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Séquence 5. Lire et écrire des lettres. Lire la lettre d une mère à sa fille. Annoncer une nouvelle dans une lettre

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Sommaire
Séquence 5
Lire et écrire des lettres
Durée approximative de la séquence : 10 heures
Séance 1
Lire la lettre d’une mère à sa fille
Séance 2
Annoncer une nouvelle dans une lettre
Séance 3
Conjuguer et utiliser le subjonctif
Séance 4
Lire un échange épistolaire entre deux philosophes
Séance 5
Observer une planche de l’Encyclopédie
Séance 6
Étudier les composantes de la situation d’énonciation
Séance 7
Lire une lettre d’amour
Séance 8
Écrire un courrier électronique
Séance 9
Je m’évalue
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Différents items seront travaillés tout au long de l’année et l’an prochain, en troisième.
Tu es encore en phase d’apprentissage ; l’évaluation des compétences n’intervient véritablement
qu’en fin d’année de troisième et s’effectue par un regard croisé dans toutes les matières.
Compétence 1. La maîtrise de la langue française
 Repérer des informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
 Résumer un texte.
 Écrire lisiblement un texte.
 Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de
consignes données.
 Utiliser les principales règles orthographiques.

Compétence 4. Maîtrise des techniques
usuelles de l’information et de la communication
Écrire, envoyer, diffuser, publier.

Compétence 5. La culture humaniste
Décrire des œuvres d’art préalablement étudiées.
Compétence 7. L’autonomie et l’initiative
 Être autonome dans son travail : savoir l’organiser, le planifier, l’anticiper, rechercher
et sélectionner des informations utiles.
 Identifier ses points forts et ses points faibles dans des situations variées.
 Savoir s’auto-évaluer.
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— © Cned, Français 4e
séance 1 —
Séquence 5
Séance 1
Lire la lettre d’une mère à sa fille
Je peux lire aussi …
Dans le cadre de cette séquence, tu peux lire aussi en lecture cursive
les recueils de lettres suivants :
–« Ma chère maman… » : De Baudelaire à Saint-Exupéry, des lettres
d’écrivains (coll. « Folio », éd. Gallimard, 2002).
–Lettres à Théo, Vincent Van Gogh (coll. « Folioplus », éd. Gallimard,
2005).
© Cned / N. Julo
–
Lettres à ma mère, Saint-Exupéry.
–L’enfant d’Hiroshima, Isoko et Ichiro Hatano (Gallimard Jeunesse, 2010).
Ou les romans (épistolaires) de littérature de jeunesse suivants :
–Lettres à une disparue, Véronique Massenot (Le Livre de poche,
2007).
–
Enquête par correspondance, Ann Rocard (Grasset, 2003).
–
Inconnu à cette adresse, Kressmann Taylor (Le Livre de poche).
Durée approximative : 1 h 30.
Les durées indiquées en début de séance sont approximatives. Il est possible que tu aies besoin d’un
peu plus (ou moins) de temps pour réaliser l’ensemble.
Dans cette séquence, tu vas lire des lettres d’écrivains célèbres des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Il faut que tu réalises que, pendant longtemps, avant l’invention du télégramme (au XIXe siècle),
du téléphone, des textos et des e-mails (au XXe siècle), les lettres étaient le seul moyen de
communiquer à distance. Les lettres peuvent être de différentes natures. À l’origine, elles
s’inscrivent dans un cadre privé et permettent à des amis ou à des membres d’une même famille de
communiquer entre eux.
La lettre dont tu vas lire un extrait a été écrite en 1671 (au XVIIe siècle) par Mme de Sévigné, une
grande dame de la noblesse qui fréquentait la Cour de Louis XIV. Mme de Sévigné répond à sa fille,
Mme de Grignan, qui vient de s’installer à Grignan, en Provence.
Avant de commencer, prends ton cahier. En haut de la première page, recopie en rouge le numéro et le
titre de la séquence. Encadre-les. Écris ensuite en rouge le numéro et le titre de la séance. Souligne-les.
Lis à présent le texte ci-dessous et écoute-le à la piste 13 de ton CD. Tu répondras ensuite aux
questions posées sur ton cahier de brouillon.
Ce texte est une lettre de Mme de Sévigné destinée à sa fille Mme de Grignan et datée du
4 mars 1671.
© Cned, Français 4e —
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Séquence 5 — séance 1
1
5
10
15
20
Notes :
Ah ! ma bonne1, quelle lettre ! quelle peinture2 de l’état3 où vous avez été ! et que je
vous aurais mal tenu ma parole, si je vous avais promis de n’être point effrayée d’un
si grand péril ! Je sais bien qu’il est passé. Mais il est impossible de se représenter
votre vie si proche de sa fin, sans frémir d’horreur. Et M. de Grignan vous laisse
conduire la barque ; et quand vous êtes téméraire4, il trouve plaisant de l’être encore
plus que vous ; au lieu de vous faire attendre que l’orage fût passé, il veut bien vous
exposer5, et vogue la galère ! Ah mon Dieu ! qu’il eût été bien mieux d’être timide, et
de vous dire que si vous n’aviez point de peur, il en avait, lui, et ne souffrirait6 point
que vous traversassiez le Rhône par un temps comme celui qu’il faisait ! Que j’ai de
la peine à comprendre sa tendresse en cette occasion ! Ce Rhône qui fait peur à tout
le monde ! Ce pont d’Avignon où l’on aurait tort de passer en prenant de loin7 toutes
ses mesures8 ! Un tourbillon de vent vous jette violemment sous une arche ! Et quel
miracle que vous n’ayez pas été brisée et noyée dans un moment9 ! Ma bonne, je ne
soutiens pas10 cette pensée, j’en frissonne, et m’en suis réveillée avec des sursauts
dont je ne suis pas la maîtresse. Trouvez-vous toujours que le Rhône ne soit que
de l’eau ? De bonne foi, n’avez-vous point été effrayée d’une mort si proche et si
inévitable ? Avez-vous trouvé ce péril d’un bon goût ? Une autre fois ne serez-vous
point un peu moins hasardeuse11 ? Une aventure comme celle-là ne vous fera-t-elle
point voir les dangers aussi terribles qu’ils sont ? Je vous prie de m’avouer ce qui
vous en est resté12 ; je crois du moins que vous avez rendu grâce à Dieu de vous avoir
sauvée. Pour moi, je suis persuadée que les messes que j’ai fait dire tous les jours
pour vous ont fait ce miracle […].
1. « ma bonne » : expression familière et tendre pour désigner sa fille.
2. « peinture » : description.
3. « état » : situation.
4. « téméraire » : imprudente.
5. « vous exposer » : vous mettre en danger.
6. « souffrirait » : supporterait.
7. « de loin » : approximativement.
8. « prendre toutes ses mesures » : prendre toutes ses précautions.
9. « dans un moment » : en un instant.
10. « je ne soutiens pas » : je ne supporte pas.
11. « hasardeuse » : imprudente, qui s’en remet au hasard.
12. « ce qui vous en est resté » : l’impression qu’il vous en reste.
A
La tendresse d’une mère
As-tu bien lu ? Pour vérifier ta lecture, réponds aux questions suivantes, sur ton cahier, en
rédigeant des phrases complètes.
1- a) Qui écrit cette lettre ?
b) À qui est adressée cette lettre ?
c) Quand la lettre a-t-elle été écrite ?
Tu as certainement trouvé les bonnes réponses ; regarde tout de même dans le corrigé. Lis
soigneusement le « Je retiens » suivant et mémorise-le, avant de poursuivre.
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— © Cned, Français 4e
séance 1 —
j e retiens
Séquence 5
L’écriture d’une lettre
La lettre est un moyen de communication entre deux personnes :
–Celui qui écrit la lettre est appellé l’émetteur ou le destinateur. Il est désigné par les
pronoms et les déterminants à la première personne mais aussi par la signature de la
lettre.
