions Gallimard (1966)
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation de celui-ci autre que la consultation
individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr
NOTES :
1- « ode » : poème lyrique destiné à célébrer des événements importants ou de grands personnages.
2- « bruit » : (du verbe bruire) fait du bruit.
3- « loquets » : sorte de verrou.
4- « Harmonika-Zug» : mot allemand signifiant « train harmonica ». L’Harmonika-Zug était un célèbre
train de nuit au début du XXe siècle en Allemagne. 5- « Nord-Express » : train, créé en 1896, qui relie les grandes capitales d’Europe.
6- « Wirballen et Pskow» : villes de Lituanie et de Biélorussie.
7- « Samnium » : région montagneuse de l’Italie.
8- « Castille » : région du centre de l’Espagne.
9- « mer de Marmara » : mer qui relie la mer Noire à la mer Égée.
10-« Orient-Express » : train de luxe, créé en 1883, qui relie Paris à Istanbul, en passant par Vienne.
11- « Sud-Brenner-Bahn » : train du sud de l’Autriche.
12- « chanterelle » : corde la plus fine, ayant le son le plus aigu, dans un instrument à corde.
Vérifie ta bonne compréhension du texte en répondant aux questions qui suivent.
A
Une « ode » aux trains de luxe
1- a) À qui s’adresse le poète dès le premier vers ?
b) Comment s’appelle le procédé par lequel un auteur interpelle un destinataire présent
ou absent ?
c) Souligne dans l’ensemble du texte les mots appartenant au champ lexical du train.
d) « Prêtez-moi la respiration légère et facile
Des locomotives hautes et minces » (v. 23-24)
Quelle figure de style est employée dans ces deux vers pour décrire les locomotives ?
2- « Ô train de luxe ! »
a) Quels sont les quatre trains de luxe présents dans le poème ?
b) Relève dans l’ensemble du poème les détails qui traduisent l’aspect luxueux de ces
trains.
c) À quel genre de passagers ces trains sont-ils destinés ? Cite deux exemples de ces
passagers pris dans le texte.
3- a) De manière générale, le lexique employé pour décrire les trains est-il mélioratif ou péjoratif ?
b) En t’appuyant sur l’ensemble de tes réponses précédentes, explique quelle image le
poète veut donner de ces trains.
121
— © Cned, Français 3e
séance 2 — Séquence 11
Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigé avant de poursuivre ton travail.
B
L’écriture poétique du voyage
1- a) Le poème juxtapose de nombreuses références géographiques. Classe les noms de lieux
dans le tableau qui suit selon ce qu’ils désignent : Vienne – Samnium – Castille – Sibérie –
Marmara – Serbie – Bulgarie – Wirballen – Budapesth.
villes
régions
-
-
pays
-
mer
-
b) Certains de ces lieux sont associés à une caractéristique précise. Retrouve-les en reliant
les propositions suivantes.
pleine de roses •
âpre et sans fleur •
des bergers vêtus de peau •
une pluie tiède •
• Entre Wirballen et Pskow
• La Castille
• Mer de Marmara
• Bulgarie
c) Pourquoi l’évocation de ces différents lieux peut-elle provoquer chez le lecteur un
sentiment de dépaysement ?
2- a) Dans la première strophe, quelles expressions désignent le mouvement du train ?
b) « On glissait » (v. 13) : quelle impression suggère l’emploi du verbe « glisser » ?
c) Dans les vers 23 à 28, relève les termes qui confirment et développent cette
impression.
3- a) Relève et classe dans le tableau suivant les termes évoquant le bruit et la musique.
Le bruit
La musique
b) Quel vers exprime une harmonie entre la voix du poète et les bruits du train ?
c) En quoi l’expression « Harmonika-Zug » associe-t-elle une sensation visuelle et une
sensation auditive au train ?
4- a) Quel nom, employé au vers 11, traduit le plaisir ressenti par le poète lors de ses voyages en train ?
b) Retrouve dans le début du poème un adjectif de la même famille.
c) Comment pourrais-tu résumer en quelques mots l’impression générale ressentie par le
poète lors de ses voyages à bord des trains de luxe ?
© Cned, Français 3e —
122
Séquence 11 — séance 2
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et mémorise le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
L’écriture poétique du voyage.
L’évocation du voyage dans la poésie s’appuie sur l’emploi des procédés suivants :
- La présence de termes géographiques connotant l’exotisme et suscitant le rêve.
- Le champ lexical du mouvement, ainsi que celui du train (ou du bateau)
- Le lexique des sensations (couleurs, bruits…) et des sentiments
C
Comprendre l’emploi du vers libre
1- a) Le poète veut emprunter aux trains certaines de leurs caractéristiques : souligne les
vers qui résument ce projet à la fin du poème.
b) Associe les expressions suivantes pour comprendre ce que le poète cherche à traduire
dans son écriture.
« ta grande allure » •
« vos vibrantes voix » •
• « ces bruits »
• « ce mouvement »
« ton glissement » •
« vos miraculeux bruits sourds » •
c) « […] et disent
Pour moi ma vie indicible […] » (v. 31-32)
Souligne dans cette expression deux termes qui s’opposent. Que traduit leur
rapprochement ?
2- a) Les vers employés sont-ils de longueur régulière ?
b) Le poème comporte-t-il des rimes ?
c) Observe les différentes strophes. Quelle remarque peux-tu faire sur leur taille ?
d) En quoi ces choix permettent-ils au poète de faire entrer dans son écriture le
« mouvement » des trains ?
3- a) « ton grand bruit » (v. 1) - « l’angoissante musique qui bruit » (v. 4)
Les mots en gras appartiennent-ils à la même classe grammaticale ? Justifie ta réponse.
b) « tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd » (v. 4)
Souligne dans ce vers deux paronymes (mots dont la prononciation est très proche).
c) « Et je suis ta course » (v. 8)
Quelles sont les deux interprétations possibles du verbe en gras ?
123
— © Cned, Français 3e
séance 2 — Séquence 11
j e sais déjà
Assonance et allitération
L’assonance est la répétition d’un même son vocalique (= voyelle).
L’allitération est la répétition d’un même son consonantique (= consonne).
4- a) « Vos vibrantes voix de chanterelle » (v. 22)
Observe les éléments surlignés. Quel son consonantique est répété ? Quel effet cette
allitération peut-elle traduire ?
b) « Qui bruit le long de tes couloirs de cuir doré,
Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd » (v. 4-5)
Surligne dans ces deux vers les sons consonantiques et vocaliques qui sont répétés.
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigé puis lis et apprends le « Je retiens » suivant.
j e retiens
Le poème en vers libres.
Un poème en vers libres se caractérise par un retour à la ligne qui crée des vers de
longueur irrégulière et par l’abandon des rimes. La musicalité du poème est assurée
par l’utilisation régulière d’assonances et d’allitérations. Les rimes traditionnelles sont
remplacées par des jeux d’homonymie et de paronymie dont le poète exploite habilement
les ressources. Plus souple que le poème à forme fixe, le poème en vers libres permet une
grande variété d’effets. Ainsi, dans ce poème, Valéry Larbaud fait le choix de la forme libre
pour faire entendre dans son écriture même la musique particulière des trains.
© Cned, Français 3e —
124
Séquence 11 — séance 2
D
Expression écrite – étude de l’image
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Voici une affiche publicitaire pour l’Orient Express, réalisée en 1889. Observe-la attentivement.
Affiche publicitaire pour l’Orient Express, anonyme, 1889, lithographie.
Étudie les différents moyens par lesquels cette affiche publicitaire peut donner envie de
voyager. Rédige, en quelques lignes, un petit paragraphe argumenté.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Identifier les éléments visuels présents sur l’affiche
- Étudier la typographie utilisée (taille et forme des lettres imprimées, mise en page du texte).
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que …
J’ai identifié les éléments visuels présents sur l’affiche.
J’ai étudié la typographie utilisée.
125
— © Cned, Français 3e
Fait
séance 2 — Séquence 11
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton paragraphe argumenté sur ton cahier. Lis
ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
Le coin des curieux
Les trains de luxe
À la fin du XIXe siècle, l’attrait pour les voyages est favorisé par le développement des
chemins de fer et l’apparition de grands paquebots qui permettent de traverser le monde.
Des trains de luxe, aux noms évocateurs, parcourent les continents, laissant dans leur
sillage un parfum de mystère et d’exotisme :
• le Nord-Express (1896) relie les grandes capitales européennes.
• l’Orient-Express (1883) assure la liaison entre Paris, Vienne et Istanbul.
• le Transsibérien (à partir de 1891) relie Moscou à Pékin ou Vladivostok (sur la côte
pacifique).
La littérature exploitera abondamment l’imaginaire associé à ces trains de luxe (tu peux
lire un célèbre roman policier : Le Crime de l’Orient Express, Agatha Christie).
© Cned, Français 3e —
126
Séquence 11 — séance 2
Séance 3
Analyser un poème de la modernité
« La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France »,
Blaise Cendrars
Durée approximative : 1h
La séance suivante t’emmène sur les traces de Blaise Cendrars, pour un voyage en Sibérie. Au
début du XXe siècle, alors qu’il n’a que 16 ans, le jeune Blaise Cendrars prend le Transsibérien
pour la Russie où il a trouvé un emploi. Il est accompagné par une jeune fille, Jeanne. Le trajet
dure une dizaine de jours, à travers la Russie alors en guerre contre le Japon. Quelques années plus
tard, il rapporte cette expérience dans un long poème novateur, Prose du Transsibérien et de la
petite Jehanne de France, dont tu vas lire un extrait. Tu étudieras également l’orthographe et
l’accord de tout.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte qui suit. Tu peux en écouter le début à la piste 30 de ton CD.
PROSE DU TRANSSIBÉRIEN ET DE LA PETITE JEHANNE DE FRANCE
1
[…]J’ai passé mon enfance dans les jardins suspendus de Babylone
Et l’école buissonnière, dans les gares devant les trains en partance
Maintenant, j’ai fait courir tous les trains derrière moi :
Bâle-Tombouctou
5 J’ai aussi joué aux courses à Auteuil et à Longchamp
Paris-New York
Maintenant, j’ai fait courir tous les trains tout le long de ma vie
Madrid-Stockholm
Et j’ai perdu tous mes paris
10 Il n’y a plus que la Patagonie, la Patagonie, qui convienne à mon immense tristesse, la Patagonie,
Et un voyage dans les mers du Sud
Je suis en route
J’ai toujours été en route
Je suis en route avec la petite Jehanne de France,
Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
15 Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues
« Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ?
Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours
Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t’a nourrie du Sacré-Cœur contre lequel tu t’es blottie
20 Paris a disparu et son énorme flambée
Il n’y a plus que les cendres continues
La pluie qui tombe
La tourbe qui se gonfle
La Sibérie qui tourne
25 Les lourdes nappes de neige qui remontent
Cned, Français
127 Et —le©grelot
de la 3e
folie qui grelotte comme un dernier désir dans l’air bleui
Le train palpite au cœur des horizons plombés
Et ton chagrin ricane…
Je suis en route avec la petite Jehanne de France,
Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
15 Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues
séance 3 — Séquence 11
« Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ?
Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours
Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t’a nourrie du Sacré-Cœur contre lequel tu t’es blottie
20 Paris a disparu et son énorme flambée
Il n’y a plus que les cendres continues
La pluie qui tombe
La tourbe qui se gonfle
La Sibérie qui tourne
25 Les lourdes nappes de neige qui remontent
Et le grelot de la folie qui grelotte comme un dernier désir dans l’air bleui
Le train palpite au cœur des horizons plombés
Et ton chagrin ricane…
« Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? »
30 Les inquiétudes
Oublie les inquiétudes
Toutes les gares lézardées obliques sur la route
Les fils télégraphiques auxquels elles pendent
Les poteaux grimaçants qui gesticulent et les étranglent
Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente
35 Dans les déchirures du ciel, les locomotives en furie
S’enfuient
Et dans les trous,
Les roues vertigineuses les bouches les voix
Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses
40 Les démons sont déchaînés
Ferrailles
Tout est un faux accord
Le broun-roun-roun des roues
Chocs
45 Rebondissements
Nous sommes un orage sous le crâne d’un sourd…
Blaise Cendrars, « Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France »,
in Du Monde entier, 1913 © Éditions Denoël
NOTES :
1- « Bâle » : ville suisse.
2- « Tombouctou » : ville du Mali, en Afrique.
3- « Patagonie » : région située au sud du Chili et de l’Argentine.
4- « Montmartre » : colline et quartier de Paris, sur laquelle se trouve la basilique du Sacré-Cœur.
5- « tourbe » : terre constituée de végétaux décomposés.
6- « lézardées » : fissurées.
7- « sadique » : qui prend plaisir à faire souffrir.
Tu peux maintenant répondre aux questions suivantes pour vérifier ta bonne compréhension du
texte.
© Cned, Français 3e —
128
Séquence 11 — séance 3
A
Comprendre la situation d’énonciation
1- a) Que nous apprennent les vers 1 et 2 sur le caractère du poète lorsqu’il était enfant ?
b) Le poète a-t-il beaucoup voyagé ? Tu répondras en citant le texte.
c) Quels indices montrent que ce poème retrace une expérience vécue par le poète ?
2- a) À qui le poète s’adresse-t-il à partir du vers 18 ?
b) « Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? » (v. 29)
Comment les paroles sont-elles rapportées ? Quels éléments confirment ta réponse ?
c) La présence du dialogue est-elle habituelle dans la poésie ?
3- a) Où se trouvent les deux personnages ?
b) En quoi l’évocation de Paris (vers 19 et 20) s’oppose-t-elle à la description des
paysages rencontrés ?
c) En t’aidant du paratexte*, rappelle dans quelle situation se trouve le pays traversé.
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigé, avant de poursuivre ton travail.
B
Une vision chaotique de la réalité
1- a) Pourquoi, lors d’un voyage en train, la réalité est-elle perçue par fragments ?
b) Dans les vers 22 à 25, comment la progression du train dans les plaines de Sibérie estelle traduite ?
c) « et le grelot de la folie qui grelotte » (v. 26) : quels sont les deux types de sensation
(olfactive, visuelle, auditive, tactile…) auxquels les mots en gras font référence ?
d) Quel effet produit le rapprochement de ces deux mots aux sonorités presque
identiques ?
2- a) Relis les vers 32 à 34. Pourquoi peut-on dire qu’ils proposent une vision fantastique et
déformée de la réalité ?
b) « Les poteaux grimaçants qui gesticulent et les étranglent » (v. 34) : quelle figure de
style renforce cette vision fantastique ?
c) À quel champ lexical appartiennent les mots suivants : « étranglent », « sadique »,
« tourmente », « déchirures », « déchaînés » ?
d) Relève deux expressions montrant que le monde décrit ici s’ouvre à la fois vers le haut
et vers le bas.
e) Par quelles métaphores la guerre est-elle évoquée entre les vers 23 et 27 ?
129
— © Cned, Français 3e
séance 3 — Séquence 11
3- Voici un tableau du peintre futuriste Gino Serverini. Observe-le attentivement. Quel point
commun perçois-tu dans la manière dont le poème et le tableau représentent la réalité ?
Gino Severini (1883-1966), Le Train entre les maisons
© The Bridgeman Art Library / ADAGP
Compare tes réponses avec celles contenues dans le corrigé avant de continuer ton travail.
C
La modernité de l’écriture
1- a) Quelle forme poétique Blaise Cendrars adopte-t-il dans ce poème ? Tu étudieras
notamment les vers employés, et la présence ou non de rimes.
b) Ce poème est-il ponctué ? Justifie ta réponse.
c) « Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique
tourmente » (v. 35) : qu’exprime la longueur démesurée de ce vers ?
d) Relève dans le poème un vers monosyllabique (= ne comportant qu’une seule syllabe).
e) Compare ce poème à celui de Valéry Larbaud, « Ode » (séance 2) : lequel des deux te
paraît se libérer le plus radicalement de la poésie traditionnelle ? Justifie ta réponse.
2- Un peu plus loin dans son long poème, Cendrars écrit : « J’ai déchiffré tous les textes
confus des roues »
a) Relève dans les vers 24 à 44 le champ lexical des bruits et de la musique.
b) On appelle onomatopée un mot créé pour retranscrire un son. Relève dans la fin du
poème une onomatopée. Quel bruit transcrit-elle ?
c) La « musique » des trains te paraît-elle aussi harmonieuse dans ce poème que dans
« Ode », le poème de Valéry Larbaud ? Relève un vers à l’appui de ta réponse.
© Cned, Français 3e —
130
Séquence 11 — séance 3
Pour aller plus loin…
3- Le trajet en train est fait, nous dit Cendrars, de « chocs » et de « rebondissements ».
Observe attentivement les trois vers qui suivent :
« Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues »
a) Si l’expression surlignée exprime le « choc », par quel procédé les rebondissements
sont-ils traduits ?
b) En quoi la musicalité de ces trois vers fait-elle entendre parfaitement le « faux accord »
et le « broun-roun-roun » des roues ?
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le livret de corrigés.
D
Orthographe et accord de tout
1- Phrase 1 : « J’ai fait courir tous les trains derrière moi. »
Phrase 2 : « Le train retombe toujours sur toutes ses roues. »
Phrase 3 : La Sibérie est inquiétante avec ses paysages tout blancs.
a) Dans quelles phrases le mot tout s’accorde-t-il?
b) Dans la phrase 3, par quel autre mot peut-on remplacer tout ?
Vérifie tes réponses puis lis et mémorise le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
Orthographe et accord de tout (tous, toute, toutes).
• Employé comme déterminant indéfini et placé devant un nom (ou un pronom), tout
s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il introduit :
J’écoute de la musique tous les jours et je connais toutes les nouveautés.
• Employé comme pronom indéfini, tout varie en genre et en nombre :
Tout va bien ! J’ai recompté les cartes, elles sont toutes là.
• Employé comme adverbe, tout (= entièrement) est invariable sauf devant un adjectif
féminin commençant par une consonne ou un h aspiré :
La demeure était tout illuminée avec ses escaliers tout blancs et ses portes toutes bleues.
Entraîne-toi en effectuant le petit exercice suivant.
2- Complète les phrases suivantes avec tout, tous, toute, ou toutes.
a) J’ai visité _________ les pays et ________ les capitales d’Europe.
b) Elles sont rentrées ________ enchantées et __________ ravies de leur voyage.
c) ______ leurs cartes postales sont là, je les ai _______ reçues.
d) _____ était tranquille, _______ la ville semblait dormir.
e) Soyez _____ bien à l’heure demain, nous n’aurons pas ______ la journée !
131
— © Cned, Français 3e
séance 3 — Séquence 11
Séance 4
Étudier un poème en prose
« Pensée en mer », Paul Claudel
Durée approximative : 1h30
Dans cette séance, tu vas découvrir et étudier une autre forme poétique moderne : le poème en
prose. Paul Claudel, écrivain et diplomate, exerça les fonctions de consul aux États-Unis, puis
en Chine, et fut ambassadeur de France au Japon. Grand voyageur, il évoque dans son recueil
Connaissance de l’Est, ses différents séjours en Asie.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte qui suit.
PENSÉE EN MER
1
Le bateau fait sa route entre les îles ; la mer est si calme qu’on dirait qu’elle n’existe pas. Il est
onze heures du matin, et l’on ne sait s’il pleut ou non.
La pensée du voyageur se reporte à l’année précédente. Il revoit sa traversée de l’Océan dans la
nuit et la rafale, les ports, les gares, l’arrivée le dimanche gras, le roulement vers la maison, tandis
5 que d’un œil froid il considérait au travers de la glace souillée de boue les fêtes hideuses de la
foule. On allait lui remontrer les parents, les amis, les lieux, et puis il faut de nouveau partir.
Amère entrevue ! comme s’il était permis à quelqu’un d’étreindre son passé.
C’est ce qui rend le retour plus triste qu’un départ. Le voyageur rentre chez lui comme un hôte ;
il est étranger à tout, et tout lui est étrange. Servante, suspends seulement le manteau de voyage et
10 ne l’emporte point. De nouveau, il faudra partir ! À la table de famille le voici qui se rassied,
convive suspect et précaire. Mais, parents, non ! Ce passant que vous avez accueilli, les oreilles
pleines du fracas des trains et de la clameur de la mer, oscillant, comme un homme qui rêve, du
profond mouvement qu’il sent encore sous ses pieds et qui va le remporter, n’est plus le même
homme que vous conduisîtes au quai fatal. La séparation a eu lieu, et l’exil où il est entré le suit.
Paul Claudel, Connaissance de l’Est © Mercure de France, 1900.
NOTES :
1- « le dimanche gras » : un jour gras est un jour où l’église permet aux fidèles de manger de la viande.
2- « au travers de la glace souillée » : à travers la vitre de la voiture.
3- « les fêtes hideuses de la foule » : les manifestations de joie de ceux qui fêtent votre retour.
4- « étreindre » : serrer, retenir.
5- « hôte » : ici, personne que l’on invite, à qui l’on offre l’hospitalité.
6- « précaire » : incertain, passager.
7- « oscillant » : animé d’un mouvement alternatif, se balançant.
8- « quai fatal » : quai où l’on fait les adieux.
9- « exil » : situation de celui qui est banni de sa patrie ou obligé de vivre loin de chez lui.
© Cned, Français 3e —
132
Séquence 11 — séance 4
As-tu bien lu ce texte ? Pour le vérifier, réponds aux questions qui suivent.
A
Le souvenir du retour
1- a) Dans quel endroit le poème prend-il naissance ? Les informations données sur ce lieu
sont-elles précises ?
b) Relève, dans les deux premières lignes, deux expressions qui montrent que la réalité qui
entoure le voyageur est imprécise
c) En quoi les conditions décrites dans ces lignes favorisent-elles la rêverie du voyageur ?
Concentre-toi maintenant sur le paragraphe compris entre les lignes 3 et 7.
2- a) Quelle expression marque le début du souvenir ?
b) Résume en une ou deux phrases les souvenirs évoqués.
3- a) Quelles sont les trois étapes qui constituent le voyage du retour ?
b) « Il revoit sa traversée de l’Océan dans la nuit et la rafale […]. » (l. 3-4)
À quel grand voyageur de la mythologie grecque cette expression peut-elle faire penser ?
c) Quelle expression est employée par le poète à la ligne 5 pour désigner les scènes de
retrouvailles ? Cette expression est-elle péjorative* ou méliorative* ?
d) Le voyageur est-il ému par ces retrouvailles? Justifie ta réponse en citant le texte.
e) Relève, dans la fin de ce paragraphe, une expression qui résume l’impression laissée au
voyageur par la visite dans sa famille.
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigé puis poursuis ton travail.
B
L’éternel exil du voyageur
Les questions qui suivent portent sur le paragraphe compris entre les lignes 8 et 15.
1- a) Au début de ce paragraphe, quel adjectif qualificatif confirme l’impression ressentie
par le voyageur à son retour ?
b) Comment le voyageur est-il reçu chez lui ? Pour répondre, tu t’appuieras sur une
comparaison employée au début du paragraphe.
2- a) Pourquoi le voyageur est-il perçu comme « un convive précaire » (l. 11) ? Cite un passage du texte pour justifier ta réponse.
b) Quel sens peux-tu donner au terme « passant » (l. 11) employé pour désigner le
voyageur ?
c) « De nouveau, il faudra partir ! » (l. 10). À quelle expression du paragraphe précédent
cette phrase fait-elle écho ?
d) Que traduit la présence du modalisateur* « il faudra » ?
e) Dans les dernières lignes du texte, quels indices montrent que le voyageur, même
parmi les siens, est encore en voyage ?
133
— © Cned, Français 3e
séance 4 — Séquence 11
3- a) Dans la dernière phrase du texte, à quoi est associé l’exil ?
b) Explique le sens de l’expression : « l’exil où il est entré le suit » (l. 14)
c) À quelle personne le poète parle-t-il de lui-même ?
d) En quoi ce choix renforce-t-il l’impression d’exil ressentie par le poète ?
C
Analyser un poème en prose
1- a) Quels éléments traditionnels de la poésie n’apparaissent pas dans ce texte ?
b) « les oreilles pleines du fracas des trains et de la clameur de la mer » (l. 12)
Que peut exprimer cette allitération en [r] ?
c) « Servante, suspends seulement le manteau de voyage » (l. 9) : surligne les allitérations
et les assonances contenues dans ce passage.
d) Que peuvent suggérer ces répétitions sonores ?
e) « la mer » (l. 12) : à quel adjectif employé plus haut dans le poème les sonorités de ce
groupe nominal font-elles écho ?
2- a) Dans l’expression « il est étranger à tout, et tout lui est étrange » (l. 9), sur quels mots
le poète joue-t-il ?
b) En quoi cette expression forme-t-elle un chiasme ?
C Coup de pouce : un chiasme est un parallélisme construit à partir d’une inversion des termes
(ab/ba)
c) Comment cette figure de construction par symétrie peut-elle traduire l’exil dans lequel
le voyageur est enfermé ?
3- « et l’on ne sait pas s’il pleut ou non »
« et puis il faut de nouveau partir »
« et tout lui est étrange »
« et l’exil où il est entré le suit »
a) Quel est le point commun à toutes ces propositions ?
b) Quel effet est ainsi produit dans le mouvement des phrases ?
c) Comment peux-tu rapprocher cette construction grammaticale du mouvement
« oscillant » dont le voyageur se sent affecté et qui le remportera?
4- a) Le lexique employé dans le poème te semble-t-il familier, courant, ou soutenu ? Cite
deux exemples à l’appui de ta réponse.
b) « vous conduisîtes » (l. 14). À quel temps est conjugué le verbe conduire ? L’emploi de
ce temps à la 2e personne du pluriel est-il habituel ?
c) Que peux-tu en déduire sur le ton employé ici ?
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le corrigé puis recopie et mémorise le
« Je retiens » qui suit.
© Cned, Français 3e —
134
Séquence 11 — séance 4
j e retiens
Le poème en prose.
Le poème en prose se développe dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec des auteurs
comme Baudelaire ou Rimbaud. Il ne comporte ni vers ni rimes mais s’appuie sur
des échos sonores internes (assonances et allitérations). Le poème en prose accorde
également une grande importance au rythme et à la construction des phrases, et emploie
souvent un lexique soutenu.
D
Vocabulaire : autour du mot hôte
Le mot hôte vient du nom latin hospes, qui peut désigner à la fois la personne qui reçoit et
celle qui est reçue. Complète les phrases suivantes à l’aide de ces mots appartenant à la
même famille : hôtelier, hospitalier, hôtel, hospitalité, hospitaliser, inhospitalier.
1- Nous avons passé la nuit dans un ___________ charmant et très confortable.
2- Pendant son périple, Ulysse a visité un monde souterrain menaçant et _____________.
3- Ces gens sont adorables, je leur offre volontiers l’_______________.
4- Passionnée de cuisine, elle va poursuivre ses études dans un lycée ___________.
5- Pour la guérir, il n’y a pas d’autre choix que de l’_____________.
6- Cet homme est très _____________, sa maison est ouverte à tous.
Vérifie tes réponses puis effectue le dernier exercice.
E
Expression écrite
Pour terminer cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Voici le début d’un poème de Joachim Du Bellay, évoquant la joie du retour parmi les
siens :
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge ! »
Penses-tu, comme Claudel, que le retour est plus triste que le départ, ou crois-tu, avec Du
Bellay, qu’il est bon de rentrer chez soi après un long voyage ? Tu développeras ton point
de vue dans un paragraphe argumenté de quelques lignes.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Exposer clairement ton point de vue : la thèse
- Employer deux ou trois arguments à l’appui de ton point de vue
- Proposer quelques exemples précis pour illustrer tes arguments
- Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
135
— © Cned, Français 3e
séance 4 — Séquence 11
Je vérifie que …
Fait
J’ai exposé clairement mon point de vue, ma thèse.
J’ai employé deux ou trois arguments pour appuyer ta thèse.
J‘ai proposé des exemples précis pour illustrer mes arguments.
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton paragraphe argumenté sur ton cahier. Lis
ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e —
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Séquence 11 — séance 4
Séance 5
Découvrir le regard du poète sur une ville moderne
« À New York » Léopold Sédar Senghor
Durée approximative : 1h30
C’est à New York que s’achève cette séquence consacrée aux poètes voyageurs. Dans le poème que
tu vas lire, Léopold Sédar Senghor, écrivain d’origine sénégalaise, évoque la ville de New York où
il s’est rendu lors d’un voyage officiel à l’O.N.U. Tu vas découvrir le regard du poète sur la grande
ville moderne à travers un extrait de son poème À New York.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte et écoutes-en la lecture à la piste 31 de ton CD.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit du
poème de Léopold Sédar Senghor intitulé « New York » (Éthiopiques (1956) in Œuvre Poétique
© Éditions du Seuil, 1964, 1973, 1979, 1984, 1990).
Pour vérifier ta bonne compréhension de la scène, réponds maintenant aux questions qui suivent.
A
Un regard contrasté sur la ville
1- Relis les vers 1 à 6.
a) À qui le poète s’adresse-t-il dans le premier vers ?
b) Par quel aspect de la ville le poète est-il d’abord troublé ?
c) Le poète est impressionné par la grande ville : encadre l’adjectif, employé aux vers 2 et
3, qui le confirme.
d) Que suggère de façon implicite* l’emploi de l’adverbe « d’abord » (v. 1 et 2) ?
e) Aux vers 5 et 6, quels aspects des gratte-ciel le poète met-il en valeur ?
2- a) Quel vers marque un tournant dans le regard porté sur la ville ? Justifie ta réponse.
b) Observe les premiers mots des vers 11 à 14. Sur quelle figure de style sont-ils
construits ?
c) Quel aspect de la ville cette figure de style met-elle en valeur ?
d) « sans un puits ni pâturage » (v. 9) / « sans sueur ni odeur » (v. 12) : d’après ces
expressions, que manque-t-il à la ville ?
e) Quel adjectif, employé au vers 13, exprime parfaitement l’image de la ville selon le
poète ? Quel adjectif antonyme (= de sens contraire) pourrais-tu proposer ?
f) Pourquoi les nuits à Manhattan sont-elles des « nuits d’insomnie » (v.15) ?
3- En t’appuyant sur l’ensemble de tes réponses, explique en quelques phrases en quoi le
regard posé sur la ville est un regard contrasté. Tu montreras notamment les oppositions
qui construisent cette image de la ville.
137
— © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 11
Tu peux vérifier tes réponses dans le livret de corrigé, puis poursuivre ton travail.
B
Une vision poétique : l’emploi des images
1- a) « tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre » (v. 2). Comment s’appelle la figure de
style par laquelle le poète attribue des caractéristiques humaines à la ville ?
b) Complète le tableau suivant en retrouvant dans le poème les termes qui donnent vie à
la ville:
Éléments urbains
- Les gratte-ciel
Caractéristiques humaines
- Les trottoirs
-
- Les klaxons
-
c) De la ville ou de ses habitants, qu’est-ce qui te semble le plus vivant ? Justifie ta
réponse en t’appuyant sur des exemples précis.
2- « levant des yeux de chouette » (v. 4)
« les fûts livides » (v. 5)
« en un bond de jaguar » (v. 8)
a) Sur quelle figure de style ces trois expressions sont-elles construites ?
b) À quel champ lexical appartiennent les mots en gras ?
c) Relève dans le texte d’autres termes appartenant à ce champ lexical.
d) En quoi l’origine du poète permet-elle de comprendre l’emploi de ce champ lexical ?
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles proposées dans le corrigé. Puis, lis et
mémorise le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
Le regard du poète sur la ville moderne.
La ville devient un thème poétique dès la deuxième moitié du XIXe siècle, notamment dans
les poèmes de Baudelaire, Rimbaud ou Verhaeren. Au début du XXe siècle, l’architecture
nouvelle de verre, de béton et de métal lui donne un nouveau visage. Des poètes comme
Cendrars et Apollinaire en font l’éloge.
Cependant chez d’autres artistes, l’admiration et l’enthousiasme cèdent la place à
un regard critique porté sur les villes modernes, où règnent les constructions et les
relations artificielles. Certains, comme Sédar Senghor, déplorent l’absence de nature et
d’humanité. La figure de la personnification est souvent employée par les poètes pour
décrire la ville.
© Cned, Français 3e —
138
Séquence 11 — séance 5
Le coin des curieux
La négritude
Léopold Sédar Senghor est l’un des fondateurs de la négritude, courant littéraire qui
affirme l’originalité de la culture noire, et invite les écrivains noirs à revendiquer leurs
racines. La négritude prend naissance dans un contexte d’anticolonialisme et s’exprime
par les références à la nature et aux civilisations africaines.
C
Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Voici un tableau de Marcel Gromaire, représentant New York et le pont de Brooklyn.
Observe-le attentivement.
Marcel Gromaire (1892-1971), Brooklyn Bridge, 1950
© Musée d’Art Moderne / Roger-Viollet / ADAGP.
À partir des éléments observés sur ce tableau, rédige un petit poème d’une quinzaine de
vers libres dans lequel tu décriras la ville de New York et rapporteras les sentiments qu’elle
t’inspire.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Rédiger un poème d’une quinzaine de vers libres
- Rapporter les sentiments inspirés par la grande ville
- Proposer des personnifications pour décrire New York
- Utiliser des métaphores qui font appel au lexique de la nature
- Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
139
— © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 11
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que …
Fait
J’ai rédigé un poème d’une quinzaine de vers libres.
J’ai rapporté les sentiments que m’inspire la grande ville.
J‘ai proposé des personnifications pour décrire New York.
J’ai utilisé des métaphores qui font appel au lexique de la nature.
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton poème sur ton cahier. Lis ensuite dans le
corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e —
140
Séquence 11 — séance 5
Séance 6
Je m’évalue
Durée approximative : 1h
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais
 Les différentes formes poétiques
modernes :
Je suis capable de
 Citer un poète qui s’est illustré dans
chacune de ces formes modernes :
 Le _________________ dont la disposition
des mots forme un dessin significatif.
 Le ___________ en _________________
qui se caractérise par des vers de longueur
irrégulière et l’abandon des rimes.
 Le ___________ en _____________ qui ne
comporte ni vers ni rimes.
 L’orthographe et les accords de leur :
 ____________________
• Quand leur est
________________________, il s’accorde
en nombre avec le nom qu’il introduit.
• Quand leur est un
___________________________, il est
invariable.
 L’orthographe et les accords de tout :
• Lorsque tout est un D___________
I_______________, il s’accorde en genre et
en nombre avec le nom qu’il introduit.
• Lorsque tout est un P__________
I__________, il varie en genre et en
nombre.
• Quand tout est un A__________, il est
invariable, sauf devant les A___________
F__________ commençant par une
consonne ou un h aspiré.
141
— © Cned, Français 3e
 ____________________
 ____________________
 Compléter les phrases suivantes par leur
ou leurs, selon les cas.
a) Les voyageurs aiment raconter ______
souvenirs.
b) Les poètes ont parlé des trains dans
_________ textes.
c) Ils ont tenté de ____________ emprunter
leur musique particulière.
d) Il est intéressant d’étudier ___________
vision du monde moderne.
 Compléter les phrases suivantes par tout,
tous, toute ou toutes :
a) _______ une vie ne suffirait pas pour faire
_______ les voyages intéressants.
b) Je prends beaucoup de photos en voyage
et je les garde _______.
c) ________ me plaît dans les récits de
voyage.
d) La petite Jehanne est ________ inquiète et
_______ frémissante dans le Transsibérien.
e) J’ai traversé ________ les océans, et
parcouru _____________ les mers.
séance 6 — Séquence 11
 Les caractéristiques de l’écriture poétique  Compléter les phrases suivantes sur les
du voyage :
poèmes étudiés :
• La présence de nombreux termes
_____________ qui suscitent le rêve.
• L’emploi du champ lexical du
M______________.
• Le lexique des S___________ et des
S_______________.
a) L’évocation du train est présente dans
les poèmes de _______________ et de
_______________________.
b) La région que traverse Blaise Cendrars est
la _____________.
c) Valéry Larbaud éprouve un sentiment de
P____________ lors de ses voyages dans
les trains de luxe.
d) L’emploi du vers libre permet de
transcrire le M________________ et la
M____________des trains.
e) Apollinaire nous rapporte son voyage à
bord d’une ____________________.
f) Claudel considère que le R___________
est plus triste que le D____________
parce que le voyageur est un éternel
É___________.
© Cned, Français 3e —
142
Sommaire
Séquence 12
Aspects du théâtre contemporain : du rire à l’absurde
Durée approximative : 11 h 30
Séance 1
Ubu roi, Alfred Jarry
Analyser une parodie du théâtre classique
Étude de l’image : réfléchir à la mise en scène
Séance 2
La guerre de Troie n’aura pas lieu, Jean Giraudoux
Étudier la reprise d’un mythe antique
L’attribut du COD : emploi et accord
Séance 3
En attendant Godot, Samuel Beckett
Découvrir le théâtre de l’absurde
Expression écrite
Séance 4
Rhinocéros, Eugène Ionesco
Aborder la relation entre texte et représentation dans le théâtre contemporain
Étudier le mélange des genres et la portée de la pièce
Séance 5
Un Mot pour un autre, Jean Tardieu
Étudier la remise en cause du langage dans une pièce contemporaine
Expression écrite
Séance 6
Je m’évalue
144
— © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 12
Séance 1
Étudier une parodie du théâtre classique
Ubu roi, Alfred Jarry
Durée approximative : 1h
Je peux lire aussi
Parallèlement aux extraits de cette séquence, tu peux lire
aussi en lecture cursive les œuvres suivantes :
- Jean Giraudoux : La Guerre de Troie n’aura pas lieu
- Samuel Beckett : En attendant Godot
- Eugène Ionesco : Rhinocéros
- Eugène Ionesco : La Cantatrice chauve
- Jean Tardieu : Un Mot pour un autre
© Cned/ N. Julo
Dans les séquences 7 et 8 tu as étudié une pièce tragique contemporaine : Antigone de Jean
Anouilh. Dans cette séquence, tu vas découvrir différents aspects du théâtre contemporain : du rire
à l’absurde, en passant par la reprise d’un mythe antique.
Dans la première séance, tu vas étudier une parodie du théâtre classique à travers un extrait
d’Ubu roi, une pièce d’Alfred Jarry.
Alfred Jarry a quinze ans lorsqu’il crée le personnage du père Ubu en s’inspirant d’un professeur
tyrannique dont tout le monde se moque. À partir de sa blague d’étudiant, Jarry crée, en 1896,
la pièce Ubu roi, dont l’aspect provocateur fera scandale. Cette pièce raconte, d’une manière
burlesque, le parcours d’un tyran lâche et violent qui parvient au pouvoir en assassinant un roi.
L’extrait que tu vas lire présente les premières lignes de la pièce.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
À présent, lis deux fois le texte qui suit et écoute-le à la piste 33 de ton CD.
© Cned, Français 3e —
145
Séquence 12 — séance 1
1
PÈRE UBU. – Merdre !
MÈRE UBU. – Oh ! voilà du joli, Père Ubu, vous estes1 un fort grand voyou.
PÈRE UBU. – Que ne vous assom’je2, Mère Ubu !
MÈRE UBU. – Ce n’est pas moi, Père Ubu, c’est un autre qu’il faudrait assassiner.
5
PÈRE UBU. – De par ma chandelle verte, je ne comprends pas.
MÈRE UBU. – Comment, Père Ubu, vous estes content de votre sort ?
PÈRE UBU. – De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le
serait à moins : capitaine de dragons3, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l’ordre de
l’Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d’Aragon, que voulez-vous de mieux ?
10 MÈRE UBU. – Comment ! après avoir été roi d’Aragon vous vous contentez de mener aux
revues une cinquantaine d’estafiers4 armés de coupe-choux5, quand vous pourriez faire succéder
sur votre fiole6 la couronne de Pologne à celle d’Aragon ?
PÈRE UBU. – Ah ! Mère Ubu, je ne comprends rien de ce que tu dis.
MÈRE UBU. – Tu es si bête !
15 PÈRE UBU. – De par ma chandelle verte, le roi Venceslas est encore bien vivant ; et même en
admettant qu’il meure, n’a-t-il pas des légions d’enfants ?
MÈRE UBU. – Qui t’empêche de massacrer toute la famille et de te mettre à leur place ?
PÈRE UBU. – Ah ! Mère Ubu, vous me faites injure et vous allez passer tout à l’heure par la
casserole.
20 MÈRE UBU. – Eh ! pauvre malheureux, si je passais par la casserole, qui te raccommoderait tes
fonds de culottes ?
PÈRE UBU. – Eh vraiment ! et puis après ? N’ai-je pas un cul comme les autres ?
MÈRE UBU. – À ta place, ce cul, je voudrais l’installer sur un trône. Tu pourrais augmenter
indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de l’andouille et rouler carrosse par les rues.
25 PÈRE UBU. – Si j’étais roi, je me ferais construire une grande capeline comme celle que j’avais
en Aragon et que ces gredins d’Espagnols m’ont impudemment7 volée.
MÈRE UBU. – Tu pourrais aussi te procurer un parapluie et un grand caban8 qui te tomberait sur
les talons.
PÈRE UBU. – Ah ! je cède à la tentation. Bougre de merdre, merdre de bougre, si jamais je le
30 rencontre au coin d’un bois, il passera un mauvais quart d’heure.
MÈRE UBU. – Ah ! bien, Père Ubu, te voilà devenu un véritable homme.
PÈRE UBU. – Oh non ! moi, capitaine de dragons, massacrer le roi de Pologne ! plutôt mourir !
MÈRE UBU, à part. – Oh ! merdre ! (Haut.) Ainsi tu vas rester gueux comme un rat, Père Ubu.
146
— © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 12
PÈRE UBU. – Ventrebleu, de par ma chandelle verte, j’aime mieux être gueux comme un maigre
35 et brave rat que riche comme un méchant et gras chat.
MÈRE UBU. – Et la capeline ? et le parapluie ? et le grand caban ?
PÈRE UBU. – Eh bien, après, Mère Ubu ? (Il s’en va en claquant la porte.)
MÈRE UBU, seule. – Vrout, merdre, il a été dur à la détente, mais vrout, merdre, je crois pourtant
l’avoir ébranlé. Grâce à Dieu et à moi-même, peut-être dans huit jours serai-je reine de Pologne.
Alfred Jarry, Ubu roi, 1896, Acte I, scène 1.
NOTES :
1- « estes » : ancienne orthographe pour « êtes ».
2- « Que ne vous assom’je » : « Pourquoi est-ce que je ne vous assomme pas ? »
3- « dragons » : ici, soldats.
4- « estafiers » : valets armés qui portaient le manteau et les armes de leurs maîtres.
5- « coupe-choux » : terme familier désignant des sabres courts.
6- « fiole » : ici, terme familier désignant la tête.
7- « impudemment » : avec insolence.
8- « caban » : grand manteau épais que portent les marins.
Pour vérifier ta bonne compréhension du texte, réponds maintenant aux questions suivantes.
A
Comprendre la scène d’exposition
j e sais déjà
Scène d’exposition
La scène d’exposition est souvent la première scène d’une pièce de théâtre. Elle a pour fonction
d’apporter au spectateur les informations nécessaires à la bonne compréhension du texte :
- L’identité des personnages et leur situation
- Le lieu et l’époque où se déroule l’histoire
- L’enjeu de l’intrigue, de l’action
1- a) Qui sont les personnages présents sur la scène ? Quelle relation les unit ?
b) Relève les informations qui concernent le père Ubu.
c) Que font-ils lorsque le rideau se lève ?
d) Parmi les adjectifs suivants, souligne ceux qui te semblent pouvoir caractériser les deux
personnages :
polis – grossiers – agressifs – agréables – vulgaires – honnêtes – violents – intelligents –
stupides.
© Cned, Français 3e —
147
Séquence 12 — séance 1
2- Où l’action se déroule-t-elle ? Justifie ta réponse en citant le texte.
3- a) Quel projet est envisagé pour que le père Ubu ait une meilleure situation?
b) Qui est à l’origine de ce projet ?
c) À quoi le spectateur peut-il s’attendre dans la suite de la pièce ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés avant de poursuivre ton travail.
B Étudier une parodie de tragédie
C Coup de pouce : Une parodie est une imitation caricaturale et burlesque d’un texte ou d’un
genre sérieux.
1- a) En quoi l’intrigue qui se dessine est-elle politique ?
b) Dans les lignes 23 à 28, quels arguments la mère Ubu utilise-t-elle pour convaincre son
mari de passer à l’action ?
c) Parmi ces arguments, lesquels te paraissent ridicules ?
d) Lequel de ces arguments met en lumière la cupidité (= la recherche des richesses) des
personnages ?
2- a) Sur quel mot s’ouvre la pièce ? Est-ce une façon habituelle de commencer une pièce de
théâtre ?
b) Quel effet l’emploi de ce mot peut-il avoir sur les spectateurs ?
c) Quel registre de langue les personnages emploient-ils le plus souvent : familier, courant
ou soutenu ?
d) Classe dans le tableau les mots et expressions suivants :
merdre – que ne vous assom’je – ventrebleu – fiole – coupe-choux – vrout – n’ai-je pas
un cul comme les autres ?
Jurons et termes familiers
-
Tournures comiques
-
Néologismes*
-
*Un néologisme est un mot nouveau, qu’un auteur peut créer, à partir d’un mot existant par
exemple.
3- a) Les personnages de la tragédie classique se caractérisent en général par leur grandeur
et leur noblesse, et leur langage soutenu : le Père et la Mère Ubu te semblent-ils correspondre à ce genre de personnages ? Justifie ta réponse.
b) En t’appuyant sur l’ensemble de tes réponses, explique en quoi cette scène
d’exposition est une parodie de scène tragique.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés. Ensuite,
lis et recopie le « Je retiens » qui suit afin de le mémoriser.
148
— © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 12
j e retiens
La parodie de théâtre classique.
Dans sa pièce Ubu roi, Jarry s’amuse à détourner les codes du théâtre classique.
• La scène étudiée est une réécriture parodique d’une scène de tragédie classique, dont
elle conserve certains traits :
è L’intrigue politique : la conquête du pouvoir par un régicide
è Le milieu social de la noblesse (capitaine, ancien roi)
Mais elle présente des personnages grotesques et ridicules, obéissant à leur cupidité et à
leurs instincts et s’exprimant dans un langage très familier. Loin d’être des personnages de
tragédie classique, c’est bien plutôt à la farce que ces pantins grossiers se rattachent.
• Le comique provient du décalage entre la référence sérieuse de la tragédie et la réécriture
parodique.
C
Réfléchir à la mise en scène
1- Voici l’extrait d’une lettre, datée du 8 janvier 1896, adressée par Alfred Jarry au metteur
en scène et acteur Lugné-Poe, chargé de créer la pièce. Lis attentivement cet extrait.
« · Masque pour le personnage principal, Ubu, lequel masque je pourrais vous procurer au
besoin. Et puis je crois que vous vous êtes occupé vous-même de la question des masques.
· Adoption d’un seul décor, ou mieux, d’un fond uni, supprimant les levers et baissers de
rideau pendant l’acte unique. Un personnage correctement vêtu viendrait, comme dans les
guignols, accrocher une pancarte, signifiant le lieu de la scène. »
2- Observe maintenant ce portrait du père Ubu, réalisé par Jarry lui-même.
« Véritable portrait de Monsieur Ubu », dessin original d’Alfred Jarry © Roger-Viollet
a) Quel élément mentionné dans l’extrait de la lettre retrouves-tu dans ce portrait ?
b) Quelle figure est dessinée sur le ventre du père Ubu ? Que peut-elle symboliser ?
© Cned, Français 3e —
149
Séquence 12 — séance 1
3- a) Observe attentivement les deux documents qui suivent.
Document 1
Photo du tournage de la fiction Ubu Roi, adaptée de l’œuvre d’Alfred Jarry
et réalisée par Jean-Christophe Averty en 1965. © INA
Document 2
Ubu roi, d’Alfred Jarry, mis en scène par Jean-Pierre Vincent, avec Serge Bagdassarian (Père Ubu)
et Anne Kessler (Mère Ubu), la Comédie Française, 2009.
b) Quelle mise en scène respecte le plus fidèlement les désirs d’Alfred Jarry ? Justifie ta
réponse.
c) Dans la mise en scène du document 2, quels éléments modernisent la pièce de Jarry ?
d) Quels peuvent être les avantages d’une mise en scène moderne comme celle-ci ?
La séance se termine : vérifie maintenant tes réponses en consultant le livret de corrigés.
150
— © Cned, Français 3e
séance 2 — Séquence 12
Séance 2
Étudier la reprise d’un mythe antique
La Guerre de Troie n’aura pas lieu, Jean Giraudoux
Durée approximative : 1h
Dans cette séance, tu vas découvrir la reprise d’un mythe antique dans le théâtre contemporain.
Tu as déjà étudié, dans les séquences 7 et 8, comment Jean Anouilh avait réécrit le mythe antique
d’Antigone. Ce texte est un extrait d’une pièce de Jean Giraudoux, La Guerre de Troie n’aura
pas lieu, écrite en 1935.
La scène se situe sur les terrasses du palais de Troie. Les Troyens attendent une délégation grecque,
venue chercher des explications au sujet de l’enlèvement d’Hélène par Pâris. Hélène se promène et
toute la ville l’admire. Sont présents sur la scène : Priam et son épouse Hécube, Hector et Pâris,
leurs fils, la devineresse Cassandre, Demokos, le poète nationaliste ainsi que le Géomètre.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit d’un
extrait de La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux (© Bernard Grasset, 1935),
acte I, scène 6, de « PRIAM. - Tu la vois ? » à « HECUBE. - Il pleure, l’idiot. »
Pour vérifier ta bonne compréhension du texte, réponds maintenant aux questions qui suivent.
A
Étudier la reprise d’un mythe antique
1- a) Quel grand texte épique de l’Antiquité raconte la guerre de Troie ?
¨ L’Odyssée
¨ L’Iliade
¨ L’Énéide
b) Hélène est-elle :
¨ grecque
¨ troyenne
¨ perse
c) Pourquoi se trouve-t-elle à Troie ?
2- a) Que désigne l’expression employée par Hector : « une brouille avec les Grecs »
(l. 48) ? Quelle en serait la cause ?
b) Parmi les personnages présents, Hector veut rendre Hélène aux Grecs afin d’éviter la
guerre. Relève une phrase qui le montre.
© Cned, Français 3e —
151
Séquence 12 — séance 2
c) Pour quelles raisons les autres personnages veulent-ils garder Hélène à Troie ?
3- a) Observe le titre de la pièce : La Guerre de Troie n’aura pas lieu. En quoi ce titre souligne-t-il l’aspect tragique de la pièce ?
b) « Ce sont des sandales à toi. » (l. 6)
« Je vois deux fesses charmantes. » (l. 9)
« Il pleure, l’idiot. » (l. 53)
Dans ces phrases, le registre de langue employé par les personnages te semble-t-il
correspondre à ce que l’on attend d’une tragédie ? Justifie ta réponse.
c) Dans les attitudes ou les paroles des personnages présents, repère un exemple d’effet
comique.
d) Giraudoux écrit sa pièce en 1935. En quoi le thème de la guerre de Troie est-il
particulièrement d’actualité en Europe à ce moment-là ?
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le livret de corrigés. Ensuite, recopie et mémorise le
« Je retiens » qui suit.
j e retiens
La reprise des mythes antiques dans le théâtre contemporain.
Dans la première moitié du XXe siècle, certains auteurs font appel aux mythes grecs qu’ils
transposent dans leur époque. La Machine infernale (1933) de Jean Cocteau ou Antigone
(1944) de Jean Anouilh puisent leur inspiration dans le mythe d’Œdipe. La reprise
des mythes antiques leur permet d’exprimer les angoisses et les inquiétudes nées des
événements tragiques (guerres, remise en cause des valeurs humanistes).
Dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu, Jean Giraudoux donne une version personnelle
du déclenchement de la guerre de Troie. Mais la réécriture qu’il en propose se teinte
d’humour et de familiarité, mêlant ainsi tragique et comédie.
B
Analyser la figure d’Hélène
1- a) Pour Priam et Demokos, que symbolise Hélène ?
b) Quel synonyme de « symboliser » est employé dans le texte ?
c) Parmi les personnages masculins de la scène, lequel n’est pas vraiment séduit par
Hélène ? Justifie ta réponse.
d) « Tout est grand pour les petites femmes. » (l. 8)
Que nous apprend cette phrase de Cassandre sur la manière dont elle considère
Hélène ?
2- a) Quelle phrase d’Hector nous apprend que toute la cité troyenne a été bouleversée par
l’arrivée d’Hélène ?
b) Relis le discours du géomètre aux lignes 41 à 52. Montre comment le personnage
d’Hélène est devenu la nouvelle unité de mesure de l’univers troyen. Tu développeras
ta réponse en t’appuyant sur des citations précises de l’extrait que tu as lu.
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés avant de
poursuivre ton travail.
152
— © Cned, Français 3e
séance 2 — Séquence 12
C
L’attribut du COD : emplois et accords
1- « Dis-moi pourquoi nous trouvons la ville transformée […] ? » (l. 37)
a) Encadre le mot auquel se rapporte le terme « transformée ».
b) Quelle est la fonction du mot que tu as encadré ?
c) Réécris cette phrase en remplaçant « la ville » par le pronom personnel qui convient.
Le mot « transformée » est-il toujours exprimé ?
2- « Je l’ai emportée nue […] » (l. 6)
a) Encadre le COD dans la phrase.
b) Explique l’accord de l’adjectif qualificatif « nue »
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés puis lis et apprends le « Je retiens » suivant.
j e retiens
L’attribut du COD : emplois et accords.
• L’attribut du COD est une fonction qui exprime une caractéristique du COD :
Priam trouve Hélène (COD) séduisante (Att. du COD).
• L’attribut du COD fait partie du groupe verbal et non du COD : à la différence de
l’adjectif épithète, l’attribut du COD ne peut être supprimé sans que le sens de la phrase
change.
Il a trouvé ce dessert succulent dans un livre de recettes.
Adj. Epithète faisant partie du COD
Il a trouvé (= estimé) ce dessert succulent.
Att. du COD
• Pour distinguer l’adjectif épithète de l’attribut du COD, on peut remplacer le COD par
un pronom : l’attribut du COD est alors conservé dans la phrase :
Il l’a trouvé succulent.
è On trouve l’attribut du COD après des verbes de jugement (croire, estimer, trouver,
juger…), des verbes de désignation (nommer, élire, appeler…) ou des verbes qui
expriment une transformation.
Le géomètre juge Hélène très belle.
Les Troyens appellent Hélène reine de la beauté.
Cette situation rend Hector furieux.
è L’attribut du COD peut être un adjectif qualificatif, un participe passé ou un groupe
nominal : il s’accorde toujours en genre et en nombre avec le COD qu’il qualifie :
Hector trouve les guerres cruelles. (féminin, pluriel)
Pour t’entraîner, effectue le petit exercice qui suit.
© Cned, Français 3e —
153
Séquence 12 — séance 2
3- Dans les phrases suivantes, souligne l’attribut du COD et encadre le COD qu’il qualifie.
a) Je trouve cette pièce de Giraudoux intéressante.
b) Certains l’ont jugée difficile.
c) Cassandre trouve Hélène assez provocante.
d) Pâris parviendra-t-il à la rendre heureuse ?
e) Les Troyens l’ont élue femme de l’année.
Tu peux maintenant vérifier tes réponses et passer au dernier exercice de la séance.
D
Réécriture
« Tout guerrier que tu es, tu as bien entendu parler des symboles ! Tu as bien rencontré
des femmes qui, d’aussi loin que tu les apercevais, te semblaient personnifier l’intelligence,
l’harmonie, la douceur ? » (l. 26 à 28)
Réécris ce passage en remplaçant « tu » par « vous ».
Consulte le livret de corrigés afin de vérifier l’exactitude de tes réponses, la séance est terminée.
154
— © Cned, Français 3e
séance 3 — Séquence 12
Séance 3
Découvrir le théâtre de l’absurde
En attendant Godot, Samuel Beckett
Durée approximative : 1h30
Cette séance te permettra de découvrir les caractéristiques du théâtre de l’absurde. Ce genre,
dans les années 50, a marqué une rupture très nette avec le théâtre traditionnel. Dans cette
pièce de Samuel Beckett, deux vagabonds, Vladimir et Estragon, attendent un certain Godot. Les
deux personnages s’occupent, discutent et se querellent. Mais Godot ne viendra jamais. Voici les
dernières lignes de la pièce.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte qui suit et écoute-le à la piste 34 de ton CD.
1
ESTRAGON. – Qu’est-ce que tu as ?
VLADIMIR. – Je n’ai rien.
ESTRAGON. – Moi je m’en vais.
VLADIMIR. – Moi aussi.
5
Silence
ESTRAGON. – Il y avait longtemps que je dormais ?
VLADIMIR. – Je ne sais pas.
Silence.
ESTRAGON. – Où irons-nous ?
10 VLADIMIR. – Pas loin.
ESTRAGON. – Si si, allons-nous-en loin d’ici !
VLADIMIR. – On ne peut pas.
ESTRAGON. – Pourquoi ?
VLADIMIR. – Il faut revenir demain.
15 ESTRAGON. – Pour quoi faire ?
VLADIMIR. – Attendre Godot.
ESTRAGON. – C’est vrai. (Un temps.) Il n’est pas venu ?
VLADIMIR. – Non.
ESTRAGON. – Et maintenant il est trop tard.
© Cned, Français 3e —
155
15 ESTRAGON. – Pour quoi faire ?
VLADIMIR.
– Attendre
Godot.
3
Séquence
12 — séance
ESTRAGON. – C’est vrai. (Un temps.) Il n’est pas venu ?
VLADIMIR. – Non.
ESTRAGON. – Et maintenant il est trop tard.
20 VLADIMIR. – Oui, c’est la nuit.
ESTRAGON. – Et si on le laissait tomber ? (Un temps.) Si on le laissait tomber ?
VLADIMIR. – Il nous punirait. (Silence. Il regarde l’arbre.) Seul l’arbre vit.
ESTRAGON, regardant l’arbre. – Qu’est-ce que c’est ?
VLADIMIR. – C’est l’arbre.
25 ESTRAGON. – Non mais quel genre ?
VLADIMIR. – Je ne sais pas. Un saule.
ESTRAGON. – Viens voir. (Il entraîne Vladimir vers l’arbre. Ils s’immobilisent devant. Silence.)
Et si on se pendait ?
VLADIMIR. – Avec quoi ?
30 ESTRAGON. – Tu n’as pas un bout de corde ?
VLADIMIR. – Non.
ESTRAGON. – Alors on ne peut pas.
VLADIMIR. – Allons-nous-en.
ESTRAGON. – Attends, il y a ma ceinture.
35 VLADIMIR. – C’est trop court.
ESTRAGON. – Tu tireras sur mes jambes.
VLADIMIR. – Et qui tireras sur les miennes ?
ESTRAGON. – C’est vrai.
VLADIMIR. – Fais quand même voir. (Estragon dénoue la corde qui maintient son pantalon.
40 Celui-ci, beaucoup trop large, lui tombe autour des chevilles. Ils regardent la corde.) À la
rigueur ça pourrait aller. Mais est-elle solide ?
ESTRAGON. – On va voir. Tiens.
Ils prennent chacun un bout de la corde, et tirent. La corde se casse. Ils manquent de tomber.
VLADIMIR. – Elle ne vaut rien.
45
Silence.
ESTRAGON. – Tu dis qu’il faut revenir demain ?
156
VLADIMIR. – Oui.
— © Cned, Français 3e
ESTRAGON. – Alors on apportera une bonne corde.
VLADIMIR. – C’est ça.
VLADIMIR. – Elle ne vaut rien.
45
Silence.
séance 3 — Séquence 12
ESTRAGON. – Tu dis qu’il faut revenir demain ?
VLADIMIR. – Oui.
ESTRAGON. – Alors on apportera une bonne corde.
VLADIMIR. – C’est ça.
50
Silence.
ESTRAGON. – Didi.
VLADIMIR. – Oui.
ESTRAGON. – Je ne peux plus continuer comme ça.
VLADIMIR. – On dit ça.
55 ESTRAGON. – Si on se quittait ? Ça irait peut-être mieux.
VLADIMIR. – On se pendra demain. (Un temps.) À moins que Godot ne vienne.
ESTRAGON. – Et s’il vient ?
VLADIMIR. – Nous serons sauvés.
