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ADF-Les urgences medicales au cabinet dentaire

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Dans la collection des Dossiers de l'AOF:
.,._ ACCTDENTS D'EXPOSITION AU SANG AU CABINET DENTAIRE
(2006)
.,._ ADHÉSIFS ET SUBSIDUTS DE RÉTENTION EN PROTHÈSE
AMOVIBLE (2007)
.,._ COMPRENDRE ET PRENDRE EN CHARGE LA DOULEUR
EN ODONTOLOGIE (200t.)
.,._ COMPRENDRE ET PRENDRE EN CHARGE LE TRAITEMENT
ANTIBIOTIQUE (2001)
.,._ EVALUATION DES RISQUES: AIDE À L'ÉLABORATION
DU DU (2008)
.,._ GUIDE DE LA RADIOLOGIE EN CABINET DENTAIRE (2007)
.,._ GUIDE D1NSTALLATION DES CABINETS DENTAIRES (2006)
.,._ IMPLANTOLOGIE (2003)
.,._ L'ÉCLAIRQSSEMENT DENTAIRE (2005)
.,._ LA RELATION PATIENT-PRATICTEN (2004)
.,._ LE CHIRURGIEN-DENTISTE FACE AU CANCER (2008)
.,._ LE RETRAITEMENT ENDODONTIQUE (2006)
.,._ LES AGENTS LOCAUX EN ODONTO-STOMATOLOGIE (2009)
.,._ LES ALLIAGES DENTAIRES (2004)
.,._ LES CÉRAMO-CÉRAMIQUES (2005)
.,._ LES DENTIFRICES (2002)
.,._ LES MATÉRIAUX DE SUBSillUTION OSSEUSE (2005)
.,._ LES SYSTÈMES NICKEL-illANE EN ROTATION CONTINUE
(2003)
.,._ LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE (2009
ET 2011)
.,._ USTE POSITIVE DES PRODUITS DÉSINFECTANTS DENTAIRES
(2009)
.,._ MATÉRIAUX ALTERNATIFS À L'AMALGAME (2002)
.,._ MATÉRIAUX ET TECHNIQUES D'OBTURATION
ENDODONTIQUE (2003)
.,._ MATÉRIOVIGILANCE (2003)
.,._ MÉDICAMENTS ET DISPOSITIFS MÉDICAUX EN ENDODONTIE
(2008)
.,._ MIEUX PRESCRIRE EN ODONTOLOGIE (2006)
.,._ PERCEPTION ET ATIENTES DU GRAND PUBUC À L'ÉGARD
DES SOINS BUCO-DENTAIRE (2004)
.,._ PRÉVOYANCE DU Ci'IIRURGIEN-DENTISTE (2004)
.,._ PRISE DE TEINTES (2010)
.,._ PROCÉDURES DE STÉRIUSATION ET D'HYGIÈNE
ENVIRONNEMENTALE (2007)
.,._ PROTECTION DES MAINS AU CABINET DENTAIRE (2003)
.,._ PROTHÈSES ET MATÉRIAUX D'EMPREINTE (2002)
.,._ SAVOIR DE QUOI ON PARLE: 105 MOTS (2011)
.,._ SAOS ET RONFLEMENTS: DU DÉPISTAGE À L'ORTHÈSE
(2009)
.,._ SÉDATION CONSCTENTE AU CABINET DENTAIRE (2010)
.,._ TESTS BIOLOGIQUES EN ODONTOLOGIE (2007)
5€
Ayant à cœur de faciliter La recherche de
renseignements pratiques ou d'informations
au sens Large pour rensemble de nos confrères
et de répondre Le plus précisément possible à Leur
demande, rAssociation dentaire française édite,
chaque année, de nombreuses publications.
1:Lles sont Le fruit d'une réflexion menée au sein
des commissions de rADF qui conduisent Le projet
jusqu'à son terme.
LES URGENCES
MEDICALES
AU CABINET DENTAIRE
Groupe de travail scientifique
Florian LAURENT
Gu� BELLAICHE
Catherine BERTRAND
Hélène BIEHLER
Yves LAPOSTOLLE
Philippe LESCLOUS
Louis MAMAN
Jean-Claude MERLE
Philippe ROCHER
Président de la Commission
Philippe ROCHER
ze édition
ASSOCIATION DENTAIRE FRANÇAISE
INTRODUCTION .............................................................................. ................................... 4
1. LÉGISLATION - RESPONSABILITÉ ........... ..................................................................... 5
Il. ORGANISATION OES SERVICES D'URGENCE .............................................................. 8
Ill. LES 5 PREMIÈRES MINUTES ............................................ ....................................... 13
IV. ÉPIDÉMIOLOGIE ................................................................................................... ...... 15
V. LES PRINCIPALES SITUATIONS D'URGENCE ............................................................17
Malaise vagal ..................................................................................................... 18
Hypotension orthostatique ............................................................................20
Hyperventilation psychogène ............... .......................................................22
Hypoglycémie ...................................................................................................24
Crise d'asthme ..................................................................................................25
Crise convulsive ................................................................................................28
Crise hypertensive ...........................................................................................30
Réaction allergique ..........................................................................................32
Ingestion d'un corps étranger........................................................................34
Inhalation d'un corps étranger ......................................................................35
Syndrome coronarien aigu .............................................................................38
Accident vasculaire cérébral ..........................................................................40
Arrêt cardiaque ........................................ ...................... ..................................42
VI. LES GESTES D'URGENCE ...........................................................................................44
1. Les gestes diagnostiques ..... ....................................................................45
2. Les gestes de première urgence ..............................................................50
3. Les injections ................................................................................................50
4. La gestion d'un accouchement inopiné .......... .......................................52
VII. LA TROUSSE D'URGENCE..........................................................................................54
VIII. LES RISOUES COLLECTIFS: RISOUES SANITAIRES ET ÉMERGENTS .................72
1. Le rôle citoyen ..............................................................................................72
2. Les plans de secours...................................................................................73
3. Les plans sanitaires. Exemple du plan pandémie grippale .................74
4. Les risques NR8C-E .....................................................................................??
S. La vaccination en milieu professionnel.............. ....................................78
IX. PRÉVENTION DES SITUATIONS D'URGENCE ...........................................................79
X. LE CHIRURGIEN-DENTISTE EN DEHORS DE SDN CABINET ...................................83
ANNEXES
Références bibliographiques .... ....................................................................85
Principales consignes de sécurité pour l'oxygène ...................................90
Lexique des termes d'urgence ......................................................................91
Liste des fournisseurs de matériel d'urgence ............................................92
Liste des CESU ...................................................................................................92
La médecine d'urgence, comme toutes les spécialités médicales, évolue rapidement
pour permettre une meilleure prise en charge des patients. Il est donc impératif
d'actualiser régulièrement les supports de formation dans ce domaine.
Cette deuxième édition du mémento « Les urgences médicales au cabinet dentaire»
est le fruit d'un travail pluridisciplinaire de chirurgiens-dentistes, de médecins
urgentistes et de médecins anesthésistes réanimateurs, tous impliqués dans la
formation à l'urgence médicale. Elle bénéficie du parrainage de l'Association Nationale
des Centres d'Enseignement des Soins d'Urgence [ANCESU], organisme de référence
dans la formation aux soins d'urgence en France.
Notre objectif a été de fournir au chirurgien-dentiste un support de formation actualisé.
Ainsi, cette nouvelle version intègre les dernières recommandations de l'European
Resuscitation Council sur la réanimation cardio-pulmonaire publiées en 2010. Elle
s'appuie sur les travaux scientifiques les plus récents dans le domaine de l'urgence
mais tient également compte des retours d'expérience issus des formations réalisées
auprès des chirurgiens-dentistes.
Cet outil ne doit pas se substituer à une formation pratique mais doit en être l'un des
supports.
Florian LAURENT
j
Introduction
L'odontologie est une activité potentiellement à risque car elle a souvent recours à des
actes invasifs [anesthésies, incisions, lambeaux...). Le chirurgien-dentiste est un pro­
fessionnel de santé et, à ce titre, il doit être capable de prendre en charge une situation
d'urgence médicale survenant dans son cabinet. Cependant, il n'est pas un professionnel
de l'urgence médicale et ne rencontre pas ce type de situation quotidiennement.
Stricto sensu, une urgence médicale est une situation pathologique aiguë pouvant mettre
en jeu à court terme le pronostic vital du patient. Afin de mieux refléter la réalité d'un
praticien dans son cabinet dentaire, nous élargirons la notion d'urgence médicale à toute
situation médicale aiguë ressentie comme étant anormale.
Face à une situation d'urgence, le rôle du chirurgien-dentiste n'est pas d'établir un dia­
gnostic précis mais de savoir détecter les signes d'alerte et dispenser les premiers soins
dans l'attente d'une équipe médicale d'urgence. Pour cela le chirurgien-dentiste doit être
capable d'identifier, d'évaluer et de décrire une telle situation. li doit également avoir des
capacités dans la mise en œuvre rapide des gestes et des attitudes adaptés. Enfin, il doit
posséder et maîtriser le matériel et les médicaments nécessaires à une prise en charge
efficace du patient.
La littérature actuelle montre qu'une majorité de chirurgien-dentiste ne se sent pas capable
de prendre en charge les urgences médicales pouvant survenir au cabinet dentaire. Ce
constat explique la nécessité d'élargir et d'adapter l'offre de formation sur ce thème.
L'Attestation de Formation aux Gestes et Soins d'Urgence (AFGSU), créée en mars 2006, est
destinée à tous les professionnels de santé et, par conséquent, concerne les chirurgiens­
dentistes. Cette formation a pour objectif l'acquisition des connaissances nécessaires à
l'identification et à la prise en charge d'une urgence médicale, en utilisant des techniques
non invasives. Elle a également pour objet l'information et la sensibilisation des profes­
sionnels de santé en matière de risques collectifs. La validité de cette attestation est de
4 ans; passé ce délai, il est nécessaire de suivre une remise à niveau.
L'AFGSU est désormais obligatoire pour les étudiants en chirurgie dentaire dans leur cursus
de formation initiale. A l'heure actuelle, les chirurgiens-dentistes diplômés sont fortement
incités à suivre cette formation.
L'AFGSU est délivrée sous la responsabilité des Centres d'Enseignement des Soins d'Ur­
gence ( CESU) et enseignée par des professionnels de santé pratiquant la médecine d'ur­
gence au quotidien.
L'objectif de ce mémento est de préparer le chirurgien-dentiste à la gestion des situations
d'urgence médicale qu'il peut rencontrer au cabinet dentaire ou dans sa vie quotidienne. li
constitue un des supports pour.la formation AFGSU adaptée à la pratique dentaire. li ne se
substitue pas à la formation en elle-même et n'a pas pour objectif de préparer le praticien
à la gestion des urgences odontologiques.
1
Législation
Responsabilité
« Hors le seul cas de force majeure, tout chirurgien-dentiste doit porter secours d'extrême urgence
à un patient en danger immédiat si d'autres soins ne peuvent lui être assurés» (article R. 4127-
205 du code de la santé publique). Il s'agit de l'application déontologique du Code pénal qui
réprime « quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance
que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle,
soit en provoquant un secours » (article 223-6 du Code pénal).
Un chirurgien-dentiste s'abstenant de porter secours à son patient est donc passible d'une sanc­
tion disciplinaire et d'une sanction pénale. Ce délit de « non-assistance à personne en péril »
est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. Il peut également être
condamné à verser une indemnisation au patient ou à ses ayants droit.
A notre connaissance, il n'existe pas d'exemple de chirurgien-dentiste condamné pour avoir man­
qué à ces dispositions. Néanmoins, il est important de cerner le cadre juridique de l'exercice du
chirurgien-dentiste face à une urgence médicale.
Pour ce faire, après avoir défini les éléments qui constituent le délit de « non-assistance à per­
sonne en péril » et la place du chirurgien-dentiste en tant que professionnel de santé, nous
présenterons les applications concrètes pour la profession.
1. La « non-assistance à personne en péril »
Ce délit est constitué dès qu'il existe trois éléments associés: un péril, une assistance non fournie
et une abstention volontaire de la part du praticien.
La jurisprudence nous éclaire sur la définition de ces trois éléments:
+ Le péril
Le péril doit:
• Porter sur la vie, la santé ou l'intégrité physique du patient.
• Être imminent.
• Être réel, constaté et non présumé : il ne doit pas s'agir d'un péril seulement éventuel ou hypo­
thétique. Par ailleurs, seule est prise en compte la nature du péril à l'heure même où la personne
pouvant porter secours en a connaissance.
Il peut être dû à des circonstances diverses: un événement extérieur, accidentel et imprévu, ou une
maladie par exemple.
5
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
-t L'assistance
Cette assistance doit :
• Être possible : s'il lui est impossible de porter secours à son patient, le chirurgien-dentiste ne
peut être sanctionné. Par ailleurs, l'assistance ne doit présenter aucun risque pour le praticien qui
la porte ou pour un tiers.
• Elle peut se traduire par une action personnelle ou par le fait de provoquer un secours: il ne s'agit
pas d'effectuer l'un ou l'autre, mais de choisir le mode d'action le plus efficace, voire de cumuler les
deux solutions.
Ainsi, provoquer un secours n'exclut pas le délit. Si le péril nécessite une action immédiate et que le
praticien peut porter secours sans risque pour lui-même ou pour autrui, il doit le faire.
Lorsque l'assistance personnelle est trop dangereuse ou lorsque le secours est impossible ou inef­
ficace, c'est l'assistance par un tiers qui est requise. Concrètement, cela se traduit par un appel à
un service de secours.
En principe, l'efficacité de l'assistance est indifférente: le praticien aura satisfait à son obligation s'il
a tout mis en œuvre pour porter assistance, peu importe le succès ou l'échec du secours ou du soin.
Enfin, un praticien qui met lui-même en péril la santé de son patient (par une négligence par exemple),
a l'obligation de lui porter secours.
L'abstention volontaire
Dans le délit de non assistance à personne en péril, seul le refus volontaire de porter assistance
est incriminé, à l'exclusion d'une simple négligence, ou d'une erreur de diagnostic. Pour apprécier
le caractère volontaire de l'abstention, la jurisprudence prend en compte la connaissance ou la
conscience du péril.
2. Le chirurgien-dentiste en tant que professionnel de santé
En tant que professionnel de santé, le chirurgien-dentiste doitavoir connaissance ou conscience du péril
qui menace son patient. Il doit s'être renseigné sur l'état de son patient afin d'évaluer s'il présente ou
non des facteurs de risques médicaux: cette évaluation est matérialisée par le questionnaire médical.
Sur ce point, les tribunaux se montrent assez sévères à l'encontre des professionnels de santé: si le
praticien ne demande pas suffisamment de renseignements, il se met lui-même dans l'impossibilité
de juger de l'état général de son patient.
Néanmoins, la non-assistance à personne en péril ne saurait être valablement reprochée à quelqu'un
qui n'aurait pas conscience du péril menaçant le patient.
En pratique, un médecin ou des secouristes professionnels en service se voient obligés par la loi
de faire des actes sur la victime, mais une personne sans formation peut se contenter d'appeler
les secours. Le chirurgien-dentiste est un professionnel médical, il n'est pas un professionnel de
l'urgence, mais il n'est pas considéré non plus comme une personne sans formation.
6
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
3. Applications concrètes pour le chirurgien-dentiste
· Au regard de la loi et de la jurisprudence, quel comportement est attendu de la part d'un chirurgien­
dentiste?
Les chirurgiens-dentistes ne sont ni des médecins ni des urgentistes, mais ils doivent être capables
de prévenir et de prendre en charge une situation d'urgence médicale.
Pour être en capacité d'évaluer les risques potentiels de son patient, le praticien doit l'interroger sur
ses antécédents et traitements en s'aidant d'un questionnaire médical. Par ailleurs, ce questionnaire
doit être révisé régulièrement.
Face à une situation d'urgence, le rôle du chirurgien-dentiste n'est pas d'établir un diagnostic précis.
Il doit réaliser l'anal�se de la situation et mettre en œuvre les premiers gestes permettant de garantir
la sécurité du patient. Pour cela, il s'appuie sur l'aide du médecin régulateur du SAMU.
Ainsi, dans le contexte de l'urgence vitale, le praticien agit dans le cadre d'un geste de sauvegarde
en attendant l'équipe médicale.
Concrètement, chaque praticien doit :
• Faire remplir un questionnaire médical à chacun de ses patients
• Disposer du matériel et des médicaments d'urgence nécessaires
• Suivre une mise à jour régulière des techniques d'urgence. L'Attestation de Formation aux
Gestes et Soins d'Urgence permet cette mise à jour.
• Prendre contact avec le SAMU dès qu'il se trouve face à une situation d'urgence nécessitant
des soins d'urgence ou un conseil médical.
7
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
11
rgani afon
des services d'urgenc
1. Les numéros d'appels
Il est d'usage de différencier le secours du soin. Le secours et le sauvetage visent à extraire une
personne d'une situation dangereuse. Le soin vise à réparer les dommages. Dans le premier cas,
l'action est immédiate, dans le second, elle relève du rapport bénéfice/risque.
La France bénéficie de services d'urgence et de secours de grande qualité, accessibles en perma­
nence, en tous points du territoire par les numéros 15 et 18. Ces numéros gratuits sont interconnectés
de façon à aiguiller les appelants vers le service adéquat.
Le numéro 18 aboutit chez les sapeurs-pompiers. li est dédié aux actions de sauvetage et de secours.
Un sapeur-pompier réceptionne l'appel et déclenche les moyens de secours nécessaires. En France,
les sapeurs-pompiers assurent des missions de secours à personne dans les cas d'urgence avérée.
Le numéro 15 aboutit au SAMU - Centre 15 (Service d'Aide Médicale Urgente] du département
concerné. Un PARM (Permanencier Auxiliaire de Régulation Médicale) réceptionne l'appel. li recueille
le motif d'appel, enregistre les coordonnées du patient avec la localisation précise de l'événement
et transmet l'appel au médecin régulateur.
Les SAMU - Centres 15 s'organisent pour répondre à 99% des appels en moins d'une minute. Tous
les appels sont enregistrés.
Chaque citoyen doit connaître ces numéros d'urgence pour réduire au maximum le délai entre la
détresse et l'appel aux services d'urgence.
En France, les délais moyens d'intervention ( sur l'ensemble du territoire) sont de 8 à 12 minutes
pour les sapeurs-pompiers et de 15 à 20 minutes pour les équipes médicales.
2. L'urgence vitale
Que l'appel parvienne au 18 ou au 15, tous les cas d'urgence vitale impliquent le départ d'un Véhicule
de Secours et d'Assistance aux Victimes (VSAV) et d'une Unité Mobile Hospitalière (UMH) du SAMU.
L'équipe des VSAV est constituée de secouristes pouvant débuter les manœuvres de réanimation
de base avec oxygénothérapie et défibrillation.
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LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
L'équipe des UMH est constituée d'un médecin urgentiste, d'un infirmier et d'un conducteur ambu­
lancier. Elle permet une médicalisation pré-hospitalière. La présence du médecin auprès du patient
permet de faire un diagnostic précoce, de débuter une thérapeutique sur place et d'orienter le patient
vers le plateau technique adéquat le plus rapidement possible. Si le plateau technique est éloigné,
le transfert peut se faire par hélicoptère.
1
Lors de l'appel au 15, si la situation décrite évoque d'emblée une urgence vitale (arrêt cardiaque,
chute de grande hauteur, détresse du bébé, accident de la circulation à haute cinétique, inhalation
de corps étranger avec étouffement), le PARM envoie sur les lieux les sapeurs-pompiers et une
équipe médicale avant même de transmettre l'appel au médecin régulateur. L'anticipation est la
règle : il est préférable d'arrêter des moyens de secours engagés plutôt que d'encourir des délais
d'intervention préjudiciables au patient.
Dans certaines circonstances, des gestes immédiats doivent être entrepris par les témoins sur place,
avant même l'appel, c'est le cas lors d'une obstruction totale des voies aériennes.
;,
Unité Mobile Hospitalière.
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1.
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3. La régulation médicale
Le SAMU, service hospitalier, assure une écoute médicale permanente, détermine et déclenche pour
chaque appel la réponse la mieux adaptée. li s'assure de la disponibilité des moyens d'hospitalisation
publics et privés, et si nécessaire, organise le transport du patient.
Le nombre d'appels au SAMU - Centre 15 continue d'augmenter chaque année, dépassant largement
le concept initial de l'urgence vitale. Le numéro 15 est le numéro d'appel pour tous les cas médicaux
ressentis comme urgents. Le SAMU - Centre 15 évolue vers une véritable plate forme médico-psy­
cho-sociale. C'est pourquoi des médecins généralistes régulent désormais les appels aux cotés des
médecins urgentistes.
Les appels pour des maladies chroniques, des pathologies complexes et intriquées dues à l'âge sont
en constante augmentation. Une régulation de chaque appel permet d'éviter, autant que possible,
l'envoi de moyens de secours non adaptés . Le centre 15 prodigue ainsi une part importante de
conseils.
Véritable acte de télémédecine à haut risque, la régulation nécessite une formation spécifique.
Le rôle du médecin régulateur est de faire le tri dès l'appel et de déceler une urgence vitale qui peut
se cacher sous une symptomatologie plus complexe.
