Sommaire de la séquence 6 Histoire : La place de l’Église dans l’Occident féodal t Séance 1 Quelles étaient les croyances et les pratiques des chrétiens au Moyen Age ? t Séance 2 La construction des églises au Moyen Age t Séance 3 Comment évoluent la vie et le rôle des moines entre le XIe et le XVe siècle ? t Séance 4 Objectifs Comment évolue la place de l’Église dans la société médiévale entre le XIe et le XVe siècle? a) savoir : • Situer dans le temps les églises romanes (XIe – XIIe s.) et les églises gothiques (XIIe XVe siècle). • Dater l’ordre des cisterciens, l’ordre des Franciscains b) Savoir-faire : • Décrire et d’expliquer les croyances et les pratiques des chrétiens du Moyen Age. • Décrire une église en utilisant le vocabulaire de la leçon • Expliquer l’organisation et la vie dans une abbaye cistercienne. • Raconter la vie de saint-François • Expliquer l’organisation de l’Église • Décrire certaines missions sociales de l’Église au Moyen Age Histoire : L’expansion de l’Occident chrétien (XI-XVe siècle) t Séance 5 Giovanni Arnolfini, un marchand-banquier au Moyen-âge t Séance 6 Bruges, une ville au Moyen-âge t Séance 7 Objectifs c) • • d) • • • 1095-1099, la première croisade Connaissances (Savoir) : Localiser Bruges et les principaux circuits commerciaux en Occident au XIIIe siècle La date de la première croisade et de la prise de Jérusalem (1099). Capacités (Être capable de) : Raconter les activités d’un marchand banquier Expliquer la croissance d’une ville Raconter la première croisade Méthodes • La fiche méthode n°1 Comment organiser mon temps de travail ? • La fiche méthode n°2 Bien tenir mon cahier. • La fiche méthode n°3 Comment apprendre ma leçon ? Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit respectifs. Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que par les conventions internationales en vigueur. Ces contenus ne peuvent être utilisés qu’à des fins strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective à quelque titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise à disposition de tiers d’un cours ou d’une œuvre intégrée à ceux-ci sont strictement interdits. ©Cned-2009 séance 1 — Séquence 6 Cette séquence de travail est entièrement consacrée à l’histoire. En Histoire, elle comprend trois séances, d’une heure chacune, qui vont te permettre de découvrir la place de l’Église au Moyen Age et l’expansion de l’Occident chrétien entre le XIe et le XVe siècle. Chaque séance comprend peu d’exercices afin de faciliter tes apprentissages. Chacune des séances de travail, en fonction de ton rythme personnel, comprend 45 à 60 minutes, certains exercices étant moins faciles que d’autres. Tu dois réaliser au minimum trois séances par semaine. Pour bien te préparer, relis la fiche méthode n°1 d’Histoire : « organiser mon temps de travail » Pour la tenue de ton cahier, il faut être rigoureux et bien respecter les consignes. Réponds aux questions et réalise les auto-évaluations proposées au crayon à papier. Note ce qui est important en vert (titre, correction des exercices, « je retiens », vocabulaire). Relis les conseils de la fiche méthode 2 d’Histoire : « Bien tenir mon cahier ». Lorsque tu lis un document ou une question, si tu as du mal à comprendre, lis-le à voix haute. Lorsque tu ne connais pas le sens d’un mot, cherche le sens de ce mot dans le manuel (dans les encadrés définitions ou dans le lexique à la fin du manuel) ou dans un dictionnaire. N’oublie pas que sur le site collège de ton niveau d’enseignement, si tu possèdes un ordinateur avec une connexion à Internet, tu disposes d’un forum entraide pour échanger avec tes camarades des quatre coins du monde, ce qui te permet de mieux comprendre le sens d’un exercice. Tu peux également, en cas de difficultés plus importantes, faire appel au tutorat sur le site ou par téléphone si cela correspond aux modalités de ton inscription. Bon travail © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 221 Séquence 6 — séance 1 Séance 1 Quelles étaient les croyances et les pratiques des chrétiens au Moyen Age ? Au Moyen Age, en Occident, presque tous les habitants sont chrétiens. La religion est très présente dans la vie quotidienne. Voyons dans cette leçon : Quelles étaient les croyances des chrétiens ? Quelles étaient leurs pratiques religieuses ? A Croire au salut des âmes Après avoir recopié au stylo le titre de la séance – Quelles étaient les croyances et les pratiques des chrétiens au Moyen Age ? - ouvre ton cahier et prends un crayon à papier pour répondre aux questions des exercices suivants. N’oublie pas pour chaque exercice de bien noter la référence des exercices, et les lettres et numéros des questions sur ton cahier. Pour répondre, fais des phrases complètes qui reprennent l’intitulé des questions. Exercice 1 Comprendre le message du Jugement dernier de Conques Observe attentivement les images du document 1 et lis sa légende avant de répondre aux questions de l’exercice. Si tu disposes d’une connexion à Internet, tu peux voir une image détaillée du tympan à l’adresse suivante : http://www.tympan-conques.webou.net/ Mais attention, ne passe pas trop de temps sur ce site. Il faut répondre aux questions de l’exercice en priorité. a) Document 1 : Où se trouve Jésus-Christ ? Comment est-il représenté ? Que fait-il ? b) D’après cette sculpture, dans la religion chrétienne, que deviennent les âmes des défunts après la mort ? c) Par rapport au Christ, où se trouve l’enfer ? Où se trouve le paradis ? d) Quels personnages représentés sur le tympan le confirment ? (Cite les personnages et précise de quel côté ils se trouvent) e) Pour quelle raison le personnage du détail C se retrouve-t-il de ce côté du Jugement ? Quel est son châtiment ? f) Au Moyen Age, pourquoi les images et les sculptures étaient-elles indispensables pour enseigner le message du Christ aux chrétiens ? 222 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 1 — Séquence 6 Document 1 : Le Jugement dernier Source des images : © Dagli-Orti/gdo:b28043/aa382956 © Dagli-Orti/ gdo:b28045/aa382958 Cette sculpture en bas-relief représente le Jugement Dernier. Le Christ (1) en Majesté est assis au centre de la scène, sur un trône. Juste en dessous de lui, la pesée des âmes (5) figure le jugement dernier : le diable essaie d’appuyer sur la coupe représentant le mal tandis que l’ange appuie de son côté sur le bien ; les croix représentent l’intervention de Jésus-Christ pour sauver les âmes de l’enfer. À sa droite se trouve le paradis où sont accueillis les « élus », comme la vierge Marie (2) ou encore sainte Foy (3). À sa gauche, se trouve l’enfer où le diable (4) règne en maître. Cependant, la condamnation n’est pas définitive puisqu’une porte existe entre l’enfer et le paradis ; elle est empruntée par un homme tiré par un ange. Cette sculpture se trouvait sur le portail de l’église comme une sorte de catéchisme. Elle a aussi une signification symbolique : en franchissant le portail, le chrétien entre dans le monde de la foi et de la religion : le bien et le mal y sont plus importants que le fait d’être puissant ou pauvre, comme dans la vie quotidienne. Le tympan obéit aussi à un savant programme théologique (= religieux) dont le site http://www.tympan-conques.webou.net/ te donnera une idée. Dessin du portail d’après Viollet le Duc. Dictionnaire raisonné de l’architecture (1856) ; Schéma © Franck Marthaz. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 223 Séquence 6 — séance 1 Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices avant de passer au chapitre B. B Vivre en chrétien pour assurer son salut Nous avons vu que les chrétiens croyaient en une vie après la mort (= le salut des âmes). Mais pour avoir le droit d’accéder au paradis, il fallait avoir eu une vie terrestre exemplaire. Les chrétiens devaient croire en Dieu, mais aussi « pratiquer » le christianisme. C’est à dire suivre l’exemple de Jésus-Christ. Pour aider les chrétiens dans leur quête du salut, l’Église imposait certaines obligations aux fidèles. Voyons quelques unes de ces obligations : Exercice 2 Les sacrements rythment les grands moments de la vie Pour les chrétiens, un sacrement est un geste réalisé par un prêtre (imposition des mains, onction…) qui représente l’intervention de Dieu dans la vie humaine. Pour l’Église catholique, il existe sept sacrements traduits par des gestes spécifiques (l’Église orthodoxe connaît les mêmes sacrements, mais les cérémonies sont souvent différentes). Document 2 : Les sept sacrements Le baptême : de l’eau (symbole de purification) est déposée sur le front du baptisé pour marquer l’appartenance à la communauté des chrétiens. À partir du XIIe siècle, on baptise les enfants dès leur naissance : dans un monde devenu chrétien, ce n’est plus un choix personnel d’adulte et le baptême garantit, si l’enfant meurt – chose fréquente au Moyen Âge – l’accès au paradis. La confirmation : l’évêque impose ses mains sur le croyant. Ce sacrement existe depuis le Ve siècle mais d’abord associé au baptême, il devient une cérémonie spécifique au XIIe siècle. La communion : manger le pain et boire le vin transformé en corps et en sang du Christ par le prêtre. Cet acte est considéré comme sacrement depuis le Ier siècle de l’Église chrétienne. Le IVe concile de Enluminure des Grandes Chroniques de France (XVe s.). Latran rend obligatoire la communion British Library, Londres. Ms. Royal 20 c. VII, fol.190 v au moins une fois par an (à Pâques qui marque la résurrection du Christ). © AKG_ 462183 La confession : confier à un prêtre le mal commis (les « péchés ») : l’Église rend obligatoire la confession auprès d’un prêtre au moins une fois par an au IVe concile de Latran en 1215. Le sacrement de l’ordre : un homme reçoit l’ordination sacerdotale pour devenir prêtre et célébrer les sacrements au service des chrétiens ; depuis le début du IVe siècle, un parfait célibat est attendu de lui (mais est loin d’être respecté). Le mariage : il est considéré comme sacrement à partir du IIe concile de Lyon en 1274, ce qui n’entraîne pas pour autant une cérémonie religieuse (on peut se marier devant notaire) L’extrême-onction : sacrement qui prend son nom en 1173 et qui est donné par le prêtre à un mourant. 224 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 1 — Séquence 6 a) Document 2 : Quel sacrement cette enluminure du XVe siècle représente t-elle ? Justifie ta réponse en décrivant la scène. b) En t’aidant du document 2, imagine et raconte la vie chrétienne de Jehan, né en 1190 et mort en 1235. Fais bien attention, il ne peut recevoir tous les sacrements à la fois ! Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices avant de passer à l’exercice 3. Exercice 3 Culte des reliques et pèlerinages, des pratiques très populaires Tu peux faire oralement le travail sur le document 3 (questions a), b) et c) avant de passer aux documents 4 et 5 (questions d à i) Document 3 : Le reliquaire de Sainte-Foy de Conques Statue reliquaire ou « chasse » de sainte Foy (hauteur 85 cm, or et pierres précieuses). Cette statue est conservée dans l’abbaye de Conques dans l’Aveyron. Cette statue contient la relique de sainte Foy. Une relique est une partie du corps d’un saint, ou un objet lui ayant appartenu. En l’occurrence, il s’agit ici du crâne de la sainte, visible par les fidèles à travers la grille située au dos de la statue. Née vers 290 à Agen, sous l’empire romain, Foy se convertit au christianisme vers l’âge de douze ans. Refusant de renier sa foi chrétienne, elle meurt décapitée en 303 lors des grandes persécutions de l’empereur Dioclétien contre les chrétiens. L’Église en fait une sainte dès le IVe siècle. Au IXe siècle, dépourvus de reliques et dans l’espoir d’attirer les pèlerins qui font route vers Saint-Jacques-de-Compostelle, les moines de Conques dérobent le crâne de la sainte dans la cathédrale d’Agen, puis l’exposent dans leur abbaye. C’est alors que la relique se serait mise à accomplir des miracles… © AKG_825370 et 418489 Un témoignage des miracles de sainte Foy Bernard d’Angers écrit, vers 1010, au sujet de la relique : « Lorsque nous avons paru devant elle, l’espace était si resserré, la foule prosternée sur le sol était si pressée, qu’il nous fut impossible de tomber à genoux (...) En la voyant pour la première fois, toute en or, étincelant de pierres précieuses et ressemblant à une figure humaine, il parut à la plupart des paysans qui la contemplaient, que la statue les regardait d’une manière vivante et qu’elle exauçait de ses yeux leurs prières. » D’après Bernard d’Angers. Le Livre des miracles de Sainte Foy. XIe siècle. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 225 Séquence 6 — séance 1 a) Document 3 : Où est conservée cette statue ? Que contenait-elle ? b) Pourquoi les chrétiens se pressaient-ils devant la statue pour prier ? Si tu manques de temps, réponds aux dernières questions de l’exercice à l’oral. c) Documents 3 et 4 : Sur la route de quel grand pèlerinage se trouvait l’abbaye de Conques ? d) Quels sont les deux autres grands pèlerinages chrétiens ? Lequel des deux conduit les chrétiens en terre d’Islam ? e) Dans quel but les chrétiens accomplissaient ces pèlerinages ? Document 4 : Les grands pèlerinages au Moyen Age Il y avait trois grands pèlerinages au Moyen Âge : Saint-Jacques de Compostelle où les chrétiens priaient sur la tombe de l’apôtre saint-Jacques, Rome où ils priaient sur celle de saint-Pierre et enfin Jérusalem où est mort le Christ. © Franck Marthaz f) Document 5 : Comment commence le testament de Bernard ? Qu’est ce que cela prouve ? g) Quel vœu exprime Bernard dès la deuxième phrase de son testament ? h) Par quels moyens espère-t-il y parvenir ? 226 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 1 — Séquence 6 Document 5 : Extraits du testament de Bernard d’Ezi, seigneur d’Albret (1341) « Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il. Moi, Bernard, seigneur d’Albret, sain de corps et d’esprit, voulant pourvoir au salut de mon âme et disposer de moi et de mes biens et choses, je donne et recommande mon corps et mon âme à Dieu Notre Seigneur, à Notre Dame Sainte Marie et toute la cour céleste du Paradis. (…) Je veux, j’ordonne et je commande que (…) soient données et distribuées, aux couvents des Frères Mineurs, Prêcheurs, Carmes et Augustins, les sommes de deniers ci-dessous exprimées (Suit une liste d’une trentaine de monastères auxquels Bernard fait des dons d’argent). De même, je veux et j’ordonne que, comme je suis tenu de faire cinq pèlerinages, ces pèlerinages soient faits par mes fils (…). De même, comme j’ai fait vœu et promis, à l’occasion de la maladie de Marthe, ma femme, d’aller au Saint-Sépulcre de Notre Seigneur (à Jérusalem) (…) je veux et j’ordonne, qu’au cas où je ne pourrais moi-même faire ledit pèlerinage, un de mes fils le fasse. (…) Et s’il advenait que mes enfants fussent assez ingrats pour ne pas vouloir accomplir lesdits pèlerinages pour mon âme, je veux, j’ordonne et je commande que ce que l’on estime ce que je pourrais dépenser en faisant lesdits pèlerinages, et que mes héritiers soient tenus de faire des dons et de bonne aumônes, là où ils jugeront qu’il soit bien employé au salut de mon âme. (…) » D’après la traduction de Robert Boutruche, La crise d’une société. Seigneurs et paysans du Bordelais pendant la Guerre de Cent Ans, Paris, Les Belles Lettres, 1963, p. 492-499. Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices avant de recopier le résumé de la leçon sur ton cahier. Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots en gras pour le mémoriser. j e retiens Au Moyen Age, presque tous les habitants d’Occident sont des chrétiens. Ils croient en la résurrection de Jésus-Christ et espèrent le rejoindre après la mort au Paradis. Pour sauver leur âme, les chrétiens suivent les prescriptions de l’Église : recevoir les sacrements, dont plusieurs prennent de l’importance à cette époque aux moments importants de la vie (baptême, mariage), aller à la messe le dimanche, communier à Pâques, confesser leurs péchés. Ils doivent aussi se montrer charitables envers les pauvres et faire des dons à l’Église. Pour se faire pardonner leurs péchés, obtenir une guérison ou voir exaucer un vœu, de nombreux chrétiens partent en pèlerinage pour aller prier devant les reliques des saints. Les pèlerinages les plus importants les conduisent à Jérusalem, Saint-Jacquesde-Compostelle, ou encore Rome. Recopie les définitions sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite comme ci-dessous : marge Une église : Avec une minuscule, c’est le lieu de culte (prière) des chrétiens. L’Église : Avec une majuscule, c’est l’ensemble de la communauté des chrétiens. Une relique : Les restes du corps d’un saint ou un objet lui ayant appartenu. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 227 Séquence 6 — séance 1 Un saint : Une personne canonisée par l’Église pour que sa vie serve d’exemple. L’Église a décidé que cette personne était, de façon certaine, au paradis. Un péché : Une action que l’Église estime mauvaise. j e suis capable de Au terme de cette leçon tu dois être capable de : • Réciter le résumé et le vocabulaire de la leçon. • Décrire et d’expliquer les croyances et les pratiques des chrétiens du Moyen Age. Le coin des curieux Pour voir en détail le tympan de Conques : http://www.tympan-conques.webou.net/ Pour comprendre la difficulté du métier des historiens qui travaillent sur les sources manuscrites du Moyen Age, les photographies du testament de Bernard Ezi II d’Albret sont visibles à l’adresse suivante : http://www.guyenne.fr/archivesperigord/pau/E31/E31_Ph534.htm Notez que l’écriture du XIVe siècle est très difficile à lire et que le texte est en occitan, la langue utilisée dans le sud de la France à cette époque. Un extrait du testament traduit par Robert Boutruche est consultable sur le site de Sources Médiévales : http://sourcesmedievales.unblog.fr/ puis taper le mot clé « Albret » dans la barre de recherche du site à gauche. 228 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 2 — Séquence 6 Séance 2 La construction des églises au Moyen Âge j e sais déjà En étudiant le Jugement dernier du tympan de l’église de Conques nous avons découvert que les chrétiens espéraient sauver leur âme et accéder au Paradis. Le reliquaire de sainte-Foy, également conservé à Conques, nous a permis de découvrir une pratique très populaire au Moyen Age : les pèlerinages et le culte des saints. À partir de l’an 1000, la plupart des églises sont désormais construites en pierre. Dans cette leçon, nous allons étudier les problèmes que posait leur construction. Le principal problème est celui du plafond : comment faire un plafond en pierre sans qu’il s’effondre ? Deux solutions ont été successivement élaborées au cours du Moyen Âge. Après avoir recopié au stylo sur ton cahier le titre de la séance - La construction des églises au Moyen Âge- réponds au crayon à papier, sur ton cahier, aux questions des exercices. N’oublie pas pour chaque exercice de bien noter la référence des exercices, les lettres des questions sur ton cahier. Pour répondre, fais des phrases complètes qui reprennent l’intitulé des questions. A L’église, un espace organisé pour la prière Exercice 4 Identifier les espaces de l’église Nous allons prendre l’exemple de l’abbatiale de Conques : nous avons déjà vu qu’elle accueillait les moines, mais elle servait aussi d’église pour le village. Les numéros identiques figurant sur les photos extérieure et intérieure désignent les mêmes espaces. Pour les identifier, le texte te donne des précisions qui portent soit sur l’intérieur, soit sur l’extérieur. Document 6 : L’abbatiale de Conques, vue extérieure Vue aérienne © Alamer/Iconotec/Photononstop/Réf. n°7100167730 © AKG_1028355 © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 229 Séquence 6 — séance 2 (Document 6 / suite) L’abbatiale de Conques, vue intérieure et plan. © Nicolas Thibaut/Photononstop/Image n°1012510 plan © Mickaël Levasseur L’église de Conques est une abbatiale, c’est-à-dire l’église d’une abbaye (ou monastère), lieu où vivent des moines. Elle est édifiée entre 1031 et 1107 par les moines de Conques à la place d’une ancienne église grâce aux nombreux dons que les pèlerins laissaient à leur passage. L’abbatiale de Conques accueille aussi les gens du village pour les cérémonies. Comme beaucoup d’églises romanes, l’église de Conques a un plan en forme de croix. Elle est orientée vers l’Est, en direction de Jérusalem. C’est un lieu de rassemblement et de prières pour les chrétiens. On y entrait, par l’ouest, en passant sous le portail ( ) qui était encadré par deux grosses tours-porches. C’est à ce portail que se trouvait le tympan du Jugement dernier que nous avons étudié dans la leçon précédente. Les fidèles assistaient à la messe dans la nef ( ). Les moines et le prêtre qui célébrait la messe se tenaient dans le chœur ( ). Entre l’abside et la nef, les deux parties du transept ( ) étaient éclairés par une tour-lanterne ( ). La lumière apportée par les fenêtres de cette tour symbolisait la présence de Dieu. Quant au reliquaire (X) qui contenait les reliques de sainte-Foy, il se trouvait dans le chœur de l’église. Le déambulatoire, un passage spécialement aménagé derrière le chœur, permettait aux pèlerins de circuler (de déambuler) pour accéder à la relique et prier devant elle. a) Document 6, plan : Quelle forme dessine le plan de l’église de Conques ? b) Comment est-elle orientée ? c) Quel moment de la vie de Jésus-Christ ce plan et cette orientation rappellent-ils ? d) Utilise les indications données sur le plan pour établir la légende des vues extérieures et intérieures de l’abbaye. Écris directement au crayon à papier dans le texte (entre les parenthèses) les numéros correspondants. 