Telechargé par Johanna N'Gouan

Fiche de lecture - La fausse suivante, Marivaux

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Marivaux, La Fausse suivante
Acte I
Scène
(lieu)
Perso +
Domin de
la parole
Scène
1
Frontin,
La
Trivelin.
scène
est
devant
le
châtea
u de la
Comte
sse.
Résumé
Frontin et Trivelin évoquent leur fortune
et ce qu’ils ont fait depuis deux ans qu’ils
ne se sont pas vus. Trivelin est devenu
domestique et n’a plus qu’un « petit
bagage » alors qu’il était noble avant,
son dernier maître l’a rejeté parce qu’il
buvait trop. Il loue les anciens et étale sa
science en parlant d’Homère mais se
trompe en le situant : « il était de
Québec, quelque part dans cette Égypte
… » ! Frontin part à Paris et demande
donc à Trivelin de le remplacer auprès
de son maître. Etant sot, il lui avoue que
c’est une femme travestie en homme
mais lui cache son rang social.
Procédés théâtraux ou littéraires
• Trivelin parle de lui de manière générale → philosophe
• « Depuis 15ans » → présentation de son parcours dans la société.
• « Quel nectar ! » → anecdote du maître entiché des Anciens.
• Fr. aborde la situation & l'intrigue : il lui faut un remplaçant (« mais je ne puis écouter ... »)
Frontin vérifie que Trivelin est honnête et qu’il peut le remplacer auprès du chevalier.
Séries de questions sur le parcours de Trivelin : « Depuis que je ne t’ai vu … » Trivelin répond de
manière disproportionnée. 4 tirades de Trivelin. Justification partielle de ce développement :
entretien d'embauche → démarche argumentative.
La structure de la scène suit le parcours professionnel de Tr. :
- 1ère tirade : vagabondage & divers petits métiers.
- Au centre : son expérience au service du maître adepte des anciens.
« état humiliant » = serviteur + passage dans l'armée.
Trivelin est présenté mais ce n’est pas le personnage principal et les faits passés évoqués ne
concernent pas l'intrigue.
La fin de la scène aborde l'intrigue, le Chevalier & son sexe, mais très rapidement.
- Thèmes : (1ère tirade de Tr.)
l'argent : Tr. « je dois partout » → les intérêts financiers de Lélio.
¬ le masque : Tr. doit s'adapter par nécessité & changer d'indenté : « sous une figure ...sous une
Thèmes
autre/changeant d'habits, de caractère/démasqué/équivoque » → annonce le déguisement du
Chevalier (aussi par nécessité) mais aussi le déguisement de la vrai personnalité de Lélio.
¬ « fripons/honnêtes gens » → problème de choisir de faire le bien ou le mal : enjeu moral de la pièce.
¬ « libertin dans le fond » → Lélio, la Comtesse + le Chevalier (plaisir d'intriguer et de dominer &
manipuler les autres).
Trivelin = Un valet de comédie.
Quelques aspects du personnage sont caractéristiques de ce rôle :
- Sa cupidité : « les créanciers » + « les uns ne savent pas ... » donc a volé + « les autres ...longtemps »
ne remboursera pas = vol.
« ami des fripons » + « j'ai logé [...] chez la justice. »
Le problème : le manque d'argent : « je vendis tout »/ « vidèrent ma bourse ».
- Il dépense pour son plaisir : « débauche »/avant le découpage de l'extrait « le jeu, le vin et les
femme».
aussi dans l'anecdote chez le maître adepte des anciens :
« Un certain vin vieux »/ « à sa femme »
+ « je me coiffais chez les crieuses »
→ Double sens.
- Personnage rusé, inventif pour éviter les mauvais coups du sort :
→ Dans l'anecdote chez l'Ancien : Tr. s'adapte à ses interlocuteur :
« me concilier ces deux esprits » → « prudence humaine » (Fr.)
Le problème du valet : sa faiblesse pour se protéger, la seule solutions est de jouer la comédie, selon
le bon vouloir de son maître.
Valet = comédien.
1ère tirade Þ « Changement à propos de métier, d'habits, de caractère de mœurs ».
Cette flexibilité est sensible de sa façon de parler : sa volubilité (= facilité de langage) de voit dans ses
très longues répliques. Exemple : dans la 1ère tirade → 1ère période (phrase longue) construite sur
l'énumération & l'anaphore (« tantôt »/ « ami »/ « chez... ») et antithèses (« poliment »/ « menacé »
ou « fripons/honnêtes gens ») qui rappellent le valet associer ces contraires.
- Un personnage inculte qui fait rire par son ignorance → voir le discours sur Homère issu du « Québec
ou quelque chose dans cette Egypte là » → mélange des termes savants de son maître mais sans le
sens comme un singe.
La querelle des anciens et des modernes
Trivelin se contente de répéter ce qu'il a entendu, de raconter se qu'il lui est arrivé : son constat est
apparemment neutre. Mais en réalité le spectateur décèle l'exagération caractéristique de l'ironie et
comprend le message de Marivaux au sujet de cette querelle.
- Dans la définition de Trivelin : « Le capitaine de la bande » = Homère → querelle littéraire,
intellectuelle devint un règlement de comptes entre « fripons »
« Egypte, Québec, déluge » → Homère appartient à un autre monde, totalement étranger à celui de
Trivelin = une légende, un mythe « pas accoutumé »
- Dans son expérience avec l'Ancien :
« Il était charmé de mes inclinations » → Ancien apprécie que Trivelin s'intéresse aux vieux objet quel
qu’ils soient + reproche sur le vin → = intellectuel ou culturel.
- Image positive des Modernes : « c'est toi / enfant qui vient de naître ».
