Partie III Les Actions Mécaniques L'équilibre ou le mouvement s'un solide ou d'un ensemble de solides résulte des actions mécaniques exercées. Ces actions seront d'abord considérées sans se préoccuper des phénomènes physiques qui leur donnent naissance et seront alors classées en force, couple et action quelconque. Les actions de gravitation et de pesanteur seront étudiées dans un chapitre particulier. Un chapitre sera consacré aux actions de liaison, dont le concept est à la base de la conception technologique des systèmes mécaniques. L'étude de quelques problèmes d'équilibre statique des solides permettra de comprendre la structuration des actions mécaniques exercées sur un solide ou un ensemble de solides. CHAPITRE 11 Généralités sur les Actions Mécaniques 11.1 CONCEPTS RELATIFS AUX ACTIONS MÉCANIQUES 11.1.1 Notion d'action mécanique Les phénomènes mécaniques résultent d'actions mécaniques, dont nous avons une notion usuelle : — un objet, abandonné à lui-même, tombe : la Terre attire l'objet ; — le même objet, posé sur une table, ne tombe plus : la table exerce sur l'objet une action qui l'empêche de tomber ; — un enfant qui pétrit de la pâte à modeler exerce une action qui déforme la pâte ; — le cycliste exerce sur les pédales une action qui produit le déplacement du vélo ; — le frein exerce une action qui s'oppose à ce déplacement ; — etc. Ainsi, d'une manière générale, une action mécanique est un processus qui maintient un équilibre, provoque une déformation, produit un mouvement ou s'oppose à un mouvement. 11.1.2 Représentation d'une action mécanique Si la notion d'action mécanique est usuelle, elle n'est pas en fait directement accessible par la mesure. Nous n'en avons une connaissance que par ses conséquences : présence ou absence d'équilibre, mesure de déplacements, mesure de déformations, établissement de lois des mouvements, etc. Ainsi, afin de 156 Chapitre 11 Généralités sur les actions mécaniques traduire par des équations les divers phénomènes mécaniques, on est amené à énoncer l'axiome suivant : Toute action mécanique s'exerçant sur un ensemble matériel peut être représentée par un torseur associé à cet ensemble. Nous entendons par ensemble matériel soit un solide, soit un ensemble de solides. 11.1.3 Classification des actions mécaniques À chaque type de torseur correspond un type d'action mécanique dont les propriétés sont des conséquences immédiates des résultats établis au chapitre 5. 11.1.3.1 Force On dit qu'une action mécanique exercée est une force, si et seulement si le torseur représentant l'action mécanique est un glisseur. Il résulte des propriétés établies au paragraphe 5.2.1, qu'une force est caractérisée par : — la résultante du glisseur associé à la force, généralement appelée par contraction de langage : la résultante de la force (la norme de la résultante de la force appelée intensité de la force s'exprime en newtons : N) ; — l'axe de moments nuls du glisseur (déterminé par un seul point lorsque l'on connaît la résultante), appelé support de la force ou ligne d'action. Si l'action mécanique exercée sur l'ensemble (D) est une force, nous pourrons la représenter symboliquement en faisant figurer le support (∆) Jde G la force et un bipoint (A, B) dont l'image dans \3 est la résultante de la force : R (figure 11.1a). Si nous sommes dans le cas étudié au paragraphe 5.3.3 du chapitre 5, la force possède un centre de mesure H défini par (5.69) ou (5.72) ; et nous prendrons pour point A le centre de mesure (figure 11.1b). Enfin, notons qu'une force tend à déplacer l'ensemble sur lequel elle s'exerce, suivant la direction définie par la résultante, donc parallèlement au support de la force. 11.1.3.2 Couple On dit qu'une action mécanique est un couple (action-couple), si et seulement si le torseur représentant cette action est un torseur-couple. Il résulte des propriétés établies au paragraphe 5.2.2 qu'un couple est caractérisé par son vecteur-moment, indépendant du point considéré, et dont l'intensité s'exprime en N m. Ce vecteur-moment est parfois appelé couple. Notons toutefois qu'il y a lieu de distinguer l'action-couple, du torseur-couple et de son vecteurmoment. D'autre part, il résulte du paragraphe 5.2.2 qu'un couple est équivalent à un couple de deux forces de résultantes opposées, donc de supports parallèles. Il 11.1 Concepts relatifs aux actions mécaniques 157 (∆) (∆) B H B A (D) (D) (a) (b) (∆): support de la force JJJG JG HB = R : résultante de la force H: centre de mesure (∆): support de la force JJJG JG AB = R : résultante de la force FIGURE 11.1. Représentation symbolique d'une force. existe une infinité de couples de forces équivalents à un couple ; ces couples sont obtenus conformément aux résultats du paragraphe 5.2.2.3. Un couple tend à faire tourner l'ensemble sur lequel il s'exerce, dans le sens direct autour de la direction définie par le vecteur-moment du couple (figure 11.2). 