Vladimir enlève son chapeau –celui de Lucky – regarde dedans, y passe la main, le secoue, le
60 remet.
ESTRAGON. – Alors, on y va ?
VLADIMIR. – Relève ton pantalon.
ESTRAGON. – Comment ?
VLADIMIR. – Relève ton pantalon.
65 ESTRAGON. – Que j’enlève mon pantalon ?
VLADIMIR. – RE-lève ton pantalon.
ESTRAGON. – C’est vrai.
Il relève son pantalon. Silence.
VLADIMIR. – Alors, on y va ?
70 ESTRAGON. – Allons-y.
Ils ne bougent pas.
Samuel Beckett, En attendant Godot, 1952 © Éditions de Minuit.
© Cned, Français 3e —
157
Séquence 12 — séance 3
Réponds maintenant aux questions qui suivent, afin de vérifier que tu as bien compris ce texte.
A
Une scène d’inaction
1- a) De manière générale, quelle impression te font les deux personnages ?
b) Résume en quelques mots l’action de cette scène : que constates-tu ?
2- a) Peut-on savoir où et quand se passe la scène ?
b) Quel est le seul élément du décor mentionné dans la scène ?
3- a) Le dialogue entre les deux personnages est-il continu ou interrompu ? Pour répondre,
tu t’appuieras sur les didascalies.
b) Le rythme de la scène te paraît-il lent ou rapide ? Justifie ta réponse.
c) Le dialogue entre les personnages te semble-t-il faire progresser l’action ?
d) Leurs paroles expriment-elles des émotions ?
e) D’après l’ensemble de tes réponses, explique en quoi ce dialogue est différent d’un
dialogue de théâtre traditionnel.
4- a) Souligne dans l’extrait quatre répliques qui expriment l’envie qu’ont les personnages de
quitter les lieux.
b) Parviennent-ils à partir ?
c) « ESTRAGON. - Allons-y.
Ils ne bougent pas. » (l. 70-71)
Que peux-tu constater en comparant la réplique d’Estragon et la didascalie finale ?
d) Quel aspect des personnages est ainsi souligné ?
e) Cette pièce présente-t-elle un dénouement ? Justifie ta réponse.
Vérifie maintenant tes réponses en consultant le livret de corrigés.
B
Étudier les caractéristiques du théâtre de l’absurde
1- a) Observe les répliques des lignes 51 à 56 : ces répliques s’enchaînent-elles de façon logique ?
b) Comment pourrais-tu qualifier la conversation des personnages (deux réponses sont
possibles) :
¨ banale
¨ passionnante
¨ insensée
¨ spirituelle
c) En quoi les répliques des lignes 62 à 65 constituent-elles un dialogue de sourds ?
d) À partir de tes réponses, que peux-tu déduire sur la communication entre les deux
personnages ?
158
— © Cned, Français 3e
séance 3 — Séquence 12
2- a) Observe les lignes 6 à 28, et retrouve le type de phrase employé systématiquement par
chacun des deux personnages.
Estragon
•
•
Phrases déclaratives
Vladimir
•
•
Phrases interrogatives
b) Quel effet ce procédé produit-il ?
c) Observe les didascalies des lignes 39, 40 et 43. À quel type de personnages comiques
Vladimir et Estragon te font-ils penser ?
3- a) Relève une réplique par laquelle Estragon exprime son désespoir.
b) Quelle action envisage Estragon pour en finir avec sa souffrance ? Tu citeras le texte à
l’appui de ta réponse.
c) Ce projet réussit-il ?
d) « On ne peut pas » (l. 12) / « Il faut revenir demain » (l. 14).
Comment s’exprime dans ces répliques le sentiment de la fatalité ?
e) Montre que les deux personnages sont prisonniers à la fois des lieux, du temps et de
leur souffrance.
f) En t’appuyant sur tes réponses précédentes, précise quel registre* se mêle au registre
comique.
4- a) Quelle réplique nous fait comprendre que Godot est attendu comme un libérateur ?
b) Selon toi, que peut symboliser ce personnage qui ne viendra jamais ?
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le corrigé. Ensuite, lis et
recopie le « Je retiens » qui suit afin de le mémoriser.
j e retiens
Le théâtre de l’absurde.
 Le théâtre de l’absurde a profondément renouvelé le genre théâtral dans les années 50.
Né après le profond traumatisme engendré par la seconde guerre mondiale, ce genre
s’interroge sur le sens de la condition humaine et de la vie. Il dénonce l’aveuglement des
hommes, la vanité de nos paroles et de nos actes. L’absurde est en effet ce qui n’a pas
de sens, et se révèle contraire à la raison.
 Si Alfred Jarry est souvent présenté comme un précurseur du théâtre de l’absurde, c’est
avec des auteurs comme Eugène Ionesco (La Cantatrice chauve, 1950) et Samuel Beckett
qu’il se développe.
 Le théâtre de l’absurde se caractérise par :
è La disparition de l’intrigue traditionnelle et un cadre spatio-temporel imprécis
è Des personnages en crise, sans identité marquée
è Une absence de communication (le langage exprime le vide et l’incohérence)
è Un mélange des registres comique et tragique
è L’importance accrue des didascalies : le théâtre est autant gestes et attitudes que
paroles.
© Cned, Français 3e —
159
Séquence 12 — séance 3
C
Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Imagine, à la façon de Beckett, un petit dialogue absurde entre deux personnages de ton
choix. Écris ce dialogue sous la forme d’un texte théâtral d’une vingtaine de lignes.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Imaginer une scène où l’action ne progresse pas
- Écrire un dialogue absurde composé de répliques banales et sans grande logique
- Proposer de nombreuses didascalies portant sur les gestes et les attitudes
- Mélanger les registres comique et tragique
- Adopter la présentation d’un texte théâtral
- Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que …
Fait
J’ai imaginé une scène où l’action ne progresse pas.
J‘ai écrit un dialogue absurde composé de répliques banales et sans
grande logique.
J’ai proposé de nombreuses didascalies portant sur les gestes et les
attitudes.
J’ai mélangé les registres comique et tragique.
J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral.
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton dialogue de théâtre sur ton cahier. Lis ensuite
dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
160
— © Cned, Français 3e
séance 4 — Séquence 12
Séance 4
Aborder la relation entre texte et représentation
dans le théâtre contemporain
Rhinocéros, Eugène Ionesco
Durée approximative : 1h
Dans cette séance, tu vas réfléchir à la relation entre le texte et la représentation, afin de
comprendre l’importance de la mise en scène dans le théâtre contemporain.
Tu vas lire un extrait de Rhinocéros, une pièce d’Eugène Ionesco. La pièce raconte l’invasion d’une
petite ville par des rhinocéros. Le héros, Béranger, comprend peu à peu que ce sont les habitants
eux-mêmes qui se métamorphosent en bêtes. Un jour, il vient rendre visite à son ami Jean, qui est
souffrant. L’action se passe dans la chambre de Jean. Une petite porte donne sur la salle de bain
qui n’est pas visible sur scène.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte et écoute-le à la piste 35 de ton CD.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit d’extraits
de la pièce d’Eugène Ionesco Rhinocéros, 1959 (© Éditions Gallimard), acte II, tableau II, de
« BÉRANGER. - On a souvent l’impression qu’on s’est cogné, quand on a mal à la tête » à
« JEAN. - Pourquoi pas ! Je n’ai pas vos préjugés ! »
Pour vérifier que tu as bien compris ce texte, réponds aux questions qui suivent.
A
Analyser la progression de l’action : la métamorphose
1- a) En quoi Jean se métamorphose-t-il progressivement ?
b) Quels sont les différents signes physiques de cette métamorphose ?
2- a) Dans les lignes 25 à 30, souligne une phrase qui révèle que la métamorphose de Jean
modifie son mode de vie.
b) Montre que la métamorphose concerne également le langage de Jean. Tu t’appuieras à
la fois sur le texte et sur les didascalies*.
3- a) Comment peut-on qualifier l’attitude de Béranger à l’égard de Jean dans la première
partie de l’extrait ?
¨ moqueuse
¨ agressive
¨ amicale
b) Justifie ta réponse en citant un élément du texte.
© Cned, Français 3e —
161
Séquence 12 — séance 4
4- Relis attentivement les lignes 29 à 40.
a) Quel mot précis provoque un désaccord entre les deux personnages ?
b) Deux systèmes de valeurs s’opposent à travers les discours de Jean et de Béranger :
attribue les valeurs qui suivent à chacun des deux personnages :
la morale – la nature – la loi de la jungle – l’intégrité primordiale – des siècles de
civilisation – l’humanisme Béranger
-
Jean
-
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés avant de
poursuivre ton travail.
B
Étudier le mélange des registres et la portée de la pièce
1- « Je n’ai point de bosse. Dans ma famille, on n’en a jamais eu. » (l. 8)
a) À quel registre* cette réplique de Jean peut-elle se rapporter ?
¨ fantastique
¨ tragique
¨ comique
b) Relève dans la première partie de l’extrait une réplique de Béranger appartenant au
même registre*.
2- a) Quelle conséquence la métamorphose de Jean a-t-elle sur sa conception de l’homme ?
Pour répondre, tu t’appuieras sur des citations précises choisies dans les répliques de
Jean.
b) Quelle expression montre que Jean est prêt à détruire le système des valeurs
humanistes ?
c) Comment Béranger réagit-il aux déclarations de son ami ?
d) En quoi les positions défendues par Jean font-elles basculer la scène dans le registre*
tragique ?
3- Dans sa préface à Rhinocéros, Ionesco écrit : « Rhinocéros est sans doute une pièce
antinazie, mais elle est aussi surtout une pièce contre les hystéries collectives et les
épidémies qui se cachent sous le couvert de la raison et des idées. »
a) En quoi l’épidémie de « rhinocérite » dont Jean est ici victime peut-elle s’apparenter à
la montée du nazisme et des totalitarismes en Europe ?
b) La métaphore du rhinocéros s’est imposée à Ionesco au moment de l’invasion nazie en
Roumanie : pourquoi selon toi, l’auteur a-t-il choisi cet animal plutôt qu’un autre ?
Vérifie tes réponses en consultant le livret de corrigés. Puis, recopie et apprends le « Je retiens » qui
suit.
162
— © Cned, Français 3e
séance 4 — Séquence 12
j e retiens
Le mélange des registres dans le théâtre contemporain.
Dans le théâtre contemporain, il devient difficile de distinguer nettement la comédie de la
tragédie. Le mélange des genres et des registres devient la règle.
Ainsi, dans la pièce Rhinocéros, les dialogues ou les barrissements de Jean peuvent créer
certains effets comiques mais la métamorphose du personnage sous les yeux des
spectateurs instaure un climat d’angoisse qui fait basculer la scène dans le registre
tragique.
C
Aborder la relation entre le texte et la représentation : la mise en scène
1- a) Quel est le principal problème posé par la mise en scène de ce passage ?
b) Dans quelle pièce Jean se rend-il régulièrement au cours de la scène ?
c) Selon toi, que permettent ces déplacements réguliers ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés puis observe attentivement les documents qui suivent.
Document 1Document 2
Rhinocéros, mise en scène par Jean-Louis Barrault,
Théâtre de l’Odéon, Paris, 1960.
© Studio Lipnitzki / Roger-Viollet
Rhinocéros, mise en scène par Jean-Louis Barrault,
Théâtre de l’Odéon, Paris, 1960.
© Studio Lipnitzki / Roger-Viollet
© Cned, Français 3e —
163
Séquence 12 — séance 4
Document 3
Rhinocéros, Mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota, Théâtre de la Ville, Paris, 2009.
2- Au début de la pièce, les passages de rhinocéros ont lieu hors-scène et sont suggérés par
le bruitage, et les nuages de poussières qui proviennent des coulisses. Par la suite, les
métamorphoses des collègues de bureau ont lieu en coulisses, et ne sont pas vues par les
spectateurs.
a) Quelle est alors la fonction de la cage d’escalier dans le document 1 ?
b) Dans le document 3, le passage du rhinocéros près de la terrasse d’un café est-il
simplement suggéré ? Justifie ta réponse.
c) D’après toi, quelle mise en scène est la plus réaliste, celle de J.-L. Barrault (doc. 1) ou
celle de Demarcy-Mota (doc. 3) ? Pourquoi ?
3- a) Comment est suggérée la transformation de l’être humain en rhinocéros dans les documents 2 et 3 ?
b) Quel élément rattache encore ces hommes à l’univers humain sur ces deux
documents ?
c) Ionesco a déclaré que « lorsqu’on n’emploie pas d’accessoires, la pièce devient plus
noire, plus tragique ; lorsqu’on les emploie, c’est comique, les gens rient. » Quelle mise
en scène est-elle ici la plus inquiétante ? Justifie ta réponse.
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le livret de corrigés. Puis, recopie et mémorise le « Je
retiens » qui suit.
164
— © Cned, Français 3e
séance 4 — Séquence 12
j e retiens
L’importance de la mise en scène dans le théâtre contemporain.
• Le théâtre du XXe siècle accorde une place essentielle à la mise en scène : le théâtre
devient un art total, autant visuel qu’auditif. Cela se traduit par :
è Une multiplication des didascalies qui peuvent prendre autant de place et d’importance
que les paroles des personnages. C’est le cas, par exemple dans les pièces du théâtre de
l’absurde.
è Une grande liberté laissée aux metteurs en scène.
• Le choix d’une mise en scène est important car il peut faire basculer une pièce dans
un registre plutôt que dans un autre. Ainsi, certaines mises en scène de Rhinocéros
ont privilégié l’aspect comique, par l’emploi de nombreux accessoires (les cornes, les
masques), alors que d’autres en ont fait une pièce inquiétante en insistant sur l’aspect
tragique.
© Cned, Français 3e —
165
Séquence 12 — séance 5
Séance 5
Étudier la remise en cause du langage
dans une pièce contemporaine
Un Mot pour un autre, Jean Tardieu
Durée approximative : 1h30
Le théâtre contemporain se caractérise par un questionnement sur le fonctionnement et
l’importance du langage. Tu vas le découvrir dans cette séance, à travers l’étude d’un extrait d’Un
Mot pour un autre, une pièce très courte de Jean Tardieu. Dans cette pièce, dont l’action se
situe en 1900, une curieuse épidémie s’abat sur les classes fortunées : les gens prennent soudain les
mots les uns pour les autres, « comme si, dit Tardieu, ils eussent puisé au hasard les paroles dans
un sac. » Voici les premières lignes de cette pièce.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit d’un
extrait de la pièce de Jean Tardieu « Un mot pour un autre », in La Comédie du langage, 1987
(© Éditions Gallimard), de « Décor : un salon plus 1900 que nature. » à « Allez, allez !
Croupissez ! Croupissez ! »
Maintenant que tu as lu ce texte, réponds aux questions qui suivent.
A
Comprendre la scène
1- a) Quelle impression as-tu à la lecture de ce texte ? En quoi est-il surprenant ?
b) Le lecteur peut-il comprendre quand même ce qui se passe dans cet extrait?
c) Complète le petit résumé qui suit pour vérifier que tu as compris cette scène :
Irma, une ____________, vient apporter le _________ à sa maîtresse qui est en train de
_______. Irma s’inquiète parce qu’elle n’a plus rien pour faire les __________. Sa maîtresse
lui donne un peu d’_________ et l’envoie faire des _________ chez le petit ___________
d’en face car c’est le moins _______. Mais la domestique en réclame davantage. La
maîtresse s’emporte alors et lui explique que le comte qui doit __________ d’un instant à
l’autre lui doit de _________.
2- a) En observant le titre de la pièce d’où est tiré cet extrait, précise quel procédé l’auteur a
utilisé pour écrire son texte.
b) « Loupez chez le petit soutier d’en face. »
Souligne dans cette phrase les mots qui ont été pris pour d’autres mots.
c) À quelles classes grammaticales appartiennent ces mots ?
d) La syntaxe (construction grammaticale) de la phrase est-elle respectée ?
166
— © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 12
3- Relis attentivement l’extrait suivant :
« IRMA, entrant et apportant le courrier. – Madame, la poterne vient d’élimer le fourrage.
Elle tend le courrier à Madame, puis reste plantée devant elle, dans une attitude renfrognée
et boudeuse. » (l. 3 à 5)
a) Où peux-tu trouver les informations qui permettent de comprendre le sens de la
phrase prononcée par Irma ?
b) Réécris la phrase qu’Irma aurait dû prononcer normalement.
Vérifie maintenant tes réponses avant de poursuivre ton travail.
B
Analyser le jeu sur le langage
1- a) Réécris les phrases suivantes en retrouvant les mots corrects. Tu peux relire les passages où ces phrases sont prononcées pour t’aider.
« Eh bien, ma quille ! » (l. 7) : _______________________________________________
« Salsifis ! » (l. 29) : _______________________________________________________
« Laissez-moi saoule ! » (l. 31) : _____________________________________________
b) Dans ces phrases, selon quel critère l’auteur a-t-il choisi les mots qui en remplacent
d’autres ?
2- a) Associe chacun de ces mots du texte à ce qu’il désigne réellement. Pour t’aider, reporte-toi aux didascalies précédant chacune des phrases dans lesquelles ces mots
apparaissent.
« gaulois » (l. 13) •
• cher
« foreur du panier » (l. 14) •
• roman
« dormant » (l. 32) •
• francs
b) Montre que l’auteur a utilisé ici des images (comme la métaphore), des associations
d’idées ou des jeux de mots pour choisir son vocabulaire. Pour cela, choisis un des
trois exemples proposés ci-dessus et analyse-le.
c) « c’est que, c’est que, c’est que quoi-quoi ? » (l. 10)
« Quoi-quoi : yaque-yaque ? » (l. 17)
Dans ces deux exemples, quel procédé l’auteur utilise-t-il pour jouer avec le langage ?
3- Quel est l’effet produit par tous ces jeux sur le langage ?
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés.
C
Étudier la portée de la pièce
1- Dans le préambule de sa pièce, Jean Tardieu écrit que « bien souvent les mouvements
du corps, les intonations de la voix et l’expression du visage en disent plus long que les
paroles ».
a) Rappelle par quel moyen ces informations sont données dans un texte théâtral.
© Cned, Français 3e —
167
Séquence 12 — séance 5
b) Voici quelques exemples de didascalies choisies dans l’extrait. Classe-les dans le
tableau qui suit.
Confidentielle – levant les bras au ciel – elle fond en larmes – avec agacement – dans une attitude
renfrognée et boudeuse – geste de congédiement
Les mouvements
-
Les intonations de la voix
-
L’expression du visage
-
2- Toujours dans son préambule, Jean Tardieu explique que « nous parlons souvent pour
ne rien dire » et que les mots n’ont pas « d’autres sens que ceux qu’il nous plaît de leur
attribuer ».
Que dénonce Tardieu dans ces propos ?
3- a) Si les mots ont un rôle secondaire, sur quels aspects repose d’abord la communication
entre les êtres ? N’oublie pas de t’appuyer sur tes réponses précédentes.
b) En quoi l’extrait que tu as lu illustre-t-il parfaitement sa réflexion sur le langage ? Tu
développeras ta réponse en quelques lignes.
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés puis recopie et apprends le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
La remise en cause du langage dans le théâtre contemporain.
En s’interrogeant sur le sens de l’existence, le théâtre contemporain remet en cause
le langage dont il dénonce l’insignifiance, et parfois l’absurdité. Les dramaturges
démontrent, par des moyens qui sont propres à chacun d’eux, la pauvreté du langage et
son inefficacité. Ionesco et Beckett mettent en scène des dialogues absurdes, répétitifs et
d’une grande banalité. Par ses jeux sur les mots, le théâtre de Tardieu dévoile le caractère
illusoire du langage, réduit à un rôle secondaire, et met en lumière l’importance de la
communication non-verbale, constituée de gestes, d’expressions, et d’intonations.
D
Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Imagine un petit dialogue entre deux personnages de ton choix, dans lequel tu
remplaceras les mots attendus par d’autres que tu choisiras selon les mêmes procédés que
Jean Tardieu. Écris ce dialogue sous la forme d’un texte théâtral d’une dizaine de lignes.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Écrire un petit dialogue comique dans lequel les mots attendus (verbes et noms) sont
remplacés par d’autres
- Choisir les mots en fonction de leur sonorité, d’associations d’idées ou d’images
- Proposer de nombreuses didascalies qui permettent de comprendre parfaitement la
situation
- Adopter la présentation d’un texte théâtral
- Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
168
— © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 12
Je vérifie que …
Fait
J’ai écrit un petit dialogue comique dans lequel les mots attendus
(verbes et noms) sont remplacés par d’autres.
J‘ai choisi les mots en fonction de leur sonorité, d’associations d’idées
ou d’images.
J’ai proposé de nombreuses didascalies permettant de comprendre
parfaitement la situation.
J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral.
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton petit dialogue sur ton cahier. Lis ensuite dans
le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e —
169
Séquence 12 — séance 6
Séance 6
Je m’évalue
Durée approximative : 1h
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais
Je suis capable de
 La notion de parodie au théâtre :
 Citer l’auteur de la pièce Ubu roi qui est une
• La parodie consiste à I _ _ _ _ _ un
parodie de T _ _ _ _ _ _ _:
texte ou un sujet sérieux pour susciter
le R _ _ _.
• ____________________
 La reprise des mythes antiques dans le  Citer deux pièces du XXe siècle qui
théâtre contemporain :
reprennent des mythes antiques
• Ils permettent à certains auteurs
d’exprimer leurs I _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
dans un contexte historique tragique.
• La G______________________________ de
Jean Giraudoux
• A____________ de Jean Anouilh.
 Le théâtre de l’absurde.
 Citer deux auteurs caractéristiques du
théâtre de l’absurde :
• ________________________
• ________________________
• Il traduit les I _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
sur le sens de la condition humaine.
 Les caractéristiques du théâtre
contemporain.
•
•
•
•
 Identifier dans la pièce Rhinocéros de Ionesco
des aspects :
• comiques _____________________________
Il se caractérise par :
______________________________________
Le mélange des registres T _ _ _ _ _ _ _
______________________________________
et C _ _ _ _ _ _.
______________________________________
La place importante accordée aux D
_________
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ qui soulignent la
• tragiques : _____________________________
dimension visuelle et auditive de ce
_______________________________________
théâtre.
_______________________________________
L’importance de la M _ _ _ en S _ _ _ _
_______________________________________
dont le choix est capital.
La remise en cause du L _ _ _ _ _ _ • Citer le nom d’un auteur qui s’amuse à
dont le caractère est jugé illusoire et
remettre en question le langage de manière
absurde.
systématique :
J_ _ _ T_ _ _ _ _ _
170
— © Cned, Français 3e
séance 6 — Séquence 12
 Les emplois et les accords de l’attribut  Encadrer l’attribut du COD dans les phrases
du COD :
suivantes :
• L’attribut du COD sert à C _ _ _ _ _ _ _
_ _ _R le COD.
• Il fait partie du G _ _ _ _ _ V _ _ _ _ _.
• La fonction d’attribut du COD ne doit
pas être confondu avec la fonction
d’É _ _ _ _ _ _ _.
• L’attribut du COD s’accorde en
genre et en nombre avec le _ _ _ qu’il
qualifie.
a) Mon oncle et ma tante ont appelé leur fille
Marie.
b) Je trouve ces prix exagérés.
c) L’élève a trouvé ce questionnaire facile à
résoudre.
d) Les lecteurs ont élu ce livre roman de
l’année.
e) Mon camarade m’a rendu mon manteau
déchiré.
f) Les enfants jugent les documentaires
ennuyeux.
© Cned, Français 3e —
171
Tableaux de conjugaison
AVOIR
ÊTRE
CRIER (1er groupe)
Indicatif
Indicatif
Indicatif
Présent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai eu
tu as eu
il/elle/on a eu
nous avons eu
vous avez eu
ils/elles ont eu
j’ai
tu as
il/elle/on a
nous avons
vous avez
ils/elles ont
Présent
je suis
tu es
il/elle/on est
nous sommes
vous êtes
ils/elles sont
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
Imparfait
j’avais eu
tu avais eu
il/elle/on avait eu
nous avions eu
vous aviez eu
ils/elles avaient eu
j’avais
tu avais
il/elle/on avait
nous avions
vous aviez
ils/elles avaient
Passé simple
Futur simple
j’ai été
tu as été
il/elle/on a été
nous avons été
vous avez été
ils/elles ont été
Imparfait
j’étais
tu étais
il/elle/on était
nous étions
vous étiez
ils/elles étaient
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
j’eus eu
tu eus eu
il/elle/on eut eu
nous eûmes eu
vous eûtes eu
ils/elles eurent eu
j’eus
tu eus
il/elle/on eut
nous eûmes
vous eûtes
ils/elles eurent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
Passé simple
je fus
tu fus
il/elle/on fut
nous fûmes
vous fûtes
ils/elles furent
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai crié
tu as crié
il/elle/on a crié
nous avons crié
vous avez crié
ils/elles ont crié
je crie
tu cries
il/elle/on crie
nous crions
vous criez
ils/elles crient
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
j’avais été
tu avais été
il/elle/on avait été
nous avions été
vous aviez été
ils/elles avaient été
je criais
tu criais
il/elle/on criait
nous criions
vous criiez
ils/elles criaient
j’avais crié
tu avais crié
il/elle/on avait crié
nous avions crié
vous aviez crié
ils/elles avaient crié
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
j’eus été
tu eus été
il/elle/on eut été
nous eûmes été
vous eûtes été
ils/elles eurent été
Futur simple
Présent
Passé simple
j’eus crié
tu eus crié
il/elle/on eut crié
nous eûmes crié
vous eûtes crié
ils/elles eurent crié
je criai
tu crias
il/elle/on cria
nous criâmes
vous criâtes
ils/elles crièrent
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
Futur simple
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
j’aurai
tu auras
il/elle/on aura
nous aurons
vous aurez
ils/elles auront
j’aurai eu
tu auras eu
il/elle/on aura eu
nous aurons eu
vous aurez eu
ils/elles auront eu
je serai
tu seras
il/elle/on sera
nous serons
vous serez
ils/elles seront
j’aurai été
tu auras été
il/elle/on aura été
nous aurons été
vous aurez été
ils/elles auront été
je crierai
tu crieras
il/elle/on criera
nous crierons
vous crierez
ils/elles crieront
j’aurai crié
tu auras crié
il/elle/on aura crié
nous aurons crié
vous aurez crié
ils/elles auront crié
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
j’aurais
tu aurais
il/elle/on aurait
nous aurions
vous auriez
ils/elles auraient
j’aurais eu
tu aurais eu
il/elle/on aurait eu
nous aurions eu
vous auriez eu
ils/elles auraient eu
je serais
tu serais
il/elle/on serait
nous serions
vous seriez
ils/elles seraient
j’aurais été
tu aurais été
il/elle/on aurait été
nous aurions été
vous auriez été
ils/elles auraient été
je crierais
tu crierais
il/elle/on crierait
nous crierions
vous crieriez
ils/elles crieraient
j’aurais crié
tu aurais crié
il/elle/on aurait crié
nous aurions crié
vous auriez crié
ils/elles auraient crié
* Le conditionnel est employé parfois comme un temps, parfois comme un mode.
Subjonctif
Présent
Subjonctif
Passé
que j’aie eu
que tu aies eu
qu’il ait eu
que nous ayons eu
que vous ayez eu
qu’ils aient eu
que j’aie
que tu aies
qu’il/elle/on ait
que nous ayons
que vous ayez
qu’ils/elles aient
Présent
que je sois
que tu sois
qu’il/elle/on soit
que nous soyons
que vous soyez
qu’ils/elles soient
Subjonctif (suite)
Imparfait
Infinitif
Présent
avoir
que j’eusse eu
que tu eusses eu
qu’il eût eu
que nous eussions eu
que vous eussiez eu
qu’ils eussent eu
avoir eu
Imparfait
Présent
aie ; ayons ; ayez
Infinitif
Présent
être
avoir été
ayant
Présent
sois ; soyons ; soyez
Imparfait
eu ; ayant eu
Présent
étant
Plus-que-parfait
que je criasse
que tu criasses
qu’il criât
que nous criassions
que vous criassiez
qu’ils criassent
que j’eusse crié
que tu eusses crié
qu’il eût crié
que nous eussions crié
que vous eussiez crié
qu’ils eussent crié
Infinitif
Présent
crier
Impératif
Passé
avoir crié
Participe
Passé
que j’aie crié
que tu aies crié
qu’il ait crié
que nous ayons crié
que vous ayez crié
qu’ils aient crié
Subjonctif (suite)
Impératif
Passé
Participe
Présent
que j’eusse été
que tu eusses été
qu’il eût été
que nous eussions été
que vous eussiez été
qu’ils eussent été
Passé
que je crie
que tu cries
qu’il/elle/on crie
que nous criions
que vous criiez
qu’ils/elles crient
Plus-que-parfait
que je fusse
que tu fusses
qu’il fût
que nous fussions
que vous fussiez
qu’ils fussent
Impératif
Passé
que j’aie été
que tu aies été
qu’il ait été
que nous ayons été
que vous ayez été
qu’ils aient été
Présent
Subjonctif (suite)
Plus-que-parfait
que j’eusse
que tu eusses
qu’il eût
que nous eussions
que vous eussiez
qu’ils eussent
Subjonctif
Passé
Présent
crie ; crions ; criez
Participe
Passé
été ; ayant été
Présent
criant
Passé
crié ; ayant crié
© Cned, Français 3e —
179
JETER
(1er groupe)
FINIR
(2e groupe)
(double le -t- devant un e muet)
Indicatif
Présent
Indicatif
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai jeté
tu as jeté
il/elle/on a jeté
nous avons jeté
vous avez jeté
ils/elles ont jeté
je jette
tu jettes
il/elle/on jette
nous jetons
vous jetez
ils/elles jettent
COURIR
(3e groupe)
Présent
Indicatif
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai fini
tu as fini
il/elle/on a fini
nous avons fini
vous avez fini
ils/elles ont fini
je finis
tu finis
il/elle/on finit
nous finissons
vous finissez
ils/elles finissent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai couru
tu as couru
il/elle/on a couru
nous avons couru
vous avez couru
ils/elles ont couru
je cours
tu cours
il/elle/on court
nous courons
vous courez
ils/elles courent
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
je jetais
tu jetais
il/elle/on jetait
nous jetions
vous jetiez
ils/elles jetaient
j’avais jeté
tu avais jeté
il/elle/on avait jeté
nous avions jeté
vous aviez jeté
ils/elles avaient jeté
je finissais
tu finissais
il/elle/on finissait
nous finissions
vous finissiez
ils/elles finissaient
j’avais fini
tu avais fini
il/elle/on avait fini
nous avions fini
vous aviez fini
ils/elles avaient fini
je courais
tu courais
il/elle/on courait
nous courions
vous couriez
ils/elles couraient
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
Passé simple
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
Passé simple
j’eus fini
tu eus fini
il/elle/on eut fini
nous eûmes fini
vous eûtes fini
ils/elles eurent fini
je courus
tu courus
il/elle/on courut
nous courûmes
vous courûtes
ils/elles coururent
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Futur simple
Passé simple
j’eus jeté
tu eus jeté
il/elle/on eut jeté
nous eûmes jeté
vous eûtes jeté
ils/elles eurent jeté
je jetai
tu jetas
il/elle/on jeta
nous jetâmes
vous jetâtes
ils/elles jetèrent
Imparfait
Présent
je finis
tu finis
il/elle/on finit
nous finîmes
vous finîtes
ils/elles finirent
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Futur simple
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
Futur simple
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
j’avais couru
tu avais couru
il/elle/on avait couru
nous avions couru
vous aviez couru
ils/elles avaient couru
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
j’eus couru
tu eus couru
il/elle/on eut couru
nous eûmes couru
vous eûtes couru
ils/elles eurent couru
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
je jetterai
tu jetteras
il/elle/on jettera
nous jetterons
vous jetterez
ils/elles jetteront
j’aurai jeté
tu auras jeté
il/elle/on aura jeté
nous aurons jeté
vous aurez jeté
ils/elles auront jeté
je finirai
tu finiras
il/elle/on finira
nous finirons
vous finirez
ils/elles finiront
j’aurai fini
tu auras fini
il/elle/on aura fini
nous aurons fini
vous aurez fini
ils/elles auront fini
je courrai
tu courras
il/elle/on courra
nous courrons
vous courrez
ils/elles courront
j’aurai couru
tu auras couru
il/elle/on aura couru
nous aurons couru
vous aurez couru
ils/elles auront couru
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
je jetterais
tu jetterais
il/elle/on jetterait
nous jetterions
vous jetteriez
ils/elles jetteraient
j’aurais jeté
tu aurais jeté
il/elle/on aurait jeté
nous aurions jeté
vous auriez jeté
ils/elles auraient jeté
je finirais
tu finirais
il/elle/on finirait
nous finirions
vous finiriez
ils/elles finiraient
j’aurais fini
tu aurais fini
il/elle/on aurait fini
nous aurions fini
vous auriez fini
ils/elles auraient fini
je courrais
tu courrais
il/elle/on courrait
nous courrions
vous courriez
ils/elles courraient
j’aurais couru
tu aurais couru
il/elle/on aurait couru
nous aurions couru
vous auriez couru
ils/elles auraient couru
* Le conditionnel est employé parfois comme un temps, parfois comme un mode.
Subjonctif
Présent
Subjonctif
Passé
que j’aie jeté
que tu aies jeté
qu’il ait jeté
que nous ayons jeté
que vous ayez jeté
qu’ils aient jeté
que je jette
que tu jettes
qu’il/elle/on jette
que nous jetions
que vous jetiez
qu’ils/elles jettent
Présent
Imparfait
Infinitif
Présent
jeter
que j’eusse jeté
que tu eusses jeté
qu’il eût jeté
que nous eussions jeté
que vous eussiez jeté
qu’ils eussent jeté
Imparfait
que je finisse
que tu finisses
qu’il finît
que nous finissions
que vous finissiez
qu’ils finissent
Impératif
Passé
Présent
avoir jeté
jette ; jetons ; jetez
Infinitif
Présent
finir
180
Plus-que-parfait
Imparfait
Plus-que-parfait
que je courusse
que tu courusses
qu’il courût
que nous courussions
que vous courussiez
qu’ils courussent
que j’eusse couru
que tu eusses couru
qu’il eût couru
que nous eussions couru
que vous eussiez couru
qu’ils eussent couru
Infinitif
Impératif
Impératif
Présent
avoir fini
finis ; finissons ; finissez
— © Cned, Français 4e
Présent
finissant
Passé
que j’aie couru
que tu aies couru
qu’il ait couru
que nous ayons couru
que vous ayez couru
qu’ils aient couru
Subjonctif (suite)
Présent
courir
Passé
Présent
avoir couru
cours ; courons ; courez
Participe
Passé
jeté
ayant jeté
jetant
Présent
que je coure
que tu coures
qu’il/elle/on coure
que nous courions
que vous couriez
qu’ils/elles courent
que j’eusse fini
que tu eusses fini
qu’il eût fini
que nous eussions fini
que vous eussiez fini
qu’ils eussent fini
Passé
Participe
Présent
que j’aie fini
que tu aies fini
qu’il ait fini
que nous ayons fini
que vous ayez fini
qu’ils aient fini
Subjonctif (suite)
Plus-que-parfait
que je jetasse
que tu jetasses
qu’il jetât
que nous jetassions
que vous jetassiez
qu’ils jetassent
Passé
que je finisse
que tu finisses
qu’il/elle/on finisse
que nous finissions
que vous finissiez
qu’ils/elles finissent
Subjonctif (suite)
Subjonctif
Participe
Passé
fini
ayant fini
Présent
courant
Passé
couru
ayant couru
DIRE
(3e groupe)
FAIRE
(3e groupe)
CROIRE
(3e groupe)
Indicatif
Indicatif
Indicatif
Présent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai dit
tu as dit
il/elle/on a dit
nous avons dit
vous avez dit
ils/elles ont dit
je dis
tu dis
il/elle/on dit
nous disons
vous dites
ils/elles disent
Présent
j’avais dit
tu avais dit
il/elle/on avait dit
nous avions dit
vous aviez dit
ils/elles avaient dit
je disais
tu disais
il/elle/on disait
nous disions
vous disiez
ils/elles disaient
Passé simple
Futur simple
Présent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai cru
tu as cru
il/elle/on a cru
nous avons cru
vous avez cru
ils/elles ont cru
je crois
tu crois
il/elle/on croit
nous croyons
vous croyez
ils/elles croient
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
je faisais
tu faisais
il/elle/on faisait
nous faisions
vous faisiez
ils/elles faisaient
j’avais fait
tu avais fait
il/elle/on avait fait
nous avions fait
vous aviez fait
ils/elles avaient fait
je croyais
tu croyais
il/elle/on croyait
nous croyions
vous croyiez
ils/elles croyaient
j’avais cru
tu avais cru
il/elle/on avait cru
nous avions cru
vous aviez cru
ils/elles avaient cru
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
Passé simple
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
j’eus dit
tu eus dit
il/elle/on eut dit
nous eûmes dit
vous eûtes dit
ils/elles eurent dit
je dis
tu dis
il/elle/on dit
nous dîmes
vous dîtes
ils/elles dirent
j’ai fait
tu as fait
il/elle/on a fait
nous avons fait
vous avez fait
ils/elles ont fait
je fais
tu fais
il/elle/on fait
nous faisons
vous faites
ils/elles font
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
Imparfait
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
Passé simple
j’eus fait
tu eus fait
il/elle/on eut fait
nous eûmes fait
vous eûtes fait
ils/elles eurent fait
je fis
tu fis
il/elle/on fit
nous fîmes
vous fîtes
ils/elles firent
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Futur simple
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
j’eus cru
tu eus cru
il/elle/on eut cru
nous eûmes cru
vous eûtes cru
ils/elles eurent cru
je crus
tu crus
il/elle/on crut
nous crûmes
vous crûtes
ils/elles crurent
Futur simple
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
je dirai
tu diras
il/elle/on dira
nous dirons
vous direz
ils/elles diront
j’aurai dit
tu auras dit
il/elle/on aura dit
nous aurons dit
vous aurez dit
ils/elles auront dit
je ferai
tu feras
il/elle/on fera
nous ferons
vous ferez
ils/elles feront
j’aurai fait
tu auras fait
il/elle/on aura fait
nous aurons fait
vous aurez fait
ils/elles auront fait
je croirai
tu croiras
il/elle/on croira
nous croirons
vous croirez
ils/elles croiront
j’aurai cru
tu auras cru
il/elle/on aura cru
nous aurons cru
vous aurez cru
ils/elles auront cru
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
je dirais
tu dirais
il/elle/on dirait
nous dirions
vous diriez
ils/elles diraient
j’aurais dit
tu aurais dit
il/elle/on aurait dit
nous aurions dit
vous auriez dit
ils/elles auraient dit
je ferais
tu ferais
il/elle/on ferait
nous ferions
vous feriez
ils/elles feraient
j’aurais fait
tu aurais fait
il/elle/on aurait fait
nous aurions fait
vous auriez fait
ils/elles auraient fait
je croirais
tu croirais
il/elle/on croirait
nous croirions
vous croiriez
ils/elles croiraient
j’aurais cru
tu aurais cru
il/elle/on aurait cru
nous aurions cru
vous auriez cru
ils/elles auraient cru
* Le conditionnel est employé parfois comme un temps, parfois comme un mode.
Subjonctif
Présent
Subjonctif
Passé
que je dise
que tu dises
qu’il/elle/on dise
que nous disions
que vous disiez
qu’ils/elles disent
que j’aie dit
que tu aies dit
qu’il ait dit
que nous ayons dit
que vous ayez dit
qu’ils aient dit
Présent
que je fasse
que tu fasses
qu’il/elle/on fasse
que nous fassions
que vous fassiez
qu’ils/elles fassent
Subjonctif (suite)
Imparfait
Infinitif
Présent
dire
que j’eusse dit
que tu eusses dit
qu’il eût dit
que nous eussions dit
que vous eussiez dit
qu’ils eussent dit
Imparfait
Présent
dis ; disons ; dites
Infinitif
Présent
faire
disant
Impératif
Passé
avoir fait
Participe
Présent
que j’eusse fait
que tu eusses fait
qu’il eût fait
que nous eussions fait
que vous eussiez fait
qu’ils eussent fait
Présent
fais ; faisons ; faites
dit
ayant dit
Présent
faisant
que j’aie cru
que tu aies cru
qu’il ait cru
que nous ayons cru
que vous ayez cru
qu’ils aient cru
Subjonctif (suite)
Imparfait
Plus-que-parfait
que je crusse
que tu crusses
qu’il crût
que nous crussions
que vous crussiez
qu’ils crussent
que j’eusse cru
que tu eusses cru
qu’il eût cru
que nous eussions cru
que vous eussiez cru
qu’ils eussent cru
Infinitif
Présent
croire
Impératif
Passé
Présent
avoir cru
crois ; croyons ; croyez
Participe
Passé
Passé
que je croie
que tu croies
qu’il/elle/on croie
que nous croyions
que vous croyiez
qu’ils/elles croient
Plus-que-parfait
que je fisse
que tu fisses
qu’il fît
que nous fissions
que vous fissiez
qu’ils fissent
Impératif
Passé
avoir dit
que j’aie fait
que tu aies fait
qu’il ait fait
que nous ayons fait
que vous ayez fait
qu’ils aient fait
Présent
Subjonctif (suite)
Plus-que-parfait
que je disse
que tu disses
qu’il dît
que nous dissions
que vous dissiez
qu’ils dissent
Subjonctif
Passé
Participe
Passé
fait
ayant fait
Présent
croyant
Passé
cru
ayant cru
© Cned, Français 3e —
181
CONNAÎTRE
(3e groupe)
PRENDRE
(3e groupe)
PERDRE
(3e groupe)
Indicatif
Indicatif
Indicatif
Présent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
je connais
tu connais
il/elle/on connaît
nous connaissons
vous connaissez
ils/elles connaissent
j’ai connu
tu as connu
il/elle/on a connu
nous avons connu
vous avez connu
ils/elles ont connu
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
Imparfait
je connaissais
tu connaissais
il/elle/on connaissait
nous connaissions
vous connaissiez
ils/elles connaissaient
j’avais connu
tu avais connu
il/elle/on avait connu
nous avions connu
vous aviez connu
ils/elles avaient connu
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
Passé simple
j’eus connu
tu eus connu
il/elle/on eut connu
nous eûmes connu
vous eûtes connu
ils/elles eurent connu
je connus
tu connus
il/elle/on connut
nous connûmes
vous connûtes
ils/elles connurent
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Futur simple
Présent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
je prends
tu prends
il/elle/on prend
nous prenons
vous prenez
ils/elles prennent
Imparfait
j’ai pris
tu as pris
il/elle/on a pris
nous avons pris
vous avez pris
ils/elles ont pris
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
je prenais
tu prenais
il/elle/on prenait
nous prenions
vous preniez
ils/elles prenaient
Passé simple
j’avais pris
tu avais pris
il/elle/on avait pris
nous avions pris
vous aviez pris
ils/elles avaient pris
Présent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai perdu
tu as perdu
il/elle/on a perdu
nous avons perdu
vous avez perdu
ils/elles ont perdu
je perds
tu perds
il/elle/on perd
nous perdons
vous perdez
ils/elles perdent
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
je perdais
tu perdais
il/elle/on perdait
nous perdions
vous perdiez
ils/elles perdaient
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
Passé simple
j’eus pris
tu eus pris
il/elle/on eut pris
nous eûmes pris
vous eûtes pris
ils/elles eurent pris
je perdis
tu perdis
il/elle/on perdit
nous perdîmes
vous perdîtes
ils/elles perdirent
Futur simple
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Futur simple
je pris
tu pris
il/elle/on prit
nous prîmes
vous prîtes
ils/elles prirent
j’avais perdu
tu avais perdu
il/elle/on avait perdu
nous avions perdu
vous aviez perdu
ils/elles avaient perdu
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
j’eus perdu
tu eus perdu
il/elle/on eut perdu
nous eûmes perdu
vous eûtes perdu
ils/elles eurent perdu
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
je connaîtrai
tu connaîtras
il/elle/on connaîtra
nous connaîtrons
vous connaîtrez
ils/elles connaîtront
j’aurai connu
tu auras connu
il/elle/on aura connu
nous aurons connu
vous aurez connu
ils/elles auront connu
je prendrai
tu prendras
il/elle/on prendra
nous prendrons
vous prendrez
ils/elles prendront
j’aurai pris
tu auras pris
il/elle/on aura pris
nous aurons pris
vous aurez pris
ils/elles auront pris
je perdrai
tu perdras
il/elle/on perdra
nous perdrons
vous perdrez
ils/elles perdront
j’aurai perdu
tu auras perdu
il/elle/on aura perdu
nous aurons perdu
vous aurez perdu
ils/elles auront perdu
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
je connaîtrais
tu connaîtrais
il/elle/on connaîtrait
nous connaîtrions
vous connaîtriez
ils/elles connaîtraient
j’aurais connu
tu aurais connu
il/elle/on aurait connu
nous aurions connu
vous auriez connu
ils/elles auraient connu
je prendrais
tu prendrais
il/elle/on prendrait
nous prendrions
vous prendriez
ils/elles prendraient
j’aurais pris
tu aurais pris
il/elle/on aurait pris
nous aurions pris
vous auriez pris
ils/elles auraient pris
je perdrais
tu perdrais
il/elle/on perdrait
nous perdrions
vous perdriez
ils/elles perdraient
j’aurais perdu
tu aurais perdu
il/elle/on aurait perdu
nous aurions perdu
vous auriez perdu
ils/elles auraient perdu
* Le conditionnel est employé parfois comme un temps, parfois comme un mode.
Subjonctif
Présent
Subjonctif
Passé
que je connaisse
que tu connaisses
qu’il/elle/on connaisse
que nous connaissions
que vous connaissiez
qu’ils/elles connaissent
que j’aie connu
que tu aies connu
qu’il ait connu
que nous ayons connu
que vous ayez connu
qu’ils aient connu
Présent
que je prenne
que tu prennes
qu’il/elle/on prenne
que nous prenions
que vous preniez
qu’ils/elles prennent
Subjonctif (suite)
Imparfait
Plus-que-parfait
que je connusse
que tu connusses
qu’il connût
que nous connussions
que vous connussiez
qu’ils connussent
Infinitif
que j’eusse connu
que tu eusses connu
qu’il eût connu
que nous eussions connu
que vous eussiez connu
qu’ils eussent connu
Impératif
Présent
Passé
Présent
connaître
avoir connu
connais ; connaissons ;
connaissez
connaissant
182
que j’aie pris
que tu aies pris
qu’il ait pris
que nous ayons pris
que vous ayez pris
qu’ils aient pris
Présent
Imparfait
que je prisse
que tu prisses
qu’il prît
que nous prissions
que vous prissiez
qu’ils prissent
Infinitif
Présent
prendre
Subjonctif (suite)
Plus-que-parfait
Imparfait
Plus-que-parfait
que je perdisse
que tu perdisses
qu’il perdît
que nous perdissions
que vous perdissiez
qu’ils perdissent
que j’eusse perdu
que tu eusses perdu
qu’il eût perdu
que nous eussions perdu
que vous eussiez perdu
qu’ils eussent perdu
Impératif
Infinitif
Impératif
Présent
prends ; prenons ;
prenez
Présent
perdre
Passé
avoir
perdu
Participe
Passé
connu
ayant connu
— © Cned, Français 4e
Présent
prenant
que j’aie perdu
que tu aies perdu
qu’il ait perdu
que nous ayons perdu
que vous ayez perdu
qu’ils aient perdu
que j’eusse pris
que tu eusses pris
qu’il eût pris
que nous eussions pris
que vous eussiez pris
qu’ils eussent pris
Passé
avoir pris
Passé
que je perde
que tu perdes
qu’il/elle/on perde
que nous perdions
que vous perdiez
qu’ils/elles perdent
Subjonctif (suite)
Participe
Présent
Subjonctif
Passé
Présent
perds ; perdons ;
perdez
Participe
Passé
pris
ayant pris
Présent
perdant
Passé
perdu
ayant perdu
VOIR
(3e groupe)
DEVOIR
(3e groupe)
POUVOIR
(3e groupe)
Indicatif
Indicatif
Indicatif
Présent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai vu
tu as vu
il/elle/on a vu
nous avons vu
vous avez vu
ils/elles ont vu
je vois
tu vois
il/elle/on voit
nous voyons
vous voyez
ils/elles voient
Présent
j’avais vu
tu avais vu
il/elle/on avait vu
nous avions vu
vous aviez vu
ils/elles avaient vu
je voyais
tu voyais
il/elle/on voyait
nous voyions
vous voyiez
ils/elles voyaient
Passé simple
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
j’eus vu
tu eus vu
il/elle/on eut vu
nous eûmes vu
vous eûtes vu
ils/elles eurent vu
je vis
tu vis
il/elle/on vit
nous vîmes
vous vîtes
ils/elles virent
Futur simple
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
j’ai dû
tu as dû
il/elle/on a dû
nous avons dû
vous avez dû
ils/elles ont dû
je dois
tu dois
il/elle/on doit
nous devons
vous devez
ils/elles doivent
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
Imparfait
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
je devais
tu devais
il/elle/on devait
nous devions
vous deviez
ils/elles devaient
Passé simple
Futur simple
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai pu
tu as pu
il/elle/on a pu
nous avons pu
vous avez pu
ils/elles ont pu
je peux
tu peux
il/elle/on peut
nous pouvons
vous pouvez
ils/elles peuvent
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
j’avais dû
tu avais dû
il/elle/on avait dû
nous avions dû
vous aviez dû
ils/elles avaient dû
je pouvais
tu pouvais
il/elle/on pouvait
nous pouvions
vous pouviez
ils/elles pouvaient
j’avais pu
tu avais pu
il/elle/on avait pu
nous avions pu
vous aviez pu
ils/elles avaient pu
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
Passé simple
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
j’eus dû
tu eus dû
il/elle/on eut dû
nous eûmes dû
vous eûtes dû
ils/elles eurent dû
je dus
tu dus
il/elle/on dut
nous dûmes
vous dûtes
ils/elles durent
Présent
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
j’eus pu
tu eus pu
il/elle/on eut pu
nous eûmes pu
vous eûtes pu
ils/elles eurent pu
je pus
tu pus
il/elle/on put
nous pûmes
vous pûtes
ils/elles purent
Futur simple
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
je verrai
tu verras
il/elle/on verra
nous verrons
vous verrez
ils/elles verront
j’aurai vu
tu auras vu
il/elle/on aura vu
nous aurons vu
vous aurez vu
ils/elles auront vu
je devrai
tu devras
il/elle/on devra
nous devrons
vous devrez
ils/elles devront
j’aurai dû
tu auras dû
il/elle/on aura dû
nous aurons dû
vous aurez dû
ils/elles auront dû
je pourrai
tu pourras
il/elle/on pourra
nous pourrons
vous pourrez
ils/elles pourront
j’aurai pu
tu auras pu
il/elle/on aura pu
nous aurons pu
vous aurez pu
ils/elles auront pu
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
je verrais
tu verrais
il/elle/on verrait
nous verrions
vous verriez
ils/elles verraient
j’aurais vu
tu aurais vu
il/elle/on aurait vu
nous aurions vu
vous auriez vu
ils/elles auraient vu
je devrais
tu devrais
il/elle/on devrait
nous devrions
vous devriez
ils/elles devraient
j’aurais dû
tu aurais dû
il/elle/on aurait dû
nous aurions dû
vous auriez dû
ils/elles auraient dû
je pourrais
tu pourrais
il/elle/on pourrait
nous pourrions
vous pourriez
ils/elles pourraient
j’aurais pu
tu aurais pu
il/elle/on aurait pu
nous aurions pu
vous auriez pu
ils/elles auraient pu
* Le conditionnel est employé parfois comme un temps, parfois comme un mode.
Subjonctif
Présent
Subjonctif
Passé
que je voie
que tu voies
qu’il/elle/on voie
que nous voyions
que vous voyiez
qu’ils/elles voient
que j’aie vu
que tu aies vu
qu’il ait vu
que nous ayons vu
que vous ayez vu
qu’ils aient vu
Présent
que je doive
que tu doives
qu’il/elle/on doive
que nous devions
que vous deviez
qu’ils/elles doivent
Subjonctif (suite)
Imparfait
Infinitif
Présent
voir
que j’eusse vu
que tu eusses vu
qu’il eût vu
que nous eussions vu
que vous eussiez vu
qu’ils eussent vu
Impératif
Passé
avoir vu
Présent
vois ; voyons ; voyez
Imparfait
voyant
Plus-que-parfait
que je dusse
que tu dusses
qu’il dût
que nous dussions
que vous dussiez
qu’ils dussent
Infinitif
Présent
devoir
que j’eusse dû
que tu eusses dû
qu’il eût dû
que nous eussions dû
que vous eussiez dû
qu’ils eussent dû
Impératif
Passé
avoir dû
Participe
Présent
que j’aie dû
que tu aies dû
qu’il ait dû
que nous ayons dû
que vous ayez dû
qu’ils aient dû
Présent
Présent
dois ; devons ; devez
vu
ayant vu
Présent
devant
que j’aie pu
que tu aies pu
qu’il ait pu
que nous ayons pu
que vous ayez pu
qu’ils aient pu
Subjonctif (suite)
Imparfait
Plus-que-parfait
que je pusse
que tu pusses
qu’il pût
que nous pussions
que vous pussiez
qu’ils pussent
que j’eusse pu
que tu eusses pu
qu’il eût pu
que nous eussions pu
que vous eussiez pu
qu’ils eussent pu
Infinitif
Présent
pouvoir
Impératif
Passé
Présent
avoir pu
Pas d’impératif
Participe
Passé
Passé
que je puisse
que tu puisses
qu’il/elle/on puisse
que nous puissions
que vous puissiez
qu’ils/elles puissent
Subjonctif (suite)
Plus-que-parfait
que je visse
que tu visses
qu’il vît
que nous vissions
que vous vissiez
qu’ils vissent
Subjonctif
Passé
Participe
Passé
Dû (féminin : due)
ayant dû
Présent
pouvant
Passé
pu
ayant pu
© Cned, Français 3e —
183
VOULOIR
(3e groupe)
VALOIR
(3e groupe)
ALLER
(3e groupe)
Indicatif
Indicatif
Indicatif
Présent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
j’ai voulu
tu as voulu
il/elle/on a voulu
nous avons voulu
vous avez voulu
ils/elles ont voulu
je veux
tu veux
il/elle/on veut
nous voulons
vous voulez
ils/elles veulent
Présent
j’avais voulu
tu avais voulu
il/elle/on avait voulu
nous avions voulu
vous aviez voulu
ils/elles avaient voulu
je voulais
tu voulais
il/elle/on voulait
nous voulions
vous vouliez
ils/elles voulaient
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
Passé simple
j’eus voulu
tu eus voulu
il/elle/on eut voulu
nous eûmes voulu
vous eûtes voulu
ils/elles eurent voulu
je voulus
tu voulus
il/elle/on voulut
nous voulûmes
vous voulûtes
ils/elles voulurent
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Futur simple
j’ai valu
tu as valu
il/elle/on a valu
nous avons valu
vous avez valu
ils/elles ont valu
je vaux
tu vaux
il/elle/on vaut
nous valons
vous valez
ils/elles valent
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
Imparfait
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
Présent
Passé composé
Aux. au présent
+ p.p. du verbe
je suis allé
tu es allé
il/elle/on est allé
nous sommes allés
vous êtes allés
ils/elles sont allés
je vais
tu vas
il/elle/on va
nous allons
vous allez
ils/elles vont
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
Imparfait
Plus-que-parfait
Aux. à l’imparfait
+ p.p. du verbe
je valais
tu valais
il/elle/on valait
nous valions
vous valiez
ils/elles valaient
j’avais valu
tu avais valu
il/elle/on avait valu
nous avions valu
vous aviez valu
ils/elles avaient valu
j’allais
tu allais
il/elle/on allait
nous allions
vous alliez
ils/elles allaient
j’étais allé
tu étais allé
il/elle/on était allé
nous étions allés
vous étiez allés
ils/elles étaient allés
Passé simple
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
j’eus valu
tu eus valu
il/elle/on eut valu
nous eûmes valu
vous eûtes valu
ils/elles eurent valu
je valus
tu valus
il/elle/on valut
nous valûmes
vous valûtes
ils/elles valurent
Futur simple
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
Passé simple
Passé antérieur
Aux. au passé simple
+ p.p. du verbe
je fus allé
tu fus allé
il/elle/on fut allé
nous fûmes allés
vous fûtes allés
ils/elles furent allés
j’allai
tu allas
il/elle/on alla
nous allâmes
vous allâtes
ils/elles allèrent
Futur simple
Futur antérieur
Aux. au futur
+ p.p. du verbe
je voudrai
tu voudras
il/elle/on voudra
nous voudrons
vous voudrez
ils/elles voudront
j’aurai voulu
tu auras voulu
il/elle/on aura voulu
nous aurons voulu
vous aurez voulu
ils/elles auront voulu
je vaudrai
tu vaudras
il/elle/on vaudra
nous vaudrons
vous vaudrez
ils/elles vaudront
j’aurai valu
tu auras valu
il/elle/on aura valu
nous aurons valu
vous aurez valu
ils/elles auront valu
j’irai
tu iras
il/elle/on ira
nous irons
vous irez
ils/elles iront
je serai allé
tu seras allé
il/elle/on sera allé
nous serons allés
vous serez allés
ils/elles seront allés
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
Conditionnel simple*
Conditionnel
composé*
Aux. au conditionnel
+ p.p. du verbe
je voudrais
tu voudrais
il/elle/on voudrait
nous voudrions
vous voudriez
ils/elles voudraient
j’aurais voulu
tu aurais voulu
il/elle/on aurait voulu
nous aurions voulu
vous auriez voulu
ils/elles auraient voulu
je vaudrais
tu vaudrais
il/elle/on vaudrait
nous vaudrions
vous vaudriez
ils/elles vaudraient
j’aurais valu
tu aurais valu
il/elle/on aurait valu
nous aurions valu
vous auriez valu
ils/elles auraient valu
j’irais
tu irais
il/elle/on irait
nous irions
vous iriez
ils/elles iraient
je serais allé
tu serais allé
il/elle/on serait allé
nous serions allés
vous seriez allés
ils/elles seraient allés
* Le conditionnel est employé parfois comme un temps, parfois comme un mode.
Subjonctif
Présent
Subjonctif
Passé
que je veuille
que tu veuilles
qu’il/elle/on veuille
que nous voulions
que vous vouliez
qu’ils/elles veuillent
que j’aie voulu
que tu aies voulu
qu’il ait voulu
que nous ayons voulu
que vous ayez voulu
qu’ils aient voulu
Présent
que je vaille
que tu vailles
qu’il/elle/on vaille
que nous valions
que vous valiez
qu’ils/elles vaillent
Subjonctif (suite)
Imparfait
Plus-que-parfait
que je voulusse
que tu voulusses
qu’il voulût
que nous voulussions
que vous voulussiez
qu’ils voulussent
que j’eusse voulu
que tu eusses voulu
qu’il eût voulu
que nous eussions voulu
que vous eussiez voulu
qu’ils eussent voulu
Infinitif
Impératif
Présent
Passé
avoir
voulu
vouloir
Présent
veux (veuille) ; voulons ;
voulez (veuillez)
Imparfait
Infinitif
Présent
valoir
184
que j’eusse valu
que tu eusses valu
qu’il eût valu
que nous eussions valu
que vous eussiez valu
qu’ils eussent valu
Présent
vaux ; valons ; valez
Imparfait
— © Cned, Français 4e
valant
Plus-que-parfait
que j’allasse
que tu allasses
qu’il allât
que nous allassions
que vous allassiez
qu’ils allassent
Infinitif
Présent
aller
que je fusse allé
que tu fusses allé
qu’il fût allé
que nous fussions allés
que vous fussiez allés
qu’ils fussent allés
Impératif
Passé
être allé
Participe
Présent
que je sois allé
que tu sois allé
qu’il soit allé
que nous soyons allés
que vous soyez allés
qu’ils soient allés
Subjonctif (suite)
Impératif
Passé
avoir valu
Passé
que j’aille
que tu ailles
qu’il/elle/on aille
que nous allions
que vous alliez
qu’ils/elles aillent
Plus-que-parfait
que je valusse
que tu valusses
qu’il valût
que nous valussions
que vous valussiez
qu’ils valussent
Passé
voulu
ayant voulu
voulant
que j’aie valu
que tu aies valu
qu’il ait valu
que nous ayons valu
que vous ayez valu
qu’ils aient valu
Présent
Subjonctif (suite)
Participe
Présent
Subjonctif
Passé
Présent
va ; allons ; allez
Participe
Passé
valu
ayant valu
Présent
allant
Passé
allé
étant allé
Quelques règles
d’orthographe
1. Accords du participe passé
• Lorsque l’on utilise l’auxiliaire être pour conjuguer un verbe à un temps composé, le
participe passé du verbe s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe.