9
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Le médecin régulateur écoute, analyse la demande, prend une décision en la faisant partager à l'ap­
pelant et donne des conseils d'attente, voire effectue un téléguidage de gestes d'urgence ( massage
caréliaque externe, mise sur le côté... ). Il parvient à faire un diagnostic de gravité ou un diagnostic
étiologique grâce un questionnement hiérarchisé avec le patient lui-même ou un témoin. Il est un
principe en médecine d'urgence: le doute doit profiter au patient.
Pour répondre à un appel, le médecin régulateur dispose de différents moyens d'action:
Conseil médical
Prise d'un médicament,
surveillance...
Envoi du patient chez son médecin traitant,
au service d'urgence ou dans une maison
médicale de garde
Envoi d'un médecin
généraliste de garde
auprès du patient
Envoi d'un moyen
de réanimation
UMH
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SC
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Envoi d'un moyen de
secours non-médicalisé
Sapeurs-pompiers
Équipe de secouristes
Vé
Envoi d'un moyen
de transport sanitaire
Ambulance privée
Depuis plusieurs années, des campagnes de sensibilisation destinées au grand public ont pour
objectif de faire agir les premiers témoins en cas d'arrêt cardiaque soudain ( 40 000 cas annuels
en France). Trois actions sont souhaitées: appel au 15, massage cardiaque externe, mise en place
d'un défibrillateur (Appeler, Masser, Défibriller), c'est pourquoi des défibrillateurs sont installés dans
de nombreux lieux publics. Depuis un décret de 2004, tout citoyen peut utiliser un défibrillateur
automatisé qui, jusque-là, était réservé aux médecins, infirmiers et secouristes. Aujourd'hui, seuls
les défibrillateurs manuels nécessitent la présence d'un médecin.
APPELER
Il I
ur
Sé
,. Les enjeux de santé publique
�
Vé
DÉFIBRILLER
Actions à entreprendre par le premier témoin d'un arrêt cardiaque
Un appel précoce au 15 permet de gagner du temps dans la mise en route des traitements ayant une
fenêtre thérapeutique limitée, telles que les thérapeutiques de revascularisation d'urgence. C'est le
cas pour l'infarctus du myocarde et l'accident vasculaire cérébral. Pour ces deux pathologies, il s'agit
d'une course contre la montre: 6 heures dans le premier cas et 3 heures dans le second.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
p-
;e
ic
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En France, la mortalité de l'infarctus du m�ocarde est l'une des plus basses au monde (environ 6%)
_ grâce au traitement administré sur place ou à l'orientation vers un service de cardiologie interven­
tionnelle. Seuls un diagnostic précoce et une orientation directe vers le service adapté permettent
d'augmenter les chances de survie et de limiter les séquelles.
Le Ministère de !'Éducation Nationale participe également à cet objectif de santé publique. Les enfants
sont instruits dès l'école sur les comportements à avoir lors des incidents et accidents de la vie dans
le cadre du programme« Porter Secours» mis en place en 199?.
Tout cito�en bénéficie d'une sensibilisation sur les gestes d'urgence lors de la Journée d'Appel et de
Préparation à la Défense (JAPD) durant laquelle des sessions gratuites de formation au secourisme
sont proposées.
5. L'appel émanant d'un cabinet dentaire
)
Le chirurgien-dentiste dans son cabinet est un interlocuteur privilégié pour le médecin régulateur.
Grâce au questionnaire médical, il connaît les antécédents et les traitements du patient. Par ailleurs,
il peut recueillir tous les éléments nécessaires au médecin régulateur pour anal�ser la situation
(signes, s�mptômes, constantes, etc.].
Par téléphone, le médecin régulateur peut aider le chirurgien-dentiste à prendre une décision. 11
peut par exemple recommander une thérapeutique d'urgence: injection de glucagon, spra�s de
vasodilatateurs ou de broncho-dilatateurs, injection sous-cutanée de broncho-dilatateurs ou de
vasoconstricteurs. Dans ce cas, il s'agit d'une mesure de sauvegarde en attendant l'équipe médicale.
Il peut également donner un avis sur la surveillance à mettre en place, les modes de transport vers
une consultation ou un retour au domicile. Enfin, il peut aider le praticien à trouver un transporteur
sanitaire.
15
1
SAMU
Urgence vitale,
urgence médicale,
conseil médical
Jr
ls
:e
15
Jr
ls
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it
112
Numéro d'urgence
européen
En France, aboutit
au 15 ou au 18
en fonction
des départements
LES NUMÉROS
D'URGENCE
115
SAMU Social
Prise en charge des
personnes sans abris
18
Sapeur-Pompier
Accident, secours
à personne sur la voie
publique, feux ...
1?
Police
Sécurité publique
11
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Mode d'emploi des appels au 15
pour le chirurgien-dentiste en cabinet dentaire
1. Se présenter comme chirurgien-dentiste.
2. Énoncer simplement le motif d'appel (sans jargon médical).
3. Préciser l'adresse où se trouve le patient et les conditions d'accès (numéro,
rue, commune, hall, étage, porte, code, interphone...). Le numéro de télé­
phone s'affiche automatiquement même en provenance d'une liste rouge.
4. Tenir prêt le dossier médical du patient ainsi que tous les éléments relevés
sur le patient : état de conscience,fréquence cardiaque,pression artérielle...
5. Dialoguer avec le médecin régulateur en retranscrivant fidèlement les plaintes
exprimées et les éléments relevés sur le patient.
6. Noter les informations dans le dossier médical du patient pour assurer la
traçabilité de l'appel et des actes réalisés.
Exemple d'un appel au 15
Le PARM: - Le SAMU, bonjour.
Le chirurgien-dentiste : - Bonjour, Docteur Bernard, je suis chirurgien-dentiste à
Créteil, je vous appelle pour un de mes patients qui fait un malaise dans mon cabinet.
Il a 50 ans et il est conscient.
Le PARM :-Je vais vous passer le médecin régulateur tout de suite, pouvez-vous me
donner l'adresse de votre cabinet.
Le chirurgien-dentiste:- 51, avenue du Général-de-Gaulle,à Créteil,1er étage, ze porte
à droite. Il y a un code à l'entrée, le B063A puis un interphone où vous appuyez sur
« cabinet dentaire».
Le PARM: - Je vous passe le médecin régulateur.
Le PARM transmet l'appel au médecin régulateur en lui présentant brièvement la situa­
tion:« François,je vous passe l'appel d'un chirurgien-dentiste de Créteil, il a un patient
conscient de 50 ans quifait un malaise dans son cabinet. .. ».
Le médecin régulateur:- Bonjour,je suis le Docteur Dubois,médecin régulateur,vous
avez un patient de 50 ans qui fait un malaise? ...
12
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Les 5 prer(lières
minutes
1. Le raisonnement médical en urgence
+ Symptôme ou diagnostic ?
Les études médicales débutent par l'apprentissage de la sémiologie et se terminent par l'acquisition
des connaissances par pathologie. Or, en situation d'urgence les premiers indicateurs sont des
s�mptômes qui, à eux seuls, permettent de débuter des thérapeutiques d'urgence, avant même de
connaître de façon précise l'étiologie.
Penser gagner du temps en procédant par diagnostics plutôt que par s�mptômes est souvent
un leurre. En effet, une sensation de malaise peut orienter vers des étiologies aussi différentes
qu'une maladie coronarienne, un accident vasculaire cérébral, une h�potension orthostatique ou
encore une hémorragie.
C'est ainsi que le raisonnement en urgence se base en premier lieu sur l'analyse des signes, des
symptômes et des circonstances en ne négligeant aucun indice. Une crise d'allure asthmatiforme
chez un sujet âgé peut en fait être un œdème pulmonaire. De même, il faut penser à une h�pogl�­
cémie face à un trouble du comportement ou une soudaine moiteur de la peau.
+ Algorithme ou raisonnement du médecin ?
Aucun algorithme ne peut se substituer au raisonnement du médecin car il s'agit d'un raisonnement
dans l'action.
La variabilité des situations cliniques et le nombre élevé de paramètres à prendre en compte en
situation d'urgence laissent, dans la plupart des cas, peu de place aux algorithmes ou aux arbres
décisionnels.
La situation d'urgence nécessite donc d'être contextualisée. Les renseignements que va chercher
le médecin urgentiste sur place ou au téléphone visent à décrire cette situation :
• Âge et sexe du patient.
• Premier indice signalant une situation anormale: exprimé sous forme de plainte par le
patient lui-même ou observé par un témoin.
• Description des circonstances d'apparition de ce premier indice: environnement,
activité en cours, soudaineté.
13
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• Relevé des indices observés: les symptômes, les signes cliniques et para cliniques.
• Recherche d'un épisode similaire connu, en lien avec une pathologie existante consignée
ou non dans le dossier du patient ou alors épisode inaugural.
• Évolution immédiate en fonction des premiers gestes ou thérapeutiques administrées :
arrêt de l'activité en cours, mise au repos du patient dans la position la plus confortable
pour lui...
En fonction de ce contexte, deux cas sont possibles: soit le médecin part des indices qui l'amènent à
une hypothèse qu'il conforte ou élimine rapidement, soit il émet plusieurs hypothèses compétitives
qu'il élimine les unes après les autres. Le clinicien génère rapidement ces hypothèses par confron­
tation de son expérience et de ses connaissances.
Néanmoins, dans une situation d'urgence le médecin garde en permanence à l'esprit une potentielle
détresse vitale. Il privilégie une hypothèse soit parce qu'elle est fréquente dans ce contexte, soit
parce qu'elle est rare mais dangereuse.
Trc
1.1
fac
2.
3.
2. Application au cabinet dentaire
En pratique, dès que le chirurgien-dentiste est confronté à une urgence vitale ou à une situation
qui semble échapper aux schémas connus, il doit contacter le SAMU - Centre 15. Le praticien peut
recueillir les indices sur la situation en suivant toujours la même démarche:
� Démarche diagnostique
Ce que le praticien voit
Pâleur, sueurs, paralysie,
contractures musculaires,
convulsions...
Les éléments du dossier
médical
Diabète, épilepsie, asthme,
maladie coronarienne,
hypertension artérielle...
Traitements en cours
Antécédents de malaise
identique
Démarche
diagnostique
face à une
urgence médicale
Les signes paracliniques
Fréquence cardiaque,
fréquence respiratoire,
pression artérielle, saturation
en oxygène...
14
Ce que le patient exprime
Sensation de malaise, douleur
thoracique, dyspnée, cépha­
lée, vertiges, fourmillements...
Les circonstances
de survenue
Pendant l'anesthésie,
après l'anesthésie
pendant les soins,
en dehors des soins,
en se relevant du fauteuil,
dans la salle d'attente...
Ce!
mi1
po!
Ap
au
l'éc
de
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
,.
1ée
�s:
-t Recherche des éléments de gravité
Trois éléments concourent à la gravité d'une situation d'urgence:
1ble
1.11 s'agit d'un patient à risque: enfant en bas âge, personne âgée, femme enceinte, patient avec
facteurs de risques cardiovasculaires ( tabac, HTA, diabète, cholestérol, surpoids... ].
1t à
ves
on-
2. Il y a des signes d'urgence vitale :
•visibles: pâleur intense, sueurs profuses, cyanose
•exprimés: patient trop dyspnéique pour parler
•paracliniques: hypotension, anomalie des fréquences cardiaques et respiratoires
elle
,oit
1
ion
eut
3. Les signes ne régressent pas :
• malgré l'installation du patient en position adaptée (assise, allongée jambes surélevées... ]
•malgré la prise d'un traitement de crise (Ventoline®, Natyspray® )
-t Dialogue avec le médecin régulateur du SAMU
Ces éléments sont collectés rapidement et transmis au médecin régulateur afin qu'il fasse un pre­
mier diagnostic de gravité par téléphone. Parfois, le médecin régulateur peut privilégier, quand il est
possible, le dialogue direct avec le patient.
A partir de cet échange téléphonique et de son diagnostic, le médecin régulateur peut demander
au chirurgien-dentiste de débuter une thérapeutique d'urgence de sauvegarde dans l'attente de
l'équipe médicale: injection d'adrénaline ou de glucagon; administration d'un spray de trinitrine ou
de salbutamol, etc.
e,
�uil,
15
IV
Epid, miologie
Les urgences médicales au cabinet dentaire ont fait l'objet de plusieurs études françaises et inter­
nationales.
On retrouve plusieurs causes de survenue à ces situations au cabinet dentaire. Le plus souvent, elles
sont en relation avec le stress et l'anxiété des patients. Une« mauvaise expérience », réelle ou res­
sentie, durant des soins dentaires antérieurs favorise cette angoisse qui agit comme un« catalyseur
émotionnel ». Ainsi, beaucoup de malaises vagaux, de crises d'asthme, de crises hypertensives et
surtout d'hyperventilations psychogènes sont favorisés par le stress ou l'apparition d'une douleur
chez le patient.
D'autres urgences sont dues à la décompensation d'une pathologie chronique du patient. Cela peut
être le cas chez un patient diabétique, épileptique, asthmatique, hypertendu ou coronarien connu.
La modification récente d'un traitement ou la non-observance d'un traitement quotidien peuvent
favoriser ce type d'incident.
L'utilisation de certains produits ou médicaments (latex, résines, pénicilline... ) peut interagir avec
une sensibilité particulière ou un traitement du patient.
Enfin, le praticien peut être confronté à une situation d'urgence inopinée au sein de son cabinet,
telle que l'inhalation ou l'ingestion d'un corps étranger par le patient, une chute ou un traumatisme.
D'un point de vue quantitatif, les malaises vagaux représentent la majorité des urgences rencontrées
(en moyenne 60 à 70 % des cas).
Les hypoglycémies, les convulsions et les hyperventilations psychogènes sont les troubles les plus
fréquemment rencontrés après les malaises vagaux.
Dans une moindre mesure, on retrouve des crises d'asthme, des crises hypertensives, des syndromes
coronariens aigus et des inhalations ou ingestions de corps étrangers.
Enfin, plus occasionnellement sont décrits des réactions allergiques (souvent mineures), des trau­
matismes et des arrêts cardiaques.
Contrairement aux idées reçues, les réactions allergiques ne constituent pas la majorité des situa­
tions d'urgence rencontrées par les odontologistes. Les réactions allergiques graves restent excep­
tionnelles.
On peut retenir qu'en moyenne un chirurgien-dentiste doit faire face dans son cabinet à 2 ou
3 urgences médicales par an. Même si, dans la plupart des cas, il s'agit de malaises bénins, cer­
taines de ces situations peuvent mettre en jeu le pronostic vital du patient et nécessitent une
prise en charge spécifique.
16
erles
V
Les principales
situations d'urgence
;S -
et
APPEL EN FONCTION DE L'ÉVOLUTION
Malaise vagal .................................................................. 18
Hypotension orthostatique......................................... 20
rec
et,
ne.
ies
lus
1es
Hyperventilation psychogène .................................... 22
APPEL RECOMMANDÉ EN FONCTION DU CONTEXTE
Hypoglycémie ................................................................ 24
Crise d'asthme ............................................................... 26
Crise convulsive ............................................................. 28
Crise hypertensive ........................................................ 30
Réaction allergique ....................................................... 32
Ingestion d'un corps étranger..................................... 34
3U -
ua­
ep -
APPEL SYSTÉMATIOUE ET URGENT
Inhalation d'un corps étranger ................................... 36
Syndrome coronarien aigu .......................................... 38
ou
er1ne
Accident vasculaire cérébral ....................................... 40
Arrêt cardiaque............................................................... 42
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
MALAISE VAGAL
POINTS CLEFS
RECONNAÎTRE
>
Ce que voit le praticien
Malaise le plus fréquent
au cabinet dentaire
Pâleur
Sueurs
Bénin dans la majorité
des cas
Ce que le patient exprime
Sensation de malaise et d'évanouissement
Bouffées de chaleur
Nausées
Troubles visuels (tâches, voile devant les
yeux)
Un malaise d'allure
vagale prolongé peut
être le premier signe
d'une pathologie plus
grave
Anamnèse/ Dossier médical
Surtout chez des patients jeunes
Antécédents de malaises identiques
Appréhension des soins dentaires
La plupart des malaises
vagaux peuvent être
évités en adoptant une
attitude rassurante
envers le patient
En complément
• Un malaise va gal ne
cédant pas aux pre­
mières mesures, notam­
ment chez un patient
présentant des facteurs
de risques cardia-vas·
culaires ( tabac, diabète,
surpoids, antécédents
familiaux de maladie
coronarienne... ] peut être
un signe précoce de syn­
drome coronarien aigu.
• Des malaises vagaux
récurrents justifient une
consultation chez le
médecin traitant.
• Une prémédication
anxiolytique peut être
mise en place pour
prévenir la survenue de
ces malaises chez les
patients prédisposés.
Facteurs déclenchant
Vue du sang ou d'une aiguille
Douleur vive
Espace clos surchauffé
Forte émotion ou anxiété
Etat de fatigue
CONFIRMER
>
Consulter le dossier médical du patient
Questions à poser
Avez-vous déjà eu des malaises de ce type ? Dans quelles circonstances ?
LORS D'UN MALAISE BENIN, IL N'Y A PAS DE DOULEUR THORACIQUE
NI DE DYSPNÉE.
Pression Artérielle
Hypotension artérielle
Fréquence Cardiaque
Bradycardie
Fréquence Respiratoire
Normale
>
MÉCANISME PHYSIOPATHOLOGI UE
Chez un patient prédisposé à ce type de malaise, certains facteurs peuvent
déclencher une hyperactivité du nerf vague (système parasympathique) qui
ralentit brusquement la fréquence cardiaque (bradycardie) et provoque une
baisse de la pression artérielle.
La bradycardie et l'hypotension entraînent une baisse d'irrigation du cerveau
responsable du malaise.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
>
PRENDRE EN CHARGE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
• Mettre le patient en position allongée jambes surélevées
• Desserrer le col du patient
• Aérer la pièce
:S
>
SURVEILLER/ ORIENTER
Patient sans
antécédents
médicaux
mces?
• Reprise des soins
si le patient
est d'accord
• Retour au
domicile, si possible
accompagné
peuvent
1ique) qui
Jque une
u cerveau
• Rechercher une douleur
thoracique
Patient âgé ou
patient avec une
pathologie médicale
chronique
• Surveiller la fréquence
cardiaque et la pression
artérielle
• Appel au SAMU
• Mettre sous oxygène après
avis du médecin régulateur
du SAMU
• Patient gardé
au repos
• Retour au domicile
accompagné
• Si doute : contact
avec le médecin
régulateur du SAMU
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
HYPOTENSION ORTHOSTATIOUE
POINTS CLEFS
>
RECONNAÎTRE
Malaise fréquent au
cabinet dentaire
Ce que voit le praticien
Pâleur
Survient lors du
passage de la position
allongée à la station
debout
Ce que le patient exprime
Troubles visuels ( tâches, voile devant
les yeux)
Vertiges
Nausées
Peut survenir plusieurs
minutes après le retour
en position debout
Anamnèse/ Dossier médical
Patient âgé
Traitement antidépresseur
ou anti-hypertenseur
Favorisé par la période
post-prandiale
Facteurs favorisant
Soins longs en position allongée
Période post-prandiale
>
CONFIRMER
Consulter le dossier médical du patient
Fréquence Respiratoire
Normale
Pression Artérielle
Hypotension artérielle
Fréquence Cardiaque
Normale ou accélérée
En complément
• Des hypotensions
orthostatiques
fréquentent justifient
une consultation chez le
médecin traitant.
• Si le patient chute,
il faut s'assurer qu'il
ne s'est pas blessé en
tombant.
>
MÉCANISME PHYSIOPATHOLOGI UE
Lors du passage de la position allongée à la position debout,
un volume important de sang s'accumule dans la moitié inférieure
du corps, provoquant une baisse du volume d'éjection cardiaque
et de la pression artérielle. Normalement cette hypotension est
compensée immédiatement par un arc reflexe mettant en jeu l'adrénaline
( augmentation de la fréquence cardiaque et des résistances vasculaires
périphériques) puis par des mécanismes hormonaux.
Chez certains patients, ces mécanismes de compensation peuvent être
moins efficaces, par exemple: patients âgés, patients sous traitement
antidépresseur ou hypotenseur.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
>
PRENDRE EN CHARGE
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
• Mettre le patient en position allongée jambes surélevées
(position de Trendelenbourg)
• Desserrer le col du patient
• Aérer la pièce
>
SURVEILLER/ORIENTER
Patient sans
antécédents
médicaux
• Reprise des soins
si le patient
est d'accord
• Retour au
domicile, si possible
accompagné
• Surveiller la fréquence
cardiaque et la pression
artérielle
Patient âgé ou
patient avec une
pathologie médicale
chronique
• Patient gardé
au repos
naline
aires
être
int
• Retour au domicile
accompagné
• Si doute: contact
avec le médecin
régulateur du SAMU
• Appel au SAMU
• Mettre sous oxygène après
avis du médecin régulateur
du SAMU
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
HYPERVENTILATION PSYCHOGÈNE
POINTS CLEFS
>
RECONNAÎTRE
Ce que voit le praticien
Bénin
Hyperventilation
Contracture musculaire notamment
visible au niveau des mains
Dans la majorité des
cas chez des femmes
jeunes et dans un
contexte de stress
Ce que le patient exprime
Sensation d'étouffer
Fourmillements au niveau de la bouche
et des extrémités (mains et pieds]
Palpitations
Tête qui tourne
Des épisodes identiques
sont retrouvés dans
l'anamnèse
Anamnèse/ Dossier médical
Majoritairement des patientes jeunes ayant
des antécédents de malaises identiques
Anxiété des soins dentaires
Facteurs déclenchant
Vue du sang ou d'une aiguille
Douleur vive
Espace clos surchauffé
Forte émotion ou anxiété
Etat de fatigue
En complément
• Crise d'angoisse, crise
de spasmophilie, attaque
de panique, tétanie.