–Celui qui reçoit la lettre est appellé le récepteur ou le destinataire. Il est désigné par les
pronoms et les déterminants à la deuxième personne.
Pour écrire une lettre, on précise souvent :
–
en haut à droite, le lieu et la date d’écriture de la lettre
–au centre (avant le texte), la formule d’appel (contenant souvent le prénom ou le nom
du destinataire)
–
en bas à droite, le nom du destinateur qui est indiqué par la signature.
2- Quels éléments du récit de l’accident de sa fille Mme de Sévigné reprend-elle dans sa
lettre ? Surligne, dans le texte, ces éléments.
3- Quel est le temps utilisé ? et quel effet produit-il ?
4- Pourquoi Mme de Sévigné raconte-t-elle à nouveau ce qui est arrivé à sa fille ?
5- Quels sentiments exprime-t-elle en relation avec l’accident ?
6- Quel est le type de phrase dominant dans le texte ? Et quel est son rôle dans l’expression
des sentiments de l’auteure ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
B
La leçon d’une mère
1- a) Quels reproches Mme de Sévigné fait-elle à sa fille ?
b) Quel type de phrase utilise Mme de Sévigné à la fin de la lettre ?
c) Mme de Sévigné attend-elle vraiment que sa fille réponde aux questions qu’elle a
formulées ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et apprends le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
Les questions rhétoriques
Lorsqu’une personne pose une question sans attendre de réponse de la part de son
interlocuteur, on dit qu’elle utilise une question rhétorique. Les questions rhétoriques
permettent d’interpeller l’interlocuteur en l’amenant à réfléchir.
2- Quels reproches Mme de Sévigné fait-elle à son gendre ?
3- Selon Mme de Sévigné, quel enseignement sa fille doit-elle tirer de cette mésaventure ?
N’oublie pas de vérifier tes réponses dans le corrigé.
© Cned, Français 4e —
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Séquence 5 — séance 1
C
Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture. Voici le sujet :
En une vingtaine de lignes, rédige la lettre que Mme de Grignan a envoyée à sa mère pour
lui raconter son accident en barque.
Remarque : Cet exercice te permet de t’entraîner pour l’évaluation finale. Dans le devoir,
tu devras en effet rédiger une lettre.
 Pour t’aider, relis les informations que tu as surlignées dans le texte.
Pour réussir cet exercice, tu dois :
–écrire une lettre d’une vingtaine de lignes racontant l’accident en barque de
Mme de Grignan
– respecter la mise en page de la lettre
– organiser ton texte en paragraphes
– vérifier tes conjugaisons, tes accords et ton orthographe.
Fais d’abord cet exercice au brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les consignes en
complétant le tableau suivant.
Je vérifie que…
J’ai écrit une lettre d’une vingtaine de lignes racontant l’accident en barque de
Mme de Grignan.
J’ai respecté la mise en page de la lettre.
J’ai organisé mon texte en paragraphes.
J’ai accordé chaque verbe avec son sujet.
J’ai soigné les accords des noms, des déterminants, des adjectifs.
Si toutes les consignes sont bien respectées, recopie ta lettre sur ton cahier. Lis ensuite dans le
corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
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— © Cned, Français 4e
Fait
séance 2 —
Séquence 5
Séance 2
Annoncer une nouvelle dans une lettre
Durée approximative : 1 heure.
Dans cette séance, tu vas étudier une nouvelle lettre de Mme de Sévigné qu’elle adresse à un
cousin : M. de Coulanges, en 1670. Celui-ci vit en province, à Lyon. Il n’a donc pas connaissance
des événements qui se passent à la Cour de France. Mme de Sévigné, qui réside à Paris, entend l’en
informer.
Pour comprendre le texte que tu vas lire, tu dois avoir à l’esprit qu’à la Cour du roi de France, la
hiérarchie sociale était importante. Ainsi un noble (un cadet) était-il socialement inférieur à une
fille de la famille royale.
Avant de commencer, prends ton cahier. Écris en rouge le numéro et le titre de la séance. Souligne-les.
En t’aidant d’une encyclopédie en ligne, recherche des informations sur M. de Lauzun.
Compare ta recherche biographique aux informations fournies par le corrigé sur M. de Lauzun. Lis
ensuite le texte ci-dessous puis réponds aux questions posées.
1
5
10
15
20
25
À Paris, ce lundi 15e décembre 1670
Je m’en vais vous mander1 la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la
plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante,
la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus
imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus
éclatante, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie :
enfin une chose dont on ne trouve qu’un exemple dans les siècles passés, encore cet
exemple n’est-il pas juste, une chose que l’on ne peut pas croire à Paris (comment la
pourrait-on croire à Lyon ?) ; une chose qui fait crier miséricorde2 à tout le monde,
une chose qui comble de joie Madame de Rohan et Madame d’Hauterive ; une chose
enfin qui se fera dimanche, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue3 ; une
chose qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi. Je ne puis me
résoudre à la dire ; devinez-la : je vous le donne en trois. Jetez-vous votre langue
aux chiens ? Eh bien ! il faut donc vous la dire : M. de Lauzun4 épouse dimanche au
Louvre, devinez qui ? Je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le
donne en cent. Mme de Coulanges dit : Voilà qui est bien difficile à deviner ; c’est
Mme de la Vallière5. – Point du tout, Madame. – C’est donc Mlle de Retz5 ? – Point
du tout, vous êtes bien provinciale. – Vraiment nous sommes bien bêtes, dites-vous,
c’est Mlle Colbert5. – Encore moins. – C’est assurément Mlle de Créquy5. – Vous
n’y êtes pas. Il faut donc à la fin vous le dire : il épouse dimanche, au Louvre, avec
la permission du Roi, Mademoiselle, Mademoiselle de... Mademoiselle... devinez le
nom : il épouse Mademoiselle, ma foi ! par ma foi ! ma foi jurée ! Mademoiselle, la
grande Mademoiselle ; Mademoiselle, fille de feu Monsieur6 ; Mademoiselle, petitefille de Henri IV ; mademoiselle d’Eu, mademoiselle de Dombes, mademoiselle de
Montpensier, mademoiselle d’Orléans ; Mademoiselle, cousine germaine du Roi ;
Mademoiselle, destinée au trône ; Mademoiselle, le seul parti de France qui fût digne
de Monsieur. Voilà un beau sujet de discourir7. Si vous criez, si vous êtes hors de
© Cned, Français 4e —
161
Séquence 5 — séance 2
30
Notes :
vous-même, si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu’on se moque
de vous, que voilà une belle raillerie8, que cela est bien fade à imaginer ; si enfin
vous nous dites des injures : nous trouverons que vous avez raison ; nous en avons
fait autant que vous.
Adieu ; les lettres qui seront portées par cet ordinaire9 vous feront voir si nous
disons vrai ou non.
1. « mander » : communiquer une nouvelle ou un avis par une lettre ou un messager.
2. « crier miséricorde » : qui surprend et inquiète tout le monde.
3. « avoir la berlue » : voir mal, être victime d’une hallucination.
4. « M. de Lauzun » : gentilhomme qui n’était que cadet de Gascogne (les cadets de Gascogne constituaient un
régiment des troupes du roi).
5. « Mme de la Vallière, Mlle de Retz, Mlle Colbert, Mlle de Créquy » : demoiselles à marier des plus grandes
familles, favorites du roi ou filles de ministres, qui sont déjà des partis considérables, mais sans mesure avec
la famille royale, hors de portée d’un noble de la Cour.
6. « Monsieur » : c’est le nom que l’on donne au frère du roi : « feu Monsieur » (l. 22) désigne le frère de
Louis XIII et le père de Mademoiselle, qui est mort au moment de l’écriture de la lettre. Mais, ligne 26,
« Monsieur » désigne le frère cadet de Louis XIV (Philippe d’Orléans), fils de Louis XIII et cousin de
Mademoiselle. C’est le seul parti français qui correspond à la position hiérarchique de Mademoiselle,
car il appartient comme elle à la famille « royale ».