11.1.3.3 Action mécanique quelconque On dit qu'une action mécanique est quelconque, si et seulement si le torseur représentant cette action est un torseur quelconque. Suivant les résultats établis au paragraphe 5.2.3, une action mécanique quelconque peut être décrite comme étant la superposition d'une force et d'un couple. L'action mécanique est alors réduite à une force et un couple. Il existe une infinité d'ensembles force-couple équivalents à une action mécanique quelconque (paragraphe 5.2.3.2). B A (D) JJJG JJG AB = M : moment du couple FIGURE 11.2. L'action-couple tend à faire tourner l'ensemble (D). 158 Chapitre 11 Généralités sur les actions mécaniques 11.1.4 Actions mécaniques s'exerçant entre les ensembles matériels Soit deux ensembles (D1) et (D2). Les actions mécaniques exercées par (D1) sur (D2) sont représentées par le torseur que nous noterons : {D1 → D2} . (11.1) De même, les actions mécaniques exercées par (D2) sur (D1) sont représentées par le torseur noté : (11.2) {D2 → D1} . 1. Superposition des générateurs d'actions mécaniques Si l'ensemble (D1) est constitué de la réunion de deux ensembles disjoints ( D1′ ) et ( D1′′) , nous écrirons : {D1 → D2} = {( D1′ ∪ D1′′) → D2} = {D1′ → D2} + {D1′′ → D2} . (11.3) 2. Superposition des récepteurs d'actions mécaniques Si l'ensemble (D2) est constitué de la réunion de deux ensembles disjoints ( D2′ ) et ( D2′′ ) , nous écrirons de même : {D1 → D2} = {D1 → ( D2′ ∪ D2′′ )} = {D1 → D2′ } + {D1 → D2′′} . (11.4) Les relations (11.3) et (11.4) se composent et s'étendent aux cas où les ensembles considérés sont des réunions d'un nombre quelconque fini d'ensembles disjoints. 11.1.5 Actions mécaniques extérieures s'exerçant sur un ensemble matériel L'Univers que nous noterons (U) est l'ensemble matériel de tous les systèmes physiques qui sont plus ou moins éloignés : chaise, table, maison, ville, pays, Terre, planètes, Soleil, étoiles, etc. Étant donné un ensemble (D), on appelle extérieur de l'ensemble (D), que nous noterons ( D) , le complémentaire de (D) sur l'Univers ; c'est-à-dire tout ce qui dans l'Univers n'est pas (D) : ( D ∪ D ) = (U ) , ( D ∩ D) = ∅ . (11.5) Nous appelons actions mécaniques s'exerçant sur l'ensemble (D), ou actions extérieures à (D), l'ensemble des actions mécaniques exercées sur (D) par l'extérieur de (D). Ces actions sont représentées par le torseur : {D → D} . (11.6) L'extérieur de (D) est constitué de sous-ensembles disjoints : ( D1 ) , ( D2 ) , . . . , ( Dn ) . 11.2 Divers types d'actions mécaniques 159 Soit : ( D) = ( D1 ∪ D2 . . . ∪ Dn ) , (11.7) et le torseur des actions extérieures à (D) s'écrit : {D → D} = n ∑{Di → D} . (11.8) i =1 11.2 DIVERS TYPES D'ACTIONS MÉCANIQUES 11.2.1 Natures physiques des actions mécaniques Les actions mécaniques s'exerçant sur l'ensemble (D) peuvent être de natures différentes et classées suivant : — Soit des actions de contact, notées C , qui s'exercent sur l'ensemble (D) au niveau de la frontière entre (D) et ( D) : action du vent sur une voile, action de l'eau sur un bateau, action de l'air sur un avion, action du sol sur une roue, etc. Les actions de contact interviennent dans les contacts entre solides, entre solides et fluides, etc. Les actions de contact entre solides seront étudiées au chapitre 13. — Soit des actions à distance dues à des phénomènes physiques : • la gravitation G qui sera étudiée au chapitre 12 ; • l'électromagnétisme E, dans lequel nous classons tous les phénomènes électriques, magnétiques et électromagnétiques. Par exemple certains matériaux frottés avec un morceau de laine exercent sur des morceaux de papier une action électrostatique ; la Terre exerce sur une aiguille aimantée une action mécanique ; un fil conducteur parcouru par un courant exerce sur cette même aiguille une action électromagnétique, etc. Ces trois types d'actions sont actuellement les seules connues. Notons dès maintenant, qu'outre leurs natures physiques, les actions de contact et les actions à distance diffèrent fondamentalement par le fait que les actions à distance sont déterminées par les phénomènes physiques mis en jeu et sont donc calculables à priori. Par contre, les actions de contact dépendent, et cela contrairement aux précédentes, des autres actions mécaniques exercées sur l'ensemble matériel considéré. 