Tous ces termes sont
regroupés sous le terme
d'hyperventilation psy­
chogène.
• Des crises d'hyper­
ventilation récurrentes
justifient
une consultation chez le
médecin traitant.
• Une prémédication
sédative peut être mise
en place pour prévenir
la survenue de ces
malaises chez les
patients prédisposés.
>
CONFIRMER
Consulter le dossier médical du patient
Questions à poser
Avez-vous déjà eu des malaises de ce type ? Dans quelles circonstances ?
LORS D'UNE HYPERVENTILATION PSYCHOGENE, IL N'Y A PAS
DE CYANOSE ET LA RESPIRATION N'EST PAS SIFFLANTE_
Fréquence Respiratoire
Polypnée
Pression Artérielle
Normale
Fréquence Cardiaque
Normale ou accélérée
>
MÉCANISME PHYSIOPATHOLOGI UE
Chez un patient prédisposé à ce type de malaise, les soins dentaires
peuvent déclencher une angoisse incontrôlable. Cette angoisse
se traduit par une polynée qui augmente l'élimination du [02 et
provoque un déséquilibre acido-basique sanguin. Ce déséquilibre est
responsable des symptômes ressentis par le patient.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
>
PRENDRE EN CHARGE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
• Mettre le patient en position assise
• Desserrer le col
• Retirer tous les objets anxiogènes de sa vue ( aiguille,
instruments de chirurgie... )
• Isoler le patient, le rassurer et lui demander de respirer
à la même fréquence que soi, afin de faire baisser sa fréquence
respiratoire
:he
is a!:!ant
ques
onces?
>
SURVEILLER/ ORIENTER
Patiente sans
antécédents
médicaux et ayant
déjà eu des malaises
identiques
Surveiller la fréquence cardiaque
et la fréquence respiratoire
Rechercher d'autres signes
de gravité
( Cyanose, sueurs, tirage,
baisse de la saturation]
Retour de la patiente
au domicile,
si possible
accompagnée
es
:St
Ne pas mettre sous oxygène
Appel au SAMU
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
HYPOGLYCÉMIE
POINTS CLEFS
�ÎTRE
Survient principale­
ment chez les patients
Diabétiques lnsulino­
Dépendants (DIO)
Ce que voit le praticien
Sueurs++
Pâleur
Changement de comportement du patient
Moins fréquent chez
les Diabétiques Non
lnsulino-Dépendants
(DNID)
Ce que te patient exprime
Sensation de malaise et d'évanouissement
Troubles visuels
Sensation de faim
Rare chez les patients
non-diabétiques
Anamnèse/ Dossier médical
Dans la majorité des cas, patient diabétique
insulino-dépendant
Risque de coma hypo­
glycémique = Urgence
vitale
Circonstances/ contexte
Saut d'un repas
Modification du traitement
Erreur dans la prise du traitement
Effort ou stress intense
En complément
• La glycémie capillaire
normale est comprise
entre 0,8 et 1,1 g/L
ce qui correspond
à 4,4 à 6,1 mmol/L.
• Devant tout malaise
avec sueurs, il faut pen­
ser à une hypoglycémie.
• Face à une suspicion
d'hypoglycémie, il n'y a
aucun risque à donner
du sucre à un patient
conscient.
• L'hypoglycémie peut
être un effet secondaire
d'un traitement (bêtablo­
quants par exemple].
• Certains traitements
anti-diabétiques oraux
contre-indiquent l'uti­
lisation du Glucagon
chez les DNID. Ce type
d'injection est donc
réservé aux patients DIO
ou aux patients non dia­
bétiques.
24
Consulter le dossier médical du patient
UN MALAISE AVEC DES SUEURS PROFUSES CHEZ UN PATIENT
DIABÉTIOUE INSULINO-DÉPENDANT DOIT FAIRE PENSER
EN PREMIÈRE INTENTION À UNE HYPOGLYCÉMIE.
Fréquence Card.i que
Normale ou accélérée
Pression Artérielle
Normale
Glycémie capillaire
< 0,5 g/L ou 2,8 mmol/L
Les signes peuvent débuter dès que la glycémie est inférieure aux
valeurs normales (<à 0,8 g/L].
L'insuline est une hormone hypoglycémiante: elle transfère le sucre
circulant dans le sang vers l'intérieur des cellules.
Les diabétiques de type 1 [insulino-dépendant) ne sécrètent plus
d'insuline. Les diabétiques de type Il [non-insulino-dépendant)
développent une résistance à l'action de l'insuline.
L'hypoglycémie survient principalement lorsqu'il y a un déséqui­
libre entre les apports de sucre et les traitements hypoglycémiants
(insuline ou hypoglycémiants oraux].
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
ent
nent
Patient conscient
'
tique
/
Sucre par voie orale:
Boisson sucrée, soda,
sucre en morceaux
à croquer
Convulsions
possibles
Le patient peut
être très agité ou
agressif
Mettre le patient
sur le côté
[Position Latérale
de Sécurité)
Appel au SAMU
- ,
Compléter par
des sucres lents:
pain, gâteaux
_,.,
�
Si reprise de
la conscience
satisfaisante
--
Par téléphone, pour un patient
DIO ou non diabétique,
il est possible d'envisager une
injection de 1mg de Glucagon
par voie sous-cutanée
ou intramusculaire
:re
ts
S'il s'agit d'une hypoglycémie complètement résolutive, après apport de sucre par
voie orale, chez un DIO, le patient peut être renvoyé à son domicile, accompagné,
après contact du médecin traitant.
En cas de doute ou d'altération de l'état de conscience, le praticien appelle le
médecin régulateur du SAMU pour un conseil.
25
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
CRISE D'ASTHME
POINTS CLEFS
Ce que voit le praticien
4 à 6% de la population
française est
asthmatique
Respiration sifflante++
Agitation du patient
Difficulté à finir les phrases
L'asthme tue chaque
année entre 1000
et 2000 personnes en
France
Ce que le patient exprime
D!:Jspnée
Sensation d'étouffer
Anamnèse J Dossier médical
Patient asthmatique connu
Circonstances J Contexte
Stress -Anxiété
Douleur aiguë
Rupture de traitement
En complément
• Un syndrome infectieux
bronchique ou ORL peut
être à l'origine d'une crise
d'asthme, c'est pourquoi
les soins doivent être
reportés si le patient
présente un syndrome
infectieux de ce type.
• Les principaux facteurs
déclenchant d'une crise
d'asthme au cabinet den­
taire sont le stress
et la douleur.
• Lors d'une crise
d'asthme, la disparition
des sifflements expira­
toires avec altération
de l'état de conscience
est un signe de gravité
extrême.
Consulter le dossier médical du patient
Questions à poser
« De quand date votre dernière crise d'asthme?»
« Cette crise est-elle plus forte que d'habitude?»
« Avez-vous déjà été hospitalisé en réanimation suite à une crise
d'asthme?»
UNE DYSPNÉE SIFFLANTE CHEZ UN PATIENT ASTHMATIOUE
DOIT ÊTRE CONSIDÉRÉE COMME UNE CRISE D'ASTHME.
Fréquence Respiratoire
Tachypnée
Fréquence Cardiaque
Tachycardie
Saturation
Surveiller la survenue d'une baisse de la saturation.
L'asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies
aériennes responsable d'une obstruction des bronches.
Lors d'une crise d 'asthme, le principal mécanisme observé est une
bronchoconstriction [rétrécissement du diamètre des bronches)
responsable de la d!:Jspnée et du sifflement expiratoire.
26
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
• Mettre le patient en position assise
;es
• Administrer 2 bouffées de Ventoline ®
ou du médicament de crise du patient (par exemple Bricanyl® )
:al
nnu
Donner à nouveau
2 bouffées de Ventoline®
Les signes persistent
ou apparition de signes de gravité tels que :
Sueurs - Cyanose - Tirage Patient trop dyspnéïque pour parler
Appel au SAMU
Mettre sous Oxygène à 9 Umin
Chiffrer à nouveau la fréquence respiratoire
et la saturation en oxygène
�
e
Retour du patient au domicile
si possible accompagné
après contact du médecin traitant
ou du SAMU
Par téléphone, il est possible d'envisager
une injection de 0,5 mg de Terbutaline
en sous-cutanée dans l'attente
de l'équipe médicale
27
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
CRISE CONVUL IVE
POINTS CLEFS
Principalement chez les
patients épileptiques
connus
Une crise convulsive
peut être le premier
symptôme d'un arrêt
cardiaque
Ce que voit le praticien
Perte de connaissance
Contractions généralisées suivies
de mouvements incontrôlés
Ce qile le patient exprime
Le patient est inconscient
Anamnèse / Dossier médical
Généralement patient épileptique connu
En complément
• Chez le nourrisson
et le jeune enfant ( moins
de 5 ans], une élévation
importante et rapide
de la température peut
provoquer des convul­
sions hyper-thermiques.
Elles sont de courte durée.
Il faut dans ce cas dés­
habiller complètement
l'enfant et le refroidir en
appliquant sur lui des
linges humides.
• Des convulsions peu­
vent se produire
en cas d'hypoglycémie,
d'accident vasculaire
cérébral ou d'arrêt car­
diaque.
• Un patient présentant
une crise convulsive
inaugurale sera toujours
transporté à l'hôpital
pour rechercher une étio­
logie ( tumeur cérébrale,
accident vasculaire céré­
bral...].
• L'état de mal épilep­
tique se définit comme
une succession de trois
crises convulsives sans
reprise de la conscience
entre chaque crise ou
comme une crise unique
dont la durée est supé­
rieure à 5 minutes. C'est
une urgence vitale.
28
Circonstances / Contexte
Chez un patient épileptique:
Non observance du traitement anti­
épileptique
Manque de sommeil
Prise d'alcool
Consulter le dossier médical du patient
Questions à poser aux personnes accompagnantes
« Est-il épileptique?»
« De quand date la dernière crise?»
« A-t-il bien pris son traitement?»
Une crise convulsive généralisée typique se déroule en plusieurs phases :
1. Phase tonique ( 10 à 20 sec) : perte de connaissance, contractions
musculaires généralisées, morsure de langue, possible perte d'urine
2. Phase clonique (30 sec à 1 minute): secousses musculaires bilatérales
généralisées
3. Phase stertoreuse: respiration ample et bru!:Jante, relâchement
généralisé avec parfois une perte d'urine. le patient est toujours inconscient
4. Phase post-critique: reprise progressive de la conscience. Désorientation
confusion, amnésie partielle. Cette phase peut durer plusieurs minutes,
parfois plus, notamment chez l'enfant où elle peut être beaucoup plus
longue. Dans la majorité des cas, les convulsions durent moins de 2 minutes
La crise convulsive résulte de décharges électriques paroX!:JStiques
d'un groupe plus ou moins étendu de neurones corticaux.
En fonction du groupe de neurones concerné, la manifestation clinique
est localisée ou généralisée.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
Pendant les convulsions
• Ne rien mettre dans la bouche du patient
• Ne pas essayer d'attraper la langue
• Prévenir une chute ou un traumatisme du patient ( écarter les objets autour)
IU
Après les convulsions
le patient est inconscient
H
Vérifier la respiration
et le pouls carotidien
S'il s'agit d'un des 3 cas suivants:
• Première crise convulsive du patient
(crise inaugurale J
• Plusieurs crises se succèdent
• Une seule crise qui dure
plusieurs minutes
' ,.
Si le patient respire, le mettre
sur le côté et lui faire inhaler
de l'oxygène jusqu'à la reprise
de la conscience
ns
e
térales
onscient
irientation,
utes,
lus
2 minutes.
lS
ique
''
''
Appel immédiat
au SAMU
Appel
au SAMU
>
''•1� 1
\() 1•- T•
'
� l.�t\.
Illl
SURVEILl.::ER / ORIENTER
Face à une crise simple [ courte, sans chute ni traumatisme) chez un patient
épileptique connu et traité, le patient peut être renvoyé à son domicile accompagné
après un contact avec le médecin traitant ou le SAMU s'il a retrouvé un état de
conscience tout à fait normal.
En cas de doute ou face à une crise complexe (phase post-critique longue, chute,
traumatisme, agitation... ], le praticien appelle le SAMU.
29
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
CRISE HYPERTENSIVE
POINTS CLEFS
RECONNAÎTRE
Principalement chez les
patients hypertendus
connus
Ce que voit le praticien
Epistaxis
Mimique douloureuse du patient
Une crise hyperten­
sive chez une femme
enceinte doit être prise
en charge rapidement
Ce que· le patient exprime
Céphalées
Nausées
Acouphènes
Vertiges
Troubles visuels
.Anamnèse I Dossier médical
Patient traité pour hypertension
artérielle
Grossesse
Insuffisance rénale
Circonstances / Contexte
Douleur aiguë
Stress
Arrêt du traitement antihyperten­
seur
En complèmen
• La pression artérielle
mesurée doit toujours
être interprétée en
fonction de la pression
artérielle habituelle du
patient.
• Dans près de 30%
des cas, l'urgence hyper­
tensive est associée à
un accident vasculaire
cérébral.
• Une poussée hyper­
tensive chez une femme
enceinte peut être le
signe d'une souffrance du
fœtus et doit être
prise en charge immédia­
tement.
30
� CONFIRMER
Consulter le dossier médical du patient
Questions à poser
« Ouelle est votre pression artérielle habituelle?»
« Avez-vous du mal à respirer?»
« Ressentez-vous une douleur?»
Pressjo .Artérielle·
Hypertension
PA systolique.?.180 mmHg
ou PA diastolique.?.110 mmHg
L'élévation forte et rapide de la pression artérielle a pour première
conséquence une augmentation de la pression intracrânienne.
Dans les cas graves, elle peut entraîner des complications pulmo­
naires [ œdème aigu pulmonaire], cardiaques [ angor, infarctus du
myocarde) ou neurologiques [ accident vasculaire cérébral]. On parle
alors d'urgence hypertensive.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
ent
;ion
• Mettre le patient au repos en position assise
,.
Le patient présente-t-il une douleur thoracique,
une dyspnée ou des vomissements ?
S'agit-il d'une femme enceinte ?
rten-
OUI
Disparition
des signes
Appel au SAMU
NON
irle
1----11...i Mettre sous oxygène
après avis du
médecin régulateur
Retour au domicile
si possible accompagné après
contact du médecin traitant
ou du SAMU
31
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
RÉACTION ALLERGIQUE
POINTS CLEFS
;�11.�
�iiL RÊCONNAÎfRÈ
Ce que voit le praticien
L'anaphylaxie est une
réaction allergique
grave qui peut mettre
en jeu le pronostic vital
du patient
Urticaire
Erythème
Gonflement cutané ou muqueux
Ce que le patient exprime
Sensation de malaise
et/ou dyspnée
et/ou prurit
Le chirurgien-dentiste
doit savoir reconnaître
et prendre en charge
rapidement une ana­
phylaxie
Anamnèse I Dossier médical
Généralement patient allergique connu
Circonstances/ Contexte
Principal allergène au
cabinet dentaire: le
latex
Contact avec un allergène: latex,
polyméthyl méthacrylate, conservateur
des vasoconstricteurs, antibiotiques
Consulter le dossier médical du patient
3 CRITÈRES POUR DIAGNOSTIQUER L'ANAPHYLAXIE
1) Apparition soudaine et progression rapide de plusieurs symptômes
En complément
• Au cabinet dentaire, les
corticoïdes ne sont pas
utilisés en urgence car
par voie orale, leur action
est retardée.
•Une prémédication à
l'Atarax® (Anti-Histami­
nique Hl) permet de
limiter le risque de réac­
tion allergique chez un
patient prédisposé.
2) Modification de la peau et/ou des muqueuses: érythème, urticaire,
angio-œdème...
3) Atteinte d'une ou plusieurs fonctions:
- Les voies aériennes: gonflement de la langue / gorge, voix rauque...
- La respiration: sifflement respiratoire, essoufflement, tachypnée,
cyanose...
- La circulation: pâleur, sueur, tachycardie, hypotension...
Lors d'une réaction allergique de type 1 (anaphylaxie], l'allergène
provoque la libération rapide de médiateurs inflammatoires notamment
d'histamine. Ces médiateurs sont responsables d'une vasodilatation,
de la contraction de certains muscles lisses et d'une augmentation
de la perméabilité vasculaire. Ces mécanismes sont responsables de
l'hypotension, de l'œdème et du bronchospasme.
En fonction du type d'allergène et de l'exposition, la réaction peut être
localisée ou généralisée.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
>
P.RENDRE EN CHARGE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
connu
:rvateur
iues
Patient en position allongée
Patient en position assise
jambes surélevées
Appel au SAMU
1mes
aire,
Appel au SAMU
Après avis du médecin
régulateur: Adrénaline
intramusculaire en mesure
de sauvegarde
Après avis du médecin
régulateur: Adrénaline
intramusculaire en mesure
de sauvegarde
Oxygène à 9 Umin
e...
e,
Oxygène à 9 Umin
Dose d'adrénaline intramusculaire
Moins de 6 ans: 0,15 mg
Plus de 6 ans: 0,3 mg
,ment
ion,
tn
;de
être
• L'anaphylaxie doit être prise en charge par une équipe médicale. Ces patients peuvent
se dégrader très vite, il est nécessaire de surveiller leurs paramètres vitaux ( fréquence
cardiaque, fréquence respiratoire et pression artérielle).
• Les réactions allergiques isolées ( urticaire isolée, œdème isolé ... ] sont pris en charge,
en fonction des cas, soit par le médecin traitant soit par un service d'urgence.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
INGESTION D'UN CORPS ÉTRANGER
POINTS CLEFS
Essentiellement des
éléments de prothèse
fixe ou des instruments
d'endodontie
Ce que voit le praticien
Un objet (inlay-core, couronne... ) disparaît
dans le fond de la gorge du patient
Hypersialorhée
Bénin dans la majorité
des cas
Ce que le patient exprime
Gêne lors de la déglutition puis généralement
plus rien
Parfois gêne thoracique associée
Patients à risque
Patient psychotique agité, patient avec
un handicap
Patient avec une ouverture buccale limitée,
un réflexe nauséeux important ou une
macroglossie
Circonstances/ Contexte
Mouvement brusque du patient
Mauvaise préhension de l'objet
Questions à poser
« Avez-vous du mal à respirer?»
« Avez-vous mal lorsque vous avalez votre salive?»
« Avez-vous mal au ventre?»
LE PATIENT NE TOUSSE PAS ET N'A PAS DE DYSPNÉE. LA VOIX EST NORMALE.
Fréquence Respiratoire
Normale
En complém n
Pression Artérielle
Normale
• Les traitements
radiculaires sous digue
doivent permettre de
prévenir tout incident de
ce type avec des limes
endodontiques.
Fréquence Cardiaque
Normale
>
,r--,�_-..._, "lC< • -�,.,,_._..,.I"••" rJ,.,r;-:,<1...-,v�...-·�,;.,
MECANISME!PHYSIOPATHOLOGI UE
L'objet ingéré peut progresser plus ou moins rapidement dans les voies
digestives, seul un examen radiographique permet de connaître sa
localisation exacte.
Le principal risque concerne les objets coupants ou tranchants (limes
endodontiques, instruments fracturés, fragments osseux... ) qui peuvent
blesser la muqueuse ou, dans le pire des cas, la perforer.
34
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
Installer le patient
en position assise
�(
Appel au SAMU
�
,.
Transport éventuel vers le Service
d'Accueil des Urgences pour
des examens complémentaires
ORMALE.
• S'il n\J a pas de complication immédiate et si l'objet ne présente pas de risque
de blessure des structures internes, l'expulsion de l'objet peut se faire par
le transit naturel.
;voies
;a
imes
ieuvent
35
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
INHALATION D'UN CORPS ÉTRANGER
POINTS CLEFS
>
RECONNAÎTRE
Ce que voit le praticien
Un objet disparaît dans le fond de la gorge
du patient qui devient rouge
Il s'agit majoritaire­
ment d'obstructions
partielles avec des élé­
ments de prothèse fixe
ou des instruments
d'endodontie.
Ce que le patient exprime
Si obstruction partielle : D�spnée / Toux
Si obstruction totale : Aucun son n'est
possible
Une obstruction totale
des voies aériennes
est plus rare au cabinet
dentaire.
Patients à risque
Patient ps�chotique agité, ou patient avec
un handicap
Patient avec une ouverture buccale
limitée, un réflexe nauséeux important
ou une macroglossie
Lorsque le patient
tousse, il ne faut pas
faire de manœuvre de
désobstruction. La toux
du patient est toujours
plus efficace qu'une
manœuvre externe.