Moderne s'adressent aux Précurseur + La femme montre un certain bon sens : « qui estimait...les
modernes » → En plus son mari : un vieillard repoussant, d'où son intérêt pour les jeunes personnes.
Marivaux à travers les descriptions de Trivelin., soutient l'innovation des parodies comme un
nouveau type de comédie.
Note sur l’espace : Dans la tradition, le plus souvent le décor imite un lieu décrit dans les premières
didascalies du texte : « La scène est devant le château de la comtesse.
Cet élément qui se veut mimétiques face au réel font l’objet d’une interprétation de la part du
e
metteur en scène qui en propose sa vision. À la fin du XIX siècle naît la fonction de metteur en scène.
Scène
2
Frontin, Le
Chevalier
Frontin ment au chevalier en lui disant Présentation du chevalier & de ses motivations.
qu’il n’a pas révélé sa vraie identité. Le
chevalier explique qu’il se cache pour
découvrir les sentiments de Lélio parce
que le mari de sa sœur a bloqué leur
mariage. Il charge Frontin de prévenir sa
soeur de toute l’aventure qui se joue.
Scène
3
Le
Chevalier
(seule)
Le chevalier remercie le Ciel de lui avoir Scène constitué d’un seul monologue.
fait connaître Lélio.
«J'ai du bien ; il s'agit de le donner avec ma main et mon coeur ; ce sont de grands présents, et je veux savoir
à qui je les donne. » → motif de la main très important, on le retrouve aussi dans là Dispute.
Scène
4
Frontin,
Trivelin, Le
Chevalier
Frontin prie Trivelin de garder le secret, Scène qui permet d’exagérer là fausse méconnaissance qu’à Trivelin du secret du Chevalier.
Trivelin en fait le serment.
Scène
5
Trivelin, Le
Chevalier.
Trivelin rencontre le chevalier, refuse
de donner son nom et d’être appeler «
valet », il fait des politesses qui agacent
le chevalier à tel point qu’il le congédie.
Mais, Trivelin le suit partout et comme
le chevalier s'apprête à se défendre
avec son épée, Trivelin lui fait
comprendre qu'il connaît son vrai sexe
à cause de Frontin. En mentant, le
chevalier lui explique qu'il sert sa
maîtresse et doit charmer la comtesse
que Lélio apprécie beaucoup. Trivelin
lui demande de l'argent pour garder le
secret ! Il se désigne valet sur scène et
amant en coulisses !
Trivelin se joue du chevalier en feignant de le prendre pour une servante comme lui et la séduit
ouvertement. → scène comique.
Insolence du valet qui joue avec les codes sociaux. Feignant de ne pas connaitre le rang du chevalier ni
son sexe, il lui fait des avances insolentes.
Comme dans la scène d’exposition, Marivaux laisse ses personnages ne moquer les uns des autres
(nouveauté par rapport à Molière). Les valets se moquent entre eux, ils se moquent de leurs maîtres,
et les amoureux se moquent entre eux. Marivaux reprend la matière traditionnelle traitée par Molière
: les mœurs.
Scène
6
Lélio, Le
chevalier,
Arlequin,
Trivelin
Lélio, Le chevalier, Arlequin, Trivelin.
Lélio, rêveur, ordonne à Arlequin de
prévenir les musiciens d'être présent
l'après-midi. Arlequin invite Trivelin à
boire un verre « pour faire aller leur
amitié plus vite » !
Transition Lélio arrive avec son valet Arlequin qui sympathise avec Trivelin. Deux générations de
valets de comédie se côtoient.
« ARLEQUIN, à Trivelin derrière eux : Vous m'avez l'air d'un bon vivant.
TRIVELIN Mon air ne vous ment pas d'un mot, et vous êtes fort bon physionomiste. »
Lélio = personnage rêveur.
« Lélio vient d'un air rêveur.
LE CHEVALIER : Le voilà plongé dans une grande rêverie. »
Scène
7
Lélio, Le
Chevalier.
Lélio demande au chevalier s’il est
scrupuleux et s’il est son ami. Comme le
chevalier répond qu’il l’apprécie et qu’il
n’est pas scrupuleux, Lélio lui avoue qu’il
fait une perfidie à une femme et s’amuse
de n’être pas honnête avec les femmes.
Il lui demande de séduire la comtesse
car il ne l’aime plus, il aime une
demoiselle de Paris qui a 12000 livres de
rente (il parle sans s’en rendre comte du
chevalier lui-même). Le chevalier lui
conseille d’avouer la vérité à la comtesse
mais Lélio lui devra 10000 écus s’il rompt
leur union à cause d’un dédit qui les unit.
La seule solution est qu’elle tombe
amoureuse du chevalier et qu’ellemême rompe le dédit et paie à Lélio la
somme prévue. Le chevalier dit qu’il
n’aime pas la comtesse alors Lélio lui dit
qu’il n’y a pas besoin d’amour, lui-même
n’aimera pas la demoiselle de Paris plus
de 15 jours et l’enverra « dans un désert
» par la suite !
• Début à « par devers soi » Chev. : Lélio teste la fiabilité du Chev. pour se confier à lui.
• « Lélio, gai » à « qui m'enchante » Chev : discours générale sur leur rapport aux ♀.
• « Revenons à mes affaires » Lélio à « tu as raison » : Lélio expose son plan au Chev. : détourner la
comtesse de lui pour pouvoir épouser la riche héritière.
Suite de la scène : Lélio explique le problème de la dette envers la comtesse qui l'empêche de la
quitter ouvertement.
Stratégie : Lélio doit « feindre d'aimer toujours la comtesse »
Þ Mise en place d'un véritable THEATRE dans le THEATRE puisque chacun jouera un rôle.