11.2.2 Environnement et actions efficaces Chacun des sous-ensembles de ( D ) (paragraphe 11.1.5) peut exercer sur l'ensemble (D) des actions mécaniques de chaque type, représentées par les torseurs : { Di C→ D} , { Di G→ D} , { Di E→ D}. (11.9) 160 Chapitre 11 Généralités sur les actions mécaniques Si le sous-ensemble ( Di ) exerce simultanément les trois types d'actions, les actions exercées par ( Di ) sur l'ensemble (D) sont représentées par le torseur : { Di → D} = { Di G→ D} + { Di C→ D} + { Di E→ D} , (11.10) et le torseur (11.8) des actions mécaniques exercées sur (D) s'écrit : {D → D} = n ∑{ Di G→ D} + { Di C→ D} + { Di E→ D} . (11.11) i =1 Dans la pratique, en tenant compte de l'expression des lois physiques des actions à distance, il sera possible de négliger telle ou telle action de tel ou tel ensemble ( Di ) de l'extérieur de l'ensemble (D) étudié. Par exemple, pour un ensemble matériel au voisinage de la Terre, les actions de gravitation exercées par la Terre sont prépondérantes devant les actions de gravitation exercées par la Lune, les planètes, le Soleil. De même l'action de gravitation exercée sur une aiguille aimantée par un fil conducteur parcouru par un courant peut être négligée devant son action électromagnétique. Ainsi, l'expression (11.11) du torseur des actions mécaniques exercées sur l'ensemble (D) pourra être simplifiée, suivant les problèmes, en ne tenant compte que des actions mécaniques prépondérantes. Nous noterons généralement {T ( D )} le torseur (11.11) simplifié des actions prépondérantes s'exerçant sur l'ensemble (D). Nous écrirons : {T ( D )} = ∑{T j ( D )} , (11.12) j où {T j ( D )} est le torseur représentant l'action prépondérante j. 11.3 PUISSANCE ET TRAVAIL 11.3.1 Définition de la puissance On appelle puissance développée, à l'instant t, dans le repère (T), par l'action j s'exerçant sur le solide (S) et représentée par le torseur {T j ( S )} , le scalaire : {T j ( S )} = {T j ( S )} ⋅{V S(T )} . ( ) PT Si M est un point du solide (S), la puissance s'écrit, d'après (5.15) : JG JJG JJG JG ( ) P T {T j ( S )} = R {T j ( S )} ⋅ MM {V S(T )} + MM {T j ( S )} ⋅ R {V S(T )} , (11.13) (11.14) ou, en introduisant les éléments de réduction (9.18) et (9.19) du torseur cinématique au point M : JG JJG G( ) G( ) ( ) P T {T j ( S )} = R {T j ( S )} ⋅ v T ( M , t ) + MM {T j ( S )} ⋅ ωST . (11.15) 11.3 Puissance et travail 161 11.3.2 Changement de repère Soit (1) et (2) deux repères. La puissance développée dans le repère (1) est : P 1 {T j ( S )} = {T j ( S )} ⋅ {V S(1)} , ( ) (11.16) la puissance développée dans le repère (2) est : P {T j ( S )} = {T j ( S )} ⋅{V S( 2)} . ( 2) (11.17) De ces deux relations et de la loi des compositions de mouvements (9.39), nous tirons la relation : P 1 {T j ( S )} = P ( ) {T j ( S )} + {T j ( S )} ⋅{V 2(1)} . ( 2) (11.18) 11.3.3 Énergie potentielle Il arrive, qu'ayant calculé la puissance développée, on constate qu'elle se présente comme la dérivée par rapport au temps d'une fonction qui ne dépend que des paramètres de situation (q1 , q2 , . . . , qk ) et éventuellement du temps. Soit : {T j ( S )} = − ddt Ep(T ) (q1, q2 , . . . , qk , t ) . ( ) PT (11.19) ( ) La fonction EpT , ainsi définie à une constante additive près (indépendante des qi et de t), est appelée énergie potentielle du solide (S) relativement au repère (T). On dit alors que l'action mécanique exercée sur (S) et représentée par le torseur {T j ( S )} admet une énergie potentielle dans le repère (T). Il faut cependant noter que ce cas n'est pas général. Exemple. Action exercée par un ressort. Considérons un ressort (R) (figure 11.3) de masse négligeable et d'axe AA1 fixe dans le repère (T). L'étude expérimentale montre que l'action mécanique exercée par le ressort (R) sur le solide (S) est une force de support AA1, représentée par un glisseur {R → S} dont la résultante est proportionnelle à l'allongement (positif ou négatif) de A1A à partir de la longueur l0 du ressort lorsque aucune action ne s'exerce sur lui : le point A1 est alors en A0. Pour une position du point A1, définie par AA1 = l , nous observons expérimentalement que : — si l > l0 , le ressort est tendu et il tend à ramener le point A1 en A0 en l'attirant vers A0 ; — si l < l0 , le ressort est comprimé et il tend à repousser