Ex. : La jeune fille est retournée dans le jardin.
• Lorsque l’on utilise l’auxiliaire avoir pour conjuguer un verbe à un temps composé, le
participe passé du verbe ne s’accorde jamais avec le sujet.
Ex. : La jeune fille a retrouvé la Velléda.
• Le participe passé utilisé avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en nombre avec le
COD du verbe lorsque le COD est placé avant le verbe. Le COD est placé avant le verbe
si c’est :
– un pronom personnel : J’ai appris la poésie de Verlaine. Je l’ai très bien apprise.
– un pronom relatif : La poésie de Verlaine que j’ai apprise…
Récapitulatif :
Emplois du participe passé
employé seul
employé avec « être »
employé avec « avoir »
Règles d’accord
du participe passé
s’accorde comme un adjectif
avec le nom auquel il se
rapporte
s’accorde avec le sujet du
verbe
s’accorde avec le COD si le
COD se trouve avant le verbe
(sinon, le participe passé est
invariable)
Exemples
Une pomme cuite
La pomme est cuite.
Il a cuit la pomme.
La pomme qu’il a cuite.
La pomme, il l’a cuite.
(les pronoms en fonction COD
« qu’ » et « l’ » remplacent « la
pomme »)
2. C’est / s’est / sais / sait / ses / ces
• C’est est un présentatif. On peut le remplacer par c’était. Ex. : C’est le plus beau.
• S’est est constitué d’un pronom réfléchi se (s’) suivi de l’auxiliaire être (ex. : Il s’est blessé).
On peut remplacer il s’est par je me suis.
• Sais, sait sont des formes de présent de l’indicatif du verbe savoir. On peut les remplacer
par savais, savait.
• Ses est un déterminant possessif. On peut le remplacer par sa ou son.
• Ces est un déterminant démonstratif. On peut le remplacer par ce, cet ou cette.
3. Son /sont
• Sont est le verbe être. On peut le remplacer par étaient. Ex. : Ils sont tombés.
• Son est un déterminant possessif qui correspond à le sien / la sienne. Ex. : Rémi a mis son
écharpe.
© Cned, Français 3e —
185
4. Leur / leurs
• Leur peut être un pronom, invariable. On peut alors le remplacer par lui. Ex. : Je leur
donne.
• Mais leur peut précéder un nom avec lequel il s’accorde. Il n’a pas de féminin et ne
change donc de forme qu’au pluriel. Ex. : Leurs enfants sont intelligents.
5. Tout / tous
• Tout peut être un déterminant. Il s’accorde alors avec le nom. Ex. : Tous les devoirs sont
terminés.
• Tout peut être un adverbe. On peut alors le remplacer par « entièrement ». Ex. : Il est tout
nu.
6. On / On n’
• Pour savoir si le pronom est suivi d’une marque de négation (n’), il suffit de remplacer on
par nous. Ex. : On voit mal la route  Nous voyons mal la route.  pas de négation.
On n’arrivait plus à avancer  Nous n’arrivions plus à avancer.  négation.
7. Ce /se
• Ce est un déterminant ou un pronom démonstratif. On peut le remplacer par le.
Ex. : Ce pull est sale.  Le pull est sale.
• Se est un pronom réfléchi. Dans la tournure pronominale, il se… peut être remplacé par
je me, tu te… Ex. : Il se lave les mains.  je me lave les mains.
8. Et / est
• Est est le verbe être. On peut le remplacer par était.
• Et est la conjonction de coordination. On peut le remplacer par et puis.
9. -er / -é à la fin des verbes du 1 er groupe
Si tu ne sais pas quelle terminaison mettre à la fin de ton verbe, essaie de le remplacer par
pris. Si c’est le cas, écris -é, sinon -er.
Ex. : j’ai mang… : -é ou -er ?  tu peux dire j’ai pris donc tu écris j’ai mangé.
Remarque : après une préposition, les verbes du premier groupe se terminent toujours par
-er.
Ex. : C’est une hypothèse à conserver.
10. a / à
Pour choisir entre a et à, j’essaie de remplacer ce mot par avait. Si c’est possible, j’écris a car
il s’agit du verbe avoir.
Ex. : Elle a compris. Je peux dire : avait compris.
Elle va à la plage. Je ne peux pas dire : avait.
11. ou / où
Pour choisir entre ou et où, j’essaie de remplacer ce mot par ou bien. Si c’est possible, j’écris
ou (sinon, j’écris où).
Ex. : C’est l’un ou l’autre. Je peux dire : ou bien l’autre.
Elle retourne où elle habite. Je ne peux pas dire : ou bien.
12. Accords de l’adjectif qualificatif
• L’adjectif qualificatif s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.
Ex. : De jolies filles.
186
— © Cned, Français 4e
• S’il se rapporte à plusieurs noms au singulier, il sera au pluriel. Ex. : Le manteau, l’écharpe
et le bonnet sont indispensables.
• Si l’adjectif qualificatif se rapporte à plusieurs noms de genres différents, il se met au
masculin pluriel. Ex. : La mélodie et le rythme sont exceptionnels.
• L’adjectif de couleur s’accorde généralement en genre et en nombre avec le nom qu’il
qualifie mais il ne s’accorde pas si :
– l’adjectif de couleur est composé de deux adjectifs. Ex. : des perles jaune vif.
– l’adjectif de couleur est composé d’un adjectif et d’un nom. Ex. : des robes vert pomme.
– l’adjectif de couleur provient d’un nom de fruit, de fleur, de matière. Ex. : des yeux noisette.
Il y a cependant des exceptions : les adjectifs « mauve », « rose », « pourpre »,
« écarlate », « fauve » s’accordent. Ex. : des cheveux fauves.
13. Accords du verbe avec son sujet
• Un verbe s’accorde avec son sujet en personne et en nombre. Quand un verbe possède
plusieurs sujets, il s’accorde au pluriel.
Attention : le sujet peut se trouver après le verbe. Ex. : Dans la pièce se trouvaient quatre
chaises et une table.
14. Les nombres
Si vingt et cent sont précédés d’un chiffre qui les multiplie, sans être suivis d’un chiffre, ils
prennent un -s. Ex. : quatre-vingts, trois cents…
Mille est toujours invariable.
On utilise un tiret seulement entre les dizaines et les unités. Ex. : vingt-deux.
15. La / là
• La est un article défini ou pronom personnel.
• Là est un adverbe de lieu. On peut le remplacer par là-bas.
• L’a ou l’as est une contraction du pronom personnel et du verbe avoir. On peut le
remplacer par l’avait ou l’avais.
16. Sa / ça
• Sa est un déterminant possessif. On peut le remplacer par ses.
• Ça est un pronom démonstratif. On peut le remplacer par cela.
17. Quel(s) / Quelle(s) / qu’elle(s)
• Quel(s) et quelle(s) sont des déterminants interrogatifs ou exclamatifs. Ex. : Quelle gentille
fille !
• Qu’elle(s) est la contraction de que suivi du pronom personnel elle(s). On peut le
remplacer par qu’il(s). Ex. : Je pense qu’elles viendront.
© Cned, Français 3e —
187
Repères
Programmes d’enseignement de français, classe de troisième
B.O. spécial no 6 du 28 août 2008
Séquences
et séances
de référence
Programmes
I. L’étude de la langue
1. Grammaire
1.1. L’analyse de la phrase
En sixième, tu as étudié la phrase simple (verbale / non verbale) et les types de
phrase. En cinquième, tu as analysé la phrase complexe et certaines propositions
subordonnées. En quatrième, tu as étudié les propositions subordonnées
circonstancielles de temps, cause, conséquence, but et comparaison.
SQ 10, s. 6
SQ 6, s. 2
1.1.1. Les propositions subordonnées circonstancielles
La proposition subordonnée circonstancielle est introduite par une
conjonction de subordination. Elle a une fonction de complément
circonstanciel (de temps, de cause, de but, de conséquence, de
comparaison, etc.).
– les propositions subordonnées circonstancielles de concession et
d’opposition ;
– les propositions subordonnées circonstancielles de condition (incluant si
et le système hypothétique).
1.1.2. Le discours rapporté
En cinquième, tu as étudié le discours direct et en quatrième, le discours indirect.
SQ 10, s. 6
– le discours rapporté : le discours indirect libre (initiation). Le discours
direct est la façon de rapporter les paroles ou les pensées telles qu’elles
ont été exprimées. Le discours indirect les transforme pour les intégrer
au récit. Le discours indirect libre intègre également les paroles au récit,
mais garde certaines caractéristiques du discours direct (ponctuation
notamment).
1.2. Les classes de mots
Les années précédentes, tu as étudié la plupart des classes de mots variables
(nom, déterminant, verbe, etc.) et invariables (adverbes, conjonctions,
prépositions).
SQ 6, s. 1
SQ 3, s. 7
1.2.1. Les conjonctions de subordination (révision de toutes les valeurs
circonstancielles, différence entre que et les autres conjonctions, relations
sémantiques établies par les conjonctions de subordination) ;
1.2.2. Que : révision de ses différentes classes grammaticales (pronom
interrogatif, relatif, adverbe, conjonction de subordination, « béquille » du
subjonctif).
1.3. Les fonctions
En sixième, tu as étudié plusieurs fonctions grammaticales (sujet, CO, CC,
épithète, attribut). En cinquième, tu as analysé les fonctions du GN et de ses
expansions (CDN, subordonnée relative, CA…). En quatrième, tu as appris
l’apposition.
SQ 12, s. 2
188
1.3.1. L’attribut du COD (sa distinction d’avec l’épithète : son extériorité
par rapport au groupe nominal COD ; les verbes qui l’introduisent).
L’attribut du COD donne une information sur le COD, en exprimant une
qualité, un état, une manière d’être, par l’intermédiaire d’un verbe (Ex. : Je
trouve ton ami gentil.)
— © Cned, Français 3e
Repères
Séquences
et séances
de référence
SQ 10, s. 5
SQ 6, s. 1
SQ 10, s. 2
SQ 10, s. 2
SQ 7, s. 2, 4
SQ 7, s. 1
SQ 2, s. 6
SQ 1, s. 4
SQ 1, s. 4
SQ 7, s. 4
SQ 8, s. 5
SQ 7, s. 2
SQ 12, s. 2
SQ 3, s. 4
SQ 4, s. 6
SQ 4, s. 4
SQ 4, s. 6
SQ 11, s. 1, 3
SQ 5, s. 6
SQ 10, s. 5
SQ 10, s. 5
SQ 2, s. 8
SQ 3, s. 8
Programmes
1.3.2. Les groupes nominaux compléments circonstanciels de condition,
d’opposition et de concession.
1.4. La grammaire du verbe
1.4.1. Le subjonctif passé (aperçu des temps du passé ; mémorisation d’au
moins la troisième personne du singulier de l’imparfait) ;
1.4.2. Le subjonctif dans les subordonnées relatives ;
1.4.3. Le subjonctif en proposition subordonnée circonstancielle
(concession, condition, cause niée, but, temporelles du type avant que) ;
1.4.4. Le conditionnel (approfondissement) emploi temporel de futur du
passé, emploi modal dans le système hypothétique (valeurs de potentiel /
irréel du présent, irréel du passé) ;
1.4.5. Les périphrases verbales (aller + infinitif, venir de + infinitif, faire +
infinitif, laisser + infinitif, devoir + infinitif).
1.5. Initiation à la grammaire du texte
– les reprises anaphoriques. On appelle reprises anaphoriques les noms,
groupes nominaux ou pronoms qui désignent des éléments déjà
mentionnés dans le texte.
– thème (ce dont on parle) et propos (ce qu’on dit sur le thème) ;
– l’emphase (mise en valeur du thème par son détachement, mise en
valeur du propos par le présentatif).
1.6. Initiation à la grammaire de l’énonciation
En quatrième, tu as appris ce qu’était la situation d’énonciation (qui parle à
qui, quand et où ?).
– les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation (les
embrayeurs) ;
– les mots renvoyant à l’énonciateur, à ses sentiments, à ses croyances (les
modalisateurs) ;
– initiation à l’implicite (les présupposés et les sous-entendus).
2. Orthographe
2.1. Orthographe grammaticale
– l’accord de l’attribut du COD ;
– le participe présent et l’adjectif verbal ;
– le participe passé suivi d’un infinitif ;
– l’accord du participe passé des verbes pronominaux ;
– l’accord du participe passé d’un verbe impersonnel ;
– l’orthographe et l’accord de demi, leur, même, quelque(s), quel(s) que,
quelle(s)...que, tout.
2.2. Orthographe lexicale
– le doublement des consonnes ;
– les familles de mots irrégulières (donner/donateur, nommer/nominal,…) ;
– les dérivés des mots en - ion (attention, suspension,…).
2.3. Quelques homonymes et homophones
Les homonymes sont des mots qui se prononcent et s’écrivent de la même
manière mais qui ont un sens différent (Ex. : Je pars vers la plage / Le poème
comporte quatorze vers). Les homophones sont des homonymes qui ont
une orthographe différente (Ex. : Je les ai vus / J’aime le lait).
– distingués par l’accent : du/dû, cru/crû…
– autres : quoique/quoi...que ; quel(le) / qu’elle, quelque /quel…que…
© Cned, Français 3e —
189
Repères
Séquences
et séances
de référence
SQ 5, 6, 7, 8
SQ 10, s. 1, 5
SQ 10, s. 5
SQ 10, s. 5
SQ 2, s. 3
SQ 8, s. 5
SQ 8, s. 2
Programmes
3. Lexique
3.1. Domaines lexicaux
– vocabulaire des genres et registres littéraires (l’écriture de soi, le tragique) ;
– vocabulaire de l’argumentation ;
– vocabulaire du raisonnement (conséquence, opposition et concession) ;
– vocabulaire abstrait (concepts et notions).
3.2. Notions lexicales
– dénotation et connotation. La dénotation est le sens premier d’un mot.
La connotation est la signification affective et personnelle ajouté au sens
premier d’un mot, qui varie donc selon les personnes.
– modalisation (en lien avec l’étude grammaticale des modalisateurs) ;
– notion d’implicite ;
SQ 8, s. 5
– termes évaluatifs (péjoratifs et mélioratifs).
Ces notions sont utilisées en complément de celles étudiées les années
précédentes.
Pour mettre ce travail en cohérence avec les activités de lecture et d’écriture,
le professeur construit des réseaux de mots à partir d’entrées lexicales
choisies en relation avec les œuvres étudiées. Il peut, par exemple, privilégier
les pistes suivantes :
SQ 5, s. 3
– temps et souvenir ;
SQ 10, s. 5
– la violence des sentiments ;
SQ 5, s. 3
– l’engagement ;
SQ 10, s. 5
– réflexion et questionnement ;
SQ 2, s. 4, 9
SQ 8, s. 1, 2
SQ 10, s. 1
– l’homme et la société.
II. La lecture
1. Formes du récit aux XXe et XXIe siècles
SQ 5 et 6
– Récits d’enfance et d’adolescence ;
SQ 1, 2 et 10
– Romans et nouvelles des XXe et XXIe siècles porteurs d’un regard sur
l’histoire et le monde contemporains.
2. La poésie dans le monde et dans le siècle
SQ 3
– La poésie engagée ;
SQ 11
– Nouveaux regards sur le monde dans la poésie contemporaine.
3. Théâtre : continuité et renouvellement
SQ 7 et 8
SQ 12
190
– De la tragédie antique au tragique contemporain ;
– Le professeur peut faire découvrir aux élèves le théâtre contemporain dans
sa diversité et aborder la relation entre texte et représentation, en tenant
compte de la collaboration entre les auteurs dramatiques et les metteurs
en scène.
— © Cned, Français 3e
Repères
Séquences
et séances
de référence
SQ 1, s. 2
SQ 2, s. 3
SQ 3, s.5
SQ 4, s. 1, 3, 5
SQ 5, s. 3, 5
SQ 6, s. 3
SQ 7, s. 3, 5
S 9, s. 1, 3, 4
SQ 10, s. 8
SQ 11, s. 2, 3
Programmes
4. Étude de l’image
En classe de Troisième, le professeur privilégie l’étude de l’image
comme engagement et comme représentation de soi. C’est la fonction
argumentative de l’image qui est développée, pour laquelle on peut analyser
le fonctionnement de certaines publicités.
Le professeur fournit aux élèves des outils d’analyse pour l’image animée ;
il les fait réfléchir à la problématique de l’adaptation d’une œuvre littéraire
pour le cinéma ou la télévision.
III. L’expression écrite
L’objectif à atteindre pour la classe de Troisième est la rédaction d’un
texte correct et cohérent de plus de deux pages (40 lignes environ). Il est
souhaitable que les élèves rédigent un devoir complet et abouti au moins
toutes les trois semaines.
SQ 5, s. 4
SQ 6, s. 5, 6
SQ 1, s. 5
SQ 10, s. 5, 6
SQ 2, s. 1, 5
SQ 10, s. 2
– écriture narrative :
a. récits autobiographiques, lettre fictive : à partir d’une situation
d’énonciation définie, combinant la narration d’un événement et
l’expression de sentiments ;
b. récits complexes : ayant pour cadre le monde réel ou imaginaire ;
présentant une utilisation complexe de la chronologie ; insérant des
passages descriptifs et des paroles rapportées directement ou indirectement ;
présentant des changements de point de vue ;
– résumé d’un texte narratif ou documentaire ;
– écriture d’une scène tragique : en particulier, transposition d’un passage
SQ 7, s. 2
romanesque en scène de théâtre ;
SQ 7, 8, s. 2, 5
SQ 3, s. 1, 4
SQ 11, s. 5
– textes poétiques favorisant l’expression de soi ; intégrant le souvenir d’une
expérience personnelle ou d’un témoignage ;
SQ 4, s. 7
– rédaction d’un article de presse, par exemple une critique de film ou
d’œuvre littéraire ;
SQ 4, s. 1
SQ 7, s. 5
SQ 8, s. 1
SQ 9, s. 2
SQ 10, s. 3, 8
SQ 11, s. 4
– écrit argumentatif : au collège, on exige seulement la présentation d’une
prise de position étayée par quelques arguments et exemples ; ce type
d’écrit sera développé au lycée.
SQ 3, s. 2
– écrits d’entraînement au diplôme national du brevet (DNB).
IV. L’expression orale
SQ 3, s. 1
SQ 10, s. 1
En Troisième, l’apprentissage de l’oral poursuit les objectifs définis pour les
classes antérieures.
Le professeur veille à ce que les élèves approfondissent l’entraînement au
dialogue, notamment dans sa forme plus complexe que constitue le débat.
Cet exercice d’argumentation porte sur des sujets précis, limités, choisis
en relation avec l’étude des textes lus. Il fait l’objet d’un apprentissage
spécifique et demande une préparation minutieuse.
Les élèves pratiquent régulièrement la lecture à haute voix et la récitation en
prenant en compte la nécessaire mise en valeur du texte.
© Cned, Français 3e —
191
Repères
Séquences
et séances
de référence
Programmes
V. L’histoire des arts
SQ 1, s. 2
SQ 3, s. 5
SQ 4, s. 2, 3
SQ 5, s. 3, 5
SQ 6, s. 3
SQ 7, s. 3, 5
S 9, s. 1, 4
SQ 11, s. 3
192
Sans exclure les thématiques qui concernent l’histoire des arts, le thème
« Arts, Etats et pouvoirs » est particulièrement porteur dans la perspective
d’une ouverture au monde entier et à l’époque contemporaine. Il sera traité
par le professeur de français dans le cadre qui est le sien : échanges entre
écrivains et artistes ; correspondances entre œuvres littéraires et œuvres
musicales ou plastiques ; mise en scène et jeu théâtral.
— © Cned, Français 3e
ministère de l’éducation nationale
français
3e
Livret de corrigés
Rédaction
Blandine Bihorel
Amandine Lasnon
Frédéric Nottebaert
Coordination
Élise Bozec-Baret
Expertise pédagogique
François Didier (IA-IPR de lettres)
Enregistrement
Mallorie Villain
Elizabeth Masse
Didier Douet
Marie Lescure
René Defossez
Relecture
Amandine Jacquot
Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit
respectifs. Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que par les conventions
internationales en vigueur. Ces contenus ne peuvent être utilisés qu’à des fins strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective à quelque
titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise à disposition de tiers d’un cours ou d’une œuvre intégrée à ceux-ci sont strictement interdits.
©Cned-2009
Directeur de la publication Serge Bergamelli
Achevé d’imprimer le 30 janvier 2014
Dépôt légal 1er trimestre 2014
3, rue Marconi - 76130 Mont-Saint-Aignan
c
c
Séquence 1
SÉQUENCE 1
Séance 1
A - Comprendre le texte
1- a) Juste avant que le récit commence, un enterrement a eu lieu.
b) Les termes qui me permettent de répondre sont :
« L’église était pleine. Au cimetière, il lui avait fallu se faire embrasser par tout le monde »
(l. 4-5).
2- a) Non, le personnage n’est pas nommé.
b) On suppose que l’on parle d’« Angèle », puisque c’est le nom qui apparaît dans le titre
de la nouvelle. En effet, le narrateur n’emploie que le pronom personnel « elle » dans
le premier paragraphe. Son prénom n’est cité que dans la deuxième phrase du deuxième
paragraphe.
3- Le lecteur s’attend donc à découvrir l’histoire d’une femme, Angèle, qui vient d’assister à
l’enterrement d’un de ses proches. Nous pouvons comprendre cela car c’est elle que les
autres viennent embrasser.
B - Découvrir les personnages
1- Les personnages cités dans ce début de récit sont :
- la vieille Thibault
- Émilie Martin
- André
- Baptiste
- Germaine Richard
- Angèle
2- a) Le prénom de Baptiste est répété plusieurs fois.
b) On comprend alors que c’est à lui que pense Angèle.
c) Elle doit revenir de l’enterrement de Baptiste.
3- Angèle devait être la femme de Baptiste. On comprend qu’elle l’aimait.
4- Les mots qui montrent son attachement sont : « c’était avant que n’arrive Baptiste.
Baptiste et ses yeux bleus. » (l. 10).
5- a) Les mots qui désignent Germaine Richard sont : « elle avait toujours l’air d’une catin.
Qu’elle était d’ailleurs. » (l. 13).
b) Elle est considérée comme une prostituée.
c) C’est Angèle qui pense cela.
2
— © Cned, Français 3e
c
Séquence 1
Séance 2
A - Les relations explicites entre les personnages
1- Le passage à surligner était :
Elle l’avait aimé son Baptiste dès le début, ou presque. Pendant les premières années de
leur mariage elle l’accompagnait aux champs pour lui donner la main. (l. 35-37)
2- Les regrets d’Angèle sont de n’être jamais sortie de son village, de ne pas être allée en
pèlerinage à Lourdes (l.34-35).
3- a) Non, leur relation n’était pas aussi heureuse qu’au début de leur mariage.
b) Les termes qui le prouvent sont : (l. 37) « depuis longtemps, elle n’en avait plus la
force » et (l. 39) : « elle avait appris à le surveiller du coin de l’œil ».
4- a) C’est Cécile qui vient souvent rendre visite à Angèle.
b) Elle vient pour coudre mais surtout elle apporte les derniers potins du village.
B - Les relations implicites entre les personnages
1- a) Cécile révèle cela à Angèle car elle prend plaisir à raconter tous les potins du village.
Elle ne lui rend pas visite par gentillesse.
b) On comprend que quand elle dit « discutant » cela veut certainement dire « s’embrassant ».
2- a) Cécile est une commère, qui rapporte les ragots du village. Elle ne dit pas les choses
franchement car elle craint la réaction d’Angèle, elle préfère passer par les sous-entendus.
b) L’adjectif « discrètes » cherche à nous montrer que justement, Cécile est tout sauf
discrète, elle parle de choses qui ne la regardent pas et elle ne veut qu’une chose :
prouver à Angèle que son mari la trompe.
3- Cécile ne vient en fait que raconter à Angèle ce que fait son mari avec Germaine Richard.
4- Angèle sait que son mari la trompe mais elle n’en parle pas.
5- Elle ne veut pas parler à Baptiste de son infidélité. Elle considère que c’est une question de
fierté. On peut le comprendre avec la phrase, ligne 46 : « c’était sa dignité ».
6- Angèle n’aime pas Germaine Richard car c’est la maîtresse de son mari et parce qu’elle a
eu un enfant alors qu’elle, Angèle, n’en a pas eu. On le comprend, ligne 49 : « Encore une
raison de détester la Germaine Richard d’ailleurs, car elle, elle avait un fils ».
7- a) Cette femme a une coiffe et un costume qui semblent être de la campagne. Le tableau
date du XVIIe siècle.
b) La lumière vient de la gauche du cadre, par la fenêtre. Elle met en valeur le visage de la
femme.
c) Le regard du personnage se porte sur l’extérieur. La femme semble scruter ce qui se
passe dehors.
d) Ce personnage pourrait être Cécile, celle qui observe les autres discrètement, en quête
de nouveaux ragots.
C - La notion de point de vue
1- Tout au long du texte, on connaît les pensées du personnage d’Angèle : quand elle fait des
commentaires sur Germaine Richard, par exemple « une catin, qu’elle était d’ailleurs »,
ligne 13.
2- Non, dans cette phrase, on a les pensées de l’observatrice de la scène, à savoir Cécile.
3- On ne suit pas ensuite les pensées de Cécile, on revient très vite à Angèle.
4- Le lecteur connaît donc l’histoire surtout grâce aux pensées d’Angèle, les pensées de Cécile
ne viennent que compléter ce qu’Angèle décrit.
© Cned, Français 3e —
3
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Séquence 1
Séance 3
A – Rétablir la chronologie des faits
1- 1 : E
2:F
3:H
4:G
5:A
6:C
7:D
8:B
9:I
10 : J
2- Nous pouvons conclure que le texte ne suit pas l’ordre chronologique.
3- Lignes 35 et suivantes : Angèle se souvient du passé.
Baptiste et elle n’étaient jamais sortis de Sainte-Croix, et elle le regrettait un peu. Elle aurait
surtout bien aimé aller à Lourdes. Elle avait dû se contenter de processions télévisées.
Elle l’avait aimé son Baptiste dès le début, ou presque. Pendant les premières années de
leur mariage elle l’accompagnait aux champs pour lui donner la main. Mais depuis bien
longtemps, elle n’en avait plus la force. Alors elle l’attendait veillant à ce que le café soit
toujours chaud, sans jamais être bouillant.
B – Le rythme du récit
1- a)
Vraiment, tout s’était passé très vite, depuis le jour où en se réveillant, il lui avait dit que
son ulcère recommençait à le taquiner. Il y était pourtant habitué, depuis le temps. Tout
de même, il avait bientôt fallu faire venir le médecin. Mais celui-ci, il le connaissait trop bien
pour s’inquiéter vraiment. D’ailleurs, Baptiste se sentait déjà un peu mieux... Trois semaines
plus tard, il faisait jurer à Angèle qu’elle ne les laisserait pas l’emmener à l’hôpital. Le
médecin était revenu. Il ne comprenait pas. Rien à faire, Baptiste, tordu de douleur sur son
lit, soutenait qu’il allait mieux, que demain, sans doute, tout cela serait déjà oublié. Mais,
quand il était seul avec elle, il lui disait qu’il ne voulait pas mourir à l’hôpital. Il savait que
c’était la fin, il avait fait son temps. La preuve, d’autres, plus jeunes, étaient partis avant
lui... Il aurait seulement bien voulu tenir jusqu’à la Saint-Jean. Mais cela, il ne le disait pas.
Angèle le savait, et cela lui suffisait. La Saint-Jean il ne l’avait pas vue cette année. Le curé
était arrivé au soir, Baptiste était mort au petit jour. Le mal qui lui sciait le corps en deux
avait triomphé. C’était normal.
Entre le début de sa maladie et sa mort, il se passe trois semaines.
b) L’indication de temps est « trois semaines plus tard ». Elle permet d’accélérer le récit en
passant sous silence les longues semaines de la maladie qui seraient trop répétitives.
2- a) En général un coup d‘œil ne prend que peu de temps.
b) Presque trois lignes rendent compte du coup d’œil d’Angèle, cela montre que le temps
se ralentit à cet instant de l’histoire et que le narrateur insiste sur les détails touchants
qui évoquent Baptiste.
3- « Pendant les premières années de leur mariage » est le morceau de phrase qui montre que
le narrateur résume une habitude des jeunes mariés qui a duré plusieurs années. L’auteur
ne donne pas plus de détails sur cette période parce que cela alourdirait l’écriture sans
apporter d’éléments intéressants.
C - Écriture
Non, toute l’histoire d’Angèle n’est pas racontée dans la nouvelle. L’auteur passe sous
silence certains moments de sa vie pour n’évoquer que ce qui est important pour la
compréhension de l’histoire : il fait des ellipses. L’histoire n’est pas racontée de façon
chronologique : les retours en arrière permettent de comprendre pourquoi Angèle en est
arrivée à faire ce qu’elle a fait, ils sont soigneusement choisis afin d’être au service de
l’histoire, sans l’alourdir.
4
— © Cned, Français 3e
c
Séquence 1
Séance 4
A – Repérer le thème et le propos
1- « Baptiste était mort au petit jour. »
a) Dans cette phrase, on parle de Baptiste.
b) « Baptiste » est le sujet.
c) La phrase nous dit qu’il est mort un matin de bonne heure.
2- Dans les phrases suivantes, surligne le thème et souligne le propos.
a) On ne peut pas vivre sans amour.
b) Avec une formidable aisance, le cheval a sauté l’obstacle.
c) Je pense qu’il ne téléphonera pas.
d) Irons-nous au cinéma ce soir ?
e) Qui a sonné ?
f) Ce qui est tombé dans la rivière, c’est un platane.
B – Quelques procédés emphatiques
1- « Celle-là, à soixante ans passés, elle avait toujours l’air d’une catin ».
a) Dans cette phrase, il est question de Germaine Richard.
b) Les mots qui la désignent sont : « celle-là », « elle », « catin ».
c) Des virgules séparent ces mots.
d) L’impression donnée est péjorative.
2- a) C’est grâce à un vieux parchemin que l’on a découvert cette sépulture.
b) L’archéologue, lui, a déterré la statue devant un public émerveillé.
c) C’est mon arrière grand-père qui a écrit ce journal de poilu.
d) Ce carnet-là, il l’a illustré.
Séance 5
1- a) Le détail important est la couleur de leurs yeux : le fils de Germaine Richard a les yeux
bleus, Baptiste aussi, Edmond Richard a les yeux noirs.
b) Ce qui est sous entendu, c’est que Edmond n’est pas le père du fils de Germaine.
c) Je peux conclure que Baptiste est le père du fils de Germaine Richard.
2- a) Elle est « retournée » car elle constate que le fils de Germaine Richard ressemble
énormément à Baptiste.
b) Elle a compris que Baptiste était le père de ce garçon.
c) Elle la déteste autant car elle est la maîtresse de son mari et elle a eu un enfant avec lui
alors qu’elle, elle n’en a pas eu.
© Cned, Français 3e —
5
c
c
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Séquence 1
3- a) C’est Baptiste qui buvait du café.
b) Le paquet est vide aux trois quarts.
c) Elle le met à la poubelle car elle n’en a plus besoin.
d) Non, il n’y a pas de rats.
e) Je peux déduire que la mort-aux-rats a été utilisée à autre chose qu’à tuer des rats
f) Baptiste est mort empoisonné.
g) C’est Angèle qui est responsable : elle empoisonnait son mari en mettant de la mortaux-rats dans son café.
B - Écriture
Voici ce qu’il était possible d’écrire pour répondre au sujet :
Proposition de correction
Je n’étais pas attristée par la mort de Baptiste. Je ne l’avais
jamais vraiment aimé. Angèle, sa femme, n’avait pas l’air très triste
non plus. Bizarre. La personne qui, lors de l’enterrement était la
plus émue, c’était Germaine Richard, la maîtresse du défunt. Eh
oui, Baptiste avait une maîtresse, et depuis un certain temps !
C’est même moi qui l’ai appris à Angèle ! Quand je lui avais dit
que j’avais vu Germaine et Baptiste ensemble, elle avait semblée
indifférente. Mais, une semaine plus tard, quand j’en ai reparlé, je
l’ai vue pincer les lèvres et serrer les dents. Là, j’ai compris qu’elle
savait mais ne voulait pas en parler. À sa place, j’aurais agi, hurlé,
j’en aurais parlé à toutes mes amies, comme à mon habitude.
Angèle, elle, n’était pas capable de tout cela : c’était la bonté
incarnée. Je ne l’ai jamais vue s’énerver.
Je suis allée tout de suite après l’enterrement voir si elle n’avait
besoin de rien. Elle est restée silencieuse, comme à son habitude,
pas une larme, pas de cris… Bref, cela m’a glacé les sangs et une
fois que j’ai eu passé le temps correct pour la réconforter, je suis
partie aussi vite que possible. Il ne se passait plus rien d’intéressant dans cette maison, et puis, il n’y avait pas eu l’éclat que j’attendais entre Angèle et Germaine à l’enterrement. Non, vraiment,
je suis choquée qu’Angèle ait voulu à tous prix protéger l’honneur
de son mari ! Je ne vois pas ce qu’elle lui devait ! Et puis, se venger
une bonne fois pour toute de cette catin de Germaine, ça l’aurait
soulagée quand même !
Séance 6
A - Observation
1- Le temps employé est le plus que parfait.
2- a) Le curé était arrivé au soir.
b) Tout s’était bien passé.
c) Le mal avait triomphé.
d) Cécile était venue voir Angèle.
e) La Saint-Jean, il ne l’avait pas vue cette année.
6
— © Cned, Français 3e
Consignes
 J’ai raconté l’histoire
du point de vue de Cécile.
 J’ai été cohérent par
rapport au texte initial.
 J’ai respecté la personnalité des personnages.
c
Séquence 1
3- Justification des accords :
a- L’auxiliaire est le verbe être. Le sujet, « Le curé », est masculin singulier, donc le participe
passé s’accorde avec lui et se termine par -é.
b- Il s’agit d’un verbe pronominal, l’auxiliaire est le verbe « être » et le sujet (« Tout ») est
masculin singulier : le participe passé a la terminaison -é.
c- Le participe passé se termine par -é car il est employé avec l’auxiliaire « avoir », sans COD
placé avant.
d- L’auxiliaire est le verbe « être ». Le sujet, « Cécile », est féminin singulier : le participe
passé se met également au féminin singulier (-ée).
e- Le participe passé est employé avec l’auxiliaire « avoir » mais le COD (le pronom « l »)
est placé avant et représente « la Saint-Jean », féminin singulier, donc -ée.
B - Application
Lucien et son frère jumeau étaient douillettement recroquevillés sur eux-mêmes. C’était leur
position favorite. Ils ne s’étaient jamais sentis aussi détendus, heureux de vivre. […] Pourtant
ils n’avaient absorbé aucune drogue pour accéder à cette sorte de béatitude. […] La nuit
même, les malheureux furent réveillés par des douleurs épouvantables. Ils étaient pris dans un
étau, broyés par les mâchoires féroces de quelque fléau.
Séance 7
Je connais
 Les différents points de vue :
• Je sais que, dans un récit, l’auteur peut
choisir différents points de vue pour
raconter l’histoire.
Je suis capable de
 Dire quel est le point de vue utilisé dans
l’extrait suivant et justifier ma réponse :
• « Baptiste et elle n’étaient jamais sortis
de Sainte-Croix, et elle le regrettait un
peu. Elle aurait surtout bien aimé aller
à Lourdes. Elle avait dû se contenter de
processions télévisées. Elle l’avait aimé
son Baptiste dès le début, ou presque.
Pendant les premières années de leur
mariage elle l’accompagnait aux champs
pour lui donner la main. Mais depuis
bien longtemps, elle n’en avait plus la
force. Alors elle l’attendait veillant à ce
que le café soit toujours chaud, sans
jamais être bouillant. »
Le point de vue utilisé ici est le point de
vue interne car on connaît les pensées et
sentiments d’Angèle.
© Cned, Français 3e —
7
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c
Séquence 1
 La chronologie dans le récit :
• Je sais que souvent, dans les nouvelles,
les auteurs modifient la chronologie des
événements.
• Dans un récit, un auteur peut choisir
d’avancer dans le futur, on parle alors
d’anticipation.
• Il peut aussi choisir d’évoquer un moment
situé avant l’action que l’on nomme
retour en arrière.
 Le rythme dans le récit :
L’auteur peut choisir de varier le rythme
du récit pour le rendre plus vivant.
Il peut donc choisir de faire des : (donne
les définitions des mots suivants)
ellipses : passages sous silence d’une
période de temps.
sommaires : résumés d’une longue
période de temps.
pauses : l’auteur s’attarde sur des détails
importants.
 Souligner en rouge un retour en arrière et
en bleu une anticipation dans les extraits
suivants :
« Impossible de se souvenir. Par contre,
Angèle aurait sans doute pu citer le nom
de tous ceux qui étaient là aujourd’hui.
André, par exemple, qui lui faisait tourner
la tête, au bal, il y a bien quarante ans de
cela. »
« D’ailleurs, Baptiste se sentait déjà un
peu mieux... Trois semaines plus tard,
il faisait jurer à Angèle qu’elle ne les
laisserait pas l’emmener à l’hôpital. Le
médecin était revenu. Il ne comprenait
pas. Rien à faire, Baptiste, tordu de
douleur sur son lit, soutenait qu’il allait
mieux, que demain, sans doute, tout cela
serait déjà oublié. »
 Repérer dans l’extrait ci-dessous si la
phrase soulignée est un sommaire, une
ellipse ou une pause.
« Plusieurs fois au cours des mois qui
suivirent, Cécile fit quelques autres
« discrètes » allusions. Puis elle n’en parla
plus. Mais alors Angèle savait. Elle ne
disait rien. Peu à peu elle s’était habituée.
Sans même avoir eu à y réfléchir, elle
avait décidé de ne jamais en parler
à Baptiste, ni à personne. C’était sa
dignité. Cela avait duré jusqu’à ce que
Baptiste tombe malade pour ne plus
jamais se relever. Cela avait duré près de
vingt ans. »
La phrase soulignée est : un sommaire
8
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Séquence 1
 Les règles d’accord simples du participe
passé
• Je sais, qu’avec l’auxiliaire avoir, le
participe passé ne s’accorde pas sauf si le
COD est placé avant le verbe.
• Je sais qu’avec l’auxiliaire être, le
participe passé s’accorde avec le sujet.
 Accorder correctement les participes
passés :
Complète le texte avec les participes
passés qui manquent, en les choisissant
dans la liste suivante (attention les verbes
donnés sont à l’infinitif) :
dire - passer - déplaire - serrer
On lui avait pourtant souvent dit que
c’était là le moment le plus pénible, le
retour du cimetière. Tout s’était bien
passé, tout se passe toujours bien
d’ailleurs […]
En fait ce qui lui avait déplu aujourd’hui,
ç’avait été de tomber nez à nez avec
Germaine Richard, à la sortie du
cimetière.
[…]
Les bougies tout d’abord. Et puis les
chaises, serrées en rang d’oignon le long
du lit.
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9
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Séquence 2
SÉQUENCE 2
Séance 1
Un incipit est le début d’un récit.
A- L’entrée dans le récit
1- Lignes 1 à 6 :
a) Cet extrait est en italique.
b) Je peux remarquer des guillemets et des points de suspension à la fin du passage.
2- Ligne 7 :
a) C’est Mireille qui a écrit ces lignes.
b) Il s’agit d’un journal intime.
3- Les personnages cités par Mireille sont : le professeur spécialiste du sida et un homme
à vélo. Les informations que Mireille donne sur eux sont que le professeur qui fait des
recherches sur le SIDA n’a pas encore trouvé de remède à la maladie et que l’homme à vélo
est un rouquin qui est revenu « faire des saloperies » dans les buissons.
4- Lignes 25 à 54 :
a) On raconte l’histoire d’un pêcheur.
b) Il a découvert un cadavre dans l’eau.
c) On trouve ce genre de scène dans un récit policier.
5- Ce sont les enquêteurs qui arrivent.
6- Non, on ne le sait pas.
B- Le cadre du récit
1- La scène se passe sur les quais, sous le pont de Saint Denis, au bord de l’eau, à gauche.
2- Non, cela n’est pas en accord.
3- a) Le passage des lignes 51 à 54 raconte des événements se déroulant dans l’intervalle de
temps le plus long.
b) C’est le passage le plus court par rapport au temps écoulé (des lignes 7 à 50) qui est le
plus détaillé.
c) Le passage des lignes 51 à 54 est un résumé de plusieurs actions.
4- Ce qui intéresse l’auteur, c’est de montrer la description des lieux, le lieu de vie de Mireille.
Ce n’est pas vraiment une nouvelle policière.
C- Les personnages
1- Non, on n’a pas d’informations sur elle.
2- On a l’impression qu’elle surveille et note tout ce qui se passe « au-dessus du trou ».
3- Non, on ne les connaît pas.
4- Non, on sait simplement que cela annonce ce qui va être construit sur le terrain.
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Séquence 2
D- Écriture : paragraphe synthétique
Ce début de récit ressemble à un récit policier car un cadavre est découvert par un personnage
et une enquête est menée par les policiers. Ce qui est déroutant c’est que l’on ne connaît
pas l’identité des différents personnages : l’auteur cite des personnages mais ne nous donne
aucune information précise sur eux. Mireille est citée au début du récit mais, dans la suite, on
ne parle plus d’elle. Le lecteur est donc dérouté par ce début de récit, ne sachant pas trop où
l’auteur le mène.
Séance 2
A- Les écrits de Mireille
1- Il nous informe sur ce que font les ouvriers sur le chantier.
2- Ce passage est extrait du journal de Mireille. Ce journal permet d’avoir des informations
sur tout ce qui se passe ainsi que sur son quotidien. Il permet à Mireille de garder en
mémoire ses souvenirs.
3- Mireille conserve ces écrits dans des congélateurs.
4- Mireille ne vit pas dans une maison « classique » : ses meubles sont des appareils
électroménagers récupérés.
B- Le portrait et le lieu de vie
1- « Ils font des sondages, pour se faire une opinion. Ils enfoncent des grands tubes, très profond, et quand
ils ressortent ils appellent ce qu’ils trouvent au bout : la carotte. C’est comme ça qu’ils savent ce qu’il y a
en dessous de la terre, sans creuser. Pareil que pour le pétrole. L’ouvrier avec qui j’ai parlé dit que toute
l’île est pourrie, qu’on ne peut rien construire sur un sol en éponge : ça explique le golf. »
Mireille prit appui sur la première machine à laver pour se mettre debout. Elle brossa son
manteau et passa ses meubles en revue, ouvrant les portes des lave-linge, des lave-vaisselle,
puis elle inspecta l’intérieur de ses huit réfrigérateurs… Les cahiers noircis par son écriture
serrée s’empilaient dans les quatre congélateurs. Elle disposa son armée de transistors
par marques et rembobina les fils de sa vingtaine d’aspirateurs que les chiens déroulaient
dès qu’elle avait le dos tourné. Le ventilateur trônait sur l’étagère centrale du vaisselier, au
milieu des boîtes de biscuits bretons, des bocaux de confiture, des bouteilles de porto, de
suze, de scotch. Toute cette accumulation de matériel était disposée en arc de cercle au
bord du trou qu’elle ne cessait de creuser, d’améliorer, jour après jour. Á la moindre averse
elle consolidait les parois en y incrustant des boîtes de conserve et surtout des bouteilles
de coca-cola dont elle possédait un gisement inépuisable et qu’elle plantait dans la terre
ruisselante, le goulot en avant. Une trame composite, faite de tringles à rideaux, de bâtons,
de fils de fer, recouvrait la fosse, et c’est là-dessus que Mireille faisait glisser le toit-toile
cirée quand le ciel menaçait.
Elle puisait l’eau dans la Seine au moyen d’un seau attaché à une ficelle et se prenait de
temps en temps d’une fringale de ménage… Elle inondait alors son campement et frottait
l’émail terni des appareils ménagers à l’aide de boules de papier confectionnées avec les
journaux qui tapissaient le fond de son antre. Ses cahiers y passaient quelquefois…
Elle n’abandonnait son repaire que le matin, de cinq à neuf heures. Elle remontait
seule jusqu’à l’ancienne guinguette, au bout de l’île, là où on entreposait les pneus
usagés, poussant sa carriole. Des montagnes de rondelles de caoutchouc, comme si un
collectionneur avait décidé de stocker là tous les pneus lisses de la planète… Il était rare
qu’en chemin elle ne ramasse pas une bricole intéressante. Il lui arrivait de pousser jusqu’à
la gare de Saint-Denis, après le pont, et de passer dans l’espèce de gros tuyau qui traversait
les voies du RER. Elle n’allait jamais plus loin et s’accoudait au parapet poussiéreux, juste
au-dessus de la naissance du canal Saint-Denis.
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Séquence 2
2- Mireille est une femme qui vit dans la rue, au bord de la Seine : « Elle puisait l’eau dans
la Seine ». Elle a fabriqué son campement avec des appareils récupérés qui lui servent de
meubles « passa ses meubles en revue, ouvrant les portes des lave-linge, des lave-vaisselle ».
L’auteur nous décrit son lieu de vie, quelques unes de ses habitudes : partir le matin tôt,
« Elle n’abandonnait son repaire que le matin, de cinq à neuf heures », organiser les
différents objets. Mais nous n’avons aucune information sur ce que ressent cette femme, et
nous ne savons pas non plus comment elle est arrivée là, ce qui a fait qu’elle s’est retrouvée
dans la rue.
3- Mireille prit appui sur la première machine à laver pour se mettre debout. Elle brossa son
manteau et passa ses meubles en revue, ouvrant les portes des lave-linge, des lave-vaisselle,
puis elle inspecta l’intérieur de ses huit réfrigérateurs… Les cahiers noircis par son écriture
serrée s’empilaient dans les quatre congélateurs. Elle disposa son armée de transistors
par marques et rembobina les fils de sa vingtaine d’aspirateurs que les chiens déroulaient
dès qu’elle avait le dos tourné. Le ventilateur trônait sur l’étagère centrale du vaisselier, au
milieu des boîtes de biscuits bretons, des bocaux de confiture, des bouteilles de porto, de
suze, de scotch. Toute cette accumulation de matériel était disposée en arc de cercle au
bord du trou qu’elle ne cessait de creuser, d’améliorer, jour après jour. Á la moindre averse
elle consolidait les parois en y incrustant des boîtes de conserve et surtout des bouteilles
de coca-cola dont elle possédait un gisement inépuisable et qu’elle plantait dans la terre
ruisselante, le goulot en avant. Une trame composite, faite de tringles à rideaux, de bâtons,
de fils de fer, recouvrait la fosse, et c’est là-dessus que Mireille faisait glisser le toit-toile
cirée quand le ciel menaçait.
Elle puisait l’eau dans la Seine au moyen d’un seau attaché à une ficelle et se prenait de
temps en temps d’une fringale de ménage… Elle inondait alors son campement et frottait
l’émail terni des appareils ménagers à l’aide de boules de papier confectionnées avec les
journaux qui tapissaient le fond de son antre. Ses cahiers y passaient quelquefois…
4- Le logement de Mireille est essentiellement composé de meubles électroménagers en grand
nombre (huit réfrigérateurs), de boîtes, bocaux et bouteilles.
5- Ligne 62 : « son armée de transistors ».
a) Les transistors sont alignés, comme le sont les rangs d’une armée et leurs antennes
peuvent aussi faire penser à des fusils dressés.
b) Ils sont comparés à une armée.
c) Cette comparaison est construite sans outil de comparaison.
d) Cette figure de style s’appelle une métaphore.
6- a) campement : emplacement d’un camp, installation provisoire
repaire : lieu de refuge
territoire : étendue, lieu dont on se réserve l’usage (individus ou animaux)
b) Le logement de Mireille est essentiellement composé de produits électroménagers de
récupération et de toutes sortes d’objets récupérés. Ce logement est aussi situé dans
un trou creusé dans la terre, les murs ne sont pas solides puisque ce sont les bouteilles
de coca-cola et les boîtes de conserve qui consolident les parois du mur. Le toit lui, est
une simple toile cirée.
C- Écriture : paragraphe synthétique
Ce passage donne une image négative de Mireille pour ce qui est de son mode de vie : il nous
fait comprendre qu’elle a une vie précaire. Elle vit sur les quais, ne se « meublant » qu’avec des
appareils ou des objets de récupération. Cela nous amène à réfléchir sur les conditions de vie
des SDF. En effet, en ne donnant aucune indication sur les pensées de Mireille, l’auteur montre
le regard de la plupart des personnes sur les SDF. Les gens s’arrêtent aux apparences, au mode
de vie et ne se rendent pas compte qu’une personne existe sous ces apparences.
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Séquence 2
Séance 3
A- Observer pour comprendre
1- On parle réellement de l’animal dans la phrase b).
2- C’est le fait qu’il soit rusé qui est mis en valeur.
B- Appliquer
1Connotation péjorative
Immobilisme
ghetto
servitude
tyrannie
désertification
Connotation méliorative
libération
émancipation
épanouissement
2- a) Avec cette tenue, il a l’air d’un clown.
Connotation péjorative (la tenue ne lui va pas).
b) L’autre jour au cirque, le clown a montré tout son talent.
Connotation méliorative (on parle de son talent).
c) Ils ont meublé leur maison avec des antiquités rares et magnifiques.
Connotation méliorative (on insiste sur la qualité des meubles).
d) Cet appareil ménager est une véritable antiquité !
Connotation péjorative (il est trop vieux).
3- a) Dans une colère excessive, il a froncé les sourcils.
b) Elle haussa les épaules en signe d’extrême impuissance.
c) Il joua des coudes afin de parvenir à la direction de sa société.
d) Il lui tendit une main secourable en lui offrant un logement où se réfugier.
e) Haussant la voix pour qu’il daigne l’écouter, elle répéta ses consignes.
© Cned, Français 3e —
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Séquence 2
4- a)
Le mot Fidji évoque des îles
paradisiaques.
Le serpent symbolise
la tentation, le péché
originel….
© Guy Laroche
b) Le créateur de cette publicité veut montrer que si on se laisse tenter par ce parfum, on
aura l’impression d’être au paradis.
Séance 4
A- Comprendre la chute
1- Le logement est écrasé puis brûlé.
2- On ne sait pas vraiment ce qui arrive à Mireille elle-même, on sait juste qu’une ambulance
l’emmène vers Sevran.
3- Le cahier nous apprend que des hommes ont jeté un cadavre dans l’eau.
4- Cette information nous apprend qu’il y a eu un meurtre. On peut donc penser que les
cahiers de Mireille sont des chroniques pouvant révéler les faits-divers du quartier. En ce
sens, ils pourraient être très utiles aux policiers pour résoudre les enquêtes en cours dans
l’endroit où vivait Mireille.
14
— © Cned, Français 3e
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Séquence 2
B- La visée du récit
1- Le sol se mit à trembler. Mireille repoussa son cahier. Les chiens hurlaient et se débattaient au
bout de leur corde. Elle fit coulisser le carton qui la protégeait du soleil. L’arbre s’abattit d’un
coup, soufflant les bibelots, sur le buffet.
— Qu’est-ce que vous foutez ! Vous êtes devenus fous ? Il y a du monde qui habite ici … »
Ils attaquaient déjà le second peuplier, celui sur lequel elle venait appuyer sa chaise, l’été. Les
dents de la scie mangeaient l’écorce. Elle lâcha les chiens.
Les forestiers abandonnèrent leur matériel et se réfugièrent dans le bulldozer qui nettoyait le
terrain, cinquante mètres en retrait.
« Vingt ans que j’habite ici… Ils le savent tous mais c’est comme si je n’existais pas. Cette
maison, c’est moi qui l’ai construite, meublée. Je ne partirai pas. »
Le lendemain ils envoyèrent la fourrière, en éclaireur. Les cris de Mireille couvraient les
grondements des chiens. Un peu avant midi une ambulance l’emmena vers Sevran, à René-Muret.
Ces verbes donnent l’impression qu’un combat est en train d’être mené.
2- a) Mireille est ignorée, traitée comme une chose, un animal.
b) On ressent alors de la compassion pour elle.
3- a) Les groupes nominaux à encadrer étaient : « au paradis de Mireille », ligne 101 et
« l’univers mutilé de la clocharde », ligne 107.
b) On voit que l’auteur a pitié pour elle. Cela montre aussi que l’auteur prend parti pour
Mireille, il la respecte en tant que personne et respecte aussi la demeure qu’elle s’est
créée et qu’elle veut garder.
4- a) Ce sont les forestiers qui interviennent pour couper les arbres.
b) Non, ils ne préviennent pas Mireille de l’imminence de la destruction.
c) Ils ne se soucient d’elle à aucun moment et personne d’autre ne vient aider Mireille au
quotidien.
d) Plus globalement, les forestiers peuvent représenter la société.
C- Écriture : paragraphe synthétique
Cette nouvelle cherche à faire prendre conscience au lecteur de la situation des sans-abris, de
la misère dans laquelle ils vivent. La nouvelle et l’image démontrent l’indifférence de la société
à l’égard de cette catégorie de population. L’image de la fondation Abbé Pierre illustre bien
cela, de même que le slogan qu’elle utilise : « des logements qui n’en sont pas ». Cela nous
rappelle le lieu où vit Mireille dans la nouvelle que nous venons de lire. L’image et la nouvelle
insistent aussi sur la solitude de ces personnes.
D- Vocabulaire : autour du mot « société »
a. Il aime la compagnie, il est d’un caractère sociable.
b. Il étudie les faits sociaux humains, c’est un sociologue.
c. Ils font partie d’une association de consommateurs.
d. Les manifestants ont des revendications sociales.
e. La population est classée en professions et catégories socioprofessionnelles.
f. Un individu non adapté à la vie en société est asocial.
g. Cette personne a du mal à s’intégrer à un groupe, nous tentons de la socialiser.
© Cned, Français 3e —
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Séquence 2
E- Vocabulaire : champs lexicaux et expressions
Aide humanitaire
Conditions des sans abris
l’action humanitaire
faire la manche
secourir les plus démunis
en centre d’hébergement
le bénévolat
l’exclusion sociale
faire une collecte
la soupe populaire
être en situation de précarité
Séance 5
A- Les personnages et la situation
1- Le personnage principal de cette nouvelle est Odile Versini (ligne 3).
2- a) Elle pense que quelqu’un est entré dans son appartement.
b) Elle appelle la police.
3- Des phrases exclamatives et interrogatives sont utilisées dans les premières lignes.
4- Ces types de phrase montrent que l’émotion du personnage est vive et qu’il s’interroge pour
comprendre la situation déroutante qui lui advient.
5- Elle s’attend aux remarques des policiers mais les prend assez mal.
6- Elle leur dit que son mari est en déplacement au Moyen Orient et elle leur dit avoir 35 ans
(ligne 125).
7- Un homme, apparemment le mari d’Odile, vient lui rendre visite. Il retrouve les bagues
qu’elle avait perdues.
8- L’indice est le thème de la perte de la mémoire, ce qui est le cas d’Odile car l’homme lui dit :
« Cela arrive à tout le monde d’oublier ».
B- Les points de vue
1- Odile est triste, paniquée : elle se demande où Charles, son mari, va.
2- Lignes 360-402 :
a) C’est Charles qui vient rendre visite à nouveau à Odile.
b) Elle aime énormément Charles mais déteste Yasmine. Elle ne la reconnaît pas, elle parle
d’une « inconnue » (l. 375).
3- Charles demande à Odile de quitter l’appartement (l. 405). Elle réagit violemment et ne
veut plus lui ouvrir la porte quand il revient.
4- L’intruse, c’est finalement elle : la vieille dame, c’est son reflet. Les indices que l’on peut
relever dans le texte sont : « L’intruse n’était pas dangereuse, ce n’était ni une voleuse, ni
une criminelle, cependant elle avait récidivé suffisamment souvent pour que son manège
fût clair : la vieille dame entrait ici pour changer les objets de place. » (l. 347-349),
« Odile, déclara le Dr Malandier, vous êtes épuisée. Ne pensez-vous pas qu’un séjour en
maison de repos vous soulagerait ? On pourrait mieux s’occuper de vous. » (l. 413-414),
« Maintenant, l’intruse venait plusieurs fois par jour et mélangeait malignement les affaires
d’Odile qui ne retrouvait plus rien. » (l. 474-475), « Puisque Odile commençait à se sentir
moulue – le travail, la chaleur, l’oubli de boire » (l. 507).
16
— © Cned, Français 3e
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Séquence 2
5- L’histoire est racontée à travers le point de vue d’Odile.
6- À partir de la ligne 530, le point de vue adopté par le narrateur n’est plus le point de vue
interne mais le point de vue omniscient. On connaît en effet les pensées, projets, faits et
gestes de plusieurs personnages. Par conséquent, à partir de la ligne 530, le narrateur
n’adopte donc pas le point de vue d’un personnage en particulier.
C- Écriture : paragraphe synthétique
Cette nouvelle nous plonge dans l’univers d’Odile, une femme paniquée par une « intruse »
dans son appartement. Il s’avère que cette intruse, c’est elle-même quand elle se voit dans la
glace. En effet, cette femme souffre de pertes de mémoire dues à la maladie d’Alzheimer. Elle
ne se souvient plus qu’elle est âgée, elle prend son fils pour son mari et ne se souvient pas non
plus qu’elle a des petits-enfants.
D- Dictée
Après quelques heures, taraudée par la soif, Odile sortit du placard et regagna le salon.
Là, Dieu seul sait pourquoi, elle éprouva l’envie subite d’un pastis, ouvrit le bar, se servit un
verre, et, après une gorgée, fut attirée par une chose très étrange.
Un livre, dans la bibliothèque, portait son nom, Odile Versini, inscrit sur la tranche.
Après l’avoir extrait de l’étagère, elle resta confondue par la couverture : il s’agissait de sa
thèse, la thèse qu’elle était en train d’écrire. Elle la découvrait complète, terminée, imprimée
sur quatre cents pages, publiée par un éditeur prestigieux dont elle n’aurait pas osé rêver.
Qui lui avait fait ce canular ?
Elle parcourut les premières pages et pâlit davantage. Elle retrouvait la teneur de son
introduction – celle sur laquelle elle planchait depuis des jours – mais aboutie, mieux écrite,
davantage maîtrisée.
Que se passait-il ?
En relevant la tête, elle aperçut l’intruse. La vieille dame, tranquillement, la toisait.
Séance 6
A- Observer
1- Il s’agit du point de vue d’Odile.
2- Les mots qui désignent Yasmine sont : « intrigante », « cette horrible Yasmine ». Ces termes
donnent d’elle une image péjorative.
B- Repérer
La sœur du narrateur prépare des plats étranges.
Baptiste1 était parvenue à décapiter je ne sais combien d’escargots, et elle avait piqué ces
têtes molles de petits chevaux, avec un cure-dents, je pense, sur autant de beignets : quand
on les servit à table, on crut voir une troupe de cygnes minuscules. Ce qui impressionnait plus
encore que la vue de semblables friandises, c’était de penser au zèle, à l’acharnement avec
lesquels Baptiste les avait préparées, d’imaginer ses mains fluettes aux prises avec ces menus
corps d’animaux.
La manière avec laquelle les escargots inspiraient la macabre imagination de notre
sœur nous poussa, mon frère et moi, à une révolte faite de solidarité avec ces pauvres bêtes
torturées, de dégoût pour leur saveur et de fureur contre tout et contre tous.
Italo Calvino, Le Baron perché, 1957.
1. « Baptiste « : c’est le nom de la sœur du narrateur.
© Cned, Français 3e —
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c
c
Séquence 2
2- Les termes génériques sont : « animaux », « bêtes ».
3- Surligné en rose dans le texte.
4- la petite tortionnaire / la sans-cœur.
