Après identification des étapes du processus minier, abordons les impacts environnementaux et enjeux économiques des mines industrielles et artisanales d’or lors de la phase d’exploitation. Pour rappel, la phase d’exploitation comprend la phase de développement et la phase d’extraction. 1. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET ENJEUX ECONOMIQUES LORS DE LA PHASE D’EXPLOITATION : CAS DES MINES D’OR INDUSTRIELLES Lors de la phase de développement, la préparation du site par des opérations de défrichage, de découverture et terrassement, la construction des infrastructures (voies d’accès, bâtiments, laboratoires, cités minières éventuellement), l’aménagement des aires de stockage du minerai, verses à stérile entrainent un déboisage massif qui a pour conséquence la dégradation du couvert végétal, l’érosion la réduction de l’espace naturel avec perturbation des habitats des espèces animales et végétales et provoquer la disparition de certaines espèces locales. Une fois le sol érodé, la végétation de la pente se reconstitue difficilement, que ce soit naturellement ou avec assistance humaine (MInEO Consortium, 2000). L’utilisation des engins lourds et véhicules de construction tels que les bulldozers sont susceptibles d'entraîner un important déséquilibre de l'environnement naturel, en affectant la végétation locale, l'habitat naturel et la vie animale, ce qui va entrainer les déplacements des espèces animales vers des zones plus propices à leur survie. Les animaux plus sédentaires comme les invertébrés, certains reptiles, les petits mammifères peuvent être plus affectés, car ils doivent subir des changements brusques auxquels ils ne s’adaptent que très peu (Benao, 2019). L’écosystème est donc modifié avec le piétement des bulldozers et des camions Ben (Environmental Law Alliance Worldwide (ELAW), 2010 ; Ministère de l’Environnement et du Changement climatique, 2009) mais également avec le changement des conditions du sol, du climat local, de l’altitude et d’autres caractéristiques de l’habitat local dont dépendent la survie des espèces faunistiques. De nombreuses espèces faunistiques sont dépendants de la végétation grandissant dans les drainages naturels. Cette végétation fournit les aliments essentiels, les sites de nidification et des abris pour échapper aux prédateurs (ELAW, 2010). Par conséquent, toute activité qui détruit la végétation près des étangs, des marais et des marécages réduit la qualité et la quantité de l’habitat essentiel pour de nombreuses espèces terrestres. De plus, la dénudation des sols entraîne une variation des taux de ruissellement, d’infiltration et d’évapotranspiration de l’eau tout en augmentant les risques d’érosion hydrique et de décapage des sols (Benao, 2019). Selon une étude commanditée par la Communauté européenne: “Les opérations minières modifient régulièrement le paysage environnant en exposant des sols qui étaient précédemment intacts. L’érosion des sols exposés, les minerais extraits, les terrils et les matériaux fins dans les tas de déchets de roches peuvent entraîner des charges substantielles de sédiments dans les eaux de surface et les voies de drainage des eaux. En outre, les déversements et fuites de matières dangereuses et les dépôts de poussières contaminées fouettées par le vent peuvent conduire à la contamination du sol’’ (ELAW, 2010). L’utilisation de sondeuses à percussion, de marteau fond de trou, de sondeuses rotatives lors de la phase de foration suivie de l’utilisation d’explosifs dont le plus utilisé est le nitrate-fuel (ANFO) pour l’abattage à l’explosif génère des impacts sonores mais égalent sur la qualité de l’air par émission de poussières et fumées. Il en est de même pour les engins de production tels que les tombereaux, les pelles hydrauliques, les scrapers…Selon une étude commanditée par l’Union européenne en 2000: “Les chocs et les vibrations, à la suite d’abattages en relation avec l’exploitation minière peuvent entraîner du bruit, de la poussière et conduire à la destruction des structures dans les zones environnantes non-habitées. La vie animale, dont la population locale peut dépendre, pourrait également être perturbée’’ (Benao, 2019). Les différentes figurent illustrent les pollutions qu’on peut avoir lors de la phase d’exploitation. Les figures 1 et 2 illustrent la poussière et les particules solides qui sont émises lors des phases d’abattage de minerai, de transport. Quant à la figure 3 elle présente la pollution de l’air par dégagement de fumées par les engins de production qui est généralement du CO2 (gaz à effet de serre) provoquent des changements climatiques. Figure 1: Emission de poussière lors du transport des matériaux(Thounnd,2018) (https://afrique.latribune.fr/finances/commodities/2018-02-05/afrique-du-sud-coup-de-frein-sur-les-investissements-desgroupes-miniers-en-2018-767302.html) Figure 2: Exemple d'abattage à l'explosif d'un site miner(Shutterstock,2016) https://www.preventionautravail.com/reportages/214-explosifs-chantiers.html Figure 3 :Un camion d'eau suppression de poussière Komatsu émet de la fumée dans une grande mine de cuivre à ciel ouvert d'Afrique https://www.alamyimages.fr/photos-images/komatsu-mine.html Toujours dans la