le point A1 vers A0. JJG En prenant comme axe Ax , l'axe du ressort, les résultats expérimentaux observés sont décrits en écrivant : 162 Chapitre 11 Généralités sur les actions mécaniques (T) A A0 A1 (S) FIGURE 11.3. Ressort de traction-compression. JG G ⎧⎪ R {R → S} = − k ( x − l0 ) i , JJG G ⎨ JJG ⎪⎩ MP {R → S} = 0, ∀P point de l'axe Ax, (11.20) où k est une constante caractéristique du ressort, appelée JJG coefficient de rigidité ou raideur du ressort, et x est l'abscisse du point A1 sur l'axe Ax . JJG Dans le cas d'un mouvement de translation rectiligne d'axe Ax , le torseur cinématique relatif au mouvement du solide (S) par rapport au repère (T) s'écrit au point A1 : JG G ⎧⎪ R {V S(T )} = ωG S(T ) = 0, (11.21) ⎨ JJG G G (T ) (T ) { } M v ( A , t ) x i . V = = ⎪⎩ A1 1 S En explicitant dans le cas présent la relation (11.13), nous obtenons : ( ) 2 P T {R → S} = −k ( x − l0 ) d x = − d ⎡⎢k ( x − l0 ) ⎤⎥ . ⎦ dt d t ⎣2 (11.22) Nous en déduisons que l'action exercée par le ressort admet une énergie potentielle dans le repère (T) de la forme : EpT = k ( x − l0 ) + cte . 2 ( ) 2 (11.23) 11.3.4 Travail On appelle travail dans le repère (T), entre les instants t1 et t2, d'une action mécanique représentée par le torseur {T j ( S )} l'intégrale : 11.3 Puissance et travail 163 W (T ) (t1 , t2 ) = ∫ t2 ( ) PT t1 {T j ( S )} d t . (11.24) Si l'action mécanique admet une énergie potentielle dans le repère (T), le travail s'écrit d'après (11.19) : W (T ) ( ) ( ) (t1, t2 ) = EpT (t1 ) − EpT (t2 ) . (11.25) Le travail ne dépend alors que de l'état initial et de l'état final du solide. 11.3.5 Puissance et travail d'une force 11.3.5.1 Puissance Si l'action s'exerçant sur le solide (S) est une force, le torseur {T j ( S )} représentant cette action est un glisseur, et l'expression (11.15) s'écrit en un point P du support de la force : JG G( ) ( ) P T {T j ( S )} = R {T j ( S )} ⋅ v T ( P, t ) . (11.26) Si le vecteur position du point P dans le repère (T) ne dépend pas explicitement du temps, nous avons, en introduisant les paramètres qi de situation : (T ) JJJG G( ) v T ( M , t ) = d OP = dt k ∑ i =1 JJJG ∂OP q , ∂qi i (11.27) où O est un point fixe du repère (T). L'expression (11.26) de la puissance s'écrit alors : JJJG k JG (T ) ∂ OP (11.28) P {T j ( S )} = R {T j ( S )} ⋅ q . ∂qi i ∑ i =1 Cas où la force admet une énergie potentielle Dans le cas où la force admet dans le repère (T) une énergie potentielle ne dépendant pas explicitement du temps, la relation (11.19) s'écrit : P k {T j ( S )} = −∑ (T ) i =1 ∂ E (T )(q , q , . . . , q ) q . k i ∂qi p 1 2 En comparant les expressions (11.28) et (11.29), nous obtenons : JJJG JG ( ) ( ) ∂ OP ( ) R {T j S } ⋅ = − ∂ EpT = ∂ U T , ∂qi ∂qi ∂qi en posant : ( ) ( ) U T = − EpT + C , (11.29) (11.30) 164 Chapitre 11 Généralités sur les actions mécaniques où C est une constante indépendante des paramètres qi et du temps. La fonction U(T) des variables q1 , q2 , . . . , qk est appelée fonction de force. On dit alors que la force dérive d'une fonction de force dans le repère (T). L'expression (11.19) de la puissance s'écrit alors : (T ) {T j ( S )} = dd t ( ) PT U (T ) (q1, q2 , . . . , qk ) . (11.31) 11.3.5.2 Travail Le travail entre les instants t1 et t2 est, d'après (11.24) et (11.26) : W (T ) (t1 , t2 ) = ∫ W (t1, t2 ) = (11.32) t1 JJJG JG ∂ OP ( ) d qi , R {T j S } ⋅ ∂qi (11.33) G( ) R {T j ( S )} ⋅ v T ( P, t ) d t ou d'après (11.28) : (T ) , t2 JG P2 k ∫ ∑ P1 i =1 p où l'intégrale curviligne est étendue à la trajectoire P 1P2 décrite entre les dates t1 et t2. Dans le cas où la force dérive d'une fonction de force, le travail est : W (T ) (t1 , t2 ) = U (T ) (M 2 ) − U (T ) ( M1 ) . (11.34) 11.3.6 Ensemble de solides Soit un ensemble (D) constitué (figure 11.4) de solides ( S1 ) , ( S2 ) , . . . , ( S n ) disjoints : ( D ) = ( S1 ∪ S 2 . . . ∪ S n ) . (11.35) Les actions exercées sur un solide (Si) de l'ensemble (D) sont classées suivant : — des actions intérieures exercées sur (Si) par les autres solides de l'ensemble (D) : (11.36) {S j → Si } , avec i, j = 1, 2, . . . , n, et j ≠ i , (D) (S1) (S2) (Sj) (Sj) (Sn) FIGURE 11.4. Ensemble de solides. Exercices 165 — des actions extérieures exercées sur (Si) par l'extérieur de (D) : {D → Si } . (11.37) L'action mécanique résultante exercée sur le solide (Si) est représentée par le torseur : n {Si → Si } = {D → Si } + ∑ {S j → Si } , (11.38) j =1 ≠i actions extérieures actions intérieures et la puissance développée par l'ensemble des actions