230 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 2 — Séquence 6 e) Où se tenaient les chrétiens pour assister à la messe ? Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés avant passer au chapitre B. B La technique romane L’église de Conques est une église romane : nous allons voir maintenant comment est construit le plafond en pierre. Observe sur le document 7 le dessin de gauche et compare-le à la vue intérieure du document 6. Document 7 : Des techniques de construction en évolution Coupe d’après Viollet le Duc. Dictionnaire raisonné de l’architecture (1856) Exercice 5 La voûte romane a) Quelle est la forme du plafond ? Comment peux-tu justifier les expressions voûte en « berceau » ou en « plein cintre » ? b) Le poids de la voûte fait pression vers le bas ; qu’a-t-on renforcé pour éviter son effondrement ? Dans l’art roman, les murs jouent un rôle prépondérant pour soutenir la voûte ; ils demeurent donc très épais avec peu d’ouvertures ; la plupart des églises romanes sont étroites et sombres. Les bas-côtés soutiennent la partie centrale, la nef. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 231 Séquence 6 — séance 2 À la fin de la leçon, consulte le coin des curieux. Tu pourras trouver beaucoup d’autres exemples d’églises et d’abbayes romanes (et gothiques) sur le site http://www.romanes.com/ C Les cathédrales gothiques L’étroitesse des églises romanes a amené les bâtisseurs à tenter d’autres solutions. Dès le milieu du XIIe siècle, à Saint-Denis (près de Paris), une nouvelle technique est utilisée. Elle se généralise ensuite. Cette technique que les historiens ont nommée « art gothique » est particulièrement spectaculaire dans les cathédrales construites au XIIIe et au XIVe siècle. Une cathédrale est l’église dans laquelle l’évêque célèbre habituellement la messe. Nous allons nous intéresser à la cathédrale d’Amiens, l’une des grandes cathédrales gothiques. Document 8 : La cathédrale Notre-Dame d’Amiens, vue intérieure 1. Chœur 2. Pilier 3. Croisée du transept 4. Tribunes 5. Vitraux 6. Croisée d’ogives © AKG_357802 232 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 2 — Séquence 6 Document 9 : la cathédrale Notre Dame d’Amiens : de vastes proportions Longueur Largeur Hauteur sous nef Hauteur façade Plan d’Amiens d’après Viollet le Duc. Dictionnaire raisonné de l’architecture (1856) et de Conques © Cned Conques 56 m 34 m 22 m 35 m Amiens 149 m 70 m 43 m 68 m dessin © Franck Marthaz Exercice 6 identifier l’art gothique a) Observe la vue intérieure de la cathédrale d’Amiens (document 8) et compare-la avec la vue intérieure de l’église Sainte-Foy de Conques (document 6) : quels sont les éléments identiques ? quelles différences vois-tu ? b) À l’aide du document 9, montre que la cathédrale d’Amiens a de vastes proportions. c) Sur les deux mêmes documents, observe le plafond puis observe la partie droite du document 7 : comment appelle-t-on la voûte qui forme le plafond ? d) Où se fait sentir, d’après le document 7 à droite, le poids de la voûte ? Quelle solution technique est mise en œuvre pour résoudre le problème ? La croisée d’ogives permet de faire porter la poussée de la voûte par les arcs-boutants ; les murs n’ont plus besoin d’être aussi épais que dans l’art roman. Les architectes du Moyen Âge construisent donc de plus en plus haut et de plus en plus large… jusqu’en 1284 date à laquelle le chœur de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais s’effondre. Il atteignait 48,50 mètres ! Cette grandiose architecture avait une fonction religieuse : la lumière qui entrait dans le bâtiment et la forme élancée vers le ciel devaient donner aux chrétiens le sentiment de s’approcher de Dieu en venant prier dans ce lieu. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 233 Séquence 6 — séance 2 Document 10 : Façade de la cathédrale d’Amiens Photo © cned (AEL 2) - AKG_776110 Photo statue © RMN / Agence Bulloz côte cliché : 07-534150 Les sculptures qui ornent les façades ne sont pas en bas-relief, mais le plus souvent constituées de haut-reliefs, ou même de statues fixées dans des niches, comme la statue du « Beau Dieu d’Amiens » qui orne le trumeau du portail central de la façade (document 10). C’est en entrant à l’intérieur de la cathédrale que l’on comprend toute l’importance de la croisée d’ogives. La nef et le chœur sont baignés de lumière grâce aux larges fenêtres ouvertes entre les piliers, notamment au niveau des tribunes. Ces larges fenêtres permettent de placer des vitraux (document 11) qui sont comme un livre racontant la bible et la vie des saints. 234 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 2 — Séquence 6 Document 11 : Vitrail de Notre-Dame de Chartres, XIIIe s. Le vitrail est un panneau constitué de morceaux de verre peints ou colorés et assemblés entre eux par du plomb pour former un dessin. Les vitraux servaient à décorer les grandes verrières (= fenêtres) des églises gothiques. Ces vitraux étaient souvent payés par des corporations de marchands ou d’artisans, ou par des riches seigneurs qui espéraient ainsi gagner leur salut en embellissant les nouvelles églises. Il reste très peu de vitraux du Moyen Age dans la cathédrale d’Amiens. Les plus beaux vitraux sont ceux de la cathédrale de Chartres, comme celui-ci qui représente la Vierge et l’enfant Jésus. Il est très caractéristique du XIIIe siècle, siècle où le culte de la Vierge Marie est en plein développement. La couleur bleue dominante des vitraux, mais aussi la dédicace (= le nom) de la plupart des cathédrales de cette époque, dédiées à Notre-Dame (= la Vierge Marie), confirment l’importance du culte marial. © Bridgeman PWI 98068 Au-delà du renouveau artistique et architectural, les cathédrales gothiques répondent surtout au besoin de leur temps : • Les hommes sont plus nombreux car ils sont mieux nourris grâce aux progrès de l’agriculture dans les campagnes • De ce fait, et parce que les seigneurs assurent suffisamment la paix, les villes se développent et s’agrandissent à partir du milieu du XIIe siècle. Les dirigeants de la ville veulent affirmer la puissance de la cité, les habitants veulent assurer leur salut en finançant la construction ; les évêques souhaitent les cathédrales les plus belles possibles en pensant ainsi honorer Dieu : la construction des cathédrales témoigne donc du dynamisme de l’Occident aux XIIe et XIIIe siècles. • Enfin, les rois capétiens soutiennent la construction de ces nouvelles églises qu’ils utilisent lors des grands moments de leur règne (sacre et couronnement dans la cathédrale de Reims, inhumation dans l’abbatiale de Saint-Denis ; construction de la Sainte-Chapelle à Paris par Louis IX), ce qui renforce le caractère sacré de leur pouvoir. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 235 Séquence 6 — séance 2 Voici maintenant un tableau qui reprend les grandes caractéristiques des églises romanes et gothiques. Il peut t’aider à faire l’exercice 7. Document 12 : Les grandes caractéristiques du roman et du gothique église romane église gothique XIe siècle Milieu XIIe - XIIIe s. Date d’apparition Abbatiale Sainte-Foy de Cathédrale NotreExemple étudié Conques Dame d’Amiens Voûte sur croisée Type de voûte Voûte en berceau d’ogives Murs épais, Piliers, Techniques de contreforts, arcs-boutants, construction Éléments arcs pleins cintres contreforts Petite taille Grande taille Fenêtres Peu élevée et trapue Élancée Aspect extérieur général Peu élevée Très élevée Aspect de la nef Hauteur Peu de lumière Beaucoup de lumière Lumière Vitraux Fresques murales Sculpture en haut-relief Éléments décoratifs Sculptures en bas-relief et statues Transmettre le message de Dieu Transmettre le message Rassembler un grand de Dieu nombre de chrétiens Objectif religieux Favoriser le culte des Montrer la puissance reliques de l’Église Raconter la vie des saints j e rédige Exercice 7 Décrire une église ou une cathédrale Cet exercice est difficile. Si tu as déjà passé plus de 45 minutes sur cette leçon, passe directement au résumé de la leçon. a) Choisi une des deux églises étudiées (abbatiale de Conques ou cathédrale d’Amiens), puis relève sur ton cahier les mots en gras et soulignés du chapitre correspondant à cette église (chapitres A et B pour Conques, chapitre C. pour Amiens). b) Imagine que tu es en vacances avec tes parents ou avec des amis dans le département de l’Aveyron ou dans celui de la Somme. Vous décidez de visiter l’abbatiale de Conques ou la cathédrale d’Amiens. Comme tu l’as étudiée en cours, c’est toi qui t’improvises guide pour la visite de l’église. Rédige un texte d’une dizaine de lignes qui décrit l’église. Dans ce texte tu dois : • rappeler le nom et la date de construction de l’église et à l’initiative de qui elle fut construite, • présenter l’aspect général de l’église (forme du plan, orientation, dimensions), • décrire les différentes parties de l’église et expliquer leur fonction. 236 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 2 — Séquence 6 • décrire les éléments de décoration de l’église • enfin, expliquer en quoi l’architecture de cette église répond aux besoins des chrétiens de cette époque (voir dernière ligne doc. 12) Pour rédiger ton texte, tu ne dois pas recopier les phrases de la leçon, mais seulement utiliser les mots en gras relevés sur ton cahier et les tableaux des documents 9 et 12. Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices avant de recopier et d’apprendre le résumé de la leçon. Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots en gras pour le mémoriser. j e retiens © Franck Marthaz Au XIe siècle, de nombreuses églises sont construites en pierre en Occident. Ces nouvelles églises, édifiées suivant un style qualifié plus tard de « roman », sont les lieux de culte des chrétiens. Leur plan en forme de croix, leur orientation vers l’Est et leur décor transmettent le message du Christ aux fidèles. Très souvent, elles conservent également les reliques d’un saint qui attirent les pèlerins. À partir du XIIIe siècle, apparaît en Ile-de-France, puis dans toute l’Europe, un nouveau type d’église que l’on qualifiera plus tard de « gothique ». Ces vastes églises, les cathédrales, construites au cœur des villes à l’initiative des évêques et grâce aux dons des fidèles, utilisent de nouvelles techniques qui permettent d’édifier des lieux de culte plus grands, plus hauts et plus lumineux. Recopie les définitions sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite comme ci-dessous : marge Une cathédrale : L’église d’un évêque : c’est là que se trouve la « cathèdre », c’est-à-dire le siège sur lequel seul l’évêque peut s’asseoir lorsqu’il préside une célébration religieuse. Un évêque : Le responsable d’un diocèse, c’est-à-dire, une région où vit une Importante communauté de chrétiens j e suis capable de Au terme de cette leçon tu dois être capable de : • Situer dans le temps les églises romanes (XIe – XIIe s.) et les églises gothiques (XIIe XVe siècle). • De décrire une église en utilisant le vocabulaire de la leçon • De réciter le résumé et le vocabulaire de la leçon. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 237 Séquence 6 — séance 2 Le coin des curieux Pour les églises romanes : sur le site http://www.romanes.com/ Pour voir la basilique Saint-Denis, première cathédrale gothique : http://saint-denis.monuments-nationaux.fr/ Le site des monuments nationaux te propose aussi quelques autres abbayes et cathédrales (www.monuments-nationaux.fr). En allant sur google earth ou sur géoportail, tu pourras voir des vues aériennes des grandes cathédrales de France : Notre-Dame-de-Paris, Notre-Dame-de-Rouen, Notre-Dame-de-Reims, Notre-Dame-de-Chartres… Sur google earth, de nombreuses photos des monuments te sont également proposées. Un point d’orthographe : saint-Jacques ou Saint-Jacques ? Comment savoir s’il faut mettre une majuscule ou non à « saint ». La réponse en détail et avec une petite dictée à faire à l’adresse suivante : http://www.saint-jacques.info/orthographe.htm NB : Pour ceux qui n’ont pas accès à Internet : L’on écrit « saint » sans majuscule lorsque l’on veut désigner une personne, « Saint » avec une majuscule, lorsque l’on veut désigner un lieu ou le nom d’une église. j ’approfondis : Histoire des Arts Exercice 8 Connaître les différents types de sculptures Cet exercice est un rappel. Dans le cours de 6e (séquence 3, La civilisation grecque, séance 6, exercice 23), nous avions évoqué les grands types de sculptures. Voyons si tu te rappelles ce que tu as appris… Document 13 : Les grands types de sculptures a) Recopie le tableau ci-dessous, puis à l’aide du document 13, complète-le : Document a. b. c. Bas-relief Haut-relief Sculpture en ronde-bosse (statue). Type de sculpture Nom de l’église roman ou gothique ? A B Dessin © F. Marthaz Document 14 : Deux exemples de sculptures Doc A : tympan de Sainte-Foy-de-Conques © Dagli-Orti/GDO-B-28045/AA382958 238 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e Doc. B Portail de la cathédrale de Chartres © RMN/10502981 séance 3 — Séquence 6 Séance 3 Comment évoluent la vie et le rôle des moines entre le XIe et le XVe siècle ? j e sais déjà Dans les deux premières leçons du chapitre, nous avons étudié l’abbatiale de Sainte-Foy de Conques. Cette église, construite en Aveyron au milieu du XIe siècle, était l’église d’une abbaye isolée où vivaient des moines bénédictins. Essayons d’en savoir plus sur la vie des moines en nous demandant : Quelle était la vie des moines au XIIe siècle ? Quel rôle social et économique avaient les moines au Moyen Age ? Comment saint-François fait-il évoluer la vie et le rôle des moines au XIIIe siècle ? Après avoir recopié au stylo sur ton cahier le titre de la séance - Comment évoluent la vie et le rôle des moines entre le XIe et le XVe siècle ? - réponds au crayon à papier aux questions des exercices sur ton cahier. A Une abbaye dans le monde rural au XIIe siècle Depuis le VIe siècle, en Occident, des hommes et des femmes ont choisi de vivre dans des abbayes pour consacrer leur vie à la prière, à l’étude de la religion et au travail manuel, selon la Règle (= le règlement de vie) de saint Benoît. Au début du Xe siècle, une abbaye fondée à Cluny, en Bourgogne, connaît un très grand rayonnement. Elle reçoit alors de nombreux dons qui l’enrichissent. En réaction à la fin du XIe siècle, des moines fondent l’abbaye de Cîteaux (en Bourgogne également). Un jeune noble Bernard de Fontaine y entre pour devenir moine en 1112, avec d’autres membres de sa famille. Quelques années plus tard, on lui confie le soin de fonder l’abbaye de Clairvaux (aujourd’hui en Champagne-Ardenne) dont il devient le supérieur, l’abbé. Exercice 9 La fondation de l’abbaye de Clairvaux Document 15 : Des terres pour l’abbaye « Au nom de la sainte et indivisible Trinité, commencement de la charte du comte Hugues. Qu’il soit connu à tous présents et à venir, que moi, comte de Troyes, je donne à Dieu, à la sainte vierge Marie et aux religieux de Clairvaux, l’endroit qui porte ce nom, avec ses dépendances, champs, prés, vignes, bois et eaux, sans aucune réserve ni pour moi ni pour mes descendants. Ce dont sont témoins Acard de Reims, Pierre et Robert d’Orléans, hommes de guerre à mon service. […] J’ai fait toutes ces donations en présence des témoins susdits. Que l’on sache encore que le seigneur Jobert de la Ferté, surnommé le Roux, et le seigneur Reinaud de Perrecin ont donné, aux mêmes Pères, le droit de pâtis et l’usufruit sur toutes leurs terres, particulièrement sur les eaux, bois et prés du domaine de Perrecin : de cela sont témoins Acard de Reims et Robert, hommes de guerre à mon service. De plus, qu’il soit su encore que moi Hugues, comte de Troyes, je permets et concède auxdits Pères la libre et paisible possession de la terre et de la forêt d’Arétèle. Confirmé ces donations, par nous Joscern, évêque de Langres, et Hugues, comte de Troyes et scellé de notre sceau et de notre anneau. » Charte de fondation de l’abbaye, 25 juin 1115 http://encyclopedie-universelle.com/abbaye-cisterciens3.html © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 239 Séquence 6 — séance 3 Document 16 : saint-Bernard réunit ses moines dans la salle capitulaire © AKG_328401 Miniature de Jean Fouquet (vers 1455). Extrait du livre d’or d’Etienne Chevalier Ms Fr 71. Musée Condé, Chantilly. L’abbé est un moine choisi par les autres moines pour diriger l’abbaye. Tous les jours, il réunit l’ensemble des moines pour rappeler la Règle et répartir les taches quotidiennes. Cette réunion qui s’appelle le « chapitre » se déroule dans la salle capitulaire de l’abbaye. a) Introduction et document 15 : Qui donne la terre pour fonder l’abbaye ? b) Quel est le rôle de Bernard de Clairvaux ? Exercice 10 Étudier la vie monastique Document 17 : La journée d’un moine cistercien Les moines de Cîteaux, de Clairvaux, et tous ceux vivant dans les abbayes fondées ultérieurement en particulier par Bernard de Clairvaux obéissent à la même Règle ; voici l’organisation de la journée des moines Heures 1 2-3 4 5 6 7 8 9 10-11 12 13 14 15 16-17 18 19 20 21-24 activités Office des matines Repos dans le dortoir (les moines dorment dans leurs habits, sans chauffage) Offices des laudes Repos dans le dortoir Offices de prime Réunion dans la salle capitulaire autour de l’abbé Début du travail dans les champs, à la forge ou au scriptorium (copie des livres) Offices de tierce Travaux dans les champs, à la forge ou au scriptorium Offices de sexte Repas dans le réfectoire, en silence, un moine lit la Bible. Pas de viande. Repos dans le dortoir Offices de none Travaux dans les champs, à la forge ou au scriptorium Offices des vêpres Diner léger puis méditation dans le cloître Offices des complies Repos dans le dortoir prières et chants religieux 240 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e travail repos séance 3 — Séquence 6 Lis et observe attentivement les documents 15, 16, 17 : a) En t’aidant des activités du moine (document 17) à quoi servent les terres données dans la charte de fondation (document 15) ? b) À quel moment de la journée se déroule la scène représentée sur le document 16 ? c) À quelle activité les moines occupent-ils le plus de temps ? j e rédige d) En t’aidant des documents 15 à 18, raconte la vie des moines en présentant plus particulièrement quelques moments de la journée : que font les moines ? Où ? Avec qui ? Que se passe-t-il ? Document 18 : Les locaux de l’abbaye de Fontenay Reconstitution de l’abbaye © Bridgeman LRS 204940 1. Salle capitulaire (rez-de-chaussée) 2. Dortoir (étage)- photo F.. Thurion/2006 6. Réfectoire 2. Forge et moulin- photo J. Renalias 3. cloître - photo F. Thurion/2006 1. Scriptorium 5. Abbatiale (église des moines) 6. Cuisine, chauffoir, réfectoire 7. Chapelle et hospices des voyageurs 8. Infirmerie 4. Pigeonnier - photoTL/2004 © Photos libres de droits wikipedia (wiki commons) © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 241 Séquence 6 — séance 3 L’abbaye de Fontenay a été créée par Bernard de Clairvaux en 1118, soit peu de temps après la fondation de Clairvaux. C’est l’une des abbayes les mieux conservées. Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices avant de répondre aux questions de l’exercice 8. Nous avons vu qu’au XIIe siècle, de très nombreuses abbayes sont fondées dans les campagnes et touchent souvent les nobles comme Bernard de Clairvaux et de nombreux membres de sa famille. Nous allons maintenant découvrir une autre personnalité et un autre ordre religieux. B François d’Assise et les frères mineurs au XIIIe siècle Né dans une famille de riches marchands de la ville d’Assise en Italie, François (1182-1126) mène une vie facile et dissipée ; il rêve de chevalerie et espère devenir noble. Mais en 1205, il modifie brutalement sa conduite : il décide de se détacher de tous ses biens et de vivre pauvrement à l’image de Jésus. Il parcourt alors toutes les villes d’Italie, prêchant et aidant les pauvres. Il est rejoint par de nombreux disciples et fonde un nouvel ordre religieux, l’ordre des frères mineurs qu’on appelle aussi franciscains. Bien que fondateur de cet ordre, il est en conflit avec les maisons qu’il a fondées et finit sa vie seul. Deux ans après sa mort, le pape le canonise (le proclame saint). La vie de François d’Assise est connue, et elle est illustrée notamment par le peintre Giotto : François étant canonisé, on voulut garder le souvenir de sa vie à Assise. Nous allons voir, à travers quelques scènes, comment il modifia le rôle des moines dans la société médiévale et quel souvenir les habitants d’Assise ont voulu garder de lui. Exercice 11 la vie de François d’Assise Document 19 : La conversion de François Après avoir décidé de mener une vie consacrée à Dieu, François entre en conflit avec son père. Ce récit, très célèbre, a été rédigé à la demande du pape en vue de la canonisation de François. « Puis [le père] assigna son fils devant l’évêque d’Assise pour procéder entre les mains du prélat à la restitution complète et à la renonciation à tout bien. Loin d’y opposer quelque résistance, François, tout joyeux, se prêta volontiers à ce qu’on exigeait de lui. Amené en face de l’évêque, il n’attend pas, il ne barguigne pas : sans prononcer un mot et avant qu’on lui enjoigne quoi que ce soit, il ôte tous ses vêtements et les lance dans les bras de son père ; il ne garde même pas ses caleçons mais demeure complètement nu devant toute l’assistance. L’évêque, touché de ce courage et saisi d’admiration au spectacle d’une telle ferveur et force d’âme, se leva aussitôt, attira le jeune homme dans ses bras et le couvrit de son manteau. Il avait clairement conscience d’être là en présence d’une inspiration de Dieu, et il était persuadé que la scène dont il venait d’être le témoin possédait une signification surnaturelle et cachée. C’est pourquoi, à partir de ce moment, il se constitua son protecteur, lui prodigua encouragements et marques de tendresse, bref l’adopta et l’aima du plus profond de sa charité. » D’après Thomas de Celano, Vita prima, 1228. a) Document 19 : Que veut montrer le texte ? 