+ monologue du Chevalier seul : « Continuons pour me divertir et punir ce fourbe la, et pour en
débarrasser la Comtesse. »
Þ NŒUD de l'intrigue : double car Lélio prépare ses manigances contre la comtesse & le Chev. fixe
ses buts.
Au total : intrigue complexe (opposée au Classicisme)
3 niveaux : Lélio / Le Chevalier. / et les valets.
Même intention : argent & ♀
• exposition continue avec la présentation de Lélio.
• dimension comique de la scène : quiproquo + caricature de Lélio. Confirmé par le plaisir du Chev.
+ IRONIE du Chevalier qui développe un discours antiphrastique* : éloge exagéré de Lélio qui cache
une désapprobation de ses idées.
+ Inversion des rapports de force typique de la comédie la ♀ rusée > l'♂ grossier.
Comique de situation lié à inversion des rapports de force Þ Les 2 personnages présent on chacun
un but différent ce que Lélio ne sait pas.
Lélio veut utiliser le Chevalier pour éloigner la comtesse et ne pas rembourser sa dette ; le Chev. veut
mettre en confiance Lélio pour qu'il révèle sa véritable personnalité.
Lélio croit donc, dans cette situation de quiproquo, diriger la scène et son interlocuteur. Mais en
réalité c'est le Chevalier qui habilement pousse Lélio à la confidence.
Au début de la scène, le chevalier avance prudemment et Lélio est amené a se confier. Puis il utilise là
ruse pour flatter Lélio.
- Le Chevalier minimise l'immoralité de la « tromperie » : Chevalier : « ne s'agit que »
- Eloge : Lélio est présenté comme un héros, personnage épique :
Chevalier : « une action glorieuse » → Lélio « ♂ couvert de gloire » → Lélio rentre dans le jeu : « gai /
riant » Þ en confiance reprend les mêmes images du Chevalier : Lélio : « je te dirai » Þ confession.
Chevalier use ensuite du Champ lexical de l'émerveillement : « plaisir, à mon aise, contempler ».
+ Interjection « Ah ! » + 2 oxymores :
- « crimes si honorables »
- « brillantes indignités ».
+ Taquinerie, camaraderie : « petit traître ».
Þ Réaction positive de Lélio : « riant », « je t'embrasse » : Montre physiquement que le Chevalier a
gagné sa confiance.
Lélio « charmé », voit un égal dans le Chevalier « un écueil des cœurs ». Donc le Chevalier a séduit
Lélio, il l'a manipulé pour l'amener à révéler ce qu'il est : à partir de là Onzième réplique du chevalier,
Lélio va révéler ses idées sur l'amour & ses plans vis-à-vis de la comtesse.
Le chevalier joue également sur l’ironie. Il se moque indirectement de Lélio (qui n'en perçoit rien), ce
que les spectateurs savent (situation de double énonciation due au quiproquo).
Des signes montre que le Chevalier est une femme et les attitudes comme les mots prennent un sens
autre.
Dans là 6e réplique du chevalier : aparté qui rappelle aux spectateurs qu'en tant que ♀ les propos de
Lélio la rebutent.
Fin Lélio 16 : « tu ne réponds rien » → silence éloquent.
Lélio 10 : « viens que je t'embrasse » → réaction physique du Chevalier. ♀ !
Chevalier 10 : « comme charmé » → joue la comédie.
Þ Signe gestuels surtout, destinés au public.
- indices plus subtils : l'ironie : l'éloge de Lélio repose sur l'antiphrase Þ exagération marque ce
décalage.
Chevalier 10 : image grandiose de Lélio µ humilité du Chevalier.
« action glorieuse » « je te prie »
« crimes si honorables »
révèle le véritable jugement du chevalier.
Le chevalier manipule Lélio : sans qu'il sans aperçoive, il le met en confiance et le pousse à révéler quel
genre d'homme il est vraiment. En même temps que le Chevalier apprend avec horreur qui il est, elle
se moque de lui. Alors que Lélio pense être le cerveau de l'intrigue c'est en réalité le Chevalier qui le
séduit. Les rapports de force sont donc inversés ce qui provoquera le plaisir du Chevalier qui à la fin de
la scène annoncera : « continuons pour me divertir. ».
Lélio à une morale centrée avant tout sur son intérêt ® Il est misogyne, elles sont par métonymie des
« cœurs ». Il minimise l'action de tromper :
« un homme couvert de gloire » : valeur positive, métaphore guerrière µ « blessé à mort / désespéré »
Þ sait le résultat : donc personnage sadique, pervers (perversion). Amour allégorisé → scène qui
illustre le rapport de Lélio aux sentiments Þ comme un chien obéissant. « j'en fais assez ce que je
veux ». Lélio est un jeune homme parfaitement égocentrique.
Exagération, quiproquo, raillerie du Chevalier qui ridiculisent ce personnage typique du séducteur.
Personnage méprisable Þ rend le rire possible à son égard et le soutien du public au chevalier, bien
plus rusé.
La jeune fille (le Chevalier), qui devait épouser un Lélio misogyne & prétentieux, parvient, par sa ruse,
à découvrir qui lui était promis.
→ Caricature du séducteur associé à l'escroc, dans cette scène qui prolonge l'exposition.
Plus largement Marivaux propose une satire de la société : Hommes présomptueux & méprisants à
l'égard des femmes coquettes (Comtesse) Þ les deux sont critiqués.
Des relations qui imposent le « mensonge », le « masque ».
Scène
8
Le
chevalier.
Le chevalier a découvert le vrai visage
de Lélio, il est furieux et décide donc de
punir ce fourbe et d’en débarrasser la
comtesse.
Une seule réplique du Chevalier (seule).
« Oh ! Vous êtes trop cher, Monsieur Lélio, et j'aurai mieux que cela au même prix. Mais puisque. Je
suis en train, continuons pour me divertir et punir ce fourbe-la. »
Programme qui va occuper toute la pièce Þ divertir & punir.