exercées sur le solide (Si) s'écrit : P {S i → S i } = (T ) P n { D → Si } + ∑ (T ) P T {S j → Si } . ( ) (11.39) j =1 ≠i On appelle puissance développée dans le repère (T) sur l'ensemble (D), la somme des puissances développées sur tous les solides. Soit : (T ) P {T ( D )} = n ∑P n i =1 n { D → Si } + ∑ ∑ (T ) P T {S j → Si } . ( ) (11.40) i =1 j =1 ≠i Le premier terme peut se mettre sous la forme : n ∑ P { D → Si } = P (T ) (T ) ⎡ i =1 n ⎤ ⎧ ⎫ ⎢ {D → Si }⎥ + P(T ) ⎪⎨D → i = 1 Si ⎪⎬ . (11.41) ⎩⎪ ⎭⎪ ⎣⎢ i =1 ⎦⎥ n ∪ ∑ Soit finalement : ( ) P {T ( D )} = P T {D → Si } + (T ) n n ∑ ∑ P T {S j → Si } . ( ) (11.42) i =1 j =1 ≠i ensemble des actions extérieures ensemble des actions intérieures EXERCICES 11.1 Dans un avant-projet de calcul d'une charpente, on est amené à considérer (figure 11.5) le champ de forces défini sur l'ensemble des points Mi reportés sur la figure. Les supports des forces Fi correspondant à chaque point Mi sont contenus dans le plan Oxy. La figure indique la direction du support de chaque 166 Chapitre 11 Généralités sur les actions mécaniques y JG R5 JG R4 B C M5 A JG R6 M6 3m 3m M4 O D 4m M7 JG R7 x 4m M1 JG R1 4m M2 JG R2 M3 4 m JG R3 4m 4m FIGURE 11.5. Charpente. JG force, en figurant un bipoint dont l'image est la résultante Ri de la force Fi : JG JG JG G — R1, R 2 , R3 sont colinéaires au vecteur j ; JG JG JG JG JJJG — R 4 , R5 , R 6 , R 7 sont respectivement orthogonales aux vecteurs OA , JJJG JJJG JJJG AB , CD , DE ; — les points M4, M5, M6, M7 sont les milieux respectifs des segments OA, AB, CD, DE ; — les intensités exprimées en N des résultantes sont : R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 2000 1000 1500 1500 1000 1500 2000 Caractériser au mieux l'action mécanique exercée sur la charpente. 11.2 On considère (figure 11.6) un barrage vertical rectangulaire de largeur a. La profondeur de la retenue est h. 11.2.1. Déterminer, en fonction de la pression atmosphérique p0, de la masse volumique ρ de l'eau, de l'intensité du champ de pesanteur g, la résultante de la force exercée sur un élément de surface d S(M) entourant un point M du barrage (force exercée par l'eau de la retenue). Application : a = 50 m, h = 30 m. 11.2.2. Caractériser l'action mécanique exercée par la retenue sur le barrage. 11.2.3. Caractériser l'action mécanique exercée sur une vanne circulaire de diamètre D et dont le centre est situé à une distance d de la surface de l'eau. La vanne est complètement immergée : d ≥ D . 2 11.3 Une sphère de rayon a est immergée dans un liquide de masse volumique ρ, de telle sorte que son centre O soit à une profondeur h supérieure à a. Étudier l'action mécanique exercée par le liquide sur la sphère. Commentaires 167 z h M barrage d S(M) x eau a y FIGURE 11.6. Action exercée sur un barrage. COMMENTAIRES Toute action mécanique exercée sur un solide peut être représentée par un torseur. Les concepts introduits pour les torseurs (chapitre 5) peuvent donc être transposés aux actions mécaniques. Dans le cas où l'action mécanique est représentée par un glisseur, l'action mécanique est une force, caractérisée par sa résultante qui est celle du glisseur et par son support ou sa ligne d'action qui est l'axe des moments nuls du glisseur. Dans le cas où l'action mécanique est représentée par un torseur-couple, l'action mécanique est une action-couple, généralement appelée couple. Cette action est caractérisée par une résultante nulle et un moment indépendant du point considéré. Elle peut être décomposée en un couple de deux forces de résultantes opposées et de supports parallèles. Enfin, lorsque l'action mécanique est représentée par un torseur quelconque, l'action mécanique est quelconque. Elle peut être décomposée en la somme d'une force et d'un couple. Les actions mécaniques exercées sur un ensemble matériel sont de natures physiques différentes et peuvent être classées suivant des actions à distance et des actions de contact. Les actions à distances résultent de phénomènes physiques : gravitation (ou pesanteur) et électromagnétisme. Ces actions sont entièrement déterminées par les phénomènes physiques mis en jeu. Les actions de gravitation et pesanteur seront étudiées au chapitre 12. Les actions électromagnétiques résultent des phénomènes 168 Chapitre 11 Généralités sur les actions mécaniques électrostatiques, électriques, magnétiques et de leurs couplages. Les actions de contact s'exercent sur un ensemble au niveau de sa frontière. Contrairement aux actions à distance, les actions de