242 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 3 — Séquence 6 Document 20 : François présentant la Règle franciscaine au pape Fresques de la basilique San Francesco d’Assise. Scène de la vie de saint François par le peinte Giotto (1299). 2,7 m x 3,3 m. Saint-François remet au pape la règle des Franciscains. Il fonde par cet acte un nouvel ordre monastique. © Archives Alinari, Florence, Dist. RMN / Ghigo Roli côte cliché 06-528812 b) Document 20 : Décris la scène. c) La tradition attribue la règle franciscaine à François d’Assise ; pourtant les chercheurs pensent aujourd’hui qu’elle fut rédigée au sein de la communauté religieuse. Peut-on considérer que la fresque permet cette interprétation ? d) Document 21 (page suivante) : Quel détail montre que ce retable a été peint après la mort et la canonisation de Saint-François ? e) Pourquoi peut-on dire qu’en dessinant les scènes 1, 3, 4, 5, le peintre a cherché à montrer que Saint-François avait eu une vie proche de celle de Jésus-Christ ? f) Où se déroulent la plupart des scènes ? En ville ou à la campagne ? Justifie ta réponse. g) Malgré l’abondance des documents sur François d’Assise, les historiens estiment qu’il est difficile de savoir qui était le « vrai » François. Peux-tu proposer une raison à ce fait ? h) Quelles différences peux-tu établir entre Bernard de Clairvaux et François d’Assise ? © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 243 Séquence 6 — séance 3 Document 21 : scènes de la vie de saint-François © Bridgeman Image ID: BEN 85141 Retable de l’église San Francesco de Pescia (Italie). Scène de la vie de saint-François, peintes par Bonaventura Berlinghieri (1235). 152 x 116 cm. 1. saint-François reçoit les stigmates (les mêmes plaies que celles du Christ sur la Croix) 2. saint-François prêchant aux oiseaux ; 3. Il sauve miraculeusement une femme d’un accouchement difficile ; 4. Il soigne des lépreux ; 5. guérison miraculeuse d’un paralytique ; 6. Il libère du démon des possédés Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices avant de passer au résumé de la leçon. 244 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 3 — Séquence 6 Recopie le tableau suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le. j e retiens ordre Fondateurs Date Règles de vie Lieu de vie Idéal religieux Rôle économique et/ou social Cistercien Saint-Bernard Vers 1100 Pauvreté individuelle. Prière. Travail manuel et intellectuel Vœu de silence Retiré du monde dans une abbaye (mais Bernard est très actif hors de l’abbaye) Prier pour le salut des chrétiens. Mettre en culture de nouvelles terres. Franciscain Saint-François d’Assise Vers 1200 Pauvreté individuelle et collective. Mendier. Prêcher. Au milieu des laïcs Prêcher la parole de Dieu auprès des chrétiens. Aider les pauvres, soigner les malades. Recopie au stylo les définitions sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite comme ci-dessous : marge Un ordre religieux : Un groupe de moines qui obéissent à une même règle. Un abbé : Le moine qui dirige une abbaye. Une abbaye : (synonymes : couvent, monastère) un groupe d’hommes ou de femmes qui consacrent leur vie à Dieu en suivant une règle. j e suis capable de Au terme de cette leçon tu dois être capable de : • Raconter la vie de saint-François • Expliquer l’organisation et la vie dans une abbaye cistercienne. • Dater l’ordre des cisterciens, l’ordre des Franciscains • Réciter le vocabulaire de la leçon. Le coin des curieux Si tu disposes d’une connexion à Internet, tu peux visiter l’abbaye de Fontenay à l’adresse suivante : http://www.abbayedefontenay.com/abbayedefontenay.htm © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 245 Séquence 6 — séance 4 Séance 4 Comment évolue la place de l’Église dans la société médiévale entre le XIe et le XVe siècle ? j e sais déjà Dans les précédentes leçons nous avons évoqué la vie des moines, le rôle des abbés, certaines actions des évêques. Nous avons également vu le rôle économique et social de certains ordres monastiques. Afin de mieux organiser et d’approfondir tes connaissances, voyons dans cette dernière leçon : Qu’est-ce que l’Église au Moyen Âge et quel rôle joue-t-elle ? Après avoir recopié au stylo sur ton cahier le titre de la séance - Comment évolue la place de l’Église dans la société médiévale entre le XIe et le XVe siècle ? - réponds au crayon à papier aux questions des exercices sur ton cahier. A L’Église est une institution qui s’affirme Exercice 12 Le pape affirme son pouvoir Lis d’abord le texte ci-dessous sans t’inquiéter de tous les mots précis que tu ne comprends peut-être pas, mais en essayant d’en comprendre le sens général qui est donné par le titre. Tu liras les définitions des mots si tu en as besoin pour répondre aux questions. Document 22 : L’autorité de l’Église Seul le pontife1 romain est dit à juste titre universel. Seul, il peut déposer2 ou absoudre3 les évêques. Son légat4, dans un concile, est au-dessus de tous les évêques, […], et il peut déposer contre eux une sentence de déposition. […] Seulement aux pieds du pape tous les princes s’inclinent.[…] Il lui est permis de déposer les empereurs Il lui est permis de transférer les évêques d’un siège5 à un autre, selon la nécessité.[…] Aucun texte canonique6 n’existe en dehors de son autorité. Sa sentence7 ne doit être réformée par personne et seul il peut réformer la sentence de tous. Il ne doit être jugé par personne. Personne ne peut condamner celui qui fait appel au Siège apostolique [au pape]. Les causes majeures [affaires judiciaires] de n’importe quelle église doivent être portées devant lui. Dictatus papae (Les affirmations du pape) (1) le mot désigne le pape (2) déposer : retirer la responsabilité à quelqu’un (3) absoudre : pardonner les péchés (4) le légat est le représentant du pape (5) ici, le siège désigne la « cathèdre », donc le diocèse qui est confié à l’évêque (6) un texte canonique est un texte ayant l’autorité de la loi dans l’Eglise (7) la sentence : le jugement 246 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 4 — Séquence 6 Les historiens ne sont pas d’accord entre eux sur la date précise du texte et sur son auteur. Il s’agit peut-être de notes de travail du pape Grégoire VII (1073-1085) rédigées par un de ses secrétaires ; cependant, ce texte reprend des idées plus anciennes et connues des historiens ; il exprime donc bien la volonté pontificale. a) Quelle doit être l’autorité du pape sur les évêques ? b) Quelle doit être l’autorité du pape par rapport à l’empereur ? À la fin du XIe siècle, les papes entreprennent une vaste réforme qui porte le nom de « réforme grégorienne », du nom du pape Grégoire VII. Cette réforme comporte trois aspects : - rappeler les prêtres à leurs devoirs : le pape leur demande de respecter le célibat (rappelle-toi le document 2 dans la séance 1) - affirmer la supériorité de l’Église (le pouvoir spirituel) sur l’empereur ou le roi (le pouvoir temporel) : les empereurs aussi doivent obéir au pape. - affirmer son autorité dans l’Église : les évêques ne sont pas soumis à l’empereur ou au roi : ils doivent obéir au pape. B L’Église est riche Exercice 13 L’Église possède des biens matériels Dans les précédentes leçons nous avons lu plusieurs textes qui évoquaient les recettes financières de l’Église, voici un tableau qui récapitule les différents types de revenus : Document 23 : Les revenus de l’Église La vente des produits des terres appartenant à l’Église (abbayes ou évêques) Les droits seigneuriaux (redevances payées par les paysans pour l’exploitation de leur tenure) Les loyers des tenures et des maisons allouées aux paysans Les dons des fidèles en argent ou en terre La dîme, un impôt prélevé sur les récoltes Relire Les devoirs des paysans de Verson (Séquence 3, séance 1, doc. 2) La fondation de Notre-Dame de Saintes (Séq. 4, séance 3, doc. 18) et Extraits du testament de Bernard d’Ezi, seigneur d’Albret (1341) (Séq. 4, séance 3, doc. 5) x Les évêques et les abbayes étaient donc de véritables seigneurs qui possédaient de vastes seigneuries, et les exploitaient par eux-mêmes ou en faisant travailler des paysans. Cette domination seigneuriale n’est pas toujours bien acceptée par les paysans : © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 247 Séquence 6 — séance 4 Document 24 : La révolte des serfs de Saint-Arnoul (1102) Les paysans attachés à la terre (serfs) des moines de l’abbaye de Saint-Arnoul de Crépy en Valois se révoltent en 1102 et ne veulent plus s’acquitter des taxes qu’ils doivent payer quand ils se marient (formariage) ou quand ils héritent (mainmorte). Les moines se sentant menacés n’hésitent pas à demander le jugement de la comtesse de Valois, belle-sœur du roi de France : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Nous voulons faire savoir aux hommes présents et futurs que certains serfs de Saint-Arnoul en sont venus un jour à s’opposer et à se rebeller contre l’église et les moines de Saint-Arnoul. Fort de leur grand nombre et d’une grande agitation du peuple, ils soutenaient qu’ils ne donneraient absolument plus la taxe à payer pour prendre épouse et la part de leurs biens que nous appelons couramment mainmorte (…) Sur tout cela, nous avons porté plainte et revendiqué en présence de dame Adèle, notre comtesse, l’épouse d’Hugues le Grand, frère du roi de France Philippe et qui était alors en pèlerinage à Jérusalem. La comtesse fixa un jour convenable pour trancher cette affaire. (…) C’est à savoir que ayant été convaincus de leur culpabilité et jugé en présence de la comtesse Adèle, de tous les barons et d’une foule innombrable, ils ont reconnus être à perpétuité les serfs de notre église. Ils ont prêté serment de fidélité et payé la redevance de quatre deniers par tête qu’ils devaient. » Cité dans Bunel, G. , Lalou, E. Sources d’histoire médiévales IXe-mil. XVes. Paris : Larousse, 1991. p282-283 a) Documents 23 et 24 : en t’aidant de ces documents, rédige un texte dans lequel tu présenteras les différents aspects de la richesse de l’Église ; tu montreras également que l’Église a le souci de bien gérer cette richesse. Les abbayes ou les évêques se comportaient donc comme les autres propriétaires de la terre, les seigneurs. C’est pour ces raisons que les moines franciscains (séance 3), dont la règle leur imposait la mendicité pour vivre, étaient très populaires. C L’Église joue un rôle important dans la société Exercice 14 Deux missions sociales de l’Église au Moyen Age a) Document 25 : comment s’appelle cet hôpital du Moyen Âge ? Que peut signifier cette appellation ? b) Décris la scène. Document 25 : L’Hôtel-Dieu de Paris Miniature du XVe siècle. L’Hôtel-Dieu de Paris était un hôpital construit près de la cathédrale Notre-Dame. © Bridgeman-Art CHT 163523 248 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 4 — Séquence 6 Document 26 : Des universités dirigées par des clercs Miniature représentant un professeur de l’université de Paris. Au cours du XIIIe siècle, les universités, qui sont d’abord des associations d’étudiants ou de maîtres, s’organisent de manière autonome par rapport au roi, à l’empereur, et même à l’évêque de la ville (Paris en France, Bologne en Italie), tout en étant soumises, en théorie, à l’autorité du pape. Dans les faits, les maîtres et les étudiants disposent d’une grande marge de liberté. Il existe quatre « facultés » : les arts, la médecine, le droit, la théologie (la religion). Le maître lit les textes des auteurs et les commente, puis vient le moment de la « dispute » (un échange d’arguments concernant l’interprétation d’un texte). Les souverains utilisent les services des juristes formés dans les universités. © AKG_orz022072 c) Document 26 : Décris la scène ; de quelle phrase du texte peux-tu la rapprocher ? d) Ensemble des documents de la séance : en deux ou trois phrases, montre l’importance de l’Eglise dans la société du Moyen Âge. Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots en gras pour le mémoriser. j e retiens En Occident le pape affirme son autorité sur l’Église catholique dont il devient le chef absolu. Il entend également affirmer son autorité sur l’empereur. Grâce à ses seigneuries, à la dîme, mais aussi aux dons des fidèles, l’Église est riche et puissante. Elle exerce une grande influence sur la société en assistant les pauvres, en soignant les malades, en se chargeant de l’enseignement d’abord dans les écoles monastiques puis dans les universités à partir du XIIIe siècle. Recopie les définitions sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite comme ci-dessous : marge Le clergé : Des hommes qui ont voué leur vie à la religion. La dîme : Un impôt payé en nature à l’Église. L’Université : La communauté des maîtres et des étudiants. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 249 Séquence 6 — séance 4 j e suis capable de Au terme de cette leçon tu dois être capable de : • Expliquer l’organisation de l’Église • Décrire certaines missions sociales de l’Église au Moyen Age • Réciter le résumé et le vocabulaire de la leçon. j e m’évalue en histoire sur les séances 1 à 4 Dans les cases ci-dessous, coche au crayon de papier (pour pouvoir gommer ensuite et recommencer l’exercice si besoin) la ou les bonnes réponses (sans trop appuyer la pointe de ton crayon) qui conviennent aux affirmations suivantes : 1- Qu’est-ce qu’une relique ? a) Le morceau du corps d’un saint ou un objet lui ayant appartenu b) Une vieille église abandonnée c) Une statue qui représente Jésus 2- Pour se faire pardonner leurs péchés, obtenir une guérison ou voir exaucer un vœu, de nombreux chrétiens partent en… a) pénitence b) pèlerinage c) voyage 3- Qu’est-ce qu’une abbatiale ? a) L’église d’une paroisse. b) L’église d’un évêque. c) L’église d’une abbaye. 4a) b) c) 5- Qu’est-ce qu’une cathédrale ? L’église d’une paroisse. L’église d’un évêque. L’église d’une abbaye. Comment appelle-t-on le responsable d’un diocèse ? a) Un prêtre b) Un moine. c) Un évêque. 6a) b) c) Qui dirige une abbaye ? Un prêtre Un abbé Un évêque 7a) b) c) Qu’est-ce que la dîme ? Un impôt prélevé pour l’Église. Une seigneurie ecclésiastique. Un hôpital tenu par des religieuses. 8- La croisée d’ogives est un élément de l’architecture… a) romane b) gothique c) romaine 9- Les vitraux décorent souvent les églises… a) romanes b) gothiques c) romaines 10- La voûte en berceau est un élément de l’architecture… a) romane b) gothique c) romaine Une fois ce travail terminé, va lire les bonnes réponses dans le livret de corrigés. Fais le total de tes points. Si tu as entre 15 et 20 points cela signifie que tu as une bonne connaissance de ta leçon. Si tu as moins de 10 points, je te conseille de relire les résumés et le vocabulaire copiés dans ton cahier 250 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 5 — Séquence 6 Séance 5 Giovanni Arnolfini, un marchand-banquier au Moyen-âge Quelles sont les activités de Giovanni Arnolfini et comment les pratique-t-il ? Après avoir recopié au stylo sur ton cahier le titre de la séance - Giovanni Arnolfini, un marchand-banquier au Moyen-âge- écris ensuite le sous-titre puis réponds au crayon à papier aux questions des exercices sur ton cahier. Exercice 15 Document 1 : Jan Van Eyck (v. 1390-1441), Double portrait Arnolfini, 1434, 81,8 x 59,7 cm, National Gallery, Londres, © The Bridgeman Art Library / BAL1765 © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 251 Séquence 6 — séance 5 Jan Van Eyck est un grand peintre flamand de la Renaissance. Comme Arnolfini, il a vécu dans la ville de Bruges. Il est l’un des premiers utilisateurs de la peinture à l’huile. Sur cette toile très célèbre, il a représenté le marchand Giovanni Arnolfini et son épouse. a) De quel siècle date cette œuvre ? b) Observe le tableau et repère plusieurs indices de la richesse des époux Arnolfini. Exercice 16 Document 2 : la vie de Giovanni Arnolfini. Giovanni Arnolfini naît à la fin du XIV° siècle à Lucques, en Italie. Dans les années 1420, il réside à Bruges, en Flandre, et fréquente le milieu des financiers. En 1421, il se lance dans des spéculations* financières hardies qui lui rapportent beaucoup d’argent, qu’il investit dans le commerce des tapisseries. En 1423, le duc de Bourgogne Philippe le Bon lui achète « six pièces de tapisserie faites et ouvrées richement ». Dès lors, Arnolfini est en relations constantes avec le duc à qui il prête régulièrement de l’argent : ainsi, le 1er mars 1425, il lui vend des draps de laine payables à un an pour une somme de 2220 livres sur laquelle il gagne 25 %. Les prêts, les gains, les ventes à la cour l’enrichissent à tel point qu’il devient le plus en vue des marchands lucquois opérant sur la place de Bruges. Il rend aussi quelques services au dauphin de France qui, devenu roi (Louis XI), le prend à son service en le nommant conseiller et général des finances de la Normandie. Il épouse Giovanna Genami et il revient mourir à Bruges en 1472. D’après J.-C. Hocquet, Venise et Bruges, Documentation photographique, 1999 *achat de biens ou de valeurs dans le but de les revendre avec profit. a) Repère Bruges sur le document 5 de la séance 6 : dans quelle région se trouve cette ville ? b) De quel pays est originaire Giovanni Arnolfini ? c) Identifie dans le texte au moins trois activités qui enrichissent Arnolfini. d) Surligne deux produits vendus par Arnolfini. D’après le document 5 de la séance 6, d’où pouvait provenir la laine ? e) Qu’est-ce qui dans le texte montre que grâce à ses activités commerciales, Giovanni Arnolfini est devenu un personnage important ? 252 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 5 — Séquence 6 Exercice 17 Document 3 : La lettre de change. Observe attentivement le schéma ci-dessus, pour bien comprendre le mécanisme de l’achat et du paiement. a) À quel moyen de paiement d’aujourd’hui fait penser la LETTRE DE CHANGE utilisée par Giovanni Arnolfini ? b) Quel est l’intérêt pour les marchands d’utiliser une lettre de change ? Lis les propositions ci-dessous et replace-les dans le tableau : (une phrase peut être utilisée deux fois). Cela permet de payer à crédit. Cela évite de transporter une somme qui peut être volée ou perdue. Cela évite les frais de change d’une monnaie à l’autre. Giovanni Arnolfini les marchands de vins bordelais ............................................................. ............................................................. ............................................................. ............................................................. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 253 Séquence 6 — séance 5 Tu as à présent recueilli un certain nombre d’informations sur Giovanni Arnolfini. À l’aide de tes réponses aux questions, rédige un texte sur cet homme et les activités qui lui ont permis de s’enrichir. Pour vérifier par toi-même si ton texte est complet, souligne les passages qui répondent aux questions suivantes : QUI ? QUAND ? OÙ ? QUELLES ACTIVITÉS ? COMMENT ? CONSÉQUENCES ? Si tu constates qu’il manque quelque chose, complète ton texte, puis compare ta production au corrigé. Après avoir terminé l’exercice, va vérifier les réponses dans le corrigé et assure-toi, avant de poursuivre, que tout est bien compris : tu dois en principe être capable de le refaire, sans le corrigé. Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots en gras pour le mémoriser. j e retiens Giovanni Arnolfini était un marchand-banquier italien du XV° siècle, installé à Bruges, en Flandre. Il vendait des produits de l’artisanat local (comme les tapisseries) ou issus du commerce lointain (comme la laine), et pratiquait le prêt d’argent. Pour faciliter les échanges internationaux, les marchands du Moyen Âge utilisaient des techniques telles que la lettre de change et le crédit. L’enrichissement des marchands et des banquiers à la fin du Moyen Âge en fait des personnages qui comptent dans la société. Certains, comme Arnolfini, accèdent à des fonctions importantes auprès des princes et des rois. Le tableau de Van Eyck illustre bien l’ascension et la fierté de cette catégorie sociale. 254 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 6 — Séquence 6 Séance 6 Bruges, Une ville au Moyen-âge Lors de la séance 5, tu as étudié les activités d’un marchand de Bruges. Tu sais donc déjà situer cette cité flamande (c’est-à-dire située en Flandre). Nous allons à présent nous intéresser à la ville en elle-même. A Comment s’est développée la ville de Bruges? Exercice 18 Document 1 : La naissance de Bruges au Xe siècle. « Baudoin, le comte de Flandre, construisit une forteresse. Par la suite, pour les besoins de ceux de la forteresse, des marchands commencèrent à affluer près du pont du château ; ensuite des aubergistes se mirent à construire des maisons et à préparer des logements pour fournir à manger et à coucher à ceux qui avaient affaire avec le seigneur. Leur formule était : « Allons au pont ». Les habitants s’y accrurent de telle sorte que bientôt naquit une ville importante qui, jusqu’à aujourd’hui, conserve son nom commun de pont, car « brugghe » signifie pont en flamand. » D’après la Chronique de jean le Long, abbé de Saint-Bertin, XIV° siècle a) Quel édifice est à l’origine de la ville de Bruges ? À quelle époque ? b) Autour de quelles activités s’est-elle par la suite développée ? © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 255 Séquence 6 — séance 6 Exercice 19 Document 2 : Un marchand de vin à Bruges, miniature extraite d’un manuscrit du XV° siècle, Bayerische Staatsbibliotek, Munich. © RMN / 10-518622 Repère sur cette image le marchand de vin (en bleu de dos) et ses clients. Tu peux aussi observer la grue qui servait à charger et décharger les bateaux. 