7. « sujet de discourir » : sujet de conversation.
8. « raillerie » : invraisemblance.
9. « cet ordinaire » : coursier de la poste partant à jours réguliers.
A
Des nouvelles de la Cour
As-tu bien lu ? Pour vérifier ta lecture, réponds aux questions suivantes, sur ton cahier,
en rédigeant des phrases complètes.
1- a)Dans le texte, surligne le passage dans lequel Mme de Sévigné informe son cousin du
mariage de Mademoiselle et de M. de Lauzun.
b) Explique, avec tes propres mots, la nouvelle que Mme de Sévigné rapporte à son
cousin.
2- a) Cet événement était-il prévisible ?
b) Dans le texte, souligne en bleu les expressions qui montrent que cet événement
surprend tout le monde.
3- a) Pourquoi la noblesse de la Cour est-elle choquée par ce projet de mariage ?
b) Quel sentiment l’annonce de ce mariage risque-t-il de susciter chez le destinataire de la
lettre ? Cite le texte pour justifier ta réponse.
c) En t’aidant de ce que tu as appris dans la séquence 5, dis quel type de discours est
utilisé ici pour rapporter la réaction de M. de Coulanges.
4- D’après toi, cette lettre est-elle exclusivement destinée à M. de Coulanges ou peut-elle
être lue par d’autres personnes ? Justifie ta réponse en précisant si cette lettre contient
des informations personnelles et privées ou si, au contraire, elle ne rapporte qu’une
nouvelle publique.
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et apprends le « Je retiens » qui suit.
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— © Cned, Français 4e
séance 2 —
Séquence 5
j e retiens
La nature des lettres : lettres privées et lettres publiques
Certaines lettres contiennent des informations personnelles qui ne concernent et
n’intéressent que l’émetteur et le récepteur. Ce sont des lettres privées. Mais d’autres
lettres relatent des événements publics qui intéressent beaucoup de personnes. On
peut alors considérer que ces lettres sont des lettres publiques qui peuvent être lues
par plusieurs destinataires. D’ailleurs, à partir du XIXe siècle, des auteurs ont écrit des
lettres ouvertes sur des événements de société : ces lettres, publiées dans la presse,
sont lues par de nombreux lecteurs.
B
Le plaisir d’écrire de l’épistolière
1- L’information concernant le mariage de Lauzun est-elle donnée au début de la lettre ?
Pourquoi ? Quel effet cela produit-il ?
2- Observe les adjectifs au début de la lettre.
a) À quel degré ces adjectifs sont-ils employés ? (Reporte-toi au cours de 5e si tu as
besoin d’aide.)
b) Relève des adjectifs qui s’opposent dans le début du texte.
c) Selon toi, quel sentiment Mme de Sévigné tente-t-elle de susciter chez son lecteur en
juxtaposant ces adjectifs au début de sa lettre ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé avant de poursuivre.
3- a) Dans les lignes 12-14, quel procédé Mme de Sévigné utilise-t-elle pour retarder
l’information ?
b) Dans les lignes 12-15, quelles formules témoignent de l’humour avec lequel Mme de
Sévigné s’amuse à retarder l’information ?
4- Quel procédé est utilisé par l’épistolière (personne qui écrit des lettres) pour retarder
l’information dans les lignes 15 à 19 ?
5- a)Sur quel mot Mme de Sévigné joue-t-elle pour retarder l’identification de la future
mariée dans les lignes 20 à 22 ?
b) Explique comment Mme de Sévigné crée un jeu de mots autour de ce terme.
N’oublie pas de vérifier tes réponses dans le corrigé.
C
Résumer le texte en enrichissant son vocabulaire
Pour conclure la séance, complète le texte ci-dessous au moyen des expressions
proposées. Ces expressions sont toutes construites autour du mot « lettre ». Si tu ne
connais pas le sens de certaines expressions, cherche-le dans un dictionnaire avant de
compléter le texte.
au pied de la lettre – en toutes lettres – lettre morte – lettre ouverte – passé comme une lettre à
la poste – lettres de noblesse – lettre de cachet
Mme de Sévigné écrit à son cousin une sorte de ……………………… dans laquelle elle
lui annonce le futur mariage de M. de Lauzun. Celui-ci étant de petite aristocratie,
il a probablement reçu des ……………………… pour éviter que son mariage ne soit
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163
Séquence 5 — séance 3
perçu comme une mésalliance. En effet, il doit épouser la cousine de Louis XIV
dont l’épistolière donne le titre ……………………… Ce projet de mariage n’est pas
……………………………………………… auprès de la vieille aristocratie qui a manifesté sa
réprobation. Mais les protestations sont restées ………………………, le roi ayant autorisé
ce mariage et accordé des ……………………… Toutefois, même si cet événement dont
l’épistolière rend compte est vrai, Mme de Sévigné a conscience qu’il est si choquant
que son correspondant ne pourra pas prendre ce qu’elle dit ……………………… et qu’il
doutera de ses propos.
Tu as certainement trouvé les bonnes réponses ; regarde tout de même dans le corrigé.
Séance 3
Conjuguer et utiliser le subjonctif
Durée approximative : 1 h 30.
Dans cette séance, tu vas apprendre à conjuguer les verbes au subjonctif (un des trois modes
personnels utilisés en français) puis tu apprendras à utiliser ce mode.
Avant de commencer, prends ton cahier. Écris en rouge le numéro et le titre de la séance. Souligne-les.
A
La conjugaison du subjonctif
Avant de faire les exercices, lis la rubrique « Je sais déjà » et mémorise le « Je retiens » :
j e sais déjà
Tu as étudié en cinquième le subjonctif présent (Séquence 8, séance 6). Voici un petit
rappel :
Au subjonctif présent, les terminaisons sont toujours les mêmes, quels que soient les
groupes auxquels appartiennent les verbes : -e, -es, -e, -ions, -iez, -ent.
Ces terminaisons sont ajoutées au radical du verbe.
– Pour les verbes du 1er groupe, le radical est le même que le radical du présent de
l’indicatif (ex. : chanter  [il faut que] je chante, tu chantes, il chante, nous chantions, vous
chantiez, ils chantent).
– Pour les verbes du 2e groupe, le radical des verbes se termine en -iss- (ex : finir  [il faut que] je
finisse, tu finisses, il finisse, nous finissions, vous finissiez, ils finissent).
– Certains verbes du 3e groupe ont des radicaux particuliers. Voici les plus courants : savoir
([il faut que] je sache…), vouloir ([il faut que] je veuille…), faire ([il faut que] je fasse…), aller
([il faut que] j’aille…), pouvoir ([il faut que] je puisse…).
164
— © Cned, Français 4e
séance 3 —
j e retiens
Séquence 5
Le subjonctif passé
Au subjonctif passé, les verbes sont conjugués avec l’auxiliaire avoir au subjonctif
présent ([il faut que] j’aie, tu aies, il/elle/on ait, nous ayons, vous ayez, ils/elles aient) ou
l’auxiliaire être ([il faut que] je sois, tu sois, il soit, nous soyons, vous soyez, ils/elles soient)
suivi du participe passé du verbe.
Exemples : que je sois parti , que j’ai dû…
Vérifie que tu sais conjuguer les verbes au subjonctif présent et passé en faisant les exercices suivants.
1- a)Conjugue au subjonctif présent et à toutes les personnes les verbes : poster, envoyer,
noircir, écrire, correspondre.
b) Conjugue au subjonctif passé et à toutes les personnes les verbes : écrire, partir.
2- Relis le texte reproduit au début de la séance 1.
a) Relève un verbe conjugué au subjonctif présent.
b) Relève un verbe conjugué au subjonctif passé.
Compare tes réponses avec celles du corrigé. Lis maintenant le « Je retiens » et mémorise-le.
j e retiens
Le subjonctif imparfait et le subjonctif plus-que-parfait
Pour conjuguer un verbe à l’imparfait du subjonctif, on prend la voyelle utilisée au
passé simple pour conjuguer le verbe puis on ajoute les terminaisons suivantes : -sse,
-sses, -^t, -ssions, -ssiez, -ssent.