contact dépendent des autres actions exercées sur l'ensemble matériel. Leur caractérisation complète ne peut alors être obtenue que lors de la résolution du problème de mécanique. Une notion importante introduite est celle de la puissance développée par une action mécanique exercée sur un solide en mouvement. Cette puissance s'exprime simplement comme le produit du torseur qui représente l'action mécanique et du torseur cinématique relatif au mouvement du solide. La puissance est une grandeur instantanée qui traduit un état à chaque instant. La notion de travail qui en est déduite, par intégration de la puissance dans le temps, est moins intéressante. CHAPITRE 12 Gravitation. Pesanteur Centre de masse 12.1 PHÉNOMÈNE DE GRAVITATION 12.1.1 Loi de la gravitation La loi de la gravitation (ou loi de Newton) fait intervenir la notion de masse d'un ensemble matériel, grandeur physique qui permet de mesurer la quantité de matière de l'ensemble. La loi de la gravitation peut se formuler de la manière suivante. Soit deux éléments matériels de centres M et M', de masses respectives m et m'. Du fait de sa présence, l'ensemble de centre M' exerce sur l'ensemble de centre M une action mécanique (le torseur représentant cette action mécanique sera noté {M ′ G → M } . Cette action est une force de support MM' et de résultante : JJJJJG JG MM ′ G R { M ′ → M } = Kmm′ , ( MM ′ )3 (12.1) où K est la constante universelle de gravitation : K = 6,67 × 10–11 m3 kg–1 s–2. La loi de la gravitation est d'autant mieux vérifiée que les éléments matériels ont des dimensions (figure 12.1) faibles devant la distance de M à M ′. Tout se passe alors comme si les masses des ensembles étaient respectivement concentrées aux points M et M ′. Les points M et M ′ affectés de leurs masses respectives m et m' sont appelés points matériels. Il résulte de l'énoncé de la loi de la gravitation que : 1. Le torseur { M ′ G → M } représentant l'action de gravitation exercée par M ′ sur M est un glisseur d'éléments de réduction : 170 Chapitre 12 Gravitation. Pesanteur. Centre de masse M(m) M'(m') FIGURE 12.1. Éléments matériels. JJJJJG JG MM ′ G R { M ′ → M } = Kmm′ , ( MM ′ )3 (12.2) JJG G MP { M ′ G → M } = 0, ∀P point de la droite passant par M et M ′. 2. L'action de gravitation exercée par M sur M' est une force opposée à la précédente, c'est-à-dire de même support que l'action exercée par M' sur M, mais de résultante opposée. 12.1.2 Champ gravitationnel On appelle vecteur du champ gravitationnel en un point de l'espace, la résultante de l'action de gravitation exercée en ce point sur une masse unité. Le champ gravitationnel créé par le point matériel (M', m') est alors défini au point M par le vecteur : JJJJJG JG MM ′ GM ′ ( M ) = Km′ , (12.3) ( MM ′ )3 et la résultante de l'action de gravitation s'écrit : JG JG R{M ′ G → M } = m GM ′ ( M ) . (12.4) L'intensité du champ gravitationnel s'exprime en N kg–1. 12.1.3 Action de gravitation créée par une sphère Considérons (figure 12.2) un point matériel (M, m) situé à une distance r du centre O d'une sphère (S) de masse mS. Un élément de masse d m( M ′) entourant le point M' de la sphère exerce sur M une force de résultante : JJJJJG JG MM ′ G d R { M ′ → M } = Km d m( M ′) , (12.5) ( MM ′ )3 ou JJJJJG JG MM ′ dR{M ′ G ρ ( M ′) d V ( M ′) , (12.6) → M } = Km ( MM ′ )3 12.1 Phénomène de gravitation 171 M r (S) O M′ d m(M') FIGURE 12.2. Action de gravitation exercée par une sphère. où ρ ( M ′) est la masse volumique de la sphère au point M ′ et d V ( M ′) est l'élément de volume qui entoure le point M'. L'action de gravitation exercée par la sphère sur le point (M, m) est donc représentée par le torseur associé au champ de glisseurs défini par (12.5) ou (12.6). Soit, d'après (5.54) et (5.55) : JJJJJG JG G R {S → M } = Km MM ′ 3 ρ ( M ′) d V ( M ′), ( MM ′) (S ) (12.7) JJG JJJJJG JG G G MM {S → M } = MM ′ ∧ d R {M ′ G → M } = 0. ∫ ∫ (S ) L'action de gravitation est donc une force de support passant par le point M. Dans le cas où la sphère est homogène par couches concentriques c'est-à-dire pour une sphère dont la masse volumique ne dépend que de la distance R au centre de la sphère : (12.8) ρ ( M ′) = ρ ( R) , on montre (exercice 12.7) que la résultante de l'action s'exprime suivant : JJJJG JG MO G . R { S → M } = KmmS OM 3 (12.9) L'action de gravitation exercée par la sphère sur le point matériel est donc une force de support OM et identique à l'action de gravitation qui serait exercée par un point matériel de masse égale à celle de la sphère et placé au centre de la sphère. Le champ gravitationnel créé au point M par la sphère est alors : JJJJG JG MO . (12.10) GS ( M ) = KmS OM 3 L'expression du champ peut être réécrite en introduisant le vecteur directeur 172 Chapitre 12 Gravitation. Pesanteur. Centre de masse G unitaire n ( M ) de la droite MO orientée de M vers O : JG Km G GS ( M ) = 2 S n ( M ) , r (12.11) où r est la distance du point M au centre de la sphère (figure 12.2). 