C- S’exercer
1-
un rival

une compétition

un complot

une dispute

une discrimination


une manifestation sportive

un concurrent

une ségrégation

une conjuration

un compétiteur

un concours

un différend

un litige

un compétiteur

une conspiration
2- Les reprises nominales sont en gras :
a) La vieille dame appelle Jérôme depuis sa fenêtre. Son petit fils jouait dans le jardin.
b) Ils ne se décidaient pas à quitter la plage. L’étendue de sable blanc, chauffée par le
soleil, était très agréable.
c) La vendeuse s’avança vers la cliente. La femme élégante lui demanda ce qu’elle
souhaitait voir dans le magasin.
3- Écriture :
Proposition de corrigé
Consignes
Ce jour-là, ma sœur avait décidé de préparer à manger pour Tu as écris une narration
toute la famille ! Pauvres de nous ! Elle décida de nous
servir des bigorneaux et des bulots. Ces pauvres coquillages
venus de nos côtes allaient donc se retrouver dans nos assiettes ! Quand elle apporta le plat, toute la famille se tut.
Mon père fronça les sourcils, ma mère sourit, mes frères
dirent ensemble : « on n’en veut pas ! ». Pour ma part, je ne
pouvais supporter la vue de ces gastéropodes des mers.
Ma sœur nous expliqua comment faire pour les manger :
ôter l’opercule avec une aiguille et ensuite attraper le corps
et le manger. Je ne pouvais m’y résoudre ! Mes frères non
plus, ils se contentaient de se lancer discrètement les bulots d’une assiette à l’autre. J’entendis l’un deux demander
à son compagnon d’infortune si notre chien ne voudrait
Tu as utilisé des reprises anapas gentiment les manger. Il faut dire que ces pauvres bes- phoriques.
tioles avaient bien piètre allure quand on les avait enlevées
de leur coquille ! Elles étaient visqueuses, d’un blanc un peu
jaunâtre pour les bulots, marron et jaunâtre pour les
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c
Séquence 2
bigorneaux. Cela n’inspirait que de la répugnance. Quelle
horreur ! C’était à vomir ! Les bruits que faisaient mes frères
étaient éloquents. Pour une fois, notre père ne leur disait
rien, n’ayant pas encore eu le cran de toucher la mixture
infâme. Seule ma mère, une fière bretonne, se régalait
et s’étonnait de ne pas nous voir apprécier ce délice des
mers. Mais ça, ce n’était pas possible, c’était dégoûtant,
nauséeux ! Et je ne vous parle pas de l’odeur qui exhalait
son infâme filet dans toute notre pauvre maison, nous promettant de ne pas oublier bulots et bigorneaux de sitôt.
Ma tortionnaire de sœur nous raconta qu’elle les avait
Tu as varié ton vocabulaire en utiliplongés dans l’eau bouillante pour les faire cuire. Les
sant des synonymes.
pauvres ! Quel calvaire avant d’atterrir sur la table ! Tout
ça pour finir en tas nauséabonds ! Enfin, vous l’aurez compris, les deux amateurs de crustacés chez nous, ce sont ma
mère et ma sœur. Pour les autres, ce soir-là, c’était régime !
Séance 7
1- Yasmine est la belle fille d’Odile.
2- et 3- Les autres personnages présentés dans l’extrait sont : Charles son fils, Jérôme et Hugo
ses petits-fils.
4- Odile est absente de la fin de la nouvelle.
5- a) Odile est atteinte de la maladie d’Alzeihmer.
b) Cette maladie provoque des pertes de mémoire et de repères dans la vie quotidienne.
6- Plusieurs faits pouvaient être trouvés. Odile prend son fils pour son mari, elle ne reconnaît
plus sa belle-fille Yasmine et ignore qu’ils ont des enfants. Charles retrouve tout de suite les
bagues d’Odile, alors qu’elle-même ne se souvient plus où elle les a rangées.
7- Cette nouvelle cherche à nous faire comprendre ce que vivent les personnes atteintes de la
maladie d’Alzeihmer, en nous montrant ce qui se passe dans la tête d’un de ces malades
quand ils ne reconnaissent pas les membres de leur propre famille, quand ils égarent des
objets familiers ou qu’ils les rangent dans des endroits improbables et que, finalement, ils
ne se reconnaissent plus eux-mêmes. L’image reproduite dans le cours illustre bien l’idée
qu’un malade d’Alzheimer ne reconnaît parfois plus ses proches. On comprend grâce au
« Bonjour mamie » que quelqu’un s’adresse à sa grand-mère mais que celle-ci ne le
reconnait pas puisqu’elle lui dit : « Bonjour monsieur ».
Séance 8
A- Observation
a) « Odile avait cru à un tour de son imagination » : OUI : croire
b) « Le nombre avait dû se montrer plus élevé. » OUI : devoir
c) Il est allé chercher du travail à l’étranger. NON
d) Le prix de l’essence a beaucoup crû ces derniers temps. OUI : croître
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Séquence 2
B- Application
a) J’ai cru comprendre que tu allais escalader le sommet du piton rocheux ?
b) As-tu apporté du pain pour le dîner ?
c) Non, mais j’aurais dû le faire.
d) J’avais cru bien apprendre ma leçon, mais j’ai eu une mauvaise note.
e) La végétation a beaucoup crû depuis l’été dernier.
Séance 9
A- Un récit « écologique » et des personnages exemplaires
1- Le narrateur est un enfant.
2- Les parents de cet enfant veulent obtenir une réduction de leurs impôts et de leur taxe
d’habitation, c’est pour cela qu’ils veulent obtenir le « label Maison verte ».
3- Les parents de cette histoire modifient leurs habitudes, font des transformations dans la
maison, comme on le voit dans les lignes 14 à 18 : « une chaudière à granulés de bois, des
panneaux solaires sur le toit du garage, un système de récupération des eaux qui permet
non seulement d’arroser le potager bio mais aussi d’alimenter la salle de bains et le lavabo
de la cuisine, une douche à débit limité, du double vitrage à toutes les fenêtres et une
isolation complète des combles en laine de chanvre. »
4- a) L’italique montre que ce n’est pas le récit du garçon dont il s’agit, mais de la liste des
corvées que les parents ont laissé à faire aux enfants.
b) Les infinitifs montrent l’obligation de faire ces choses.
5- Les enfants de cette histoire font ce que leurs parents leur demandent et sont donc des
exemples à suivre, a priori : « Voilà, tout est fait, je crois. Papa va être content quand il va
rentrer du travail » (l. 1).
6- Les innovations technologiques sont : la récupération et l’utilisation des eaux, la voiture
électrique, l’ampoule fluocompacte.
7- Les innovations technologiques paraissent répondre aux problèmes de l’environnement et à
ceux de la surconsommation.
B- Le message sous-entendu
1- Le père scintille car il a été irradié à la centrale nucléaire où il travaille.
2- L’élément qui annonce cette chute est qu’on nous indique que la centrale nucléaire n’est
qu’à deux kilomètres et que le père prendra sa retraite à 47 ans.
3- On se demande si le père est réel : ce scintillement n’est absolument pas naturel.
4- Le père sera à la retraite à 47 ans car il est malade à cause des radiations de la centrale
nucléaire dans laquelle il travaille.
5- La thèse défendue par ce texte est qu’il ne sert à rien de ne faire que quelques efforts
individuels pour arriver à protéger la planète, il faut pour cela renoncer à toutes les sources
de pollution pour l’environnement et l’homme, et notamment le nucléaire.
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Séquence 2
C- Vocabulaire - écriture
1- L’ « écocivisme », ce serait de faire attention à l’écologie en tant que citoyen, c’est-à-dire
de faire de son comportement écologique, une marque de sa citoyenneté, au même titre
que le respect des lois.
2- Marc souhaite étudier l’écosystème de cette région.
- Lise aime pratiquer des activités d’écotourisme.
- Une écotaxe est imposée sur les pneus.
3- Ce texte est toujours d’actualité car tout le monde prône les efforts qu’il faut faire pour
protéger l’environnement : récupération d’eau, d’ampoules, tri des déchets... Ces gestes
font même partie de certains cours et interventions dans les écoles. Cependant, malgré
tout cela, comme c’est évoqué dans le texte, des catastrophes industrielles et des accidents
nucléaires existent encore.
Séance 10
Je connais
 La différence entre connotation et
dénotation :
La dénotation est le sens premier d’un
mot ou d’une expression.
La connotation d’un mot est le jugement
qu’on lui donne.
Un certain nombre de nouvelles :
 Je sais que l’auteur les écrit parfois pour
développer des idées.
Je suis capable de
 Définir la dénotation et la connotation
du mot feu, en l’employant dans deux
phrases différentes :
-
dénotation : Le feu dans la cheminée
réchauffe toute la maison.
connotation : Avec son énergie, le
chanteur a mis le feu à la salle de
spectacle.
 Citer au moins une nouvelle issue de
cette séquence : L’intruse
-
 Expliquer le but de l’auteur qui a écrit
cette nouvelle.
L’auteur veut nous faire prendre
conscience des problèmes liés à la
maladie d’Alzeihmer.
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Séquence 2
Les reprises anaphoriques :
 Ce sont des noms ou groupes nominaux
qui désignent des éléments déjà
mentionnés dans le texte.
 Elles permettent :
-
d’éviter les répétitions.
-
d’enrichir le sens des textes.
-
de livrer un point de vue.
 Remplacer trois occurrences du
pronom elle par des reprises variées qui
apporteront des renseignements sur le
personnage.
Elle l’avait aimé son Baptiste dès le début,
Angèle ……………..........………………...…
ou presque. Pendant les premières années
…………………………………...………………
de leur mariage elle l’accompagnait aux
………………………………………...…………
champs pour lui donner la main. Mais depuis
………………………………...…………………
bien longtemps, elle n’en avait plus la force.
………………… la fermière ………….………
Alors elle l’attendait, veillant à ce que le
café ..…....… sa femme dévouée …..…...…
soit toujours chaud, sans jamais être
bouillant.
Pascal Mérigeau, Quand Angèle fut seule,
1983.
 La différence entre du/dû et cru/crû
 Compléter les phrases suivantes :
Ce sont des homophones grammaticaux. a) Comme il y avait trop de bruit, j’ai dû
m’arrêter de parler.
Crû et dû sont des participes passés.
b) Ils sont partis sans réclamer leur dû.
Dû peut aussi être un nom commun.
c) Il a cru son copain, il lui a fait confiance.
Cru est le participe passé du verbe croire.
d) Les plantes du jardin ont crû très vite.
Du est un article défini.
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Séquence 3
SÉQUENCE 3
Séance 1
A - Le poème, sa forme, sa construction
1- a) Non, je ne retrouve pas vraiment les caractéristiques du schéma quant aux vers.
b) Les vers ne sont pas de même longueur dans ce poème.
2- Le poète s’adresse à Paris dans ces vers.
3- a) La ville de Paris est considérée comme une personne.
b) Cette figure de style s’appelle une personnification.
4- a) Dans les quatre premiers vers, ces termes se situent au début des vers.
b) L’effet produit est l’insistance.
c) C’est une anaphore.
B - Le sens et la portée du poème
1- Le poète évoque l’occupation de Paris par les allemands pendant la seconde guerre
mondiale.
2- a) Dans ce vers, le poète s’adresse aux Parisiens, et peut-être plus précisément aux
résistants.
b) Le verbe est conjugué à l’impératif car le poète exhorte ses compagnons et lui-même.
3- a) Les termes qui montrent que Paris est affaiblie sont : « De ta pâleur de ta maigreur »
(vers 14), et « fine comme une aiguille » (vers 17).
b) Les comparaisons à entourer sont : « fine comme une aiguille », « forte comme une
épée » et « Paris tremblant comme une étoile ».
c) Ces comparaisons visent à mettre en valeur le fait que Paris, même affaiblie
physiquement reste forte. Les images de l’ « aiguille » et de « l’épée » peuvent faire
penser à la tour Eiffel, et l’étoile à l’expression souvent utilisée de « ville lumière » pour
désigner Paris.
4- Le poète a l’espoir que les Allemands eux-mêmes aussi se libèrent du joug des nazis.
C - Prolongement
1- Le Chant des partisans et le poème d’Éluard sont tous deux un hymne à la résistance.
2- La chanson est facilement entendue par tous, notamment grâce à la radio, et la musique
permet de donner une force particulière à certains mots.
D - Écriture
Fukushima, ton bord de mer se meurt,
Le nuage dévastateur t’a écrasé
Ton paysage est défiguré ta sérénité enterrée
Tu vas renaître Fukushima
Tu vas te libérer de la chimie humaine
Tu vas retrouver le Japon ancestral
Je me suis adressé à une ville qui a connu
une grande catastrophe
J’ai personnifié le lieu
J’ai utilisé l’anaphore « tu vas »
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Séquence 3
Séance 2
A - Identifier les personnages
1- Les termes qui désignent les victimes de la déportation sont : « Ils », « vingt et cent », « des
milliers », « des nombres », « Jean-Pierre, Natacha, Samuel », « d’autres ».
2- Les victimes sont réduites à n’être plus que des nombres, elles ne sont plus considérées
comme des hommes.
3- On a comme information nouvelle dans la deuxième strophe que les personnes déportées
gardaient cependant espoir (v. 12).
4- Jean Ferrat ne rend pas uniquement hommage aux déportés juifs, puisqu’il dit que certains
priaient Jésus ou Vichnou ou ne priaient pas.
5- a) « On » désigne les contemporains de Jean Ferrat, à qui ces événements peuvent sembler
appartenir à un passé révolu.
b) On conseille au poète de chanter des chansons d’amour plutôt que de rendre hommage
aux déportés.
6- La phrase qui montre qu’il s’indigne est « Mais qui est donc de taille à pouvoir
m’arrêter ? » (v. 29). Il décide alors de faire renaître le souvenir de ces déportés en chanson
« Je twisterais les mots s’il fallait les twister » (v. 31).
B - Rendre hommage
1- a) Le pronom « vous » désigne les personnes déportées. Jean Ferrat s’adresse donc
directement aux victimes de la déportation.
b) L’auteur donne à sa chanson un rôle d’hommage aux déportés, à destination des
enfants.
2- Le chanteur veut que sa chanson soit un vivant témoignage qui permette aux générations
présentes et futures de se rendre compte de ce qu’était l’horreur de la déportation.
Séance 3
4- Entraînement :
Arguments
Exemples
-
La lecture instruit le lecteur.
- Mon ami m’a aidé quand j’étais dans le
besoin.
Le sport est nécessaire à une bonne
hygiène de vie.
- Je cours dans la campagne au moins trois
- La solidarité est la preuve que nous
fois par semaine.
pouvons donner sans attendre quelque
chose en retour.
- La violence ne résout pas les conflits.
5- a) Garder la mémoire d’épisodes noirs de l’histoire a un rôle préventif : il permet d’éviter
que se reproduise les mêmes horreurs.
b) Le souvenir permet de déterminer les responsabilités en jeu dans certains massacres ou
génocide, et rendre la justice.
6- a) On sait que des groupuscules nazis se reforment ; le souvenir des horreurs de la
déportation peut permettre aux gens attirés par ce mouvement de ne pas s’y laisser
entraîner.
b) La mise en place d’un tribunal pénal international, comme ç’a été le cas au Rwanda par
exemple, a permis au moins en partie de déterminer les responsabilités dans le génocide.
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Séquence 3
7Il est important de garder le souvenir de certains épisodes
noirs de l’histoire.
J’ai introduit ma thèse.
En effet, le souvenir de moments atroces sur le plan
historique peut avoir un rôle préventif sur le présent.
J’ai donné deux arguments.
Ainsi, en ce moment réapparaissent des groupuscules nazis.
Parler de la seconde guerre mondiale, témoigner de l’horreur
des déportations, du crime contre l’humanité commis par les
nazis peut être préventif. En effet, un enfant qui verra cela au
cours de sa scolarité aura les moyens de dire non à ce genre
de groupe et donc de ne pas s’y faire enrôler.
J’ai donné deux exemples.
De plus, le souvenir peut permettre de déterminer les
responsabilités et rendre la justice.
À ce titre, le génocide des Tutsi au Rwanda illustre bien ceci.
Un tribunal pénal international a été mis en place. Le fait de
raviver le souvenir en rappelant la violence des exécutions à
la machette, le régime de terreur, tout cela concourt à faire
en sorte qu’une prise de conscience collective de l’horreur
historique se développe.
Rappeler certaines périodes très noires de l’histoire est
donc nécessaire afin de prévenir les erreurs futures et pour
que la prise de conscience collective de l’horreur historique
détermine les responsabilités afin que la justice soit rendue.
J’ai conclu brièvement mon
développement.
Séance 4
A - Identifier une victime
1- C’est la forêt qui prend la parole.
2- C’est la prosopopée qui est utilisée ici (le fait de faire parler une entité non vivante).
3- a) Celle qui prend la parole se sent sacrifiée, abîmée sans cesse.
b) C’est le mot « sacrifiée » qui le prouve.
c) Ce mot est mis en valeur car il est placé en fin de vers.
4- a) Les phrases sont construites sur le même modèle : « On me » + verbe.
b) « Me » représente la forêt, c’est un C.O.D. dans la phrase.
c) Le pronom « on » représente les hommes, et plus particulièrement les bûcherons.
d) « On » harcèle la forêt, la traverse, la brise à coups de hache, la tourmente, lui grave des
noms…
e) C’est la forêt qui subit ces actions.
f) La forêt est une victime car elle ne peut se défendre.
B - Le discours et sa visée
1- a) C’est l’opposition qui est exprimée ici.
b) La forêt cherche à montrer qu’elle a été obéissante et qu’elle a tout fait pour plaire à
l’Homme : elle ne mérite donc pas le mal qu’on lui fait.
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Séquence 3
2- a) On m’ordonna : « Prenez racine. » /Et je donnai de la racine tant que je pus.
« Faites de l’ombre. » /Et j’en fis autant qu’il était raisonnable.
« Cessez d’en donner l’hiver. » / Je perdis mes feuilles jusqu’à la dernière.
b) La première partie de chaque vers exprime l’ordre donné, la deuxième, la réaction de
la forêt à cet ordre.
c) « Docilité » signifie « obéissance ».
d) Ces vers illustrent bien le fait que la forêt est docile, puisqu’elle obéit à chaque ordre
donné.
C - Une requête
1- a) La forêt se demande pourquoi les bûcherons viennent l’abattre.
b) Elle se le demande car elle a tout fait pour plaire à l’homme.
2- a) La forêt demande ce qu’on attend d’elle afin de ne pas être abattue.
b) Les formes verbales à surligner sont : « Que l’on me dise » et « Qu’on me réponde ».
Les verbes sont conjugués au mode subjonctif.
D - Bilan
1- Tu connais peut-être : Le Loup et l‘agneau, La cigale et la fourmi, ou le Corbeau et le renard.
2- Une fable a souvent une visée didactique, c’est-à-dire qu’elle a pour but d’instruire.
3- Ce poème s’apparente à une fable car il veut enseigner aux hommes qu’il est mal d’abîmer la
forêt.
4 Le recueil s’appelle La Fable du monde parce qu’il explique comment protéger la planète.
5- Le message implicite de cette fable est qu’il faut protéger l’environnement et arrêter de le
détruire sans raison.
E - J’approfondis
1- Ronsard accuse les bûcherons d’être responsables du malheur des forêts.
2- Comme Supervielle, Ronsard défend la forêt et ne veut pas qu’on la coupe à tort et à travers.
F - Écriture
La rose se demande : « À quoi bon éclore un jour,
Si je suis cueillie aussitôt, même pour finir dans le plus beau
des vases ?
À quoi bon exhaler mon odeur suave,
Si l’on me presse aussitôt pour que je finisse en flacon ?
À quoi bon avoir autant d’épines,
Si le promeneur joue à effeuiller mes pétales ?
Pourquoi dois-je subir tout cela ?
En vérité, je ne suis qu’une modeste fleur des jardins,
Qui voudrait bien vivre dans son coin ! »
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J’ai fait parler un végétal ou
un animal.
J’ai utilisé des liens logiques.
J’ai utilisé le discours direct.
J’ai utilisé des phrases
interrogatives.
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Séquence 3
Séance 5
A - Observation
1- On peut mettre au pluriel : tremblant et survivant.
2- Les formes en « ant » des phrases a et b complètent un nom.
3- C’est la forme de la phrase d qui est une forme verbale.
B - Application
1- - Aujourd’hui, les nouveaux gadgets électroniques sont tentants.
Adjectif verbal / Participe présent
- Tremblant de trac, l’actrice est entrée en scène.
Adjectif verbal / Participe présent
- Beaucoup de gens restent hésitants.
Adjectif verbal / Participe présent
- Les spectateurs criaient, encourageant les joueurs.
Adjectif verbal / Participe présent
2- - Naviguer : participe présent : naviguant, adjectif verbal : navigant
- précéder : participe présent : précédant, adjectif verbal : précédent
- provoquer : participe présent : provoquant, adjectif verbal : provocant.
- avancer : participe présent et adjectif verbal : avançant
3- Cette enfant ne cesse de s’agiter, exaspérant ses parents.
En partant, maman t’a dit de n’ouvrir à personne.
En naviguant sur les mers du sud, il a vu des dauphins.
Avançant doucement, elle le surprit en train de dormir.
En communiquant les noms des sélectionnés, le sélectionneur s’est mis à bégayer.
Envoyant Juliette chercher la lettre à la poste, papa peut se reposer.
Séance 6
A - Observer / rechercher
1- Ce poème a été écrit en 1942.
2- Ce poème a été écrit pendant l’occupation allemande, alors que la résistance est déjà
active.
3- Ces deux poèmes sont des hymnes à la résistance.
B - Comprendre
1- Ce poème comprend 21 strophes.
2- Ce sont des quatrains.
3- a) Les strophes commencent toutes par « Sur » dans les trois premiers vers et se terminent
toutes par « j’écris ton nom ».
b) Je retrouve ici l’anaphore.
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Séquence 3
4- Le poète s’adresse à la liberté.
5- On le comprend vraiment au vers 87, mais le titre du poème nous permet de le comprendre
dès le vers 4.
6- C’est un effet de chute qui est produit.
B - Analyser
1- Les strophes qui évoquent la nature sont les strophes 4, 6, 7, 8, 9, 10 et 11.
2- Il faut surligner : « mes » (vers 48), « ma » (vers 51), « mon » (vers 55), « ma » (vers 59) et
« mes » (vers 64, 71 et 72).
a) C’est l’univers intime du poète qui est alors évoqué.
b) Cela peut créer un effet de proximité pour le lecteur.
3- a) Le mot « Liberté » est mis en valeur grâce à une taille plus grande et des couleurs
différentes. Il est placé à gauche et à droite du poème.
b) Les mots répétés sur cette image sont les mots « Liberté » et « ton nom ».
c) Les couleurs sont très vives. Le rouge domine dans le mot « Liberté ». Cette couleur
évoque le sang, mais aussi le communisme, la révolution. La dominante de vert peut
être associée à l’espoir, tout comme le jaune qui évoque le soleil qui se lève.
d) On peut penser que le visage est celui du poète. Il a un regard déterminé.
4- Paul Éluard a écrit ce poème pour encourager les gens à la résistance, leur donner l’espoir
de redevenir libres comme avant l’invasion allemande.
5- Paul Éluard développe l’idée que la liberté est plus forte que tout.
Séance 7
Aimé CESAIRE est né le 26 juin 1913 en Martinique. Il est brillant élève et de ce fait, il peut
obtenir une bourse pour entrer au lycée Louis Le Grand, à Paris où il rencontre L. SedarSenghor. C’est avec lui et avec L.G. Damas qu’il fondera un journal appelé l’Etudiant noir dans
lequel le concept de « négritude » va prendre forme. Aimé Césaire rentre à l’école normale
supérieure en 1935 et commence à écrire Cahier d’un retour au pays natal en 1936. Il se marie
en 1937 et rentre avec son épouse en Martinique pour enseigner dans un lycée. De 1941 à
1943, ils fondent tous deux la revue Tropiques qui vise à faire en sorte que les martiniquais
se réapproprient leur patrimoine culturel. Pendant la seconde guerre mondiale, A. Césaire
va rencontrer A. Breton et à sa suite, devenir un auteur du courant surréaliste. Il se lance
ensuite dans une carrière politique devenant maire de Fort au France en 1945 puis député de
Martinique en 1946. Dans le cadre de cette fonction, il demandera que les colonies d’Outremer deviennent des départements d’Outre-mer afin qu’il y ait une autre reconnaissance et
une évolution sociale possible pour les antillais. Il fonde ensuite la revue Présence africaine
dans laquelle sera publiée pour la première fois le Discours sur le colonialisme qui charge
implacablement l’Europe et ses colonies. A. Césaire part du parti communiste en 1956, révolté
par sa volonté de colonialisme et crée en 1958 le Parti Progressiste Martiniquais, parti qui vise
à rendre une complète autonomie aux martiniquais. Parallèlement à cela, A. Césaire continue
d’écrire des poèmes surréalistes et se met au théâtre en 1956. Ses tragédies tournent toutes
autour du thème de la colonisation et de l’asservissement de l’homme par l’homme.
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Séquence 3
A - Comprendre le poème
1- a) Un grand nombre de ces phrases sont à la forme négative.
b) Ceux que le poète présente sont donc définis par tout ce qu’ils n’ont pas fait ou inventé
(v. 3 à 5), mais aussi par leur lien profond avec la terre : « ceux sans qui la terre ne serait
pas la terre. » (v. 6)
c) Le poète définit dans ces vers ce qu’est la négritude.
d) L’anaphore met en valeur le concept de négritude.
2- a) Le mot négritude est formé du radical « nègr- » et du suffixe « -itude ».
b) Dans ce cas présent, le radical de ce mot n’a pas une connotation péjorative.
c) L’auteur vante la négritude, il en est fier.
3- a) C’est le mot « monde » qui est répété à la fin des vers dans ce poème.
b) Il est toujours complément du nom.
c) Ces vers montrent que le peuple africain est très proche de la nature, il vit à son contact
en permanence au point de lui appartenir.
B - Le réveil d’un peuple
1- a) C’est le verbe « écouter » qui est répété dans la dernière strophe.
b) Il est conjugué à l’impératif.
c) Le poète s’adresse à ses compatriotes africains.
2- Le poète montre que le monde blanc, malgré toutes les inventions et les progrès
technologiques qui le caractérisent a perdu l’essentiel. Il se croit supérieur (« nos
vainqueurs », v. 41), alors qu’il n’en est rien, et suscite la « pitié ».
Séance 8
A - Observer
1- « Que » reprend le mot cheval dans la phrase « b ».
2- a) Dans la phrase « c », dire est conjugué au subjonctif.
b) « Dis-moi ce que l’on attend de moi », on emploie ici l’impératif, il n’y a donc plus « que ».
3- « Que » dans la phrase a) sert à relier la proposition principale « On me dit » à la
proposition subordonnée « le sang sèche vite en entrant dans l’histoire ». C’est donc une
conjonction de subordination.
B - Appliquer
1- a) Adverbe.
b) Conjonction de subordination.
c) Pronom interrogatif.
d) Béquille du subjonctif.
e) Adverbe.
f) Pronom relatif.
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Séquence 3
2- Écriture :
Écoutez, il faut que j’aille voir ce concert ! (Que est conjonction de subordination)
Ce groupe que je suis depuis un an est fantastique ! (Que est pronom relatif)
Que je voudrais que vous me laissiez y aller ! (Que est adverbe)
Que faut-il que je fasse, pour que vous me le permettiez ? (Que est pronom interrogatif).
Séance 9
Je connais
 La construction d’un poème :
Il est composé de vers de plusieurs
longueurs qui se terminent le plus
souvent par des rimes.
Je suis capable de
 Repérer les différents éléments de la
construction d’un poème :
Sur mes cahiers d’écolier
un vers
Sur mon pupitre et les arbres
Un poème en vers libres est un poème qui
Sur le sable de neige
a des vers de longueurs différentes et qui
J’écris ton nom
ne riment pas forcément.
Le poème Courage est un poème construit
en vers libres.
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
une strophe
J’écris ton nom
 Des poèmes engagés :
Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé
Césaire
Paul Éluard
 Expliquer pour qui Jean Ferrat a écrit sa
chanson :
Jean Ferrat a écrit sa chanson pour
que les enfants du présent et du futur
connaissent l’horreur de la déportation.
Liberté d’Eluard
Docilité de Supervielle
Nuit et brouillard, une chanson de Jean
Ferrat
 La différence entre adjectif verbal et
participe présent :
Le participe présent est une forme
verbale. Il se termine en - ant et quand il
est associé à en, il forme le gérondif.
L’adjectif verbal est dérivé du verbe. Il
s’accorde en genre et en nombre avec le
nom auquel il se rapporte.
30
— © Cned, Français 3e
 De dire pour quelle cause s’engage
Supervielle (et Ronsard avant lui) :
Supervielle s’engage pour la défense des
forêts et plus globalement pour celle de
l’environnement.
 De souligner en rouge les participes
présents et en vert les adjectifs verbaux.
-
Le poète engagé défend sa position dans
un poème convaincant.
-
La balle fusa, sifflant au ras du sol.
-
En écrivant ce texte, il se doutait qu’il
s’attirerait des jalousies.
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Séquence 3
 La construction d’un paragraphe
argumenté :
Il est composé de trois éléments:
-
L’opinion ou thèse
-
Les arguments : les raisons qui
permettent de soutenir la thèse
-
Les exemples : les illustrations concrètes.
 Indiquer si la phrase suivante présente
une thèse, un argument ou un exemple :
La poésie est le meilleur moyen de
manifester son engagement pour une
cause.
Cette phrase présente une thèse.
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c
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Séquence 4
SÉQUENCE 4
Séance 1
A - Observer
1- a) Les éléments centraux sont la lune et le soleil devant elle où est inscrit le mot liberté.
b) La forme de cette tapisserie est rectangulaire. Les couleurs où dominent le jaune et un
peu de rouge font penser aux juifs (étoiles jaunes) et à leur sort (rouge sang). Le blanc,
derrière le mot liberté, évoque la pureté. Le bleu sombre évoque le mal.
2- a) Chaque angle de la tapisserie est rempli par une strophe de poème.
b) Ce texte est un extrait du poème Liberté d’Eluard qui a été étudié dans le cadre de la
poésie engagée (séquence 3).
c) C’est le mot « nom » qui est mis en valeur.
B - Interpréter
1- Les deux astres qui passent l’un devant l’autre font penser à une éclipse.
2- Les motifs tissés à l’intérieur du soleil représentent à gauche une main qui tient une torche
au-dessus de laquelle semble pousser un arbre fleuri. À droite, il y a en bas sur fond blanc
la fin du poème d’Eluard, Liberté. Sur l’autre astre, on peut distinguer des têtes de mort.
3- Le coq peut symboliser la France puisque c’est son emblème.
4- Non, cette tapisserie a aussi une vocation idéologique, elle prône la résistance et dénonce
le sort fait aux juifs.
5- Cette tapisserie d’Aubusson a été réalisée en 1943, donc sous l’occupation allemande.
C’est une manière pour les artisans de montrer qu’ils étaient solidaires de la résistance.
Ainsi, elle a d’ailleurs dû être tissée clandestinement.
C - Conclure
La peinture et la tapisserie n’ont pas seulement des fonctions décoratives. Sous chaque œuvre
se cache un sens. Une œuvre peut dénoncer l’horreur comme Guernica de P. Picasso, elle
peut rire de son époque et la dénoncer en même temps comme Death by Hamburger de David
LaChapelle ou encore tenter de choquer l’opinion. C’est le cas d’Honoré Daumier avec son
Wagon de troisième classe qui veut dénoncer la pauvreté et les écarts entre les classes sociales en
France, à la fin du XIXe siècle. Les buts de la tapisserie et de la peinture sont donc multiples et
ne servent pas qu’à illuminer un pan de mur dans une pièce.
Séance 2
A - Comprendre
1- Strophe 1 :
a) Le vol noir et les corbeaux font allusion aux nazis qui ont envahi la France.
b) Cette expression montre que les cris ne sont pas entendus par l’oppresseur et qu’ils sont
étouffés.
c) Le pays est présenté comme un prisonnier « qu’on enchaîne » (v. 2).
d) C’est le terme « alarme » qui lance la révolte au vers 3.
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Séquence 4
2- Strophe 2 :
a) Ce sont les fusils, la mitraille, les grenades, les couteaux et la dynamite qui sont mis en
œuvre pour la révolte.
b) C’est l’impératif qui est utilisé ici pour exhorter à la révolte car les ordres fusent.
3- Strophe 3 :
a) Les termes qui montrent une situation désespérée sont : « les barreaux de prison » (v. 9)
« la faim qui nous pousse, la misère. » (v. 10), « nous on tue, nous on crève... » (v. 12).
b) Les français sont sous l’occupation allemande et n’ont donc que le choix de subir ou de
devenir résistant.
4- Strophe 4 :
Les résistants peuvent être tués.
B - Bilan
Ce chant est une exhortation à la résistance contre l’oppression nazie. C’est un hymne pour
les résistants et un espoir pour les français. Le rythme est lent, solennel. La jaquette montre
bien la visée de ce chant, dénoncer l’oppression puisque la France (représentée par maisons et
clocher), enchainée, semble libérée par la statue de la liberté. Les corbeaux dans le ciel au loin
s’enfuient.
TEXTE B :
A - Observer pour comprendre
1- Le chanteur s’adresse à Anne Frank dans cette chanson.
2- Les termes qui montrent l’état d’esprit du chanteur sont : « J’arrive pas à y croire, c’est
comme un cauchemar…/Sale cafard » (l. 4 et 5).
3- L. Chédid voit revenir le nazisme. Les termes appartenant à ce champ lexical sont : « la
nazi-nostalgie/Croix gammée, bottes à clous, et toute la panoplie/, des adeptes, un parti. »
(l. 11, 12, 13).
4- Cette phrase est construite avec la répétition en anaphore de l’expression « les mêmes »
termes et elle a aussi, dans chacune de ses parties la même construction grammaticale. Le
chanteur insiste donc sur la similitude entre hier et aujourd’hui. Les termes se succèdent du
plus neutre (« discours ») au plus violent (« aboiement »).
5 Le chanteur aurait voulu pouvoir assurer à Anne Frank que le cauchemar qu’elle a vécu ne
reviendra jamais mais il ne le peut pas.
6- La nazi-nostalgie se caractérise par un uniforme porté par les membres « Croix gammée,
bottes à clous, et toute la panoplie » (l. 12), et par une organisation de type politique :
« des adeptes, un parti » (l. 13).
B - Bilan
Ce texte dresse le constat que le nazisme n’est pas mort, même de nos jours après l’horreur de
la seconde guerre mondiale. Il cherche donc à éveiller une prise de conscience en rappelant que
des enfants particulièrement vulnérables et innocents comme Anne Frank ont péri injustement,
à cause des nazis. Cette chanson peut donc faire réfléchir l’auditoire et permettre de faire
reculer cette idéologie.
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Séquence 4
Séance 3
A - Comprendre
1- a) Cette lettre est adressée à monsieur Félix Faure, Président de la République.
b) Cette lettre a été envoyée indirectement à son destinataire puisqu’elle est parue dans le
journal l’Aurore. É. Zola a donc utilisé le journalisme pour que ses revendications soient
connues de tous et aident à réparer une grave injustice.
2- Le titre même de la lettre, « LETTRE À M. FÉLIX FAURE Président de la République »,
est repris dans l’article sous la forme d’un sous-titre « LETTRE AU PRESIDENT DE LA
RÉPUBLIQUE », placé sous le titre « J’Accuse… ! ».
3- Émile Zola accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam, les généraux Mercier, Bilot,
Boisdeffre, Gonse, De Peilleux, le commandant Ravary et les experts en écriture :
Belhomme, Varinard et Couard. Il accuse aussi les bureaux de la guerre d’avoir manipulé la
presse et accuse les conseils de guerre de fraude de droit.
4- C’est la répétition des termes « J’accuse », suivis de « le/les » qui met en valeur cette
accusation, la tournure est directe et précise de par l’emploi d’un déterminant défini.
5- La figure utilisée alors est l’anaphore.
6- Le champ lexical du mensonge est composé des termes : « mensongers, frauduleux »
(l. 21), « égarer l’opinion et couvrir leur faute » (l. 24).
7- a) Le but d’Émile Zola en écrivant cette lettre est de défendre la vérité et la justice.
b) C’est la métaphore qui est utilisée dans les expressions soulignées.
Texte B : Le déserteur, Boris Vian
1- Le verbe « déserter » veut dire : « laisser ou rendre un lieu désert » et dans le domaine
militaire, « quitter son poste, ne pas s’y rendre ».
2- Boris Vian donne comme raison au fait qu’il a l’intention de déserter dans la première
strophe, le fait qu’il ne veut pas tuer des gens.
3- C’est au vers 16 que la décision du poète apparaît.
4- a) Boris Vian évoque sa famille : « mon père », « mes frères », « mes enfants »,
« Ma mère », « ma femme ».
b) Il donne comme autres raisons à sa décision les souffrances infligées à sa famille et
celles qu’il a déjà encourues lui-même quand il a été prisonnier.
5- a) Le verbe du premier vers est conjugué au futur.
b) Les verbes des vers 37 à 40 sont conjugués à l’impératif.
c) Le poète a l’intention de partir sur les routes et de mendier pour survivre, tout en
convaincant les gens, tout au long de sa route de ne pas aller faire la guerre.
6- Il semble que le fait qu’il s’agisse d’une chanson rende le texte plus fort car il se retient plus
facilement et surtout, l’harmonie qui l’accompagne illustre bien les propos du chanteur. De
même, le rythme lent, mélancolique illustre bien le propos, les fortissimo montrent aussi
la colère et rompent la mélancolie du rythme. Par conséquent, la chanson produit plus
d’effets.
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Séquence 4
Séance 4
A - Qu’est-ce qu’un verbe pronominal ?
1- a) Vrai
b) Faux
2- a) Pronom COD
b) Pronom COS
B - Appliquer
a- Les oiseaux se sont enfuis. Verbe essentiellement pronominal.
b- Nous nous sommes parlé. Verbe pronominal de sens réciproque.
c- Ils se sont rencontrés à la plage. Verbe pronominal de sens réciproque.
d- Elle s’est inscrite à l’université. Verbe pronominal de sens réfléchi.
C - L’analyse de la femme
1-
Elles se sont rencontrées à la plage.
Les tempêtes se sont succédé tout l’été.
Ils se sont réunis pour organiser une fête.
Je me suis fixé des objectifs ambitieux.
Ils se sont frotté les mains.
COD
X
COI
COS
X
X
X
X
b) Le participe passé ne s’accorde que lorsque le pronom réfléchi est COD et pas quand il
est COI ou COS.
D - Appliquer
1- a) Ma sœur s’est aperçue de son erreur.
b) Il s’est tu.
c) Elle s’est lavé les mains.
d) Elles se sont évanouies.
e) Il s’est préparé au concours.
2- a) Ils se sont rappelé sa venue.
b) Ils se sont rappelés le soir même.
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Séquence 4
Séance 5
A - Comprendre
1- Les deux personnages se trouvent dans la rue, en direction de Paris après s’être enfuis alors
qu’on les emmenait à l’Exposition coloniale.
2- a) Les éléments de la ville qui surprennent ces personnages sont : la circulation des
automobiles (« un véritable fleuve automobile » l. 17), le bruit, le métal des ponts, les
lumières artificielles (« publicités électriques » l. 16), les « passages cloutés » et les « feux
tricolores » (l. 20).
b) Badimoin est apeuré (« sa peur » l. 6) car il est loin des éléments qu’il connaît et
maîtrise, en Nouvelle-Calédonie dont il est originaire.
3- Le chauffeur de la voiture se comporte de manière agressive (« s’est mis à hurler » l. 6-7)
après avoir bien regardé Badimoin (« a détaillé » l. 6).
4- a) Le chauffeur de la voiture emploie le terme « chimpanzé » pour s’adresser à Badimoin.
b) Il le tutoie car il n’a pas de respect pour lui.
c) Le tutoiement révèle que le chauffeur considère les personnes de couleur noire comme
des moins que rien.
5- a) Pour les personnages la ville est une « jungle de pierre, de métal, de danger » (l. 15).
On peut penser qu’ils la voient comme un enchevêtrement d’éléments indistincts et
inquiétants, comme un occidental verrait la brousse.
b) Les deux expressions qui décrivent la ville et son activité sont « jungle de pierre, de métal,
de danger » (l. 15) et « Un véritable fleuve automobile » (l. 17).
c) La figure de style utilisée est la métaphore.
6- a) C’est une proposition circonstancielle, complément circonstanciel de conséquence.
b) Cette proposition montre que les voitures démarrent précisément quand les deux
hommes décident d’avancer, pour les empêcher de traverser.
7- Les deux personnages sont considérés « comme des naufragés sur un rivage hostile » (l. 23)
puis, ils deviennent presque invisibles à la fin du texte car le groupe qu’ils suivent est trop
saoul pour se rendre compte de leur présence.
8- Le narrateur veut inspirer de la compassion envers ces personnages ou au moins de la
compréhension. Grâce aux descriptions, le lecteur peut comprendre ce qu’ils vivent et
ressentent.
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Séquence 4
B - Écrire
Dans un café, deux amis discutent :
— Il faut que je te raconte quelque chose, c’était étrange !
— Ah ?
— Oui, hier, je me trouvais à proximité de l’Exposition
coloniale car je voulais voir les curiosités ramenées des
colonies. Or, en sortant, qu’est-ce que je vois ? Devine !
Deux bougres plus noirs que l’ébène manquant se faire
renverser par un taxi !
Ils avaient l’air complètement perdus dans notre ville.
Ils ne savaient pas traverser et sont restés des heures à
regarder les gens passer au feu vert. Je me suis demandé
s’ils allaient s’en sortir. J’étais un peu embêté pour eux
mais la curiosité était la plus forte : allaient-ils se sortir
de là tout seuls ? Quelles stratégies allaient-ils mettre
en place pour traverser ?
Hé bien, figure-toi qu’ils n’ont traversé que plus d’une
heure après, en suivant un groupe de jeunes gens
éméchés. Ils ont alors continué leur route vers Paris,
je n’avais pas le temps de les suivre mais je t’avouerai
que je ne suis pas très fier de ne pas les avoir aidé, ils
avaient l’air vraiment désemparés. Je me demande ce
qu’il est advenu d’eux…
J’ai raconté la scène à un ami.
J’ai montré les émotions du
personnage pour ces deux
personnes.
DOCUMENTS B et C
1- Les slogans pour le savon sont mis en valeur car ils sont soit noirs sur fond jaune ou jaunes
ou rouges sur fond noir.
2- La main de l’homme devient blanche quand il se lave.
3- Cela laisse sous-entendre qu’une personne noire est sale et que si elle se lave elle deviendra
propre.
4- L’homme a l’air joyeux.
5- Cet homme est associé au métier de mécanicien.
6- a) On comprend qu’avant l’utilisation du produit la femme de l’affiche est très noire de
peau et l’est moins après avoir utilisé ce produit.
b) On est très proche de la publicité de 1953 car on sous-entend qu’un savon peut blanchir
la peau et la rendre plus propre si elle est noire naturellement. Cette affiche a donc un
fond raciste.
C - Écriture
La discrimination est le fait de mettre de côté et de traiter différemment certaines personnes
par rapport à d’autres. C’est une attitude qui consiste à écarter quelqu’un de quelque chose
qu’il voudrait obtenir (un emploi, par exemple) pour des raisons liées à ce qu’il est (sa couleur
de peau, sa manière de se vêtir, son handicap…). La discrimination c’est donc une injustice qui
consiste à dire que certains hommes sont parfaits et les autres, à rejeter.
À mon avis, le moyen le plus efficace pour interpeller la population quant aux discriminations
est l’affiche car elle peut être très choquante et faire réagir en une fraction de seconde. Son
affichage public permet aussi une large diffusion. L’affiche présentant un homme noir mettant
devant son visage la photographie d’un homme blanc montre bien que devoir se cacher pour
être accepté n’est pas un état de fait acceptable.
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Séquence 4
Séance 6
A - Les verbes impersonnels
1- - Il a eu ce qu’il méritait.
- Il est tombé des mètres de neige cette année.
- Il est tombé dans la cours de récréation.
- Quelle catastrophe il s’est produit !
- Il lui a plu tout de suite.
- Il a plu la semaine dernière.
2- Les participes passés des verbes à la tournure impersonnelle ne s’accordent pas.
B - Le participe passé suivi d’un infinitif
1- Les mots en gras remplacent « la pièce » dans la première phrase, « les fleurs » dans la
seconde et « les voitures » dans la dernière.
2- Le « que » de la première phrase est COD du verbe « répéter », « les » de la deuxième
phrase est sujet du verbe « se faner », et « qu’ » de la dernière phrase est sujet du verbe
passer.
3- Il n’y a que le premier pronom, le seul qui soit COD, qui ne commande pas l’accord du
participe.
C - Application
1- a) Les avions passent si haut que nous ne les avons pas entendus venir.
b) Mon amie était en cours : la CPE l’a envoyé chercher.
c) Quels efforts il a fallu faire pour arriver au sommet !
2- a) Quelle bêtise as-tu encore faite ?
b) La CPE a fait appeler mon amie.
c) Ces gâteaux ont été faits par un grand pâtissier.
d) On nous a fait attendre longtemps.
Séance 7
1- L’orateur veut obtenir l’abolition de la peine de mort.
2- L’expression qui montre que l’orateur s’implique personnellement est : « À cet âge de ma
vie ».
3- a) Le mot faillible veut dire : « Qui peut faillir, qui est susceptible de tomber dans l’erreur
ou de commettre une faute. »
b) La justice, représentée par le jugement humain ne peut être tout le temps juste, elle peut
se laisser impressionner, distraire et donc commettre des injustices.
4- a) L’orateur caractérise certains jugements comme étant une loterie et dépendant donc du
hasard uniquement.
b) La force de cette expression vient du fait qu’elle sous-entend que tout le monde peut
être la victime de cette « loterie », c’est-à dire d’une erreur judiciaire.
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Séquence 4
5- a) L’orateur s’adresse aux députés de l’Assemblée Nationale française.
b) L’orateur interpelle directement son auditoire pour qu’il se sente concerné, pour qu’il
prenne conscience de son pouvoir décisionnaire et de sa responsabilité.
c) Ceci peut aider certains députés à se sentir concernés en tant qu’individus et non plus
seulement comme députés, l’effet de proximité permet alors de mieux faire réfléchir.
6- a) Le texte et l’image parlent tous deux de la volonté d’abolir la peine de mort, en France
pour le texte, dans le monde pour l’affiche.
b) Ce slogan est fort car on retourne le terme « condamnée » contre celle qui condamne à
l’irréparable, par conséquent, on ne lui laisse aucune chance.
7- Écriture :
NON À LA PEINE DE MORT !
Hier, à l’Assemblée Nationale, monsieur Badinter a tenu un long
discours devant un parterre fourni de députés.
Monsieur Badinter a prononcé un discours très
convaincant en faveur de l’abolition de la peine de mort à
l’Assemblée Nationale hier.
Une certaine conception de l’homme et de la justice
Monsieur Badinter a tout d’abord fait le constat que
la question de l’abolition était liée à une conception de
l’homme et de la justice. Il a employé le terme frappant
de « justice qui tue » pour évoquer la conception de
ses adversaires. Il a fait part de sa conviction qu’aucun
homme n’était assez mauvais pour mériter être tué et que
tout un chacun pouvait changer.
La justice humaine est faillible
Il a ensuite évoqué le fait que la justice humaine, parce
qu’elle est telle, est faillible. Il a aussi expliqué que la peine
de mort était bien souvent injuste car un crime identique
était pour l’un puni de mort et pour l’autre non. Monsieur
Badinter a conclu en disant que la peine de mort était en
fait une anti justice et que l’abolir rendrait ses lettres de
noblesse à la justice de notre pays.
Monsieur Badinter a conclu là son discours en appelant
chaque député à écouter sa conscience propre, laissant
l’auditoire réfléchir.
J’ai mis un titre à l’article.
J’ai fait un chapeau introducteur.
J’ai détaillé mon compte rendu
en sous parties thématiques
qui reprennent bien tous
les arguments de monsieur
Badinter.
J’ai conclu l’article.
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Séquence 4
Séance 8
Je connais
 Une tapisserie qui reprend le poème
intitulé Liberté.
Je suis capable de / d’
 Citer l’artiste auteur de cette tapisserie :
Jean Lurçat.
 Une chanson qui est un hymne à la
résistance.
 Donner le titre de cette chanson : Le
Chant des partisans.
 Expliquer dans quel contexte elle a été
écrite :
 La lettre d’Émile Zola au président de la
République. Elle s’appelle J’Accuse. Elle
défend le capitaine Dreyfus.
 Les verbes pronominaux
Je sais qu’un verbe pronominal peut être
de sens réfléchi ou de sens réciproque.
Elle a été écrite en 1943 pendant
la seconde guerre mondiale pour
encourager les gens à résister à
l’occupation allemande.
 Dire comment on appelle ce type de
lettre :
Il s’agit d’une lettre ouverte.
 Indiquer le sens de ces verbes
pronominaux :
Il s’est promené : pronominal réfléchi.
 Les accords particuliers du participe
passé
Ils se regardent : pronominal réciproque.
 Accorder correctement les participes
passés des verbes entre parenthèses :
-
-
Elle s’est enfuie de chez ses parents qui la
battaient.
-
Les toits se sont couverts de neige.
-
Elles se sont embrassées avant de partir.
-
Les ouvriers se sont succédé pour
terminer la maison à temps.
-
Les enfants étaient fatigués. Leurs mères
ont pensé les garder à la maison.
Le participe passé s’accorde avec le
sujet si le verbe est essentiellement
pronominal.
-
Le participe passé des verbes
impersonnels est toujours invariable.
-
L’accord du participe passé des verbes
pronominaux de sens réciproque et de
sens réfléchi se fait si le pronom réfléchi
est COD.
-
Le participe passé suivi d’un verbe à
l’infinitif s’accorde avec le COD du verbe
conjugué si celui-ci est placé avant le
verbe et s’il est sujet du verbe à l’infinitif.
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Séquence 5
SÉQUENCE 5
Séance 1
A - Les premières pages du roman autobiographique
1- Le texte donne des indications très précises sur ce point. Dès la ligne 1, le lecteur apprend
que la scène se passe en « février 1932 ». Le narrateur a en mémoire une « une grise et
sombre journée d’hiver » (l. 9). L’heure de l’événement est aussi indiquée « à trois heures de
l’après-midi » (l. 8-9).
2- L’histoire de ce roman commence en 1932 comme cela est indiqué à la première ligne
de l’extrait. Les années 1930 couvrent une période trouble et difficile, l’Europe connaît
une crise économique sans précédent. L’Allemagne est particulièrement touchée et les
conséquences sont immédiates : repli nationaliste et montée des extrémismes. Elle met
en place des mesures sous l’égide nazie. D’une petite organisation affaiblie pendant les
années 1920, Hitler a fait du parti nazi (NSDAP) une force majeure du champ politique
allemand en 1932, en s’appuyant sur le contexte difficile créé par la crise économique.
L’année 1932 marque la perte de contrôle du pouvoir en place. Dans un climat de tension
généralisée entretenu, Hitler sera nommé Chancelier un an plus tard, le 30 janvier 1933 par
le Président Hindenburg.
3- Le narrateur a seize ans en 1932. À la ligne 8, on apprend en effet qu’il a fêté son seizième
anniversaire deux jours avant sa rencontre avec le garçon. Depuis « plus d’un quart de
siècle a passé » (l. 1-2). Vingt-cinq années se sont passées, ou plus de neuf mille jours
comme le précise le narrateur à la ligne trois. On peut donc supposer que le narrateur au
moment de l’écriture a plus de quarante-et-un ans. (16+25).
4Le narrateur enfant
« en février 1932 »
« pour le moment embellie
par la neige » J’étais
somnolent, faisant de petits
dessins »,
Le narrateur adulte
« dont un grand nombre
périrent plus tard dans les
steppes russes ou dans les
sables d’El Alamein ».
« En fermant les yeux, je
vois encore les dos de mes
camarades »
« Je me souviens »
5- Le récit ne suit pas l’ordre chronologique. Le narrateur écrit son histoire alors qu’il a au
moins quarante-et-un ans comme tu l’as vu dans une question précédente. Il raconte
pourtant un événement qui a eu lieu lorsqu’il était adolescent en 1932. Il revient sur des
événements passés en faisant ce que l’on appelle des analepses. Le narrateur bouleverse
aussi le temps de son récit par des anticipations, des prolepses. Il annonce la mort de
certains de ses camarades de classe « dans les steppes russes ou dans les sables
d’Alamein » (l. 18). Il fait alors allusion aux batailles perdues par Hitler en Russie et en
Égypte en 1942, soit dix années après sa rencontre avec le garçon.
B - Les sentiments et les perceptions du narrateur
1- Le texte est écrit à la première personne du singulier. On peut relever les nombreuses
occurrences du pronom personnel sujet « je » (l. 6, 9, 13), le pronom réfléchi « me » (l. 6),
et le déterminant possessif « mon » (l. 6, 7 et 8).
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Séquence 5
2- Le temps verbal dominant est le présent de l’indicatif : « Je me souviens » (l. 13), « je vois »
(l. 16) et « j’entends » (l. 18). Le présent est le temps de l’écriture. On trouve également
deux verbes conjugués au passé, à l’imparfait et au plus-que-parfait : « étaient accrochés »
(l. 15) et « avait accepté » (l. 19-20). Le plus-que-parfait est le temps du passé, du souvenir.
Il y a donc dans les temps des verbes une alternance entre le présent et le passé.
3- Les verbes de perception sont nombreux. Les sens sollicités sont l’ouïe (« j’entends » l. 18),
la vue (je vois l. 16). Il n’y a pas de verbes de perception olfactive mais le groupe nominal
« l’aigre odeur » (l. 14) indique que le narrateur revit la scène par la mémoire de ses sens. Il
a retenu de cette journée la voix monotone de son ancien professeur, les couleurs blafardes
de la salle de classe (« jaunâtres » et « gris » l. 15) et l’odeur particulière d’une salle de
classe. L’impact des souvenirs dans le présent du narrateur est très fort.
4- Hans semble s’ennuyer à l’école. La fatigue de l’hiver et la lassitude (« la voix lasse et
désillusionnée » l. 18-19) semblent l’assaillir. Il est au bord de l’assoupissement en cette fin
de journée (« j’étais somnolent » l. 36) et affronte son désœuvrement en faisant de « petits
dessins » (l. 36). Cet ennui met en valeur l’événement qui va suivre car il marquera le réveil
de l’adolescent. L’événement sera d’autant plus marquant qu’il rompra avec la monotonie
du quotidien.
5- Plusieurs hypothèses sont possibles. Le cours peut être interrompu par un surveillant, un
autre élève… mais on peut supposer que si l’événement est évoqué notamment avec ce
sentiment d’attente, de suspens, c’est qu’il n’est pas banal et qu’il va marquer une page
importante dans la vie du narrateur.
C - Réécriture
Il peut se rappeler le jour et l’heure où pour la première fois son regard se pose sur ce garçon
qui va devenir la source de son plus grand bonheur et de son plus grand désespoir. C’est deux
jours après son seizième anniversaire, à trois heures de l’après-midi, par une grise et sombre
journée d’hiver allemand. Il est au Karl Alexander Gymnasium à Stuttgart, le lycée le plus
renommé du Wutemberg…
Séance 2
A - Une rencontre inoubliable
1- La date du 15 mars est importante pour le narrateur car elle marque le début de son
amitié avec le nouvel élève. Depuis que Conrad Hohenfels a franchi la porte de la classe
juste après l’extrait de la séance 1, Hans a décidé qu’il sera son ami mais la peur et la
timidité l’ont jusqu’alors empêché de l’aborder. Ce jour-là il décide enfin de lui parler.
2- Cette date marque le début du printemps. Le narrateur fait une description du paysage,
la végétation est en fleur (« les amandiers étaient en fleur, les crocus avaient fait leur
apparition » l. 2-3) et le ciel, qui était jusqu’à présent gris, s’éclaircit (« le ciel était bleu
pastel et vert d’eau, un ciel nordique avec un soupçon de ciel italien » l. 3-4). L’arrivée du
printemps est symbolique, il marque le renouveau, le changement dans la vie de Hans.
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Séquence 5
3- a)
Émotions de Hans
avant la rencontre
(l. 4 à 8)
Relevé des « J’avais peur de la
termes du dépasser » (l. 5)
texte
« Mon hésitation » (l. 6)
« Ma main tremblante »
(l. 7-8)
Émotions de Hans
pendant la rencontre
(l. 8 à 15)
« Ma joie, mon
soulagement, ma
stupéfaction » (l. 8-9)
Émotions de Hans
après la rencontre
(l. 16 à 19)
« Vie pleine d’espoir et
de richesses » (l. 14-15)
« Je riais, je parlais tout
seul, j’avais envie de
crier, de chanter »
(l. 16-17)
« J’étais heureux » (l. 18)
« riche comme Crésus »
(l. 18-19)
b) Dans ce passage, Hans est d’abord hésitant quant à l’attitude à adopter face à Conrad :
il en ressent même de la peur. Dès qu’il voit que Conrad est aussi timide que lui et veut
être son ami, il est soulagé : sa joie et son bonheur ne font que croître ensuite.
4- La phrase qui permet de penser que l’amitié entre les deux garçons sera possible est la
dernière du premier paragraphe : « C’est toi, Hans ! » dit-il, et, tout à coup, je me rendis
compte, à ma joie, à mon soulagement et à ma stupéfaction, qu’il était aussi timide que
moi et, autant que moi, avait besoin d’un ami. »
5- a) Dans cette phrase, les propositions ne sont pas reliées mais séparées par des virgules :
il s’agit de trois propositions juxtaposées. Elles ne sont pas reliées par une conjonction
de coordination ou de subordination. Il s’agit de plus d’une énumération.
b) Cette construction marque l’euphorie du narrateur. Ses émotions se bousculent et le
submergent.
6- Hans se compare à Crésus. Il était « riche comme Crésus » (l. 18-19). Il s’agit d’une
comparaison. Hans se sent enrichi par sa rencontre et sa nouvelle amitié. Lui qui était
désœuvré et n’avait pas de véritable ami à qui se confier, a trouvé un alter ego.
7- a) Hans est un adolescent plutôt réservé (« mes expressions maussades et ennuyées »
l. 20), qui parle assez peu avec ses parents (« mes réponses évasives et mes silences
prolongés » l. 20-21).
b) Les parents de Hans ne s’inquiètent pas de la réserve de leur fils car ils attribuent cette
attitude passive et en retrait à l’âge de l’adolescence. (« Qu’ils attribuaient aux troubles
de la croissance et à la mystérieuse transition de l’adolescence à l’âge viril » l. 21-22).
c) Hans ne raconte pas sa rencontre avec Conrad à ses parents. S’il ne le fait pas, c’est
peut-être parce qu’il n’est pas dans les habitudes du jeune homme d’extérioriser ses
sentiments avec eux et aussi parce que l’adolescence est une période de transition où
les relations avec les parents peuvent être compliquées. L’adolescent en général se replie
sur lui-même et la communication avec les adultes est parfois difficile. On peut
supposer également qu’il souhaite que son amitié avec Conrad reste pour l’instant son
jardin secret.
B - Le doute
1- Dans le dernier paragraphe de l’extrait, à partir de la ligne 25, le doute fait place à
l’euphorie de la rencontre. (« Mais plus tard, une réaction se produisit »)
2- On peut remarquer que le dernier paragraphe débute par « mais » qui est une conjonction
de coordination marquant l’opposition. Cette conjonction marque la rupture entre la joie
ressentie au début et l’inquiétude du narrateur.
3- On apprend dans ce dernier paragraphe que Hans est juif. À cause du contexte politique en
Allemagne dans les années 30, Hans s’inquiète et se pose beaucoup de questions comme
le montrent les multiples phrases interrogatives de la fin de l’extrait. Son appartenance
religieuse pourrait empêcher son amitié avec Conrad.
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Séquence 5
C - Dictée préparée
« Mes parents étaient, grâce à Dieu, trop absorbés pour observer le changement qui s’est fait
en moi. Ils étaient habitués à mes expressions maussades et ennuyées, à mes réponses évasives
et mes silences prolongés, qu’ils attribuaient aux troubles de la croissance et à la mystérieuse
transition de l’adolescence à l’âge viril. De temps à autre, ma mère avait essayé de pénétrer
mes défenses et tenté une ou deux fois de me caresser les cheveux, mais elle y avait depuis
longtemps renoncé, découragée par mon manque de réceptivité ».