Circonstances/ Contexte
Mouvement brusque du patient
Mauvaise préhension de l'objet
>
CONFIRMER
Obstruction partielle
Le patient est gêné pour respirer, mais il peut parler et généralement
tousse.
Obstruction totale
Le patient est agité, aucun son ne peut sortir de sa bouche:
il ne peut ni parler, ni tousser.
Il est rouge puis c�anosé.
>
MÉCANISME PHYSIOPATHOLOGI UE
Dans la majorité des cas, lorsqu'un corps solide ou liquide passe
dans la trachée et /ou dans les bronches, un reflexe de toux se
déclenche pour expulser l'objet.
La bronche pulmonaire droite est plus verticale que la gauche,
les objets inhalés ont donc plus tendance à pénétrer dans la
bronche droite.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
>
PRENDRE EN CHARGE
Mettre le patient en position
assise et le laisser tousser.
X
NE FAIRE
AUCUNE MANŒUVRE
DE DÉSOBSTRUCTION
5 tapes vigoureuses dans le dos
Si inefficaces
vec
Mettre le patient
sous oxygène à 9Umin
5 compressions abdominales
avec la technique de Heimlich
Si inefficaces
Appel au SAMU
Faire appeler le SAMU
Alterner 5 tapes vigoureuses dans le dos
et 5 compressions abdominales
jusqu'à la sortie de l'objet.
Si le patient perd connaissance :
nt
débuter immédiatement
des compressions thoraciques.
>
SURVEILLER/ ORIENTER
Toute inhalation d'un corps étranger nécessite un transfert en milieu hospitalier.
En complément
• Des manœuvres de désobstruction menées sur un patient présentant uniquement une
obstruction partielle peuvent faire bouger l'objet et risquent de créer une obstruction totale.
• Les compressions thoraciques du massage cardiaque ont le même effet de surpression
que les compressions abdominales de Heimlich.
• Toutes les manœuvres de désobstruction ( tapes dans le dos, compressions abdominales avec la
technique de Heimlich) sont réalisables chez l'enfant de plus de 1 an.
• Chez le nouveau-né ( < 1 an], les compressions abdominales sont remplacées par des
compressions thoraciques.
• Parfois une inhalation peut passer inaperçue.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
SYNDROME CORONARIEN AIGU
POINTS CLEFS
>
RECONNAÎTRE
Ce que voit le praticien
100 000 urgences
coronariennes par an
en France
Pâleur
Sueurs
Mimique douloureuse du patient
La principale complica­
tion de l'infarctus
du myocarde est l'arrêt
cardiaque par fibrilla­
tion ventriculaire
Ce que le patient exprime
Douleur dans la poitrine, qui serre, irradie
dans les bras et/ou la mandibule
Anamnèse/ Dossier médical
Facteurs de risque cardiovasculaires ( tabac,
hypertension, diabète, cholestérol, antécédent�
familiaux de maladie cadio-vasculaire...J
Circonstances/ Contexte
Peut survenir de manière inopinée ou à l'effort
En complément
• Dans certains cas, il
n'y a pas de douleur tho­
racique typique mais
le patient peut décrire
une sensation de poids,
d'oppression au niveau
du thorax ou un malaise.
Les syndromes corona­
riens peuvent également
se manifester par une
violente douleur épigas­
trique ou dorsale.
• Face à un infarctus du
myocarde, l'objectif est
de désobstruer l'artère
occluse mécaniquement
[par angioplastie) ou
chimiquement [par
thrombolyse) le plus tôt
possible après le début
des symptômes.
• Certains patients
comme les diabétiques
peuvent ne pas ressentir
la douleur.
>
CONFIRMER
Consulter le dossier médical du patient
Questions à poser
« Avez-vous déjà eu des malaises de ce type? Dans quelles
circonstances?»
Angor
Généralement survenu à l'effort I Cède rapidement à l'arrêt de l'effort ou
à l'administration de trinitrine
Infarctus du myocarde
Douleur prolongée I Ne cède pas à l'administration de trinitrine
Fréquence Respiratoire
Tachypnée
Pression Artérielle
Souvent augmentée
Fréquence cardiaque
Tachycardie ou bradycardie
>
MÉCANISME PHYSIOPATHOLOGI UE
La majorité des urgences coronariennes est imputable au développement
de plaques d'athérome dans les artères coronaires.
L'angor survient quand l'apport en oxygène est insuffisant par rapport aux
besoins du myocarde. Dans ce cas, il n'y a pas d'occlusion artérielle complète
mais une perturbation du débit.
Dans l'infarctus du myocarde, l'artère coronaire touchée est totalement
obstruée: le sang ne circule plus en aval de l'occlusion avec un risque
de nécrose myocardique.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
>
PRENDRE EN CHARGE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
die
tabac,
écédents
.. ]
• Mettre le patient au repos en position allongée ou assise
s'il se sent mieux dans cette position
• Desserrer le col du patient
Le patient est coronarien
connu et dispose
d'une prescription de trinitrine
en cas de crise
Le patient n'est pas coronarien
connu ou n'a pas de traitement
de crise prescrit
�
i l'effort
Mesurer la pression artérielle
du patient
�
1rt ou
Pression artérielle systolique
�100 mmHg?
''
Appel au SAMU
-"'
�
1
1
NON
�
i
1
�
Donner une pulvérisation sublinguale
du traitement de crise du patient.
S'il ne l'a pas sur lui:
1 pulvérisation sublinguale
de Natyspray 0,15 mg®
Appel au SAMU
:ment
1rt aux
:am piète
"
�
Mettre le patient sous oxygène
"'�
après avis du médecin
régulateur
..4
ent
e
Par téléphone, le médecin régulateur
peut demander d'administrer
de l'aspirine per os au patient
dans l'attente de l'équipe médicale
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL
POINTS CLEFS
>
RECONNAÎTRE
Ce que voit le praticien
Paralysie faciale
Déficit moteur
Difficulté de langage
Perte d'équilibre
130 000 Accidents
Vasculaires Cérébraux
(AVC) par an en France
25% des patients
touchés par un AVC ont
moins de 65 ans
Ce que le patient exprime
Céphalée soudaine
Trouble de la vision
Trouble de sensibilité ou perte de force dans
les membres
Un patient ayant
présenté un Accident
Ischémique Transitoire
[AIT) a un risque élevé
de faire un AVC dans les
jours ou les semaines
qui suivent
Anamnèse/ Dossier médical
Antécédents familiaux d'AVC
Facteurs de risques cardio-vasculaire:
tabac, diabète, hypertension, cholestérol,
surpoids
Circonstances/ Contexte
Survenue inopinée
En complément
• Dans les pays
occidentaux, l'AVC est
la première cause de
handicap acquis de
l'adulte, la deuxième
cause de démence après
la maladie d'Alzheimer
et la troisième cause de
mortalité.
• L'AVC est ischémique
dans 80% des cas et
hémorragique dans 20%
des cas.
• Face à un AV[
ischémique, l'objectif est
de désobstruer l'artère
occluse chimiquement
[par thrombolyse] le
plus rapidement possible
et dans un délai de
3 heures suivant le début
des symptômes.
>
CONFIRMER
Consulter le dossier médical du patient
Questions à poser
« Avez-vous déjà eu ce type de symptômes auparavant?»
TOUT DÉFICIT NEUROLOGIQUE BRUTAL, TRANSITOIRE OU PROLONGÉ
EST UNE URGENCE.
Devant la survenue brutale
• D'une faiblesse ou d'un engourdissement uni ou bilatéral de la face, du brai
ou de la jambe
• D'une diminution ou d'une perte de vision uni ou bilatérale
• D'une difficulté de langage ou de compréhension
• D'une céphalée sévère, soudaine et inhabituelle, sans cause apparente
• D'une perte de l'équilibre, d'une instabilité de la marche ou de chutes
inexpliquées, en particulier en association avec l'un des symptômes
précédents.
� Toujours penser à un AVC
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
>
MÉCANISME PHYSIOPATHOLOGI UE
Un accident ischémique transitoire est une ischémie passagère dont les symp­
tômes durent typiquement moins d'une heure.
L'accident vasculaire cérébral ischémique correspond à l'occlusion d'un vaisseau
cérébral provoquant le déficit neurologique.
Lors d'une hémorragie cérébrale, c'est la formation d'un hématome intracrânien
comprimant une zone du cerveau qui provoque le déficit.
i dans
>
PRENDRE EN CHARGE
• Arrêter les soins
• Retirer tous les corps étrangers de la bouche
>
PRENDRE EN CHARGE
Installer le patient
en position allongée
Appel au SAMU
:e, du bras
Mettre sous oxygène
après avis du médecin
régulateur du SAMU
arente
1tes
nes
>
SURVEILLER
Il faut noter l'heure exacte de début des symptômes et toutes les évolutions constatées.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
ARRÊT CARDIAOUE
POINTS CLEFS
>
RECONNAÎTRE
L'infarctus du
myocarde est l'une
des principales causes
d'arrêt cardiaque
Ce que voit le praticien
Le taux de fibrillation
ventriculaire lors
d'un arrêt cardiaque
est d'environ 40%
Eventuelle douleur thoracique précédant
la perte de connaissance
Patient inanimé
Perte de connaissance brutale
Ce que le patient exprime
Anamnèse/ Dossier médical
Patient de tout âge avec ou sans antécédents
médicaux
Chaque minute passée
sans gestes de
réanimation (massage
cardiaque) diminue
les chances de survie
Pour détecter et
traiter une fibrillation
ventriculaire, le
chirurgien-dentiste doit
avoir un défibrillateur.
Circonstances/ Contexte
Survenue inopinée
Parfois des convulsions peuvent être le signe
inaugural de l'arrêt cardiaque
>
CONFIRMER
LA CONSCIENCE
Stimuler le patient: secouez les épaules,
« Serrez ma main!», « Ouvrez les yeux!»
PAS DE RÉACTION
Physiologie
Lors d'un arrêt car­
diaque le sang ne circule
plus dans le corps, les
organes ne sont plus
irrigués. L'objectif prin­
cipal est de rétablir un
flux sanguin notamment
vers le cerveau et le myo­
carde. C'est le facteur
temps qui prime: plus les
organes sont revascula­
risé vite, meilleur est le
pronostic; c'est pourquoi
le massage cardiaque
doit débuter le plus pré­
cocement possible.
-
�
LA RESPIRATION
Basculer la tête en arrière, retirer tous les corps
étrangers de la bouche et contrôler si le patient respire
pendant 10 secondes
PAS DE RESPIRATION OU GASP
,..-
LA CIRCULATION
Rechercher la présence du pouls carotidien
pendant 10 secondes
PAS DE POULS CAROTIDIEN
-
�
Le patient est en ARRÊT CAROIAOUE
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
>
PRENDRE EN CHARGE
0
..
0
0
•
Le patient est
en ARRET CARDIAQUE
1(
nt
édents
Le dentiste appelle le SAMU
et va chercher
le défibrillateur du cabinet
1signe
Le dentiste commence
les compressions thoraciques
L'assistante appelle le SAMU
et va chercher le défibrillateur
'(
Mise en place
du défibrillateur
du cabinet
Mise en place
du défibrillateur
du cabinet
Massage cardiaque en continu :
Massage cardiaque
et ventilation artificielle :
Uniquement compressions thoraciques
jusqu'à l'arrivée des secours:
Fréquence de 100 à 120 compressions
par minute
Le défibrillateur recherche
automatiquement une fibrillation
ventriculaire toutes les 2 minutes
Alterner 30 compressions thoraciques
et 2 ventilations artificielles
avec insufflateur manuel branché
sur l'oxygène à 15 Litres/ minute
Le défibrillateur recherche
automatiquement une fibrillation
ventriculaire toutes les 2 minutes
En complément
• Le taux de survie d'un arrêt cardiaque est de 3 à 5% en moyenne. Ce taux est très nettement
augmenté si le massage cardiaque est débuté immédiatement, que la défibrillation est réalisée
dans les premières minutes [moins de 3 à 5 minutes] et que l'équipe de réanimation intervient
rapidement.
• Dans le cadre de l'évaluation des pratiques professionnelles, un registre national des arrêts
cardiaques est en train d'être mis en place en France avec le concours des principales sociétés
savantes de cardiologie, d'urgence et de réanimation.
•Ce registre appelé« RéAC » doit être opérationnel à partir du 1•'trimestre 2012.11 a pour
objectif de recenser tous les arrêts cardiaques survenant en France et doit permettre, à terme,
l'amélioration de la prise en charge des arrêts cardiaques.
·VI
Lesges es d'urgence
�. Les gestes diagnostiques
Il existe trois fonctions vitales: la fonction neurologique (l'état de conscience], la fonction respiratoire
et la fonction circulatoire (hémodynamique). Ces trois fonctions sont en interrelation, la défaillance
de l'une d'elle provoque à court ou moyen terme la défaillance des autres.
La première étape de la prise en charge d'une urgence médicale consiste à évaluer l'état des trois
fonctions vitales. Concrètement, cela revient à répondre à trois questions dans l'ordre suivant:
• Le patient est-il conscient?
• Le patient respire-t-il?
• Le cœur du patient bat-il (a-t-il un pouls carotidien présent)?
+ Gestes diagnostiques face à un pat_ient inanimé
• 1. LE PATIENT EST-IL CONSCIENT?
Pour contrôler la conscience du patient: il faut le stimuler!
Pour cela, on lui parle« Ouvrez les yeux!»« Serrez ma main! »,
on le stimule au niveau des mains et des épaules.
Un patient qui n'ouvre pas les yeux, ne répond pas quand on
lui parle et ne réagit pas lorsqu'on le stimule est inconscient.
L'inconscience provoque une perte des réflexes musculaires.
Chez un patient inconscient sur le dos, les voies aériennes
supérieures risquent d'être obstruées par deux mécanismes:
la chute de la langue dans le fond de la gorge et/ou le passage
de liquide [sang, salive, vomissement) dans la trachée.
44
Évaluation de l'état
de conscience.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• 2. LE PATIENT RESPIRE T IL?
Pour contrôler la respiration, on bascule la tête du patient en arrière et on tracte le menton
vers le haut, ce qui soulève la mandibule à laquelle la langue est fixée. Ainsi, la langue
n'obstrue pas le fond de la gorge. Si cette précaution n'est pas prise, le contrôle ne sera
pas fiable. On s'assure également qu'il n'y a pas de corps étranger visible dans la bouche .
•
!Oire
nce
Libération des voies aériennes par bascule de la tête et traction sur le menton.
rois
r!
! »'
Effet de la bascule de la tête en arrière et de la traction du menton sur les voies
â on
j
int.
ires.
Ines
nes:
;age
aériennes supérieures.
Si le patient respire : de l'air sort par sa bouche et son abdomen se soulève. Ainsi, pour
contrôler la respiration, il suffit de s'approcher de sa bouche:
• d'écouter s'il y a un bruit respiratoire
• de sentir s'il y a un souffle d'air qui sort de sa bouche
• de regarder si son abdomen se soulève.
Contrôle de la respiration
45
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Le contrôle de la respiration dure 10 secondes maximum. Au bout de 10 secondes, si son
abdomen ne s'est pas soulevé et qu'il n'y a pas eu d'air expulsé par la bouche: le patient
est en arrêt respiratoire.
Attention : Certains patients en arrêt cardiaque peuvent présenter une respiration ago­
nique appelée gasp. Il s'agit d'une respiration bruyante ( avec des ronflements) mais qui
est totalement inefficace.
Un patient inconscient qui respire normalement a un pouls carotidien perceptible.
• 3. LE CŒUR DU PATIENT BAT-IL?
Lorsque le cœur bat efficacement, il est possible de sentir les pulsations cardiaques
par l'intermédiaire du pouls. La palpation du pouls carotidien permet d'affirmer avec
certitude que le cœur bat ou non. L'absence du pouls radial ne permet pas d'affirmer
que le patient est en arrêt cardiaque.
Ainsi, pour savoir si le cœur du patient bat, on recherche le pouls carotidien pendant
10 secondes maximum. Au bout de 10 secondes, si le praticien n'a pas senti le pouls ou
s'il a le moindre doute sur sa présence: le patient est en arrêt cardiaque.
Mesur
diaqu,
Me sur
Recherche du pouls carotidien.
Pour affirmer que le cœur du patient bat, il faut sentir avec certitude le pouls carotidien
� Autres gestes d'aide au diagnostic
• MESURE DE LA FRÉOUENCE CARDIAOUE
La fréquencecardiaque est le nombre de battements cardiaques du patient par minute. Elle
peut être chiffrée au niveau radial ou au niveau carotidien à l'aide de deux ou trois doigts.
Fréquence cardiaque normale
46
Nourrisson ( < 1 an]
100 à 160 par minute
Enfant [de 1 à 7 ans)
70 à 140 par minute
Adulte
60 à 100 par minute
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
son
ient
1go·
qui
es
vec
er
lant
sou
Mesure de la fréquence car­
diaque avec le pouls radial.
Mesure de la fréquence cardiaque avec le
pouls carotidien.
Chez le nouveau-né [moins de 1 an]. le pouls
se prend sur la face interne du bras, au niveau
de l'artère humérale.
• MESURE DE LA PRESSION ARTÉRIELLE
La pression artérielle traduit en grande partie l'état hémodynamique du patient. Pour
obtenir la pression artérielle systolique et diastolique, il faut utiliser un tensiomètre auto­
matique ou, un tensiomètre manuel associé à un stéthoscope.
Si on ne veut que la pression artérielle systolique, on peut utiliser uniquement un ten­
siomètre manuel.
Mesure de la pression artérielle avec un tensiomètre et un stéthoscope
n
Placer le tensiomètre sur le bras,
à distance du pli du coude.
Poser le stéthoscope au pli du
coude côté interne.
Gonfler le brassard jusqu'à
200 mm Hg [plus si les batte­
ments sont encore audibles avec
le stéthoscope].
Elle
gts.
Mesure de la pression
artérielle systolique avec un
Dégonfler lentement: l'aiguille du
manomètre indique la pression
artérielle systolique lorsque les
battements commencent à être
audibles avec le stéthoscope.
Continuer de dégonfler lente­
ment : l'aiguille du manomètre
indique la pression artérielle
diastolique lorsque les batte­
ments cardiaques ne sont plus
audibles au stéthoscope.
tensiomètre manuel seul
prendre le pouls au niveau
radial, gonfler le brassard
jusqu'à 200 mmHg. Dégon­
fler lentement : l'aiguille du
manomètre indique la pres­
sion artérielle systolique
lorsque le pouls radial est à
nouveau perceptible.
47
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• MESURE DE LA FRÉOUENCE RESPIRATOIRE
La fréquence respiratoire est Je nombre de respirations (inspiration+ expiration] du patient
en une minute. Elle se chiffre en regardant le haut de l'abdomen du patient ou en posant
une main dessus pour sentir ses mouvements.
Fréquence respiratoire normale
30 à 60 par minute
20 à 30 par minute
12 à 20 par minute
Nourrisson ( < 1 an)
Enfant [de 1 à? ans)
Adulte
• MESURE DE LA SATURATION EN OXYGÈNE
La saturation en oxygène est le taux d'oxygène dans Je sang, elle se mesure avec un
oxymètre de pouls aussi appelé « saturomètre ». Un capteur est placé sur un doigt du
patient pour faire la mesure.
Normalement, la saturation est supérieure à 95%, sauf chez les patients insuffisants res­
piratoires chroniques.
Mesure de la saturation en oxygène.
• MESURE DE LA GLYCÉMIE CAPILLAIRE
La glycémie capillaire permet de connaître Je taux de sucre dans Je sang.
Glycémie normale
En grammes par litre
0,8 à 1,1 g/L
48
En millimol par litre
4,4 à 6,1 mmol/L
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Mesure de la glycémie capillaire
ent
ant
Insérer une bandelette à usage unique dans le lecteur.
:un
:du
es-
Piquer sur le bord du doigt.
Poser la goutte de sang sur l'extrémité de la bandelette
précédemment insérée dans le lecteur.
Lire le résultat.
49
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
2. Les gestes de première urgence
+ Les positions d'attente
• LA POSITION LATÉRALE DE SÉCURITÉ
Un patient inconscient qui respire doit être placé sur le coté afin de préserver l'efficacité de
sa ventilation, prévenir l'écoulement de liquides dans les poumons et éviter l'obstruction
des voies aériennes par la langue. La Position Latérale de Sécurité (PLS) est une technique
permettant de placer facilement un patient sur le coté.
Réalisation d'une Position Latérale de Sécurité
Préparation du retournement
Retournement
Un patient inconscient avec une ventilation spontanée doit
être placé sur le côté [Position Latérale de Sécurité).
Une femme enceinte inconsciente avec une ventilation
spontanée sera placée de préférence sur son côté gauche.
En fonction du modèle, il peut être possible de
mettre un patient inconscient qui respire, sur le
côté, directement sur le fauteuil.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
1
je
'
Dn
• LA POSITION ASSISE
Le diaphragme est Je principal muscle de la respiration, il s'abaisse lors de l'inspiration.
En position allongée, les viscères abdominaux appuient sur Je diaphragme et limitent
son amplitude.
Lorsqu'un patient présente une dyspnée, Je fait de Je placer en position assise repousse
les viscères abdominaux vers Je bas: la respiration est facilitée.
ue
Position assise.