12.1.4 Action de gravitation terrestre Dans tous les problèmes de l'ingénieur à la surface de la Terre ou en son voisinage, les actions gravitationnelles des autres astres, en particulier de la Lune et du Soleil, sont négligeables devant l'action de gravitation de la Terre. D'autre part, en première approximation, le schéma simplificateur d'une Terre sphérique et homogène par couches concentriques est suffisant. Il résulte alors des résultats du paragraphe précédent que l'action de gravitation exercée par la Terre au point M est une force de support passant par le point M et le centre de la Terre, et de champ gravitationnel : JG KmTe G (12.12) G Te( M ) = n(M ) , r2 où mTe est la masse de la Terre, r est la distance du point M au centre de la Terre G et n ( M ) le vecteur directeur unitaire de la droite passant par le point M et le centre de la Terre, orientée vers le centre de la Terre (figure 12.3). Si le point M est situé à la surface de la Terre, le champ gravitationnel s'écrit : JG G G Te( M ) = G n ( M ) , (12.13) avec KmTe , (12.14) G= R2 M G n(M ) r OTe R Terre FIGURE 12.3. Action de gravitation exercée par la Terre. 12.2 Action de pesanteur 173 où R est le rayon de la Terre. Si le point M se trouve à l'altitude h, le champ de gravitation terrestre s'écrit : JG G G Te( M ) = G (h) n ( M ) , (12.15) avec : G G ( h) = . (12.16) 2 h 1+ R Nous constatons que pour une altitude beaucoup plus faible que le rayon terrestre, l'intensité G(h) du champ gravitationnel terrestre ne dépend pas de h et est confondu avec sa valeur à la surface de la Terre. Par ailleurs, à l'échelle des G ouvrages technologiques le vecteur unitaire n ( M ) est indépendant du point M : G G n(M ) = n , (12.17) G où n est le vecteur unitaire de la direction du lieu de l'ouvrage au centre de la Terre. Il en résulte que le champ gravitationnel est uniforme en tout point de l'ouvrage : JG G ∀M point de l'ouvrage G Te ( M ) ≈ G n. (12.18) ( ) C'est le schéma que nous adopterons par la suite pour tout problème de mécanique relatif à des ensembles situés au voisinage de la Terre. 12.2 ACTION DE PESANTEUR 12.2.1 Champ de pesanteur terrestre À l'action de gravitation, exercée par la Terre sur un ensemble matériel placé à sa surface ou en son voisinage se superpose une autre action mécanique due au mouvement de rotation (figure 12.4) de la Terre autour de son axe Sud-Nord. Nord M OTe Terre Sud FIGURE 12.4. Action de pesanteur exercée par la Terre. 174 Chapitre 12 Gravitation. Pesanteur. Centre de masse L'action résultante est appelée l'action de pesanteur terrestre. Nous verrons (chapitre 19, paragraphe 19.3.2) que l'action de pesanteur diffère très peu de l'action de gravitation qui est prépondérante. En particulier, à la surface de la Terre ou en son voisinage, le champ de G pesanteur terrestre, que nous noterons g est uniforme. Dans la pratique, son intensité g à la surface de la Terre varie légèrement en raison de l'aplatissement de la Terre aux pôles : g (N kg–1) Pôles Paris Équateur 9,8322 9,8066 9,7804 Le champ de pesanteur s'écrit alors : G G g = gu , (12.19) G où u est le vecteur directeur unitaire de la verticale descendante (direction donnée G par le fil à plomb) au lieu de l'étude, différant très peu du vecteur n introduit en (12.17). Note. Un corps abandonné à lui-même au voisinage de la surface de la Terre est soumis à une accélération de valeur g (paragraphe 18.4.2.1 du chapitre 18). Il en résulte que l'intensité g est généralement exprimée en m s–2. 12.2.2 Action de pesanteur exercée sur un ensemble matériel Soit un ensemble matériel (D). Un élément de matière (figure 12.5) entourant le point M est caractérisé par sa masse : d m( M ) = ρ ( M )d e( M ) , (12.20) où ρ ( M ) est la masse spécifique (volumique, surfacique ou linéique) au point M et d e( M ) est l'élément de volume, de surface ou de courbe entourant le point M, suivant que l'ensemble (D) est un volume, une surface ou une courbe. Si l'ensemble (D) est au voisinage de la Terre, l'action de pesanteur exercée par la M d m(M) (D) FIGURE 12.5. Ensemble matériel. 