Ex. : chanter (passé simple : il chanta)  [il fallait que] je chantasse, tu chantasses, il
chantât, nous chantassions, vous chantassiez, ils chantassent.
Ex. : finir (passé simple : il finit)  [il fallait que] je finisse, tu finisses, il finît, nous
finissions, vous finissiez, ils finissent.
Ex. : vouloir (passé simple : il voulut)  [il fallait que] je voulusse, tu voulusses, il voulût,
nous voulussions, vous voulussiez, ils voulussent.
Pour conjuguer les verbes au subjonctif plus-que-parfait, on utilise l’auxiliaire avoir au
subjonctif imparfait (eusse, eusses, eût, eussions, eussiez, eussent) ou l’auxiliaire être
(fusse, fusses, fût, fussions, fussiez, fussent) qui est suivi du participe passé du verbe.
Exemples : [Il aurait fallu] que j’eusse su , que je fusse partie …
3- a) Conjugue au subjonctif imparfait et à toutes les personnes les verbes : envoyer, écrire, lire.
b) Conjugue au subjonctif plus-que-parfait et à toutes les personnes le verbe « écrire ».
4- Relis le texte reproduit au début de la séance 1.
a) Relève un verbe conjugué au subjonctif imparfait.
b) Relève deux verbes conjugués au subjonctif plus-que-parfait.
N’oublie pas de vérifier tes réponses dans le corrigé avant de passer à la deuxième partie.
© Cned, Français 4e —
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Séquence 5 — séance 3
j e retiens
Tableau récapitulatif
Voici un récapitulatif des conjugaisons des auxiliaires (être et avoir) et de la formation
des temps composés du subjonctif :
Subjonctif présent
AVOIR
Que j’aie
Que tu aies
Qu’il/elle/on ait
Que nous ayons
Que vous ayez
Qu’ils/elles aient
ÊTRE
Que je sois
Que tu sois
Qu’il/elle/on soit
Que nous soyons
Que vous soyez
Qu’ils/elles soient
Subjonctif passé
être ou avoir au subjonctif présent
+ participe passé du verbe.
Ex. : que j’aie dû ; que je sois parti
B
Subjonctif imparfait
AVOIR
Que j’eusse
Que tu eusses
Qu’il/elle/on eût
Que nous eussions
Que vous eussiez
Qu’ils/elles eussent
ÊTRE
Que je fusse
Que tu fusses
Qu’il/elle/on fût
Que nous fussions
Que vous fussiez
Qu’ils/elles fussent
Subjonctif plus-que-parfait
être ou avoir au subjonctif imparfait
+ participe passé du verbe
Ex. : que j’eusse dû ; que je fusse parti
Les emplois du subjonctif
1- Lis le texte ci-dessous. Il s’agit du début de la lettre que Mme de Sévigné a écrite à sa fille
juste après son départ avec M. de Grignan. Elle date du 9 février 1671.
Je reçois vos lettres, ma bonne, comme vous avez reçu ma bague. Je fonds en larmes en
les lisant ; il me semble que mon cœur ……………………….. (VOULOIR) se fendre par
la moitié. Il me semble que vous m’……………………….. (ÉCRIRE) des injures ou que
vous ……………………….. (ÊTRE) malade ou qu’il vous ……………………….. (ARRIVER)
quelque accident, et c’est tout le contraire. Vous m’aimez, ma chère enfant, et vous
me le dites d’une manière que je ne puis soutenir sans des pleurs en abondance ;
vous continuez votre voyage sans aucune aventure fâcheuse. Et lorsque j’apprends
tout cela, qui est justement tout ce qui me peut être le plus agréable, voilà l’état où
je suis. Vous vous amusez donc à penser à moi, vous en parlez, et vous aimez mieux
m’écrire vos sentiments que vous n’aimez à me les dire. De quelque façon qu’ils me
……………………….. (VENIR), ils sont reçus avec une tendresse et une sensibilité qui ne
sont comprises que de ceux qui savent aimer comme je fais. Vous me faites sentir pour
vous tout ce qu’il est possible de sentir de tendresse.
a) Complète le texte en conjuguant les verbes en gras au subjonctif présent et le verbe
souligné au subjonctif passé.
b) Dans le texte, souligne les propositions subordonnées dans lesquelles sont utilisés les
verbes au subjonctif.
c) Par quel mot sont introduites les quatre premières propositions subordonnées ?
d) Qu’expriment ces propositions subordonnées ?
2- Par quel groupe de mots est introduite la dernière proposition subordonnée ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé. Lis maintenant le « Je retiens » et mémorise-le.
166
— © Cned, Français 4e
séance 3 —
Séquence 5
j e retiens
Le subjonctif dans les propositions subordonnées
Le subjonctif est utilisé dans des propositions subordonnées conjonctives introduites
par « que » qui sont placées après un verbe exprimant un sentiment, une obligation
ou un ordre.
Ex. : Je crains que vous ne soyez malade.
Je souhaite que vous fassiez attention à vous.
Il faut que j’aille poster cette lettre.
Le subjonctif est aussi utilisé dans des propositions subordonnées exprimant :
–le but (pour que, afin que)  Je vous écris afin que vous soyez informée du mariage de
Mademoiselle.
–la condition (à moins que, à condition que)  Vous me répondrez à moins que vous ne soyez
trop occupée.
–la concession (bien que, quoique)  Bien que je le veuille, vous n’avez pas retardé votre
départ.
–le temps (avant que, jusqu’à ce que)  Jusqu’à ce que j’aie de vos nouvelles, je ne pourrai
m’empêcher de m’inquiéter.
Attention : les temporelles introduites par « après que » se construisent avec
Ol’indicatif
(mettre une explication simple et un exemple).
Ex. :
Après que Mme de Sévigné a écrit sa lettre, elle l’envoie à Mme de Grignan.
3- Lis les phrases suivantes que Mme de Sévigné aurait pu écrire à sa fille :
– Pourvu que vous soyez plus prudente à l’avenir !
– Pourvu que votre mari fasse preuve de plus de jugement !
– Que le temps soit plus clément avec vous !
– Que votre époux ne cède pas à tous vos caprices !
a) Souligne les verbes conjugués au subjonctif dans ces phrases. À quel temps sont-ils
conjugués ?
b) Le subjonctif est-il utilisé ici dans des phrases simples ou dans des phrases complexes ?
Justifie ta réponse.
c) Qu’expriment ces différentes phrases ?
N’oublie pas de vérifier tes réponses dans le corrigé. Lis soigneusement le « Je retiens » suivant et
mémorise-le avant de poursuivre.
j e retiens
Le subjonctif dans les propositions indépendantes
Le verbe peut être conjugué au subjonctif dans les propositions indépendantes :
–dans une phrase injonctive qui exprime un ordre indirect  Que tu apprennes ta leçon !
–dans une phrase exclamative qui exprime une prière ou un souhait  Pourvu que tu
apprennes ta leçon !
© Cned, Français 4e —
167
Séquence 5 — séance 4
C
Question de préparation pour la dictée
Dans le devoir de fin de séquence, tu auras une dictée. Dans celle-ci, quatre verbes sont
conjugués au subjonctif présent. Pour t’aider, entraîne-toi à conjuguer les verbes suivants
à toutes les personnes et au subjonctif présent : rendre, voir, faire, pouvoir.
D
Utiliser le subjonctif
Avant le départ de Mme de Grignan, Mme de Sévigné lui remet une liste de dix
recommandations afin de la guider lors de son voyage et de sa vie conjugale.
Rédige cette liste en commençant chaque recommandation par « Il faut que » et en
utilisant différents verbes au subjonctif.
Quand tu as terminé, reporte-toi au corrigé pour lire les phrases qui te sont proposées.
Séance 4
Lire un échange épistolaire entre deux philosophes
Durée approximative : 1 heure.