Scène
9
La
comtesse,
Lélio,
Le
Chevalier.
Lélio laisse la comtesse avec le chevalier Une seule réplique de Lélio a la Comtesse en présence du Chevalier.
en lui disant que ce dernier souhaite « Je vous laisse avec le Chevalier, il veut nous quitter ; son séjour ici l'embarrasse ; je crois qu'il vous
partir et qu’elle doit donc essayer de le craint ; cela est de bon sens, et je ne m'en inquiète point : je vous connais ; mais il est mon ami ; notre
raisonner pour qu’il reste parmi eux.
amitié doit durer plus d'un jour, et il faut bien qu'il se fasse au danger de vous voir ; je vous prie de le
rendre plus raisonnable. Je reviens dans l'instant. »
Cette réplique fonctionne comme une litote à l’échelle de là pièce.
Scène
10
Scène
11
La
comtesse,
Le
Chevalier.
Le chevalier charme la comtesse en lui « LE CHEVALIER : Mes véritables raisons, Comtesse ? Ma foi, Lélio vous les a dites.
disant qu’il part car elle l’a séduit. Il la LA COMTESSE : Comment ! Que vous vous défiez de votre coeur auprès de moi ?
supplie de le garder auprès d’elle.
LE CHEVALIER : Moi, m'en défier ! Je m'y prendrais un peu tard ; est-ce que vous m'en avez donné le
La
comtesse,
Lélio,
Le
Chevalier.
Lélio annonce que le divertissement Note de l’édition : Les réjouissances d’une noce populaire servent souvent de divertissement dans les
arrivera plus tard mais qu’une noce comédies du XVIIIe siècle. Ici chant + danse ®là marche cadencée accompagnant les trois couplets fait
pourra l’amuser. Il explique au chevalier place au « branle », une danse en rond ou tous répètent les figures que fait le meneur.
que leurs valets en sont les initiateurs.
Divertissement
temps ? Non, Madame, le mal est fait ; il ne s'agit plus que d'en arrêter le progrès. »
Scène de badinage.
Chevalier Þ femme qui s’adresse à une femme.
Chanson sur le mariage, l’amour et les Arrivée des acteurs pour divertir la Comtesse avec une noce de village : on y chante en dansant.
problèmes qui y sont liés.
Divertissement = le chanteur, un paysan, Mathurine.
Le chanteur : mariage - inconstance du cœur.
Un paysan : rétablit les vertus du mariage.
Mathurine : accepte d’épouser le paysan Colin + invitation à l’amour charnel.
Branle : propos grivois. Amour charnel.
Les questions à se poser :
• Quelle est la place de la musique dans le texte, et quelle est sa fonction ?
Elle ne participe pas activement à l’animation du dialogue, elle est « objet ».
La musique sert le texte : Elle apporte de la gaité pure + redoublement du message sur le mariage,
l’amour. La pièce dit le démantèlement des relations amoureuses, à l’image de ce couplet.
Là musique n’est pas un décor sonore.
Deux types de morceaux chantés dans les comédies selon Robinson :
- Chansons en forme composées de plusieurs strophes, unités complexes (romance et
vaudeville)
paroles neuves sur des airs connus, couplets détachés (qq vers). »
•
Réfléchir sur le bénéfice dramaturgique créé par la présence de la musique.
-
Insertion de la musique dans le dialogue qui représente le langage verbal
Participation de la musique à la progression dramatique
Émotions produites par la musique. La musique n’est pas un art mimétique. Que faire de la
musique sur une scène qui engage une dimension représentative ?
Spectateur agréablement distrait par chants et danses. Animations de l'entracte.. Divertissement où
on peut être attentif aux mimiques que peuvent échanger Lélio et La Comtesse ou autre...
Acte II
Perso +
Scène Domin de
la parole
Procédés théâtraux ou littéraires
Résumé
Thèmes
Scène
1
Trivelin
Trivelin se plaît dans cette intrigue car il a
« de l’argent et une maîtresse » mais
souhaite aider davantage son maître le
chevalier. Il va dire à Lélio que la comtesse
est séduite par le chevalier pour qu’il
parte à Paris au plus vite.
Ouverture de l’acte par un domestique a nouveau, ici Trivelin.
Trivelin chargé de relancer l'intérêt après le divertissement. Il promet de ne pas rester les bras croisés.
Mais problème c'est qu'il ignore grande partie de la situation.
« Me voici comme de moitié dans une intrigue assez douce et d'un assez bon rapport » double sens,
vaut aussi bien pour la pièce que dans son rapport avec le chevalier.
Scène
2
Frontin,
Lélio se fâche car la comtesse apprécie
Le
trop le chevalier et joue sur les mots qu’il
Chevalier. ne veut pas qu’elle emploie. Il lui dit qu’il
l’aime et elle qu’elle ne supporte pas qu’il
soit jaloux du chevalier. Lélio lui prie de
demander subtilement au chevalier de
repartir pour Paris, elle s’offusque.
Une scène de marivaudage entre le Lélio et la comtesse qui aboutit à une dispute entre les deux
amants, laissant présager une rupture.
Lélio et La comtesse
Couple amoureux. Pas d'infos sur comment il s'est formé. Lélio révèle à l'Acte I, qu'il épouse la
comtesse car elle est riche alors qu’elle ne dit pas pourquoi elle aime Lélio. Premier tête à tête du
couple dit amoureux. Mais commence pas « Non, monsieur je ne vous comprends pas... ».