Séance 3
A - L’expression de soi
1- Sur cette illustration, on voit un personnage tricoter à l’aide de deux aiguilles. Sa tête
est représentée par une pelote. Les fils de cette pelote sont désordonnés et peuvent ainsi
symboliser ses pensées, sa mémoire. Écrire un livre lui permet ainsi d’ordonner son passé.
2- On peut proposer plusieurs titres qui ont un rapport avec l’écriture autobiographique
car il s’agit bien d’une représentation symbolique d’un auteur qui va écrire le livre de
sa propre vie. Le dessin est donc une métaphore de l’écriture autobiographique. Les
souvenirs, la mémoire surgissent de façon désordonnée et l’auteur doit organiser ses
pensées pour le lecteur. Le livre est ouvert, il est encore en construction. La tête-pelote
symbolise le fil de la vie si difficile à démêler pour parvenir à l’écriture de sa propre vie.
Cela signifie que l’écrivain doit d’abord effectuer un travail de remémoration puis de
remise en ordre pour fournir au lecteur une trame cohérente et lisible. L’écrit, travail
manuel, d’artisan, est l’outil qui permet de transformer l’ordre de la pensée, d’organiser
la matière confuse de la mémoire. Ce dessin peut également représenter le chemin de la
création littéraire qui va de la pensée, de la mémoire à l’œuvre d’art. On peut se rappeler
que trois temps se superposent dans l’œuvre littéraire :
- le passé que l’écrivain déroule,
- le présent de narration que l’écrivain tricote,
- le temps de la lecture du livre, du récit de vie.
Il faut savoir que le titre donné à cette illustration parue dans le journal Le Monde était
L’écriture de soi. On peut proposer les titres : L’écriture de sa vie, reconstruire sa vie par
l’écriture, tricoter le livre de ses pensées…
B - Le vocabulaire du souvenir
1- Vendredi, 3 heures.
Mes souvenirs sont comme les pistoles dans la bourse du diable : quand on l’ouvrit, on n’y
trouva que des feuilles mortes. […] J’ai beau fouiller le passé je n’en retire plus que bribes
d’images et je ne sais pas très bien ce qu’elles représentent, si ce sont des souvenirs ou des
fictions. […]
Jean-Paul Sartre, La Nausée (1938) Folio.
2- Jean Paul Sartre, dans ce texte, évoque les difficultés d’un auteur qui souhaite écrire une
autobiographie. Les souvenirs sont fugitifs et parfois trompeurs. Il utilise une comparaison :
« comme les pistoles dans la bourse du diable ».
3- Exemples de comparaisons : Mes souvenirs sont comme un sachet de sucreries / un couloir
sans lumière / un puzzle tombé de sa boîte…
4- On remarque que toutes les phrases commencent par la même expression « Je me souviens »
Cette figure de style s’appelle une anaphore.
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Séquence 5
5- 100 Je me souviens des sacs de billes
101 Je me souviens des images Panini
102 Je me souviens du pamplemousse à la cantine
103 Je me souviens des pulls en laine qui grattent
104 Je me souviens de la craie sur le tableau noir
C - Le vocabulaire des émotions
1- Relie chacun des mots de gauche à son synonyme.
affliction
•
• chance
courroux
•
• tourment
égarement
•
• chagrin
faveur
•
• folie
fortune
•
• rancune
ressentiment
•
• colère
supplice
•
• affection
2Rejet
mépris
Amour
Affection
Colère
fureur
Tristesse
dépit
Confusion
gêne
dédain
sympathie
indignation
désarroi
détresse
horreur
passion
courroux
langueur
scrupules
répulsion
inclination
ressentiment
amertume
aversion
3- Chagrin  tristesse
Colère  fureur
Tourment  douleur
étonné  stupéfait
Triste  désespéré
perdu  désorienté
D - Traduire les émotions en image
1- Cette planche de bande-dessinée semble être autobiographique car les paroles du
personnage sont à la première personne du singulier. Le « je » désigne Marjane Satrapi,
l’auteur de Persépolis. On retrouve également les deux temps verbaux caractéristiques
de ce genre, c’est-à-dire le présent de l’indicatif et les temps du passé (imparfait, passé
composé) qui indiquent qu’il s’agit d’un récit rétrospectif. Marjane Satrapi évoque ses
souvenirs d’adolescente lorsqu’elle était en Autriche loin de ses parents restés en Iran
pendant la révolution islamique.
2- La colère de l’adolescente dans la vignette 2 est représentée graphiquement par les
sourcils froncés et la fumée qui sort de son nez tel un animal. Dans la vignette 3, elle hurle
sur les jeunes filles qui la critiquaient. Sa bouche est démesurée et les caractères de ses
paroles rapportées sont plus grands et en gras.
3- Des vignettes 4 à 8, le personnage éprouve plusieurs sentiments différents. Marjane
passe de la colère (vignette 4) caractérisée par les sourcils froncés et les lèvres dessinées
vers le bas, au chagrin (vignettes 5 et 6). Elle sèche ses larmes dans la vignette 7 et
réfléchit. Finalement, elle est heureuse et fière de s’être revendiquée dans la vignette 8. Le
personnage retrouve le sourire, le visage est serein.
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Séquence 5
4- Dans la dernière vignette, Marjane se souvient des conseils de sa grand-mère « être intègre à
soi-même ». Elle vient de comprendre qu’il ne fallait pas rejeter ses origines mais s’accepter
tel que l’on était pour pouvoir s’intégrer. Elle avait jusqu’à présent vécu dans le mensonge ou
l’omission, elle comprend après cet épisode qu’il faut assumer ses différences.
E - La découverte de la puissance des émotions
1- On peut ressentir plusieurs sentiments à la lecture de cette planche de bande dessinée. Nous
pouvons ressentir par exemple de la colère, de la tristesse, de l’incompréhension… L’anecdote
racontée dans cette planche rend mal à l’aise car nous voyons un jeune frère s’amuser à
provoquer une crise d’épilepsie chez son aîné. C’est un jeu dangereux mais c’est également une
scène gênante pour nous lecteurs parce que le garçon malmène une personne malade.
2- Dans la première vignette, le cadet est représenté plus petit que son frère aîné. On peut
remarquer que ses oreilles sont taillées en pointe, ce qui lui donne une apparence presque
démoniaque. Il incarne l’esprit malin, l’esprit diabolique (« Je me lance dans un jeu
terrible »). En revanche la dernière vignette montre bien la prise de conscience du jeune
garçon. Il comprend que son jeu est dangereux. Il a mûri, grandi. Nous comprenons que le
personnage a évolué : il est passé, du stade du petit frère pris dans la relation fraternelle,
au stade d’un individu autonome Son évolution est marquée par le gros plan de la
dernière vignette.
3- L’intérêt du noir et blanc est de représenter un épisode rétrospectif, passé de son histoire.
Le personnage ici se souvient de ses « jeux ». Ce choix peut aussi se justifier par le thème de
cette planche. Le personnage n’est pas fier de son attitude lorsqu’il était enfant. Il ressent
peut-être de la honte, de la gêne. Il a représenté le côté obscur de sa personnalité.
4- David B. semble regretter son attitude passée envers son frère aîné. Dans sa bande dessinée
autobiographique, il a souhaité de ne pas passer sous silence les mauvais côtés de sa
personnalité. En dessinant la vérité, il se décharge peut-être d’un sentiment de culpabilité
qui le fait souffrir.
5- L’image de l’enfance donnée par David B. n’est pas très positive. Les enfants sont souvent
cruels entre eux. Ils s’amusent, par inconscience, à faire souffrir les plus faibles.
Séance 4
A - Une saison et des lieux symboliques
1- Les deux amis se plaisent à visiter ensemble la campagne allemande. Leurs promenades
sont en pleine nature et sont liées à des poètes (Hölderlin notamment l. 30). Ce sont des
excursions bucoliques et culturelles car entrecoupées de poèmes récités.
2- Les excursions des deux amis ont lieu au printemps (l. 2). Toute la campagne est en fleurs
« Les cerisiers et les pommiers, les poiriers et les pêchers » (l. 2-3).
3- « Le printemps est la saison du renouvellement. Depuis le Moyen Âge, de nombreux poètes
ont chanté la « reverdie ». C’est un genre poétique caractérisé par son cadre printanier. À
cette époque de l’année, les fleurs et les arbres retrouvent leurs couleurs chatoyantes, le
vert des feuilles et les couleurs de leurs bourgeons. Ce renouveau peut symboliser l’espoir
et la confiance en l’avenir. Il faut relier cette évocation au contexte historique. L’histoire de
L’Ami retrouvé débute en 1933 et tu as déjà vu, lors de la séance 1, quelle était la situation
politique du pays. Les deux jeunes garçons espèrent donc que cette période sombre va
prendre fin avec la naissance du printemps.
4- Les deux jeunes gens sont effectivement dans l’erreur. Ce renouvellement saisonnier ne
marquera en rien l’amélioration de l’état politique en Allemagne. Les nazis au pouvoir
depuis 1933 accentuent leur pression sur le peuple juif. Les lois de Nuremberg de
septembre 1935 par exemple leur retirent les libertés fondamentales. Le réarmement de
1933 à 1939 caractérise la politique intérieure. L’Allemagne envahira la Pologne en 1939 :
les démocraties européennes décident alors de lui déclarer la guerre le 3 septembre. C’est
le début de la seconde guerre mondiale.
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Séquence 5
B - Accorder des adjectifs de couleur
1- Lorsque le narrateur décrit le paysage, à la manière d’un peintre, il donne par petites
touches les couleurs qui composent son tableau. Les couleurs sont multiples : le bleu (« les
Vosges bleu lavande » l. 17, « les collines bleuâtres » l. 4), le jaune (« teinte jaune citron »
des saules l. 4), le gris (« argentée » l. 3).
2- L’adjectif de couleur « bleu lavande » ne s’accordent pas en genre et en nombre avec le
groupe nominal pourtant au pluriel « Les Vosges » car la règle d’accord de ces adjectifs est
la suivante : L’adjectif de couleur ne s’accorde pas s’il est composé d’un adjectif et d’un
nom.
3- a. Des perroquets verts et jaune citron
b. Des ailes bleues
c. Une tache noire
d. Des plages de sable blanc
e. Des nuages gris cendré
f. Des fleurs roses et mauves
g. Des collines verdoyantes
4blanc
Ivoire
crème
nacre
noir
ébène
jais
rouge
orange
rubis
corail
vermillon saumon
coquelicot
grenat
vert
jaune
jade
mordoré
émeraude
olive
brun
noisette
gris
anthracite
C - Le poème de Hölderlin
1- a) À la fin du texte, les deux jeunes garçons traduisent leurs sentiments en récitant un
poème. Ils font appel au genre poétique. Les extraits de poèmes sont reconnaissables car
ils sont en italique et ont une disposition particulière.
b) Les poèmes qu’ils récitent ont pour thème la nature et le renouvellement des saisons. Ils
ne sont donc pas choisis au hasard mais font écho aux paysages visités par les deux
amis.
2- Le poème de Hölderlin, leur poète préféré, est composé de deux strophes.
3- La première strophe du poème chante le renouvellement des saisons. Il s’agit probablement
du printemps « avec ses poiriers aux fruits jaunes » (l. 31). Le second en revanche semble
avoir pour thème une saison froide et glaciale « dans le vent claquent des étendards gelés »
(l. 44-45)
4- Les derniers vers du poème n’annoncent pas des jours heureux. Ils évoquent
symboliquement la période sombre qui s’abattra sur le pays des deux amis et sur l’Europe
entière. Leur amitié sera-t-elle aussi paisible après cette escapade bucolique ?
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Séquence 5
D - Écriture
Sujet d’imagination
Voici pour te donner un exemple la description d’une forêt qui émerveille Frodon, personnage
du Seigneur des Anneaux.
Quand les yeux de Frodon eurent été à leur tour découverts, il leva le regard, et il eut le
souffle coupé. Ils se trouvaient dans un espace découvert. A gauche s’élevait un grand
tertre, couvert d’un tapis de gazon aussi vert que le printemps des temps anciens. Dessus,
comme une double couronne, poussaient deux cercles d’arbres : ceux de l’extérieur avaient
une écorce d’un blanc de neige ; ils ne portaient pas de feuilles, mais ils étaient splendides
dans leur harmonieuse nudité ; les arbres de l’intérieur étaient des mallornes de grande
taille, encore revêtus d’or pâle. Haut parmi les branches d’un arbre très élevé brillait un
filet blanc. Au pied des arbres et sur toutes les pentes vertes, l’herbe était parsemée de
petites fleurs d’or en forme d’étoiles. Parmi elles, dansant sur de minces tiges, se voyaient
d’autres fleurs, blanches ou d’un vert très pâle ; elles miroitaient parmi le riche coloris
de l’herbe. Au-dessus, le ciel était bleu, et le soleil de l’après-midi rayonnait sur la colline,
jetant de longues ombres vertes sous les arbres. [...] Les autres se jetèrent sur l’herbe
odorante, mais Frodon resta un moment debout, encore plongé dans l’émerveillement. Il
lui semblait avoir passé par une haute fenêtre donnant sur un monde évanoui. Il s’étendait
dessus une lumière pour laquelle sa langue n’avait point de nom. Tout ce qu’il voyait
était de belle forme, mais ces formes semblaient en même temps nettement découpées
comme si elles venaient d’être conçues et dessinées au moment où on lui avait retiré son
bandeau, et aussi anciennes que si elles duraient depuis toujours. Il ne voyait d’autres
couleurs que celles qu’il connaissait, or et blanc, et bleu et vert, mais elles étaient fraîches
et vives comme s’il venait de les percevoir à ce moment et d’inventer des noms nouveaux et
merveilleux.
LA FORET DE LA LORIEN. J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des anneaux.
Séance 5
A - Le titre
1- Nous pouvons décomposer le titre L’ami retrouvé en deux parties. Le groupe nominal
« L’ami » nous incite à penser que l’histoire développera le thème de l’amitié. L’article défini
« l’ » précise peut-être qu’il s’agit d’une amitié particulière et exclusive. Il ne s’agit pas d’un
ami parmi d’autres. Il semble également que l’ami soit masculin et non féminin. L’adjectif
qualificatif « retrouvé » indique ensuite que l’amitié semble être interrompue à un moment
de l’histoire pour reprendre ensuite.
2- L’adjectif « retrouvé » peut être décomposé ainsi :
Re
/
trouv
/
é
Préfixe
/
radical
/
suffixe
Le préfixe « re » marque la répétition. On peut donc supposer que l’ami du roman sera
perdu, puis retrouvé ensuite.
3- Terreur :
terrorisé, terrible, terrifier
Cercle :
encerclé, cerclage, cerclé
Mère :
maternel, maternage, maternité
B - Les images
1- Il n’y a pas de mauvaise réponse. L’illustration 1 évoque peut-être le mieux le titre L’ami
retrouvé, en particulier à cause de la déchirure qui sépare les deux garçons. Ils semblent être
amis puisqu’ils se serrent la main mais l’amitié semble être impossible par leur séparation
de chaque côté de l’image.
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Séquence 5
2Document 1
Dans cette image,
les deux garçons
semblent être amis
car ils se serrent
la main mais une
déchirure qui vient
séparer l’image en
deux parties semble
les éloigner l’un
de l’autre. L’un
des garçons est
supérieur à l’autre
par sa taille et par
sa position dans
l’image. La déchirure
sépare également le
préfixe du radical de
l’adjectif « retrouvé ».
Document 2
Un garçon marche
seul, tête baissée, le
long d’un mur où
des croix gammées
sont affichées.
Cette illustration
marque la solitude.
L’ami semble être
perdu.
Document 3
L’illustration
représente deux
visages masculins qui
regardent dans la
même direction. Ils
se complètent : l’un
semble être une partie
de l’autre ou être son
ombre. Cette image
évoque l’union, voire
la fusion, entre deux
amis.
Document 4
Deux garçons sont
vus de dos, ils se
dirigent dans la
même direction.
Celui de droite tient
l’autre par le cou, il
tient fermement le
col de sa chemise.
Cette image évoque
l’amitié entre deux
écoliers si on se
réfère aux vêtements
qui ressemblent
davantage à des
uniformes.
3- Les illustrateurs des différentes éditions ont choisi de mettre en lumière différents aspects,
différents thèmes de l’œuvre. L’illustration 1 par exemple met l’accent sur la séparation
des amis alors que l’illustration 3 met en avant l’amitié, la fusion entre les deux garçons.
Illustrer un livre c’est faire des choix et mettre en avant des thèmes, des épisodes de
l’histoire plutôt que d’autres.
4- Dans les illustrations 2, 3 et 4, on peut voir une croix gammée. Dans l’illustration 2, elle
apparaît sur des affiches collées au mur. Dans l’illustration 3, on aperçoit un drapeau
accroché sur un monument qui semble public et officiel. Enfin, dans l’illustration 3,
une croix gammée recouvre le sol où se déplacent les deux garçons. On peut donc situer
l’histoire de ce roman en Allemagne nazie dans les années 1930-1940.
C - Le doublement des consonnes
1- a) In
/
nombr
/
ables
Préfixe
/
radical
/
suffixe
b) Le n est doublé du fait d’un contact entre la consonne du préfixe « in » et celle du
radical « nombr- » en début de mot.
2- a- lisible : illisible
e- logique : illogique
b- mature : immature
f- responsable : irresponsable
c- réel : irréel
g- mobile : immobile
d- limité : illimité
h- mortel : immortel
3- Son visage me parut encore plus charmant que la veille : tout en lui était fin, intelligent, et
attrayant. Elle tournait le dos à la fenêtre voilée d’un rideau blanc ; un rai de soleil filtrait
à travers le tissu et inondait de lumière ses cheveux flous et dorés, son cou innocent,
l’arrondi de ses épaules, sa poitrine tendre et sereine. Je la contemplais et qu’elle me
devenait chère et tendre ! J’avais l’impression de la connaître depuis longtemps et de
n’avoir jamais su, rien vécu avant de l’avoir vue.
D’après Ivan Tourgueniev, Premier amour (1860), Flammarion.
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Séquence 5
4- a- L’avion se pose à terre : L’avion atterrit.
b- L’architecte rend plus grande la maison : L’architecte agrandit.
c- Il rend plus lourd son cartable en ajoutant des livres : Il alourdit.
d- L’élève écrit des notes sur son cahier : L’élève annote.
e- Il rend plus léger son sac en enlevant ses manuels : Il allège.
D - Écriture
Pour réussir cet exercice d’écriture, il fallait que tu expliques la solitude du personnage. Les
hypothèses possibles sont nombreuses : on peut supposer qu’un déménagement, une histoire
d’amour, un décès… vienne rompre l’amitié des deux garçons. Dans tes réponses, il ne faut
surtout pas négliger le contexte historique du roman… Comme tu l’as vu, l’histoire de L’Ami
retrouvé a pour cadre l’Allemagne nazie dans les années 30-40, lors de la montée au pouvoir
d’Hitler. Il est possible aussi que le contexte politique de l’époque soit responsable de leur
séparation. Tu découvriras la véritable raison en lisant la suite du roman.
Séance 6
Je connais
Je suis capable de
 Les caractéristiques de l’incipit d’un récit  Distinguer le « je » qui vivait dans le
autobiographique
passé et le « je » qui écrit dans le présent
dans les deux phrases suivantes :
Un récit autobiographique est souvent
écrit à la première personne. Le
1- Je suis au regret de te dire que je m’en vais.
narrateur est alors un personnage.
« Je » du présent
Dans une autobiographie, le narrateur
2- Oui, je t’aimais.
est également l’auteur. Dans un roman
autobiographique, ce n’est pas le cas,
« Je » du passé
mais l’auteur s’y inspire cependant de sa
propre vie.
Les récits autobiographiques sont des
récits rétrospectifs : le narrateur s’y
remémore des événements passés de
sa vie. Les temps du passé (imparfait/
passé simple) vont donc alterner avec le
présent, le temps de l’écriture.
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Séquence 5
 Quelques figures de style
La comparaison est une figure de style
de ressemblance. Elle rapproche deux
éléments (un comparant et un comparé)
à l’aide d’un outil de comparaison
(comme, tel que…).
L’énumération est une figure de style par
répétition. Il s’agit d’une succession de
termes pour renforcer une idée.
 Reconnaître ces quelques figures de style :
1- Elle m’éblouit par la cascade de ses rires
métaphore
2- La culture ressemblait pour lui à un vieillard au
visage ridé par le soleil.
comparaison
3- Je mange des poires, des prunes, des bananes.
énumération
L’anaphore est une figure de style par
4- Elles se griffent. Elles se bousculent
répétition. Il s’agit d’une répétition d’un
même mot ou d’une même expression en
Elles s’arrachent les vêtements. Elles ne
début de phrase ou de vers.
sortiront pas indemnes des soldes.
 Le vocabulaire de la bande-dessinée
Je connais quelques mots de vocabulaire.
Une planche : page entière de bande
dessinée composée de plusieurs bandes.
anaphore
 Repérer les éléments d’une page de
bande dessinée :
Une case
Une bulle
Une bande : (aussi appelée un “strip”)
succession horizontale de plusieurs
images.
Une vignette : (aussi appelée une case)
image d’une bande dessinée délimitée par
un cadre.
Une bulle : (aussi appelée un phylactère)
forme variable qui, dans une vignette,
contient les paroles ou pensées des
personnages reproduites au style direct.
Un appendice relié au personnage :
permet d’identifier le locuteur. Il prend la
forme d’une flèche pour les paroles et de
petits ronds pour les pensées.
Un cartouche : cadre dans lequel sont
exprimés les commentaires du narrateur.
Une bande
Un cartouche
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Séquence 5
 L’accord des adjectifs de couleur
Un adjectif de couleur s’accorde en
genre et en nombre avec le nom auquel
il se rapporte comme tous les adjectifs
qualificatifs.
 D’accorder correctement les adjectifs de
couleur :
Ex. :
- des yeux marron
- des yeux bleu foncé
Mais il existe des exceptions. L’adjectif de
couleur ne s’accorde pas si :
-
l’adjectif de couleur est composé de deux
adjectifs.
-
l’adjectif de couleur est composé d’un
adjectif et d’un nom.
-
l’adjectif de couleur provient d’un nom
de fruit, de fleur, de matière.
Il y a cependant des exceptions : les
adjectifs mauve, rose, fauve, écarlate
et pourpre s’accordent en genre et en
nombre avec le nom qu’ils qualifient.
 Le doublement des consonnes
Une consonne peut être doublée entre
deux voyelles ou entre une voyelle et les
consonnes l ou r.
- des gants orange
- des jupes rouges
- des jupes roses
 D’orthographier correctement des mots
auxquels j’ajoute un préfixe.
Ex. :
- Régulier / irrégulier
- Crocher / accrocher
Quand une consonne est doublée, il n’y a
 D’orthographier correctement des mots
pas d’accent sur la voyelle qui la précède
auxquels j’ajoute un suffixe.
ex. : irresponsable
Ex. : - pharmacien / pharmacienne
Le doublement des consonnes en début
- flot / flotter
de mot
C’est le contact entre la consonne du
préfixe et celle du radical qui est à
l’origine du doublement des consonnes
en début de mot.
Le doublement des consonnes en fin de
mot
Certains noms, adjectifs ou verbes,
souvent formés à l’aide d’un suffixe,
doublent leur consonne en fin de mot :
Les adverbes en –ment
Ils doublent leur consonne quand ils sont
formés sur un adjectif en –ant ou –ent.
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— © Cned, Français 3e
 D’orthographier correctement un adverbe
en –ment.
Ex. :
- gentil / gentiment
- vrai / vraiment
c
Séquence 6
SÉQUENCE 6
Séance 1
A - La famille Hohenfels, objet de tous les regards
1- La scène se passe à l’opéra comme nous l’indique l’expression « la salle de l’Opéra »
(l. 4). Deux noms propres, Fidelio et Furtwängler, peuvent nous mettre sur la voie comme
nous l’indiquent les notes de vocabulaire. On peut relever également le champ lexical de
la salle de théâtre ou d’opéra : « billet » (l. 2), « fauteuil d’orchestre » (l. 3 et 7), « le lever
du rideau » (l. 3). L’arrière plan sonore aux lignes 3 et 4 : « Les violons commencèrent à
s’accorder, puis à jouer en sourdine », peut également nous apporter des informations.
2- a) L’adjectif qualificatif « élégante » qualifie le groupe nominal « une foule » à la ligne 4.
b) La foule qui emplit l’Opéra est anonyme. Le jeu des pronoms individualise Hans. Le
« Je » du narrateur s’oppose par exemple au groupe nominal « une foule ». L’article
indéfini « une » dépersonnalise le groupe. Le singulier de « je » s’oppose également aux
pluriels qui désignent les autres spectateurs : « peu de gens » (l. 6) et « Tous les yeux »
(l. 6) Hans ne fait donc pas partie de cette foule. Il en est spectateur.
3- a) Le Président de la République semble moins important que la famille Hohenfels aux yeux
du public. Une seule phrase suffit à évoquer sa présence à l’opéra (l. 5). Le Président luimême s’inclinera profondément à l’approche des Hohenfels.
b) Les Hohenfels sont comte et comtesse.
c) Les Hohenfels sont issus de la noblesse allemande.
4- a) La représentation de l’opéra est passée sous silence. Seules deux lignes séparent le lever
du rideau (l. 21) et le tomber de rideau (l. 23). La description de l’arrivée des Hohenfels
occupe 14 lignes (l. 6 à 20), soit sept fois plus !
b) L’opéra en lui-même n’a que peu d’importance. Ce qui fait le spectacle, l’attraction de
la soirée, c’est la venue du comte et de la comtesse. Tous les regards sont tournés vers
les Hohenfels.
5- Dans le titre Fidelio, on retrouve le mot fidèle. Le point commun entre l’opéra et le roman
de Fred Uhlman est certainement la fidélité en amitié.
B - La désillusion
1- L’expression décrivant Conrad à son arrivée à l’Opéra se trouve aux lignes 8 et 9 : « un
étrange et élégant jeune homme en smoking ». L’adjectif qualificatif « étrange » indique que
Conrad apparait différemment aux yeux de Hans. Il le voit tous les jours avec ses habits
de lycéen, ce qui marque moins les différences sociales qui les opposent. Le soir de l’opéra,
Conrad porte un smoking et n’est plus un élève parmi d’autres.
2- Conrad fait semblant de ne pas reconnaître Hans. Il poursuit son regard sans saluer son
ami.
3- Hans a envie de s’enfuir car il se sent très différent des Hohenfels et il voit que Conrad
l’ignore.
4- On peut supposer que Hans ressent une forte déception à l’égard de celui qu’il pensait être
son ami. L’incompréhension peut également le submerger.
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Séquence 6
C - Les conjonctions de subordination
1- a) [J’étais convaincu] [que ses yeux en rencontrant les miens avaient enregistré ma
présence]. Cette phrase comporte deux verbes conjugués donc deux propositions.
b) [J’étais convaincu] : proposition principale
[que ses yeux en rencontrant les miens avaient enregistré ma présence] : proposition
subordonnée conjonctive complétive.
c) La proposition subordonnée est introduite par « que ». La nature ou classe
grammaticale de « que » est donc : conjonction de subordination.
2- 1) Hans croit véritablement [que Conrad n’a pas voulu l’humilier].
2) Les deux amis se promettent [que cet incident ne se reproduira pas].
3) Hans exige de Conrad [qu’il lui dise la vérité.]
4) Les garçons constatent [qu’ils partagent le goût de la poésie].
5) Conrad se dit [qu’il pourra échanger des pièces de monnaie avec son ami].
3- 1) Sa famille est inquiète depuis qu’il est parti.
2) Il a bien réussi même s’il a eu une adolescence difficile. / Bien qu’il ait eu une
adolescence difficile, il a bien réussi.
3) En admettant qu’il travaille beaucoup, il a une petite chance d’y parvenir
4) Il n’arrête pas de réviser son cours afin que / pour que ses parents voient qu’il veut avoir
son brevet.
5) Ils se disputaient pendant que Conrad était assis.
D - Une critique de l’aristocratie allemande
1- a) Les adverbes « lentement » et « majestueusement » sont répétés à deux reprises : lignes 7
et 33.
b) La famille Hohenfels est habituée aux « processions royales ». Lors de cette soirée à
l’Opéra, ils sont en représentation : ils se déplacent donc lentement afin que la foule
puisse les observer à loisir. Le comte et la comtesse sont issus de la noblesse, leur
attitude est hautaine. Ils ne se mélangent pas à la foule.
2- Les Hohenfels souhaitent être admirés de tous. Ils comptent bien susciter la curiosité et
l’envie. L’adjectif « supérieurs » renforce l’idée qu’ils se sentent différents, au-dessus de la
foule.
3- Pendant l’entracte, la famille parade. Elle passe « lentement et majestueusement » au
milieu de la foule qui les salue. Le faste du décor (colonnes de marbre, tapis rouge…)
participe à l’importance de la « procession royale » (l. 38).
4- La scène de l’opéra est racontée à travers le regard de Hans. Le narrateur ne donne pas une
image positive de la famille Hohenfels qui se pense supérieure et différente de la foule que
constituent les spectateurs. Ce passage est l’occasion de faire une satire de l’aristocratie, de
son immobilisme et son passéisme. Alors qu’une page de l’histoire allait être tournée et que
des événements politiques importants allaient avoir lieu, cette famille vivait encore dans le
passé (« procession royale »).
E - La disgrâce
1- a) On trouve de nombreuses phrases interrogatives.
b) Hans est perdu, il ne sait pas comment agir. Pendant l’entracte, il se positionne à
un endroit stratégique où il est certain de croiser les Hohenfels. Lorsqu’il les voit enfin
s’approcher, le doute l’assaille et il se pose de multiples questions.
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Séquence 6
2- Hans ressent de la tristesse et de la douleur. Il ne sait pas s’il doit affronter une réalité
douloureuse (« me raidissant contre la douleur » l. 31) ou au contraire oublier cette
soirée et pardonner à son ami (« laisser s’endormir le soupçon » l. 30-31). Les phrases
interrogatives sont introduites par le même adverbe interrogatif, « pourquoi ». Cette
anaphore montre bien la crainte qui règne dans l’esprit de Hans, celle de ne plus pouvoir
considérer Conrad comme un ami.
3- Il s’agit pour Hans d’une « exécution ». Ce terme fort faire référence à une véritable mise
à mort. L’épisode de l’opéra est particulièrement douloureux pour le jeune homme : il
passera, juste après l’extrait, une nuit extrêmement agitée et reviendra le lendemain au
lycée affaibli, comme après une longue convalescence.
4- Hans avait des doutes avant la soirée à l’opéra. Il se demandait pourquoi son ami ne
l’invitait chez lui que lorsque ses parents étaient absents. Le doute n’est plus permis
maintenant : Conrad ne souhaite pas le présenter à sa famille. Hans comprendra un peu
plus tard les raisons du jeune homme.
F - Réécriture
Là, appuyés contre l’une des colonnes et nous efforçant d’avoir l’air hautain et dédaigneux,
nous attendîmes l’apparition des Hohenfels. Mais quand nous les vîmes enfin, nous eûmes
envie de nous enfuir.
Séance 2
A - À l’épreuve de l’antisémitisme
1- Lorsque Hans entre dans la salle de classe, il entend les autres élèves parler de façon
virulente des juifs. Bollacher vient le provoquer à son bureau en lui demandant pourquoi
il ne retourne pas en Palestine et en collant sur son banc un prospectus de propagande
contre les juifs.
2- C’est une référence imagée de l’influence de la propagande sur les élèves. Les discours et les
messages de haine détériorent les relations et l’entente entre les adolescents du lycée.
3- a) Le verbe est conjugué à l’impératif présent. L’impératif exprime un ordre.
b) C’est un message antisémite qui accuse les juifs et qui les rend responsables de la crise
économique qui bouleverse le pays à cette époque.
c) Que le citoyen se réveille. Le verbe est conjugué au subjonctif.
d) Ligne 32 : « eût pu » est le verbe conjugué au subjonctif plus-que-parfait. Il exprime un
irréel du passé.
4- 1) Que personne ne sorte de la salle de classe.
Que personne ne soit sorti de la salle de classe.
2) Il est regrettable que tu accordes foi à ces inepties.
Il est regrettable que tu aies accordé foi à ces inepties.
3) Dommage que tu arrives après la dispute, tu aurais pu intervenir.
Dommage que tu sois arrivé(e) après la dispute, tu aurais pu intervenir.
4) Il faut absolument que Bollacher réfléchisse avant d’agir.
Il faut absolument que Bollacher ait réfléchi avant d’agir.
5) Qu’il soit influencé par des idées racistes n’étonne personne.
Qu’il ait été influencé par des idées racistes n’étonne personne.
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Séquence 6
5- 1) Il n’était pas nécessaire qu’il fît justice lui-même.
2) J’aurais voulu que Conrad intervînt dans la dispute.
3) Il fallait absolument qu’il défendît ses idées.
4) Il était impossible pour lui qu’il gagnât le combat.
5) Le professeur voulait qu’ils cessassent la dispute.
6- 1) Il souhaite [que les beaux jours reviennent].
2) Il ne veut pas [que ses ennemis meurent].
3) J’attends [que le livre soit fini] pour comprendre.
4) Tu crains [que l’on se bagarre].
5) Je m’étonne [que ses ennemis soient venus ici].
7- Les élèves ont des propos racistes qui ne peuvent reposer sur des arguments. En fait, ils
se contentent de répéter bêtement ce qui est écrit sur un « papier imprimé ». Ils se laissent
convaincre par la propagande nazie. Mais en réalité, rien ne justifie le rejet dont est victime
le héros.
B - La confrontation entre les élèves
1- Les sentiments du héros évoluent, au fil de cette scène. Hans est d’abord hésitant (l. 16)
puis, pendant la lutte contre Bollacher, il éprouve de la « peur » (l. 28), un « sentiment
passionné » l’anime (l. 32), jusqu’à ce que la colère l’ait définitivement gagné (il est
« tremblant de tension et de rage », l. 39) à la fin de la bagarre.
2- Il s’agit d’une proposition subordonnée conjonctive, complément circonstanciel de
condition.
3- 1) Ses parents ont accepté de le recevoir à condition qu’il ne parle pas de religion.
2) Si vous voulez continuer à vous voir, il faudra ne pas parler de religion.
3) Pour peu que le professeur adhère à ses idées, il pourra continuer ses brimades.
4) Je t’ai apporté le tract, au cas où tu ne l’aurais jamais lu.
5) Dès lors que vous aurez frappé un camarade, vous serez sanctionné.
4- 1) Il viendra avec plaisir en classe, pour peu que vous sachiez être corrects.
2) Si ç’avait été possible, Hans aurait préféré ne pas se battre.
3) Au cas où Hans rencontrerait le groupe d’élèves, il serait préférable de les éviter.
4) Conrad l’aurait aidé si Hans le lui avait demandé.
5) Il vous laissera entrer dans la classe à condition que vous respectiez les autres élèves.
C - Les réactions des personnes extérieures
1- a) Plutôt que de réprimander Bollacher pour ses propos racistes, il se range, au contraire
du côté de cet élève.
b) L’antisémitisme du professeur s’exprime non pas ouvertement, mais de façon insidieuse :
il ne s’associe en effet à Bollacher qu’à travers l’expression « Bientôt tous nos problèmes
seront résolus » (l. 45), sous-entendant que la présence d’un Juif dans la classe (et des
Juifs en Allemagne) est un « problème ». Pour le reste, il se montre aimable, il s’adresse
à Hans « avec douceur » (l. 40), lui adresse « un sourire » (l. 42) ambigu, lorsqu’il
affirme que Bollacher ne l’a pas « insulté », mais lui a donné un simple « conseil amical ».
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Séquence 6
2- a) Conrad n’intervient pas. Au début, il se donne un air occupé puis il observe la scène.
b) Non, Hans n’a personne qui lui vient en aide. Cette confrontation est d’autant plus
difficile qu’il se retrouve seul contre tous.
c) On peut craindre que Hans ne revienne jamais à l’école de peur d’une autre dispute
et de nouvelles remarques acerbes du professeur. On peut craindre que l’antisémitisme
ambiant ne l’oblige à se terrer chez lui et à vivre en reclus.
D - Expression écrite
Proposition de correction
Pompetzki me regarda puis fixa de son
regard le plus noir mes persécuteurs :
— Je ne pourrai tolérer plus longtemps
de tels agissements au sein de ma
classe. C’est une attitude tout à fait
condamnable. Pour peu que vous
réfléchissiez, vous comprendrez que vous
ne pouvez pas continuer ainsi. Je souhaite
que vous cessiez cette attitude abjecte
immédiatement et je veux que vous sachiez
que votre comportement me fait honte. Il
m’est impossible de vous voir vous déchirer,
je souhaite que vous soyez responsables
et tolérants les uns envers les autres. Hans
est un garçon comme vous, je ne souffrirai plus de
différends entre vous. Maintenant je veux que
vous vous serriez la main et que désormais
vous vous parliez avec respect.
Consignes
Le professeur sermonne les garçons.
verbes au subjonctif exprimant l’ordre,
l’interdiction, la volonté ou encore
l’indignation.
Le professeur prend la défense de Hans.
Séance 3
A - Savoir lire et analyser une affiche de propagande
1- On reconnait facilement Adolf Hitler, au centre en chemise brune (l’uniforme SA), poing
gauche serré, visage dur et déterminé, brandissant de la main droite le drapeau nazi
(frappé de la croix gammée que l’on retrouve aussi sur son brassard sur le bras gauche).
Hitler porte la Croix de fer, distinction reçue pendant la Première Guerre mondiale.
2- C’est la légende de l’image qui permet de comprendre son contexte historique puisqu’elle
indique « 1935 ». Il s’agit d’une affiche de propagande, qui a pour titre : « Vive
l’Allemagne ». Cette affiche réalisée par le parti nazi est destinée au peuple allemand dans
le but qu’Hitler, le chef du parti nazi, soit élu aux élections présidentielles de mars1932.
3- Le personnage est au premier plan et au centre. Il est mis en valeur.
4- Derrière Hitler, le peuple, revêtu des chemises brunes, porte le drapeau et fait le salut nazi
pour rendre hommage à Hitler. On peut également apercevoir à gauche de l’affiche le
fleuve le Rhin qui symbolise l’Allemagne.
5- On distingue en haut à l’arrière-plan un aigle impérial aux ailes déployées qui domine et
rayonne dans un ciel sombre et nuageux.
6- a) Cette foule est compacte, imposant la force et l’ordre. Elle est toutefois à l’arrière-plan
et en demi-teinte. Elle n’est pas individualisée et met encore en évidence le culte de la
personnalité dans cette affiche. On remarque enfin que la ligne figurée par cette foule
est descendante.
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Séquence 6
b) Le drapeau nazi est mis en avant car il est au premier plan et est représenté par des
couleurs vives. Il traverse l’affiche et redresse en quelque sorte la foule penchée.
c) Les lignes représentées par le drapeau et la foule sont effectivement opposées. Elles
symbolisent le redressement de l’Allemagne par un chef et son parti.
d) L’aigle royal qui survole la scène symbolise la force et la stabilité retrouvées. Il impose à
l’affiche une ligne horizontale contrairement à la ligne de la foule penchée.
7- Le visage déterminé et le poing serré traduisent l’obstination. Hitler est présenté avec un
regard dur, le poing serré, avec une allure volontaire et fière pour montrer sa détermination
à mener son projet pour l’Allemagne. Il apparaît au premier plan avec une taille démesurée
pour montrer qu’il est le promoteur de ce projet et que c’est lui le seul et unique dirigeant
du Parti Nazi. Ce chef sait où il va, trace la route, guide des milliers de personnages de
plus petite taille, qui représentent le peuple allemand, vers un avenir rayonnant. Hitler veut
rétablir la puissance de la Grande Allemagne.
8- C’est un peuple affaibli par la crise et déstabilisé par sa défaite lors de la grande guerre
qui accueillera cette affiche de propagande. Force est de constater que le peuple a fait
confiance à cet homme et qu’il s’est laissé convaincre par ses propos nationalistes. Il a pu
alors ressentir de l’espoir en une force retrouvée.
9- Cette affiche de propagande a pour finalité de délivrer un message politique et
idéologique. Elle présente un message simple et facile à comprendre : « Vive l’Allemagne ».
Le peuple allemand doit dominer le monde.
Le ciel est sombre, nuageux, le paysage est brumeux à l’image de ce que l’Allemagne est
en train de vivre au début des années trente. L’aigle allemand apparaît dans un panache
de lumière comme une protection divine des nazis. Hitler est aussi présenté ici comme le
messie qui vient sauver le peuple allemand. Le slogan « Vive l’Allemagne » influence les
Allemands à suivre la politique d’Hitler.
B - Alimenter le culte de la personnalité
1- Il s’agit d’une affiche.
2- On reconnait Adolf Hitler qui se trouve au centre de l’image.
3- Son regard est dirigé vers la droite. Le côté droit symbolise le regard porté vers l’avenir. En
effet, l’image est traditionnellement perçue comme une frise chronologique. Les éléments
placés à gauche évoquent le passé et ceux de droite le futur.
4- La carte de l’Allemagne apparait au second plan ainsi que l’aigle impérial tenant dans ses
serres la croix gammée.
5- Hitler est mis en valeur puisqu’il est placé au premier plan. À lui seul, il représente
l’Allemagne et le peuple comme l’indique le slogan de l’affiche « Un peuple, un empire, un
chef ».
C - Forger la jeunesse
1- Il s’agit d’une affiche.
2- Cette affiche est composée de deux parties. Au premier plan, en bas à gauche, apparaît
un jeune garçon colorisé en jaune, habillé d’un uniforme militaire. Son regard est tourné
vers la droite, symbole d’espoir en l’avenir. Au second plan, en filigrane et en noir et blanc,
nous apercevons le visage d’Adolf Hitler qui regarde dans la même direction que le premier
personnage de l’affiche. Cette composition participe au culte de la personnalité puisque le
visage du Führer est démesurément grand par rapport à la taille du garçon. Tout en haut
de l’illustration, on peut lire le slogan « La jeunesse sert le Führer ».
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Séquence 6
3- Il s’agit d’une affiche de propagande tout à la gloire du Führer. Il est clair qu’elle participe
au culte de la personnalité d’Adolf Hitler. Son objectif est aussi d’embrigader la jeunesse
allemande.
Séance 4
1- Horizontalement
Verticalement
a- Auschwitz
a- Stuttgart
b- juif
b- Reunion
c- Fred
c- Exil
d- Angleterre
e- Allemagne
f- déportation
2- Fred Uhlman n’a pas souhaité écrire L’Ami retrouvé en langue allemande car pendant
longtemps il a renié ses origines. Il lui était impossible d’utiliser sa langue maternelle et il a
avoué plus tard que parfois même, il faisait semblant de ne pas comprendre cette langue.
3- Les raisons d’écrire et de publier une histoire personnelle peuvent être nombreuses. On
peut supposer que Fred Uhlman souhaitait par ce récit faire le témoignage d’une époque
historique importante. Il est possible également qu’il ait voulu rendre hommage à son
ancien ami Conrad. Les récits personnels et douloureux sont parfois aussi une forme de
thérapie pour un auteur ayant terriblement souffert.
4- S’il s’agit, dans une autobiographie, d’écrire soi-même sa propre vie, le roman L’Ami retrouvé
ne répond pas à ces exigences. Puisque l’auteur, le narrateur et le personnage ne sont pas
les mêmes dans ce récit, il s’agit davantage d’un roman autobiographique. L’écrivain fait le
choix de raconter sa vie derrière un double, un personnage fictif, ici Hans.
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Séquence 6
Séance 5
A - Le genre de la lettre
1- Voici les éléments qu’il fallait surligner :
Mon cher Hans,
C’est là une lettre difficile. […]
Bien à toi,
Conrad v. H.
Formule d’appel
Formule d’introduction
Formule de politesse
Signature
Mon cher Hans,
C’est là une lettre difficile
Bien à toi,
Conrad v. H.
2-
Le 28 mars 1933
Mon cher Hans
Je t’écris cette courte lettre pour te demander de tes nouvelles. Tu n’es pas venu hier au
collège et je m’inquiète pour toi. As-tu besoin d’aide ?
Bien à toi
Ton fidèle ami
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Séquence 6
B - L’expression des sentiments
1- Conrad écrit cette lettre à Hans car ce dernier quitte l’Allemagne pour vivre en Amérique. Il
lui fait donc ses adieux même s’il dit espérer le revoir quelques années plus tard. Par cette
lettre, il explique également à son ami pourquoi il est nécessaire pour lui et tous les autres
juifs de quitter l’Allemagne. Ils sont devenus des indésirables.
2- Conrad exprime à Hans sa tristesse de le voir partir (« triste » l. 2) et toute l’amitié qu’il a
pour lui (« Je me souviendrai toujours de toi, cher Hans » l. 26-27).
3- Les propos de Conrad sont contradictoires car il exprime à la fois toute son amitié à son
ami juif et en même temps il affirme qu’il croit en Hitler (l. 8), à cause de qui son ami est
obligé de partir et qu’il ne voit pas d’ « autre espoir pour l’Allemagne » (l. 11). Ces propos
sont ambigus car il annonce à son ami qu’il pourra revenir dans quelques temps car le
Führer saura choisir entre les bons et les mauvais juifs (l. 21). Son ambigüité est enfin bien
présente lorsqu’il affirme qu’il est heureux que les parents de Hans aient choisi de rester
dans leur pays et que « personne ne les molestera » (l. 24).
4- Il est clair que Conrad a été largement influencé par la propagande du régime nazi. Au
début de sa lettre, il tient des propos qui font penser aux discours et aux affiches de
propagande étudiés par exemple dans la séance 3 de cette séquence. Hitler est dépeint par
Conrad comme un sauveur, un prophète « on est entraîné par sa force de conviction, sa
volonté de fer, sa violence inspirée et sa perspicacité prophétique » (l. 15) L’expression « Lui
seul peut préserver notre pays bien-aimé du matérialisme et du bolchevisme » de la ligne 9
rappelle le discours de l’époque : les américains et les soviétiques étaient jugés responsables
de la situation économique désastreuse de l’Allemagne. Conrad est, comme sa mère et
comme de nombreux allemands, subjugués par la force de conviction de ce grand orateur.
C - Les indices de la subjectivité
1- Les expressions qui montrent l’optimisme de Conrad quant au retour de Hans dans son
pays natal sont : « Mais je ne vois pas pourquoi tu ne reviendrais pas plus tard. L’Allemagne
a besoin de gens comme toi et je suis convaincu que le Führer est parfaitement capable et
désireux de choisir, parmi les éléments juifs, entre les bons et les indésirables » (l. 18 à 22),
et « Peut-être, un jour, nos chemins se croiseront-ils de nouveau » (l. 26).
2- a) Les verbes de ces deux phrases sont conjugués à la première personne du singulier « je ».
b) Ils expriment tous deux la certitude de Conrad et son espoir en l’avenir.
3- L’Histoire montre que Conrad n’a pas raison d’être aussi confiant en l’avenir. C’est avec
beaucoup de naïveté qu’il imagine la suite des événements. En réalité, beaucoup de juifs
ont subi des violences et de graves atteintes à leurs droits civiques. Comme tu le sais, des
milliers d’entre eux mourront dans des camps d’extermination.
D - Travail d’écriture
Éléments de correction
Cher Conrad,
J’ai beaucoup hésité avant d’écrire cette lettre. En
arrivant aux États-Unis, j’ai essayé d’oublier ma
vie passée, notre amitié et la peine était grande
d’être séparé de mes parents restés seuls en
Allemagne.
En lisant ta longue lettre, je ne te comprenais
pas. Imagine ma douleur d’apprendre que j’avais
perdu un ami, mon meilleur ami.
Consignes
Respecter les codes de présentation d’une lettre.
L’incompréhension de Hans face à
l’adhésion de Conrad aux idées d’Hitler.
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Séquence 6
La tristesse de Hans de s’éloigner de ses
J’ai beaucoup pleuré d’incompréhension et
de colère. Comment as-tu pu te laisser influencer parents.
par de telles idées ? Toi qui partageais avec moi
les plaisirs de la nature, de la philosophie et de la
poésie ! Je regrette de te voir ainsi changé. Mon
pays me manque aussi. Tout me rappelle le pays
natal… et je tressaille lorsque j’entends quelqu’un Regret de quitter son pays et son ami.
parler notre langue.
Tu as été sans aucun doute entraîné et
influencé par cette propagande omniprésente
et l’ambiance nauséabonde actuelle. Tout a
commencé pour moi au collège lors de mon
altercation avec Bollacher. Je ne me doutais pas
qu’un jour, toi aussi, tu partagerais les mêmes
idées que cet individu abject.
Je souhaiterais vraiment que tu réfléchisses
avant de commettre l’irréparable. Sache que je
ne peux pas oublier et faire table rase de notre
amitié. Nous avons partagé tant de moments
agréables. Néanmoins, tu comprendras que je ne
puisse entretenir une correspondance avec une
personne qui adhère au parti nazi.
Ne prends aucun risque.
Réponds-moi si tu es encore un ami.
En souvenir des jours heureux,
Hans.
Séance 6
A - Les doutes de Hans
1- a) Le pronom personnel souligné se réfère à Conrad, son ancien ami en Allemagne.
b) Hans semble assuré de ne jamais revoir Conrad comme le montre la proposition
comportant un verbe conjugué au futur simple « je ne le reverrai jamais ». L’adverbe
« jamais » marque aussi l’impossibilité de retrouvailles.
2- « Mais en étais-je bien certain ? » (l. 13) : cette phrase interrogative et les deux suivantes
montrent le doute du narrateur. Malgré lui, il ne peut s’empêcher de s’attendre à revoir
Conrad.
B - Le poids des souvenirs
1- Le narrateur est plongé dans le passé des lignes 6 à 7 de l’extrait. On retrouve le champ
lexical du temps passé et du souvenir : « passé » (l. 6), « irruption » (l. 6), « rappeler » (l. 7)
et « oublier » (l. 7).
2- Les souvenirs semblent ressurgir de façon violente. Ils troublent profondément le narrateur.
Hans a tenté toute sa vie d’enfouir son passé et d’oublier son ami. On ne lit pas de
nostalgie du temps passé. Cette lettre, en revanche, lui rappelle de mauvais souvenirs.
C - L’effet de surprise
1- Hans parcourt la liste par ordre alphabétique en évitant soigneusement la lettre H car il
craint de découvrir ce qu’est devenu son ancien ami d’enfance. La peur le paralyse.
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Séquence 6
2- a) À la dernière phrase du roman, on apprend que Conrad est mort, exécuté pour avoir
participé à un complot contre Hitler.
b) On en déduit que Conrad, après le départ de Hans pour l’Amérique, a évolué et s’est
libéré de l’emprise du parti nazi.
3- La dernière phrase du roman, « Exécuté » est écrite en italique, contrairement aux phrases
qui concernent les autres élèves morts. Cette graphie permet de mettre en valeur ce dernier
passage du roman et la singularité de Conrad par rapport à ses anciens camarades de
classe. Cela participe à l’effet de surprise et de chute.
4- On comprend à la lumière de cette dernière phrase le sens du titre L’Ami retrouvé. D’une
certaine façon, Hans a retrouvé l’ami dont il était séparé depuis de nombreuses années,
car il comprend que Conrad a lutté contre l’idéologie nazie et donc contre les idées
antisémites.
D - Expression écrite
1- Sujet d’imagination
Éléments de correction
Mes yeux ne distinguaient plus le décor fabuleux
des gratte-ciel de New-York qui s’étalaient devant
moi.
J’étais soudainement plongé dans mon passé,
celui que j’avais depuis des années cherché à
oublier.
Ma première rencontre avec Conrad surgit de
ma mémoire. Je me souvins de son entrée sans
défaillance dans la salle de classe, j’entendis son
rire sonore dévalant les collines de la campagne
allemande et je revis son visage animé qui récitait
les poèmes d’Höderlin.
Je me pris à regretter de ne pas avoir finalement
eu le courage de mener des recherches pour
le retrouver. Si j’avais su ce qu’il était devenu,
toute ma vie aurait été bouleversée. Pourquoi
avais-je agi ainsi ? Pourquoi avais-je toujours nié
mes origines ? Conrad, depuis sa lettre d’adieu,
n’existait plus. Je l’avais rayé de mon existence.
À cet instant-là, tout était différent. Je ne pouvais
plus avoir de ressentiment à son égard mais le
regret et la nostalgie m’envahissaient.
Mon ami de toujours… Par cette dernière lettre,
je te retrouve enfin.
Consignes
Les temps verbaux sont ceux du passé
(imparfait et passé simple)
Le vocabulaire du souvenir.
Le vocabulaire des sentiments (regret,
nostalgie respect…).
2- Sujet de réflexion :
Éléments de correction
Je pourrais pardonner à un ami à condition qu’il
regrette amèrement ses erreurs.
Je pourrais effacer le passé si mon ami me
donnait des arguments vraiment convaincants.
Au cas où mon ami serait courageux, je pourrais
alors lui pardonner.
Pour peu qu’il soit sincère, je le défendrais.
Si mon ami était dans l’erreur, je serais prête à
l’aider.
Consignes
Écrire cinq phrases avec des propositions
subordonnées de condition.
Varier les locutions conjonctives.
Conjuguer aux temps et modes
appropriés.
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c
c
c
Séquence 6
Séance 7
Je connais
 Les conjonctions de subordination
• Je sais que les conjonctions de
subordination introduisent les
propositions subordonnées. La
conjonction de subordination la plus
fréquente est la conjonction « si ».
Je sais qu’il existe aussi des locutions
conjonctives comme à condition que, au
cas où ou alors que.
• Je sais que les propositions subordonnées
circonstancielles peuvent exprimer
différentes valeurs :
-
le temps
-
la cause
-
le but
-
la conséquence
-
l’opposition
-
l’hypothèse
• Je sais que le temps des propositions
subordonnées circonstancielles de
condition introduites par « si » peut
varier.
" Si + présent de l’indicatif : condition
considérée comme réalisable.
" Si + imparfait de l’indicatif : condition
considérée comme irréalisable ou
réalisable dans l’avenir.
" Si + plus-que-parfait de l’indicatif :
condition non réalisée dans le passé.
• Mais la subordonnée peut aussi être
introduite par des locutions conjonctives :
elle est alors soit au conditionnel soit au
subjonctif.
Ex. : - Au cas où je serais courageux, je chausserais
mes bottes et affronterais les intempéries.
Mode conditionnel
- Pour peu qu’il soit courageux, il coupera luimême le sapin pour Noël.
64
• Je sais [qu’il ne pardonnera pas à son
ami].
• [Dès lors qu’il quittera son pays], il
tournera la page.
 Reconnaître les différentes valeurs
des propositions subordonnées
circonstancielles
Ex. : Même s’il a quitté son pays, il se souvient du
passé.
Subordonnée circonstancielle
d’opposition.
 Les propositions subordonnées
circonstancielles de condition
Je suis capable de
 Entourer la conjonction de subordination
et délimiter par des crochets la
proposition subordonnée qu’elle
introduit dans les phrases suivantes :
Mode subjonctif
— © Cned, Français 3e
Ex. : Il niera ses origines au point qu’il ne parlera
plus allemand.
Subordonnée circonstancielle de
conséquence.
 Conjuguer les verbes des subordonnées
circonstancielles de condition au mode et
au temps qui conviennent.
1- Si des écrivains ne s’étaient pas engagés,
ils n’auraient pas défendu la liberté.
2- Si Pablo Néruda n’avait pas témoigné
en faveur des mineurs, ils auraient été
oubliés de tous.
3- Si tous les enfants accédaient au savoir,
la vie serait meilleure.
4- Si je le pouvais, j’irais alphabétiser des
enfants qui en ont besoin.
5- Si on cessait de recruter des enfants
soldats, ceux-ci accèderaient à une vie
digne et heureuse.
c
Séquence 6
 Les techniques pour analyser un
document iconographique : affiche,
peinture…
 Tracer les lignes de force sur l’image
ci-dessous :
• La composition : les lignes qui
structurent l’espace (diagonales,
horizontales, circulaires…).
• Les plans : ils organisent les éléments
dans l’espace (premier plan, second plan,
arrière-plan).
• L’angle de vue : il désigne l’endroit d’où
est vue la scène. Il faut faire la différence
entre la vue de face, en plongée et en
contre-plongée.
• Les couleurs : distinguer les couleurs
chaudes et les couleurs froides.
• La lumière : qui permet de mettre en
valeur un élément de l’œuvre.
• Le cadrage : c’est un peu le zoom
au cinéma. On peut avoir une vue
d’ensemble, un plan général, le plan
rapproché, le plan américain, le gros
plan et le très gros plan.
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65
c
c
c
Séquence 7
Séquence 7
Séance 1
j e vérifie mes connaissances
• Traditionnellement une pièce de théâtre classique est divisée en ACTES (notés I, II, III…),
eux-mêmes divisés en SCÈNES (notées 1, 2, 3…). La pièce Antigone, de Jean Anouilh, ne
présente pas ces divisions, mais on pourrait les retrouver en s’appuyant sur l’ENTRÉE et la
SORTIE des personnages.
• Les indications de mise en scène, toujours écrites en italique, se nomment des
DIDASCALIES.
A - Découvrir les personnages
1- a) Nous apprenons les informations essentielles à la compréhension de la pièce par le
personnage du Prologue.
b) Non, le discours du Prologue ne permet pas d’entretenir le suspense sur la fin de la
pièce puisqu’il annonce la mort de certains personnages.
c) Il s’agit d’un début inhabituel pour une pièce de théâtre : une pièce classique
commence en général par une scène d’exposition qui présente les personnages, leurs
relations et le problème qui se pose à eux.
2- a) Les différents personnages présentés par le Prologue sont : Antigone, Ismène, Hémon,
Créon, la nourrice, Eurydice, le Messager et les trois gardes.
b) Le Prologue commence par présenter le personnage principal, Antigone. Ensuite, il
poursuit sa présentation des personnages en fonction du degré de proximité qu’ils ont
avec l’héroïne : des plus proches aux plus éloignés.
c)
d)
Antigone
- noiraude
- renfermée
- petite maigre
2
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Ismène
- blonde
- belle
- heureuse
Créon
- robuste
- fatigué
- aux cheveux blancs
c
Séquence 7
e)
Le Prologue
Le messager
Antigone
Le page
Les gardes
Créon
Eurydice
Ismène
La nourrice
Hémon
Antigone, mise en scène d’André Barsacq, théâtre de l’Atelier, février 1944.
f) Les deux personnages mentionnés dans le dernier paragraphe qui ne sont pas présents
sur la scène sont Polynice et Étéocle, les deux frères d’Antigone, qui se sont entre-tués.
B - La mise en place du tragique moderne
1- a) Le pronom « vous » est employé par le Prologue pour s’adresser aux spectateurs.
b) Le pronom « nous » (l. 24) désigne à la fois le Prologue lui-même et les spectateurs.
c) Le personnage du Prologue appartient à un espace intermédiaire : il est inventé par
Anouilh et fait partie de la pièce mais il instaure une proximité avec les spectateurs par
l’emploi du pronom personnel « nous ».
d) Les mots appartenant au champ lexical du théâtre sont : personnages jouer rôle rideau
e) Non, le spectateur ne peut pas oublier qu’il assiste à une représentation théâtrale :
tout le discours du Prologue lui rappelle que les personnages sont des acteurs qui vont
devoir jouer leur rôle. L’emploi de termes appartenant au champ lexical du théâtre brise
l’illusion théâtrale.
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Séquence 7
2- a) Il s’agit de l’adjectif qualificatif « seule ».
b) Il s’agit du verbe « mourir ».
c) Les deux autres personnages qui subiront le même sort sont Hémon (« ce titre princier
lui donnait seulement le droit de mourir » l. 48-49) et Eurydice (« jusqu’à ce que son
tour vienne de se lever et de mourir » l. 72-73)
d) Non, Antigone ne peut pas échapper à son destin : « Mais il n’y a rien à faire. » (l. 17-18)
e) L’intérêt de cette pièce ne réside pas dans la découverte du destin final des
personnages, qui est connu de tous. Il consiste à découvrir de quelle manière le piège va
se refermer sur ces personnages, et quel chemin va les conduire vers leur mort.