Dans cette séance, tu vas lire deux lettres que se sont respectivement envoyé Voltaire et Diderot, deux
philosophes (penseurs) du XVIIIe siècle. Ils évoquent les difficultés rencontrées par Diderot pour réaliser
un grand projet scientifique et philosophique : la constitution de l’Encyclopédie. De nombreux écrivains
ont participé à la rédaction de cet ouvrage qui avait pour fonction d’« éclairer » (instruire) les hommes
mais ils rencontrèrent beaucoup d’obstacles. Leurs ennemis firent interdire la publication des différents
volumes de l’Encyclopédie et les philosophes attendirent presque quinze ans pour voir leur projet mené
à bien, puisque le premier volume fut publié en 1751 et les derniers en 1765.
Voltaire, qui a rédigé plusieurs articles pour l’Encyclopédie, était révolté par les obstacles que
rencontrait la noble entreprise dirigée par Diderot et d’Alembert (avant que celui-ci n’abandonne
ce travail). C’est ce qui explique le ton de la lettre que tu vas lire et qui est adressée à Diderot.
Avant de commencer, prends ton cahier. Écris en rouge le numéro et le titre de la séance. Souligne-les.
Lis à présent le texte ci-dessous puis réponds aux questions posées :
1
5
168
Lausanne, le 6 janvier 1758
Est-il bien vrai, Monsieur, que tandis que vous rendez service au genre humain,
et que vous l’éclairez, ceux qui se croient nés pour l’aveugler aient la permission
de faire un libelle1 périodique contre vous et contre ceux qui pensent comme vous ?
Quoi ! on permet aux Garasses2 d’insulter les Varrons et les Plines3 !
Quelques ministres de Genève ont eu la rage, en dernier lieu, de vouloir justifier
l’assassinat juridique de Servet : le magistrat leur a imposé le silence ; les plus sages
ministres ont rougi pour leurs confrères bafoués ; et il sera permis à je ne sais quels
pédants4 jésuites5 d’insulter leurs maîtres ?
— © Cned, Français 4e
séance 4 —
10
15
Notes :
Séquence 5
N’êtes-vous pas tenté de déclarer que vous suspendrez l’Encyclopédie jusqu’à ce
qu’on vous ait fait justice ? Les Guignards6 ont été pendus, et les nouveaux Garasses2
devraient être mis au pilori7. Mandez-moi, je vous prie, les noms de ces malheureux.
Je les traiterai selon leur mérite dans la nouvelle édition qui se prépare de l’Histoire
générale.
Que je vous plains de ne pas faire l’Encyclopédie dans un pays libre ! Faut-il que
ce dictionnaire, cent fois plus utile que celui de Bayle8, soit gêné par la superstition9,
qu’il devrait anéantir ; qu’on ménage10 encore des coquins11 qui ne ménagent rien ;
que les ennemis de la raison, les persécuteurs des philosophes, les assassins de nos
rois, osent encore parler dans un siècle tel que le nôtre ? […]
Votre admirateur et votre partisan jusqu’au tombeau,
Le Suisse libre
1. « libelle » : texte critique et polémique.
2. « Garasse » : religieux du XVIIe siècle qui a attaqué tous ceux qui, selon lui, avaient des idées contraires à la
religion.
3. « Varron, Pline » : philosophes romains et premiers auteurs à chercher à rassembler les connaissances de
leur époque. Varron a publié plus de 600 ouvrages et Pline est l’auteur de la première encyclopédie naturelle,
Histoire naturelle.
4. « pédants » : qui étalent leur savoir avec prétention.
5. « jésuites » : religieux de l’ordre du même nom.
6. « Guignard » : religieux du XVIe siècle hostile aux rois Henri III et Henri IV ; il a été pendu.
7. « mettre au pilori » : désigner comme coupable.
8. « Bayle » : auteur du XVIIe siècle qui a écrit un dictionnaire dont s’est inspiré Voltaire pour écrire son Dictionnaire philosophique.
9. « superstition » : Voltaire désigne ainsi la religion catholique, religion officielle de l’État français.
10. « qu’on ménage » : qu’on traite avec égards, qu’on épargne.
11. « coquins » : terme injurieux.
A
Comprendre la lettre de Voltaire
As-tu bien lu ? Pour vérifier ta lecture, réponds aux questions suivantes, sur ton cahier,
en rédigeant des phrases complètes.
1- a) Dans le premier paragraphe, quelle image Voltaire donne-t-il de son destinataire ?
b) Dans quelle entreprise est impliqué le destinataire de la lettre ?
c) Quel est le mérite de cette entreprise selon Voltaire ? Explique-le avec tes propres mots
avant de souligner en bleu les expressions qui justifient ta réponse.
2- a) Contre qui Voltaire est-il en colère ?
b) Souligne en rouge les expressions qui témoignent de la colère de Voltaire.
3- a)Quel conseil Voltaire donne-t-il à Diderot dans la première phrase du troisième
paragraphe ?
b) Que regrette Voltaire dans la première phrase du quatrième paragraphe et quel conseil
implicite donne-t-il à Diderot ?
c) En t’aidant de la signature, dis dans quel pays Diderot pourrait aller.
Compare tes réponses avec celles du corrigé. Lis ensuite la réponse que Diderot adressa à Voltaire.
Diderot lui rédigea une longue lettre. Tu ne vas lire que le début.
© Cned, Français 4e —
169
Séquence 5 — séance 4
1
5
10
15
20
B
19 février 1758.
Je vous demande pardon, monsieur et cher maître, de ne vous avoir pas répondu
plus tôt. Quoi que vous en pensiez, je ne suis que négligent.
Vous dites donc qu’on en use avec nous d’une manière odieuse, et vous avez
raison. Vous croyez que j’en dois être indigné, et je le suis. Votre avis serait que nous
quittassions tout à fait l’Encyclopédie ou que nous allassions la continuer en pays
étranger, ou que nous obtinssions justice et liberté dans celui-ci.
Voilà qui est à merveille ; mais le projet d’achever en pays étranger est une chimère. Ce
sont les libraires qui ont traité avec nos collègues ; les manuscrits qu’ils ont acquis ne nous
appartiennent pas, et ils nous appartiendraient, qu’au défaut des planches, nous n’en ferions
aucun usage. Abandonner l’ouvrage, c’est tourner le dos sur la brèche, et faire ce que désirent
les coquins qui nous persécutent. Si vous saviez avec quelle joie ils ont appris la désertion
de d’Alembert, et toutes les manœuvres qu’ils emploient pour l’empêcher de revenir ! Il ne
faut pas s’attendre qu’on fasse justice des brigands auxquels on nous a abandonnés, et il ne
nous convient guère de le demander : ne sont-ils pas en position d’insulter qui il leur plaît
sans que personne s’en offense ? Est-ce à nous à nous plaindre, lorsqu’ils nous associent
dans leurs injures avec des hommes que nous ne vaudrons jamais ?
Que faire donc ? Ce qui convient à des gens de courage : mépriser nos ennemis, les
poursuivre, et profiter, comme nous avons fait, de l’imbécillité de nos censeurs. Faut-il que,
pour deux misérables brochures, nous oubliions ce que nous devons à nous-mêmes et au
public ? Est-il honnête de tromper l’espérance de quatre mille souscripteurs, et n’avonsnous aucun engagement avec les libraires ? Si d’Alembert reprend et que nous finissions,
ne sommes-nous pas vengés ? Ah ! mon cher maître, où est le philosophe ? […]
Comprendre la réponse de Diderot
As-tu bien lu ? Pour vérifier ta lecture, réponds aux questions suivantes, sur ton cahier,
en rédigeant des phrases complètes.
1-
Dans le 2e paragraphe, souligne le passage dans lequel Diderot résume les trois conseils
qu’il a retenus de la lettre de Voltaire.
2-
Dans le 3e paragraphe, comment Diderot justifie-t-il l’impossibilité de suivre chacun des
trois conseils de Voltaire ?