Un patient avec une dyspnée doit être mis en position assise.
• LA POSITION DE TRENDELENBURG
Une grande partie du sang circulant est contenue dans Je réseau veineux des membres
inférieurs.
Quand un patient présente une hypotension artérielle [lors d'un malaise vagal par
exemple], Je fait de l'allonger et de surélever ses membres inférieurs au dessus du niveau
du cœur permet d'augmenter Je volume sanguin disponible pour Je cerveau.
,de
;ur le
Mise en position de Trendelenburg.
51
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
+ Prise en charge d'une obstruction totale des voies aériennes
supérieures
Face à un patient qui présente une obstruction totale des voies aériennes, deux techniques d'urgence
permettent d'expulser le corps étranger: les tapes dans le dos et les compressions abdominales
de Heimlich.
• LES TAPES DANS LE DOS
Le fait de pratiquer des tapes vigoureuses, avec le plat de la main, entre les deux omoplates
du patient va créer des vibrations au niveau de l'arbre bronchique. L'objectif est de créer
une surpression pour expulser le corps étranger.
La force avec laquelle sont délivrées les tapes doit être proportionnelle à la corpulence
du patient.
Se placer d
le creux ép
sible entre
Patient avec une obstruction totale des voies aériennes
supérieures.
Pencher le patient en avant.
Appliquer des tapes vigoureuses entre les omoplates avec le plat de la main.
52
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• COMPRESSIONS ABDOMINALES DE HEIMLICH
ce
es
Lorsque les tapes dans le dos sont inefficaces, il faut pratiquer des compressions abdo­
minales.
La technique des compressions abdominales de Heimlich consiste à exercer une brusque
surpression au niveau épigastrique pour expulser le corps étranger.
:es
fer
1ce
Se placer derrière le patient, repérer
le creux épigastrique (zone dépressible entre le sternum et le nombril).
Placer un poing dans le creux
épigastrique.
Englober le poing avec la deuxième
main.
Écarter les coudes puis exercer
brusquement une force dirigée vers
soi et vers le haut.
C'est l'alternance des deux techniques ( tapes dans le dos et compressions abdomi­
nales J qui est conseillée face à une obstruction totale des voies aériennes.
• PARTICULARITÉ CHEZ LE NOURRISSON
Chez le nourrisson, les tapes dans le dos se font en adaptant la force développée.Les
compressions abdominales sont remplacées par des compressions thoraciques.
Tape dans le dos: taper avec le talon
de la main entre les deux omoplates.
Compression thoracique: appuyer avec
deux doigts sur le sternum juste sous
la ligne qui relie les deux tétons du bébé.
53
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
-+ Prise en charge d'une hémorragie
Pour stopper une hémorragie, il faut comprimer fermement et directement la plaie.
Avânt d'appu�er, le chirurgien-dentiste doit mettre des gants pour se protéger des accidents d'ex­
position au sang.
La compression manuelle directe est possible dans la majorité des cas, car il est rare qu'une plaie
avec un corps étranger saigne abondamment. La compression doit recouvrir totalement la plaie et
être maintenue jusqu'à son relais par les secours ou par un pansement compressif.
Le patient est installé en position allongée dans l'attente des secours afin d'éviter une chute et de
prévenir la survenue d'un malaise.
Arrêt d'une hémorragie par compression manuelle directe.
• EPISTAXIS
Lorsqu'un patient présente une épistaxis, il doit pencher la tête en avant et comprimer
suffisamment longtemps la narine qui saigne. L'objectif est d'arrêter le saignement tout
en évitant que du sang coule dans l'arrière gorge.
-+ Prise en charge d'une brûlure
La prise en charge consiste à refroidir la zone brûlée avec de l'eau froide immédiatement et pen­
dant une durée de 10 minutes. Le refroidissement se fait par ruissellement de l'eau sur la brûlure.
Une brûlure est considérée comme grave en présence d'un des critères suivants:
• Cloque unique ou cloques multiples d'une surface totale supérieure à la moitié de la
paume de la main du patient
• Aspect noirâtre
• Concerne le visage, les mains, les articulations ou a proximité d'un orifice naturel
• Rougeur étendue principalement chez l'enfant et le nourrisson
Refroidissement immédiat d'une brûlure.
Une brûlure grave nécessite une consultation spécialisée rapide.
54
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
+ Oxygénothérapie
de
L'oxygénothérapie consiste à faire pénétrer de l'oxygène dans l'arbre bronchique afin
d'obtenir ou de rétablir un taux d'oxygène normal dans le sang.
L'objectif de l'oxygénothérapie est d'obtenir une saturation supérieure à 95%. Ainsi l'admi­
nistration d'oxygène n'est pas systématique, elle sera utilisée chez les patients présentant
uns dyspnée avec désaturation et chez les patients inconscients ou en arrêt cardiaque. li
existe deux modes d'administration de l'oxygène: l'inhalation et l'insufflation.
• INHALATION D'OXYGÈNE
L'inhalation d'oxygène se pratique sur les patients ayant une respiration spontanée.
Elle enrichit l'air inhalé en oxygène et permet ainsi de compenser une hypoxie.
Si l'inhalation est réalisée avec un masque à haute concentration, le débit nécessaire pour
obtenir 100% d'oxygène dans le masque est de 9 Uminute.
Mise en place d'une inhalation d'oxygène.
ner
out
Brancher le tuyau du masque
en­
ure.
Ouvrir la bouteille.
Choisir le débit d'oxygène.
à haute concentration sur la
bouteille.
e la
Placer le masque.
• INSUFFLATION D'OXYGÈNE
L'insufflation d'oxygène est pratiquée sur les patients ne respirant plus [ arrêt respira­
toire ou arrêt cardiaque].
Elle se réalise avec un insufflateur manuel associé au débit d'oxygène maximum, c'est­
à-dire 15L/minute [cf. ventilation artificielle].
• CONSIGNES DE SÉCURITÉ
L'oxygène est un gaz inflammable, son utilisation nécessite de respecter certaines
précautions (cf. p. 90].
55
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
+ Réanimation Cardio-Pulmonaire (RCP)
• RÈGLES GÉNÉRALES
Une RCP s'effectue sur un plan dur. Le fauteuil dentaire ne doit pas être considéré comme
un plan dur totalement efficace ( dépend du type de fauteuil), il est donc préférable de
placer le patient au sol pour réaliser un massage cardiaque. Néanmoins, s'il n'est pas
possible de descendre le patient en toute sécurité [patient obèse, praticien seul... ], les
manœuvres doivent être débutées immédiatement sur le fauteuil.
Le thorax du patient est complètement dénudé afin de repérer le sternum.
Un cycle de RCP est constitué de 30 compressions thoraciques suivies de 2 insufflations
artificielles.
Dénuder le thorax du patient.
• COMPRESSIONS THORACIQUES
Repérer rapidement le centre du thorax pour y poser le talon d'une main [ au niveau du
sternum]. L'autre main est placée au-dessus de la première en veillant à ce que les doigts
des deux mains n'appuient pas sur les côtes.
A chaque compression, le thorax est déprimé d'une profondeur de 5 à 6 cm, en restant
bien vertical et sans fléchir les coudes. La fréquence des compressions thoraciques doit
être comprise entre 100 et 120 compressions par minute pour égaliser les temps de
compression et de décompression.
Le massage cardiaque est une technique très fatigante. Pour qu'il soit efficace, il faut
essayer de se relayer toutes les 2 minutes.
Placement du praticien pour les compressions thoraciques.
56
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• DÉFIBRILLATION
le
le
s
'5
IS
nt
Jit
Je
ut
L'utilisation du défibrillateur est une priorité, il doit être posé le plus précocement possible.
Le principal mécanisme de l'arrêt cardiaque est la fibrillation ventriculaire, son traitement
est le choc électrique externe délivré par un défibrillateur. Il faut donc placer celui-ci le
plus rapidement possible tout en réalisant les autres gestes de réanimation notamment
les compressions thoraciques.
Si la poitrine du patient est particulièrement poilue, il est nécessaire de raser la partie où
les électrodes seront placées ( c'est pourquoi on retrouve systématiquement un rasoir
dans les défibrillateurs).
La première électrode est placée au-dessous de la clavicule droite contre le bord droit
du sternum. La deuxième est placée sur le côté gauche du thorax, 5 à 10 cm au-dessous
de l'aisselle gauche. Dans tous les cas il faut se conformer aux dessins présents sur les
électrodes et suivre les instructions du défibrillateur.
A l'heure actuelle, le taux d'équipement des cabinets dentaires en défibrillateurs est faible. li
est important que cette situation change et que tous les chirurgiens-dentistes aient accès
à la défibrillation précoce.
Mise en place des électrodes du défibrillateur tout
en poursuivant les compressions thoraciques.
Position des électrodes.
• VENTILATION ARTIFICIELLE AVEC UN INSUFFLATEUR MANUEL
La tête est basculée en arrière et le menton relevé pour assurer la liberté des voies aériennes.
Le masque, de taille adaptée, est plaqué sur le visage pour assurer l'étanchéité.
L'insufflateur est comprimé de façon progressive jusqu'à ce que l'abdomen du patient
commence à se soulever. La réalisation de deux insufflations ne doit pas prendre plus
de 5 secondes.
Bascule de la tête et positionnement du masque pour la ventilation artificielle.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• RÉSUMÉ DE LA RÉANIMATION CARDIO-PULMONAIRE
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II
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1
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'1
1
11
Faire alerter le SAMU, dénuder le thorax
du patient en attendant le défibrillateur.
1
1.1
Débuter immédiatement les compressions
thoraciques.
1 ..
Il
Allumer le défibrillateur et mettre en place les électrodes
tout en poursuivant les compressions thoraciques.
'1
Poursuivre la réanimation en suivant les instructions
du défibrillateur. Associer compressions thoraciques
et ventilation artificielle.
• VENTILATION ARTIFICIELLE AVEC LA TECHNIOUE DU BOUCHE-À-BOUCHE
Au cabinet dentaire, les patients doivent être considérés comme potentiellement malades.
Le praticien ne doit pas risquer d'être contaminé, c'est pourquoi il n'est pas recommandé
de pratiquer le bouche-à-bouche à un patient sans protection.
Par contre, dans le cadre familial, un chirurgien-dentiste peut être amené à pratiquer une
réanimation cardio-pulmonaire, dans ce cas il doit être capable de pratiquer une ventilation
artificiel li= avec la technique du bouche-à-bouche.
58
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Basculer la tête en arrière, ouvrir la bouche
et pincer le nez.
Englober la bouche de la personne avec sa bouche
de façon à éviter les fuites d'air.
• PARTICULARITÉ CHEZ L'ENFANT ( 1 À 8 ANS)
Chez l'enfant, la RCP débute toujours par 5 insufflations artificielles car, à cet âge l'arrêt de
la respiration est, dans la majorité des cas, la cause de l'arrêt cardiaque.
Le massage cardiaque se fait avec une seule main et le thorax est déprimé d'une profondeur
de 2 à 3 cm à chaque compression.
Un cycle de RCP est constitué de 30 compressions thoraciques suivies de 2 insufflations
artificielles.
• PARTICULARITÉ DU NOURRISSON (MOINS DE 1 AN)
Une RCP chez un nourrisson débutera toujours par 5 insufflations artificielles car, à cet
âge, l'arrêt de la respiration est, dans la majorité des cas, la cause de l'arrêt cardiaque.
Chez le nourrisson, le massage cardiaque se fait avec deux doigts posés sur le sternum
juste en dessous de la ligne qui relie les deux tétons.
Compression thoracique chez le nouveau-né.
Pour la ventilation artificielle, la tête est maintenue en position neutre [pas de bascule
de la tête) et on réalise un bouche-à-bouche et nez: la bouche englobe la bouche et le
nez du bébé. Un cycle de RCP est constitué de 30 compressions thoraciques suivies de
2 insufflations artificielles.
les.
ndé
une
tian
Bouche-à-bouche et nez.
59
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
3. Les injections
Les injections permettent d'administrer certains médicaments d'urgence qui ne sont pas utilisables
par voie orale.
Pour certains médicaments, il s'agit de kits prêts à l'emploi comme par exemple pour l'adrénaline.
Pour d'autres produits, il faut préparer soi-même la seringue.
L
Il
Si
d
L'
l'i
ÎI
La sous-cutanée
L'objectif de l'injection sous-cutanée est d'administrer le produit sous la peau, au niveau de la graisse
sous-cutanée.
Sites d'injection sous-cutanée: avant-bras, abdomen, cuisse.
Technique:
•
•
•
•
•
•
Réaliser l'antisepsie de la peau
Faire un pli cutané
°
Insérer l'aiguille à 30
Faire un test d'aspiration pour vérifier qu'il n'y a pas d'effraction vasculaire
Injecter le produit lentement
Retirer l'aiguille et appuyer sur le site d'injection avec une compresse
L'i1
dei
de
la f
uti
pa:
Injection sous-cutanée.
60
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
L'intramusculaire
L'objectif de l'injection intramusculaire est d'administrer le produit directement dans une masse
musculaire importante.
Sites d'injection intramusculaire: quart supéro-externe de la fesse, face antéro-externe de la cuisse,
deltoïde [face externe de l'épaule).
L'injection intramusculaire est contre-indiquée chez les patients sous anti-coagulants. Dans ce cas,
l'injection est réalisée en sous-cutanée.
Technique:
e
• Réaliser l'antisepsie de la peau
• Tendre la peau entre le pouce et l'index
• Enfoncer l'aiguille perpendiculairement à la peau
• Faire un test d'aspiration pour vérifier qu'il n'y a pas d'effraction vasculaire
• Injecter le produit lentement
• Retirer l'aiguille et faire des mouvements circulaires avec une compresse sur le site
d'injection
Injection intramusculaire dans le deltoïde.
+ L'intraveineuse
L'injection intraveineuse est souvent suggérée au cabinet dentaire alors que peu de chirurgiens­
dentistes y sont familiarisés. Le stress qui accompagne une situation d'urgence impose l'utilisation
de techniques simples, réalisables par un professionnel ne les pratiquant pas régulièrement. Dans
la plupart des cas, une autre voie d'administration [orale, sous-cutanée, intramusculaire, etc.) est
utilisable et efficace dans l'attente de l'équipe médicale. C'est pourquoi nous ne recommandons
pas l'utilisation de la voie intraveineuse en situation d'urgence pour les chirurgiens-dentistes.
61
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
4. La gestion d'un accouchement inopiné
Prendre en charge un accouchement inopiné au cabinet dentaire ne signifie pas que le chirurgien­
dentiste doive être formé comme un obstétricien.
L'objectif pour l'odontologiste est double : le premier est d'être capable de recueillir les éléments
permettant d'évaluer l'imminence d'un accouchement. Le deuxième concerne le cas où il serait le
seul professionnel de santé présent face à un accouchement en cours, nécessitant alors qu'il soit
capable d'accueillir le nouveau-né dans les meilleures conditions.
+ Évaluer L'imminence d'un accouchement
Plusieurs critères permettent d'évaluer le risque d'un accouchement imminent:
• Le terme de la grossesse: il est évident que plus le terme de la grossesse est proche,
voire dépassé, plus le risque est important.
• La parité (nombre de grossesses antérieures J : plus la patiente a eu de grossesses
auparavant, plus l'accouchement peut être rapide.
• La perte des eaux: donne une indication sur l'imminence de l'accouchement
• La durée des contractions: plus les contractions sont longues, douloureuses et régu­
lières (généralement d'une durée supérieure à une minute], plus le risque est important.
• L'intervalle entre deux contractions: plus l'intervalle est court plus le risque est élevé.
• Une envie de pousser irrépressible: si une femme enceinte à terme a envie de pousser,
l'accouchement est vraisemblablement imminent.
L'objectif de cette évaluation est de permettre au médecin régulateur du SAMU de déterminer si le
délai est suffisant pour faire transporter la patiente par une ambulance jusqu'à une maternité ou si
l'accouchement va se dérouler sur place.
+ Gérer un accouchement
Dans le cas où le délai est trop court pour transporter la patiente, après avoir appelé le SAMU, il faut
se préparer à accueillir le nouveau-né avec un maximum de sécurité. Pour cela, il faut respecter
quelques règles simples:
•INSTALLATION DE LA MÈRE
Le cabinet dentaire n'est pas prévu pour réaliser un accouchement, il faut donc s'adapter.
Même si ce n'est pas l'idéal, on peut installer la mère sur le fauteuil en position semi assise,
les jambes repliées vers elle.
•ASEPSIE
Un des objectifs pour le chirurgien-dentiste est de prévenir une infection pour la mère et
l'enfant. Il faut donc assurer un maximum d'asepsie: champs stériles sous les fesses de
la mère et pour entourer le nouveau-né, serviette propre pour le sécher, gants et masque
pour le praticien...
•LUTTER CONTRE L'HYPOTHERMIE
L'un des principaux risques pour le nouveau-né est l'h�pothermie car, pour lui, la tempé­
rature extérieure c�ute brusquement de 3?' à environ 20'.
62
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Pour éviter l'h�pothermie, il faut:
• réchauffer la pièce,
• lorsque le bébé sort, il faut le sécher en le tamponnant et en commençant par la
tête ( car les nouveau-nés se refroidissent principalement par le crâne),
• poser le bébé sur sa mère peau contre peau, en position latérale [maintenu par
la mère)
• couvrir le bébé.
• ACCUEILLIR LE NOUVEAU-NÉ
,
r.
:t
e
e
Dans la majorité des cas, l'accouchement inopiné va se dérouler rapidement et sans com­
plication, l'objectif est alors d'accompagner la sortie du bébé. li ne faut pas faire de gestes
invasifs ou tirer sur le bébé. Dans cette situation, le médecin régulateur du SAMU restera
en ligne pour guider les gestes à réaliser.
• Éviter une sortie brutale du bébé en mettant une main sur la tête.
• L'épaule supérieure se dégage.
• L'épaule inférieure se dégage.
• Une fois les épaules dégagées, tenir fermement le bébé pour éviter qu'il ne chute.
• Poser l'enfant sur le ventre de sa mère en position latérale
• Clamper le cordon. Il n'est pas utile de le couper avant l'arrivée des secours.
• EN COMPLÉMENT
Il faut clamper le cordon afin de stopper la circulation sanguine entre la mère et l'enfant.
Cela peut se faire avec une pince porte aiguille par exemple.
Il faut s'assurer que l'enfant crie.
Prendre la fréquence cardiaque et la pression artérielle de la mère. Surveiller également
l'importance du saignement.
Les principaux risques pour le nouveau-né sont la chute et l'h�pothermie.
;_
63
1
VII
La trousse d'urgence
Le contenu de la trousse d'urgence du chirurgien-dentiste doit être cohérent avec le type d'urgence
qu'il est susceptible de rencontrer et ses capacités de prise en charge dans l'attente d'une équipe
médicale d'urgence. Ainsi, il est recommandé à chaque praticien de disposer du matériel suivant
dans son cabinet:
1. Pour reconnaitre, confirmer et surveiller une urgence
+ Pour mesurer la pression artérielle
Le plus simple est d'avoir un appareil automatique de mesure de la pression artérielle. Ce type d'ap­
pareil permet d'obtenir rapidement et de façon fiable les valeurs maximale et minimale de la pression
artérielle du patient. La plupart de ces appareils chiffrent en même temps la fréquence cardiaque.
Si le praticien n'a pas d'appareil automatique, il peut avoir un tensiomètre manuel et un stéthoscope.
Tensiomètres automatiques.
Tensiomètre manuel et stéthoscope.
+ Pour mesurer la glycémie capillaire
Le lecteur de glycémie capillaire aussi appelé« dextro » permet de chiffrer la glycémie capillaire.
Lecteur de glycémie capillaire avec bandelettes et lancettes à usage unique.
64
1
L'e
du
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
-+ Pour mesurer la saturation en oxygène
L'oxymètre de pouls aussi appellé « saturomètre » permet de mesurer la saturation en oxygène
du patient.
:e
1e
1t
1
pin
e.
Dxymètre de pouls.
2. Pour prendre en charge une urgence
-+ Le matériel
• OXYGÉNOTHÉRAPIE
Pour administrer de l'oxygène, il faut avoir une bouteille d'oxygène ainsi que le matériel
d'inhalation [masque à haute concentration) et d'insufflation (insufflateur manuel].
Pour l'insufflateur manuel, il faut être équipé de masques de tailles différentes.
Insufflateur manuel.
Masque d'inhalation haute
concentration.
• INJECTION
Certains médicaments d'urgence doivent être injectés. La
voie intraveineuse n'étant pas adaptée au chirurgien-den­
tiste en situation d'urgence, il faut être équipé du matériel
pour injection sous-cutanée.
Il s'agit d'aiguilles sous-cutanées, de seringues, de com­
presses et d'un antiseptique.
Matériel pour injection.
65
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• RÉANIMATION
Le principal matériel de réanimation nécessaire au cabinet dentaire est un défibrillateur.
Il peut-être automatique ou semi-automatique.
Il doit être équipé d'au moins un jeu d'électrodes adulte, un jeu d'électrodes enfant, de
compresses et d'un rasoir.
Défibrillateur Semi-Automatique.
Électrodes adulte pour OSA.
66
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
+ Les médicaments
•ASPIRINE
Propriété
L'aspirine a des propriétés analgésiques, antipyrétiques, anti­
inflammatoires et antiagrégantes plaquettaire.
