
Le tourbillon des transformations, la concurrence, la compétitivité, le besoin
d’adaptation et la perte de crédibilité des collectivités empêchent les individus de se
rassembler pour défendre leurs droits. Les licenciements sont plus récurrents, les
gens deviennent très précaires, L’état providence ne peut pas garantir les
protections sociales et pourtant l’action des travailleurs sociaux se voit très touchée,
face à un marché qui fait la loi.
Face à la grande masse des personnes précarisées, le travail social doit gérer l’état
d’ urgence sous le contrôle direct des élus, la grande vague des « surnuméraires »,
nommés « inutiles au monde » de cette société submergée dans une dynamique de
plus en plus inégalitaire (CASTEL, Robert : « Les Métamorphoses de la question
sociale. Une chronique du salariat », Fayard, 1995).
Le public précaire du travail social change et il est lié à cette crise de l’état, de la
société et de tout le modèle social. L’instabilité s’installe et les groupes qui se
disaient intégrés tombent dans un nouveau type de pauvreté. La pratique du travail
social est confrontée de plus en plus à la précarisation des individus ( apparaissent
alors sur la toile les chômeurs en fin de droit, les chômeurs de longue durée… mis
en échec par le nouveau système).
« … à cet égard… trois caractéristiques s’avèrent essentielles dans le processus de
redéfinition des pratiques : la fin de la durée comme horizon du travail ; la
transformation des publics avec pour corrélat leur caractère de plus en plus
indéterminable… » ION, J. « Le travail social au singulier ». Avant- propos à la
seconde édition, P. 7. Dunod, Paris, 2006.
Ces transformations obligent le travail social à s’adapter, nouveaux problèmes
nouvelles façons d’agir. Les politiques territorialisées, sont la réponse à la nouvelle
mutation sociale, « un processus de recomposition et de redéfinition des frontières
des politiques sectorielles et catégorielles. Elle privilégie dès lors l’individualisation
du traitement par la singularité des situations et des territoires ». Hamzaoui, M.,
Artois, P. & Mélon, L. (2013). « La territorialisation du social à l’épreuve des
associations parapubliques ». Nouvelles pratiques sociales, 26(1), 149–164.