embryons qui présentent des aspects communs dans leur développement comme la formation
d'une colonne vertébrale ou la formation d'arcs branchiaux. Comme ces derniers donnent
naissance à des branchies fonctionnelles chez les Poissons et à divers organes chez les autres
Vertébrés, cela implique qu'un même caractère ancestral puisse mener à des caractères
différents, ce qui ne peut s'expliquer que par une évolution.
Les organes rudimentaires constituent un argument du même type. Ainsi, bien que le Protée,
une sorte de triton des eaux souterraines, soit dépourvu d'yeux, sa larve présente une ébauche
d'œil similaire à celle des autres Vertébrés. Ceci ne peut s'interpréter que comme la disparition
secondaire d'un organe ancestral au cours de l'évolution.
Organes homologues
La comparaison du squelette des membres antérieurs chez quelques Vertébrés comme par
exemple l'Homme, un Cétacé, un Oiseau (actuels) et un Ptérosaure (fossile de Reptile volant du
Secondaire) montre que quelle que soit sa fonction (respectivement préhension, nage et vol), le
membre antérieur est construit sur le même plan. On retrouve les segments osseux communs
(humerus, radius, cubitus, carpe, métacarpe, phalanges) affectés de transformations variées
conduisant à des fonctions différentes. Il s'agit d'organes homologues dérivant d'un plan de
base commun aux Vertébrés tétrapodes. Ce plan de base a subi des évolutions différentes selon
les groupes car ses différents constituants peuvent être "bricolés" et agencés de différentes
façons en membre préhensile, nageoire ou aile, par exemple.
A l'échelle moléculaire
Par référence aux organes homologues, on parle de molécules homologues pour des molécules
informatives (acides nucléiques et protéines) présentant des similitudes structurales ou
fonctionnelles qui ne peuvent être dues au hasard.
Une proximité moléculaire peut être identifiée par des méthodes immunologiques. Plus les
espèces sont proches et plus leurs antigènes sont proches. Par des réactions antigène-
anticorps, il est possible de quantifier cette proximité immunologique qui confirme les
parentés établies par d'autres méthodes.
L'analyse des séquences d'acides nucléiques et de protéines montre qu'il existe des familles de
molécules homologues. Ainsi les globines des Vertébrés (myoglobine, chaînes a , b , d , g , etc.
de l'hémoglobine), et bien entendu les gènes qui les codent, possèdent des parties de séquence
communes et des parties différentes qui ne peuvent s'interpréter que comme des variations
évolutives à partir d'une molécule ancestrale de globine. Dans ce cas, l'apparition de
différentes globines est attribuée à la duplication de gènes qui subissent ensuite une évolution
propre les différenciant du gène ancestral car le nombre de chaînes différentes de globines
dont chaque groupe possède les gènes est d'autant moins important que la date d'apparition
du groupe est plus ancienne. Le dénombrement des motifs identiques et des motifs différents
dans les diverses globines appartenant aux différents groupes de Vertébrés permet d'établir
une généalogie compatible avec celles établies sur d'autres bases (anatomie comparée,
embryologie, immunologie, paléontologie). Il en est de même lorsque l'on analyse d'autres
familles de molécules. L'évolution des molécules informatives par accumulation de mutations
dans les gènes est un des mécanismes de l'évolution car il crée de la diversité : des
modifications dans les gènes peuvent s'accompagner de modifications phénotypiques sur
lesquelles s'exerce la sélection.
Conclusion