Au cabinet dentaire, elle est utilisée par voie orale.
Présentation
Nom
Kardégic®
Forme
Sachet
Dosage
150 mg
Conservation
24 mois à température
ambiante*
Précaution
En urgence, la seule contre-indication est l'allergie.
• EPINÉPHRINE
Propriété
L'adrénaline est vasoconstrictrice : elle augmente la puis­
sance et la fréquence des battements cardiaques et permet
ainsi l'augmentation de la pression artérielle. Elle a par ailleurs
une action bronchodilatatrice et inhibe la libération des média­
teurs de l'inflammation et de l'allergie.
Elle est utilisée au cabinet dentaire par voie intramusculaire.
Avec ce type d'injection la molécule agit en 5 minutes environ.
Présentation
Nom
Forme
Dosage
Conservation
Anapen ®
Seringue
pré remplie
0,15 mg/0,3 ml
0,30 mg/0,3 ml
21 mois à température
ambiante*
Précaution
La voie intramusculaire est contre-indiquée chez les patients sous anticoagulant ou ayant
des troubles de la coagulation. L'injection d'adrénaline est alors réalisée en sous cutanée.
67
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• GLUCAGON
Propriété
Le Glucagon est une hormone hyperglycémiante
qui stimule la glycogénolyse hépatique: elle mobi­
lise le glucose hépatique dans le sang et permet
ainsi l'augmentation de la glycémie.
Au cabinet dentaire, elle est utilisée par voie intra­
musculaire. Avec ce mode d'administration, l'action
hyperglycémiante est obtenue en 5 à 10 minutes.
I:_ __.:...·
J"--
Présentation
Nom
Forme
Glucagen kit ®
Seringue
pré remplie
Dosage
lmg/lml
Conservation
36 mois au réfrigérateur
18 mois à température ambiante*
Précaution
Le Glucagon est contre-indiqué dans les cas d'hypoglycémies imputables à l'alcool ou aux
sulfamides hypoglycémiants. Ainsi, chez les diabétiques non insulinodépendants traités
par sulfamides, il ne faut pas l'utiliser.
Une fois obtenue, l'action hyperglycémiante dure 20 à 30 minutes. Ceci impose un apport
prudent de sucre par voie orale lorsque le patient redevient conscient afin de prendre le
relais du glucagon.
La voie intramusculaire est contre-indiquée chez les patients sous anticoagulant ou
ayant des troubles de la coagulation. L'injection de glucagon doit alors être réalisée
en sous-cutanée.
• OXYGÈNE
Propriété
La respiration d'oxygène à haute concentration a pour but d'augmenter de
façon importante la quantité d'oxygène dans le sang artériel approvision­
nant les cellules. L'oxygène libéré au niveau tissulaire par l'oxyhémoglobine
est ensuite utilisé au niveau cellulaire permettant ainsi de compenser une
hypoxie.
Présentation
Nom
Forme
Dosage
Conservation
Oxygène Médical
Bouteille
blanche
2 Litres
5 Litres
5 ans
Précaution
En présence d'une source importante de chaleur, il y a un risque d'inflammation ou d'ex­
plosion de la bouteille d'oxygène.
Les bouteilles doivent être contrôlées tous les 10 ans maximum.
Il faut respecter les recommandations de l'AFSSAPS sur l'utilisation des bouteilles d'oxygène.
68
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• SALBUTAMOL
Propriété
Le Salbutamol est un agoniste spécifique des récepteurs fl2-adré­
nergiques des muscles lisses des bronches: il induit une broncho­
dilatation d'action rapide mais de courte durée.
Au cabinet dentaire, il est utilisé sous forme d'aérosol doseur permet­
tant de délivrer la molécule par bouffée. Son action est quasiment
immédiate.
Ventoline"
Présentation
Nom
Ventoline aérosol ®
X
l
e
u
e
Forme
Dosage
Conservation
Aérosol doseur
100 microgrammes/dose
24 mois à température
ambiante*
Précaution
La prise de Salbutamol en aérosol doseur nécessite que le patient puisse aspirer correc­
tement le produit. Cette technique est contraignante et ne peut pas tout le temps être
utilisée lorsque la crise est trop importante. Il est alors possible d'utiliser la Terbutaline
en injection sous-cutanée.
• TERBUTALINE
Propriété
La Terbutaline est un agoniste spécifique des récepteurs
fl2-adrénergiques des muscles lisses des bronches: elle
induit une bronchodilatation d'action rapide mais de courte
durée.
Au cabinet dentaire, elle est utilisée parvoie sous-cutanée.
Avec ce mode d'administration, l'action bronchodilatatrice
est obtenue en 5 à 10 minutes.
a...,�llC""'
�
Présentation
Nom
Bricanyl®
Forme
Ampoule
Dosage
Conservation
0,5 mg / 1 ml
36 mois à température
ambiante*
Précaution
Aucune en situation d'urgence.
X·
69
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• TRINITRINE
Propriété
La Trinitrine est un vasodilatateur veineux et coronarien. Elle
permet de réduire les besoins en oxygène du myocarde mais
provoque également une baisse de la pression artérielle.
La pulvérisation sublinguale de cette spécialité assure une
absorption instantanée de la trinitrine et la concentration plas­
matique maximale est atteinte en moins de S minutes.
Natispray'
--·
030mJ/dose
Hatispray
......
lJOmg/dOSI
...=...........
---
pu!Ylrlullot,DùCaJO
1
Présentation
Nom
Natyspray®
Forme
Spray
Dosage
Conservation
0,15 mg/ dose
36 mois à température
ambiante*
Précaution
Au cabinet dentaire, l'utilisation de la trinitrine face à une douleur angineuse typique est
réservée aux patients coronariens connus ayant cette molécule prescrite en traitement
de crise.
La Trinitrine étant vasodilatatrice, elle ne doit être utilisée que chez un patient assis ou
allongé ayant une pression artérielle systolique supérieure à 100 mm Hg.
1
*Température ambiante: température inférieure à 25'[.
70
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Tableau récapitulatif
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Tensiomètre automatique
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Lecteur de glycémie capillaire (avec bandelettes et lancettes à usage unique)
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Bouteille d'oxygène de 2L ou de 5L
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Insufflateur manuel
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Défibrillateur
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Seringues de 5 ml
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Compresses
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Aiguilles pour sous cutanées
Antiseptique
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Masques d'insufflation taille 2, 3 et 4
Masques d'inha'lation haute concentration taille adulte
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Oxymètre de pouls
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Médicaments
2 sachets de 160 mg_
Aspirine [Kargédic® )
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Epinephrine (Anapen
Glucagon (Glucagen kit® ]
Salbutamol
(Ventoline® J
1 stylo de 0,15 mg+ 1 stylo de 0,30 mg
1 kit
1 aérosol doseur
Terbutaline (Bricanyl® ]
2 ampoules de 0,5 mg/1ml
Trinitrine [Natyspray® ]
1 spray de 0,15 mg
71
VI 11
les risques.collectifs
risÇ1ues san1ta1res
et emergents
"
Une sensibilisation des professionnels de santé aux risques collectifs est incluse dans l'attes­
tation de formation aux gestes et soins d'urgence.
Depuis une vingtaine d'années, nous sommes confrontés à des événements tels que les épisodes
de canicule, la menace d'infection par l'anthrax, la lutte contre le Chikungunya, le SRAS, la grippe
aviaire, la grippe H 1N1 mais également les attentats du World Trade Center à New York et l'accident
de l'usine AZF à Toulouse en 2001. Tous ces évènements ont conduit à proposer de nouveaux plans
sanitaires : plan canicule, plan pandémie grippale, mais aussi à réactiver et à diffuser des plans
contre les risques Radio Nucléaires (RN). Chimiques (C ), Biologiques (B) et d'Explosion (E) que
ces risques soient d'origine industrielle ou terroriste.
La catastrophe humaine et environnementale traversée par le Japon en 2011 renvoie à une gestion
des risques majeurs auxquels la France pourrait être exposée: tremblement de terre, risque nucléaire...
Les établissements de santé doivent se préparer à faire face à un afflux de patients potentielle­
ment contaminés par un agent biologique, chimique ou radionucléaire.
Le professionnel de santé est un citoyen et un acteur de santé, il doit apprendre à se protéger
pour pouvoir protéger ses proches et ses patients. Il peut également être amené à faire partie
d'une réserve sanitaire de renfort en cas de menace sanitaire grave.
La loi de 2007 prévoit la constitution et la formation d'une réserve sanitaire, gérée par l'EPRUS
(Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires).
Par ailleurs, le docteur Xavier Emmanuelli a créé un corps de réserve parmi les praticiens récem­
ment retraités. Ce corps, appelé « transmetteurs » participe à la réserve de renfort.
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1. Le rôle citoyen
Dès l'école, les enfants bénéficient, dans le cadre de leur scolarité obligatoire, d'un apprentissage des
gestes élémentaires de premier secours ainsi que d'une sensibilisation à la prévention des risques
majeurs et aux missions des services de secours.
La loi de modernisation de la sécurité civile de 2004 précise le rôle du citoyen sous plusieurs aspects:
Le citoyen doit être en mesure d'identifier les messages d'alerte par les services de radiodiffusion,
de télévision ou grâce au système national d'alerte des populations. Ce signal consiste en trois émis­
sions successives d'une minute chacune et séparées par des intervalles de cinq secondes, d'un son
modulé en amplitude ou en fréquence. Des essais ont lieu le premier mercredi de chaque mois à midi.
72
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Radio portable avec piles
Lampe de poche
Eau potable
Papiers personnels
Médicaments urgents,
Couvertures, vêtements de rechange
Le signal national d'alerte des populations
Matériel conseillé en cas de catastrophe.
2. Les plans de secours
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s
s
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La catastrophe se définit par une inadéquation entre les mo!:Jens nécessaires et les mo!:Jens existants
pour faire face à un évènement.
La loi de modernisation de la sécurité civile décrit des plans de secours prévus pour faire face à
une catastrophe: le plan ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) complété par des
dispositions spécifiques préVO!:Jant des procédures de secours en cas de nombreuses victimes, des
plans particuliers d'intervention...
Les services de secours au sens large: SAMU, Sapeurs-Pompiers...,
les services départementaux (DDASS, ODE...),
le corps préfectoral et les services de la préfecture,
les élus (maires principalement),
les grands opérateurs (EDF, GDF, SNCF, opérateurs de téléphonie,
gestionnaires de réseaux d'eau...),
dans certains cas les associations de secourisme (Croix-Rouge, Protection Civile, etc.).
Acteurs et services concernés par les plans de secours
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n
li.
Le professionnel de santé est particulièrement concerné par le plan blanc et le plan blanc élargi.
La circulaire santé 2006 décrit les mesures à prendre en cas de gestion de crises dans les établis­
sements de santé. Elle précise le rôle du professionnel de santé et l'organisation des établissements
de santé publics ou privés en cas d'afflux de victimes ( accident ou catastrophe, épidémie ou évé­
nement climatique meurtrier), de nécessité d'évacuer l'hôpital ou de mise en œuvre de mesures de
protection spécifiques dans le cadre des risques NRBC-E.
Ainsi, le plan blanc est un plan d'urgence visant à faire face à une activité accrue ou exceptionnelle
d'un établissement. Principes de déclenchement et d'organisation des plans blancs:
LE PLAN BLANC
• Tous les établissements de santé et médico-sociaux publics et privés ont l'obligation d'avoir
un plan blanc pour faire face à une situation exceptionnelle et être capables de maintenir la
continuité des soins.
• Le plan blanc est déclenché en cas d'afflux de victimes ou en cas de nécessité d'évacuation
partielle ou totale des patients.
• Le directeur de l'établissement déclenche et lève le plan en concertation avec les autorités de
l'état et le SAMU. Il en est le responsable.
73
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
• L'organisation repose sur la constitution d'une cellule de crise qui réunit les principaux res­
ponsables de l'établissement: communication, logistique, ressources humaines, experts mé­
dicaux.
• Le plan blanc comprend les modalités de rappel, de maintien du personnel et d'activation des
services.
• L'établissement prévoit l'accueil des victimes, des familles et des médias en affichant des
plans de circulation.
• La communication interne et externe est sous la responsabilité du directeur.
• Le plan blanc comprend des volets NRBC-E pour établir des circuits spécifiques à l'accueil de
victimes potentiellement contaminées et ainsi protéger la structure.
• La formation des personnels et les exercices font partie du plan blanc. La mise à jour est annuelle.
• Le plan blanc peut être déclenché pour plusieurs heures ou peut durer plusieurs jours ( exemple
de la canicule).
î
•
LE PLAN BLANC ÉLARGI
•
•
•
•
Le plan blanc élargi est à l'échelon du département ou supra départemental.
Il représente un outil de réponse aux menaces sanitaires graves.
Il est déclenché et levé par le préfet.
Il permet la coordination du système de santé et repose sur la complémentarité des ressources
de chaque établissement de santé et médico sociaux.
• Il impose une communication entre les cellules de crise et le SAMU départemental.
3. Les plans sanitaires. Exemple du plan pandémie grippale
La grippe est une infection respiratoire aiguë, contagieuse, d'origine virale. On parle de pandémie
grippale lorsqu'une nouvelle souche de virus de la grippe se forme et se transmet facilement d'une
personne à l'autre simultanément dans plusieurs pays.
Le professionnel de santé doit se sentir concerné par la vaccination contre la grippe saisonnière et
les mesures d'hygiène comme le lavage des mains.
La diffusion d'affiche à l'entrée des cabinets doit permettre de détecter le patient tousseur ou
infecté, et de l'isoler en lui faisant porter un masque chirurgical. Des solutions hydro alcooliques
doivent également être mises à disposition à l'entrée des cabinets.
Le plan pandémie permet de réfléchir à une organisation face à tout risque infectieux émergent
comme celui de la diffusion du virus H 1 N 1 de la grippe.
PLAN PANDEMIE GRIPPALE
• Le plan a pour objectif de faire acquérir à tout citoyen et tout professionnel de santé des com­
portements adaptés utilisables en permanence face à un risque infectieux.
• L'objectif est de se protéger contre une pandémie de grippe humaine liée à l'apparition d'un
nouveau virus de la grippe, non couvert par les vaccins actuels et contre lequel l'immunité de la
population est faible ou nulle.
74
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LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Les phases du plan pandémie
• La phase appelée pré pandémique consiste à tout faire pour repérer le premier cas humain de
grippe due à la mutation d'un virus. Des tests virologiques sont effectués pour identifier le virus
et anticiper les besoins en vaccins.
• Le SAMU Centre 15 doit être appelé pour ou par toute personne qui présente des S!:Jmptômes
de grippe et qui pense avoir été en contact rapproché avec des animaux ou des personnes
malades, dans un pa!:JS répertorié, selon des directives mises à jour quotidiennement par les
agences de veille sanitaire nationales et internationales.
• Le plan pandémie est déclenché par le premier ministre.
+ La grippe aviaire
• La grippe aviaire est une maladie animale due à un virus A de sous t!:jpe H5N 1 . Le danger de pérennité
de la grippe aviaire est réel car ce virus hautement pathogène est présent sous une forme as!:Jmpto­
matique chez des espèces réservoirs (telles que les oiseaux sauvages et les oiseaux de basse cour
[comme les canards). li s'agit d'une situation épidémiologique sans précédent.
• Le risque de pandémie en lien avec la grippe aviaire est donc toujours omniprésent car le virus
pathogène H5N 1 est toujours présent dans le monde animal.
• Les virus A de sous t!:jpe H5N 1 peuvent être transmis de l'animal à l'homme lors de contacts fréquents
et intensifs avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d'animaux infectés.
• Actuellement, il n' !:J a aucune transmission interhumaine en dehors de quelques ilots communau­
taires en lien avec la grippe aviaire.
• Par contre la transmission interhumaine de la grippe A a été très rapide.
+ L'adaptation des virus à l'homme
• Un virus de l'animal peut se transformer et s'adapter à l'homme pour donner différentes formes
de grippes. Cela s'est produit lors de la grippe espagnole au début du siècle causant des millions de
morts. Plus récemment, d'autres pandémies humaines moins graves ont eu lieu en 1957 et 1968.
De façon plus récente, nous avons vécu en France celle dûe au virus H 1 N 1 d'origine porcine.
• Un nouveau virus HxN!:J adapté à l'homme, peut à tout moment être responsable d'une nouvelle
pandémie grippale.
• Lors d'une pandémie, il !:la une incidence sur le S!:JStème de santé car il !:J a beaucoup de malades,
mais il !:la également une incidence économique majeure car tout le monde peut attraper la grippe,
surtout la population jeune en activité.
+ Les mesures barrière
• On n'attrape pas la grippe car c'est elle qui nous attrape. Le mot« grippen » signifie saisir brus­
quement. Le mot« influenza » sous tend l'influence du froid ( Ronald Denis). Le virus survit mieux
par temps froid et sec d'où le terme de grippe saisonnière avec un pic entre novembre et avril dans
l'hémisphère Nord.
• Le virus circule dans les gouttelettes projetées lors des éternuements ou la toux de la personne
infectée. Le virus pénètre lorsque nous aspirons ces gouttelettes par la bouche ou le nez ou lorsque
ces gouttelettes entrent en contact avec les !:Jeux. Les gouttelettes se déposent également sur les
mains et se transmettent en serrant la main ou en touchant une surface contaminée (poignée de
porte, téléphone). le virus pénétre si on porte sa main aux !:jeux, à la bouche, au nez sans les laver.
75
1
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
La personne est contagieuse 24 heures avant d'éprouver des symp­
tômes et jusqu'à sept jours après leur début.
• Ca transmission de l'homme à l'homme est évitée grâce à des mesures
barrière d'h!:jgiène individuelle et collective:
- La voie de transmission est essentiellement respiratoire. Pouvant
également se faire par voie conjonctivale ou par contacts, elle justifie
le port de masques FFP2, de lunettes de protection, d'une sur blouse
et de gants pout toute personne en contact rapproché avec un malade.
- Sans contact rapproché avec un malade, la prévention repose sur le
port de masques chirurgicaux par les tousseurs, le lavage fréquent des
mains associé à la désinfection des surfaces.
-Évitertout rassemblement de foule, fermer les écoles, les crèches sont
des mesures collectives prises pour éviter les risques de contamination. Exemple d'un masque FFPZ.
Après le début d'une pandémie, les vaccins ne sont jamais disponibles
avant plusieurs mois.
-+ L'organisation ville hôpital
• En période de pic pandémique, l'établissement de soins doit se préparer à faire face à un afflux de
patients, faire le tri entre les grippés et les non grippés. Il doit également se préparer à fonctionner
avec moins de personnel soignant.
• Une coordination ville hôpital via le centre 15 permet de ne diriger vers l'hôpital que les patients
graves avec facteurs de risque et de garder les autres au domicile.
• Si la grippe a« attrapé» une personne, il faut qu'elle la garde pour elle en restant à la maison, en
limitant les contacts avec les proches surtout les jeunes enfants ou les personnes à risque, en ne
partageant pas les objets personnels ( verres, brosse à dent, ustensiles...] et en se reposant jusqu'à
la fin des S!:Jmptômes sous surveillance du médecin traitant.
• L'établissement prévoit de faire des stocks, pour être en autarcie pendant la durée d'attaque de
la grippe c'est-à-dire pendant les huit semaines de chacune des vagues pandémiques.
• Les jeunes enfants ( deux ans et moins], les femmes enceintes, les personnes âgées ou a!:Jant des
problèmes de santé comme le diabète, une maladie respiratoire, une maladie du rein, du cœur ou un
S!:JStème immunitaire affaibli sont plus à risque de développer des complications.
• Il n'existe pas de médicaments pouvant guérir de la grippe. lis n'en réduisent que les S!:Jmptômes.
C'est l'organisme qui combat le virus en développant les anticorps appropriés. Le virus de la grippe A
est une nouvelle souche que notre organisme ne connait pas. Seul le vaccin permet de le reconnaitre
et de développer des anticorps pour le combattre s'il pénètre dans notre organisme. Les antiviraux
sont dédiés aux formes sévères ou aux personnes à risque.
En résumé
• Il !:J a des questions que l'on ne peut pas résoudre avant chaque pandémie : le t!:jpe de virus
responsable, les signes cliniques, le délai de fabrication du vaccin.
• Restreindre les effets d'une pandémie consiste à compliquer le déplacement du virus.
• Se laver les mains fréquemment, rester à 2 mètres des tousseurs, se méfier des animaux, se
faire vacciner chaque année contre la grippe saisonnière sont des mesures utiles.
• En milieu professionnel, l'affiche à l'entrée, le distributeur de solution h!:Jdro alcoolique et de
masques chirurgicaux sont la règle.
• L'émergence d'un risque infectieux est une réalité même en dehors de la grippe.
76
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
4. Les risques NRBC-E
Des plans spéciaux dits pirates sont conçus en cas d'acte malveillant. Le chef de file est le plan
Vigipirate: il concerne également les établissements de santé et les incite à se préparer à fermer
leurs issues et à activer des circuits protégés en cas de menace avérée.
En 2010, le plan Pirate-NRBC remplace les plans gouvernementaux Piratox, Piratome et Biotox.
