1
AU BORD DU FLEUVE
FICHE 2-01
Un écosystème est « constitué au plan structural par l’association de deux
composantes en constante interaction l’une et l’autre : un environnement
physico-chimique, abiotique, spécifique, ayant une dimension spatiotemporelle
bien définie, dénommé biotope, associé à une communauté vivante,
caractéristique de ce dernier, » d’où la relation écosystème
= biotope + biocoenose
1
.
Les écosystèmes terrestres présents sur le territoire à l’étude sont ici définis plus
précisément selon quatre principales catégories : les boisés et forêts, les milieux
humides, les terres cultivées de la zone agricole et les milieux hydrologiques. Le
territoire d’étude se caractérise entre autres par une diversité de milieux naturels
et par une proximité de ces milieux des centres urbains.
TYPES D’ÉCOSYSTÈMES SUR
LE TERRITOIRE DE LA TCR DE QUÉBEC
Les milieux boisés, agricoles, humides et hydrographiques occupent 75 % de la zone d’étude tandis que
les milieux urbanisés représentent 25 % de sa superficie totale (carte 1). Ce sont les boisés et forêts qui
constituent le type d’écosystème le plus fréquemment recensé; ceux-ci occupent une superficie d’environ
80 000 hectares (44 %). Ils sont suivis respectivement des terres cultivées (20 %), des milieux humides
(11 %) et des milieux hydrographiques (1 %) (tableau 1).
1
Définition de Tansley, (1935), Dictionnaire encyclopédique de l’écologie et des sciences de l’environnement, François
Ramade, 2002, p. 254
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2
Tableau 1 : Superficies (en hectares) des types d’écosystèmes du territoire de la TCR
Territoires
Superficie
totale
(A)
Types d’écosystèmes
Boisés
(B)
%
(B/A)
Terres
cultivées
(D)
%
(D/A)
Milieux
humides
(E)
Hydro-
graphie
(C)
%
(C/A)
Milieux
urbanisés
(%)
(F)
Agglo de
Québec
55 703
19 434
34,9 %
6 026
10,8 %
4 106
7,4 %
945
1,7 %
45,2 %
Ville de Lévis
45 325
12 951
28,6 %
9 021
19,9 %
10 443
23,0 %
701
1,5 %
26,9 %
MRC La Côte-
de-Beaupré
50 302
39 855
79,2 %
2 903
5,8 %
2 435
4,8 %
397
0,8 %
9,4 %
MRC L'Île-
d'Orléans
19 463
5 118
26,3 %
9 654
49,6 %
2 679
13,8 %
100
0,5 %
9,8 %
MRC
Bellechasse
13 320
2 704
20,3 %
8 859
66,5 %
219
1,6 %
83
0,6 %
10,9 %
TOTAL
184 113
80 062
43,5 %
36 462
19,8 %
19 883
10,8 %
2 226
1,2 %
24,7 %
Note : les superficies présentées dans ce tableau n’incluent pas le fleuve Saint-Laurent.
Ces proportions diffèrent en ne considérant que les superficies des milieux situés dans une bande de
1 km à partir de la limite du fleuve
2
. Outre les milieux urbanisés (37 %), ce sont les terres cultivées que
l’on retrouve le plus fréquemment (32 %) et qui occupent de grandes superficies dans les MRC de L’Île-
d’Orléans et de Bellechasse. Elles sont suivies des boisés et forêts (24 %), surtout présents dans le TNO
de Sault-au-Cochon, à l’île d’Orléans et à Lévis (figures 1 et 2).
Figure 1 : Proportion des types de milieux
dans une bande riveraine du fleuve de 1 km, total du territoire à l’étude
2
Afin de dresser un portrait plus détaillé des milieux relatifs au fleuve, les résultats sont présentés selon une bande riveraine de
1 km. Le choix de la largeur de cette bande s’explique par l’arrimage souhaité avec les études et les planifications
d’organisations telles que la FQPPN (dans son Atlas des milieux naturels d’intérêt de l’estuaire d’eau douce à saumâtre du
Saint-Laurent) et Canards Illimités, qui utilisent généralement cette distance dans leurs analyses concernant les milieux
relatifs au Saint-Laurent.