3-
Quelle victoire les ennemis de l’Encyclopédie ont-ils remportée?
4-
Selon Diderot, comment les encyclopédistes peuvent-ils se venger de leurs ennemis ? Cite
le texte pour justifier ta réponse.
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et apprends le « Je retiens » qui suit.
j e retiens
La lettre philosophique
Les lettres échangées entre les philosophes sont l’occasion de défendre et de
partager leurs idées. Elles sont aussi l’occasion de trouver réconfort et appui lorsque
les philosophes sont menacés ou harcelés par leurs détracteurs.
Au XVIIIe siècle, de nombreux philosophes ont fait de la lettre un espace d’expression
libre et non censurée, au point que la lettre est devenue un genre littéraire pour véhiculer
leurs idées. Ainsi, le XVIIIe siècle voit apparaître des traités philosophiques qui ont la
forme d’une lettre (Lettre sur les aveugles de Diderot, Lettres philosophiques de Voltaire).
170
— © Cned, Français 4e
séance 5 —
Séquence 5
Séance 5
Observer une planche de l’Encyclopédie
Durée approximative : 1 heure.
L’Encyclopédie n’est pas exclusivement un ensemble d’articles classés dans l’ordre alphabétique.
Les textes sont accompagnés de planches qui les illustrent.
Dans cette séance, tu vas étudier une planche de l’Encyclopédie.
Avant de commencer, prends ton cahier. Écris en rouge le numéro et le titre de la séance. Souligne-les.
Observe la planche reproduite ci-dessous avant de répondre aux questions.
L’art d’écrire. Planche extraite de l’Encyclopédie (édition de 1783),
ouvrage dirigé par Diderot © BnF
© Cned, Français 4e —
171
Séquence 5 — séance 6
A
Décrire la planche
1- a) Quel est le titre de la planche ? Où trouves-tu cette information ?
b) Quel est le numéro de la planche ? Où trouves-tu cette information ?
2- a) Combien d’illustrations composent cette planche ?
b) Décris chacune d’elles.
c) Quel dessin a plutôt pour fonction d’illustrer ? Quel dessin a plutôt une fonction
informative ?
3- Quelle est la fonction des lettres et des chiffres figurant sur les deux illustrations ?
Tu as certainement trouvé les bonnes réponses ; regarde tout de même dans le corrigé.
B
Écrire la légende accompagnant la planche
Observe bien les deux illustrations et écris la légende correspondant à chaque lettre et
chaque chiffre qui figure sur le dessin.
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
Séance 6
Analyser les composantes de la situation d’énonciation
(exercice d’application)
Durée approximative : 1 heure.
Dans cette séance, tu vas lire une lettre que Diderot a écrite à Sophie Volland, la femme qu’il
aimait. Cela va te permettre d’appliquer ce que tu as appris dans la séance 1 sur les composantes
de la situation d’énonciation.
Avant de commencer, prends ton cahier. Écris en rouge le numéro et le titre de la séance. Souligne-les.
Lis à présent le texte ci-dessous puis réponds aux questions posées :
1
5
10
172
7 juin 1759
Bonjour, mon amie. Je ne vous vis point hier. Le baron, qui en agit fort
singulièrement quelquefois avec ses amis, ne dînait point hier chez lui. J’allai au
Palais-Royal, et je recommandai au portier de notre ami de recevoir une lettre pour
moi, s’il en venait une. J’y passai le soir. Point de lettre.
Je ne vous verrai point encore aujourd’hui, à moins que ce ne soit sur le soir.
S’il faisait un temps bien orageux, bien pluvieux, bien noir, je me jetterais dans un
fiacre, et j’arriverais. Puisse-t-il faire ce temps ! Puissé-je voir mon amie ! Dites-moi
pourquoi je vous trouve plus aimable de jour en jour. Ou me cachiez-vous une partie
de vos qualités, ou ne les apercevais-je pas ? Je ne saurais vous rendre l’impression
que vous fîtes sur moi pendant le petit moment que nous passâmes ensemble avanthier. C’est, je crois, que vous m’aimez davantage.
— © Cned, Français 4e
séance 6 —
Séquence 5
Voilà le billet que je reçois à l’instant du baron, et voilà une lettre que je reçus hier
pour Mme Le Gendre1. Présentez-lui mon respect. Et vous, ma Sophie, croyez-moi
pour jamais tout ce que vous savez que je vous suis.
Voilà aussi quelques papiers2 que vous désirez de voir.
15
Notes :
1. « Mme Le Gendre » : sœur de Sophie Volland.
2. « papiers » : probablement, copies de textes venus de Voltaire.
A
Repérer les composantes de la situation d’énonciation
As-tu bien lu ? Pour vérifier ta lecture, réponds aux questions suivantes, sur ton cahier,
en rédigeant des phrases complètes.
1- a) Qui écrit cette lettre ?
b) Relève les différents pronoms utilisés pour désigner l’émetteur.
c) Relève les groupes nominaux introduits par un déterminant possessif renvoyant à
l’émetteur.
2- a) Qui est le destinataire de la lettre ?
b) Relève le pronom utilisé pour désigner le destinataire.
c) Relève un groupe nominal introduit par un déterminant possessif renvoyant au
destinataire.
3- a) Relève un pronom désignant à la fois l’émetteur et le destinataire.
b) Relève un groupe nominal dont le déterminant possessif renvoie à la fois à l’émetteur
et au destinataire.
4- Quel est l’objet de la lettre écrite par Diderot ?
Rappel :
L’énonciation est la production d’un message (d’un énoncé).
La situation d’énonciation est la situation dans laquelle ce message est produit. Elle
répond aux questions suivantes : qui parle ? à qui ? où ? quand ?
Deux personnes sont impliquées dans une situation d’énonciation :
– le destinateur (celui qui parle ou qui écrit). Il est désigné par les pronoms et les
déterminants à la première personne mais aussi par la signature de la lettre.
– le destinataire (celui qui écoute ou qui lit). Il est désigné par les pronoms et les
déterminants à la deuxième personne.
destinateur
message
destinataire
(celui qui parle ou écrit)
(le contenu :
(celui qui écoute
ce qui est dit ou écrit)
ou qui lit)
B
L’expression du lieu et du temps dans la situation d’énonciation
1- a) Quand la lettre a-t-elle été écrite ?
b) Relève les adverbes et les groupes nominaux qui renvoient à ce jour.
c) Relève les adverbes et les groupes nominaux renvoyant à d’autres jours.
2- a) Dans le premier paragraphe, relève trois indices de lieu.
b) As-tu besoin de la situation d’énonciation pour comprendre ces indices de lieu ?
© Cned, Français 4e —
173
Séquence 5 — séance 7
c) Imagine que Diderot ait commencé sa lettre par la phrase : « Ma chère amie, ici,
tout va bien. » Quel adverbe de lieu aurait-il utilisé ? Quelle information aurait été
nécessaire pour comprendre cet indice de lieu ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé. Lis ensuite le « Je retiens » suivant et mémorise-le
avant de poursuivre.
j e retiens
Les indices spatio-temporels et la situation d’énonciation
Certains indices spatio-temporels n’ont de sens que par rapport à la situation
d’énonciation :
–
les indices de lieu comme ici, là-bas, à quelques mètres, au coin de la rue… ne peuvent
être compris que si l’on sait où se trouve l’émetteur. Ainsi, ici renvoie au lieu de
l’énonciation.
–
les indices de temps comme aujourd’hui, hier, demain, maintenant, à l’instant, tout à
l’heure, ce soir… ne peuvent être compris que si l’on sait quand l’émetteur produit son
message. Par exemple, maintenant est le moment de l’énonciation.
Les temps des verbes n’ont aussi de sens que par rapport à la situation d’énonciation :
le présent correspond à la situation d’énonciation, alors que l’imparfait et le passé
composé, par exemple, renvoient à des événements antérieurs tandis que le futur
renvoie à des événements postérieurs.
moment de l’énonciation
hier
aujourd’hui
demain
maintenant
--------------X-----------------------------X-----------------------------X-------------- 
passé composé
présent
futur
Séance 7
Lire une lettre d’amour
Durée approximative : 1 h 30.