La scène comporte 51 répliques ® échange rapide de répliques courtes. Scène longue à la
représentation, donc intérêt dramaturge = ne pas laisser fléchir intérêt donc deux fausses sorties dont
la première indiquée par didascalie et la deuxième impliqué par l’« Adieu » de La Comtesse. Première
fausse sortie : c'est à Lélio de la retenir. Le ton est celui d’une demande courtoise. La deuxième fois, la
reprise de Lélio beaucoup plus incisive. « Encore un mot » = tournure nominale. La suite beaucoup
moins courtoise où il préjuge sentiment et ce qu'elle fera par la suite : « Vous me reviendrez, vous
m'aimez encore... ». La deuxième fausse sortie est beaucoup plus vive. Comtesse capricieuse. Situation
s'envenime. Scène prend fin quand la Comtesse se retire pour de bon. « Non monsieur... » = rappelle
son entrée. Scène n'est pas un duo amoureux, plus qu'une scène de mésentente. Lélio n'a rien obtenu
mais c'est ce qu'il voulait mais a réussi à irriter la Comtesse contre lui. Elle dira même qu'elle le
« méprise ». Permet entreprise de séduction plus facile du Chevalier.
Scène divisée en trois moments : variation sur le continu ;
® Dispute sur le vocabulaire.
® Dispute sur le caractère de la Comtesse : capricieuse, de mauvaise foi, …
® Dispute sur l'attitude sur comportement envers Le Chevalier.
Lélio fait une scène a là Comtesse. La dispute est vive mais l’alternance répliques sont régulières.
Répliques 24 et 29 : didascalies pour le lecteur pour comprendre ton, doit comprendre jeu de Lélio un
air fâché... » alors que la Comtesse est réellement fâchée. Lélio se présente en victime « vous me
désolez... », peut-être n'a-t-il pas tout à fait tort car Comtesse a déjà un peu cédé au charme du
Chevalier.
Entrée du dédit dans le dialogue. Lélio a d'abord mis Comtesse en condition (irritation) pour parler du
dédit, et faire en sorte qu'elle soit en colère pour qu'elle rompt enpremier.
Réplique 26 : second mouvement : Comtesse n'a pas dit qu'elle ne voulait plus le voir. Lélio veut une
rupture nette, c'est pour cela qu'il la retient.
Réplique 28 : Lélio le premier qui mentionne le dédit mais ne finit pas sa phrase. Que voulait-il dire ?
Pas l'intention de finir sa phrase, sans doute volonté de la mettre en suspens. Comtesse à une certaine
défense face à ce dédit : elle le renvoie à Lélio : « Il vous chagrine... il n'y a qu'a le rompre... » (tournure
impersonnelle → indécis, qui va rompre le premier ? ). Elle retourne responsabilité à Lélio.
Lélio n'accuse jamais la Comtesse. Laisse soin à la Comtesse, de formuler défaut. Lélio continue à
prétendre qu'il est jaloux, pour ne pas avoir à rompre le dédit.
À la fin de la scène, Lélio n'a pas de réponse sur le dédit. Mariage pas rompu mais Comtesse très
mauvaise position face à Lélio. Elle aimerait que Lélio lui donne raison inconstance d'où colère car Lélio
résiste.
Scène
3
Trivelin,
Lélio.
Trivelin commence par demander de La scène est particulière dans sa construction.
l’argent à Lélio pour ce qu’il va lui Sur “l’honnête homme” Þ polysémie de l’adjectif.
apprendre ensuite. Il lui apprend que la
comtesse aime le chevalier et que cet
amour est réciproque car il les a vus flirter
clairement. Lélio lui donne de l’argent car
son information est intéressante et
convaincante !
Scène
4
Trivelin.
Trivelin s’étonne que Lélio lui ai donné de Scène qui ne comporte qu’un monologue. Deuxième fois que Trivelin se retrouve seul sur scène.
l’argent, il se demande si lui et le chevalier
ne serait pas complices.
Scène
5
Arlequin,
Trivelin.
Arlequin demande à Trivelin où il trouve
son argent mais celui-ci détourne la
question en affirmant qu’il sait mieux le
dépenser en boisson et en femmes !
Trivelin veut savoir si Lélio et le chevalier
s’entendent bien en lui expliquant la
raison d’une telle question : il aimerait
prolonger son séjour avec eux car il aime
une fille. Il fait envie à Arlequin en
racontant les manières de parler et la
générosité financière de cette demoiselle
! Arlequin divague complètement, il est
transporté et s’imagine devant cette fille.
Personnage d’Arlequin dépeint comme un enfant. Trivelin c’est une nouvelle génération de valet. Il est
fourbe face a un Arlequin de la Commedia dell’arte, le valet simplet. Ce dernier incarne un comique
burlesque. Il incarne la naïveté face aux tromperies et aux calculs des autres personnages. Il fait de
Trivelin un personnage supérieur qui manipule plus faible que lui, pour se divertir : comme le
Chevalier qui plaisir pervers de son pouvoir sur les autres.
« Ah ! mon ami, je tombe à tes pieds pour te supplier, en toute humilité, de me montrer seulement la
face royale de cette incomparable fille, qui donne un cœur et des louis d’or du Pérou avec ; peut-être
me fera-t-elle aussi présent de quelque échantillon ; je ne veux que la voir, l’admirer, et puis mourir
content. » = naïveté et absence d'éducation. En fond un personnage un peu bête, mais sans
méchanceté : c'est pourquoi il ne manipule personne.
Le but de Trivelin = faire rester la fausse suivante le plus longtemps au château pour profiter d'elle
(elle lui a dit Acte I, scène 3 qu'elle était envoyée par la demoiselle de Paris pour éloigner la comtesse
de Lélio pour s'assurer que ce dernier l'épouse : d'où son déguisement). Il se diverti aussi comme le
souligne la didascalie « riant ». Aussi peut-on le rapproché du Chevalier qui s'amuse à manipuler Lélio
puis la Comtesse et Trivelin.