pollution de l’air, d’importantes quantités de gaz à effet de serre sont émises par les véhicules lourds servant à extraire et transporter le minerai vers les verses. En effet, les mines ont de grands besoins énergétiques, variant en fonction de leur type. En moyenne, ce sont entre 10 et 40 % de leurs coûts opérationnels qui en sont reliés (Benao,2019). L’extraction représente à peu près 60 % de cette consommation énergétique (Lewis et Flynn, 2016). Lorsque la mine produit elle-même son électricité, elle utilise des générateurs qui fonctionnent en général aux diesels et qui peuvent produire en moyenne chaque année 35 à 50 000 tonnes de CO2 (Benao,2019). De plus, le pompage d’eaux souterraines dans l’objectif de préserver les galeries et les fosses de l’humidité cause le rabattement de la nappe phréatique et le tarissement de certaines sources et résurgences d’eau utilisées comme eau de consommation par les populations locales (Chaire en éco-conseil, 2013). 2. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET ENJEUX ECONOMIQUES LORS DE LA PHASE D’EXPLOITATION : CAS DES MINES D’OR ARTISNALES Au niveau de la mine artisanale, en ce qui concerne les impacts environnementaux, la phase d’exploitation commence directement par la phase d’extraction. A cette phase, les artisanaux procède à la découverture du couvert végétal de la zone choisie à la suite de la prospection puis au creusage et à l’extraction. Le creusage participe à la perte de vue panoramique du paysage, à la dégradation des sols. Le minerai est extrait à l’aide de pioches, de pelles, d’excavatrices, de marteaux perforateurs et des cordes et des seaux sont utilisés pour ramener le minerai à la surface, où il est ensuite souvent transporté dans des sacs. Cet équipement extractif génère très peu d’impacts environnementaux. On note un faible taux de récupération, la récurrence et l'insolvabilité des problèmes d'hygiène et de sécurité. Ses problèmes de sécurité et d’hygiène des mineurs constituent les impacts les plus significatifs. 3. COMPARAISON LORS DE LA PHASE D’EXPLOITATION ENTRE MINE ARTISANALE ET INTRUSTRIELLE : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX - La mine industrielle d’or nécessite pour sa phase d’exploitation le déchiffrage de vastes étendues de végétation pour non seulement l’installation et la construction des infrastructures nécessaires, mais pour la mise en en place de la mine alors que la mine artisanale n’a pas de pas de phase développement. Sa phase d’exploitation débute par l’extraction du minerai. De ce fait, la mine industrielle d’or occasionne des impacts plus importants sur la végétation en terme de superficies déchiffrés même si tous deux de par leur opération de décapage participent à la réduction du couvert végétal. - D’un autre côté, si on considère le long terme, la majorité des trous creusés par les mineurs pour l’extraction de la mine artisanale ne sont pas refermées en fin d’exploitation, le site est abandonné ainsi tandis qu’au niveau de la mine industrielle, la notion de développement durable exige à chaque mine, la fermeture et réhabilitation de son site de son site. C’est pourquoi, l’Etude d’Impact Environnemental pour chaque projet minier proposé inclure une discussion détaillée du plan de réhabilitation et de fermeture. De ce fait, en se basant sur ce critère d’anticipation, les impacts environnementaux des mines artisanales tels que la dégradation des sols, modification du paysage à long terme sont plus importants dans la mesure où il n’y aucun plan de gestion après l’exploitation. - Lors de la phase d’extraction, de transport du minerai, les explosifs, les engins de production utilisées par les mines industrielles de par le bruit, les dégagements de gaz à effet de serre polluent l’air et affecte la stabilité de infrastructures avoisinantes les mines alors que le matériel d’extraction des mines artisanales est composé de matériel peu mécanisé et rudimentaires qui ne présente pas d danger pour l’environnement. Par conséquent, les mines industrielles génèrent plus d’impacts lors de la phase d’extraction et du transport du minerai. - Au niveau économique, la mine artisanale a taux de récupération faible par rapport aux mine industrielles, donc les retombées économiques sont moindres même s’ils améliorent la vie des mineurs. - Un autre aspect de l’environnement c’est l’environnement humain. Les impacts environnementaux occasionnées sur la sécurité, l’hygiène et la vie des mineurs des mines artisanales d’or sont plus alarmants que celles des mines industrielles d’or. Ces derniers travaillent dans des conditions déplorables, sans protection individuelle, il n’existe aucun acteur d’hygiène et de sécurité au travail, ne connaissent pas les dangers auxquels ils sont confrontés, ce qui favorise le développement de maladies liés aux manque d’hygiène en comparaison de la mine industrielle dans laquelle le travailleur porte des EPI, il existe des dispensaires, hôpitaux sur le site, des acteurs de santé de sécurité au travail sensibilisent les travailleurs sur l’importance de respecter les mesures de protection. Même si cela ne limite pas les accidents de travail, mais les réduits car cela peut agir sur la productivité de l’entreprise.