3- a) L’anachronisme dans la didascalie initiale est « jouent aux cartes ». On pouvait aussi
considérer le tricot comme un anachronisme.
b) On peut relever d’autres anachronismes dans le discours du Prologue : « les belles
reliures », « les petits antiquaires» (l. 56-57).
c) Par ces anachronismes, l’auteur veut montrer que les thèmes abordés dans le mythe
d’Antigone ne sont pas propres à l’Antiquité mais intemporels. Anouilh rapproche ainsi
la pièce des spectateurs du XXe siècle.
d) Ces attitudes sont familières et nous entraînent loin de la grandeur et de la noblesse
antiques.
4- a) Dans le prologue de Sophocle, les informations nous sont données par Antigone et
Ismène.
b) Ces informations correspondent au dernier paragraphe du prologue d’Anouilh.
c) Dans la tragédie de Sophocle, ce sont les dieux qui imposent le destin aux hommes :
« Des maux légués par Œdipe,
En connais-tu que Zeus ne nous épargne pas, à nous qui vivons encore ? »
C - Les périphrases verbales
1- a) Les groupes soulignés sont composés d’un verbe conjugué suivi d’un verbe à l’infinitif.
b) L’expression « elle va surgir » peut être remplacée par « elle surgira ».
2- a) Le Prologue nous fait comprendre qu’Hémon mourra. M
b) Créon vient d’accéder au trône de Thèbes. T
c) Les trois gardes sont en train de jouer aux cartes. A
d) La belle Ismène continue de rire avec Hémon. A
e) Le Prologue va sortir. T
f) Jamais Antigone ne laissera passer l’occasion de rendre hommage à son frère. M
Séance 2
A - Un nouveau personnage : la nourrice
1- a) Les deux apostrophes employées par la nourrice sont « mauvaise » (l. 1) et
« fanfaronne » (l. 26). Elles sont péjoratives.
b) La nourrice accuse Antigone d’être sortie la nuit pour un rendez-vous amoureux.
c) Le niveau de langage employé par la nourrice est assez familier : « Ah ! c’est du joli !
c’est du propre ! » (l. 9) / « C’est ça, hein, c’est ça ? » (l. 25)
4
— © Cned, Français 3e
c
Séquence 7
2- a) Les phrases exclamatives dominent dans les paroles de la nourrice.
b) Ces phrases exclamatives expriment la colère, l’indignation de la nourrice.
c) La nourrice menace Antigone de tout raconter à son oncle Créon.
3- a) La nourrice rapporte les propos imaginaires de Jocaste, la mère d’Antigone.
b) La nourrice évoque l’enfance d’Antigone.
c) L’invention de ce personnage permet d’apporter un éclairage sur l’enfance d’Antigone et
de révéler également sa fragilité. Une part d’Antigone est encore fortement rattachée au
monde de l’enfance.
B - La petite Antigone
1- a)
Douce •
• Antigone
Mauvais caractère •
Pas assez coquette •
• Ismène
Bouclettes et rubans •
b) La nourrice préférait Antigone parce qu’elle croyait que c’était elle qui l’aimait (l. 75).
2- a) Les expressions employées par Antigone pour s’adresser à sa nourrice sont : « ma vieille
bonne pomme rouge » (l. 41), « ma vieille pomme toute ridée » (l. 42)
b) Ces expressions traduisent toute l’affection qu’Antigone a pour sa nourrice.
c) La didascalie qui le confirme est « elle l’embrasse » (l. 79-80)
d) Les larmes de la nourrice perturbent Antigone et la troublent car elle doit être forte ce
matin-là et ne pas se laisser submerger par son émotion.
e) Cette scène met en valeur la fragilité du personnage d’Antigone qui appartient encore
au monde de l’enfance alors qu’elle s’apprête à affronter son destin, et qu’elle doit
s’affirmer en tant qu’adulte.
C - Le quiproquo et l’implicite
1- a) Cette nuit-là, Antigone a tenté d’enterrer la dépouille de son frère Polynice.
b) La nourrice comprend qu’Antigone avait un rendez-vous amoureux cette nuit-là.
c) « Qui est-ce ? Un voyou, hein, peut-être ? » (l. 22-23), « Elle est fiancée et à quatre
heures du matin elle quitte son lit pour aller courir avec un autre. » (l. 39-41)
2- a) Non, Antigone ne ment pas : elle avait effectivement un rendez-vous symbolique avec la
dépouille de son frère, et elle a bien un amoureux en la personne d’Hémon.
b) Non, Antigone ne dit qu’une partie de la vérité.
c) Elle pourrait ajouter : « Je vais mourir aujourd’hui. »
d) Antigone sous-entend que, pour Hémon, le fait d’être son fiancé lui portera malheur.
e) Cette discussion avec la nourrice renforce un peu plus la solitude d’Antigone car la
nourrice ne comprend pas du tout la situation dans laquelle se trouve la jeune fille. Il
s’agit d’un dialogue de sourds. Antigone est seule avec elle-même.
3- a) Antigone a déjà tenté d’enterrer son frère.
b) Ismène accepte la décision de Créon.
c) Les autres personnages de la pièce ne sont pas des créations de Jean Anouilh : ils sont
déjà présents dans la pièce antique de Sophocle.
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c
c
Séquence 7
4- a) Antigone doit mourir pourtant (mais) elle aime la vie.
b) Hémon est désespéré car (parce qu') Antigone vient de lui annoncer qu’elle ne
l’épousera pas.
c) La nourrice est en colère car (parce qu') Antigone n’était pas dans son lit.
D - Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple
1- a) ferais, devrais, dirait
Les terminaisons isolées sont semblables à celles de l’imparfait.
b) Cette forme verbale ressemble au futur.
c) Dans la phrase 3, le verbe souligné désigne une action soumise à une condition.
d) Dans la phrase 1, le verbe souligné exprime un futur dans le passé.
2- a) Si Jocaste était là, elle approuverait Antigone.
Valeur : irréel du présent
b) Je t’avais dit que j’arriverais en retard au spectacle.
Valeur : futur dans le passé
c) Hémon serait déçu s’il apprenait le projet d’Antigone.
Valeur : potentiel
d) La nourrice aimerait qu’Antigone se recouche.
Valeur : souhait
E - Expression écrite
Proposition de correction
LA NOURRICE, inquiète.
D’où viens-tu ?
ANTIGONE, doucement.
Je suis sortie pour enterrer Polynice.
LA NOURRICE, se recule et crie.
Quoi ! Tu as osé désobéir à Créon, Mais tu es folle ! Tu sais ce
que tu risques au moins ! Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ?
ANTIGONE, d’une voix fatiguée.
Ne me gronde pas, nounou. Je devais le faire, je le dois à Polynice.
Et je suis sûre que maman me comprend, là-haut.
LA NOURRICE, en colère.
Mais tu ne réfléchis pas, hein ! Tu sais bien que Créon te tuera
si tu te fais prendre ! Tu penses un peu à ta sœur, à ton fiancé, à
moi ? Hein, tu y penses ? Réponds Antigone !
ANTIGONE, froidement.
Oui, nounou. Je pense à Ismène et à Hémon ; je pense à toi aussi.
Mais je devais le faire, sinon je n’aurais plus supporté de voir
mon image dans une glace, le matin.
LA NOURRICE, s’apaisant peu à peu.
J’essaie de te comprendre Antigone, mais j’ai du mal. Tu as toute
la vie devant toi, tu es fiancée, Hémon t’adore. Et tu enverrais
promener des années de bonheur ? (Elle s’approche d’Antigone et
veut la prendre dans ses bras.) Tu n’es encore qu’une petite fille
butée et entêtée. Qu’est-ce que je ferais moi, sans toi ? Hein ?
Regarde-moi tes pieds, ils sont sales. Je vais te les laver et tu iras
te recoucher. On va oublier tout ça, hein, ma petite Antigone.
ANTIGONE, le regard fixe et froid.
C’est trop tard nounou. Je ne peux plus oublier. Polynice
m’attend, je dois y retourner. Je parlerai à Hémon tout à l’heure,
et il me comprendra.
Antigone sort lentement. La nourrice la suit des yeux, muette de stupeur.
6
— © Cned, Français 3e
Consignes
Ø J’ai adopté la
présentation d’un texte
théâtral.
Ø J’ai rapporté les
réactions de la nourrice.
Ø J’ai proposé quelques
didascalies en italique.
Ø J’ai imaginé les paroles
d’Antigone
c
Séquence 7
Séance 3
A - L’opposition de deux caractères
1- a) Ismène met en avant son calme, son attitude posée et réfléchie : « Moi, je suis plus
pondérée. Je réfléchis. » (l. 16-17)
b) « réfléchi » (l. 13), « réfléchis » (l. 14), « réfléchis » (l. 17)
c) Selon Ismène, Antigone ne possède pas ce trait de caractère. En effet, elle précise :
« Toi, c’est ce qui te passe par la tête tout de suite, et tant pis si c’est une bêtise. » (l. 14-16)
2- a)
Ismène
Antigone
« Moi je suis plus pondérée. Je « Il y a des fois où il ne faut pas trop
réfléchis. »
réfléchir. »
« Je comprends un peu notre oncle. »
« Moi je ne veux pas comprendre un peu. »
« Il est le roi, il faut qu’il donne « Moi, je ne suis pas le roi. Il ne faut pas que
l’exemple. »
je donne l’exemple, moi… »
« J’ai raison plus souvent que toi. »
« Je ne veux pas avoir raison. »
b) Les phrases prononcées par Ismène sont à la forme positive. Celles d’Antigone que tu
as recopiées sont à la forme négative.
c) Cela traduit l’opposition d’Antigone, son côté rebelle et indépendant.
d) Les expressions par lesquelles Antigone se désigne elle-même sont « la sale bête »,
« l’entêtée », « la mauvaise ». L’expression qui semble correspondre le mieux à Antigone
est « l’entêtée ».
e) Le verbe répété sept fois dans les lignes 36 à 52 est le verbe « comprendre ». Cette
répétition traduit la détermination d’Antigone et insiste sur son refus de comprendre.
3a) « après un silence, de sa petite voix », « doucement », « Elle achève doucement. », « doucement »,
« Il y a un silence, Ismène demande soudain », « murmure », « Et plus doucement encore si c’est
possible », « a un élan soudain vers elle ».
Ces didascalies se rapportent presque toutes à Antigone.
b) Ces didascalies traduisent la douceur et le calme d’Antigone. c) La didascalie qui montre un changement radical dans l’attitude de la jeune fille est :
« se redresse et crie » (avant la l. 95). Ce changement s’explique par l’élan de tendresse
qu’Ismène a envers elle. Comme avec la nourrice, Antigone ne veut pas tomber dans
l’émotion. Elle doit rester forte et déterminée.
d) Les didascalies concernant Ismène montrent qu’elle aime sa sœur et qu’elle ne supporte
pas l’idée de sa mort.
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7
c
c
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Séquence 7
B - L’argumentation d’Ismène
1- C’est la peur de la mort qui empêche Ismène de se joindre à Antigone pour enterrer leur
frère : « Je ne veux pas mourir. » (l. 11)
2- a)
Créon nous ferait mourir.
•
Je suis l’aînée.
•
Créon est le roi, il faut qu’il
donne l’exemple
•
Créon est plus fort que nous.
•
Ton bonheur est là devant toi.
•
• La raison
• Les sentiments
b) Ismène fait allusion à Hémon.
c) Non, Ismène ne réussit pas à convaincre sa sœur puisqu’Antigone réaffirme sa
détermination d’aller jusqu’au bout : « Je parlerai tout à l’heure à Hémon : Hémon sera
tout à l’heure une affaire réglée. » (l. 120-121)
C - L’expression du tragique chez Antigone
1- a) Dans ces deux répliques, Antigone évoque son enfance.
b) L’évocation de cette période est touchante parce qu’Antigone est encore attachée à son
enfance mais elle va devoir grandir d’un seul coup pour affronter son destin et sa mort.
c) La jeune femme s’élève contre la nécessité de comprendre et d’obéir aux adultes.
d) Antigone affirme un désir d’indépendance et de liberté.
2- a) Dans la réplique des lignes 6 à 10, les mots appartenant au champ lexical du théâtre
sont « rôle » et « distribué ».
b) Cette réplique fait écho au texte du Prologue qui brisait l’illusion théâtrale en
employant le champ lexical du théâtre.
c) L’emploi du verbe « devoir » traduit l’obligation et la nécessité.
D - Étude de l’image
1- Antigone est placée à gauche et Ismène à droite.
2- L’opposition entre les deux sœurs est traduite par leur tenue : une robe blanche pour
Ismène, noire pour Antigone, ainsi que par la couleur de leurs cheveux : Ismène a de longs
cheveux blonds, Antigone est brune.
3- L’entêtement d’Antigone et son refus d’écouter Ismène se manifestent par sa posture : elle
tourne le dos à sa sœur et ne la regarde pas.
Séance 4
A - Antigone : une femme amoureuse
1- a) L’amour que les personnages éprouvent l’un pour l’autre se traduit à la fois par les
gestes : Hémon serre très fort Antigone contre lui, et par les paroles : « Oui, mon
amour. » (l. 26), « je t’aime comme cela, moi, très fort » (l. 97-98).
b) Antigone demande à Hémon de la serrer dans ses bras pour que sa force s’imprime en
elle.
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Séquence 7
2- a) L’évocation du petit garçon met en valeur le désir d’être mère, le désir de maternité.
b) « une robe d’Ismène, ce parfum et ce rouge à lèvres » (l. 80-81)
c) Elle les portait pour être plus féminine et pour séduire Hémon : « j’avais fait tout cela
pour être un peu plus comme les autres filles, pour te donner envie de moi » (l. 82-84)
B - L’affirmation de l’héroïne tragique
1- a) C’est Antigone qui mène le dialogue car ses répliques sont beaucoup plus longues que
celles d’Hémon.
b) Comme pour les scènes avec la nourrice et Ismène, Antigone, qui se sent encore fragile,
ne veut pas se laisser submerger par l’émotion. Si Hémon parle ou tente d’intervenir,
cela pourrait la bouleverser, et briser sa détermination.
c) En faisant ses adieux à Hémon, Antigone renonce à son projet de mariage avec Hémon
ainsi qu’à son désir de maternité.
2- a)
La jeune femme fragile
• avec un pauvre visage bouleversé
• avec un tel désespoir
L’héroïne tragique
• Elle s’est détachée de lui
• elle a pris un autre ton
• se détournant, dure
b) Dans la dernière phrase de l’extrait, Antigone s’adresse à elle-même.
c) L’effet créé est celui d’un dédoublement d’Antigone, d’une mise à distance d’elle-même.
On a l’impression, au cours de la scène, que l’héroïne tragique prend le dessus sur la
jeune fille fragile et amoureuse. C’est à cette part inconnue d’elle-même qu’Antigone
s’adresse à la fin de sa dernière réplique.
3- Dans la dernière réplique, la tension se manifeste par les paroles : on remarque l’emploi
de phrases courtes, exclamatives et injonctives, et la répétition de certains mots comme le
verbe « jurer ». Les didascalies traduisent aussi cette tension : « Il recule, il va parler, elle crie »
(l. 91), « elle court à la fenêtre, elle crie » (l. 101).
C - Le conditionnel (2) : formes et valeurs du conditionnel composé
1- a) Les formes verbales soulignées sont composées d’un auxiliaire au conditionnel simple et
d’un participe passé.
b) Non, ces actions exprimées ne pourront pas se réaliser un jour, il est trop tard.
c) Ces formes verbales traduisent le regret.
2- a) Antigone aurait été fière d’être la femme d’Hémon.
b) Si Ismène avait réussi à convaincre sa sœur, Antigone aurait échappé à la mort.
c) Hémon aurait aimé avoir un enfant avec Antigone.
d) Avec un peu de chance, vous seriez arrivés à temps pour le début de la représentation.
e) Si j’avais lu la pièce attentivement, j’aurais compris qu’Antigone allait mourir.
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c
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Séquence 7
D - Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation
1- a)
Phrase 1
Phrase 2
Pronoms personnels
Tu / moi / je / me
Se / il / elle
Déterminants
démonstratifs
Indicateurs de lieu
cette
X
Vers moi / par cette
fenêtre
Par la fenêtre de la salle /
vers elle
Présent de l’indicatif
Passé simple / imparfait
Temps des verbes
b) C’est la première phrase qui ne peut se comprendre que si on connaît la situation
d’énonciation.
2- Dans les phrases suivantes, les mots qui renvoient à la situation d’énonciation* sont
encadrés.
a) Ce matin, je suis venu ici pour te parler.
b) Mon frère et moi comptons vous rendre visite la semaine prochaine.
c) Nous y retournerons demain.
d) Tu n’as pas vu mon livre ? Je l’ai posé là ce matin !
Séance 5
A - Le décor de la pièce
1- a) « Un décor neutre » signifie un décor qui ne rappelle rien de la Grèce antique, dans
lequel rien ne peut faire penser à un pays quelconque, ni à une pièce précise dans une
maison.
b) On peut voir, au fond, de grands rideaux en drapés, ainsi que des gradins.
c) Un décor comme celui-ci permet de mettre en valeur les personnages et leur parole.
2- a) Non. Ce décor nu ne présente aucun signe qui se rattache à la modernité.
b) Les personnages du fond sont assis sur des gradins.
c) Assis de cette manière, les personnages sont aussi dans la position de spectateurs.
d) Cet élément du décor évoque les gradins des théâtres antiques, sur lesquels étaient assis
les spectateurs.
B - Comparer deux mises en scène
1- a) Les menottes et les costumes des personnages renvoient à l’époque moderne.
b) Les éléments qui font référence au contexte antique de la pièce sont la statue antique
ainsi que les colonnes rappelant celles des temples grecs.
2- a) Le dallage de la scène évoque le jeu des échecs.
b) Cela peut symboliser la partie d’échecs qu’Antigone va jouer contre Créon.
10
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Séquence 7
Document C
1- a) Non, il n’y a, dans les décors et les costumes, aucune référence à l’Antiquité.
b) Le personnage de Créon est vêtu élégamment d’un costume et d’une cravate.
c) Antigone est vêtue à la manière d’une rebelle ou d’une punk et tient un blouson de cuir
à la main.
d) Les éléments de la mise en scène qui projettent la pièce de Jean Anouilh en 2009 sont
essentiellement les costumes ainsi que l’instrument dont joue le personnage au fond.
e) Une mise en scène aussi moderne rapproche de nous le mythe d’Antigone et en souligne
l’aspect intemporel.
2- On peut préférer la mise en scène résolument moderne parce qu’elle actualise le mythe
d’Antigone, ou celle qui mélange les référence à l’Antiquité et celles à la modernité parce
qu’elle tient compte des sources antiques de la pièce.
Séance 6
Je connais
Je suis capable de
Ø Les différents personnages de la pièce Ø Identifier les différents personnages et les
rapports entre eux.
• Antigone est la fille d’Œdipe et de Jocaste.
Elle est fiancée à Hémon, fils de Créon, roi
de Thèbes. Sa sœur se nomme Ismène et ses
deux frères Étéocle et Polynice sont morts.
Ø Le prologue de la pièce
Ø Citer les trois personnages qui vont mourir à
Il est pris en charge par un
la fin de cette pièce :
personnage chargé de nous apporter
- Antigone
les informations nécessaires à la
- Hémon
compréhension de l’intrigue. Mais il
- Eurydice
brise le suspense en nous annonçant la
Mort de trois personnages.
Ø Les périphrases verbales qui sont de 3 Ø Souligner les périphrases verbales dans les
phrases suivantes :
types :
• Antigone vient de rentrer au palais.
Ismène va tenter de dissuader sa sœur
• TEMPORELLES
d’enterrer Polynice.
• ASPECTUELLES
• Antigone commence à expliquer à Hémon
• MODALES
qu’elle ne l’épousera pas.
• Hémon laisse parler Antigone sans
l’interrompre.
• Antigone fait pleurer sa nourrice.
Ø La notion d’implicite qui peut prendre
deux formes dans les énoncés :
- le présupposé et
- le sous-entendu
• Le lien logique qui peut être implicite
entre deux PROPOSITIONS
Ø Formuler le sous-entendu contenu dans les
mots soulignés :
- Étéocle, contrairement à son frère, a eu droit
à des funérailles.
Polynice n’a pas eu droit à des funérailles.
• Retrouver le lien logique implicite dans une
phrase complexe :
- Antigone doit être forte ce matin ; elle va
affronter la colère de Créon.
Lien = car / parce que
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Séquence 7
Ø Les formes et les valeurs du conditionnel
• Le conditionnel simple peut avoir une
valeur TEMPORELLE ou MODALE.
Il peut exprimer :
- Le FUTUR dans le PASSÉ
- un ORDRE
- un SOUHAIT
- une POSSIBILITÉ
• Le conditionnel composé exprime le
plus souvent le REGRET.
ØConjuguer correctement des verbes au
conditionnel et passé :
- Devoir (cond. simple, 1ère pers. pl.) : nous
devrions
- Pouvoir (cond. composé, 3e pers. sg.) : il
aurait pu
- Savoir (cond. simple, 2e pers. sg.) : tu saurais
- être (cond. composé, 1ère pers. sg.) : j’aurais
été
Ø Les mots qui prennent sens dans la Ø Encadrer dans une phrase les mots renvoyant
situation d’énonciation que l’on appelle
à la situation d’énonciation.
aussi des EMBRAYEURS.
- Je te donne rendez-vous ici même, demain.
- Nous préférons cette robe-ci à celle-là.
- Apporte-moi ça tout de suite !
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Séquence 8
Séquence 8
Séance 1
A - La loi et l’interdit
1- a) Créon emploie des phrases interrogatives.
b) Dans sa première réplique, Créon cherche à savoir pourquoi Antigone a enterré son
frère, quelles sont ses raisons.
c) Créon veut s’assurer qu’Antigone a agi tout en sachant qu’elle n’avait pas le droit de le
faire (réplique l. 11). Il veut aussi être certain qu’elle est consciente des risques qu’elle a
pris (réplique l. 14).
2- a) L’interdit énoncé par Créon était transmis au peuple de Thèbes par oral : « proclamer
l’édit aux carrefours » et par écrit : « l’affiche sur les murs ».
b) Antigone connaît les risques qu’elle a pris pour enterrer son frère. La phrase qui le
montre est « Oui. » qui vient en réponse de la réplique de Créon : « […] tu avais lu
l’affiche sur tous les murs de la ville ? ».
c) L’expression utilisée par Créon signifie que les puissants doivent respecter les lois.
S’ils les transgressent ouvertement, tout le peuple risque d’en faire autant, ils doivent
montrer l’exemple.
d) Créon tente d’expliquer la désobéissance d’Antigone par l’orgueil, c’est ce que veut dire
l’allusion à Œdipe ici.
B - L’argumentation d’Antigone
1- a) Antigone répète le verbe devoir.
b) Ce verbe exprime l’obligation, le fait que la volonté n’a rien à faire dans la décision
d’Antigone, cela va au-delà.
c) Antigone justifie son geste en disant que son frère devait reposer en paix et que c’est
maintenant chose faite.
d) Les termes à souligner étaient : « enterre » (l. 4), « repos » (l. 5 et 8), « funèbres »
(l. 15), « enterrement » (l. 21), « ombre » (l. 21), « cadavre » (l. 22), « mort » (l. 24),
« boîte » (l. 28), « mort » (l. 31).
2- a) Créon réduit le déroulement d’un enterrement au fait de recouvrir le corps de terre et
aux paroles prononcées par le prêtre en même temps.
b) Créon emploie l’expression « pauvres têtes d’employés fatigués » (l.24) pour désigner
les prêtres.
c) L’image que Créon donne des prêtres est donc péjorative. Il les voit comme « des
employés » et non pas comme des hommes au service du divin.
d) Ces verbes nous montrent que les prêtres se dépêchent d’en finir avec le service funèbre,
afin de pouvoir enterrer ensuite un autre mort dans la même matinée.
e) Les expressions employées par Créon pour désigner la cérémonie des honneurs funèbres
sont : « passeport dérisoire », « bredouillage en série », « pantomime ».
f) La figure employée dans ces expressions est une métaphore qui a une visée péjorative.
Créon veut montrer que l’enterrement dans les règles, avec les prêtres, n’est qu’une
mascarade.
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Séquence 8
3- a) et b) Antigone sait que Créon a raison puisqu’elle dit « Si, je le sais » quand il lui demande si elle n’a jamais eu envie de faire fuir les prêtres quand elle les voyait bâcler
ainsi un enterrement.
c) Antigone dit faire ce geste non pas pour son frère mais pour elle (l. 39) : elle cherche à
affirmer son libre arbitre et sa détermination quant au choix qu’elle a fait.
d) Créon ne réussit pas à convaincre Antigone de l’absurdité de son geste à la fin de
l’extrait, puisque Antigone lui répond qu’il ne peut rien faire pour la faire changer
d’avis : « ni me sauver ni me contraindre » (l. 47).
C - Expression écrite
Créon dénonce l’argument religieux utilisé par Antigone car il dit que les rites funéraires
sont absurdes. Il utilise ensuite des termes péjoratifs pour dénoncer le travail des prêtres.
Enfin, il compare la cérémonie à une comédie.
D - Vocabulaire : autour du mot loi et de l’idée d’obligation
1- a) L’expression « être au-dessus de la loi » signifie défier la loi en ne la respectant pas.
b) Le synonyme du mot « loi » employé dans la première partie de l’extrait est le mot :
« édit ».
c) Les deux autres synonymes que l’on peut proposer de ce mot sont : règle et précepte.
2- a) Ton inquiétude est légitime, la situation est grave.
b) La vente d’objets contrefaits est un acte illicite.
c) Jamais il n’agira en traître, c’est un ami loyal.
d) Les députés sont élus pour légiférer à l’assemblée nationale.
e) Mon adversaire aurait pu profiter de sa supériorité mais il a fait preuve de loyauté.
f) L’âge légal pour voter en France est de 18 ans.
3- Le vocabulaire de l’obligation et l’interdit.
Nom
Verbe
Adjectif
obligation
obliger
obligatoire
interdiction
interdire
interdit
soumission
soumettre
soumis
contrainte
contraindre
contraignant
Séance 2
A - Identifier la stratégie argumentative de Créon
1- a) Créon prend le temps de justifier sa décision de sauver Antigone car celle-ci ne le veut
pas. Il lui explique alors pourquoi lui ne veut pas qu’elle meure. Mourir pour la politique lui paraît idiot.
b) Selon lui, toute cette histoire se réduit à une odeur de cadavre qu’il faut supporter
quelque temps.
c) L’argument de Créon est que l’odeur du corps de Polynice fera comprendre à ceux qu’il
gouverne que les lois doivent être respectées.
d) Il désigne le cadavre de Polynice par les mots « cette viande qui pourrit au soleil »
e) Il provoque de la colère chez Antigone car il justifie ses actes d’une manière qui lui
semble inacceptable.
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Séquence 8
2- a) Créon fait appel à la pitié d’Antigone et aussi à son amour pour Hémon.
b) La stratégie de Créon a changé : il ne cherche plus à convaincre Antigone en tentant de
la raisonner mais il fait appel à ses sentiments.
c) L’énervement de Créon se traduit alors une interpellation insultante : « petite idiote ! »
(l.97) ainsi que par la brutalité de ses gestes : il secoue Antigone.
3- a) La figure de style qui permet d’expliquer l’art de gouverner les hommes et la cité est la
métaphore (filée).
b) Le royaume (ou l’exercice du pouvoir) est comparé par métaphore à une « barque »
(l. 100). Créon se compare implicitement au « gouvernail » (l. 102), le peuple est
« l’équipage » (l. 103). Les « officiers » ne pensent qu’à sauver « leur peau » sur un
« radeau » (l. 106) avec « toute la provision d’eau douce ».
c) Le verbe qui montre que Créon essaye de persuader Antigone est le verbe « comprendre »
(l. 96, 98, 129).
d) Antigone ne se laisse pas désarmer par le discours de Créon puisqu’elle refuse de se
laisser persuader : « Je ne veux pas comprendre » (l.130).
4- a) Afin de convaincre Antigone de l’inutilité de son geste, Créon va tenter de salir l’image
qu’elle a de son frère en montrant ses défauts et travers.
b) Polynice est désigné par le roi avec les expressions : « un petit fêtard imbécile », « un
petit carnassier dur et sans âme », et « une petite brute ». (l. 218-219).
c) Antigone refuse de croire Créon. La phrase qu’elle répète est « Ce n’est pas vrai ! »
(l.226 et 233).
5- L’ordre des arguments était le suivant : b, d, a, c.
b) Le cadavre de Polynice ne doit pas être enterré pour que le peuple comprenne ce qui
arrive aux traîtres.
d) Faire régner l’ordre dans la cité exige des sacrifices
a) Hémon aime Antigone, Créon a déjà payé suffisamment.
c) Polynice était en réalité un mauvais fils, indigne du sacrifice qu’Antigone s’apprête à
faire pour lui.
B - Le vocabulaire de l’argumentation
Créon tente de faire comprendre son raisonnement à Antigone afin de la faire à adhérer à son
point de vue. Il commence par réfuter l’argument religieux de la jeune fille, en lui démontrant
l’absurdité des rites funéraires. Puis il essaie de la convaincre et justifie sa décision par des
raisons politiques. Enfin, il cherche à la persuader en dénonçant le comportement indigne de
son frère.
C - Une scène de conflit : liberté et politique
1- a) Non, Créon n’avait pas envie d’être roi. Il a accepté cette fonction car il ne se sentait
pas le droit de la refuser, il devait faire ce travail.
b) Créon se compare à un « ouvrier » (l. 44) et considère sa fonction de roi comme un
« métier » (l. 34).
c) La contradiction réside ici entre le devoir en tant que roi, qui est de faire tuer Antigone,
et ses sentiments envers elle.
d) Sa fonction de roi le prive de la liberté de suivre ses sentiments.
e) Créon n’est pas satisfait de son rôle, cette citation le montre : « mon rôle n’est pas
bon » (l. 168).
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Séquence 8
2- a) Antigone affirme qu’elle veut garder son libre arbitre et donc sa liberté de penser.
b) L’expression qui montre que la jeune fille n’est pas soumise aux mêmes règles que
Créon est : « Moi, je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas ! »
(l. 75-76, p. 80).
c) Dans ces répliques, le mot « avec » a un sens oppositif. Il souligne le paradoxe dans la
distribution des rôles.
Créon
Antigone
- votre couronne
- vos gardes
- votre attirail.
- mes ongles cassés
- et les bleus
- ma peur
Ø « vous pouvez seulement me faire mourir »
Ø « moi, je suis reine »
d) Les deux conclusions formulées par Antigone montrent que Créon n’a qu’un simulacre
de pouvoir alors qu’Antigone a un pouvoir réel.
e) Ces expressions montrent bien que la volonté d’Antigone s’oppose au pouvoir de
Créon.
f) Antigone domine Créon même si celui-ci la malmène quand il lui parle de son frère.
Elle ne laisse pas Créon décider et méprise l’univers politique : « Qu’est-ce que
vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres
histoires ? » (l. 47 à 49, p. 78). Elle sait aussi qu’elle le domine car elle appartient à un
univers qu’il ne peut maîtriser : « Non. Je vous fais peur. […] Vous êtes trop sensible
pour faire un bon tyran, voilà tout. […] C’est laid un homme qui a peur »
(l. 63 à 71, p. 79). Antigone juge donc sévèrement son oncle et ne le laisse pas prendre
le pouvoir sur elle.
D - Vocabulaire : autour du mot politique
1- a) La classe grammaticale de ce mot est : nom commun dans la première phrase et adjectif
dans la seconde.
b) On peut former politiquement comme adverbe de manière à partir du mot politique.
2- a) Très grande agglomération urbaine : mégalopole
b) Vaste cimetière dans l’Antiquité : nécropole
c) Art et pratique du gouvernement des sociétés humaines : politique
d) Personne qui exerce une activité politique : politicien
e) État considéré par rapport à ses colonies, à ses territoires extérieurs : métropole.
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Séquence 8
E - Expression écrite
Eurydice, cachée dans un coin de la pièce a entendu
la conversation entre Créon et Antigone.
EURYDICE
Créon, je dois vous parler, c’est urgent.
CREON
Je vous écoute.
EURYDICE
Antigone est décidée à mourir. Elle ne s’est
pas laissée convaincre par vos arguments.
CREON, pâlissant.
Ce n’est pas possible !
EURYDICE
Je vous assure, vous devez la sauver, elle est
si jeune, encore innocente, elle ne sait pas le
prix de la vie !
CREON, éperdu.
Mais enfin, comment a-t-elle pu être aussi
naïve ! Elle, la fille d’Œdipe, n’a-t-elle pas eu
toutes les leçons dont elle avait besoin ?
EURYDICE
Je vous l’ai dit, c’est une enfant. Elle n’a
pas réfléchi, elle a suivi son instinct. Elle
ne supportait pas de voir le cadavre de son
frère rester là. Vous devez la comprendre,
si c’était elle vous auriez fait pareil. Il vous
faut la sauver, parce que c’est juste.
CREON, en larmes.
Je ferai tout pour sauver Antigone Eurydice,
vous le savez bien !
J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral avec
des didascalies.
J’ai proposé des arguments pour émouvoir
Créon
J’ai montré que je connaissais les
personnages et leurs situations.
J’ai proposé des arguments crédibles pour
convaincre Créon.
Séance 3
A - Étudier un tournant dans la pièce
1- a) Dans la première partie de l’extrait, Créon conseille à Antigone de ne pas rester trop
seule et de se marier, de vivre.
b) Les répliques d’Antigone sont courtes. Elle semble convaincue par son oncle et a des
doutes sur la décision qu’elle avait prise : « Peut-être. Moi, je croyais. » (l. 4) Elle se
contente ensuite de dire « oui » (l. 9 et 13) à tout ce que propose Hémon.
c) Antigone est comme le dit la didascalie « comme une somnambule », elle n’est plus
vraiment en état de conscience.
2- a) C’est le mot « bonheur » qui va faire réagir Antigone, ce mot apparaît ligne 40.
b) Antigone dirige le dialogue à partir de la ligne 43 car ses répliques sont longues et celles
de Créon courtes. De plus, Créon cherche à lui imposer le silence et n’y parvient pas.
c) Créon se contente d’abord d’un signe d’énervement (hausse les épaules) puis il utilise la
force pour tenter de faire taire Antigone (la secoue). L’utilisation de la force physique
face aux mots et aux idées d’Antigone montre l’impuissance de Créon.
d) Antigone, qui jusqu’alors vouvoyait son oncle, le tutoie pour la première fois dans cette
réplique, ce qui témoigne d’un manque de respect.
e) Les dernières phrases de la réplique d’Antigone (l. 76 à 81, p. 94) expriment un
sentiment de moquerie. La didascalie qui confirme cette réponse est « Elle rit. » (l. 76).
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Séquence 8
B - Deux conceptions opposées du bonheur et de la vie
1- a) Pour Créon la vie est : « un livre qu’on aime », « un enfant qui joue à vos pieds », « un
outil qui tient bien dans sa main », « un banc pour se reposer le soir devant sa maison », « la vie ce n’est peut-être tout de même que le bonheur ».
b) Antigone emploie des phrases interrogatives dans cette réplique.
c) Ce type de phrase montre qu’en s’interrogeant sur les conditions de son bonheur,
Antigone exprime son désarroi.
d) Antigone utilise la troisième personne du singulier pour parler d’elle parce qu’elle
désigne une Antigone qui lui est étrangère et qui n’existera jamais : celle qui accepterait
les compromissions.
e) Les quatre exemples de « pauvretés » qu’Antigone se refuse à faire sont : « mentir »,
« sourire », « se vendre » et « laisser mourir ».
f) Le mot « pauvretés » pourrait avoir pour synonyme : « indignités », « compromissions ».
2- a) Antigone attend d’Hémon qu’il soit « dur et jeune », « exigeant et fidèle » comme elle.
(l. 59 et 60).
b) Antigone craint que son fiancé ne s’éloigne d’elle et qu’il accepte n’importe quelle
indignité.
c) Antigone parle du royaume de l’enfance.
d) La vieillesse de Créon se traduit par des signes physiques : « ces petits plis sur le visage
et cette graisse autour de toi ». (l. 80-81).
e) Le conflit de générations oppose la jeunesse et la pureté d’Antigone à la sagesse et à
l’expérience de Créon.
3- a) La figure de style employée dans ces deux expressions est la comparaison.
b) Ces comparaisons montrent le dégoût et le mépris d’Antigone envers Créon.
c) Non, Antigone ne peut pas se contenter du bonheur tel que le conçoit Créon, cela
la dégoûte : « vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! » Elle est fidèle à une
conception totale, entière et immédiate du bonheur qu’elle associe au bonheur
enfantin : « Je veux être sûre de tout aujourd’hui et que cela soit aussi beau que quand
j’étais petite — ou mourir ».
d) Les propos d’Antigone révèlent qu’elle est déterminée et entière, elle ne fera pas de
concessions et gardera ses convictions.
C - Comprendre le rôle des didascalies
1- a)
Intonation / voix
Antigone, murmure,
Antigone, doucement
(Elle rit.)
Ismène, dans un cri
Créon, crie soudain.
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Attitude
Le regard perdu.
Créon, a un peu
honte soudain.
Geste
Créon, hausse les
épaules
Créon, la secoue
Créon, lui broie le
bras.
Créon, qui essaie de
lui fermer la bouche de
force.
Antigone, se débat.
Déplacement
La porte s’ouvre, entre
Ismène.
Les gardes
apparaissent aussitôt.
Les gardes se jettent
sur elle et l’emmènent.
Ismène sort en criant
derrière elle.
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Séquence 8
b) Beaucoup de didascalies renseignent sur les sentiments des personnages. C’est le cas de
l’intonation (colère de Créon), de l’attitude (Créon a un peu honte soudain) et des gestes
qui par exemple expriment la colère de Créon (la secoue).
c) Les didascalies permettent d’identifier les différentes scènes en indiquant les entrées et
les sorties de scène des personnages.
2- Proposition de didascalie : Créon, tenant fermement le bras d’Antigone, la regardant de haut.
D - Orthographe : distinguer qu’elle(s) et quel(le)(s)
1- a) L’intrus est qu’elle puisqu’il s’agit de la conjonction « que » et du pronom personnel
« elle ». Les autres sont des déterminants interrogatifs.
b) « Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite
Antigone ? Quelles pauvretés faudra-t-il qu’elle fasse elle aussi ? »
Je remarque que les noms encadrés sont placés après les déterminants et que ceux-ci
s’accordent avec eux en genre et en nombre.
c) Ces homophones sont employés dans des phrases interrogatives.
2a) Créon ne sait plus quel argument utiliser.
b) Antigone, quelle femme courageuse !
c) Ismène voudrait qu’elle renonce à son projet.
d) Dans quelles souffrances la mort de sa sœur va la précipiter !
e) Quel est le personnage le plus sympathique de la pièce ?
Séance 4
A - L’expression de l’impuissance tragique
1- a) Hémon vient demander à son père de sauver Antigone : « Père, ne laisse pas ces hommes l’emmener ! » (l. 9).
b) Créon n’a pas tout essayé pour sauver Antigone même s’il a essayé de la raisonner. Il
aurait aussi pu accepter de revenir sur ses principes de gouvernant par exemple.
c) Selon Créon, Antigone est responsable de cet échec : « Elle a préféré sa folie et la
mort. » (l. 6-7).
d) Créon donne trois raisons pour ne pas sauver Antigone : le peuple sait ce qu’elle a
fait ; il ne croira pas qu’elle est folle et pensera que sa famille royale la protège ; il est
impossible de faire fuir Antigone car la foule entoure le palais.
e) Dans cette phrase, le pronom personnel « ils » renvoient aux gens de Thèbes, au peuple.
f) Pour se faire respecter du peuple et pouvoir continuer à le gouverner, Créon doit
respecter la loi : « Je suis le maître avant la loi. Plus après. » (ligne 24).
2- a) Dans l’échange entre Créon et le Chœur l’expression répétée par Créon est : « Je ne peux
pas » (l. 18 et 22).
b) Cette répétition montre bien l’impuissance de Créon face à cette situation.
c) Créon explique qu’il est trop tard pour agir car il doit respecter l’édit qu’il a lui-même
créé et qui interdit d’enterrer Polynice.
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Séquence 8
B - Analyser la relation père-fils
1- a) Le mode verbal qui traduit la tension entre Créon et Hémon est l’impératif.
b)
Créon
Hémon
Début de l’extrait
• court à lui, l’embrasse
• le tient plus fort
• crie, tentant de s’arracher à son étreinte.
• s’arrache de ses bras.
Fin de l’extrait
• le détache de lui
• se jetant dans ses bras
c) L’attitude des deux personnages évolue. Créon veut d’abord protéger son enfant puis
ensuite, veut qu’il grandisse et affronte la situation. Hémon, lui, arrive en pensant que
son père peut encore sauver la situation et est ensuite complètement désespéré quand il
voit que non.
2- a) Hémon pense que son père a un pouvoir absolu : « Tu es encore puissant » (l. 63, p. 104).
b) Les expressions pour désigner Créon dans cette réplique sont : « cette grande force, ce
courage, ce dieu géant » (l. 48-49 p. 103).
c) Hémon souhaite continuer à ressentir de l’admiration pour son père.
3- a) Créon désigne Hémon par les expressions « mon petit » et « mon petit garçon », ce qui
montre qu’il le considère encore comme un enfant.
b) Hémon, selon Créon, doit faire preuve de courage.
c) Pour Créon, devenir un homme, c’est comprendre que son père puisse être imparfait et
impuissant.
d) Hémon ne se montre pas courageux à la fin de cette scène puisqu’il lance un appel au
secours : « Antigone ! Antigone ! Au secours ! »
C - Exercice de réécriture
Et vous voilà devant moi avec ces larmes au bord de vos yeux et vos cœurs qui vous font
mal— mes petits garçons, pour la dernière fois… Quand vous vous serez détournés, quand
vous aurez franchi ce seuil tout à l’heure, ce sera fini.
Séance 5
A - Un face à face inhabituel
1- a) Le garde est un interlocuteur différent des autres pour Antigone car il n’est pas membre
de sa famille et il appartient à un autre milieu social.
b) Dans ses deux premières répliques au sujet de sa mort, Antigone exprime un sentiment
d’appréhension.
c) Le garde est indifférent à la situation d’Antigone car il laisse entendre qu’elle souffrira
(« ils avaient mal », l. 3-4) et lui apprend froidement qu’elle sera emmurée vivante :
« vous murer dans un trou. » (l. 9). De plus, égoïstement, il parle de lui-même : « Moi,
je n’ai jamais été blessé. » (l. 4).
2- a) Antigone lui demande de remettre une lettre à quelqu’un après sa mort.
b) Le garde n’accepte pas immédiatement car cela pourrait lui coûter la vie.
c) Antigone ne parvient à le convaincre qu’en lui proposant un anneau d’or.
d) Le garde n’accepte de rendre ce service que si c’est lui qui écrit la lettre sur son carnet
afin que cela reste bien caché de ses chefs.
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Séquence 8
e) Les répliques du garde sont entre guillemets parce qu’il répète, en écrivant, ce que lui
dicte Antigone.
3- a) Le garde est préoccupé par l’avancement, l’or et par sa sécurité.
b) Au début de la scène le garde est en train de chiquer du tabac : « Le garde se fait une
chique. »
c) Cette activité semble familière dans la mesure où le tabac chiqué est craché ensuite.
d) Les adjectifs qui caractérisent le garde sont « indifférent », « égoïste », « avide »,
« grossier », « peureux ».
B - Antigone : un personnage pathétique
1- a) Cette didascalie met en valeur la fragilité d’Antigone, sa vulnérabilité.
b) La figure de style employée est la métaphore qui permet d’associer la mort d’Antigone à
la fois au sommeil (« lit ») et au mariage (« nuptial »).
c) La citation de Sophocle aux lignes 12 et 13 donne au personnage une dimension
mythique. C’est la résonance d’une même histoire à travers le temps et les écrits. La
citation apporte avec elle un peu de la noblesse tragique.
d) L’expression d’Antigone montre que la vie est trop laide. Accepter de faire des
concessions quant à ses valeurs ne lui est pas possible, être condamnée à cause de cela
lui est difficile aussi. Devoir supporter qu’un autre écrive sa lettre d’adieu à Hémon est
une dernière horreur à supporter.
2- a) Chaque sentiment est placé en face de l’expression qui l’exprime.
La peur •
• « c’est terrible maintenant […] J’ai peur … »
Le doute •
• « Je ne sais plus pourquoi je meurs. »
L’amour •
Le regret •
• « Je t’aime … »
• « Je le comprends seulement maintenant
combien c’était simple de vivre … »
b) Antigone fait rayer les mots « j’ai peur » de la lettre définitive qu’elle veut envoyer à
Hémon. Elle fait donc disparaître la peur de la lettre.
c) Antigone n’exprime pas sa peur car elle ne veut pas faire souffrir davantage Hémon.
d) Antigone n’est plus certaine d’avoir fait le bon choix : « Je le comprends seulement
maintenant combien c’était simple de vivre. » (l. 64-66) ; « Je ne sais plus pourquoi je
meurs. » (l. 61-62 et l. 73).
e) Cette lettre ne peut qu’émouvoir le spectateur car elle fait ressortir la fragilité et la
solitude du personnage. De même, le spectateur ne peut que ressentir le tragique de la
situation.
C - Le tragique moderne : l’art des contrastes
1- a) L’effet produit par ces deux énoncés est le décalage. Décalage entre la solennité de l’annonce (mourir emmurée vivante) et la vulgarité du geste de chiquer.
b) Ces répliques du garde ne paraissent pas appropriées à la situation tragique que vit
Antigone car le garde pose une question badine : « C’est pour votre bon ami ? » et ne se
dépêche pas d’écrire alors que le temps est compté.
c) La solitude d’Antigone est accentuée dans cette scène parce que le garde se montre
indifférent à son sort, ne perçoit pas son désespoir et ne la comprend pas.
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Séquence 8
2- a) La voix du garde est qualifiée de « grosse ».
b) Cette grosse voix contraste avec le message d’amour qu’Antigone dicte.
c) Les gestes et attitudes du garde qui évoquent un élève sous la dictée sont : « suce sa
mine » et « qui peine sur sa dictée ».
d) Ce personnage du garde fait plus penser à un personnage de comédie que de tragédie.
D - Les modalisateurs
1- a) Dans ces phrases, il y a l’expression du doute (phrase 1), du jugement de valeur
(phrase 2) et du sentiment (phrase 3).
b)
Phrase 1 : « Je crois que j’ai entendu dire […] qu’ils allaient vous murer dans un trou. »
Phrase 2 : « C’est trop laid, tout cela, tout est trop laid. »
Phrase 3 : « J’ai peur que nous n’ayons plus le temps… »
2- Les modalisateurs sont soulignés.
a) Malheureusement, Antigone n’a pas échappé à son destin.
b) Il est possible que Créon regrette à tout jamais sa décision.
c) Le garde est un personnage égoïste et grossier.
d) Antigone est une héroïne très attachante.
e) Je peux vous assurer que j’ai lu d’une traite cette pièce passionnante.
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Séquence 8
E - Expression écrite
LE GARDE
Appoline, j’ai faim, j’espère que tu as pensé à
réchauffer mon dîner !
APPOLINE, grommelant.
Je réchauffe son dîner, je lui nettoie ses
chaussures et monsieur ne me parle même
pas de ce qu’il fait de ses journées ! Allons
donc, avec qui as-tu fricoté tout ce temps ?
LE GARDE, se tapant sur la cuisse.
Appoline, toujours le mot pour rire ! Figuretoi que j’ai passé toute la journée en
compagnie d’une femme, tellement maigre
que les os lui sortaient de la peau. Avec ça,
un visage à faire peur à une agora.
APPOLINE, se fâchant.
Ah, ça, ne me raconte pas d’histoire ! Tu es encore
allé traîner où tu ne devais pas, oui !
LE GARDE.
Peut-être que si je te disais qu’en échange de
mes bons services, la dame…
APPOLINE, lui coupant la parole et haussant la
voix.
T’as détroussé et te voilà pauvre comme
Ulysse devant sa maison ! Mais toi, tu es
infidèle !
LE GARDE, criant plus fort que sa femme.
Mais non, elle m’a donné cet anneau d’or
pour que j’écrive une lettre pour son fiancé
car elle est condamnée à mort. Voilà qui
devrait te calmer !
APPOLINE.
C’est de l’or ?
LE GARDE.
Oui, c’est de l’or, acquis honnêtement en
plus, comme je te l’ai dit !
APPOLINE.
La brave femme, elle a su donner du bonheur
avant de mourir au moins !
LE GARDE.
Ah, ça, j’aimerais bien garder ce genre de
condamné à mort tous les jours !
- J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral et
proposé quelques didascalies.
- J’ai respecté ce que je sais du caractère du
garde.
- J’ai imaginé les réactions de la femme du garde.
- J’ai inventé les répliques du garde
rapportant la scène avec Antigone.
Séance 6
A - Une fin pathétique
1- a)
Le chœur
è
Mort d’Antigone
Le messager
è
Mort de Hémon
Le chœur
è
Mort d’Eurydice
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Séquence 8
b)
Antigone •
Hémon •
Eurydice •
• En se pendant
• En se plongeant une épée dans le ventre
• En se coupant la gorge
c) Ces trois morts sont violentes et sont des suicides.
d) Les deux expressions qui désignent le sang des victimes sont « une immense flaque
rouge » (l. 43, p. 119) et « « cette large tache rouge » (l. 72, p. 120).
e) Ces trois morts ne sont pas représentées sur la scène du théâtre car Anouilh, qui s’est
inspiré d’une pièce de Sophocle, a choisi de respecter la règle de bienséance de la
tragédie classique : on ne devait pas représenter la mort sur scène.
2- a) Antigone s’est pendue avec sa ceinture.
b) La ceinture d’Antigone rappelle le monde de l’enfance car elle est de trois couleurs et,
entourant le cou d’Antigone, elle est comparée à « un collier d’enfant ».
c) Les deux expressions qui soulignent l’aspect enfantin d’Hémon dans ce passage sont :
« au petit garçon d’autrefois » (l. 32) et « avec ses yeux d’enfant » (l. 36-37).
d) L’auteur emploie ces références à l’enfance concernant Hémon et Antigone car il
cherche à montrer à quel point le sort est cruel pour eux, qui sont aussi vulnérables et
purs que des enfants. L’auteur veut que le spectateur les prenne en pitié.
3- a) Les deux amants sont allongés l’un près de l’autre.
b) Eurydice donne l’impression de dormir.
c) La mort est comparée au sommeil. Créon dit d’ailleurs : « Ils dorment tous »
(l. 74, p. 121) et « Cela doit être bon de dormir » (l. 76, p. 121).
d) La mort est adoucie par cette comparaison, le spectateur (ou le lecteur) peut ressentir
de l’apaisement.
4- a) Créon se retrouve tout seul.
b) Créon exprime ainsi sa tristesse d’avoir dû accomplir son destin en devenant roi.
c) Créon et Antigone idéalisent tous les deux le monde de l’enfance dans la fin de cette
pièce et se retrouvent dans la solitude absolue.
B - Le récit du messager
1- a) Le récit du messager va des lignes 6 à 43 (p. 118-119).
b) La première phrase de ce récit « Une terrible nouvelle. » (l. 6) ne comporte pas de
verbe ; c’est une phrase non verbale (elle est aussi nominale puisque son noyau est un
nom). Elle produit un effet de choc sur le spectateur.
c) C’est le présent de narration qui est le plus souvent employé.
d) Le présent de narration rend le récit du messager plus vivant, plus proche de l’auditeur,
lui donnant l’illusion que les faits racontés se déroulent sous ses yeux, en temps réel.
2- a) Le rythme du récit est lent car le récit des événements est enrichi de descriptions, par exemple : « le roi suant, dont les mains saignent », « des fils bleus, des fils verts,
des fils rouges qui lui font comme un collier d’enfant », « les yeux noirs ». Le messager
émet aussi des commentaires, par exemple : « il n’a jamais tant ressemblé au petit garçon d’autrefois ».
b) La présence d’Hémon dans le tombeau se manifeste d’abord par des plaintes.
c) Créon a parlé à son fils (« il le supplie », l. 30), mais celui-ci n’a pas prononcé un mot
(« sans rien dire », l. 33 et 40).
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Séquence 8
d) Les termes qui se rapportent au regard sont : « les yeux noirs », « regarde » (plusieurs
fois), « yeux d’enfant », « ce regard ».
3- Le récit du messager permet l’accomplissement du dénouement car Eurydice s’est suicidée
« en apprenant la mort de son fils », donc par le récit.
C - Le rôle du chœur
1- a) Le Chœur vient commenter les paroles de Créon mais surtout lui apprendre la terrible
nouvelle de la mort d’Eurydice.
b) Le Chœur s’adresse à Créon dans la réplique de la ligne 77 et aux spectateurs dans la
réplique de la ligne 98.
2- a) Le Chœur est un personnage de la pièce puisqu’il dialogue avec d’autres personnages.
b) Le statut particulier du Chœur est d’être le porte-parole de l’auteur. Il commente la
pièce à l’attention des spectateurs.
D - Vocabulaire : autour du mot chœur
1- Je me suis inscrit pour chanter dans la chorale de mon établissement.
2- Pour régler la précision de ce ballet, le chorégraphe a fait un travail remarquable.
3- Depuis que sa voix a changé, il n’est plus un aussi bon choriste.
4- Dans ce spectacle de danse, les costumes et la chorégraphie sont éblouissants.
E - Exercice de réécriture
Puis soudain il se dressa, les yeux noirs, et il n’avait jamais tant ressemblé au petit garçon
d’autrefois, il regarda son père sans rien dire, une minute, et, tout à coup, il lui cracha au
visage, et tira son épée. Créon avait bondi hors de sa portée. Alors, Hémon le regarda avec
ses yeux d’enfant, lourds de mépris, et Créon ne put pas éviter ce regard comme la lame.
Hémon regarda ce vieil homme tremblant à l’autre bout de la caverne et, sans rien dire,
il se plongea l’épée dans le ventre et il s’étendit contre Antigone, l’embrassant dans une
immense flaque rouge.
Séance 7
A - Un discours moderne sur la tragédie
1a) Antigone vient d’être arrêtée par les gardes.
b) Pendant l’intervention du chœur, l’action se poursuit : c’est à ce moment précis
qu’Antigone tente une deuxième fois de recouvrir le cadavre de Polynice et qu’elle se fait
arrêter par les gardes.
c) Le discours du Chœur arrive au moment où l’action se noue et où les lignes de force de
la tragédie se mettent en place, c’est donc par excellence un moment stratégique.
2- a) L’anachronisme est : « on dirait un film dont le son s’est enrayé » (l. 10-11).
b) Ces expressions appartiennent au langage familier.
c) Le Chœur se fait le porte-parole de l’auteur.
3- a) Les expressions qui assimilent le fonctionnement de la tragédie à un mécanisme implacable sont : « le ressort est bandé », « c’est minutieux », « bien huilé ».
b) Les trois adjectifs employés au début du second paragraphe pour qualifier la tragédie
sont : « propre », « reposant » et « sûr ».
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Séquence 8
c)
Déroulement implacable •
Coups de théâtre* •
• Drame
Gratuit •
Utilitaire •
Présence d’espoir •
• Tragédie
Absence d’espoir •
d) Les images qui expriment la solitude du héros tragique sont : « les silences, tous
les silences, le silence quand le bras du bourreau se lève à la fin, le silence au
commencement ».
e) On peut dire que cette citation peut s’appliquer à Antigone car elle ne cesse de clamer
son idéal de pureté, sa volonté de suivre son idéal enfantin. « Je suis là pour vous dire
non et pour mourir » (p. 82, l. 133-134). Antigone s’oppose donc vivement à Créon
et à son idéal du bonheur : « Non, je ne me tairai pas ! Je veux savoir comment je m’y
prendrai, moi aussi, pour être heureuse. »
B - Vocabulaire : autour du mot fatalité
1a) La date fatidique de l’examen approche à grands pas.
b) Cet homme n’essaie même plus de réagir face aux difficultés, il est fataliste.
c) L’alpiniste n’avait pas vérifié son harnais de sécurité ; cet oubli lui a été fatal.
d) Sa conduite était de plus en plus dangereuse ; l’accident devait fatalement se produire.
2- Le mot à encadrer était salutaire.
3a) À l’heure de l’instant décisif, tu ne peux plus te dérober, il faut agir !
b) Cette légère condamnation en justice pourrait être nuisible à sa carrière.
c) Malgré toute son expérience, il n’a pu survivre à sa chute mortelle.
d) La fonte des glaces polaires est la conséquence inévitable du réchauffement climatique.
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Séquence 8
Séance 8
Je connais
Je suis capable de
Ø Les différents types d’arguments :
Ø Citer quelques-uns des arguments employés
- Ceux qui s’adressent à la Raison et qui
par Créon pour dissuader Antigone
ont pour but de Convaincre.
d’enterrer son frère :
- Ceux qui font appel aux Sentiments et - On ne jette sur le cadavre qu’un peu de terre.
qui ont pour but de Persuader.
- Les prêtres bâclent les prières pour travailler
plus.
Ø Les homophones Quel(le)(s) et
Qu’elle(s)
Ø Compléter les phrases suivantes par quel(le)
(s) ou qu’elle(s) en accordant si nécessaire.
• Quelle histoire terrible !
• Je sais qu’elle finira par comprendre quelles
sont ses erreurs.
• Quelle version d’Antigone as-tu préférée ?
• J’ignore ce qu’elle avait en tête réellement.
Ø Souligner les modalisateurs dans les énoncés
Ø La modalisation qui consiste à
suivants :
introduire une part de subjectivité dans
un énoncé.
a) Antigone sera probablement murée dans un
On peut exprimer
trou.
• un sentiment de :
b) Vous devriez lire cette pièce passionnante.
- Doute : peut-être
c) Heureusement, tout cela n’est qu’une fiction.
- Certitude: je suis sûr
d) Je suppose que la nourrice ne survivra pas à
• Un jugement de Valeur
la mort d’Antigone.
en employant des termes péjoratifs ou
e) Créon est assurément un roi malheureux.
Mélioratifs.
Ø Les rôles du chœur dans la tragédie :
- Présenter les personnages
- Commenter l’action
Ø Proposer au moins trois mots de la même
famille que chœur :
- chorale
- chorégraphie
- chorégraphe
Ø Le vocabulaire autour des mots :
Ø Citer des mots de la famille de loi, formés sur
les radicaux leg- ou loy- :
- légiférer, loyal, loyauté, légal…
- Citer des mots de la famille de fatalité :
- Fataliste, fatal, fatalement.
-
Loi
-
Fatalité
Ø Les caractéristiques de la tragédie
selon Jean Anouilh, telles qu’elles sont
exposées par le Chœur.
Ø Encadrer les adjectifs qui la définissent :
Propre – pleine d’espoir – reposante
– utilitaire – minutieuse – mécanique –
hasardeuse - implacable
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Séquence 9
Séquence 9
Séance 1
A - Femme et maternité
1- Ce tableau montre une femme donnant le sein à son bébé, on sent une grande proximité
entre la mère et l’enfant. L’attitude un peu penchée de côté de la mère prouve qu’elle est
très attentive à son nourrisson. Les couleurs douces montrent que c’est un instant calme,
paisible.
2- Le peintre a fait figurer une grande verticale avec le corps de la mère mais il a aussi fait
figurer deux obliques, les bras et les mains et le corps du bébé. Le visage de la mère est
penché vers l’enfant, objet de toutes ses attentions. C’est une scène intime et tendre entre
une mère et son enfant. Il est à noter que les mains sont démesurément grandes ce qui
montre la sécurité dont est entouré le bébé.
Les couleurs de la mère et de l’enfant sont très douces, celles du fond plus sombres font
ressortir cette douceur maternelle. Toutefois au-delà de l’image de la mère allaitant son
bébé, transparait la beauté de la sensualité féminine avec notamment cette épaule et ce
cou dénudés. La mère est aussi femme.
3- L’œuvre de G. de La Tour est différente, l’éclairage est centré sur l’enfant, les couleurs sont
très sombres et l’attitude de la mère n’est pas du tout la même. On assiste plus à une scène
religieuse (main levée de la femme à gauche) ; l’enfant a un côté sacré qui le rend distant
de sa mère contrairement à la scène peinte dans le tableau de Picasso.