Dans cette séance, tu vas lire une lettre de George Sand qui a vécu au XIXe siècle. Son vrai nom était
Aurore Dupin mais elle a choisi de prendre un pseudonyme masculin pour publier ses romans comme
La Mare au diable. George Sand a vingt-neuf ans quand elle rencontre Alfred de Musset qui n’en a
que vingt-trois. Femme de lettres, George Sand fait scandale car elle multiple les liaisons amoureuses
et s’habille comme un homme. De son côté, Musset est un jeune prodige romantique. À vingt-trois
ans, il a déjà publié de nombreuses œuvres dont des pièces de théâtre. Sa rencontre avec George
Sand va bouleverser sa vie : leur liaison orageuse perturbe le jeune homme qui se met à boire et à
fréquenter des prostituées. Les deux amants finissent par rompre définitivement en mars 1835.
Avant de commencer, prends ton cahier. Écris en rouge le numéro et le titre de la séance. Souligne-les.
174
— © Cned, Français 4e
séance 7 —
Séquence 5
Lis à présent le texte ci-dessous puis réponds aux questions posées :
1
5
10
15
20
25
30
A
Paris, début janvier 1835, 6 heures
Pourquoi nous sommes-nous quittés si tristes? Nous verrons-nous ce soir ? Pouvonsnous être heureux ? Pouvons-nous nous aimer ? Tu as dit que oui, et j’essaye de
le croire, mais il semble qu’il n’y a pas de suite dans tes idées, et qu’à la moindre
souffrance, tu t’indignes contre moi, comme contre un joug. Hélas ! mon enfant ! Nous
nous aimons, voilà la seule chose sûre qu’il y ait entre nous. Le temps et l’absence ne
nous ont pas empêchés et ne nous empêcheront pas de nous aimer. Mais notre vie estelle possible ensemble ? La mienne est-elle possible avec quelqu’un ? Cela m’effraye,
je suis triste et consternée par instants. Tu me fais espérer et désespérer à chaque
instant. Que ferai-je ? Veux-tu que je parte ? Veux-tu essayer encore de m’oublier ?
Moi, je ne chercherai pas, mais je puis me taire et m’en aller. Je sens que je vais t’aimer
encore comme autrefois, si je ne fuis pas. Je te tuerai peut-être et moi avec toi, penses-y
bien. Je voulais te dire d’avance tout ce qu’il y avait à craindre entre nous. J’aurais dû
te l’écrire et ne pas revenir. La fatalité m’a ramenée ici. Faut-il l’accuser ou la bénir ?
Il y a des heures, je te l’avoue, où l’effroi est plus fort que l’amour et où je me sens
paralysée comme un homme sur un sentier de montagne, qui n’ose ni avancer ni reculer
entre deux abîmes. L’amour avec toi et une vie de fièvre pour nous deux peut-être, ou
bien la solitude et le désespoir pour moi seule. Dis-moi, crois-tu pouvoir être heureux
ailleurs ? Oui, sans doute, tu as vingt-trois ans et les plus belles femmes du monde, les
meilleures, peut-être, peuvent t’appartenir. Moi, je n’ai pour t’attacher que le peu de
bien, et le beaucoup de mal que je t’ai fait. C’est une triste dot que je t’apporte. Chassemoi, mon enfant ; dis un mot. Cette fois, tu n’auras rien à craindre de violent de ma
part, et je ne te demanderai pas compte d’un bonheur auquel j’avais renoncé. Dis-moi
ce que tu veux, fais ce que tu veux, ne t’occupe pas de moi ; je vivrai pour toi aussi
longtemps que tu voudras, et le jour où tu ne voudras plus, je m’éloignerai sans cesser
de te chérir et de prier pour toi. Consulte ton cœur, ta raison aussi, ton avenir, ta mère ;
pense à ce que tu as hors de moi et ne me sacrifie rien. Si tu reviens à moi, je ne peux
te promettre qu’une chose, c’est d’essayer de te rendre heureux. Mais il te faudrait de
la patience et de l’indulgence pour quelques moments de peur et de tristesse que j’aurai
encore sans doute. Cette patience-là n’est guère de ton âge. Consulte-toi, mon ange. Ma
vie t’appartient, et, quoi qu’il arrive, sache que je t’aime et t’aimerai.
Veux-tu que j’aille là-bas à dix heures?
Une lettre d’amour
As-tu bien lu ? Pour vérifier ta lecture, réponds aux questions suivantes, sur ton cahier,
en rédigeant des phrases complètes.
1- Relis attentivement les phrases interrogatives (l. 1 et 2) :
a) Quel sentiment ressent George Sand pour Musset ?
b) Quel autre sentiment ressent-elle en écrivant cette lettre ?
2- Dans les lignes 10 à 15, surligne les expressions qui évoquent la puissance du sentiment
amoureux.
3- a) Quel paradoxe (= contradiction) exprime George Sand dans les lignes 5 à 7 ?
b) Souligne en bleu toutes les questions rhétoriques dans le texte.
c) Quel est l’objet de la dernière question (l. 31) ?
© Cned, Français 4e —
175
Séquence 5 — séance 7
4- Que promet George Sand à Musset s’il revient vers elle ?
5- a) Par quel groupe nominal George Sand désigne-t-elle Musset ?
b) Selon toi, pourquoi l’appelle-t-elle ainsi ?
c) Selon George Sand, à qui Musset doit-il demander conseil pour savoir quelle décision
prendre quant à leur relation amoureuse ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé avant de poursuivre.
B
Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture. Voici le sujet :
En lisant la lettre de George Sand, Musset décide de cesser de la voir. Écris cette lettre de
rupture dans laquelle tu développeras les arguments de Musset pour justifier sa décision.
Remarque : Comme l’exercice que tu as fait dans la première séance, cet exercice te
permet de t’entraîner pour l’évaluation finale. Dans le devoir, tu devras en effet rédiger
une lettre.
Pour réussir cet exercice, tu dois :
– écrire un texte d’une vingtaine de lignes qui prendra la forme d’une lettre de rupture
que Musset adresse à George Sand
– respecter la mise en page de la lettre
– développer les arguments de Musset
– organiser la lettre en paragraphes
– vérifier ta conjugaison, tes accords et ton orthographe.
Fais d’abord cet exercice au brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les consignes en
complétant le tableau suivant.
Je vérifie que…
J’ai écrit une lettre d’une vingtaine de lignes.
J’ai respecté la mise en page de la lettre.
J’ai écrit une lettre de rupture que Musset adresse à George Sand.
J’ai développé les arguments de Musset.
J’ai organisé ma lettre en paragraphes.
J’ai accordé chaque verbe avec son sujet.
J’ai soigné les accords des noms, des déterminants, des adjectifs.
Fait
Si toutes les consignes sont bien respectées, recopie ta lettre sur ton cahier. Lis ensuite dans le
corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned / N. Julo
176
— © Cned, Français 4e
séance 8 —
Séquence 5
Le coin des curieux…
Si l’histoire de George Sand et de Musset t’intéresse, tu peux visionner le film de Diane Kurys,
Les Enfants du siècle (1999), qui leur est consacré.
Séance 8
Écrire un courrier électronique
Durée approximative : 45 minutes.
Si on utilisait autrefois les lettres pour communiquer, aujourd’hui on utilise plutôt l’e-mail.
En liaison avec les savoir-faire que tu dois acquérir pour valider le B2i (c’est-à-dire le Brevet
Informatique et Internet), tu vas apprendre à rédiger un e-mail.
Avant de commencer, prends ton cahier. Écris en rouge le numéro et le titre de la séance. Souligne-les.