256 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 6 — Séquence 6 a) D’après le document 5 en pages suivantes et la séance 5, d’où peut provenir ce vin ? b) Observe attentivement l’image et fais la liste de tous les métiers qui sont directement en relation avec les activités du marchand de vin (tu peux même trouver une quantité d’ouvriers ou d’artisans qui ont du travail grâce au marchand et qui ne figurent pas sur l’image). Que peut-on en conclure ? Exercice 20 Document 3 : © Pascal Le Berre Plan de Bruges au Moyen Âge a) Comment la ville est-elle protégée ? b) Comment évolue la superficie de la cité du XIIe au XIIIe siècle ? © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 257 Séquence 6 — séance 6 Exercice 21 Document 4 : Vue du centre médiéval de Bruges, © AFP. Bertrand Rieger /Hemis.fr/163284 Plusieurs édifices de Bruges remontent au Moyen Âge: - L’hôtel de ville est le siège des échevins (c’est-à-dire ceux qui gouvernent la ville), qui sont choisis parmi les riches marchands. - Le beffroi (83 mètres) sert de prison et de dépôt d’archives. Sa cloche avertit les habitants en cas de danger. - Les halles sont un marché couvert et servent de salle de réunion. a) Qu’est-ce qui, dans l’architecture monumentale de Bruges, montre l’importance des marchands au Moyen Âge ? 258 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 6 — Séquence 6 Exercice 22 : Document 5 : © Pascal Le Berre a) Quels produits parviennent à Bruges par bateau, et d’où viennent-ils? b) Quels produits parviennent en Italie par bateau, et d’où viennent-ils? c) Où se rencontrent les marchands de Flandre et ceux d’Italie ? Tu as à présent recueilli un certain nombre d’informations sur Bruges et ses marchands. À l’aide de tes réponses aux questions, rédige un texte sur cette ville et les activités qui ont permis son développement. Pour vérifier par toi-même si ton texte est complet, souligne les passages qui répondent aux questions suivantes : QUI ? QUAND ? OÙ ? QUELLES ACTIVITÉS ? COMMENT ? CONSÉQUENCES ? Si tu constates qu’il manque quelque chose, complète ton texte, puis compare ta production au corrigé. Après avoir terminé l’exercice assure-toi, avant de poursuivre, que tout est bien compris : tu dois en principe être capable de le refaire, sans le corrigé. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 259 Séquence 6 — séance 6 Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots en gras pour le mémoriser. j e retiens La ville de Bruges est née au Xe siècle autour d’une forteresse. Comme beaucoup de cités d’Occident, Bruges connaît une période de croissance à partir du XIe siècle grâce au commerce lointain et à l’artisanat, et devient au XIIIe siècle la plus grande cité d’Europe du Nord. L’importance de l’activité commerciale est symbolisée par les halles et le beffroi au centre de la ville. Les marchands se procurent dans les pays du Nord de l’Europe du bois, des harengs, du blé, des fourrures. C’est dans les foires de Champagne qu’ils rencontrent les marchands italiens qui eux importent des produits d’Orient ou d’Afrique. La richesse des marchands leur procure un pouvoir politique: c’est parmi eux que sont choisis les échevins qui dirigent la ville. 260 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 7 — Séquence 6 Séance 7 1095-1099, la première croisade Lors des deux séances précédentes, nous avons étudié l’expansion économique de l’Occident. Nous allons à présent examiner son expansion militaire et religieuse, à travers un épisode marquant de l’histoire : la première croisade. Quelles sont les causes et les conséquences de la première croisade ? Au XIe siècle, la Palestine, la Terre Sainte pour les chrétiens (voir cartes ci-dessous, doc. 5 et 6) et Jérusalem, haut lieu de pèlerinage chrétien, sont conquis par les Turcs, de religion musulmane. Ces derniers bloquent l’accès du tombeau du Christ aux pèlerins chrétiens. Cette situation nouvelle conduit le pape à lancer en 1095 un appel aux chrétiens. Exercice 23 L’appel du pape Urbain II à la croisade Document 1 : « Il est urgent d’apporter en hâte à vos frères d’Orient* l’aide si souvent promise. Les Turcs et les Arabes les ont attaqués. Si vous les laissez à présent sans résister, ils vont étendre leur vague plus largement sur beaucoup de fidèles serviteurs de Dieu. C’est pourquoi je vous prie d’apporter une aide aux adorateurs du Christ. Si ceux qui vont là-bas perdent leur vie pendant le voyage sur terre ou sur mer ou dans la bataille contre les païens, leurs péchés seront pardonnés en cette heure. Que ceux qui étaient auparavant habitués à combattre méchamment en guerres privées, contre les fidèles, se battent contre les infidèles. Qu’ils soient désormais les chevaliers du Christ, ceux-là qui n’étaient que des brigands ! » D’après Foucher de Chartres, Histoire du pèlerinage des Francs à Jérusalem, XIIe siècle * : les chrétiens byzantins a) Par quels termes le pape Urbain II désigne-t-il les chrétiens ? Par quel terme désigne-t-il les musulmans ? b) Pour quelle raison lance-t-il un appel à la croisade ? c) Que promet-il à ceux qui partiront combattre ? Dans quelle religion étudiée cette année as-tu déjà vu la même promesse ? d) D’après la dernière partie du texte, quelle autre raison pousse le pape à lancer un appel à la croisade ? (cette question est difficile : si tu ne trouves pas, tu peux regarder le corrigé). À l’appel du pape des milliers de pauvres gens enthousiasmés par la promesse du Paradis répondirent en masse. Abandonnant tout, ils se lancèrent en 1095 dans une croisade qui s’acheva en désastre : mal armés, indisciplinés, la plupart furent massacrés par les Turcs ou moururent de soif sur la route. © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 261 Séquence 6 — séance 7 La « vraie » croisade partit l’année suivante : elle regroupait les barons, c’est-à-dire les grands seigneurs d’Occident tels que Godefroy de Bouillon, à la tête d’une lourde expédition militaire d’environ 30000 hommes. Ce sont eux qui affrontèrent les soldats musulmans. Exercice 24 Un combat entre musulmans et chrétiens Document 2 : La prise de Jérusalem par les croisés © Miniature du XIVe siècle, BNF, Paris a) À quoi reconnaît-on les combattants musulmans ? b) À quoi reconnaît-on les combattants chrétiens ? 262 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 7 — Séquence 6 Exercice 25 La prise de Jérusalem par les croisés, le 15 juillet 1099 Document 3 : ......................... ......................... © Miniature du XIVe siècle, BNF, Paris.AKG_366260 ......................... a) Combien de temps s’écoule entre le départ de la croisade des barons et la prise de Jérusalem ? b) Que représentent les scènes sous la flèche rouge ? Explique pourquoi l’artiste les a représentées ici. c) Complète les pointillés avec les termes suivants : remparts de Jérusalem, tour d’attaque montée sur roues, trébuchet (engin destiné à lancer des projectiles). © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 263 Séquence 6 — séance 7 Exercice 26 Le pillage de Jérusalem Document 4 : « Entrés dans la ville, nos pèlerins poursuivaient et massacraient les Sarrasins jusqu’au temple de Salomon, où ils s’étaient rassemblés et où ils livrèrent aux nôtres le plus furieux combat pendant toute la journée, au point que le temple tout entier ruisselait de leur sang. Enfin, après avoir enfoncé les païens, les nôtres saisirent dans le temple un grand nombre d’hommes et de femmes et ils tuèrent ou laissèrent vivants qui bon leur semblait. Ils coururent bientôt par toute la ville raflant l’or, l’argent, les chevaux, les mulets et pillant les maisons qui regorgeaient de richesses. Puis, tout heureux et pleurant de joie, ils allèrent adorer le tombeau de notre Sauveur Jésus et s’acquittèrent de leur dette envers Lui. » Histoire anonyme de la première croisade, XIIe siècle Comment se comportent les croisés dans la ville conquise (deux exemples)? Exercice 27 Les États latins d’Orient au XIIe siècle Document 5 : © Pascal Le Berre 264 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e séance 7 — Séquence 6 a) Comment les croisés s’implantent-ils en Orient après la prise de Jérusalem ? b) Pourquoi peut-on dire, d’après la carte, que les territoires conquis par les croisés sont en position de faiblesse ? c) Recherche dans un dictionnaire ou sur Internet la date à laquelle Jérusalem est reprise par les musulmans. À présent, tu as recueilli suffisamment d’informations sur la première croisade pour compléter le tableau ci-dessous : dans chaque ligne, rédige une phrase répondant aux questions de gauche. Quelles sont les causes (le « pourquoi ») de la croisade ? Comment et quand se déroule la croisade ? Quelles sont les conséquences (le résultat) de la croisade ? Pour terminer, il te reste à observer la carte ci-dessous, qui te fournit des indications sur les autres expéditions militaires de l’Occident chrétien entre le XIe et le XIIIe siècle. Exercice 28 L’expansion militaire et religieuse du XIe au XIIIe siècle Document 6 : © Pascal Le Berre © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e — 265 Séquence 6 — séance 7 a) Dans quelles autres régions que la Terre Sainte le christianisme progresse-t-il entre le XIe et le XIIIe siècle ? b) Aux dépens de quelles religions s’effectue cette progression ? Après avoir terminé les exercices, assure-toi, avant de poursuivre, que tout est bien compris : tu dois en principe être capable de le refaire, sans le corrigé. Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots en gras pour le mémoriser. j e retiens À la fin du XIe siècle, les Turcs musulmans qui ont envahi le Proche-Orient menacent l’Empire Byzantin et interdisent l’accès de la Terre Sainte aux pèlerins chrétiens. Le pape Urbain II appelle alors les chrétiens d’Occident à entreprendre une expédition pour soutenir les Byzantins et conquérir Jérusalem. Après la croisade populaire, qui s’achève par un désastre, la croisade des barons atteint son but : partis en 1096, les croisés s’emparent de Jérusalem en 1099 et fondent les États latins d’Orient dans les territoires conquis. Mais ce succès n’est pas durable : Jérusalem est reprise en 1187 et, malgré sept croisades de secours, les États latins disparaissent à la fin du XIIIe siècle. Cette époque est malgré tout une période d’expansion pour l’Occident chrétien. Le nord de l’Europe devient chrétien et l’Espagne est progressivement reconquise sur les musulmans. 