Séquence 5. Lire et écrire des lettres. Lire la lettre d une mère à sa fille. Annoncer une nouvelle dans une lettre

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Sommaire
Séquence 5
Lire et écrire des lettres
Durée approximative de la séquence : 10 heures
Séance 1
Lire la lettre d’une mère à sa fille
Séance 2
Annoncer une nouvelle dans une lettre
Séance 3
Conjuguer et utiliser le subjonctif
Séance 4
Lire un échange épistolaire entre deux philosophes
Séance 5
Observer une planche de l’Encyclopédie
Séance 6
Étudier les composantes de la situation d’énonciation
Séance 7
Lire une lettre d’amour
Séance 8
Écrire un courrier électronique
Séance 9
Je m’évalue
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Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Différents items seront travaillés tout au long de l’année et l’an prochain, en troisième.
Tu es encore en phase d’apprentissage ; l’évaluation des compétences n’intervient véritablement
qu’en fin d’année de troisième et s’effectue par un regard croisé dans toutes les matières.
COMPÉTENCE 1. La maîtrise de la langue française
Repérer des informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
Résumer un texte.
Écrire lisiblement un texte.
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de
consignes données.
Utiliser les principales règles orthographiques.
COMPÉTENCE 4. Maîtrise des techniques
usuelles de l’information et de la communication
Écrire, envoyer, diffuser, publier.
COMPÉTENCE 5. La culture humaniste
Décrire des œuvres d’art préalablement étudiées.
COMPÉTENCE 7. L’autonomie et l’initiative
Être autonome dans son travail : savoir l’organiser, le planifier, l’anticiper, rechercher
et sélectionner des informations utiles.
Identifier ses points forts et ses points faibles dans des situations variées.
Savoir s’auto-évaluer.
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Séquence 5
séance 1 —
Séance 1
Lire la lettre d’une mère à sa fille
Je peux lire aussi …
Dans le cadre de cette séquence, tu peux lire aussi en lecture cursive
les recueils de lettres suivants :
« Ma chère maman… » : De Baudelaire à Saint-Exupéry, des lettres
d’écrivains (coll. « Folio », éd. Gallimard, 2002).
Lettres à Théo, Vincent Van Gogh (coll. « Folioplus », éd. Gallimard,
2005).
Lettres à ma mère, Saint-Exupéry.
L’enfant dHiroshima, Isoko et Ichiro Hatano (Gallimard Jeunesse, 2010).
Ou les romans (épistolaires) de littérature de jeunesse suivants :
Lettres à une disparue, Véronique Massenot (Le Livre de poche,
2007).
Enquête par correspondance, Ann Rocard (Grasset, 2003).
Inconnu à cette adresse, Kressmann Taylor (Le Livre de poche).
Durée approximative : 1 h 30.
Les durées indiquées en début de séance sont approximatives. Il est possible que tu aies besoin d’un
peu plus (ou moins) de temps pour réaliser l’ensemble.
Dans cette séquence, tu vas lire des lettres d’écrivains célèbres des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Il faut que tu réalises que, pendant longtemps, avant l’invention du télégramme (au XIXe siècle),
du téléphone, des textos et des e-mails (au XXe siècle), les lettres étaient le seul moyen de
communiquer à distance. Les lettres peuvent être de différentes natures. À l’origine, elles
s’inscrivent dans un cadre privé et permettent à des amis ou à des membres d’une même famille de
communiquer entre eux.
La lettre dont tu vas lire un extrait a été écrite en 1671 (au XVIIe siècle) par Mme de Sévigné, une
grande dame de la noblesse qui fréquentait la Cour de Louis XIV. Mme de Sévigné répond à sa fille,
Mme de Grignan, qui vient de s’installer à Grignan, en Provence.
Avant de commencer, prends ton cahier. En haut de la première page, recopie en rouge le numéro et le
titre de la séquence. Encadre-les. Écris ensuite en rouge le numéro et le titre de la séance. Souligne-les.
Lis à présent le texte ci-dessous et écoute-le à la piste 13 de ton CD. Tu répondras ensuite aux
questions posées sur ton cahier de brouillon.
Ce texte est une lettre de Mme de Sévigné destinée à sa fille Mme de Grignan et datée du
4 mars 1671.