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3
Figure 2 : Superficies (en hectares) des types d’écosystèmes terrestres
dans une bande riveraine du fleuve de 1 km, par composante du territoire de la TCR
BOISÉS ET FORÊTS
Les forêts de l’aire naturelle de l’estuaire d’eau douce appartiennent à la zone tempérée nordique et au
domaine bioclimatique de l’érablière à tilleul, aussi appelée érablière laurentienne (PCAN II, 2013). Cette
zone se caractérise par une flore très diversifiée plusieurs espèces atteignent la limite septentrionale
de leur aire de distribution.
Les milieux forestiers en bordure du fleuve Saint-Laurent se caractérisent par des fragments isolés et
créés à partir de l’activité agricole, de l’exploitation forestière et de l’urbanisation. Ces activités ont
profondément modifié le paysage et réduit les forêts originelles en boisés de ferme et boisés urbains
souvent isolés les uns des autres et occupant une superficie infime par rapport aux jeunes forêts d’origine
anthropique ou naturelle (Payette et Rochefort, 2001). Malgré la fragmentation et la dégradation du
couvert naturel, plusieurs boisés qui longent le Saint-Laurent ont conservé un niveau de biodiversité
généralement élevé (voir fiche « 2.5. Milieux d’intérêt écologique »). Cette biodiversité se traduit
notamment par l’âge et le type de couvert forestier (feuillus nobles), par la présence d’espèces fauniques
et floristiques vulnérables ou rares et par le caractère d’irremplaçabilité associée aux différents types
d’écosystèmes qu’on y retrouve.
Les fragments forestiers de l’aire naturelle de l’estuaire d’eau douce continuent de se dégrader en raison
des activités anthropiques. Plusieurs inventaires menés par Conservation de la nature Canada entre
2002 et 2013 ont démontré que les massifs boisés les plus étendus (plus de 40 ha) étaient aussi ceux
détenant la meilleure intégrité écologique. Il subsiste toutefois quelques massifs boisés matures et intacts
de plus de 20 hectares, souvent localisés sur les îles, îlots, pointes isolées et dans les endroits escarpés
et qui ont conservé une excellente intégrité (PCAN II, 2013).
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Boisés de la rive nord du Saint-Laurent
La rive nord du territoire à l’étude se caractérise par un couvert forestier de près de 60 000 hectares,
composés de peuplements jeunes (58 %), surtout mélangés (feuillus et résineux) (30 %) et feuillus
(22 %). Les peuplements matures correspondent au tiers des boisés et sont surtout composés de
peuplements feuillus (17 %) et mélangés (15 %) et de peu de résineux (2 %).
La bande riveraine (1 km du fleuve) abrite 5 % de ces peuplements forestiers et se caractérise par une
plus grande proportion de forêts jeunes (feuillus et mélangés) que dans l'ensemble du territoire (75 % de
forêts jeunes dans la bande riveraine versus 58 % dans l’ensemble du territoire); ce qui se traduit
inévitablement par de plus faibles proportions des peuplements matures. Plus précisément, la bande
riveraine de la rive nord du fleuve présente ces caractéristiques :
Le secteur ouest, qui comprend Saint-Augustin-de-Desmaures et la partie de la ville de
Québec située à l’ouest des ponts, se caractérise par la présence de boisés feuillus de valeur
écologique très élevée. Ils s’étendent surtout en bordure du fleuve, en zone agricole ainsi
que dans la falaise de Saint-Augustin, l’on retrouve plusieurs peuplements d’arbres
matures (hêtre à grandes feuilles, chêne rouge, frêne blanc, tilleul d’Amérique, noyer cendré,
bouleau blanc et érable à sucre) (FQPPN, site Internet). À l’est de ce tronçon, le parc de la
Plage-Jacques-Cartier abrite des peuplements forestiers composés principalement de
feuillus nobles (Répertoire de milieux naturels d’intérêt de Québec, 2008).