Ce type de plan a par exemple été activé lors de l'envoi d'enveloppes suspectes, pouvant contenir
de l'anthrax.
Ce plan Pirate-NRBC est prévu entre autre pour les cas suivant:
•En cas de bombe sale, la contamination se fait par les poussières radioactives. Les mesures consis­
tent à éviter leur inhalation [port d'un masque], leur ingestion et leur propagation par contact (dés­
habillage et douche). La détection est immédiate.
• En cas d'actes malveillants utilisant des agents chimiques, il peut y avoir un risque de contami­
nation. Dans ce cas les mesures de protection sont systématiques car le produit ne peut pas être
identifié avant plusieurs heures.
LES RISQUES NRBC-E
e
s
n
e
à
e
s
n
3.
A
·e
IX
•Dans chaque zone de défense des hôpitaux référents sont désignés pour faire face à ces risques.
• Sur le site de l'accident, une zone d'exclusion est définie par les circulaires du SGDSN [Secréta­
riat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale). Elle n'est accessible qu'à des sauveteurs
équipés et entraînés.
• La protection des établissements de santé par des personnels équipés est décrite dans les
annexes NRBC-E des plans blancs.
• Les établissements doivent identifier un Point de Rassemblement des Victimes (PRV) pour
rassembler et trier les victimes avant l'entrée de l'hôpital.
• L'information, la formation et l'entraînement pour activer un circuit d'entrée spécifique des
victimes contaminées est nécessaire (professionnels de santé titulaires de l'attestation spé­
cialisée NRBC-E).
Le Risque Radio-Nucléaire
• La détection radio-nucléaire est immédiate. Les services de médecine nucléaire peuvent y concourir.
• Il existe deux catégories de victimes:
- Urgences vitales irradiées et/ou contaminées, traitées immédiatement dans les services et
admises selon un circuit dédié protégé à l'intérieur de l'hôpital
-Urgences relatives et impliqués non blessés, décontaminés avant l'entrée dans un secteur de soin.
• L'urgence vitale prime sur la décontamination.
• L'irradié n'irradie pas plus qu'un brûlé ne brûle.
Le Risque Chimique
• Deux familles de produits toxiques entraînent le maximum de risque de contamination : les
organo-phosphorés et les vésicants.
•En cas de terrorisme, l'identification des agents chimiques demande du temps et les mesures
de protection individuelle et collective sont systématiques.
• Ce sont les signes cliniques et le contexte de l'accident qui orientent le diagnostic.
• La décontamination prime sur les soins même s'il est possible de faire des gestes de réanima­
tion en portant une tenue de protection (une intubation par exemple).
77
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Pour faire face à un risque industriel, comme celui du Japon, la France a, au niveau national, des
plans qui sont déclinés au niveau local par des annexes NRBC-E du plan blanc des établissements
et du plan blanc élargi départemental. Le rôle de l'établissement dans la gestion de crise consiste
essentiellement à prendre en charge des patients contaminés ou irradiés. Une fois le plan blanc
déclenché, les mesures de protection sont prises et les moyens de décontamination actionnés.
Des stocks départementaux d'iode permettent, en cas de besoin, une distribution à l'ensemble de
la population.
Chaque SAMU, y compris dans les départements d'Outre Mer, dispose actuellement d'équipements
de protection individuelle : tenues NRBC, masques filtrants, cartouches, tenues d'entraînement
et accessoires de protection (gants, tabliers, manchons, sur chaussures]. Les personnels sont
également équipés de dosimètres électroniques individuels. Ces équipements sont régulièrement
contrôlés et remplacés si nécessaire.
Dans le cadre de la lutte contre les risques NRBC-E, les établissements de santé les plus exposés
sont équipés d'unités de décontamination mobiles afin d'assurer la décontamination des victimes
valides et non valides à l'entrée des établissements concernés. li s'agit de tentes composées d'un
compartiment d'accueil, de déshabillage, de douche, de rhabillage avec contrôle et séchage et
ce, conformément aux recommandations du livre blanc de la défense et de la sécurité nationale.
(
1
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(
5. La vaccination en milieu professionnel
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Professionnels
concernés
BCG
DT Polio
Coqueluche
Grippe
saisonnière
Hépatite B
Etudiants des
professions médicales,
paramédicales ou
pharmaceutiques
Obi
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Rec
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Professionnels
des établissements
ou organismes
de prévention
et/ou de soins
Professionnels
libéraux n'exerçant
pas en établissements
ou organismes
de prévention
et/ou de soins
Obi
[exposés)
Rec
Rec
Rec
Obi
[exposés)
Rougeole
(vaccin RRO)
Rec
[y compris si
nés avant 1980,
sans ATCO)
Rec
Rec
[sansATCO,
séronégatif)
p
E
Obi= Obligatoire
Rec = Recommandé
Exposés= Exposés à un risque professionnel évalué par médecin du travail
ATCD = Antécédents
78
Varicelle
p
n
fE
IX
Prévention
des situations d'urgence
La prévention des urgences médicales au cabinet dentaire repose principalement sur le dépistage
des facteurs de risque médicaux et la réduction du stress pré-opératoire du patient. Une majorité
des situations d'urgence pourrait ainsi être évitée.
1. La recherche des facteurs de risque médicaux
Elle s'appuie principalement sur l'entretien précédent les soins et sur l'analyse du questionnaire
médical écrit.
Concernant le questionnaire médical, il en existe un grand nombre et il est difficile d'éditer un docu­
ment type qui convienne à tous les praticiens. li faut avant tout privilégier la simplicité. Certains items
primordiaux pour la prévention d'une urgence médicale doivent apparaître dans ce questionnaire:
• Maladies
- Cardio-vasculaire: hypertension, angor, infarctus, pace-maker
- Endocrinienne: diabète
- Neurologique: épilepsie, perte de connaissance
- Respiratoire: asthme
-Autre: tétanie, spasmophilie
• Traitement en cours? ( si possible avoir une copie de l'ordonnance J
•Allergie? (médicaments, latex, autre J
• Grossesse?
•Antécédent de malaise chez le dentiste?
Si ce questionnaire est rempli par le patient en
salle d'attente, il est impératif que le praticien
reprenne oralement l'ensemble des items lors de
l'entretien. Ce questionnaire doit être daté et signé
par le patient, mais aussi actualisé régulièrement.
En cas de doute, le praticien doit se mettre en
relation avec le médecin traitant, de préférence
par écrit, pour des informations complémentaires
notamment lorsqu'il s'agit de patients atteints d'af­
fection de longue durée (ALD].
79
1••,11t•11�1t
,,.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
A titre d'exemples, voici les principales précautions à prendre face à certaines affec­
tions chroniques, pour prévenir la survenue d'une urgence médicale:
Le patient diabétique
• Informations à recueillir
De quel type de diabète s'agit-il: type I ou type Il?
En fonction du type de diabète quel est le traitement et son observance?
Vérifier l'équilibre glycémique: quel est le taux actuel d'hémoglobine glyquée?
En cas de doute ou d'information insuffisante, prendre contact avec le médecin traitant
• Précautions
Pas de rendez-vous à distance d'un repas.
Avant les soins, s'assurer que le patient n'est pas à jeun.
Ne pas prescrire de médicament ayant un effet hypoglycémiant.
Le patient asthmatique
• Informations à recueillir
Y-a-t-il un traitement de fond [signe de sévérité): corticoïdes? Observance du traitement?
Y-a-t-il un traitement en cas de crise? Lequel? Le patient l'a-t-il avec lui?
Date de la dernière crise?
• Précautions
Éviter la douleur et le stress, facteur déclenchant d'une crise d'asthme.
Éviter les soins si le patient à un syndrome infectieux ORL ou pulmonaire.
Éviter les vasoconstricteurs lorsque l'asthme est corticodépendant.
Le patient épileptique
• Informations à recueillir
Ouel est le traitement de fond? Observance du traitement?
Date de la dernière crise?
• Précautions
Dans le cas où l'anxiété empêche le patient de dormir, prévoir une prémédication sédative la
veille des soins [le manque de sommeil, tout comme la prise d'alcool, favorise la survenue d'une
crise d'épilepsie).
Le patient coronarien
• Informations à recueillir
Ouel est le traitement de fond: anti-plaquettaires? anti-vitamine K? Observance du traitement?
Y a-t-il un traitement en cas de crise [Trinitrine)? Le patient l'a-t-il avec lui?
Date du dernier accident aigu [infarctus ou crise d'angor]?
• Précautions
Ne pas arrêter un traitement anti-plaquettaire ou anti-vitamine K.
• Remarque
Le relais héparinique est réservé au milieu hospitalier et reste exceptionnel.
80
L
a
u
0
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
2. La réduction de l'anxiété pré-opératoire
L'anxiété est l'un des principaux facteurs déclencheurs de situations d'urgence médicale au cabinet
dentaire. L'identification et la prise en charge des patients anxieux sont donc primordiales pour
prévenir la survenue de ces situations.
Lors de l'entretien clinique, le praticien peut relever des signes probants d'anxiété tel que des sueurs,
des bégaiements ou une agitation. Le patient peut également faire part spontanément de son appré­
hension voire d'un évitement des soins dentaires dans le passé.
Afin de réduire cette anxiété, la première étape est d'établir une relation de confiance entre le prati­
cien et son patient, des explications simples et claires permettent généralement de dédramatiser
efficacement la situation.
Le respect de certaines règles de bon sens permet également de réduire significativement le degré
d'anxiété: par exemple, un rendez-vous matinal avec une durée et une attente limitées, une prépara­
tion du matériel hors de la vue du patient, un dialogue régulier et des explications simples concernant
les soins.
Dans notre domaine professionnel, l'anxiété est souvent liée à la douleur: la peur« d'avoir mal». La
maîtrise d'une technique anesthésique efficace et non douloureuse est donc essentielle: injection
lente, avec un anesthésique à température ambiante et dans un site non inflammatoire.
Si malgré toutes ces mesures, il n'est pas possible de réduire suffisamment l'anxiété du patient, le
recours à une prémédication sédative orale (hydroxyzine ou benzodiazépines] peut s'avérer utile.
La sédation consciente par inhalation de MEDPA (Mélange Equimolaire d'Oxygène et de Protoxyde
d'Azote J peut également être indiquée néanmoins, une formation spécifique est nécessaire pour
utiliser ce type de produit au cabinet dentaire [Dossier ADF: La sédation consciente au cabinet
dentaire, 2010).
81
QUESTIONNAIRE MÉDICAL
1. Avez-vous des problèmes de santé?
• Pathologies cardio-vasculaires:
O Hypertension artérielle
DValvulopathie
D Infarctus
D Depuis quand?
DRAA
DAngine de poitrine
D Accident vasculaire cérébral
DPace Maker
OTA: ...................../Pouls:
• ORL:
OSinusite
DRespiration buccale
DRonflement
• Ophtalmologie:
DGlaucome
ODMLA
D Ecchymose
DPorphyrie
D Insuffisance respiratoire
DAsthme
DTuberculose
•Allergie:
DProduits: D Latex DMétaux DIode
D Médicaments:
• Maladie du sang:
D Hémophilie
DAnémie
DLeucémie
D Diabète de type 1
D Diabète de type 2
OThyroïdie
D Épilepsie
• Dermatologie:
• Pneumologie:
• Endocrinologie:
• Neurologie:
• Cancer:
D Équilibré?
D Équilibré?
DParothyroïdies
-> surrénales
-> hypophyse
-> foie
-> pancréas
• Néphrologie
D Dialyse
DGreffe
• Greffe d'organe
D Lequel?
D Lequel?: .............................. .
DRadiothérapie DChimiothérapie
DChirurgie
D Bisphosphonates
2. Mode de vie:
• Habitudes alimentaires:
D Sucre
D Graisses
DRégime particulier: hyposodé, sans gluten
•Addictions:
DAlcoolisme
DToxicomanie
OTabagisme
•Avez vous consulté un médecin récemment?
DTraitement
OBilan
Pourquoi? .................................................................
• Maladies infectieuses:
•Avez-vous déjà subi une intervention
chirurgicale ?
OVirales:
OVIH DVHC OVHB
DBactériennes: DTuberculose DSyphilis
• Gastro-hépato-entérologie:
D Ulcère
DRectocolite
DHépatites
• Gynécologie:
DGrossesse Semaine d'aménorrhées: .......
D Allaitement
DContraception
82
Ooui
Onan
Laquelle? .................................................
• Prenez-vous des médicaments?
D Lesquels?
D Bisphosphonates
DAnticorps monoclonaux
DAntidépresseurs
DAnxiolytiques
DPsychotropes
DSomnifères
DPrévention /Traitement de l'ostéoporose
post ménopausique
E
X
Le c irurgien-d n tiste
en dehors des n cabi net
1. Le chirurgien-dentiste face à un traumatisme
•
Évaluation de la gravité d'un traumatisme osseux
Les traumatismes les plus courants concernent les membres.
Le premier critère de gravité est la douleur, c'est d'ailleurs parfois le seul signe présent. Une douleur
très violente peut justifier l'envoi d'une équipe médicale sur les lieux pour assurer l'analgésie du
patient.
Le mécanisme du traumatisme peut également provoquer des lésions des structures avoisinantes.
Ainsi, on recherche toujours des signes d'atteintes vasculaires et/ou nerveuses en aval d'un trau­
matisme osseux:
• Signes d'atteinte vasculaire : en aval du traumatisme, le membre est pâle, froid et le
pouls périphérique n'est pas perçu
• Signes d'atteinte nerveuse: en aval du traumatisme, il y a une perte de sensibilité et/
ou de motricité
Enfin, des signes locaux tels qu'une déformation, un hématome ou un œdème sont à rechercher.
Tous ces signes permettent au médecin régulateur du SAMU d'évaluer la gravité du traumatisme et
de décider de la prise en charge immédiate du patient.
•
Prise en charge d'un traumatisme osseux
L'objectif pour le chirurgien-dentiste est d'éviter
l'aggravation du traumatisme et donc de ne pas
mobiliser la personne.
L'immobilisation est la règle générale face à un
traumatisme. Elle est réalisée par les secours à
l'aide de matériel spécifique [ attelles, matelas
immobilisateur... ). Dans l'attente des secours, le
praticien doit essayer de caler le membre avec
le matériel disponible [couverture, vêtement... ).
Calage du membre traumatisé.
83
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
.. Le traumatisme du dos chez une personne consciente
Toute personne consciente présentant une vive douleur au dos ou au cou, à la suite d'une chute ou
d'un choc, est susceptible d'avoir une lésion du rachis.
Comme pour un traumatisme des membres, le principe de prise en charge consiste à éviter au maxi­
mum les mouvements. Dans ce cas, il s'agit du rachis et notamment du rachis cervical, il faut éviter
les mouvements latéraux et de flexion. Pour cela, il est nécessaire de maintenir la tête dans la position
où elle se trouve jusqu'à l'arrivée des secours.
Maintien de tête.
.. Le traumatisme crânien
Lors d'un traumatisme crânien, le risque est une atteinte du cerveau provoquant des troubles neu­
rologiques. Les principaux signes d'atteinte neurologique à rechercher sont:
• Une perte de connaissance
• Des nausées et/ou des vomissements
• Des céphalées
• Un déficit sensoriel (troubles visuels... )
• Un trouble de la conscience lors du choc ou plus tard (agitation, somnolence... )
La prise d'anticoagulant ou d'antiagrégant plaquettaire, expose d'autant plus le patient à une hémor­
ragie intracrânienne s'il subit un traumatisme crânien.
2. Le chirurgien-dentiste face à un accident de la voie publique
+ La protection
Le premier objectif est d'éviter un sur-accident, c'est-à-dire qu'un autre véhicule vienne percuter
ceux déjà accidentés. Pour cela, il faut protéger les lieux par des moyens de signalisation.
Si le praticien est en voiture:
• Il allume ses feux de détresse et gare son véhicule sur la bande d'arrêt d'urgence à envi­
ron 200 mètres après l'accident (ne pas laisser son véhicule au milieu de la chaussée),
• Il met un gilet fluorescent,
• Il fait descendre tous les occupants de son propre véhicule et les installe derrière la
barrière de sécurité,
• Il place un triangle de pré-signalisation 200 mètres avant l'accident.
Pour les véhicules accidentés, le contact doit être coupé et le frein à-main serré.
84
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
.. Attitude face à un motard casqué accidenté
Un motard accidenté non blessé gravement se relève et retire son casque rapidement. Un motard à
terre ayant encore son casque doit faire évoquer un traumatisme violent. Dans ce cas, il faut toujours
suspecter un traumatisme cervical et prévenir toute mobilisation du motard.
• LE MOTARD CASOUÉ CONSCIENT
Si le motard accidenté est conscient, et qu'il se plaint d'une douleur au cou ou au dos, il faut en
premier lieu immobiliser sa tête (Cf Maintien de tête, p. 84 ].
• LE RETRAIT DU CASOUE
L'indication du retrait du casque avant l'arrivée des secours dépend de la situation ( état du motard,
délai d'intervention des premiers secours, formation des témoins sur les lieux... ].
Le chirurgien-dentiste formé à ce geste peut le réaliser si nécessaire, de préférence avec l'aide d'une
autre personne. En cas de doute, il demande l'avis du médecin régulateur du SAMU.
Le maintien de la tête se fera jusqu'à la pose d'un collier cervical par l'équipe de secours.
85
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Références
bibliographiques
Articles scientifiques
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a dental school setting. J Dent Educ. 2010 Apr;?4(4):392-395.
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Resuscitation Council.Guidelines for Resuscitation 2010. Resuscitation 81(2010) 1353-1363.
3. ARSATI F, MONTALLI VA, FLORIO FM, RAMACCIATO JC, DA CUNHA FL, CECANHO R, DE ANDRADE ED, MOTTA RH.Brazilian
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Accessible sur: http://www.afssaps.fr/Services/Repertoire-des-specialites-pharmaceutiques.
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des syncopes. Recommandations professionnelles. Mai 2008.
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hospitalière initiale, indication de la thrombolyse]. Recommandations. Mai 2009.
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cadre de la régulation médicale. Mars 2011.
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dental practitioners and dental care professionals in general dental practice. May 2008. [Accessed 04 March 2011, at
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42. Société Francophone de Médecine Buccale et de Chirurgie Buccale. Recommandations pour la prise en charge des
patients sous agents antiplaquettaires en odontostomatologie. Médecine Buccale Chirurgie Buccale. 2005; 11: 55-75.
43. Société Francophone de Médecine Buccale et de Chirurgie Buccale. Recommandations
pour la prise en charge des patients sous anti-vitamines K en chirurgie bucco-dentaire. Médecine Buccale Chirurgie
Buccale. 2005 ; 12: 188-212.
87
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Livres - ouvrages de références
44. Actualités en Réanimation Préhospitalière. Urgences et Situations d'Exceptions. Journées Scientifiques de SAMU de
France. SFEM éditions. 2009.
45. Actualités en Réanimation Préhospitalière. SAMU-SMUR et Périnatalité. Journées Scientifiques de SAMU de France.
SFEM éditions. 2003.
45. BERTRAND C, AMMIRATI C, RENAUDEAU C.: Risques chimiques. Accidents, attentats.
Editions Elsevier. 2005. 185 p.
47. BRICAIRE F, BOSSI P.: Bioterrorisme.Editions Elsevier. 2003. 115 p.
48. CARLI P, RIOU B, TÉLION C: Urgences médico-chirurgicales de l'adulte, 2' édition,
Rueil- Malmaison: Arnette Eds, 2004, 1579 p.
49. DALLOT JY, BORDELOUP A: Guide pratique des gestes médicaux. 3' édition. Maloine,
Paris. 2002, 809 p.
50. LAROCHE P, DE CARBONNIERES H.: Terrorisme radiologique. Editions Elsevier. 2004. 120 p.
51. ROCHE Y. Risques médicaux au cabinet dentaire en pratique quotidienne. Edition Masson. 2010, 722 p.
Textes règlementaires
52. Arrêté du 3 mars 2005 relatif à l'attestation de formation aux gestes et soins d'urgence. Journal Officiel de la
République Française du 10 mars 2005.
53. Arrêté du 20 avril 2007 relatif à la formation aux gestes et soins d'urgence au cours des études médicales,
odontologiques et pharmaceutiques. Journal Officiel de la République Française du 8 mai 2007.
54. Circulaire n?OO/SGDN/PSE/PPS du ? novembre 2008 relative à la doctrine nationale d'emploi des moyens de
secours et de soins face à une action terroriste mettant en œuvre des matières chimiques.
SS. Circulaire n?20 du 25 juin 19?3 relative à la création de centres de formation des personnels participants aux
secours médicaux d'urgence.
55. Circulaire n'800/SGDN/PSE/PPS du 23 avril 2003 relative à la doctrine nationale d'emploi des moyens de secours et
de soins face à une action terroriste mettant en œuvre des matières radioactives.
57. Circulaire du 10 mai 2005 relative à l'attestation de formation aux gestes et soins d'urgence (AFGSU) DGS/
SD2/2005/207, Ministère de la Santé et des Solidarités Direction Générale de la Santé.
58. Circulaire DHOS/CGR no 2005-401 du 14 septembre 2005 relative à l'élaboration des plans blancs des
établissements de santé et des plans blancs élargis.
