Préambule
1. Le contexte de rédaction de ces nouveaux programmes
Depuis 1991 (2e degré) et 1993 (3e degré), les programmes de français
privilégient l’apprentissage de la communication par le développement des savoir-faire en
matière d’écoute, de parole, de lecture et d’écriture.
Plus récemment, des prescrits légaux ont précisé les champs d’action des
enseignants. Dans le prolongement du
« Décret Missions »
, deux référentiels1 de français-
langue maternelle ont vu le jour :
« Socles de compétences »
(à l’issue du 1er degré
secondaire) et
« Compétences terminales et savoirs requis »
2
.
Ces textes aussi sont coulés
en décrets qu’il convient donc de respecter.
Dans notre système d’enseignement, de tels référentiels sont devenus
nécessaires. La multiplicité des pouvoirs organisateurs, la diversité des programmes,
l’application variable de ceux-ci, l’évaluation continue interne, certaines discordances au sein
des écoles elles-mêmes ont entraîné le fait que la certification finale a, progressivement,
cessé d’avoir partout la même valeur. Nous trouvons un écho de cette diversité et des
conséquences de celle-ci dans les propos, périodiquement réaffirmés, des responsables des
candidatures universitaires et des Hautes Écoles, qui, sans vouloir faire le procès de qui que
ce soit, observent l’insuffisante maîtrise de la langue française, dont ils font la première
cause d’échec en début d’études supérieures. Ces responsables constatent que les
étudiants éprouvent moins de difficultés devant les contenus des cours qu’en matière de
communication. Ils remarquent leurs trop faibles capacités de compréhension à la lecture
(d’un cours ou d’une simple question), les carences de leur vocabulaire, leur maladresse à
utiliser le registre de langue requis, leur manque de finesse face aux nuances de
l’expression, leurs aptitudes insuffisantes à distinguer l’essentiel de l’accessoire, à organiser
des notes prises « au vol » lors d’un exposé, à présenter de manière correcte, oralement ou
par écrit, un résumé ou une synthèse, à formuler des réponses précises, complètes et
pertinentes aux questions, etc. Bref, ils regrettent que les compétences de communication
des candidats ne soient pas à la hauteur de leurs attentes.
Les enseignants de français du secondaire ne peuvent rester insensibles à de
tels propos. Qu’ils ne se culpabilisent pas pour autant. Tout professeur n’est-il pas un
professeur de langue maternelle et la communication n’est-elle pas aussi l’affaire des
enseignants des différentes disciplines ?
Il faut aussi ajouter que les professeurs du supérieur, dans les Facultés et les
sections à orientation culturelle, se plaignent également d’un manque de connaissances des
étudiants, ou, plus précisément, d’un défaut de
bases culturelles
sur lesquelles ils puissent
bâtir. A cela non plus, nous ne pouvons faire la sourde oreille, mais sans pour autant perdre
de vue que le cours de français, au troisième degré de l’enseignement de transition, ne doit
pas engager les élèves sur la voie d’une spécialisation précoce.
1
24 juillet 1997 - Décret définissant les missions prioritaires de l’enseignement fondamental et de
l’enseignement secondaire et organisant les structures propres à les atteindre
.
2 Ces textes sont disponibles sous la forme de petits fascicules qu’on peut obtenir à l’A.G.E.R.S du Ministère de
la Communauté française, Direction de la Recherche en Éducation et du Pilotage interréseaux, 15-17, place
Surlet de Chokier, 1000 BRUXELLES.