Le secteur centre, qui s’étend dans la partie de la ville de Québec située à l’est des ponts,
est caractérisé par un milieu très urbanisé et par la faible présence de boisés. Soulignons la
présence du Boisé de Tequenonday (autrefois Boisé Irving), qui représente un précieux
vestige des forêts qui composaient autrefois les abords du fleuve Saint-Laurent et où l’on
dénombre une grande quantité de pins blancs centenaires. Aussi, les falaises sud du
promontoire de Québec et de Beauport abritent plusieurs portions de forêts de qualité l’on
dénote la présence de groupements feuillus dominés par l’érable à sucre, le frêne
d’Amérique et le chêne rouge.
Le secteur est, composé de la Côte-de-Beaupré et du TNO de Sault-au-Cochon, est très
inégal au niveau de l’occupation de la rive par les boisés. La section municipalisée (ouest)
est caractérisée par la présence de boisés de petites superficies entrecoupés par une
majorité d’aires urbaines et de terres agricoles. La section comprenant Saint-Joachim et le
TNO est caractérisée par la présence d’un couvert forestier dense composé de différents
types de peuplements. On retrouve des peuplements de feuillus tolérants à travers desquels
se retrouve une mosaïque de peuplements résineux et de feuillus intolérants au sud-ouest.
Une concentration de peuplements résineux est située dans la zone inaccessible du TNO, en
bordure du fleuve Saint-Laurent.
2-01
5
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000
Bellechasse
Ile-d'Orléans
Côte-de-Beaupré
Lévis
Agglo. de Qc
Arbuste Feuillu - Jeune Feuillu - Mature Mélangé - Jeune
Mélangé - Mature Résineux - Jeune Résineux - Mature
Figure 3 : Superficies (en hectares) des types de couverts forestiers
dans une bande riveraine du fleuve de 1 km, par composante du territoire de la TCR
Boisés de la rive sud du Saint-Laurent
Le couvert forestier de la rive sud occupe une superficie de 16 650 hectares qui se caractérise par une
forte proportion de boisés jeunes (73 %), constitués surtout de peuplements mélangés (feuillus et
résineux) (41 %) et feuillus (28 %). Les peuplements matures y sont moins présents que sur la rive nord
(15 % des peuplements versus 33 % sur la rive nord), en superficie et en proportion. Les arbustes y sont
présents dans une proportion de 13 % du total des boisés.
La bande riveraine de 1 km du fleuve se caractérise par une plus grande proportion de peuplements
matures (30 %) que sur le reste du territoire de la rive sud (15 %). Plus précisément :
Le secteur ouest, qui comprend la section de la ville de vis située à l’ouest des ponts, se
caractérise par la présence de boisés feuillus et mélangés de valeur écologique très élevée,
situés dans l’escarpement bordant le fleuve. De plus, on retrouve plusieurs boisés qui
s’étendent entre cet escarpement et la route Marie-Victorin et dont la présence est en
alternance avec des milieux agricoles (ouest) et urbains (est).
Le secteur centre est situé dans la partie de la ville de vis qui s’étend à l’est des ponts. À
l’instar de la rive nord, il est caractérisé par un milieu urbanisé et par la faible présence de
boisés, concentrés dans l’escarpement s’étendant en bordure du fleuve. À l’extrême est de
ce secteur, le parc de la Martinière abrite des boisés composés principalement de
groupements feuillus, dominés par l’érable à sucre, le frêne d’Amérique, l’érable rouge, le
hêtre à grandes feuilles et, dans une moindre mesure, le chêne rouge et le tilleul d’Amérique.
Ces groupements sont matures dans 50 % des cas.
Le secteur est, constitué des municipalités riveraines au fleuve dans la MRC de
Bellechasse, est presque exclusivement composé de terres agricoles cultivées et de milieux
urbains. On y retrouve tout de même quelques fragments de peuplements feuillus et
mélangés. Soulignons particulièrement l’escarpement boisé qui s’étend le long du fleuve à
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