59. Circulaire interministérielle n'007/SGDN/PSE/PPS du 8 octobre 2009 relative au dispositif interministériel
d'intervention face à la menace ou à l'exécution d'actes de terrorisme nucléaire, radiologique, biologique ou chimique
(NRBC).Code de la Santé Publique - Article R 4127-205.
50. Décret 87-1005 du 15 décembre 1987 relatif aux missions d'enseignement des SAMU.
51. Décret n'2005-1754 du 30 décembre 2005 relatif à l'organisation du système de santé en cas de menace sanitaire
grave et modifiant le code de la santé publique.
52. Décret N'2004-1157 du 13 septembre 2005 relatif au plan Orsec et pris en application de l'article 14 de la loi
°
N 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile.
°
53. Loi N 85-11 du 5 janvier 1985 relative à l'aide médicale urgente et aux transports sanitaires.
54. Loi N'2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile.
55. Loi N'2007-294 du S mars 2007 relative à la préparation du système de santé à des menaces sanitaires de grande
ampleur.
Site internet
55. www.urgences-ps.com Site de formation à distance sur les urgences médicales, destiné aux professionnels de santé
libéraux non médecins.
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Lexique des termes
d'urgences
Acouphène:
A.F.G.S.U.:
A.I.T.:
A.V.C.:
Bradycardie
Céphalée:
C.E.S.U.:
Cyanose:
Dyspnée:
Dysphonie:
D.S.A.:
Épistaxis:
Gasp:
Hémiplégie:
Hypoxie:
H.T.A.:
Ischémie:
Palpitations
P.A.R.M.:
Polypnée:
Prurit:
S.A.M.U.:
S.M.U.R.:
Tachycardie:
Tachypnée:
Tirage:
U.M.H.:
V.S.A.V.:
Sensation auditive: bourdonnement, sifflement, tintement, etc.
Attestation de Formation aux Gestes et Soins d'Urgence
Accident Ischémique Transitoire
Accident Vasculaire Cérébral
Fréquence cardiaque inférieure à 60 battements par minute
Maux de tête
Centre d'Enseignement des Soins d'Urgence
Coloration bleue des téguments due à l'augmentation dans le sang
capillaire de l'hémoglobine réduite
Respiration difficile et pénible
Difficulté à parler et à émettre des sons
Défibrillateur Semi-Automatique
Saignement de nez
Respiration bruyante agonique
Paralysie frappant une moitié du corps entièrement ou partiellement
Diminution de la quantité d'oxygène distribuée aux tissus par le sang
Hyperîension Artérielle
Souffrance tissulaire due à un manque d'oxygène
Perception anormale de ses propres battements cardiaques
Permanencier Auxiliaire de Régulation Médicale
Respiration rapide et superficielle
Démangeaisons de la peau.
SeNice d'Aide Médicale Urgente
SeNice Mobile d'Urgence et de Réanimation
Fréquence cardiaque supérieure à 100 battements par minutes
Accélération du rythme respiratoire
Dépression de la paroi thoracique au dessus ou au dessous du sternum,
pendant les fortes inspirations (mise en jeu des muscles respiratoires
accessoires J
Unité Mobile Hospitalière
Véhicule de Secours et d'Assistance aux Victimes
89
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
, '. P�nçipa�e�. q:m�i:gnes
de:·sec;ur;ite avec
'" tes:bQùteiUes d'oxygène
11
I,
ATTENTION
De nombreux défauts de qualité sont dus à des chocs lors du stockage et du transport,
qui fragilisent les bouteilles et leur robinet, aussi:
• Les bouteilles doivent être protégées de tout risque de choc ou de chute
• Les bouteilles doivent être solidement arrimées de préférence en position verticale
dans les véhicules
• Les bouteilles doivent être déplacées sans être traînées ou roulées sur le sol
• Les bouteilles ne doivent pas être soulevées par leur robinet
Pour le réglage du robinet détendeur intégré (les consignes en caractères gras concernent des
facteurs favorisant la compression adiabatique et la survenue d'un coup de feu]:
• Ne pas ouvrir la bouteille lorsqu'elle est en position couchée
• Ouvrir progressivement le robinet sans jamais le forcer
• Ne jamais procéder à plusieurs mises en pression successives rapprochées
• Ne jamais ouvrir le débitmètre avant d'ouvrir le robinet (il doit toujours être réglé
à O Umin au préalable)
• Ne pas ouvrir directement le débitmètre au débit maximal (passage de O à 15 Umin
en passant par les positions intermédiaires) avant d'ouvrir le robinet
• Vérifier l'absence de fuite; en cas de fuite, fermer le robinet. Ne jamais utiliser
une bouteille présentant un défaut d'étanchéité
• Ne pas fermer le robinet avec un couple excessif (ne pas forcer)
Pendant l'utilisation:
• Ne pas fumer
• Ne pas approcher une flamme
• Ne pas graisser
• Ne pas enduire de corps gras le visage des patients
• Manipuler le matériel avec des mains propres, exemptes de graisse
• Ne jamais se placer face à la sortie du robinet lors de l'ouverture, mais toujours
du côté opposé au manodétendeur, derrière la bouteille et en retrait
1 • Ne jamais exposer le patient au flux gazeux
• Ne pas utiliser de générateur d'aérosol (laque, désodorisant..], de solvant (alcool,
essence .. ) sur le matériel ni à proximité
De plus, en cas de phénomène anormal (étincelles, crépitement], il faut immédiatement, dans la
mesure du possible, refermer le robinet de la bouteille.
90
11
:1
'1
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
Liste des fournisseurs
de matériel d'urgence*
*Liste non exhaustive donnée à titre indicatif
1. Bouteille d'oxygène
3. Matériel d'urgence
LINDE Healthcare [Laboratoire AGA Médical)
SMSP
14, avenue Paul Doumer
92500 RUEIL MALMAISON
Téléphone: 0810 421000
Fax:0147 14 20 72
www.linde-gas.fr
AIR LIOUIDE SANTE France
Tour Ariane/ Paris La Défense
5, place de la Pyramide
92800 Puteaux
Téléphone: 0144 11OO OO
Fax:0144 11OO 90
www.airliquidesante.fr
: 1
2. Mallette J Kit d'oxygène
SYMBIOSE MEDICAL
,1'
1'
20, chemin La Musardière
30400 Villeneuve Les Avignons
Téléphone:04 90 82 7196
Fax:04 90 27 37 28
www.symbiosemedical.com
AIR LIOUIDE SANTE France
Tour Ariane/ Paris La Défense
5, place de la Pyramide
92800 Puteaux
Téléphone:0144 11OO OO
Fax:0144 11OO 90
www.airliquidesante.fr
·,
SPENGLER S.A.S.
39 I 41avenue Aristide Briand
92163 Antony cedex
Téléphone:014132 79 50
www.spengler.fr
142, avenue de la Libération
01506 Ambérieu-en-Bugey
Téléphone:04 74 46 13 10
Fax: 04 74 46 13 25
www.smsp.fr
CONTACT SECURITE
11, avenue Marcel Dassault
37200 Tours Technopole
Téléphone:02 47 28 29 30
Fax: 02 47 28 30 40
www.contactsecurite.fr
DIRECT MEDICAL
64702 Hendaye
Téléphone:05 59 48 05 57
Fax: 05 59 48 02 63
www.directmedical.fr
LA VITRINE MEDICALE
6, rue des Chasselas
Polygone Nord
66000 Perpignan
Téléphone:04 68 08 26 20
Fax: 04 68 86 36 58
www.lavitrinemedicale.fr
SECURIMED
BP 60049
59411 Dunkerque Cedex 1
Téléphone:03 28 64 75 45
Fax: 03 28 60 52 89
www.securimed.fr
3M SANTE
Bd de l'Oise
95006 Cergy-Pontoise Cedex
Téléphone:0130 3182 82
www.3m.f
91
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
-iste des CESU
Centre d'Enseignement des Soins d'Urgences
04 74 4546 27
CESU01
CH de Fleyriat - 01012 BOURG EN BRESSE
[email protected]
CESU02
CH Général de Laon - 02001 LAON
[email protected]
03.23.26 30 73
04 91 96 68 31
CESU13
IRFSS Houphoüet Boigny - 13314 MARSEILLE
[email protected]
CESU14
CHU de Caen - 14033 CAEN
[email protected]
02 31 06 34 01
04 70 02 30 30
CESU03
CH de Moulins-Yzeure - 03109 MONTLUCON
[email protected]
04 71 46 82 41
CESU15
CH Général Henri Mondor - 15000 AURILLAC
[email protected]
04 92 30 17 35
CESU04
CH de Dignes - 04003 DIGNE LES BAINS
054524 42 56
CESU16
CH de Girac - 16470 ST MICHEL
[email protected]
CESU05
CHI des Alpes du Sud - 05007 GAP
[email protected]
04 92 40 8539
CESU06
CHU Saint Roch - 06006 NICE
[email protected]
04 92 03 33 98
CESU07
CH de PRIVAS - 07000 PRIVAS
[email protected]
04 7520 21 04
03 24 58 7525
CESU08
CH de Manchester - 08011 CHARLEVILLE-MEZIERE
[email protected]
CESU09
CH du Val d'Ariège - 09017 FOIX
[email protected]
0561 03 30 58
CESU10
CH de Troyes - 10000 TROYES
[email protected]
03 25458526
CESUll
04 68 24 27 87
CH Antoine Gayraud - 11012 CARCASSONNE
[email protected]
CESU12
CH Jacques Puel - 12027 RODEZ
[email protected]
92
0565551510
CESU17
CH St Louis - 17019 LA ROCHELLE
[email protected]
0546 4567 67
CESU18
CH BOURGES - 18020 BOURGES
[email protected]
02 48 48 57 17
CESU19
Samu 19 - 19005 TULLE
[email protected]
055520 67 22
04 9529 91 44
CESU2A
CH Général d'Ajaccio - 20184 AJACCIO
[email protected]
CESU28
CH de Bastia - 20604 BASTIA
[email protected]
04 9559 11 35
CESU21
CHU de Dijon - 21033 DIJON
[email protected]
03 80 29 37 38
02 96 01 78 29
CESU22
CH de la Beauchée - 22027 SAINT-BRIEUC
[email protected]
CESU23
CH de Guéret - 23000 GUERET
[email protected]
055551 70 30
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
CESU24
05 53 45 28 06
CESU38
04 76 76 53 69
CH de Périgueux - 24000 PERIGUEUX
[email protected]
CHU de Grenoble - 38043 GRENOBLE
[email protected]
CESU25
CESU39
03.81.66.88.42
CH Jean Minjoz - 25030 BESANCON
[email protected]
CESU26
04 75 82 31 06
CH de Valence - 26953 VALENCE
[email protected]
CESU27
02 32 33 87 71
CESU28
02 37 38 83 64
02 98 34 74 50
04 66 68 37 32
05 67 69 16 36
CHU de Purpan - 31059 TOULOUSE
[email protected]
05 62 61 32 03
CHU Trousseau - 37044 TOURS
[email protected]
CESU44
02.53.48.20.48
CHU de Nantes - 44093 NANTES
[email protected]
CESU45
02 38 51 46 55
CESU46
05 65 20 54 41
CESU47
05 53 69 73 93
04 67 33 89 01
Centre Hospitalier de Mende - 48000 MENDE
[email protected]
02 99 28 9580
02.54.29.60.14
CH - 36019 CHATEAUROUX
[email protected]
CESU37
04 71 04 33 75
CH d'Agen - 47923 AGEN
[email protected]
CHU Pontchaillou - 35033 RENNES
[email protected]
CESU36
CESU43
05 56 79 54 28
CHRU de Montpellier - 34295 MONTPELLIER
[email protected]
CESU35
04n12 09 34
CHR de Cahors - 46000 CAHORS
CHU Pellegrin - 33076 BORDEAUX
[email protected]
CESU34
CESU42
CHR d'Orléans - 45067 ORLEANS
[email protected]
CHU de Auch - 32008 AUCH Cedex
[email protected]
CESU33
02 54 78 51 70
CH Emile Roux - 43012 LE PUY EN VELAY
[email protected]
CHU Gaston Doumergue - 30029 NIMES
[email protected]
CESU32
CESU41
CHU St Etienne - 42055 ST ETIENNE
[email protected]
CHRU Cavale Blanche - 29609 BREST
[email protected]
CESU31
05 58 05 18 33
CH de Blois - 41016 BLOIS
[email protected]
CH de Dreux - 28102 DREUX
[email protected]
CESU30
CESU40
CH de Mont de Marsan - 40024 MONT-DE-MARSAN
[email protected]
CHI Eure Seine - 27023 EVREUX
[email protected]
CESU29
03 84 79 80 92
CH Louis Pasteur - 39108 DOLE
[email protected]
02 47 25 70 40
CESU48
CESU49
04 66 49 59 89
02 41 35 32 97
CHU d'Angers - 49933 ANGERS
[email protected]
CESU50
02 33 06 34 09
CH Mémorial France Etats-Unis - 50000 SAINT-LO
[email protected]
CESU51
03 26 78 74 96
CHU de Reims - 51092 REIMS
[email protected]
93
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
03 25 30 7170
CESU52
CH de Chaumont - 52000 CHAUMONT
[email protected]
CESU65
CH de Bigorre - 65000 TARBES
[email protected]
05 62 54 5193
06 87 70 43 18
CESU53
CH de Laval - 53000 LAVAL
[email protected]
02 43 66 55 78
CESU66
CH Saint Jean - 66046 PERPIGNAN
[email protected]
CESU54
CHU de Nancy - 54035 NANCY
[email protected]
03 83 18 48 95
03 69 55 3110
CESU67
CHU de Strasbourg - 67051 STRASBOURG
[email protected]
CESU55
CH Saint Nicolas - 55107 VERDUN
[email protected]
03 29 87 48 61
03 89 64 87 12
CESU68
CH Emile Muller - 68070 MULHOUSE
[email protected]
02 97014104
CESU56
CH Bretagne-Atlantique - 56000 VANNES
[email protected]
CESU57
CHR de Metz - 57038 METZ
[email protected]
03 87 55 32 75
CESU58
Pas de CESU en activité
CESU59
CHRU de Lille - 59037 LILLE
[email protected]
CESU60
CHG de Beauvais - 60021 BEAUVAIS
[email protected]
03 20 44 55 23
03 44112112
CESU61
02 33 32 75 79
CHIC d'Alençon-Mamers - 61014 ALENCON
[email protected]
CESU62
CH d'Arras - 62022 ARRAS
[email protected]
03 212115 OO
CESU63
Groupe Hospitalier St Jacques
63003 CLERMONT FERRAND
[email protected]
04 73 60 7101
05 59 44 68 41
CESU64A
CH de la côte Basque - 64109 BAYONNE
[email protected]
CESU64B
CH de Pau - 64046 PAU
[email protected]
94
05 59 72 69 60
CESU69
CH Edouard Herriot - 69437 LYON
[email protected]
04 72 1167 15
03 84 96 6122
CESU70
CHI de la Haute-Saône - 70014 VESOUL
[email protected]
03 85 42 45 92
CESU-SAMU71
CH William Morey - 71000 CHALON SUR SAONE
[email protected]
CESU72
CH du Mans - 72037 LE MANS
[email protected]
02 43 5110 78
04 79 96 50 11
CESU73
CH de Chambéry - 73011 CHAMBERY
[email protected]
CESU74
CHR d'Annecy - 74374 PRINGY
[email protected]
04 50 63 6103
CESU75
96 rue Didot - 75014 PARIS
[email protected]
0140 27 50 97
CESU76A
CHU Charles Nicole - 76031 ROUEN
[email protected]
02 32 88 89 n
CESU76B
GH du Havre - 76083 LE HAVRE
[email protected]
02 32 73 3131
CESUn
CH Marc Jacquet - 77000 MELUN
[email protected]
0164 716127
LES URGENCES MÉDICALES AU CABINET DENTAIRE
CESU78
01.30.84.96.04
CESU92
01 41 97 26 80
Hôpital André Mignot - 78150 LE CHESNAY
[email protected]
CH Raymont Poincaré - 92380 GARCHES
[email protected]
CESU79
CESU 93
05.49.78.20 99
CH de Niort - 79021 NIORT
[email protected]
0148964466
CHU Avicenne - 93000 BOBIGNY
[email protected]
CESU80
03 22 66 84 60
CH Nord - CHU d'Amiens - 80054 AMIENS
[email protected]
CESU81
05 63 47 44 49
CH d'Albi - 81013 ALBI
[email protected]
CESU 94
01 45 17 95 29
Hôpital Henri Mondor - 94010 CRETEIL
[email protected]
CESU 95
01 30 75 40 15
CH René Dubos - 95303 PONTOISE
fabrice.berthenet@ch-pontoise .fr
CESU82
05 63 92 81 51
CESU971
05 90 89 ll 01
CH de Montauban - 82000 MONTAUBAN
[email protected]
CH de Pointe-à-Pitre - 97159 POINTE A PITRE
[email protected]
CESU83
CESU972
04 94 61 81 83
Hôpital Font-Pré - 83056 TOULON
[email protected]
05 96 55 36 13
CH de Fort-de-France - 97261 FORT DE FRANCE
[email protected]
CESU84
04 90 14 60 05
CESU 973
05.94.39.52.52
135 av Pierre Sémard Min Avignon - 84000 AVIGNON
[email protected]
CH Andrée Rosemon - 97306 CAYENNE
[email protected]
CESU85
CESU974
02 514460 96
CHO de Vendée - 85925 LA ROCHE SUR YON
[email protected]
CESU86
05 49 44 49 63
CHU de Poitiers - 86021 POITIERS
CESU87
05 55 05 62 80
Hopital du Cluzeau - 87042 LIMOGES
[email protected]
CESU88
03 29 29 98 15
CH Jean Monnet - 88021 EPINAL
[email protected]
CESU89
02 62 90 57 15
CHR - Site Félix Guyon - 97405 SAINT-DENIS
[email protected]
CESU 987
(689) 46 61 96
Centre Hospitalier du Taaone - 98713 PAPEETE - TAHITI
[email protected]
CESU988
006 87 25 72 05
CHT de Nouvelle Calédonie - 98849 NOUMEA
Nouvelle Calédonie
[email protected]
03 86 94 54 04
CH d'Auxerre - 89000 AUXERRE
[email protected]
CESU90
03 84 98 53 40
CH Belfort - 90016 BELFORT
[email protected]
CESU91
01 69 13 95 71
CH Sud-Francilien - 91008 CORBEIL ESSONNE
claude.pouges.ch-sud-francilien.fr
95
Crédits photos
François CHRISTOPHE
Maquilleurs
Sylvie LEFUR et Laurent FACON
Participants aux prises de vues
Dr Marc BARANES, Dr Marcel BEGIN, Édeline SOUTIER, Sixtine BURGADE, Pr Florence CHEMLA,
Mathilde DANCYGIER, Guillaume DO AMARAL, Martin GROSRICHARD, Pr Alain LAUTROU,
Dr Stéphane MILLIEZ, Carine PARFAIT, Dr Oufini SALEM, Dr Jean-Claude TAVERNIER,
Elisabeth TEBOUL, Dr Saroeun YOU
Nous remercions !'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris
pour la mise à disposition des locaux dans le Service d'odontologie de !'Hôpital Charles-Foix à Ivry-sur-Seine,
l'Association Nationale des Centres d'Enseignement des Soins d'Urgence [ANCESU), le SAMU 94
et Stéphanie FERRAND juriste au Conseil National de !'Ordre des Chirurgiens-dentistes ..
Egalement tous nos remerciements au Dr Dorothée LARCHER
pour son aide précieuse dans la réalisation de cet ouvrage.
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NON
1
1
NON
1
NON
1
Puis alterner des cycles de
30compressions thoraciques
et de 2 insufflations artificielles
avec oxygène
Appel du SAMU
Pose du défibrillateur du cabinet
Massage cardiaque immédiat
1
Vérifier pendant 10secondes
Le patient a-t-il un pouls
carotidien?
1
Basculer la tête du patient
en arrière
Vérifier pendant 10secondes
Le patient respire-t-il?
1
OUI
1
Surveiller la
présence du pouls
carotidien
Appel du SAMU
Ventilation
artificielle
avec oxygène
1
1
1
'
OUI
1
Surveiller
la respiration
du patient
Oxygénothérapie
Appel du SAMU
Mettre le patient
sur le côté [P.L.S.]
1
1
1
Quels sont les signes?
\\
OUI
1
L'installer en
position adaptée
1
1
i
Prise en charge spécifique
en fonction de la pathologie
"spirntoi"··· /
Pression artérielle, fréquence
cardiaque, fréquence
Les données para cliniques
Quels sont les symptômes?
Pâleur, sueurs, cyanose,
érythème, paralysie
faciale, hémiplégie...
1
Dyspnée, vertiges, céphalée, ....................
Démarche
douleur thoracique,
Diagnostique
palpitations...
Le patient est-il conscient?
Pas de Dyspnée
Pendant l'anesthésie, pendant
les soins, en se relevar
du fauteuil, après un effort...
t
-
Dans quelles circonstances?
Antécédents?
Traitement en cours?
Allergies?
Le dossier médical
du patient
-> Patient assis
Dyspnée
.
-> Patient allongé
Appel du SAMU
....
,
....... .. ,,...
Démarche générale face à une urgence médicale au cabinet dentaire
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