4- Dans ce tableau, la lumière est centrée sur le visage de l’enfant et rejaillit un peu sur les deux
femmes. L’enfant est au centre du tableau, il est le sujet principal, le reste des personnages
n’est que décor. Les couleurs foncées qui contrastent avec le blanc dont est habillé le
nouveau-né montrent aussi qu’on a voulu mettre en valeur la pureté de celui-ci.
5- Ces deux tableaux montrent la femme en tant que mère.
B - Éducation des filles
1- Ce document est une affiche de politique familiale. On le voit essentiellement par le mot
« mission » et par l’image donnée de la femme, la mère, celle qui doit bien éduquer pour
repeupler la nation.
2- Ce document est une œuvre de propagande car il donne comme obligation à la femme
d’être une mère et une bonne éducatrice pour ses enfants. Le message suggéré est donc que
la femme est avant tout une mère et que c’est son premier devoir, plus que de travailler, par
exemple.
3- a) En 1944 on apprenait surtout aux filles à devenir des épouses et des mères. Visiblement, dès leur plus jeune âge, à travers le jeu, on leur faisait faire comme leur
mère. Les femmes n’avaient donc, pour la plupart, que l’objectif de se marier.
b) 1944 marque le début de la fin de la seconde guerre mondiale. Il s’agit de repeupler la
nation qui a perdu beaucoup de ses compatriotes.
4- Dans ce texte datant de la fin du XVIIème siècle, Fénelon explique exactement la même
chose : les femmes doivent être éduquées en vue d’être de bonnes mères, cela seul importe.
La femme était cantonnée à son rôle de mère, comme en 1944.
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Séquence 9
Séance 2
A - Revendications féministes
1- Cette expression veut dire que la féminité de la femme se résume à sa passivité, aux faits
d’accepter l’éducation qu’elle reçoit et de n’être qu’une mère et épouse.
2- Simone de Beauvoir oppose l’éducation des filles à celle des garçons. Les garçons ont le
droit de s’opposer dès leur plus jeune âge et sont encouragés à aller de l’avant alors que les
filles doivent être obéissantes et se cantonner au rôle, à la place qu’on leur octroie.
3- a) La figure de style employée ici est une comparaison qui montre qu’une fille n’a
vraisemblablement pas d’âme, pas de sentiments puisque c’est une « poupée ».
Cela montre aussi qu’une fille n’est traitée que comme un objet à habiller, nourrir et
qui doit se laisser faire.
b) L’activité future de la petite fille qui est suggérée ici est l’art d’être une bonne épouse, de
figurer comme une image auprès d’un mari.
4- Simone de Beauvoir explique que les filles sont, au contraire des garçons, conditionnées
par la société afin d’être de bonnes épouses et qu’on leur interdit, par l’éducation qu’elles
reçoivent, d’être autre chose.
5- Ce texte ne me semble plus vraiment d’actualité car la société a évolué mais, malgré tout,
on sait que la femme, encore de nos jours, consacre 1h30 par jour de plus aux corvées
ménagères que l’homme. Si la femme peut travailler aujourd’hui, ce n’est pas toujours
à salaire égal avec l’homme. Les inégalités perdurent donc même si la situation a évolué
positivement depuis l’époque de Simone de Beauvoir.
B - Femme et oppression politique
1- L’histoire se situe en 1990.
2- Les sujets de subversions évoqués par cette planche sont l’utilisation du rouge à lèvres, du
walkman, le fait de montrer son poignet ou le fait de rire fort dans la rue.
3- Marjane Satrapi dénonce le régime de terreur de cette époque-là en Iran. Elle montre que
le régime, en entretenant la peur, essayait de faire en sorte que les habitants du pays ne
pensent plus à leurs libertés bafouées mais plutôt au danger que représentait le fait de
violer les règles imposées.
4- Le graphisme de l’auteur met en valeur le côté sombre du texte, par le choix du noir
et blanc. De même, les traits sont épais, denses, comme le contenu du texte. Enfin,
l’expressivité des personnages renforce celle du texte.
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Séquence 9
C - Écriture
Selon moi, les jeux ont souvent pour vocation de
préparer l’enfant au rôle que la société lui réserve.
En effet, il est vrai que la société crée souvent
des jeux qui permettent à l’enfant de faire ce
que fait un adulte. Même si on n’hésite plus
à offrir une poupée à un garçon ou des jeux
de construction à une fille, tous les jeux ou
presque sont issus des métiers de la société.
Je pense donc, qu’en un sens, le jeu permet
d’expérimenter différents rôles possibles
dans la société pour l’enfant plus tard. Il
existe des jeux sportifs ou électroniques qui
ont des rôles un peu différents mais derrière
eux, une idée essentielle se cache, faire comme
l’adulte, grandir, devenir un adulte sportif qui
entretient sa santé, qui fait les bons choix en
société, etc. Je pense donc que le jeu prépare
l’enfant, de différentes manières aux rôles qu’il
aura à tenir plus tard dans la société.
J’ai écrit explicitement ma thèse.
J’ai argumenté.
J’ai donné des exemples.
J’ai fait une petite phrase de conclusion qui
résume mon opinion.
Séance 3
A - Femme dominatrice
1- Ce document est une affiche publicitaire car on voit en grand et avec une typographie
particulière le nom d’une marque de parfum : Nina Ricci et parce qu’on voit un flacon
sur la photographie. Un slogan accompagne cette image : « Nina Ricci le nouveau parfum
malicieux ».
2- Au premier plan de cette image, une femme est étroitement enlacée via un ruban rose à un
flacon de parfum de la même couleur. La femme porte des oreilles de chat noires, une robe
et des gants noirs en cuir qui lui donnent une allure féline. Cette même femme se retrouve
assise à l’arrière plan de l’image, sur la gauche. Cette « femme chat » est sur les toits d’une
ville que l’on peut supposer être la capitale française puisque l’on peut distinguer à l’arrière
plan la tour Eiffel elle-même enlacée du ruban rose. L’affiche joue sur le noir et blanc qui
donne un côté authentique parisien et le rose couleur féminine et sensuelle par excellence.
3- Cette publicité montre une image très stéréotypée de la femme. Le rose est associé à sa
féminité, le côté félin met en valeur le caractère et l’attitude dominatrice et malicieuse de
la femme. Porter ce parfum lui donne le pouvoir. Elle domine le tout Paris et sous-entendu
les hommes. Tout est fait pour que les codes soient compris en un clin d’œil, tout est
stéréotypé.
B - Ironie publicitaire
1- Ce document est une affiche publicitaire, on le voit avec le nom de la marque en haut
à gauche, le slogan qui apparaît en blanc et par le produit mis en avant, les talons
aiguilles au pied de l’homme, au premier plan. Enfin le prix de l’article est signalé pour les
acheteuses potentielles.
2- Le titre utilise l’humour pour attirer l’attention. À travers une publicité pour des talons
aiguilles, on dénonce le fait que les femmes sont très souvent déshabillées pour faire vendre
des produits. En déshabillant un homme, la marque se moque de cet état de fait.
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Séquence 9
3- Le public ciblé est celui des femmes, la marque cherche à leur faire comprendre qu’elle
n’approuve pas forcément le fait qu’elles soient déshabillées dans les publicités.
4- Je pense que cette image dénonce avec humour et avec un certain recul l’image de la
femme dans les publicités qui est trop souvent dévalorisante. Elle rétablit en quelque sorte
l’égalité entre hommes et femmes en déshabillant un homme, pour une fois. Pour autant,
je ne pense pas que ce soit très valorisant pour cet homme. Cette ironie crée un lien, une
complicité entre la femme cliente et la marque.
Séance 4
A - Allégorie de la société de consommation
1- C’est une sculpture en résine dotée d’accessoires réels, parmi lesquels le caddie en métal,
les vêtements en fibres textiles. Tous les objets sont « vrais ».
2- Je vois un caddy plein à ras bord de marchandises et de produits alimentaires et une
femme, assez forte, habillée de manière simple. Elle est chaussée de pantoufles d’intérieur
(signifiant à la fois le confort et la mollesse), est vêtue d’une jupe bleue et d’un haut rose,
elle porte un sac à main de skaï noir au bras droit et a une cigarette au coin des lèvres
(la cigarette est un produit de consommation de masse comme un autre à cette époque).
Sa tête est recouverte d’un fichu et de bigoudis roses fixés dans les cheveux. L’ensemble
(apparence, vêtements, accessoires) donne au personnage une image disgracieuse et de
mauvais goût. C’est l’image péjorative de la ménagère.
3- Le caddy et la femme, de par leur corpulence, symbolisent l’abondance. La femme
accrochée à son caddy montre la dépendance de celle-ci à celui-ci.
4- Cette œuvre dénonce la société de consommation des années 1960. Les États-Unis comme
l’Europe connaissent un rapide développement économique et des bouleversements dans la
société : ce sont les « Trente glorieuses ». C’est une période de hausse continue du pouvoir
d’achat des populations et de consommation de masse (apparition des supermarchés
et des centres commerciaux, standardisation des produits par l’industrie manufacturière
et agro-alimentaire). C’est une ère d’abondance et de prospérité, en particulier pour les
classes moyennes. Les modes de vie sont transformés. Certains réagissent à cette nouvelle
image de la société qui associe bonheur et consommation.
Le mouvement hippy prône justement un retour aux sources et de nombreux artistes
réagissent et dénoncent parfois avec humour cette illusion du bonheur.
5- Duane Hanson montre que la femme et la société de son époque sont cantonnées à la
consommation.
B - Une société destructrice
1- Au premier plan de cette image, on voit un hamburger géant qui vient d’écraser une jeune
femme dont il ne reste plus que les jambes. Visiblement, c’est une tempête de nourriture
qui est en train de dévaster l’endroit. Au second plan on aperçoit d’ailleurs une voiture
jaune et des lignes obliques qui montrent que l’univers est train de s’effondrer (maisons,
sol du parking). L’apparence de la femme, à travers des jambes séductrices contraste
étrangement, comme le jeu des couleurs, très vives pour le hamburger et blanches pour la
femme.
2- Visiblement, les deux œuvres visent à dénoncer la société de consommation et ses effets sur
l’homme et la planète.
3- Pour moi ces deux images montrent des œuvres d’art car, à mon sens, un des buts de l’art
est de dénoncer et de faire réagir. Ces deux œuvres correspondent à ces visées.
La dénonciation est explicite, directe, efficace. L’homme subit la consommation et se fait
tuer par elle.
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Séquence 9
Séance 5
Je m’évalue
Je connais
Je suis capable de/d’
Ø Le traitement des couleurs et de la
Ø Analyser les couleurs employées et le
lumière dans un tableau
traitement de la lumière dans ce tableau.
Pour l’analyse d’une œuvre picturale,
Les couleurs sont sombres, il y a un grand
il est nécessaire de s’intéresser au
contraste entre l’enfant dans la lumière
traitement de :
adossé à la robe rouge de la mère et la femme
- la couleur : tons chauds : rouge,
dans l’ombre à gauche.
orangé, jaune ou froids : vert, bleu,
• Indiquer quelles significations cela peut
violet.
apporter à la lecture de l’œuvre.
- la lumière : les zones d’ombres et
L’enfant a ici un caractère sacré.
de lumières. On appelle contraste la
technique consistant à moduler la
lumière sur un fond d’ombre, en créant
des contrastes propres à suggérer le
relief et la profondeur.
Georges de La Tour, Le Nouveau-né.
Ø Le traitement du temps en bande
dessinée.
Le traitement du temps en bande
dessinée est le même que dans un
roman. Pour donner du rythme à
l’histoire, on a parfois recours aux
ellipses temporelles ou au retour en
arrière (« flash-back »).
Ø Dire quel est le traitement du temps entre
les deux premières cases de cette bande
dessinée :
Entre ces deux cases, il y a un retour en
arrière, car la vignette deux évoque des
manifestations des années 1980 alors que la
première case se situe en 1990.
Marjane Satrapi, Persépolis.
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Séquence 9
Ø Un mouvement artistique des années
ØExpliquer pourquoi cette œuvre est
50
représentative de ce mouvement artistique
Le pop art est un mouvement artistique
anglo-saxon né dans les années 50.
Le pop art conteste les traditions en
affirmant que l’utilisation d’éléments
visuels de la culture populaire produits
en série est contiguë avec la perspective
des beaux-arts. Le pop art vise à utiliser
des images populaires par opposition
à la culture élitiste dans l’art. Les
maîtres incontestés de ce mouvement
artistiques sont Andy Warhol, Roy
Lichtenstein et Richard Hamilton.
Duane Hanson, «Supermarket Shopper»,
fibre de verre
- Cette œuvre représente une femme populaire
de la société américaine de son époque.
- Elle montre des objets de la vie quotidienne
produits en série.
- Elle dénonce la société de consommation.
Ø Commenter une affiche publicitaire
Ø Les éléments à analyser dans les
affiches publicitaires
Les affiches publicitaires sont à
analyser comme un tableau. Je dois être
attentif à :
- sa nature
- Son commanditaire
- Son destinataire
- Le contexte
- Sa composition
- Le message
© LG
Cette affiche publicitaire n’utilise pas
l’image de la femme. Qu’est-ce qui te paraît
intéressant dans cette publicité ?
Cette affiche publicitaire pour une machine
à laver est intéressante car elle utilise l’ironie
en choisissant de montrer un homme face
à une machine à laver. La femme, absente
de l’image, est présente cependant dans la
note manuscrite qui s’adresse à l’homme. Le
stéréotype qui voudrait que ce soit forcément
la femme qui s’occupe du linge est ici
combattu.
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Séquence 10
Séquence 10
Séance 1
A - Analyser le genre du texte
1- C’est à la ligne 4 que Sage l’ancien prend la parole pour la première fois. Les guillemets qui
s’ouvrent permettent de répondre.
2- Sage l’ancien s’adresse à ses « Camarades », c’est-à-dire aux autres animaux de la ferme.
3- On peut rapprocher ces paroles de Sage l’ancien des discours des personnalités politiques
ou des meneurs de foule. On peut les entendre pendant des rassemblements politiques ou
lors de soulèvements populaires, de révolutions.
B - Sage, un orateur
1- Le cochon, dans ces lignes, donne l’image d’un vieillard qui veut faire partager sa sagesse et
son expérience.
2- Ce personnage est plus en mesure d’être écouté que les autres car il est âgé, proche de la
mort et sait beaucoup de choses, bien plus qu’un jeune animal.
3- Dans ce paragraphe, Sage l’ancien cherche surtout à persuader en faisant notamment
allusion à sa mort prochaine, susceptible d’émouvoir ses auditeurs.
C - Les arguments de Sage l’Ancien
1- On peut dire que le cochon se livre à un raisonnement dans le troisième paragraphe car
il part d’une question à laquelle il répond lui-même de manière subjective, en décrivant
l’existence des animaux sous un jour très négatif. Il fait passer ensuite son opinion pour
« la simple vérité » (l. 17-18).
2- Le constat de départ est que les animaux sont malheureux. Le champ lexical qui le
démontre est celui de la misère : « labeur », « misère », « trop brève » (l. 11), « survivre »
(l. 12), « rendent l’âme » (l. 13) « égorge », (l. 15), « malheur » (l. 17), « servitude » (l.17).
3- C’est l’homme qui est désigné comme responsable de la condition des animaux.
L’orateur donne de lui l’image d’un profiteur sans cœur.
4- La conclusion que le cochon tire pour ce qui est de l’homme, c’est qu’il est un ennemi,
« Tous les hommes sont des ennemis » (l. 33). Le mode indicatif (présent de vérité
générale) vient conforter cet avis.
D - Un discours politique
1- Sage l’ancien utilise le terme de « camarades » pour désigner ses auditeurs.
2- Ce terme fait référence au courant idéologique du marxisme. Il est critiqué ici car ce
raisonnement est trop simpliste et ne prend pas en compte la complexité de la société.
3- Ce sont des phrases interrogatives qui ouvrent les troisième et quatrième paragraphes.
Elles permettent de rendre le discours vivant en interpellant l’auditoire.
4- Le cochon utilise des métaphores « une vie de misère » (l. 12), et des comparaisons « il n’y
pas un seul animal qui entrevoie ce que signifient des mots comme loisir ou bonheur. »
(l. 15-16).
5- Le cochon utilise le langage de la sagesse populaire afin de convaincre son auditoire :
« clair comme de l’eau de roche » et « prendre des vessies pour des lanternes » sont des
proverbes, des idées reçues communément. Ces comparaisons sont donc simplistes mais
ont le mérite d’être comprises de tous. La forme négative, associée pour la première phrase
à l’interrogation, martèle que le refus est la seule voie possible pour les animaux.
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— © Cned, Français 3e
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Séquence 10
6- Ce récit illustre la lutte des classes car l’homme y représente le riche patron alors que les
animaux sont ses ouvriers, ceux qui produisent mais qui n’en tirent que peu de bénéfices.
E - Enrichir son vocabulaire
1Liberté
Autonomie, émancipation, indépendance,
insubordination, rébellion, soulèvement.
Esclavage
Contrainte, domination, entrave, mainmise,
soumission, tutelle, tyrannie
2- Cette voiture a 200 kilomètres d’autonomie.
Il l’a forcé à travailler 12 heures par jour, sous la contrainte.
3a. Les propos si véhéments du chef ennemi semblaient terrifier les troupes et personne
n’osa émettre la moindre remarque.
b. Les militaires apprécièrent l’élocution si claire du dernier orateur. Aussi n’hésitaient-ils pas
à acquiescer à tout ce qu’il disait.
c. Grâce à un plaidoyer poignant l’avocat obtint la grâce de l’accusé. Il réussit même le tour
de force de rallier à sa cause les journalistes présents.
d. Enthousiaste comme il est, il aime palabrer pendant des heures ; n’hésitez pas à
l’interrompre.
e. Le malheureux garçon avait beau clamer qu’il n’avait jamais trahi, il était facile pour ses
opposants de réfuter chacun de ses arguments.
f. Le traître ne cessait de proférer des mensonges. Il fut facile pour ses ennemis de le
contredire.
Séance 2
A - L’Animalisme et son application
1- Les animaux brûlent tous les accessoires que leur faisait porter le fermier car ils symbolisent
l’oppression. La première phrase de l’extrait : « Rênes, licous, œillères, muselières
humiliantes furent jetés au tas d’ordures qui brûlaient dans la cour. » commence par une
énumération qui se conclut par l’adjectif « humiliantes ». L’auteur insiste donc sur ce
qualificatif. Ensuite, dans la deuxième partie de la phrase, il est dit ce qui est fait de ces
accessoires, ce qui forme la chute de la phrase.
2- Le nouvel état s’appelle la Ferme des animaux et l’hymne national est Bêtes d’Angleterre.
Ses lois fondatrices se nomment les Sept Commandements.
3- « Les principes de L’Animalisme » désigne la théorie selon laquelle les animaux ont le
pouvoir et doivent bannir de leur vie tout ce qui est humain. Le suffixe « isme » renvoie à
une doctrine idéologique, comme le communisme ou le libéralisme.
4- Les temps employés dans les Sept Commandements sont le présent de vérité
générale (« est », « sont »), et le futur simple (« tuera », « dormira ») qui a une valeur
injonctive. Ces deux temps sont au mode indicatif, mode du réel.
B - La transposition des personnages
1- Ce sont les cochons qui ont élaboré l’Animalisme. On peut penser qu’il leur sera difficile
de respecter le septième commandement car ils savent écrire et décident déjà des lois sans
faire voter les autres animaux.
2- C’est le fait qu’ils sachent écrire qui les rend supérieurs aux autres animaux.
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Séquence 10
3- L’adjectif imprescriptible est formé du suffixe négatif « im- », du radical « prescript- » et du
suffixe « -ible » qui marque la possibilité. Il signifie donc : « qui ne peut être prescrit ».
4- Le mot « commandement » fait allusion aux Dix commandements, dans la Bible. Cela
permet de donner un caractère sacré aux lois édictées par les animaux.
5- Les autres animaux suivent ce que disent et font les cochons.
6- Les interventions du narrateur sont : « (ceux-ci l’avaient jeté sur un tas d’ordures, et c’est là
que les cochons l’avaient récupéré) », « (car c’était lui le plus doué pour écrire) » et
« (vu que pour un cochon, se tenir en équilibre sur une échelle n’est pas commode) ».
Le ton employé est léger comparé à la solennité de l’instant.
7- À ce stade du récit, on peut penser que la révolte des animaux a eu des conséquences
plutôt positives puisqu’ils retrouvent une certaine liberté mais celle-ci est déjà faussée par
l’emploi de l’écrit et du chant empruntés aux humains.
C - Réécriture
« Nous avons appris à lire et à écrire au cours des trois derniers mois dans un vieil
abécédaire des enfants Jones (…), dirent les cochons.
-
Amenez-moi des pots de peinture blanche et noire ! demanda Napoléon.
-
Au terme de nos trois mois d’étude, nous avons réussi à déduire les principes de
l’Animalisme à Sept Commandements. », expliquèrent les cochons.
D - Expression écrite
Sous la conduite des cochons, les animaux travaillent avec acharnement mais ils sont
heureux : la récolte est abondante et précoce. On remarque très vite que certains animaux
de la ferme sont moins volontaires que d’autres et rechignent à travailler. C’est le cas
notamment de la chatte et de Lubie. Malabar quant à lui redouble d’efforts et fait
l’admiration de tous. Sa devise : « travailler plus dur ». Tous les dimanches, une assemblée
se réunit ; on y établit le programme de la semaine et c’est l’occasion de débats. Napoléon
et Boule de Neige sont toujours en désaccord. Des cours de lecture sont dispensés pour
l’ensemble de la communauté mais bien souvent les sept commandements sont simplifiés
« Quatrepattes, oui ! Deuxpattes, non ! ». La disparition de lait et de pommes vient
pendant un temps ébranler la quiétude la ferme. L’histoire est rapidement élucidée : les
cochons, pour leurs besoins vitaux, explique Brille-Babil, se sont réservé ces denrées.
Au-delà des frontières de la ferme, la rumeur se répand que des animaux ont pris le pouvoir
et que leurs récoltes sont prospères. Les humains s’inquiètent de cette situation et décident
d’intervenir. L’attaque de l’étable sonnera la débâcle humaine et la victoire des animaux.
Séance 3
A - Le subjonctif dans les propositions conjonctives COD et les relatives
1- a) Les verbes conjugués au mode subjonctif sont soulignés :
- « Le spectacle le plus émouvant que j’aie jamais vu », déclara-t-il de la patte s’essuyant une larme.
- Vraiment, c’était à ne pas croire qu’il y eût des animaux aussi bêtes.
b) « Que j’aie vu » est au subjonctif passé. « Qu’il y eût » est au subjonctif imparfait.
c) Dans la première phrase, le verbe au subjonctif passé est à l’intérieur de la proposition
subordonnée relative « que j’aie jamais vu », complément de l’antécédent du pronom
relatif « spectacle ».
Dans la deuxième phrase, le verbe au subjonctif imparfait est dans la proposition
subordonnée conjonctive complétive « qu’il y eût des animaux aussi bêtes », C.O.D. du
verbe « croire ».
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Séquence 10
2- Je crains qu’ils ne baissent les bras. (Proposition subordonnée conjonctive).
-
Nous souhaiterions une ferme où les animaux soient libres et égaux. (Proposition
subordonnée relative).
-
Cette ferme nécessite un responsable qui soit juste et impartial. (Proposition
subordonnée relative).
-
Il arrive que le pouvoir monte à la tête des dirigeants. (Proposition subordonnée
conjonctive).
3- a) et b) :
-
[Je crois]
[qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter d’autres commandements].
Prop. Principale
-
[Je doute]
[qu’il soit assez courageux pour lui tenir tête].
Prop. Principale
-
Prop. Subordonnée conjonctive
[Je me réjouis à l’idée] [que Napoléon soit bientôt destitué].
Prop principale
-
Prop subordonnée conjonctive.
[Je crains]
Prop. Sub. relative
[qu’il ne soit trop tard.]
Prop principale
Prop. conjonctive.
c) Les propositions principales ont toutes des verbes au présent de l’indicatif qui expriment
des sentiments (se réjouir, craindre), une opinion (croire) ou une incertitude (douter).
4- Observe les phrases suivantes.
-
[Connaissez-vous un cochon] [qui sache écrire?}
Prop.principale
-
[Il leur faut un chef] [qui fasse preuve de magnanimité.]
Prop. Principale
-
Prop. Sub. relative
Prop sub. relative
[Auriez-vous une solution] [qui puisse tout arranger ?]
Prop. Principale
prop. Sub. relative
c) Ces différentes phrases expriment toutes un fait qui n’est pas certain.
B - Le subjonctif dans les propositions subordonnées circonstancielles
1- a), b)
-
Les animaux sont réunis dans la grange [afin qu’ils écoutent le discours de Napoléon].
-
[À condition que Sage l’Ancien s’entraîne], le chant révolutionnaire sonnera juste.
-
Les animaux gardent courage [quoiqu’ils aient le moral bien bas].
c) Les verbes de ces subordonnées sont conjugués au mode subjonctif.
d) La circonstance exprimée dans la première subordonnée entre crochets est le but.
La circonstance exprimée dans la deuxième subordonnée est la condition.
La circonstance exprimée dans la troisième subordonnée est l’opposition.
2- a), b)
-
Les animaux se calment jusqu’à ce que le silence soit complet.
-
Avant que les cochons s’assoient, les autres animaux parlent entre eux.
-
Jusqu’à ce que M. Jones parte du manoir, les animaux travaillent avec acharnement.
-
Avant que le bruit des sabots de Malabar s’éteigne dans le fourgon, les animaux lui
crient de s’enfuir.
-
La jument apprend les sept commandements jusqu’à ce qu’elle les retienne.
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Séquence 10
c) Les verbes de ces subordonnées sont conjugués au mode subjonctif.
d) La circonstance exprimée dans ces propositions subordonnées est le temps.
3- Avant que Napoléon arrive, les animaux menaient bon train leur conversation.
Ils lisent attentivement les sept commandements jusqu’à ce que tombe la nuit.
Bien qu’il s’y efforce, il n’arrive pas à retenir tous les commandements.
Bien qu’il craigne de parler en public, il intervient dans le débat.
Bien qu’il ait de la force physique, il ne parvient plus à labourer les champs.
C - Écriture
Les verbes au subjonctif sont soulignés.
Mes amis les animaux, il faut que je vous explique ce que je pense. Jones est un tyran,
il nous maltraite, il nous oblige à travailler sans jamais prendre de repos. Du début de
notre vie jusqu’à la fin, nous restons dans cette maudite ferme, avec pour seul objectif de
finir dans une assiette en remerciements. Il faut que je vous démontre qu’il est possible
d’avoir une vie meilleure. Nous pouvons être nos propres maîtres pourvu que nous soyons
courageux et avisés ! Il faut que nous soyons unis afin de pouvoir continuer à vivre ici tout
en ayant une existence meilleure. Camarades, il faut que nous restions unis envers et contre
tout et surtout contre l’homme ! Si nous y réussissons, nous serons libres. Camarades, je
pense que vous en avez la force, j’attends que vous puissiez me la montrer en applaudissant
à mon discours !
Séance 4
A - Une prise de pouvoir
1- Napoléon abolit l’assemblée du dimanche matin et les débats publics et prend en main le
commandement de la ferme en présidant un comité restreint de cochons.
2- Les indices de temps sont : « Bientôt » (l. 1), « Tout d’abord » (l. 2), « Soudain » (l. 21)
et « qui se prolongea presque un quart d’heure » (23-24). Ces indices de temps insistent
surtout sur la durée du chœur des moutons et la menace représentée par les chiens.
3- On voit que Napoléon a préparé de longue date sa prise de pouvoir car il a élevé en secret
des chiots pour qu’ils lui soient dévoués. Il a aussi fait chasser Boule de Neige et par
conséquent, s’est retrouvé en bonne position pour prendre le pouvoir.
4- Les molosses sont les gardiens de l’autorité de Napoléon, ils sont chargés de semer la
terreur et de la faire régner.
5- C’est Brille-Babil qui soutient Napoléon.
6- Pour Napoléon ce personnage est utile car il parle bien et peut facilement convaincre les
foules.
B - La manipulation des animaux
1- Les animaux ne peuvent exprimer leurs désaccords car ils sont menacés s’ils essayent, tels
les cochons, par les chiens à la solde de Napoléon. Ils ne savent pas non plus comment
argumenter pour défendre leur opinion et ils sont sous le choc de l’expulsion de Boule de
neige, ils ont peur d’être exclus à leur tour.
2- Il avait échoué : il en était consterné.
Elle se retrouva seule, désemparée, au milieu de nulle part, sans voiture et sans téléphone.
3- Les moutons symbolisent ceux qui suivent le mouvement sans réfléchir et sans se poser de
questions.
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Séquence 10
4- Napoléon a choisi le même lieu surélevé d’où Sage l’Ancien avait prononcé son discours
afin que le sien ait plus de poids. Ce lieu est symbolique car c’est à cet endroit-là que la
ferme des animaux a été créée.
5- Brille-Babil justifie la suppression des débats publics par le fait que les animaux pourraient
y prendre des décisions mauvaises (« décisions erronées », l. 31).
C - Un récit porteur de sens
1- On pourrait rapprocher ce texte du genre de la contre-utopie car un monde sur mesure et
apparemment parfait devient mauvais et cruel pour les gens qui y vivent.
2- Non, ce genre n’a pas pour seul but de divertir, il a aussi pour rôle de faire réfléchir et
d’instruire afin d’éviter au futur les erreurs du présent ou du passé proche.
3- George Orwell dénonce les régimes totalitaires de l’URSS sous Lénine et Staline. Au départ
fondés sur la doctrine de Marx, ils paraissaient avoir un but louable mais sont rapidement
devenus des régimes tyranniques.
4- Après le coup d’état de Napoléon, c’est une dictature qui s’installe car Napoléon garde le
pouvoir grâce à la peur (les molosses qui grondent dès qu’un cochon proteste par exemple)
et par l’absence de concertation du peuple (ici la suppression des assemblées consultatives
du dimanche matin).
5- Cette comparaison met en valeur le fait que les molosses se comportent comme sous
le commandement humain. Par conséquent, ils sont plus proches de l’humain que des
animaux.
D - Écriture
Discours possible du cochon, les mises en relief sont soulignées.
« Non, camarades, attendez, vous n’allez pas croire Napoléon, il cherche à vous tromper.
C’est lui qui veut prendre le pouvoir afin de nous asservir comme Jones ! Si nous ne
prenons plus de décisions, si nous ne discutons plus de ce qui est bien ou non pour la
ferme, quel sera nôtre rôle ? Quant à Napoléon, n’en profitera-t-il pas pour nous faire
travailler pour son compte alors qu’il se prélassera ? Non, camarades, ne nous laissons
pas faire, la Ferme appartient à tous les animaux et ce n’est pas quelques chiens qui nous
feront changer d’avis ! Sage l’ancien le savait, lui. Il fallait que nous ayons tous les mêmes
droits et les mêmes pouvoirs afin que nous vivions en harmonie. Voulez-vous risquer de
tout perdre en disant oui à ce qu’il nous impose ? Non ! C’est Napoléon qui doit être
banni de la ferme, il n’en est pas digne !
Séance 5
A - Le vocabulaire de l’opinion et du jugement
1- a) Jugement positif : louer, estimer, apprécier.
Jugement négatif : désavouer, dénigrer, blâmer, réprouver, condamner.
b) Louange, estime, appréciation, désaveu, dénigrement, blâme, réprobation,
condamnation.
2- Passionnément, passionnant
réceptionner, réceptionniste
actionner, actionnel
conventionnel, conventionnement
occasionnellement, occasionner
stationner, stationnaire
© Cned, Français 3e —
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Séquence 10
3- a) Arrête de discutailler.
b) Cette robe est un peu vieillotte.
c) Ce chauffard a eu une amende.
d) Je trouve ses résultats faiblards.
e) Ma soupe est fadasse.
f) Une eau noirâtre coule dans le caniveau.
g) Elle a une démarche lourdasse
h) Je le trouve pâlotte.
4attaquer
•
•
louer
accuser
•
•
complimenter
dénoncer
•
•
cacher
critiquer
•
•
défendre
blâmer
•
•
célébrer
fustiger
•
•
innocenter
5- Mots qui expriment l’accord : adhérer, connivence, solidaire.
Mots qui expriment le désaccord : rival, malentendu, contrecarrer, différend, hostile,
ennemi, intransigeant, brouiller, querelle.
B - Le vocabulaire de l’argumentation
-
Il a argué de sa bonne foi.
-
À force de vouloir prouver qu’il avait raison, il s’est perdu en arguties.
-
Quelle force argumentative se dégageait de son discours !
-
C’est un excellent argumentateur, je te déconseille de l’affronter pendant le concours de
débat !
-
Ce vendeur avait un si bon argumentaire que j’ai dépensé plus que prévu.
1- a) convaincre : conviction, convaincant
persuader : persuasion, persuasif
b) Le radical peut varier.
3- a) Le ton de cet orateur est particulièrement convaincant.
b) Le développement de son raisonnement m’a paru convaincant.
c) Dans notre monde où l’image d’une personne publique est essentielle, chacun travaille
l’art d’être persuasif, avant les grands rendez-vous médiatiques.
d) L’essentiel est le pouvoir de conviction d’un discours sérieux et rigoureux.
e) L’art de la persuasion nécessite une diction et une gestuelle appropriées.
4- 1) La thèse que défend cet avocat dans sa plaidoirie est l’innocence de l’accusé.
2) Sa thèse se fonde sur plusieurs arguments qu’il développe largement devant l’assemblée.
3) Pour qu’on le croit, il veille à étayer ses arguments par des exemples qui illustrent son
propos.
4) À la fin procès, le jury se retire pour délibérer.
5) Il allègue un argument qui ne semble pas vraiment fondé.
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— © Cned, Français 3e
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Séquence 10
5Mots ou expressions qui permettent
D’insister sur une idée
il en va de même, en outre, de surcroît
D’introduire un exemple
c’est le cas de
D’introduire une comparaison
Comme
De reformuler une idée
C’est-à-dire, en d’autres termes
6- Proposition de correction (thème choisi : le tri sélectif)
Je pense que le tri sélectif est nécessaire.
En effet, il permet de protéger l’environnement.
Par exemple, si des piles électriques sont jetées
dans la nature elles rejettent des substances
nuisibles pour l’environnement, comme le
lithium ou le nickel. Les détruire de manière
adaptée est donc nécessaire pour la santé de
tous.
De plus, le tri sélectif offre la possibilité
de créer des emplois. Ainsi, les déchetteries
emploient de nombreux salariés pour faire en
sorte que les particuliers mettent leurs déchets
au bon endroit mais aussi pour recycler ce
qui est possible de l’être. Les emplois créés
ont donc double utilité, protéger la planète
et donner une situation professionnelle à
quelqu’un.
Enfin, le tri sélectif permet à chaque citoyen
d’avoir une démarche éco responsable.
En effet, trier ses déchets doit devenir une
démarche de tout un chacun si l’on veut ralentir
voire stopper le réchauffement climatique,
par exemple. Adopter cette démarche le plus
rapidement possible permettrait de mieux
protéger la planète elle-même et d’éviter
certaines catastrophes comme les tsunamis.
J’ai exprimé ma thèse.
J’ai donné des arguments valables.
Je les ai illustrés d’exemples.
J’ai utilisé des connecteurs logiques.
C - L’expression de la condition, concession et opposition
1- La phrase a) donne une condition pour que la visite de New York soit intéressante. La
phrase b) exprime la concession.
2- a) Malgré son impatience, il reste très calme. (concession)
b) Pour un chanteur, il fait beaucoup de fausses notes. (opposition)
c) En cas de maladie, le voyage sera remboursé. (condition)
d) Sans autorisation de sortie, tu ne pourras pas participer au voyage. (condition)
3- a) Bien qu’elle soit malade, elle est allée au travail.
b) Même s’il y est allergique, il acheté des fraises.
c) Tu ne pourras pas venir avec nous, bien que tu aies beaucoup progressé.
4- a) Bien qu’elle soit timide, elle s’est présentée à l’élection des délégués. (Opposition)
b) S’il neigeait, je ne pourrais pas sortir la voiture du garage. (Condition)
c) Si vous êtes trop impatient, vous aurez du mal à attendre votre tour. (Condition)
5- a) Alors qu’il aime la musique, Henri ne peut jamais en écouter.
b) Quels que soient les avantages de ce poste, je décline l’offre.
© Cned, Français 3e —
41
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Séquence 10
c) Bien qu’elle comprît l’anglais, elle le parlait difficilement.
d) Quoi que vous disiez, elle vous contredira toujours.
E - Rédaction « guidée » (pas à pas)
Boule-de-neige pensait encore avec rancœur à son exclusion
de la ferme. Surtout, il ne cessait de penser que
Napoléon avait tout planifié et il ne l’aimait pas.
Ainsi, Boule-de-neige avait imaginé son retour, il se
cacherait dans un coin de la ferme, à l’écart de
la plupart des animaux, derrière la petite grange,
celle où venait dormir Malabar. Il n’avait pas
choisi l’endroit par hasard, Malabar était, après
les cochons, l’animal le plus intelligent selon lui.
Mais de sa cachette, ce qu’il vit le bouleversa.
Les animaux trimaient sans arrêt, avec à peine de
quoi se nourrir. Les molosses de Napoléon leur
mordaient les pieds dès qu’ils ralentissaient un
peu. Il en fut convaincu, il avait bien fait de revenir,
surtout pour ce qu’il préparait en secret.
L’entrevue avec Malabar ne fut pas simple, le
cheval ne voulait pas l’écouter et tremblait de
peur. Il était si anxieux qu’il n’arrivait pas à
comprendre ce que voulait Boule-de-neige mais il
finit pourtant par se calmer et par l’écouter.
« Je savais, lui dit-il que tu n’étais pas un mauvais
bougre ! Pour le reste, tu as raison, je dois convaincre
les autres de t’écouter, à bas Napoléon ! »
Ce fut ainsi que Boule-de-neige réussit à convaincre
Malabar d’amener tous les animaux le soir, à la
nuit tombée dans le champ de pommes de terre.
Le mot fut passé dans la plus grande discrétion
et les animaux se retrouvèrent en cercle, au milieu
duquel Boule-de-neige prit place, monté sur un
tronc d’arbre. Il se mit à parler avant qu’aucun d’eux
n’ait pu lui adresser la parole :
« Camarades ! Je vois dans quelle condition vous
fait vivre Napoléon. Ce que vous fait ce cochon est
inadmissible ! Vous ne devez plus supporter une seule
minute de plus la tyrannie de ce cochon ! D’ailleurs,
comment avez-vous pu accepter cela, comment
avez-vous pu perdre l’essence même de notre ferme ?
Sage l’ancien serait désolé s’il voyait cela ! Comment
avez-vous pu accepter cette tyrannie ? Quand je vous
ai vu trimer toute la journée, sans même avoir de
quoi manger, j’en ai eu les larmes aux yeux, c’est trop
injuste ! Vous devez vous révolter !
Ne me dites pas que vous avez peur, si vous êtes
soudés dans la révolte, Napoléon ne peut rien
contre vous. Ses chiens craignent les sabots, les
becs pointus, les dents aiguisées et vous avez tous
l’un ou l’autre à leur opposer et vous êtes bien plus
nombreux que ces neuf cabots.
Camarades, vous n’avez pas d’excuse ! Vous savez
bien que c’est vous qui faites tourner la ferme.
Napoléon n’est rien ! Il faut le piétiner puisqu’il agit
comme un deux pattes ! Ainsi, regardez-le ! Plus vil
que Jones, plus imbu de pouvoir, se croyant le droit
de vie et de mort sur chacun de vous !
Réagissez, sans cela vous serez mort demain alors
que vous pouvez être vivant et heureux ! »
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— © Cned, Français 3e
J’ai écrit une suite.
Boule-de-neige revient en secret : description des
réactions, des faits et gestes et de ce qu’il voit.
Boule-de-neige argumente pour que les autres se
révoltent.
J’ai utilisé des arguments pour persuader.
J’ai utilisé des arguments pour convaincre.
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Séquence 10
Séance 6
A - La description d’un régime de terreur
1- Cet extrait me laisse une impression de terreur car on assiste à un vrai bain de sang. Il y
a beaucoup de violence de la part des molosses. Les animaux sont tués pour des raisons
futiles et ne peuvent se défendre.
2- C’est Napoléon qui semble diriger la ferme : « Napoléon donna ordre à tous les animaux
de se rassembler dans la cour. » (l. 1), « il sortit de la maison de la ferme, portant deux
décorations (car récemment il s’était attribué les médailles de Héros-Animal, Première
Classe et Deuxième Classe) ». (l. 2 et 3), « Napoléon jeta sur l’assistance un regard dur,
puis émit un cri suraigu. Immédiatement les chiens bondirent en avant, saisissant quatre
cochons par l’oreille » (l. 6 et 7). On voit qu’il s’est décoré lui-même comme un général
(un chef) et qu’il donne des ordres aux autres. De même, il décide qui a le droit de vivre ou
et qui doit mourir.
3- Ces mots appartiennent au champ lexical de la surprise. La distinction entre « stupeur » et
« sidéré » est que la stupeur est une grande surprise, un grand étonnement. Être « sidéré »
est encore plus fort : c’est une surprise qui cloue sur place.
4- Le sentiment des animaux de l’assemblée est l’horreur : « Ils frissonnaient d’horreur »
(l. 36). Ce sentiment est compréhensible puisque les animaux viennent de voir des
exécutions en série.
5- L’anaphore de « oui » est la figure employée pour écrire les aveux des cochons et elle
dénonce l’interrogatoire forcé, les réponses arrachées sous la terreur, sans qu’elles soient
justes pour autant. Ce ne sont pas de vrais « oui ».
6- Les autres animaux à passer ainsi en procès sont : les trois poulets, une oie, puis trois
moutons et il y a ensuite des aveux d’autres animaux. Tous ceux qui passent en procès sont
tués. Les phrases s’enchaînent sous forme d’énumération (trois poulets, puis une oie...).
Finalement, le lecteur ne peut plus faire les comptes et savoir combien d’animaux ont été
tués : il n’y a plus qu’un « amoncellement de cadavres » (l. 33).
7- Ce procès est injuste pour l’accusé car il est sous la terreur et ne peut se défendre. C’est une
fausse justice car on ne cherche pas vraiment à savoir la vérité. Le seul objectif est de tuer et
semer la terreur.
8- Napoléon incarne ici un dictateur militaire : « portant deux décorations » (l.2), « Il était
entouré de ses neufs molosses qui grondaient » (l. 3-4), « Napoléon jeta sur l’assistance
un regard dur, puis émit un cri suraigu. Immédiatement les chiens bondirent en avant,
saisissant quatre cochons par l’oreille » (l.6-8).
9- Ce passage est la satire politique du régime de Joseph Staline car on assiste à des parodies
de procès, à un pouvoir basé sur l’absurde. Staline lui-même est parodié par le personnage
de Napoléon dont le nom n’a pas été choisi au hasard. On retrouve un parallèle entre le
Staline historique qui, une fois son pouvoir assis ne sortait que peu en public et toujours
accompagné de ses gardes. Tout est transposé pour faire de ce passage une satire politique.
B - Les paroles rapportées
1- Les aveux des cochons ne peuvent pas être classés dans une des catégories de discours du
« Je sais déjà » : ils comportent en même temps des caractéristiques du discours direct
(« oui ») et du discours indirect (emploi de la troisième personne et des temps du passé).
2- a) Napoléon déclara aux animaux que ce matin-là, il allait leur réciter les sept commandements.
b) Il ajouta que le lendemain, ils appliqueraient ces nouvelles règles.
c) Il ordonna à ses molosses qu’ils les surveillent de près.
d) Un des molosses lui demanda quand ils pourraient les attaquer.
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Séquence 10
3- a) C’est le discours narrativisé.
b) C’est le discours indirect.
c) C’est le discours indirect libre.
d) C’est le discours direct.
C - Expression écrite
Ils n’auraient pas pu dire ce qui les bouleversait le plus, était-ce ces assassinats ou était-ce
le fait qu’ils n’aient aucun sens finalement ? Non vraiment, ils en étaient tous interloqués :
tuer comme cela, de sang froid, sans hésiter ! Vraiment, Napoléon n’avait pas de cœur
et il avait élevé neuf sbires sans âme, c’en était effrayant ! Mais que faire aussi, comment
empêcher de nouveaux assassinats ? Qui pouvait arrêter Napoléon ?
Séance 7
A - Un récit en abyme*
1- Les différents personnages en présence dans cet extrait sont : Napoléon, les cochons, les
fermiers des environs et les animaux de la ferme.
2- Ce sont les animaux de la ferme qui découvrent la scène en même temps que les lecteurs.
3- On peut dire que les animaux sont spectateurs car ils voient la scène de l’extérieur de la
ferme « les animaux observaient la scène du dehors » (l. 5), « Ils se hâtèrent de revenir
mettre le nez à la fenêtre. » (l. 13).
4Les cochons
« Que chacun remplisse sa chope à ras
bord. » (l. 2)
« Certains avaient un quintuple menton,
d’autres avaient le menton quadruple et
d’autres triple. » (l. 7-8)
« Les convives reprirent la partie de cartes
interrompue » (l. 10)
« cris, coups assenés sur la table
regards aigus et soupçonneux,
dénégations furibondes » (l. 14-15)
« les traits altérés des cochons » (l. 18)
Les autres animaux de la ferme
« Les animaux observaient la scène du
dehors. » (l. 5)
« Les animaux silencieux filèrent en catimini. »
(l. 11)
« qu’ils furent cloués sur place » (l. 12)
« Ils se hâtèrent de revenir mettre le nez à la
fenêtre » (l. 13)
5- On voit que Napoléon et les cochons ont mis en place un régime de terreur car ils ont
exclu les autres animaux de leur cercle de vie. Les animaux doivent donc se cacher pour les
observer et n’ont pas leur mot à dire sur les agissements des cochons.
B - La disparition de l’animalisme
1- Douce voit que la physionomie des cochons devient humaine.
2- Ce sont des phrases interrogatives qui marquent la surprise.
3- À la fin du récit on voit que les cochons se transforment en humains.
4- On peut dire que le fait que les cochons se transforment en humains est la fin de
l’animalisme car ils perdent leur condition animale. Les animaux n’ont donc plus tous les
pouvoirs sur eux-mêmes puisque ils sont à nouveau dirigés par des humains.
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Séquence 10
C - Une construction du récit en boucle
1- Le discours de Sage l’ancien, un cochon, donnait espoir aux animaux en leur disant que la
ferme leur appartenait. À la fin du roman, il y a également un discours, celui de Napoléon,
mais qui marque cette fois la fin de cet espoir.
2- Si je compare les deux discours, je vois que l’un faisait naître la Ferme des animaux, l’autre
fait réapparaître la Ferme du manoir. Le premier discours s’adressait aux animaux, le
second s’adresse aux humains et aux cochons. Le dernier discours annule le premier.
3- La ferme au début du roman appartient à un humain et c’est tout comme à la fin.
4- La ferme a retrouvé son nom d’antan donné par un humain.
5Situation initiale en déséquilibre :
La rébellion :
Les animaux
Misère physique et morale des animaux
sous la domination de l’homme.
è chassent les
hommes.
è
Le régime de la Ferme
des animaux est appelé :
Animalisme.
ê
État final en déséquilibre :
Misère physique et morale des
animaux sous la domination de
Napoléon.
Progressivement, les
lois égalitaires sont
ç abolies par ceux qui
dirigent : les cochons.
6- La Ferme des animaux est un récit en boucle car, à la fin du roman, on revient au point
de départ. Les animaux étaient malheureux et dominés par l’homme, ils se retrouvent
malheureux et dominés par les animaux devenus humains. Le récit, comme la condition des
animaux, n’a pas vraiment progressé.
D - Dictée
Ce soir-là on entendit, venus de la maison, des couplets braillés et des explosions de rire.
Et, au tumulte de ces voix entremêlées, tout à coup les animaux furent saisis de curiosité.
Que pouvait-il bien se passer là-bas, maintenant que pour la première fois hommes et
animaux se rencontraient sur un pied d’égalité ? D’un commun accord, ils se glissèrent à
pas feutrés vers le jardin.
Ils font halte à la barrière, un peu effrayés de leur propre audace, mais Douce montrait
le chemin. Puis sur la pointe des pattes avancent vers la maison, et ceux qui d’entre eux
sont assez grands pour ça hasardent, par la fenêtre de la salle à manger, un coup d’œil
à l’intérieur. Et là, autour de la longue table, se tiennent une douzaine de fermiers et une
demi-douzaine de cochons entre les plus éminents. Napoléon lui-même préside, il occupe
la place d’honneur au haut bout de la table.
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Séquence 10
Séance 8
A - Découvrir l’auteur
1- Georges Orwell est un pseudonyme, son vrai nom est Eric Arthur Blair.
2- La nationalité de cet auteur est anglaise.
3- Pendant la guerre civile espagnole, Georges Orwell a participé au POUM (Parti Ouvrier
d’Unification Marxiste).
4- Georges Orwell a écrit en 1949, un livre intitulé 1984.
5- Le personnage principal de ce roman s’appelle : Big Brother.
B - Lecture d’images
1- Pour moi, l’image qui représente le mieux l’histoire que je viens de lire est l’image n° 2
car on voit un cochon tout puissant, à la chaire du pouvoir, habillé avec des vêtements
d’homme. Cette couverture symbolise à la fois la fin du livre mais aussi son déroulement :
comment un cochon tout puissant est devenu humain.
2- Les images qui proposent un travestissement des animaux sont les images 1, 2, 3, 4.
Les animaux ont des visages humains (image 1) mais surtout des habits humains.
Ils endossent le costume de l’homme.
3- Les images 5 et 6 ne proposent pas d’animaux travestis en homme. L’image 5 représente
uniquement un cochon et un moulin sur le fond rouge du communisme. L’image 6 ne
représente que des hommes.
4- Les images 4 et 5 font appel à la symbolique des couleurs car le rouge symbolise les régimes
dictatoriaux socialistes et le noir peut être associé au régime d’Hitler mais surtout à la
couleur de la mort très présente dans ce livre.
C - La symbolique des noms propres
1Personnages du roman
Personnes historiques
Sage l’Ancien
Karl Marx
M. Frederick
Hitler
Brille-Babil
la Pravda
Boule-de-Neige
Trotski
M. Jones
Le Tsar Nicolas II
Napoléon
Staline
Malabar
Stakhanov
2Les cochons
•
• la police politique
Les chiens •
• la classe patronale et les capitalistes
Les chevaux
•
• les masses
Les hommes
•
• le prolétariat ouvrier et militant
Les pigeons
•
• la direction du Parti
La chatte
•
• les hédonistes
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Séquence 10
3La Ferme des Animaux
•
• l’empire russe
La maison de Jones
•
• l’empire britannique
Pinchfield
•
• l’Allemagne
La Ferme du Manoir
•
• le Kremlin
Foxwood
•
• l’URSS
D - Écriture
À mon avis, il est plus efficace de dénoncer de façon implicite plutôt qu’explicite.
En effet, dénoncer de manière implicite permet de garder l’intérêt et
la sagacité du lecteur ou de l’auditeur en éveil. Ainsi, dans le Meilleur
des mondes, A. Huxley dénonce, sous couvert d’une société future et
hypothétique, la domination absolue de la science sur le vivant. S’il avait
écrit une histoire se passant dans la société réelle, on peut penser que
son livre n’aurait pas eu le même impact car le décor aurait été connu,
ennuyant. De même, demander à son professeur principal si c’est vrai
qu’il y a de la violence pendant les récréations, lui met plus rapidement la
puce à l’oreille que quelques « on m’a dit qu’un tel a … »
Il est vrai aussi que dénoncer de manière implicite permet d’aller très
loin dans la dénonciation, G. Orwell peut décrire des scènes atroces dans
la Ferme des animaux, il peut aussi retranscrire des discours politiquement
incorrects de manière très claire. C’est aussi le cas quand, un ami nous
parle de lui en disant qu’un autre ami vit une situation tragique. Notre
ami pourra plus facilement s’exprimer et décrire l’horreur de sa situation
et moi qui le connais bien j’aurai bien compris que c’est lui qui est en
cause et je pourrai l’aider en connaissant bien toute la situation.
Il me semble donc que la forme de dénonciation la plus efficace est celle
qui est implicite.
J’ai annoncé clairement
mon opinion
J’ai donné plusieurs
arguments.
J’ai donné des
exemples littéraires.
J’ai donné des
exemples de vécu à
l’école.
J’ai conclu en
rappelant
mon
opinion.
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Séquence 10
Séance 9
Je m’évalue
Je connais
Ø L’histoire de La Ferme des animaux.
Je suis capable de
Ø Remettre dans l’ordre les événements
importants de l’histoire.
B
A
D
G
H
I
F
C
J
E
L’ordre exact est :
Le meeting de Sage L’ancien
Le soulèvement
L’organisation du nouveau régime
L’offensive des fermiers voisins
Débats stratégiques sur les moyens de
consolider la révolution
Napoléon décide une nouvelle politique.
Le régime tourne à la dictature
Frédérick tente de s’emparer de la ferme
Une société de plus en plus inégalitaire
Le retour à l’ancien ordre social
Ø L’emploi du subjonctif dans les
propositions relatives
Ø Souligner dans les phrases suivantes les
propositions subordonnées relatives et
conjuguer les verbes entre parenthèses au
J’ai approfondi ma connaissance du mode
subjonctif.
subjonctif. Je sais qu’il peut s’employer
dans les propositions subordonnées
- Je cherche des animaux qui soient gentils.
relatives.
- Malabar est le seul animal de la ferme qui
puisse se défendre.
- Je voudrais un animal qui prenne peu de
place.
Ø Indiquer la valeur de chaque proposition
Ø L’emploi du subjonctif dans
subordonnée circonstancielle soulignée
les propositions subordonnées
Quoiqu’il l’affirme, il ne leur pardonnera
circonstancielles de :
jamais. concession
Il prend la parole jusqu’à ce qu’il ne soit plus
- But
écouté. temps
- Concession
Pourvu qu’il soit beau et fort mon prince
- Temps
charmant ! condition
- Condition
- Conséquence
Ø Les dérivés des mots en –ion
Les mots en –ion peuvent servir à former
d’autres mots qu’on appelle des dérivés.
Il faut souvent doubler le « n » du suffixe
-ion.
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Ø Trouver des mots de la même famille que
les noms féminins en –ion ci-dessous, et
doubler le « n » du suffixe si besoin.
Proportion è proportionnément,
proportionnel
Raison è raisonnement, raisonnable
Passion è passionnément, passionnel
Nation è national, nationalisme,
nationalité.
c
Séquence 10
Ø Les familles de mots irrégulières
Une famille de mots irrégulière peut
englober des mots dont le radical prend
des formes différentes.
Ex. : Convaincre : conviction
Ø L’éloquence et la rhétorique
Ø Donner au moins trois mots pour former
la famille de :
- mer : maritime, marin, amerrir
- donner : donation, don, donateur.
Ø Répondre aux questions suivantes :
1) Le nom éloquence est-il synonyme ou
antonyme de rhétorique ?
La rhétorique ou l’éloquence est l’art de
Le mot éloquence est un synonyme du
bien construire un discours. La partie
mot rhétorique.
initiale d’un discours s’appelle l’exorde et
2) Quel adjectif qualificatif peut-on utiliser
sa partie finale s’appelle la péroraison.
pour parler d’un orateur qui parle bien ?
On peut utiliser l’adjectif éloquent pour
parler d’un orateur qui parle bien.
3) Quel est le nom formé sur le verbe
exhorter ?
C’est le nom exhortation.
Ø L’argumentation est l’art de convaincre
Ø Surligner les connecteurs logiques du texte
par des arguments solidement construits
suivant :
ou de persuader son auditoire en faisant
M. Jones se dépêcha d’abord de fuir car il
appel à ses sentiments (colère, pitié…)
savait que les animaux s’étaient soulevés
Pour que l’argumentation soit efficace
pendant la nuit. Il se refugia ensuite
elle doit être rigoureusement construite, à
dans une ferme avoisinante et se dit qu’il
l’aide notamment de liens ou connecteurs
prendrait sa revanche. Même s’il était
logiques. Le lien logique qui existe entre
terrorisé, il était certain de faire son retour
deux idées peut exprimer plusieurs valeurs.
mais il ne savait pas encore quand.
Ø L’expression de la condition, concession
et opposition
Pour exprimer la condition, la concession
et l’opposition, on peut employer des
groupes nominaux circonstanciels ou des
propositions subordonnées.
Ø Souligner dans les phrases suivantes
les propositions subordonnées
circonstancielles et indiquer les
circonstances qu’elles expriment.
1) Soit que tu viennes en train, soit que tes
parents te conduisent en voiture, ton
voyage sera long. (Concession)
2) En supposant que vous ayez envie de
lire ce roman, je vous le prête volontiers.
(condition)
3) Les parents de Côme acceptent que leur
fils organise une fête à condition qu’un
adulte soit présent. (condition)
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Séquence 11
Séquence 11
Séance 1
A - Analyser le contexte historique du poème
1- a) Le poète voyage le 31 août 1914.
b) La France s’apprête à vivre la première guerre mondiale.
c) Le terme qui le confirme est « mobilisation ».
d) Les armées adverses arrivent par la Belgique comme le dit le texte : « Francorchamps
avec l’Eau Rouge et les pouhons/ Région par où se font toujours les invasions »
2- a) L’expression « des géants furieux » fait allusion à la montée des tensions entre les grands empires coloniaux qui s’apprêtent à se combattre.
b) Les verbes de mouvement qui expriment les préparatifs de la guerre sont : « se
dressaient », « quittaient », « montaient », « accouraient ».
c) Les termes se rapportant au combat et à souligner étaient : « armées », « se battaient »,
« invasions », « mourir », « combat » ( 2 fois).
d) Les trois exemples du champ lexical des animaux sont : « des poissons voraces (v. 8),
« les aigles » (v.7) et les « monstres » marins (v. 19).
e) Le fait d’employer ce champ lexical montre que des forces brutes, sans sentiments vont
s’abattre sur l’Europe, comme des monstres ou des animaux sauvages. Ces deux entités
ont en commun d’agir sans raisonner.
B - L’entrée dans une époque nouvelle
1- a) C’est le vers 37 qui montre que le poète a conscience qu’une période est en train de
s’achever : « la petite auto nous avait conduits dans une époque Nouvelle »
b) Les groupes nominaux qui traduisent le bonheur de l’avant-guerre sont : « les villages
heureux » (v. 14) et « la vie colorée » (v. 18).
2- a) Les trois expressions qui montrent que le poète ressent de façon très intime les événements historiques qui se profilent sont : « Je m’en allais portant en moi toutes ces
armées qui se battaient » (v. 11), « Je les sentais monter en moi […] (v. 12) et « Je sentais en moi des êtres neufs pleins de dextérité / Bâtir et aussi agencer un univers
nouveau » (v. 25-26).
b) Les trois termes qui appartiennent au champ lexical de la nouveauté sont : « neufs »
(v. 25), « nouveau » (v. 26), « Nouvelle » (v. 38).
c) Apollinaire, par cette expression veut dire que rien ne sera plus pareil après cette guerre.
Comme tous les jeunes hommes, il va être mobilisé et vivre la guerre, il va donc quitter
tout ce qu’il connaît et surtout la paix.
3- Ce voyage en voiture est aussi un voyage dans le temps car Apollinaire revoit la Belgique
qu’il connaît bien et aime. Elle évoque pour lui des souvenirs heureux. Pourtant, le poète
suggère aussi que la Belgique va être le théâtre de la guerre, ces paysages heureux vont
donc se transformer négativement. De plus, ce voyage en auto le fait changer d’époque
brutalement et marque un tournant (le début réel du monde moderne et du XXe siècle).
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Séquence 11
C - Le calligramme : une forme poétique nouvelle
1- a) Ce dessin représente une auto sur une route.
b) Les indices donnés par le poème et qui peuvent faciliter l’identification du dessin sont :
« Dans la petite auto » (v. 3) et « la petite auto nous avait conduits » (v. 37).
c) Les différents éléments du dessin sont formés de vers.