Son plaisir vient du pouvoir qu'il ressent sur Arlequin : Il appelle Arlequin : « mon fils » ; « mon enfant
». Il se permet de reprendre Arlequin sur son vocabulaire. (Dans l’ensemble de la pièce le langage est
un outil de séduction et de manipulation, il est dangereux).
Scène
6
Le
Le chevalier est fâché contre Trivelin car il Les valets se moquent des maitres ® « TRIVELIN : Je lui ai renversé l'esprit ; ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Le pauvre garçon
Chevalier, a dit à Lélio qu’il aimait la comtesse, ceci ! Il n'est pas digne d'être associé à notre intrigue. » Deuxième fois que Trivelin utilise le mot intrigue.
Trivelin.
pour gagner de l’argent. Trivelin se
permet de demander un baiser ou de
l’argent, encore une fois, et les obtient.
Scène
7
Lélio, Le Arlequin les surprend. Le chevalier le paie Comique de geste cf là fourberie et là dualité de Trivelin « d’une main il prend l’argent, et de l’autre il embrasse
Chevalier. pour qu’il se taise !
le Chevalier. » ® Motif de la main qui revient.
Scène
8
La
Comtesse
, Le
Chevalier.
Scène
9
Lélio, La Lélio s’offusque que le chevalier devienne Hypocrisie & manipulation. Colère feinte.
Comtesse son rival alors qu’ils sont amis. La comtesse
renvoie Lélio car elle veut qu’il se calme.
, Le
Chevalier.
Scène
10
Lélio, Le Une fois la comtesse partie, Lélio rit et
Chevalier s’amuse de leur duperie. Voyant que la
comtesse les observe, ils feignent de se
disputer.
Acte III
Le chevalier feint de comprendre que la
comtesse souhaite qu'il parte, elle veut
qu'il reste mais n’ose-le lui dire
franchement. Jeu sur l'incompréhension
langagière. Ils reparlent du problème de
Lélio qui craint qu'ils ne s'aiment alors
elle lui avoue qu'elle trouve Lélio brusque
et qu'elle veut le quitter. Pourtant, elle
était venue pour dire au chevalier qu'il
fallait se séparer à la demande de Lélio.
Deux apartés en début de scène = complicité avec le public.
Pendant de là scène II, 2.
Dialogue typique du langage Marivaudien .
Jeu sur l’incompréhension qui se termine par un retournement de situation qui ne surprend pas le spectateur puisque là
réaction de la comtesse était prévue. « Lélio commence bien a me déplaire. »
Toujours avoir en tête que le chevalier est une femme qui choisit ses mots pour une femme.
Scène
Scène 1
Perso +
Domin
de la
parole
Résumé
Procédés théâtraux ou littéraires
Arlequin pleure parce que Trivelin a
Première résolution d’intrigue puisqu’Arlequin trahit son secret. C’est le désir et l’argent qui pousse Arlequin a se dévoiler, il
gardé l'argent que le chevalier lui devait en va de meme pour tous les personnages de la pièce.
Lélio,
pour garder le secret Arlequin commence
Arlequin
à dévoiler à Lélio la vraie identité du
chevalier.
Scène 2
Lélio,
Trivelin
Lélio comprend ce qu'Arlequin voulait
Différence entre Arlequin et Trivelin. L’un dévoile les secrets, l’autre les tait.
dire, il harcèle donc Trivelin de questions
sur son maître mais Trivelin se tait et
reste discret malgré la violence de Lélio
qui a sorti son épée.
Scène 3
Lélio titille le chevalier pour qu’il se
dévoile mais il tient bon et feint d’être
prêt à combattre. Alors Lélio exprime ses
doutes et lui demande pardon.
Scène 4
Arlequin, croyant que le chevalier a tout
avoué, dit bêtement, devant Lélio, qu’il
n’a rien dévoilé de sa féminité et qu’il veut
récupérer l’argent pris par Trivelin.
Scène 5
Le chevalier, découvert, raconte pourquoi
il s’est déguisé. Mais il continue à mentir
en disant qu’il travaille pour une
demoiselle et qu’elle pourra éviter de
gaspiller sa dot avec un homme comme
Lélio. Elle explique qu’elle comptait aussi
gagner de l’argent auprès de la comtesse
Le Chevalier fait échouer un à un tous les plans de Lélio, le forçant à admettre sa supériorité en tant
que machiniste lorsque, lui révélant qu’il est en fait une femme, il le trompe encore en se faisant
passer pour sa propre suivante et lui donne une leçon de duperie :
« Vous manquez votre proie ; voilà tout [...] ; mais aussi pourquoi êtes-vous loup ? Ce n’est pas ma
faute. On a su que vous étiez à Paris incognito ; on s’est défié de votre conduite. [...] j’ai de l’esprit et de
la malice, on m’y envoie ; on m’équipe comme vous me voyez, pour me mettre à portée de vous
connaître ; j’arrive, je fais ma charge, je deviens votre ami, je vous connais, je trouve que vous ne valez
Thèmes
et finalement, invente une nouvelle rien ; j’en rendrai compte12. »
fourberie : elle ne dira rien de négatif à sa
maîtresse s’il lui donne 2000 écus !
Scène 6
Le chevalier demande à la comtesse de Chevalier = metteur en scène : Il veille à bien diriger ses acteurs : « vous ne les perdrez point [les dix mille écus du dédit] si
renvoyer Lélio. La comtesse prend son vous faites ce que je vais vous dire. Lélio viendra certainement vous presser d’opter entre lui et moi; ne manquez pas de lui
temps parce qu’elle a établit un dédit avec dire que vous consentez à l’épouser. Je veux que vous le connaissiez à fond ; laissez-moi vous conduire, et sauvons le dédit »
lui et qu’elle lui est donc liée. Le chevalier
lui déclare son amour avec force et
souhaite qu’elle lui dise « je vous adore ».