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Séquence 5 séance 1
Ah ! ma bonne1, quelle lettre ! quelle peinture2 de l’état3 vous avez été ! et que je
vous aurais mal tenu ma parole, si je vous avais promis de n’être point effrayée d’un
si grand péril ! Je sais bien qu’il est passé. Mais il est impossible de se représenter
votre vie si proche de sa fin, sans frémir d’horreur. Et M. de Grignan vous laisse
conduire la barque ; et quand vous êtes téméraire4, il trouve plaisant de l’être encore
plus que vous ; au lieu de vous faire attendre que l’orage fût passé, il veut bien vous
exposer5, et vogue la galère ! Ah mon Dieu ! qu’il eût été bien mieux d’être timide, et
de vous dire que si vous n’aviez point de peur, il en avait, lui, et ne souffrirait6 point
que vous traversassiez le Rhône par un temps comme celui qu’il faisait ! Que j’ai de
la peine à comprendre sa tendresse en cette occasion ! Ce Rhône qui fait peur à tout
le monde ! Ce pont d’Avignon où l’on aurait tort de passer en prenant de loin7 toutes
ses mesures8 ! Un tourbillon de vent vous jette violemment sous une arche ! Et quel
miracle que vous n’ayez pas été brisée et noyée dans un moment9 ! Ma bonne, je ne
soutiens pas10 cette pensée, j’en frissonne, et m’en suis réveillée avec des sursauts
dont je ne suis pas la maîtresse. Trouvez-vous toujours que le Rhône ne soit que
de l’eau ? De bonne foi, n’avez-vous point été effrayée d’une mort si proche et si
inévitable ? Avez-vous trouvé ce péril d’un bon goût ? Une autre fois ne serez-vous
point un peu moins hasardeuse11 ? Une aventure comme celle-là ne vous fera-t-elle
point voir les dangers aussi terribles qu’ils sont ? Je vous prie de m’avouer ce qui
vous en est resté12 ; je crois du moins que vous avez rendu grâce à Dieu de vous avoir
sauvée. Pour moi, je suis persuadée que les messes que j’ai fait dire tous les jours
pour vous ont fait ce miracle […].
Notes :
1. « ma bonne » : expression familière et tendre pour désigner sa lle.
2. « peinture » : description.
3. « état » : situation.
4. « téméraire » : imprudente.
5. « vous exposer » : vous mettre en danger.
6. « souffrirait » : supporterait.
7. « de loin » : approximativement.
8. « prendre toutes ses mesures » : prendre toutes ses précautions.
9. « dans un moment » : en un instant.
10. « je ne soutiens pas » : je ne supporte pas.
11. « hasardeuse » : imprudente, qui s’en remet au hasard.
12. « ce qui vous en est resté » : l’impression qu’il vous en reste.
A
La tendresse d’une mère
As-tu bien lu ? Pour vérifier ta lecture, réponds aux questions suivantes, sur ton cahier, en
rédigeant des phrases complètes.
1- a) Qui écrit cette lettre ?
b) À qui est adressée cette lettre ?
c) Quand la lettre a-t-elle été écrite ?
Tu as certainement trouvé les bonnes réponses ; regarde tout de même dans le corrigé. Lis
soigneusement le « Je retiens » suivant et mémorise-le, avant de poursuivre.
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Séquence 5
séance 1 —
L’écriture d’une lettre
La lettre est un moyen de communication entre deux personnes :
Celui qui écrit la lettre est appellé l’émetteur ou le destinateur. Il est désigné par les
pronoms et les déterminants à la première personne mais aussi par la signature de la
lettre.
Celui qui reçoit la lettre est appellé le récepteur ou le destinataire. Il est désigné par les
pronoms et les déterminants à la deuxième personne.
Pour écrire une lettre, on précise souvent :
en haut à droite, le lieu et la date d’écriture de la lettre
au centre (avant le texte), la formule d’appel (contenant souvent le prénom ou le nom
du destinataire)
en bas à droite, le nom du destinateur qui est indiqué par la signature.
j
e retiens
2- Quels éléments du récit de l’accident de sa fille Mme de Sévigné reprend-elle dans sa
lettre ? Surligne, dans le texte, ces éléments.
3- Quel est le temps utilisé ? et quel effet produit-il ?
4- Pourquoi Mme de Sévigné raconte-t-elle à nouveau ce qui est arrivé à sa fille ?
5- Quels sentiments exprime-t-elle en relation avec l’accident ?
6- Quel est le type de phrase dominant dans le texte ? Et quel est son rôle dans l’expression
des sentiments de l’auteure ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé.
B
La leçon d’une mère
1- a) Quels reproches Mme de Sévigné fait-elle à sa fille ?
b) Quel type de phrase utilise Mme de Sévigné à la fin de la lettre ?
c) Mme de Sévigné attend-elle vraiment que sa fille réponde aux questions qu’elle a
formulées ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et apprends le « Je retiens » qui suit.
Les questions rhétoriques
Lorsqu’une personne pose une question sans attendre de réponse de la part de son
interlocuteur, on dit qu’elle utilise une question rhétorique. Les questions rhétoriques
permettent d’interpeller l’interlocuteur en l’amenant à réfléchir.
j
e retiens
2- Quels reproches Mme de Sévigné fait-elle à son gendre ?
3- Selon Mme de Sévigné, quel enseignement sa fille doit-elle tirer de cette mésaventure ?
N’oublie pas de vérifier tes réponses dans le corrigé.
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