A
Comment écrire un e-mail
Pour commencer, lis le « Je retiens » suivant qui te décrit la méthode pour écrire et envoyer un e-mail.
j e retiens
Écrire un courrier électronique
Pour rédiger un e-mail, tu dois aller dans ta messagerie électronique et cliquer sur
« nouveau message ».
Tu dois indiquer le destinataire en précisant son adresse électronique que tu inscris à
côté de « À : » (ex. : « À : [email protected] » ou « À : [email protected] »).
Tu peux ajouter d’autres destinataires sur la ligne introduite par « c.c ».
Devant « objet », tu dois préciser le sujet du message en quelques mots.
Si tu veux envoyer des documents accompagnant ton message (des photos, par
exemple), tu dois utiliser l’option « pièce jointe ».
Tu peux enregistrer ton message dans le dossier « Brouillons » avant de l’envoyer.
Vérifie que tu as compris la méthode en faisant les exercices suivants. Avant de commencer, lis le
début de la lettre d’Arthur Rimbaud adressée à Georges Izambard.
© Cned, Français 4e —
177
Séquence 5 — séance 8
1
5
Charleville, 12 juillet 1871
Vous prenez des bains de mer, vous avez été en bateau... Les boyards, c’est loin,
vous n’en voulez plus, je vous jalouse, moi qui étouffe ici !
Puis, je m’embête ineffablement et je ne puis vraiment rien porter sur le papier.
Je veux pourtant vous demander quelque chose : une dette énorme – chez un
libraire – est venue fondre sur moi, qui n’ai pas le moindre rond de colonne en poche.
Il faut revendre des livres. Or vous devez vous rappeler qu’en septembre 1870, étant
venu – pour moi – tenter d’avachir un cœur de mère endurci, vous emportâtes, sur
mon conseil, plusieurs volumes, cinq ou six, qu’en août, à votre intention, j’avais
apportés chez vous. […]
Complète la page électronique reproduite ci-dessous.
1- Invente une adresse électronique pour l’émetteur puis écris-la dans l’illustration.
2- Invente une adresse électronique pour le destinataire puis écris-la dans l’illustration.
3- Résume l’objet de la lettre de Rimbaud en quelques mots puis écris-le sur l’illustration.
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
B
Écrire la réponse de Georges Izambard
À présent, rédige, en quelques lignes, la réponse de Georges Izambard à Rimbaud en
imaginant qu’il lui adresse un courrier électronique.
Remarque : L’idéal serait de saisir ta réponse sur ta propre messagerie électronique.
Quand tu as fini l’exercice, tu cliques sur « Imprimer » et tu colles ton travail dans ton
cahier. Cependant, si tu ne peux pas imprimer ton message, reproduis la mise en page
d’un courrier électronique sur ton cahier.
Pour réussir cet exercice, tu dois :
– respecter les codes d’écriture d’un e-mail
– rédiger la réponse de Georges Izambard
– vérifier ta conjugaison, tes accords et ton orthographe.
Quand tu auras fini, lis dans le corrigé un exemple de ce qu’on pouvait faire pour réaliser cet
exercice.
178
— © Cned, Français 4e
séance 9 —
Séquence 5
Séance 9
Je m’évalue
Durée : 45 minutes.
À la fin de chaque séquence, tu feras un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra de faire
le point sur ce que tu dois savoir et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir. Complète
maintenant le tableau suivant. Bien sûr, si tu as oublié quelque chose ou si tu n’es pas sûr de toi,
tu peux utiliser ton cours. Lorsque tu auras fini, prends le corrigé et vérifie tes réponses. Il est très
important que ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreurs.
Je connais…
Je suis capable de…

La nature des lettres : les lettres

Présenter correctement la lettre suivante :
permettent aux correspondants d’exprimer À Léon Billuart. 8 octobre 1870 de Charleroi. Le
leurs ……………………………...............
soir j’ai soupé en humant l’odeur des soupiraux
(dans les lettres d’amour), d’échanger des
d’où s’exhalaient les fumets des viandes et des
…………………………........ou de donner
volailles rôties des bonnes cuisines de Charleroi,
des …………………………..… publiques
puis en allant grignoter au clair de lune une
(dans les lettres philosophiques ou dans
tablette de chocolat fumacien.
les lettres ouvertes).
Rimbaud
Note : « fumacien » : de Fumay (nom d’une
ville).

L’emploi de la lettre : la lettre a été le
moyen de communication privilégié
avant l’apparition des téléphones et des
e-mails qui permettent d’envoyer des
……………………………...............

Les codes de la lettre : sur une lettre, on
fait figurer le nom des deux personnes qui
communiquent :
– celui qui écrit qu’on appelle
…………………… ou ………..................
– celui qui lit qu’on appelle
…………………… ou ………...............
On précise aussi, au début de la
lettre, …………………………… et
…………………………… de son écriture.
....................................................................
....................................................................
....................................................................
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....................................................................
....................................................................
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Séquence 5 — séance 9
Je connais…
Je suis capable de…

Les deux personnes mises en relation dans  Analyser les composantes de la situation
une situation d’énonciation :
d’énonciation dans la lettre de Diderot
reproduite ci-dessous :
– un …………………………… désigné par
les pronoms et les déterminants à la
– J’encadre en bleu les indices désignant
le destinateur.
…………………………… personne
– un …………………………… désigné par
les pronoms et les déterminants à la
…………………………… personne.
 Les indices spatio-temporels qui ne
peuvent être compris que par rapport à la
situation d’énonciation :
– comme les adverbes
…………………………… ou les groupes
nominaux …………………………… pour
les indices de lieu
– comme les adverbes
…………………………… ou les groupes
nominaux …………………………… pour
les indices de temps.
– J’encadre en rouge les indices
désignant le destinataire.
– Je souligne en vert les indices de lieu
qui ne sont compréhensibles que par
rapport à la situation d’énonciation.
– Je surligne les indices de temps qui ne
sont compréhensibles que par rapport à
la situation d’énonciation.
A M. Suard
Novembre 1758
Je vous demande mille pardons, Monsieur, de vous
avoir fait envoyer chez moi hier soir en vain pour
une chose sur laquelle j’aurais dû vous prévenir.
Mais c’est plus la faute de M. Lambert que la
mienne. Imaginez que je n’ai reçu le petit nombre
d’exemplaires dont nous étions convenus qu’hier au
soir, qu’ils ont été envoyés chez M. Grimm.
J’y vais à l’instant et, comme il demeure dans
votre voisinage, je mettrai à votre porte un
exemplaire de mon Père de famille que je vous
prie d’accepter ; un autre que je vous prie de faire
passer à M. Deleyre, avec un exemplaire des deux
pièces italiennes traduites. Je suis bien fâché qu’un
des suffrages qui me flattaient le plus, si je l’avais
mérité, soit un des derniers que j’obtiendrai, si je
l’obtiens.
Je suis, avec les sentiments d’attachement et l’estime
la plus vraie, Monsieur, votre très humble et très
obéissant serviteur.
Diderot

Le subjonctif : c’est un mode personnel

Conjuguer à toutes les personnes au
qui comporte quatre temps : ………………
subjonctif présent et au subjonctif
………………………………………………………
imparfait les verbes : apprendre et réviser.
……………….
…………………………………………………………

Les emplois du subjonctif dans les
…………………………….……………………………
propositions subordonnées :
………………………………………………………….
…………………………………………………………
– introduites par « que » pour exprimer
…………………………….
……………………………
– dans des propositions subordonnées
circonstancielles exprimant
……………………………………………
……………………………………………
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séance 9 —
Séquence 5
Je connais…
Je suis capable de…

Les emplois du subjonctif : il peut
être utilisé dans une proposition
indépendante :

Conjuguer à toutes les personnes au
subjonctif passé les verbes : étudier et
partir. ……………………………………………
………………………………………….…………
……………………………………………………
………
– dans une phrase injonctive pour
exprimer un ……………………………
indirect
– dans une phrase exclamative pour
exprimer une ……………… ou un ………
………………..........................................
..................
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