Elle veut alors l’épouser et rejeter Lélio
mais le chevalier veut qu’elle feigne de
consentir à épouser Lélio pour garder son
dédit !
Scène 7
Le chevalier demande à la comtesse, qui
ne sait toujours rien, qui elle veut
conserver. Comme prévu auparavant avec
le chevalier, elle dit Lélio.
Scène 8
Lélio est très embarrassé alors le chevalier
lui conseille de lui dire qu’il l’épousera
mais qu’il ne l’aime plus. Soit elle l’épouse
dans ces conditions, soit elle le quitte mais
paie le dédit !
Scène 9
Lélio explique à la comtesse ses conditions
(établies avec le chevalier) mais le
chevalier déchire le dédit, avoue qu’il est
non pas « servante » mais « maîtresse ».
La comtesse est très déçue, il dit qu’il l’a
corrigée pour son « inconstance ».
Cette scène est l'aboutissement des différents rôles que la fausse suivante a fait jouer à ses
personnages : Elle a demandé à la Comtesse de dire à Lélio qu'elle consentait à l'épouser afin que
celle-ci puisse récupérer le dédit (scène 6)
Elle a demandé à Lélio de jouer les amoureux offensé (scène 7) afin de pousser la Comtesse à avouer
son amour pour le Chevalier.
Mais ni l'un ni l'autre n'y trouvent leur compte : la Comtesse ne veut plus épouser Lélio puisqu'elle
aime le Chevalier. Lélio est déstabilisé par l'acceptation de la Comtesse à laquelle il ne peut donner
suite. L'action est donc poussée à son paroxysme et le dénouement devient nécessaire.
Coups de théâtre
Ce qui va déclencher les dernières péripéties est l'annonce, par la Comtesse, de l'empêchement de
son frère : il est donc inutile de l'attendre pour conclure le mariage. Mais cet événement très mineur
semble être un prétexte, puisque toute l'action a été préparée par la Fausse Suivante. C'est
néanmoins l'élément de résolution qui va permettre à l'intrigue de se dénouer.
Lélio se trouve donc obligé d'avouer à la Comtesse à la fois qu'il ne l'aime pas et qu'il l'épouse = coup
de théâtre pour la Comtesse, mais pas pour le spectateur.
Le véritable coup de théâtre, après l'évocation du dédit, est la destruction brutale de celui-ci par la
Fausse suivante « ne vous gênez plus ni l'un ni l'autre ; le voilà rompu ». Aucune didascalie n'indique
les modalités de la destruction. Les intérêts financiers sont donc brutalement annulés. Les
exclamations répétées « Ah ! Ah ! » signalent l'amusement du Chevalier, La fin du dédit est la fin de la
communication entre Lélio et la Comtesse : ils ne se parleront plus.
Second coup de théâtre qui suit le premier : la révélation de la véritable identité de la Fausse Suivante
– qui s'identifie elle-même comme « une demoiselle de douze mille livres de rente » remarquable par
sa beauté, qu'elle met alors en doute avant de dévoiler son vrai visage (« on vous a trompé car la voilà
: mon visage est l'original du sien ». Ces deux coups de théâtre marquent aussi la disparition de Lélio
du dialogue : il n'intervient plus. La Fausse Suivante a pris définitivement le dessus.
Une rupture de l’illusion Théâtrale ?
Le champ lexical du jeu théâtral parcourt la scène. Tout d'abord dans la bouche de la Comtesse qui a
compris qu'elle avait été jouée par Lélio : elle évoque la scène 7 où Lélio, poussé par le Chevalier, avait
feint pour elle de vifs sentiments sous la dénomination d'une « passion de théâtre » ce qui veut dire
qu'elle comprend qu'il s'agissait d'une passion jouée certes, mais ce qui rejoint l'idée commune qu'au
théâtre, les sentiments doivent apparaître plus forts que dans la vie. Les paroles de Lélio sont reprises
en italiques, mais de façon exagérée. La Comtesse devient elle-même la comédienne de la comédie de
Lélio, mais le compliment « Vous êtes un excellent comédien » est ironique : elle aurait préféré la
sincérité : certes Lélio joue bien la comédie, mais peut-on jouer impunément des sentiments que l'on
n'éprouve pas ? Dans la bouche de la comtesse, les allusions au théâtre sont chargées de sousentendus négatifs et accusent Lélio d'hypocrisie.
Les talents de metteur en scène du Chevalier sont mis en avant : son aparté « Courage, une
impertinence de plus et puis c'est tout » donne le ton de la scène qu'elle fait jouer à son comédien.
Lorsqu'elle fait allusion au « joli petit tour qu'on voulait vous jouer » en s'adressant à la Comtesse
(repris ensuite par la Comtesse « celui que vous me jouez vous-même »), les termes évoquent le
langage théâtral (on « joue » la comédie) mais semblent questionner de la même façon : a-t-on le
droit, au nom du jeu de la comédie, se jouer ainsi des autres ? C'est ce que pointe ici la mise en abîme
du théâtre.
Caractères
Lélio = plus hypocrite que jamais, et le Chevalier = manipulatrice à l'extrême. (La Comtesse est à
mettre à part : la légèreté dont elle a fait preuve disparaît au profit de la tristesse qu'elle éprouve
vraiment).
