La dégradation du bioplastique Un bioplastique est considéré comme biodégradable si certains critères sont respectés lors de la biodégradation. Des normes ont donc été mises en place : I/ La norme NF EN 13432 qui est une norme européenne relative aux emballages et déchets d'emballage qui dresse les exigences relatives aux emballages valorisables par compostage et biodégradation. Cette norme comporte quatre critères : La composition du matériau qui fixe un taux maximal en métaux lourds et en fluor acceptable dans le matériau initial Le seuil acceptable de biodégradabilité selon la composition du matériau varie de 60 à 90% sur une période de 60 à 90 jours Définir la désintégration du matériau sous l’effet du compostage (on utilise un tamis de 2 mm et si 10% de la masse initiale du matériau reste au dessus du tamis il n’est pas considéré comme biodégradable selon la norme EN 13432) La qualité du compost qui ne doit pas être altéré et grâce à cette norme les paramètres physicochimiques du compost obtenu sont mesurés (masse volumique, teneur en solides, en sels, PH, présence d’azote total, métaux lourds) Le matériau doit répondre à des tests : • Faits sur une période de • Réalisés dans un milieu spécifique : eau douce, eau salée, sol. 6 mois maximum Les résultats physiques et effets sur le milieu doivent être : • Une dégradation de 90% de la masse de départ du matériau, les résidus représentant donc 10% • Aucun effet écotoxique sur le milieu. En plus de la norme, il existe des labels délivrés par des entreprises telles que AIB Vinçotte. Les labels de cette société belge sont reconnus par la norme européenne. Ces labels sont les suivants : 1. Label OK compost : Garantit que le matériau d’un produit peut être composté dans une installation de compostage industriel sans effet nuisible pour la qualité du compost. Le matériau d’un produit peut être composté dans un compost privé, en fût, tas ou bac à compost. Si le processus de compostage se déroule correctement, le matériau se décompose dans les 12 semaines. 2. Label OK Biodégradable : Garantit que le matériau d’un produit est biodégradable dans un environnement naturel spécifique (sol, air, eau salée, eau douce, etc). Le matériau se décompose en dioxyde de carbone, sels minéraux et biomasse (ensemble de la matière organique d'origine végétale ou animale). II/ La norme de l'American Society of Testing and Materials (ASTM) D-5488-84d qui dit qu'un matériau est considéré comme biodégradable s'il est capable de se décomposer en dioxydede carbone, en méthane, en eau, en minéraux, ou en biomasse, dans laquelle le mécanisme de dégradation prédominant est l'action enzymatique de micro-organismes, qui peuvent être mesurées par les tests standardisés, sur une période de temps spécifiée. La biodégradation est un phénomène causé par l'activité biologique, en particulier par l'action des enzymes, qui conduisent à d'importants changements dans la structure chimique des matériaux. En substance, les matières plastiques biodégradables doivent aboutir, en une période de temps bien définie, à de simples molécules identifiées dans l'environnement, tels que le dioxyde de carbone et l'eau. Aussi la biodégradabilité est-elle un processus naturel de décomposition de la matière organique. Quatre éléments y concourent : - Les micro-organismes sans lesquels aucune biodégradation ne serait possible - L'humidité - L'oxygène - La température Un matériau biodégradable n'est donc pas un matériau à durée de vie limitée mais un matériau qui peut être digéré par les micro-organismes du sol. Ce matériau biodégradable, a vocation à être composté au moment de sa valorisation, quand bien même il peut être également incinéré. La fragmentabilité du bioplastique Un bioplastique fragmentable est un bioplastique conçu pour se fragmenter sous l’action de l’environnement, accélérant sa dégradation. Un grand nombre de matériaux présentés comme biodégradables sont en réalité fragmentables. Ces matériaux se dégradent sans l'action des microorganismes, du moins au début de leur processus de dégradation. Il s'agit donc de processus de dégradation abiotique (qui qualifie un milieu inapte à abriter ou à voir la vie se développer), qui peuvent inclure des processus tels que : la dissolution dans l'eau la fragilisation oxydative, qui consiste en un vieillissement par la chaleur - la fragilisation photolytique, qui consiste en un vieillissement par les UV. Hormis leur biodégradabilité, les bioplastiques possèdent d’autres propriétés. On peut en effet travailler selon les besoins sur : • La résistance mécanique : rigidité, souplesse, élasticité • La capacité à contenir des aliments • Le poids • Les teintes Le bioplastique peut être aussi: • Aquadégradable : l’eau agit sur les polymères du matériau, • Ou encore photodégradable : dans ce cas, ce sont les rayons du soleil qui agissent.