266 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e m m Fiche Méthode 1 Histoire Organiser mon temps de travail Il y a peu d’exercices dans chaque séance. Il faut juste faire attention de ne pas prendre de retard. Il faut réaliser au minimum trois séances par semaine. Le temps de travail pour une séance est d’environ 45 minutes. Partage ton temps de la façon suivante : • 5 minutes pour sortir ton matériel (trousse, cahier, manuel), • 15 minutes pour étudier les documents et répondre aux questions, • 15 minutes pour apprendre le résumé (« Je retiens ») et le vocabulaire, • 10 minutes pour évaluer tes connaissances, • 5 minutes pour ranger et sortir le matériel d’une autre matière. Certains exercices sont facultatifs, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas obligatoires. Fais ces exercices seulement si tu as eu le temps de faire tout ton travail avant. — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e 267 m m Fiche Méthode 2 Histoire Bien tenir mon cahier Pour la tenue de ton cahier, il faut être rigoureux et bien respecter les consignes : • Note au stylo rouge la matière que tu travailles (Histoire, Géographie ou Éducation Civique) • Note au stylo rouge le numéro et le titre de la séquence et encadre-le ÿ ex : Séquence 3 : La Civilisation grecque • Note au stylo rouge le numéro et le titre de la séance et souligne-le ÿ ex : Séance 1 : Que sait-on sur les premiers grecs • Répond aux questions des exercices au stylo noir en notant bien les références de l’exercice ÿ ex : Exercice 1 : Qu’est-ce qu’une cité ? Manuel p 30 a ) Q.1). ÿ Inutile de noter les questions. ÿ Pour les réponses, n’oublie pas de faire des phrases. ÿ Corrige au stylo vert. • Note le résumé (« Je retiens ») et les mots de vocabulaire à apprendre au stylo bleu. Écris proprement et lisiblement. • Fais les exercices « je m’évalue » au crayon à papier. Corrige au stylo vert. • S’il te reste de la place dans ton cahier, tu peux l’illustrer avec des documents photocopiés ou des dessins. N’oublie pas de donner une légende (date, lieu, auteur de l’œuvre…) à tes documents d’illustration. • Lorsqu’une séance est terminée, prends une nouvelle page de gauche de ton cahier pour faire la séance suivante. Ne mélange pas deux séances. 268 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e m m Fiche Méthode 3 Histoire et Géographie Comment apprendre ma leçon ? Avant d’apprendre, il est souvent bien utile de se remettre en mémoire les documents utilisés dans la leçon. Ouvre le livret de cours et avec les documents sous les yeux et relis la correction des exercices dans le livret de correction. Ensuite, il faut apprendre le vocabulaire de la leçon. ß Sur une feuille ou un cahier de brouillon, recopie les définitions dans un tableau avec deux colonnes. Note le mot de vocabulaire à apprendre dans la colonne de gauche et la définition dans la colonne de droite, comme dans le tableau ci-dessous : Mots Définitions Une cité grecque Un petit État grec, composé d’une ville et des campagnes qui l’entourent. ß Souligne ou surligne les mots importants de la définition, répète les plusieurs fois à voix haute. ß Note toutes les définitions de la leçon dans le tableau, puis une fois que tu penses avoir mémorisé les définitions, prends une feuille et cache la colonne de droite. Récite à voix haute les définitions puis écris les définitions sur ta feuille. Vérifie ensuite si ce que tu as rédigé correspond bien aux définitions de la leçon. Pour apprendre le résumé (« Je retiens ») de la leçon : ß Lis à voix haute plusieurs fois le résumé. ß Note sur une feuille ou un cahier de brouillon les mots importants du résumé (les mots en gras et soulignés), lis à voix haute plusieurs fois ces mots. ß Ensuite, lorsque tu penses savoir ta leçon, ferme ton cahier puis récite le résumé à quelqu’un. Si tu es tout seul pour travailler, écris ton résumé sur une feuille ou sur un cahier de brouillon puis compare ce que tu as rédigé avec le résumé de la leçon. ß Si tu as du mal à réciter ou à rédiger, recommence en ayant les mots importants sous les yeux. Si tu es élève inscrit au Cned, tu as reçu en début d’année une méthodologie qui te servira durant toute ta scolarité au collège « la petite cuisine du savoir », rédigée par Rémi Boyer et illustrée par Nicolas Julo. Elle te permettra d’acquérir des réflexes de méthodes dans toutes les disciplines, et d’entretenir ta motivation pour réussir ta scolarité. — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e 269 A LEXIQUE Abbaye : c’est un groupe d’hommes ou de femmes qui consacrent leur vie à Dieu en suivant une règle de vie, rythmée par différentes activités. Les synonymes d’abbaye sont « couvent » et « monastère ». Abbassides : C’est la dynastie de califes qui dirigea la plus grande partie du monde musulman de 750 à 1258. Abbé : c’est le moine qui dirige une abbaye. Adoubement : cérémonie qui permet à un jeune noble de devenir chevalier. Age médian : cela signifie que la moitié de la population est plus jeune, l’autre moitié est plus âgée. B Banalités : c’est l’obligation d’utiliser le moulin, le four et parfois le pressoir du seigneur contre le paiement d’une redevance en nature. Bidonvilles : quartiers pauvres aux habitations précaires construites en matériaux de récupération. C Calife : C’est le chef politique et religieux des musulmans. Capétiens : c’est la dynastie des rois de France qui descend d’Hugues Capet. Catastrophe : c’est la réalisation d’un risque provoquant des dégâts humains, économiques et sur l’environnement importants. Chevalier : c’est un combattant à cheval au Moyen-Age. Clergé : ce sont des hommes qui ont voué leur vie à la religion. Coran : Signifie « récitation » en arabe. C’est le livre sacré des musulmans. Corvée : c’est un travail obligatoire qui n’est pas payé. Culture sur brûlis : culture sur une parcelle initialement forestière, où les arbres ont été coupés et brûlés sur place. D Défricher : c’est couper les arbres d’une forêt, puis déterrer leurs souches pour qu’ils ne repoussent pas. Développement durable : mode de développement cherchant à concilier le progrès économique et social et la préservation de l’environnement. Désenclaver : Rendre plus accessible un territoire. Dîme : c’est un impôt payé en nature à l’Église. Discrimination : C’est le fait d’isoler ou de traiter différemment certains individus ou un groupe entier par rapport aux autres. Domaine royal : C’est l’ensemble des seigneuries pour lesquelles les vassaux rendent directement hommage au roi. Dynastie : C’est une succession de souverains/de rois de la même famille. — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e 271 E Emir : C’est un gouverneur de province. Espérance de vie : c’est la durée de vie qu’une personne peut espérer atteindre au moment de sa naissance. L’espérance de vie varie selon les conditions d’existence de la population. Exode rural : c’est le départ des habitants de la campagne vers la ville. F Famine : c’est l’absence totale de nourriture. Fécondité : c’est le nombre d’enfants nés parmi toutes les femmes en âge d’avoir des enfants (de 15 à 49 ans par définition). On en déduit une moyenne que l’on appelle l’indice de fécondité, qui peut comprendre des décimales. Féodalité : Ce mot vient du latin feodum qui signifie « fief ». C’est un système politique où le pouvoir est partagé entre un roi et des seigneurs qui détiennent en fief de vastes principautés. Fief : une terre concédée par un seigneur à son vassal en échange de services. Front pionnier : c’est la zone le long de laquelle le peuplement progresse par occupation et mise en valeur de terres nouvelles. H Hégire : Le départ de Muhammad de la Mekke pour Médine en 622. L’Hégire marque le début du calendrier musulman. I I.D.H : Indice de Développement Humain : il combine le P.I.B*, l’espérance de vie*, et le taux de scolarisation*. Plus il est proche de 1, plus le pays est riche et développé. Plus il est proche de 0, plus le pays est pauvre et peu développé. Imam : C’est le religieux qui dirige la prière des musulmans. Islam : La religion annoncée aux Arabes par le prophète Muhammad. J Jihad : Les efforts faits pour étendre l’islam. M Muezzin : C’est le religieux qui appelle les musulmans à la prière. Musulman : un croyant de l’islam. N Noblesse : Au Moyen-Age, c’est le groupe social qui domine la société et qui est constitué des descendants des guerriers qui servaient le roi. 272 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e O Onction : c’est l’apposition d’une huile sainte sur le corps d’une personne dans le but de lui donner un caractère sacré. Ordre religieux : c’est un groupe de moines qui obéissent à une même règle. P Pandémie : c’est une maladie qui s’étend à la quasi-totalité d’une population d’un continent, de plusieurs continents ou de tous les continents. Pèlerinage : C’est un voyage effectué jusqu’à un lieu saint pour prier. P.I.B : Produit Intérieur Brut. C’est la valeur totale de toutes les productions de marchandises et de services dans un pays pendant un an. Plus il est élevé, plus le pays ou la région est riche. P.M.A : Pays les Moins Avancés. P.P.R : Plan de Prévention des Risques. R Révolution verte : c’est l’intensification de la production agricole par l’introduction de nouvelles techniques (irrigation, semences plus productives, engrais). Risque : c’est une source de danger qui peut être d’origine naturelle ou humaine. S Seigneurie : c’est une grande exploitation agricole dirigée par un seigneur. Serf : c’est un paysan non libre (= un esclave) attaché à une terre. Site : emplacement où des habitants ont installé un village, certains étant devenus des villes. T Taille : c’est un impôt royal payé sur les revenus de tous ceux qui ne sont ni clercs ni nobles. Taux d’accroissement naturel : c’est la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité pour 1000 habitants. Plus la différence est élevée, plus la population augmente rapidement chaque année. Taux de natalité : c’est le nombre de naissances pour 1000 habitants en un an. Taux de mortalité : c’est le nombre de décès pour 1000 habitants en un an. Taux de mortalité infantile : c’est le nombre d’enfants morts avant l’âge d’un an pour 1000 habitants. Taux de scolarisation : c’est le pourcentage de jeunes scolarisés par rapport à l’ensemble des jeunes en âge d’aller à l’école. Tournoi : c’est un jeu guerrier qui oppose deux équipes de chevaliers. Troubadour : c’est un compositeur, musicien et poète de langue d’oc (= les langues du Sud de la France). Le trouvère est son équivalent pour les régions de langue d’oil (= les langues du Nord de la France). — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e 273 U Université : c’est la communauté des maîtres et des étudiants. V Vassal : c’est un guerrier qui promet fidélité et service à un seigneur lors de la cérémonie de l’hommage. Viaduc : Pont permettant le franchissement d’une vallée. Vilain : c’est un paysan libre qui ne possède pas de terre. Vulnérabilité : c’est le degré en fonction duquel une société ou un pays se trouve atteint par une catastrophe. La vulnérabilité varie selon le niveau de richesse et le développement : plus un pays est pauvre et faible, plus il est vulnérable. 274 — © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 5e