Lélio commence, conformément à son personnage, par adopter un langage galant afin d'avouer son
inconstance. Il use d'artifices rhétoriques, de précautions de langage : - question rhétorique de
précaution « Oserais-je vous parler franchement ? » (adverbe dont le spectateur peut apprécier la
dimension ironique ! Lélio n'est pas exactement un homme franc.) - la litote pour nommer son
désamour de la Comtesse « Je ne trouve plus mon cœur dans sa situation ordinaire » - l'euphémisme «
mes inquiétudes ont un peu rebuté mon coeur ». Tous ces faux-semblants sont immédiatement
perçus par la Comtesse, qui va en souligner le caractère artificiel et en comprendre la véritable
portée.(« ne m'aimez-vous plus ?(...) qu'est devenu votre désespoir ? »). Sa sincérité brutale (« C'est
que je croyais que je ne risquerais rien ») (conformément au rôle que lui a demandé de tenir le
Chevalier) va trancher avec ce langage déguisé et montrer l'ampleur du cynisme du personnage (« Et
le dédit, madame, vous voulez donc bien l'acquitter ? »)
Le Chevalier : plus que jamais, elle mène le jeu. La manipulation aboutit parfaitement. Elle connaît à
fond ses personnages. Elle parle de Lélio à la 3ème personne pour évoquer sa malhonnêteté de façon
détournée et ironique « Monsieur ne pourra guère vous en dire des nouvelles, je ne crois pas qu'elle
soit de sa connaissance » . Elle explique l'inconstance de la Comtesse « Vous avez quitté Lélio moins
par raison que par légèreté ».. Même à la toute fin de la pièce, lorsque tout est démasqué, elle décide
encore (« Vous partirez après » dit-elle à Lélio)
C'est elle qui devient le véritable « fourbe » de la pièce dans le sens où son intelligence et sa
pénétration lui ont permis de manipuler l'un et l'autre. (« Ah ! Fourbe ! » = Lélio, qui a trouvé son
maître...). Double du dramaturge lui-même, elle conduit l'action et ses personnages.
Annulation des bénéfices matériels
L'évocation du dédit passe de la Comtesse à Lélio (« Et le dédit qu'en ferons-nous Monsieur ? Et le
dédit, vous voulez donc bien l'acquitter?) sans que ni l'un ni l'autre n'ait le courage d'accepter de
l'acquitter ==> il va être détruit par la FS.
– La demoiselle de douze-mille livres de rente : elle disparaît dès lors que le Chevalier révèle sa
véritable identité. Lélio ne réagit pas vraiment mais il comprend (ainsi que le spectateur) que le
mariage rêvé est désormais impossible.
– Même la bague de Lélio, seul reliquat des négociations entre Lélio et le Chevalier (voir scène 7)
disparaît dans les mains des valets !
Annulation des sentiments
- l'amour de Lélio pour la Comtesse (déclaration de désamour)
– l'amour de la Comtesse pour Lélio
– L'amour du Chevalier pour la Comtesse
– et enfin, à son cœur défendant, l'amour de la Comtesse pour le Chevalier !
Leçon sur l’inconstance
La fin de la scène (et de la pièce) fait la part belle à la Comtesse : c'est à elle surtout que le Chevalier
s'adresse lors de ses dernières répliques. C'est elle qui réagit lorsque le Chevalier se démasque : car
elle est la seule qui ait vraiment éprouvé de « tendres sentiments ». Son exclamation « Ah ! Juste Ciel !
» témoigne de son émoi et va incliner la fin de la pièce vers le pathétique. Sens sentiments sont réels :
lorsqu'elle s'exclame « je n'en connais point de plus triste (de petit tour) que celui que vous me jouez
vous-même » la simplicité de l'expression porte à croire à une véritable sincérité de sa part. Le
Chevalier va alors dresser un bilan de la pièce de façon assez didactique : il s'adresse à chacun des
personnages en utilisant l'impératif, mais la vraie leçon de morale est pour la Comtesse « Consolezvous (…) Regardez(...) comme une petite punition de votre inconstance. ». Toutes ses tractations ont
eu pour but et de lui épargner une perte financière et de lui donner une leçon... Néanmoins, le ton
reste léger, il invite la Comtesse à prendre la leçon avec bonne humeur, la punition n'est que « petite »
et il ne s'agit que de « légèreté », non de véritable fourberie...Mais la Comtesse reste la vraie victime
de la pièce car si elle a été légère, elle a réellement aimé... en vain. Et le Chevalier moralisateur, est-il
moral lui-même ? Ou a-t-elle fait preuve avant tout de solidarité féminine ? La question reste ouverte.
Divertissement
Il ne faut jamais quitter l’amour mais il
faut accepter de quitter l’objet de notre
amour. L’époux est nécessaire, les
hommes sont maudits mais les femmes
sont drôles.
PERSONNAGE
LE CHEVALIER
LÉLIO
TRIVELIN
LÀ COMTESSE
ARLEQUIN
FRONTIN
LE CHANTEUR
UN PAYSAN
MATHURINE
UN VALET
TRIVELIN/ARLEQUIN
TOTAL
NOMBRE DE RÉPLIQUES
ACTE I
ACTE II ACTE III
76
67
102
37
54
117
56
65
28
8
75
51
2
29
27
31
0
0
1
0
0
1
0
0
1
0
0
0
0
1
0
0
1
212
290
327
Premier texte : Éloge de l’amour en vers à rimes suivies : il faut être fidèle à ce sentiment.
Premier couplet : rimes croisées sur l’amour -> sens?
Deuxième couplet : rimes croisées, adresse aux amants, peinture péjorative des hommes mais aimer
est indispensable, “le célibat est trop austère”.
Troisième couplet : rimes croisées, adresse aux dames, elles ne valent pas mieux que les hommes.
TOTAL
245
207
149
134
58
31
1
1
1
1
1
829
COMMENTAIRE
Nette domination de là parole du chevalier au sein des trois actes, mais aussi à l’échelle de la pièce.
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