2- a) Ce texte correspond au thème développé dans le poème qui est l’évocation de la paix
avant la guerre. En effet, Apollinaire le dit clairement : « Ô nuit tendre d’avant la guerre », et précédemment « les villages heureux de la Belgique ».
b) Le terme qui exprime le bonheur d’avant la guerre est « nuit tendre ». Celui qui exprime
le malheur d’après la guerre est : « départ sombre ».
c) Un tel dessin au milieu d’un poème consacré à la déclaration de guerre surprend. En
effet, le poème en général ne comporte pas de dessin. Le dessin est de plus souvent lié à
l’enfance. L’unir à la déclaration de guerre ne peut qu’interpeller le lecteur.
D - Orthographe et accord de leur
1- « Les aigles quittaient leur aire attendant le soleil »
« Les morts tremblaient de peur dans leurs sombres demeures »
Apollinaire évoque les hommes qui vont combattre et leur consacre un poème.
a) Je peux en conclure que « leur » s’accorde en nombre avec le nom mais ne s’accorde
pas avec le verbe.
b) Non, ces mots n’appartiennent pas à la même classe grammaticale. « Leur » devant un
nom est un déterminant possessif et s’accorde donc. « Leur » devant un verbe est un
pronom personnel et ne s’accorde pas.
2- a) - Les soldats partiront défendre leur patrie.
- Certains ne se relèveront pas de leurs blessures.
- Les calligrammes intégrés dans les poèmes leur donnent une dimension visuelle.
- Les poètes empruntent aux peintres certaines de leurs techniques.
b) Leur est employé comme pronom dans la phrase 3.
Séance 2
A - Une « ode » aux trains de luxe
1- a) Le poète s’adresse au train dès le premier vers.
b) Le procédé par lequel un auteur interpelle un destinataire présent ou absent se nomme
apostrophe.
c) Les mots appartenant au champ lexical du train et à souligner dans le texte
étaient : « allure », « glissement », « couloirs », « portes », « loquets », « cabine »,
« locomotives ( 2 fois) », « wagons ».
d) La figure de style employée dans ces deux vers est la personnification.
2- a) Les quatre trains de luxe présents dans le poème sont : l’ Harmonika-Zug, le Nord-
Express, l’ Orient-Express et le Sud-Brenner-Bahn.
b) Les détails qui traduisent l’aspect luxueux de ces trains sont : « couloirs de cuir doré »
(v. 4), « les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd » (v. 5) et les « wagons jaunes à
lettres d’or » (v. 26).
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Séquence 11
c) Ces trains sont destinés à des passagers très riches puisque le texte cite des
« millionnaires » (v. 6) et des artistes fortunés : « la belle cantatrice » (v. 16).
3- a) De manière générale, le lexique utilisé pour décrire les trains est mélioratif.
b) Le poète veut donner une vision enchanteresse de ces trains, il décrit leur luxe, le fait
qu’ils circulent dans toute l’Europe afin d’en montrer les merveilles. Les gens qui les
prennent sont riches, célèbres et beaux.
B - L’écriture poétique du voyage
1- a)
villes
- Budapesth.
- Vienne
- Wirballen
régions
- Castille
- Sibérie
- Samnium
pays
- Serbie
- Bulgarie
mer
- Marmara
b) Certains de ces lieux sont associés à une caractéristique précise. Retrouve-les en reliant
les propositions suivantes.
pleine de roses •
• Entre Wirballen et Pskow
âpre et sans fleur •
• La Castille
des bergers vêtus de peau •
• Mer de Marmara
une pluie tiède •
• Bulgarie
c) Les lieux évoqués, ainsi que les climats sont très variés. La juxtaposition de ces
références géographiques étend le voyage aux dimensions du monde et provoque le
dépaysement du lecteur en suscitant le rêve.
2- a) Les expressions qui désignent le mouvement du train dans la première strophe sont :
« allure si douce » et « glissement ».
b) Le verbe glisser veut nous faire comprendre que le train se déplace sans heurts,
silencieusement et rapidement, comme un patineur sur la glace.
c) Les termes qui confirment et développent cette impression sont : « respiration légère et
facile », « mouvements si aisés » et « sans effort ».
3- a)
Le bruit
grand bruit
tes cent mille voix
bruits sourds
ces bruits
La musique
l’angoissante musique
chantonnant
vibrantes voix de
chanterelle
b) C’est le vers 9 : « Mêlant ma voix à tes cent mille voix » qui montre l’harmonie entre la
voix du poète et celle du train.
c) Cette expression nous permet d’entendre le son de l’harmonica que l’on peut aussi bien
associer au bruit du train qu’aux régions visitées et de voir se mouvoir le train.
4- a) Le nom qui traduit le plaisir ressenti par la poète lors de ses voyages en train est : « douceur ».
b) Le nom de la même famille est « douce ».
c) L’impression générale qui se dégage des voyages du poète dans ces trains de luxe est la
douceur. Douceur du luxe, des mouvements et des bruits du train, douceur d’un voyage
facile, sans heurts.
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Séquence 11
C - Comprendre l’emploi du vers libre
1- a) Les vers qui résument le fait que le poète veut emprunter aux trains certaines de leurs
caractéristiques sont : « Ah ! il faut que ces bruits et que ce mouvement / Entrent dans
mes poèmes et disent / Pour moi ma vie indicible » (v. 28 à 30).
b)
« ta grande allure » •
« vos vibrantes voix » •
« ton glissement » •
• « ces bruits »
• « ce mouvement »
« vos miraculeux bruits sourds » •
c) Les deux termes qui s’opposent dans cette expression sont « disent » et « indicible »,
leur rapprochement souligne le fait que le train seul peut raconter la vie de l’auteur car
voyager est sa vie. Le poète souligne la difficulté qu’il y a à exprimer les sensations.
2- a) Les vers employés ne sont pas de longueur régulière.
b) Le poème n’a pas de rimes.
c) Les trois premières strophes font une dizaine de vers, la dernière n’en contient que 5.
d) On peut imaginer que ces choix permettent au poète de faire entrer dans son écriture
le mouvement des trains car il varie. Ainsi, on n’a pas les mêmes longueurs entre deux
vers (deux arrêts), il n’y a pas de rimes car le paysage n’est jamais répétitif. Enfin, la
dernière strophe plus courte peut symboliser le freinage du train quand il arrive en gare.
L’écriture est donc mimétique du mouvement.
3- a) Non, les mots en gras n’appartiennent pas à la même classe grammaticale, le premier
est un nom commun alors que le second est un verbe.
b) Les deux paronymes sont : (voir mots soulignés) « tandis que derrière les portes
laquées, aux loquets de cuivre lourd » (v. 4)
c) Le verbe en gras peut être le verbe « être » ou le verbe « suivre ». Par conséquent, on
peut se demander si le poète va suivre la course du train ou s’il est, s’il se fond dans la
course de celui-ci.
4- a) Les sons répétés sont les sons « v ». Cette répétition peut traduire le son du train, ses
vibrations.
b) Les allitérations sont surlignées en bleu et les assonances en jaune.
« Qui bruit le long de tes couloirs de cuir doré,
Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd » (v. 4-5)
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Séquence 11
D - Expression écrite – étude de l’image
Cette affiche qui vante l’Orient express peut
donner envie de voyager car elle montre
bien le dépaysement qu’elle va donner au J’ai identifié les éléments visuels présents
voyageur.
sur l’affiche
En effet, l’arc qui relie les noms de Paris et
Constantinople est doublé par la carte qui
symbolise la route employée. Le drapeau
turc à gauche évoque à nouveau l’étranger, le
dépaysement.
L’image dans le fond montre un orient
dépaysant et attirant. Les trois grandes J’ai étudié la typographie utilisée
capitales mises en bleu en haut sont étoffées
d’autres villes toutes aussi alléchantes, en
rouge au-dessous. Par contre, les informations
sur la compagnie de train, les horaires et
tarifs sont beaucoup plus petites afin de ne
pas détourner le client potentiel du rêve. Les
couleurs vives forcent le lecteur à enregistrer
les informations alors que le dessin leur
permet de rêver.
Séance 3
A - Comprendre la situation d’énonciation
1- a) Quand il était enfant, le poète faisait l’école buissonnière pour aller traîner dans les
gares. Il était aussi rêveur, comme le montre le vers 1, le poète enfant rêvait à Babylone.
b) Oui, le poète a beaucoup voyagé comme le montrent ces vers : « Maintenant, j’ai fait
courir tous les trains derrière moi/Bâle-Tombouctou » (v. 3 et 4), « Paris-New York »
(v. 6), « Madrid-Stockholm » (v. 8), « Je suis en route/ J’ai toujours été en route »
(v. 11 et 12).
c) Les indices qui montrent que le poème retrace une expérience vécue par le poète sont :
« Maintenant, j’ai fait courir tous les trains tout le long de ma vie » (v. 7) et « Et j’ai
perdu tous mes paris » (v. 9).
2- a) Le poète s’adresse à Jeanne à partir du vers 18.
b) Les paroles sont rapportées au discours direct, ce sont les guillemets qui nous le
montrent ainsi que le présent.
c) La présence du dialogue est assez inhabituelle en poésie, hormis dans les Fables.
3- a) Les deux personnages se trouvent dans un train.
b) L’évocation de Paris s’oppose à celle des paysages rencontrés car Paris est le berceau de
Jeanne, un lieu familier, rassurant et protecteur. Les paysages rencontrés depuis le train
sont inhospitaliers : « Les lourdes nappes de neige qui remontent » (v. 25), « Le train
palpite au cœur des horizons plombés » (v. 27).
c) Le pays traversé, la Russie et plus précisément la Sibérie, est en pleine guerre contre le
Japon.
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Séquence 11
B - Une vision chaotique de la réalité
1- a) On peut penser que c’est parce que le monde est perçu à travers le cadre de la fenêtre
du wagon que la vision de la réalité est fragmentaire lors d’un voyage en train.
b) La progression du train à travers la Sibérie est montrée par la variation du paysage. La
pluie et la tourbe font place à la neige. Les constructions parallèles des vers mettent
cela en valeur.
c) Les deux types de sensations auxquelles font référence les deux mots en gras sont :
auditive pour le premier et tactile pour le second (on grelotte de froid).
d) Le rapprochement de ces deux mots aux sonorités presque identiques produit un effet
musical et associe les différentes sensations et perceptions.
2- a) La vision fantastique et déformée de la réalité s’appuie sur des visions inquiétantes et
angoissantes : le décor s’anime et la description proposée par le poète semble surnaturelle et sortie d’un cauchemar.
b) C’est une personnification qui renforce ici la vision fantastique du poète.
c) Ces mots appartiennent au champ lexical de la cruauté (ou de la violence).
d) Les deux expressions qui montrent que le monde décrit ici s’ouvre à la fois vers le haut
et vers le bas sont : « dans les déchirures du ciel » et « dans les trous ».
e) Les métaphores qui évoquent la guerre sont : « la tourbe qui se gonfle », « le grelot de
la folie » et « les horizons plombés ».
3- Je pense que ce peintre, comme B. Cendrars a une vision déformée et fantastique de la
réalité. Il figure drôlement les maisons sur le côté. Le train, lui, est dans un univers un peu
gris et noir. Les lettres dispersées sur la toile montrent la vision hachée, décomposée du
peintre, faisant écho à celle du poète.
C - La modernité de l’écriture
1- a) B. Cendrars a adopté le vers libre ici. Il n’y a pas de vers de même longueur ni de rimes.
b) Ce poème n’est pas vraiment ponctué quand il s’agit du discours du poète. La seule
ponctuation qui reste vient du discours rapporté de Jeanne : « Dis, Blaise, sommesnous bien loin de Montmartre ? ». Le poète, lui, n’emploie aucun signe de ponctuation.
c) La longueur démesurée du vers imite l’étirement infini du monde, tel un accordéon que
l’on déplie. Il s’agit d’un effet de mimétisme.
d) Le vers monosyllabique est « Chocs » (v. 45).
e) Il me semble que c’est le poème de Cendrars qui se libère le plus radicalement de la
poésie traditionnelle car B. Cendrars va plus loin que V. Larbaud dans ses choix de
modernité. Cendrars n’utilise pas de ponctuation, son poème est fantastique en partie,
plus elliptique et donc moins traditionnel. V. Larbaud ne rompt pas vraiment avec la
syntaxe alors que Cendrars, lui, la redéfinit.
2- a) Le champ lexical du bruit et de la musique est composé de : « le grelot de la folie qui
grelotte », « Le train palpite », « ricane », « aboient », « faux accord » et « Le broun-rounroun des roues ».
b) C’est le mot « broun-roun-roun » qui forme une onomatopée, elle transcrit le bruit des
roues du train.
c) La musique des trains ne me paraît pas aussi harmonieuse que chez V. Larbaud car
le vers 43 : « Tout est un faux accord » le montre. Un faux accord ne peut pas être
harmonieux.
3- a) Les rebondissements et leurs longueurs différentes sont traduits par des longueurs de
vers différentes. La syntaxe de départ : verbe plus groupe nominal se voit étoffée ensuite
par un adverbe et un groupe prépositionnel.
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Séquence 11
b) Comme les vers sont construits de façon similaire sans avoir la même longueur, on a la
transcription poétique du faux accord.
D - Orthographe et accord de tout
1- a) Le mot « tout » s’accorde dans les phrases une et deux.
b) Dans cette phrase, on peut remplacer « tout » par un adverbe : « vraiment » par
exemple.
2- a) J’ai visité tous les pays et toutes les capitales d’Europe.
b) Elles sont rentrées tout enchantées et toutes ravies de leur voyage.
c) Toutes leurs cartes postales sont là, je les ai toutes reçues.
d) Tout était tranquille, toute la ville semblait dormir.
e) Soyez tous bien à l’heure demain, nous n’aurons pas toute la journée !
Séance 4
A - Le souvenir du retour
1- a) Le poème prend naissance entre les îles, ce n’est pas à un endroit précis, on sait juste
que : « la mer est calme ».
b) Les expressions qui montrent que la réalité qui entoure le voyageur est imprécise sont :
« la mer est si calme qu’on dirait qu’elle n’existe pas » et « l’on ne sait s’il pleut ou
non ».
c) Les conditions décrites dans ces lignes favorisent la rêverie du voyageur car le fait d’être
sur un bateau provoque souvent le rêve, la mer infinie et calme permet à l’esprit de se
reposer et donc de rêver.
2- a) Le début du souvenir est marqué par l’expression : « La pensée du voyageur se reporte à
l’année précédente ».
b) Le poète se souvient d’un retour au pays difficile car il s’est senti étranger, comme en
visite et non en famille.
3- a) Le voyageur a d’abord traversé l’océan, prit le train et ensuite la voiture pour rentrer
chez lui.
b) Cette expression peut faire penser à Ulysse.
c) C’est l’expression « les fêtes hideuses de la foule » qui désigne les retrouvailles. Cette
expression est péjorative puisque les retrouvailles sont qualifiées de laides.
d) Le voyageur n’est pas ému par ces retrouvailles, il les considère « d’un œil froid » (l. 5).
e) L’expression qui résume l’impression laissée au voyageur par la visite dans sa famille est
« amère entrevue ».
B - L’éternel exil du voyageur
1- a) C’est l’adjectif « triste » qui confirme l’impression ressentie par le voyageur à son retour.
b) Le voyageur se voit reçu « comme un hôte », il est un étranger dans sa famille.
2- a) Le voyageur est perçu comme un convive précaire car il est de passage et ne se réinstalle
pas vraiment dans sa famille. L’expression qui le confirme est : « De nouveau, il faudra
partir ! ».
b) Le sens que je peux donner au mot « passant » qui désigne le voyageur est « celui qui ne
fait que passer, qui est de passage ».
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Séquence 11
c) Cette phrase fait écho à l’expression : « il faut de nouveau partir. »
d) Le modalisateur « il faudra » traduit ici l’obligation dans le futur.
e) Même parmi les siens, le poète est encore en voyage, comme le montrent les
expressions suivantes : « les oreilles pleines du fracas des trains et de la clameur de la
mer » / « oscillant […] du profond mouvement qu’il sent encore sous ses pieds ».
3- a) Dans la dernière phrase du texte, l’exil est associé à la séparation.
b) Cette expression veut dire que l’état d’exil est un état définitif, dont on ne sort jamais
vraiment.
c) Le poète parle de lui-même à la troisième personne.
d) Ce choix renforce l’impression d’exil ressentie par le poète car il n’a pas l’air d’être
familier à lui-même, c’est comme si son esprit était distant.
C - Analyser un poème en prose
1- a) Ce sont les vers et les rimes qui n’apparaissent pas dans ce poème.
b) Cette allitération en « r » peut exprimer la teneur des bruits qui résonnent aux oreilles
du voyageur, ce sont des bruits durs et forts.
c) « Servante, suspends seulement le manteau de voyage » (l. 9) (Allitérations en « s » et
assonances en « en »).
d) Ces répétitions peuvent suggérer le passage et le mouvement.
e) « La Mer » fait penser sur le plan des sonorités à « Amères » (v. 7).
2- a) Le poète joue sur les mots « étranger » et « étrange ».
b) Cette expression est un chiasme car deux termes s’opposent : l’un qualifie le
personnage, l’autre la situation qu’il vit. Sur le plan structurel, l’un est placé avant le
mot « tout », l’autre après, c’est le croisement typique du chiasme.
c) Cette figure de construction montre bien que, quel que soit le point de départ ou
d’arrivée, le voyageur est dans l’étrangeté.
3- a) Toutes ces propositions commencent par le même mot, « et », qui forme ici des anaphores.
b) L’emploi de la conjonction « et » au début des propositions créent un effet poétique de
relance et inscrit dans la syntaxe le mouvement qui ne s’arrête pas.
c) On peut rapprocher cette construction grammaticale d’un mouvement oscillant car les
phrases commençant par les mêmes mots sont plus ou moins longues. Sur le plan du
sens, elles emmènent dans diverses directions, comme les vagues.
4- a) Le langage est soutenu comme le montrent « fêtes hideuses » (v. 5) et « convive » (v. 11).
b) Le verbe « conduire » est au passé simple. L’emploi à la deuxième personne du pluriel
est assez inhabituel, on lui préfère souvent le passe composé.
c) Le ton employé ici est solennel, recherché, distant.
D - Vocabulaire : autour du mot hôte
1- Nous avons passé la nuit dans un hôtel charmant et très confortable.
2- Pendant son périple, Ulysse a visité un monde souterrain menaçant et inhospitalier.
3- Ces gens sont adorables, je leur offre volontiers l’hospitalité.
4- Passionnée de cuisine, elle va poursuivre ses études dans un lycée hôtelier.
5- Pour la guérir, il n’y a pas d’autre choix que de l’hospitaliser.
6- Cet homme est très hospitalier, sa maison est ouverte à tous.
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Séquence 11
E - Expression écrite
Le thème du retour de voyage habite
beaucoup de poèmes tels celui de J. Du
Bellay Heureux qui comme Ulysse et celui de P.
Claudel : Pensée en mer.
Pour ma part, je suivrais plutôt Joachim Du
Bellay, dans sa vision heureuse du retour.
En effet, revenir après une longue absence
est synonyme de nombreuses joies, les joies
des retrouvailles. Ainsi, on peut retrouver sa
famille ou ses amis d’avant, sa ville, son quartier…
Le retour permet aussi de retrouver le
quotidien qui nous ennuyait tant avant
le départ mais qui finalement devient
merveilleusement simple et agréable au
retour. Ainsi, les plats habituels ont une saveur
nouvelle et nous réjouissent.
De même, en rentrant après un voyage, on
peut le partager avec ses proches : parler de
ce que l’on a vu peut alors rendre le retour
joyeux. Ainsi, faire une soirée pour montrer ses
films et photographies de voyage offre deux bonheurs
en un : faire la fête et faire partager le voyage vécu.
Les autres qui ne sont pas partis ne se sentent plus
étrangers au voyage, ils peuvent poser des questions,
admirer, critiquer, toutes ces réactions aident à
faciliter le retour, l’inclusion à nouveau dans le
groupe de proches.
Comme vous pouvez le constater, je ne suis
pas triste quand je rentre de voyage car je sais
positiver quelles que soient les situations !
J’ai exposé clairement mon point de vue, ma
thèse.
J’ai employé deux ou trois arguments pour
appuyer ma thèse.
J‘ai proposé des exemples précis pour illustrer mes
arguments.
Séance 5
A - Un regard contrasté sur la ville
1- a) Le poète parle à la ville de New York.
b) Le poète est d’abord troublé par la beauté de la ville.
c) L’adjectif à encadrer qui montre que le poète est impressionné est : timide.
d) De façon implicite l’adverbe « d’abord » suggère que les sentiments du poète pour la
ville ont évolué.
e) Le poète personnifie les gratte-ciel en leur donnant des « muscles d’acier » et une
« peau patinée de pierres ». Il vante donc leur solidité.
2- a) Le vers qui marque un tournant dans le regard porté sur la ville est le vers 7 : « Mais
quinze jours sur les trottoirs chauves de Manhattan ». C’est l’emploi de la conjonction
de coordination « mais », marqueur d’opposition qui est indicateur de ce changement.
b) Les premiers mots des vers 11 à 14 sont des anaphores.
c) Ces anaphores mettent en valeur le fait que la ville, aussi magnifique soit-elle est privée
d’humanité : « Pas un rire d’enfant » « Pas un sein maternel », « Pas un mot tendre ».
d) Il manque à la ville de savoir d’où vient son eau (le puits), elle manque aussi d’espaces
verts (pâturage). Enfin, elle manque de vie humaine et donc d’odeurs humaines ou
d’odeurs liées aux activités humaines.
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Séquence 11
e) L’adjectif « artificiels » employé au vers 13 exprime parfaitement l’image de la ville
selon le poète. L’adjectif antonyme que je peux proposer est : naturel.
f) Les nuits à Manhattan sont « des nuits d’insomnie » car c’est un quartier en perpétuel
éveil artificiel : lumières des rues et des lieux de vie la nuit, bruit incessant des voitures
qui tournent toute la nuit…
3- L.S. Senghor admire la beauté de New York et tout ce qui symbolise la nouveauté et le
dépaysement pour lui dans son paysage. Toutefois, il n’aime pas l’absence de naturel dans
les rapports humains et dans le mode de vie.
B - Une vision poétique : l’emploi des images
1- a) Cette figure de style est une personnification.
b)
Éléments urbains
Caractéristiques humaines
- Les gratte-ciel
- les têtes foudroient le ciel
- muscles d’acier
- leur peau patinée de pierres
- Les trottoirs
- chauves
- Les klaxons
- hurlent
c) C’est la ville qui paraît plus vivante que les humains car les trottoirs sont « chauves »
alors que les gens sont uniquement caractérisés par des « jambes de nylon ».
L.S. Senghor ne voit donc pas des visages différents mais à l’infini, les mêmes jambes.
Par conséquent, les variations du paysage, les personnifications qu’il en fait rendent la
ville plus vivante que ses habitants.
2- a) Ce sont des métaphores.
b) Ces trois expressions appartiennent au champ lexical de la nature.
c) Les autres termes qui appartiennent à ce champ lexical sont : « pâturage », « oiseaux de
l’air », « corail », « eaux », « fleuves ».
d) Le poète est sénégalais et vient d’un village, il se réfère donc à la nature qu’il connaît
(les jaguars par exemple) pour parler de ce qu’il voit.
C - Expression écrite
New York, impressionnante et grave,
Tant de lignes entremêlées et mélangées.
Puzzle interminable, sombres ponts,
Tes gratte-ciel luisent au soleil,
Plongeant dans l’ombre tout ce qu’ils dominent.
New York controversée où les bateaux sont si petits,
Les bras de fer et d’acier sont mélangés pour noyer l’été
Dans un fatras de noir, de bleu et de gris.
Heureusement, parfois, on aperçoit le clair ciel
Entre deux pointes aiguisées qui le laissent respirer.
New York, tant de froideur malgré tes sommets
illuminés !
La sombre eau qui m’accueille me paraît bien désolée.
De ses reflets, ne dominent que l’acier, les quelques
lueurs du soleil
Ne permettent pas à la ville de s’humaniser.
Oh New York, je t’imaginais tellement plus vivante !
J’ai rédigé un poème d’une quinzaine
de vers libres.
J’ai rapporté les sentiments que
m’inspire la grande ville.
J‘ai proposé des
personnifications pour décrire
New York.
J’ai utilisé des métaphores qui
font appel au lexique de la
nature.
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Séquence 11
Séance 6
Je m’évalue
Je connais
Je suis capable de
Ø Les différentes formes poétiques
modernes :
Ø Citer un poète qui s’est illustré dans chacune
de ces formes modernes :
• Le calligramme dont la disposition des
mots forme un dessin significatif.
• Apollinaire
• Le poème en vers libres qui se
caractérise par des vers de longueur
irrégulière et l’abandon des rimes.
• B. Cendrars
• Le poème en prose qui ne comporte ni
vers ni rimes.
• P. Claudel
Ø L’orthographe et les accords de leur :
Ø Compléter les phrases suivantes par leur ou
leurs, selon les cas.
• Quand leur est un déterminant
possessif, il s’accorde en nombre avec
le nom qu’il introduit.
• Quand leur est un pronom personnel,
il est invariable.
Ø L’orthographe et les accords de tout :
a) Les voyageurs aiment raconter leurs
souvenirs.
b) Les poètes ont parlé des trains dans leurs
textes.
c) Ils ont tenté de leur emprunter leur musique
particulière.
d) Il est intéressant d’étudier leur vision du
monde moderne.
Ø Compléter les phrases suivantes par tout,
tous, toute ou toutes :
• Lorsque tout est un déterminant
indéfini, il s’accorde en genre et en
nombre avec le nom qu’il introduit.
a) Toute une vie ne suffirait pas pour faire tous
Lorsque tout est un pronom indéfini, il
les voyages intéressants.
varie en genre et en nombre.
b) Je prends beaucoup de photos en voyage et
• Quand tout est un adverbe, il est
je les garde toutes.
invariable, sauf devant les adjectifs c) Tout me plaît dans les récits de voyage.
féminins commençant par une
La petite Jehanne est tout inquiète et toute
consonne ou un h aspiré.
frémissante dans le Transsibérien.
d) J’ai traversé tous les océans, et parcouru
toutes les mers.
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Séquence 11
Ø Les caractéristiques
poétique du voyage :
de
l’écriture Ø Compléter les phrases suivantes sur les
poèmes étudiés :
• La présence de nombreux termes a) L’évocation du train est présente dans les
géographiques qui suscitent le rêve.
poèmes de V. Larbaud et de B. Cendrars.
• L’emploi du champ lexical du b) La région que traverse Blaise Cendrars est la
mouvement.
Sibérie.
• Le lexique des sensations et des c) Valéry Larbaud éprouve un sentiment de
sentiments.
plénitude lors de ses voyages dans les trains
de luxe.
d) L’emploi du vers libre permet de transcrire le
mouvement et la musicalité des trains. e) Apollinaire nous rapporte son voyage à bord
d’une petite auto.
f) Claudel considère que le retour est plus triste
que le départ parce que le voyageur est un
éternel étranger.
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Séquence 12
Séquence 12
Séance 1
A - Comprendre la scène d’exposition
1- a) Les personnages présents sur la scène sont Mère Ubu et Père Ubu, ils sont mari et femme.
b) On sait que le Père Ubu est « capitaine des dragons, officier de confiance du roi
Venceslas, décoré de l’ordre de l’Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d’Aragon »
c) Les deux personnages sont en train de se disputer.
d) Les adjectifs qui peuvent les caractériser : polis – grossiers – agressifs – agréables – vulgaires
– honnêtes – violents – intelligents – stupides.
2- L’action se situe en Pologne car à la ligne 32 Père Ubu dit : « Oh non ! moi, capitaine de
dragons, massacrer le roi de Pologne ».
3- a) Pour que Père Ubu ait une meilleure situation, Mère Ubu veut qu’il assassine le roi de
Pologne et sa famille afin de prendre leur trône.
b) C’est Mère Ubu qui est à l’origine de ce projet.
c) Le spectateur peut s’attendre à ce que Père Ubu tente son coup d’état sous la pression
de sa femme.
B - Étudier une parodie de tragédie
1- a) L’intrigue qui se dessine est politique car il s’agit d’un complot contre le roi.
b) Mère Ubu montre à son mari tous les avantages qu’il aurait s’il devenait roi : « Tu
pourrais augmenter indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de l’andouille et
rouler carrosse par les rues. » (l. 23-24) et « Tu pourrais aussi te procurer un parapluie
et un grand caban qui te tomberait sur les talons. » (l. 27-28)
c) Les arguments qui me paraissent ridicules sont : « manger fort souvent de l’andouille »,
« te procurer un parapluie et un grand caban ».
d) C’est l’argument qui dit que Père Ubu pourra augmenter fort indéfiniment ses richesses
qui montre la cupidité des personnages.
2- a) La pièce s’ouvre sur le mot « merdre ».Ce n’est pas habituel de commencer une pièce
ainsi car il est très proche (à une lettre près) d’un mot grossier.
b) L’emploi de ce mot peut faire sourire, rire le spectateur ou le provoquer par sa
grossièreté.
c) Les personnages emploient le plus souvent le registre de langue familier : « merdre, fond
de culottes, cul »…
d)
Jurons et termes familiers
- ventrebleu
- fiole
- coupe-choux
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Tournures comiques
Néologismes*
- n’ai-je pas un cul comme les autres ? - vrout
- que ne vous assom’je
- merdre
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Séquence 12
3- a) Non, la Mère Ubu et le Père Ubu ne me paraissent pas correspondre à ce genre de personnages : ils utilisent un langage familier et n’ont pas d’objectifs nobles et moraux,
ils veulent assassiner un roi et sa famille uniquement pour voler leurs richesses.
b) Cette scène d’exposition est une parodie de scène tragique car le sujet abordé est
sérieux : une intrigue politique, un assassinat, mais la manière dont il est abordé vient
détruire cet aspect en raison de la bassesse des intentions et de la grossièreté des
personnages. Par conséquent la tragédie est ici parodiée.
C - Réfléchir à la mise en scène
2 a) Je retrouve le masque comme élément commun entre la lettre et le dessin.
b) La figure dessinée sur le ventre du Père Ubu est une spirale dont le mouvement peut
symboliser l’appétit délirant du personnage, pour la nourriture comme pour les
richesses. C’est donc une manière de représenter son avidité.
3- b) C’est la première mise en scène qui est la plus fidèle aux demandes d’Alfred Jarry sur le
plan des costumes (masque) et du décor uni.
c) Dans la mise en scène du document 2, les costumes et la radio modernisent la pièce de
Jarry.
d) Les avantages d’une mise en scène moderne comme celle-ci sont qu’elle permet
d’actualiser l’histoire et donc de la rendre accessible au grand public.
Séance 2
A - Étudier la reprise d’un mythe antique
1- a) Quel grand texte épique de l’Antiquité raconte la guerre de Troie ?
L’Odyssée
L’Iliade
L’Énéide
b) Hélène est-elle :
grecque
troyenne
perse
c) Hélène se trouve à Troie car Pâris, prince troyen, l’a enlevée.
2- a) L’expression: « une brouille avec les Grecs » (l. 48) désigne la guerre contre les Grecs
qui veulent rendre Hélène aux siens et venger son rapt.
b) La phrase d’Hector : « Nous avons pacifié notre continent pour toujours. Nous
entendons désormais vivre heureux […] » (l. 33-34) montre qu’il veut rendre Hélène aux
Grecs pour éviter la guerre.
c) Les autres personnages veulent qu’Hélène reste à Troie, soit parce qu’ils l’aiment (c’est
le cas de Pâris), soit parce qu’ils sont séduits par sa beauté et son charme.
3- a) Nous savons que la guerre de Troie, en tout cas mythiquement, a bien eu lieu. La forme
négative du titre ainsi que l’emploi du futur souligne la dimension tragique de la pièce
de Giraudoux en se heurtant à nos connaissances et au passé. Nous savons que, quoi
que tentent les personnages, la guerre aura bien lieu.
b) Le registre de langue employé dans ces phrases ne correspond pas au registre d’une
tragédie classique : teinté de familiarité, il s’oppose au registre soutenu et noble de
l’écriture tragique. Le ton en est très léger et non solennel ou grave comme il peut l’être
dans une pièce tragique.
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Séquence 12
c) On repère un effet comique lorsque Cassandre trouve qu’Hélène met un certain temps
à rajuster sa sandale, soulignant ainsi l’aspect provocateur et aguicheur de la jeune
femme. Il y a également la moquerie d’Hécube envers le géomètre (« Il pleure, l’idiot »
(l. 53). De manière générale, l’opposition entre la froideur un peu lasse d’Hector et
l’enthousiasme exagéré des autres provoque le rire par contraste.
d) En 1935, le thème de la guerre (de Troie) est particulièrement d’actualité dans une
Europe qui assiste impuissante à la montée du nazisme en Allemagne, et que les
tensions internationales menacent de précipiter dans une guerre généralisée.
B - Analyser la figure d’Hélène
1- a) Pour Priam et Demokos, Hélène symbolise la beauté.
b) Il s’agit du verbe « personnifier ».
c) Parmi les personnages masculins de la scène, Hector n’est pas vraiment séduit par
Hélène. Lorsqu’il la voit, il dit : « Oui… Et après ? » (l. 2). Il ajoute un peu plus loin, que
la beauté « court les rues. » (l. 20)
d) Cette phrase de Cassandre nous apprend qu’elle méprise Hélène qui pourtant suscite
l’admiration de presque tous les Troyens. Elle ne lui trouve rien d’exceptionnel.
2- a) La phrase d’Hector qui nous apprend que toute la cité troyenne a été bouleversée par l’arrivée d’Hélène se trouve à la ligne 37 : « Dis-moi pourquoi nous trouvons la ville
transformée, du seul fait d’Hélène ? »
b) Le discours du géomètre fait l’éloge de la beauté d’Hélène. Il explique que la présence
de la jeune femme a donné au paysage « son sens et sa fermeté ». Le corps d’Hélène
est devenu la nouvelle unité de l’univers troyen : « Il n’y a plus que le pas d’Hélène, la
coudée d’Hélène, la portée du regard ou de la voix d’Hélène, et l’air de son passage est
la mesure des vents. Elle est notre baromètre, notre anémomètre ! ».
C - L’attribut du COD : emplois et accords
1- a) « Dis-moi pourquoi nous trouvons la ville transformée […] ?» (l. 37)
b) Le mot que j’ai encadré occupe la fonction de COD (complément d’objet direct).
c) « Dis-moi pourquoi nous la trouvons transformée […] ?»
Le mot « transformée » est toujours exprimé.
2- a) « Je l’ai emportée nue […] » (l. 6)
b) L’adjectif qualificatif « nue » caractérise le COD « l’ » qui désigne Hélène, ce qui justifie
l’accord au féminin de cet adjectif.
3- a) Je trouve cette pièce de Giraudoux intéressante.
b) Certains l’ont jugée difficile.
c) Cassandre trouve Hélène assez provocante.
d) Pâris parviendra-t-il à la rendre heureuse ?
e) Les Troyens l’ont élue femme de l’année.
D - Réécriture
« Tout guerriers que vous êtes, vous avez bien entendu parler des symboles ! Vous avez
bien rencontré des femmes qui, d’aussi loin que vous les aperceviez, vous semblaient
personnifier l’intelligence, l’harmonie, la douceur ? »
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Séquence 12
Séance 3
A - Une scène d’inaction
1- a) Les deux personnages me semblent un peu perdus, ils n’ont pas trop l’air de savoir quoi
faire de leur existence.
b) Dans cette scène, deux hommes sont en train d’attendre un certain Godot qui ne vient
pas et hésitent à se suicider mais ne le font pas, parce qu’ils n’ont pas de corde. À la fin
de la scène, ils décident de partir mais ne bougent pas. L’action est donc très statique,
l’intrigue n’évolue pas.
2- a) On ne sait pas quand ni où se passe la scène.
b) On sait juste qu’il y a un arbre près des personnages (mentionné à partir de la l. 22).
3- a) Le dialogue n’est pas continu, il est entrecoupé de silences indiqués dans les didascalies
lignes 5, 8, 22, 45 et 50 ; on a aussi l’indication « un temps » aux lignes 17 et 21.
b) Les nombreux silences qui interrompent le dialogue étirent la scène en longueur et lui
confèrent un rythme assez lent, comme hors du temps.
c) Le dialogue entre les deux personnages ne fait pas progresser l’action puisqu’ils
n’arrivent à rien.
d) Aucune émotion n’est exprimée par les paroles des personnages.
e) Ce dialogue est différent d’un dialogue de théâtre traditionnel car il ne nous apprend
rien sur les personnages, sur les motivations de leurs actes ni sur la situation dans
laquelle ils se trouvent. De plus, ce dialogue n’a pas d’incidence sur l’action.
4- a) Les répliques à souligner, qui montrent que les personnages ont envie de quitter les lieux
sont : « ESTRAGON. – Si si, allons-nous-en loin d’ici ! » (l. 11) , « VLADIMIR. – Allonsnous-en. »(l.33) , « ESTRAGON. – Alors, on y va ? » (l. 61) , « VLADIMIR. – Alors, on y
va ? » (l. 69).
b) Les personnages ne parviennent pas à partir puisqu’il est dit dans la dernière
didascalie « Ils ne bougent pas. »
c) Les paroles d’Estragon s’opposent à la didascalie finale, les personnages ne bougent
pas et ne font pas ce qu’ils disent.
d) Les dernières lignes de la scène soulignent bien l’impuissance et l’indécision des
personnages. Ils sont comme prisonniers d’une situation qui les dépasse.
e) Cette pièce ne présente pas de dénouement car les personnages ne trouvent pas de
solution à leur situation, ils continuent d’attendre Godot.
B - Étudier les caractéristiques du théâtre de l’absurde
1- a) Les répliques des lignes 51 à 56 s’enchaînent relativement logiquement jusqu’aux deux
dernières où la cohérence est rompue par un changement de sujet brutal.
b) La conversation des personnages peut être qualifiée d’insensée et de banale.
c) Ces répliques constituent un dialogue de sourds car les deux personnages ne se
comprennent pas l’un et l’autre. Ils ne se répondent pas de manière logique.
d) La communication entre les deux personnages est extrêmement réduite, ils ne se
comprennent pas toujours et le fait que leurs décisions ne soient pas toujours suivies
d’acte montre que leurs paroles n’ont pas vraiment de valeur réelle.
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Séquence 12
2- a)
Estragon •
• Phrases déclaratives
Vladimir •
• Phrases interrogatives
b) Ce procédé donne l’impression qu’un seul personnage essaye de faire réagir l’autre.
Le second a l’air de tout savoir et de pouvoir répondre à tout, mais ses réponses ne
permettent pas le déclenchement de l’action.
c) Par le comique de geste et de situation, les deux personnages font penser à des
clowns (la ceinture qui se casse, le pantalon qui tombe autour des chevilles) ; ce sont
des personnages de farce.
3- a) La réplique par laquelle Estragon exprime son désespoir est « Je ne peux plus continuer
comme ça. » (l. 53).
b) Estragon envisage le suicide comme remède à sa souffrance comme il le dit à la ligne
28 : « […] Et si on se pendait ?».
c) Ce projet échoue faute d’une corde valable.
d) Le sentiment de fatalité s’exprime par la négation dans la première phrase, les deux
personnages ne peuvent rien changer à leur destin. Dans la deuxième, c’est l’obligation
qui leur incombe qui montre la fatalité à travers l’emploi de la tournure « il faut ».
e) Les personnages sont prisonniers des lieux parce qu’ils veulent partir mais ne peuvent
pas, ils sont aussi prisonniers du temps et de leur souffrance car ils ne peuvent lui
échapper puisqu’ils ne peuvent se suicider et qu’ils doivent attendre Godot.
f) Le registre qui se mêle au registre comique est le registre tragique puisque les deux
personnages subissent leur sort sans pouvoir le changer et que celui-ci les fait souffrir.
4- a) C’est la réplique de la ligne 58 : « Nous serons sauvés. » dite par Vladimir qui montre
que Godot est attendu comme un libérateur.
b) Ce personnage symbolise Dieu de par son nom (« god » en anglais veut dire « Dieu ») et
donc le sauvetage, une idée de la sérénité et du bonheur.
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Séquence 12
C - Expression écrite
TARENTULE.— Que peut-on faire ?
BOUH.— De la tarte aux ennuis.
TARENTULE.— Cela existe ?
BOUH, jetant une tarte à la crème au visage de
Tarentule .— OUI !
TARENTULE.— Mais cela a bon goût les
ennuis !
BOUH.— C’est parce qu’ils sont cuits.
TARENTULE, mangeant toujours sa tarte .— Et
l’eau ?
Bruit de glou glou dans le fond
BOUH.— Elle vient de se solidifier.
TARENTULE.— C’est parce qu’il fait très
chaud. (grelottant)
Silence. On n’entend plus que les dents des deux
personnages qui s’entrechoquent.
BOUH.— Ou qu’elle a eu très peur…
TARENTULE.— Tu sais quoi ?
BOUH.— Oui ?
TARENTULE.— Je crois qu’on est en train de
mourir de chaud, comme l’eau.
BOUH.— C’est vrai.
TARENTULE.— C’est long de mourir !
BOUH.— Oui. (Silence)
TARENTULE.— Crois-tu que l’on puisse
s’enterrer ?
BOUH.— Non, cela nous est interdit, la mort
serait plus longue encore !
TARENTULE.— Pourquoi ?
BOUH.— Il l’a décidé ainsi.
J’ai adopté la présentation d’un texte
théâtral.
J’ai imaginé une scène où l’action ne progresse pas.
J’ai écrit un dialogue absurde composé de
répliques banales et sans grande logique.
J’ai proposé de nombreuses didascalies portant sur
les gestes et les attitudes.
J’ai mélangé les registres comique et
tragique.
Séance 4
A - Analyser la progression de l’action : la métamorphose
1- a) Jean se métamorphose progressivement en rhinocéros.
b) Les différents signes de cette métamorphose physique sont : une bosse qui pousse sur
sa tête, son teint devient verdâtre, sa respiration devient très bruyante, sa peau durcit et
verdit, il a le souffle court et barrit.
2- a) La phrase à souligner qui montre que la métamorphose de Jean modifie son mode de
vie est : « Je dois chercher ma nourriture » (l. 28).
b) La métamorphose concerne également le langage de Jean car il se met à dire « Brrr »
(l. 55, 57), puis à barrir (l. 58-59).
3- a) Dans la première partie de l’extrait Béranger est amical envers Jean.
b) On voit que Béranger a une attitude amicale car il a des égards pour Jean : « – Excusezmoi, je ne veux pas vous faire de la peine. » (l. 16) et il s’inquiète de sa santé.
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Séquence 12
4- a) C’est le mot « morale » qui provoque un désaccord entre les deux personnages.
b)
Béranger
- la morale
- des siècles de civilisation
- l’humanisme
Jean
- la nature
- la loi de la jungle
- l’intégrité primordiale
B - Étudier le mélange des registres et la portée de la pièce
1- a) Cette réplique de Jean peut se rapporter au registre comique.
b) On peut relever la réplique suivante de Béranger, à la ligne 21 : « Ça n’est pas infamant,
moi aussi j’ai eu des angines. »
2- a) La métamorphose de Jean fait qu’il voit l’homme comme étant un ennemi à détruire.
Les citations qui le montrent sont : « Démolissons tout cela, on s’en portera mieux » (l. 53)
et « L’homme… Ne prononcez plus ce mot ! » (l. 61).
b) Les expressions qui montrent que Jean est prêt à détruire le système des valeurs
humaniste est : « Démolissons tout cela, on s’en portera mieux « (l. 53)
c) Béranger croit que son ami n’est pas sérieux et il essaye de lui prouver qu’il a tort.
d) Les positions défendues par Jean, à savoir qu’il faut écraser les valeurs humaines et haïr
l’homme font basculer la scène dans le registre tragique car il ne laisse pas de place à la
discussion et impose sa vision du monde, vision violente et destructrice contre l’homme
qui ne choisit rien.
3- a) L’épidémie de « rhinocérite » de Jean peut s’apparenter à la montée du nazisme et des
régimes totalitaires en Europe car cela arrive par petits bouts, puis le corps entier de
Jean est envahi par la métamorphose, comme une bonne partie de l’Europe qui est sous la dictature à cette époque-là.
b) Je crois que l’auteur a choisi le rhinocéros pour figurer le nazisme car c’est un animal
dont l’aspect étrange évoque des temps très anciens. Il est assez volumineux et charge
sans vraiment réfléchir, en piétinant tout sur son passage.
C - Aborder la relation entre le texte et la représentation : la mise en scène
1- a) Il va être difficile de faire transformer un homme en rhinocéros devant les spectateurs pour mettre en scène ce passage.
b) Jean va souvent dans la salle de bains.
c) Ces déplacements réguliers peuvent permettre d’ajouter un morceau de métamorphose
au costume : agrandir sa corne ou lui verdir la peau.
2- a) La cage d’escalier avec la fumée sert sans doute à symboliser le passage des rhinocéros
au loin puisqu’elle est mise au début de la scène. Elle permet par ailleurs aux personnages de voir les rhinocéros sans que les public ne les voie. Cela résout ainsi
un des problèmes de mise en scène de la pièce.
b) Non, le passage du rhinocéros à proximité d’une terrasse de café n’est pas que suggéré.
On aperçoit un homme-rhinocéros se déplaçant à quatre pattes et une table renversée.
c) La mise en scène la plus réaliste, ou la plus fidèle à l’œuvre est celle de J.L. Barrault car
il respecte vraiment les indications de mise en scène écrites par l’auteur.
3- a) Dans le document 2, l’homme devient rhinocéros grâce au masque, dans le document 3
il devient rhinocéros car il marche à quatre pattes.
b) C’est le costume qui rattache encore ces hommes à l’univers humain dans ces
documents.
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Séquence 12
c) La mise en scène la plus inquiétante est celle de Demarcy-Mota car la métamorphose
de l’homme en rhinocéros ne passe par aucun accessoire mais par une posture animale
(l’homme se déplace à quatre pattes) qui dérange et peut mettre les spectateurs mal à
l’aise.
Séance 5
A - Comprendre la scène
1- a) Ce texte est très déstabilisant et surprenant car il semble à première vue n’avoir aucun
sens.
b) Oui, le lecteur peut suivre le cours de l’histoire malgré tout.
c)
Irma, une servante / domestique, vient apporter le courrier à sa maîtresse qui est en
train de lire. Irma s’inquiète parce qu’elle n’a plus rien pour faire les courses /
la cuisine. Sa maîtresse lui donne un peu d’argent et l’envoie faire des courses chez
le petit épicier d’en face car c’est le moins cher. Mais la domestique en réclame
davantage. La maîtresse s’emporte alors et lui explique que le comte qui doit arriver
d’un instant à l’autre lui doit de l’argent.
2- a) L’auteur a utilisé un mot pour un autre, comme le dit le titre de sa pièce.
b) Les mots à souligner, qui montrent quels mots ont été pris pour d’autres sont :
« Loupez chez le petit soutier d’en face. »
c) Ces mots sont un verbe pour le premier et un nom commun pour le second.
d) La syntaxe est bien respectée dans cette phrase.
3- a) Ce sont les didascalies qui permettent de comprendre le sens de la phrase prononcée
par Irma.
b) La phrase qu’aurait dû prononcer Irma était : « Madame, le facteur vient d’apporter le
courrier ».
B - Analyser le jeu sur le langage
1- a) Hé bien ma fille
Ça suffit !
« Laissez-moi seule ! »
b) Souvent l’auteur choisit les mots qu’il remplace par d’autres qui ont des sonorités
proches, ce sont des paronymes.
2- a)
« gaulois » (l. 13) •
• cher
« foreur du panier » (l. 14) •
• roman
« dormant » (l. 32) •
• francs
b) L’auteur utilise des images comme le « dormant » qui est une métaphore qui désigne le
roman car souvent, on dit que lire peut endormir. Le terme « gaulois » remplace le mot
« francs » : il s’agit d’un jeu de mots. L’expression « foreur du panier » signifie « cher »
puisque les produits coûteux font un trou dans le budget.
c) Dans ces deux exemples, l’auteur joue avec le langage en utilisant les répétitions de
mots et de sons comiques.
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Séquence 12
4- Le langage, grâce à tous ces jeux, devient ludique, il est désacralisé.
C - Étudier la portée de la pièce
1- a) En général, dans un texte théâtral, ce type d’information est donné par les didascalies.
b)
Les mouvements
- levant les bras au ciel
- geste de congédiement
Les intonations de la voix
- Confidentielle
- avec agacement
L’expression du visage
- elle fond en larmes
- dans une attitude renfrognée
et boudeuse
2- Tardieu dénonce le fait que souvent le langage est utilisé sans nécessité et que le choix des
mots est vraiment arbitraire car c’est une conscience seule et unique qui les comprend.
3- a) La communication entre les êtres repose d’abord sur l’expression du visage, sur les mouvements, les intonations de voix qui sont des signes physiques avant que de passer
par les mots.
b) L’extrait que je viens de lire illustre parfaitement ce que dit Tardieu sur le langage
car nous comprenons le texte sans avoir les mots justes pour cela, les didascalies
rapportant les mouvements, les intonations de voix ou l’expression du visage.
D - Expression écrite
AGLAE, chantonnant .— Quel beau temps, les viroses
se troussent!
SIDONIE, se piquant violemment et enlevant une épine de
son doigt.— Ah oui, quel beau vent, j’enseigne déjà !
(haussant le ton) ça n’arriverait pas si ma lame ne voulait
pas toujours les plus beaux parquets dans son ballon !
AGLAE, vexée .— Comment, vous osez chanter votre
décacorde ?
SIDONIE, criant maintenant .— Oui, vous m’étourdissez
avec vos viroses !
AGLAE .— Vous voilà grégaire maintenant ! Tenez pour
vos cassures ! (Elle jette les roses sur les pieds de Sidonie).
SIDONIE.— Ma lame, cela soucie ! Puisque c’est ainsi,
je grésillonne !
AGLAE, levant un sourcil moqueur .— Ah oui, hé bien
valsez dorénavant !
SIDONIE.— Je vais danser chez mon chaleureux !
AGLAE, soupirant .— Ah, l’humour…. (elle prend une
rose rouge et la tend à Sidonie) Vous lui damnerez votre
chiqueur avec ça !
SIDONIE, toute retournée par le geste de madame, déjà en
train de penser à son amoureux.— Mercredi ! À plutôt !
(Elle sort)
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— © Cned, Français 3e
J’ai adopté la présentation d’un
texte théâtral.
J’ai écrit un petit dialogue comique
dans lequel les mots attendus
(verbes et noms) sont remplacés
par d’autres.
J’ai proposé de nombreuses didascalies
permettant de comprendre parfaitement
la situation.
J’ai choisi les mots en fonction de leur
sonorité, d’associations d’idées ou
d’images.
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Séquence 12
Séance 6
Je connais
La notion de parodie au théâtre :
Je suis capable de
Citer l’auteur de la pièce Ubu roi qui est une
parodie de TRAGÉDIE :
• La parodie consiste à IMITER un texte
ou un sujet sérieux pour susciter le
• Alfred Jarry
RIRE.
Citer deux pièces du XXe siècle qui reprennent
La reprise des mythes antiques dans le
des mythes antiques
théâtre contemporain :
• Ils permettent à certains auteurs
d’exprimer leurs INQUIÉTUDES dans
un contexte historique tragique.
• La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean
Giraudoux
• Antigone de Jean Anouilh.
Citer deux auteurs caractéristiques du théâtre
de l’absurde :
• Il traduit les INTERROGATIONS sur le • Samuel Beckett
• Eugène Ionesco
sens de la condition humaine.
Le théâtre de l’absurde.
Les caractéristiques
contemporain.
•
•
•
•
du
théâtre
Identifier dans la pièce Rhinocéros de Ionesco
des aspects :
• Comiques : les dialogues qui prêtent à rire
Il se caractérise par :
/ l’emploi d’accessoires comme la corne ou
Le mélange des registres TRAGIQUE et
la carapace verdâtre / les barrissements des
COMIQUE.
personnages métamorphosés
La place importante accordée aux • Tragiques : la progression inéluctable de
DIDASCALIES qui soulignent la
l’épidémie / les discours contre la morale et
dimension visuelle et auditive de ce
les valeurs humanistes / la solitude du héros à
théâtre.
la fin de la pièce.
L’importance de la MISE en SCÈNE dont
le choix est capital.
• Citer le nom d’un auteur qui s’amuse à
La remise en cause du LANGAGE dont le
remettre en question le langage de manière
caractère est jugé illusoire et absurde.
systématique :
JEAN TARDIEU
Encadrer l’attribut du COD dans les phrases
Les emplois et les accords de l’attribut
suivantes :
du COD :
• L’attribut du COD sert à CARACTÉRISER
le COD.
• Il fait partie du GROUPE VERBAL.
• La fonction d’attribut du COD ne doit
pas être confondue avec la fonction
d’ÉPITHÈTE.
• L’attribut du COD s’accorde en genre et
en nombre avec le COD qu’il qualifie.
a) Mon oncle et ma tante ont appelé leur fille
Marie.
b) Je trouve ces prix exagérés.
c) L’élève a trouvé ce questionnaire facile à
résoudre.
d) Les lecteurs ont élu ce livre roman de l’année.
e) Mon camarade m’a rendu mon manteau
déchiré.
f) Les enfants jugent les documentaires ennuyeux.
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71
c
Glossaire
Le premier chiffre renvoie à la séquence.
Le second chiffre renvoie à la séance.
Le lexique de l’image est en vert.
A
Anachronisme (7, 1 et 8, 7) : se dit d’un événement, d’un personnage ou d’un fait qui est sans
rapport avec l’époque à laquelle il est relaté ; terme souvent critique. (Ex : parler de robots
dans un texte sur le Moyen-âge est un anachronisme).
Analepse (5, 1) : terme qui désigne un retour en arrière dans un texte. Son équivalent est le
flash-back au cinéma. (Ex : le personnage adulte raconte son enfance).
Antonyme (10, 5) : mot de sens contraire d’un autre.
Appendice (5, 3) : dans une vignette de bande dessinée, il permet d’identifier le locuteur.
Relié au personnage, il prend la forme d’une flèche pour les paroles et de petits ronds pour les
pensées.
Apologue (10, 2) : récit relativement court qui a pour but de donner une leçon, sa
construction est donc argumentative.
Apostrophe (7, 2) : consiste à s’adresser directement à un destinataire (animé ou non animé,
vivant ou mort) en l’interpellant (ex : « Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure ! »,
L’Automne, Lamartine).
Argument (3, 3) : dans une argumentation, raison qui vient à l’appui d’une thèse.
Argumentation (10, 5) : fait d’argumenter, de donner son opinion sur une idée (une thèse)
afin de la défendre.
Autobiographie (6, 4) : genre littéraire dans lequel un homme raconte sa vie. L’auteur et le
narrateur sont le même personnage et l’on retrouve le plus souvent le « je » narratif.
Autobiographique (6, 4) : qui est relatif à autobiographie. Est utilisé pour désigner le
genre de l’autobiographie. Ce terme sert aussi à distinguer l’autobiographie du roman
autobiographique. Dans ce dernier le « je » autobiographique de l’auteur n’est pas assumé et
se cache derrière celui du personnage.
B
Bande (5, 3) : (aussi appelée « strip ») succession horizontale de plusieurs images en bandedessinée.
Biographe (6, 4) : Se dit d’un personnage chargé de rédiger la biographie d’une autre
personne, c’est-à-dire de raconter les faits marquants de la vie d’une personne.
Bulle (5, 3) : (aussi appelée « phylactère ») forme variable qui, dans une vignette de bande
dessinée, contient les paroles ou pensées des personnages reproduites au style direct.
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193
C
Cartouche (5, 3) : dans une bande dessinée, cadre dans lequel sont exprimés les commentaires
du narrateur.
Convaincre (10, 5) : argumenter en donnant des arguments qui font appel à la raison.
Coup de théâtre (8, 7) : se dit d’un renversement surprenant (le plus souvent une action
survient) qui vient changer la situation brutalement.
D
Didascalie (7, 1, 2, 3, 4, 5, 12, 4) : terme qui désigne une indication de mise en scène mise en
italique dans le texte théâtral. Ce peut être une indication de décors, de costumes, de tons à
adopter par les personnages, de déplacements…
E
Emphase, emphatique (1, 4) : procédés stylistiques qui visent à attirer l’attention sur certains
mots de la phrase.
F
Figure de style (2, 2 - 3, 1, 4, 6 - 4, 3, 5 – 5, 2, 3 - 6, 1 - 8, 1, 2, 3, 5 - 9, 2 – 10, 4, 6 – 11, 2,
3, 5) : usage stylistique du langage qui donne une expressivité particulière aux phrases dans
lesquelles on les emploie.
I
Idyllique (5, 4) : se dit d’une situation qui semble parfaite, rêvée. Ce terme a pour origine
l’Idylle, petit poème qui chante les amours de bergers dans la campagne. Une situation
idyllique est donc heureuse.
Implicite (11, 5) : qui n’est pas dit clairement, mais sous-entendu ou présupposé.
Incipit (5, 1) : terme qui désigne le début d’un récit dans lequel on présente normalement le
lieu, l’époque, les personnages et le début de l’action.
Ironie (9, 3) : forme d’humour qui consiste à dire le contraire de ce que l’on pense, tout en
montrant bien qu’on n’est pas d’accord avec ce que l’on dit.
M
Mélioratif (2, 3 - 8, 1 - 10, 5 et 11, 3) : se dit d’un mot qui valorise une idée. (Ex : Cette
personne est belle, « belle » est un terme mélioratif).
Mise en abyme (10, 7) : enchâssement d’un récit dans un autre récit.
Modalisateur (11, 3) : terme qui permet d’amener des nuances au discours ou à
l’argumentation écrite.
194
— © Cned, Français 3e
N
Néologisme (12, 1) : phénomène qui consiste à créer un nouveau mot.
P
Paratexte (4, 1, 3, 5 et 11, 3) : ce qui est autour du texte, le chapeau introducteur, le nom de
l’auteur, la date de publication, l’édition…
Péjoratif (2, 3 - 8, 1 - 10, 5 et 11, 3) : se dit d’un terme qui dévalorise. (Ex : un personnage terne,
« terne » est un terme péjoratif utilisé pour montrer que le personnage est sans intérêt)
Périphrase (6, 1) : figure de style qui consiste à désigner une chose, un animal, une personne
par un ensemble de mots au lieu d’un seul. (Ex : « la planète bleue » pour désigner la terre).
Persuader (10, 5) : argumenter en utilisant des arguments qui vont émouvoir l’auditoire.
Planche (5, 3 - 9, 2) : page entière de bande dessinée, composée de plusieurs bandes.
Prolepse (5, 1) : terme qui désigne un bond en avant dans un texte, on l’appelle aussi
anticipation. (Ex : annoncer le mariage du personnage alors qu’il vient juste de naître).
Q
Question rhétorique (10, 5) : question qui n’attend pas de réponse car elle est évidente. On
la pose surtout pour rendre le discours plus vivant. Elle est essentiellement utilisée dans les
passages argumentatifs.
Quiproquo (7, 2) : malentendu qui fait prendre une personne, une situation ou une chose
pour autre qu’elle n’est. Le quiproquo est très souvent utilisé au théâtre pour créer des effets
comiques. (Ex : dans l’Avare de Molière, Harpagon le père de Cléante lui demande son avis sur
Mariane. Cléante croit que son père veut qu’il se marie avec elle alors que le père veut juste son
avis parce qu’il songe à se marier lui-même avec Mariane).
R
Registre (12, 3, 4) : terme qui qualifie la tonalité d’un texte qui peut être : tragique,
pathétique, comique, épique, ironique, satirique, fantastique, didactique, dramatique, lyrique,
merveilleux.
S
Satirique (10, 8) : qui critique quelque chose ou quelqu’un en se moquant.
Situation d’énonciation (7, 4) : la situation d’énonciation est la situation dans laquelle le
message est produit. Elle répond aux questions suivantes : qui parle ? à qui ? où ? quand ?.
(Ex : Je pars maintenant, maman !  « je » (l’enfant) parle à « elle » (maman) et annonce son
départ de l’endroit où ils sont tous les deux au même moment).
T
Thèse (2, 9 - 3, 3 et 10, 5) : opinion sur un sujet donné, défendue par un auteur ou un orateur
à l’aide d’arguments et d’exemples.
V
Vignette (5, 3) : (aussi appelée « case ») image d’une bande dessinée délimitée par un cadre.
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