12.2 Action de pesanteur 175 G Terre sur l'élément d e( M ) est une force de support ( M , u ) et de résultante : JG G d R ( M ) = g ( M ) d m( M ) , (12.21) G où g ( M ) est le champ de pesanteur au point M. Pour un ensemble matériel situé au voisinage de la Terre, le champ de pesanteur est uniforme et donné par l'expression (12.19). La résultante s'écrit donc : JG G G d R ( M ) = u g d m ( M ) = u g ρ ( M ) d e( M ) . (12.22) L'action de pesanteur exercée sur l'ensemble (D) est donc représentée par le torseur associé au champ de glisseurs (ou champ de forces) défini sur l'ensemble (D) par la relation (12.22). Nous sommes dans le cas d'un champ de glisseurs ayant des axes parallèles indépendants du point M (paragraphe 5.3.3). Des résultats établis dans ce paragraphe, nous déduisons les conséquences suivantes. Le torseur {Pe ( D )} représentant l'action de pesanteur exercée par la Terre sur l'ensemble (D) situé à sa surface ou en son voisinage : 1. possède un centre de mesure G, appelé le centre de masse de l'ensemble (D) et défini par l'une des relations équivalentes déduites de (5.69) et (5.72) : JJJG OG = 1 m ∫ ( D) JJJJG OM d m( M ) , (12.23) ou ∫ ( D) JJJJG G GM d m( M ) = 0 , (12.24) où m est la masse de l'ensemble (D) ; G 2. est un glisseur d'axe ( G, u ) et de résultante : JG G R {P e ( D )} = mg u , (12.25) G où u est le vecteur directeur unitaire de la verticale descendante au lieu de l'étude. L'action de pesanteur terrestre exercée sur l'ensemble (D) est donc une force dont la ligne d'action passe par le centre de masse de l'ensemble (D) et dont la direction est donnée par la verticale descendante. L'intensité de cette force : P = mg (12.26) est appelée le poids de l'ensemble (D). 12.2.3 Puissance développée par l'action de pesanteur Soit un ensemble matériel (D) de masse m et de centre de masse G, situé à la surface de la Terre ou en son voisinage. La puissance développée par l'action de pesanteur exercée sur l'ensemble (D) est, d'après (11.26) : 176 Chapitre 12 Gravitation. Pesanteur. Centre de masse z G1 G u (D) G G2 O y x FIGURE 12.6. Puissance développée par l'action de pesanteur entre deux positions du centre de masse d'un ensemble matériel. G G( ) ( ) P T {Pe ( D )} = mg u ⋅ v T (G, t ) . (12.27) JJG Dans un trièdre (Oxyz) lié à la Terre et tel que l'axe Oz soit vertical ascendant : G G k = −u , (12.28) le vecteur position du centre de masse s'écrit : JJJG G G G OG = xG i + yG j + zG k , (12.29) en introduisant les coordonnées cartésiennes (xG, yG, zG) du point G. Le vecteur vitesse du centre de masse est : G G G G( ) v T (G, t ) = xG i + yG j + zG k , (12.30) et la puissance (12.27) s'écrit : ( ) P T {P e ( D )} = − m g zG . (12.31) La puissance développée ne dépend que de la cote du centre de masse. Par ailleurs, l'expression précédente montre que l'action de pesanteur admet une énergie potentielle : ( ) EpT {Pe ( D )} = m g zG + cte . (12.32) Le travail de l'action de pesanteur entre deux positions de l'ensemble (D), où le centre de masse est respectivement en G1 puis en G2 (figure 12.6) s'exprime alors suivant : W (T ) (G1, G2 ) = −mg ( zG 2 − zG1 ) . (12.33) 12.3 Détermination du centre de masse 177 z M d m(M) O y (D) x FIGURE 12.7. Détermination du centre de masse. 12.3 DÉTERMINATION DU CENTRE DE MASSE 12.3.1 Centre de masse d'un ensemble matériel La détermination de la position du centre de masse d'un ensemble matériel se fait en appliquant l'expression générale (12.23) à chaque cas particulier de coordonnées. Si par exemple, l'on travaille dans un trièdre cartésien (Oxyz) (figure 12.7), les coordonnées cartésiennes du centre de masse G s'expriment d'après (12.23) par les relations : ⎧ 1 ⎪ xG = m ( ) x( M ) d m( M ), D ⎪ ⎪ 1 (12.34) y ( M ) d m( M ), ⎨ yG = m ( ) D ⎪ ⎪ 1 z ( M ) d m( M ). ⎪ zG = m ( D) ⎩ ∫ ∫ ∫ où x(M), y(M), z(M) sont les coordonnées cartésiennes du point M, m est la masse de l'ensemble matériel et la masse d m( M ) d'un élément est exprimée par la relation (12.20). Les relations précédentes sont adaptées à une méthode de détermination littérale. Toutefois, il est toujours possible d'utiliser une méthode numérique en remplaçant dans les expressions (12.34) les intégrales par des sommes. On décompose alors l'ensemble (D) en n éléments (figure 12.7). L'élément i est repéré par le point Mi centre de l'élément et de coordonnées cartésiennes (xi, yi, zi). On affecte ensuite au point Mi la masse mi de l'élément l'entourant. Les expressions (12.34) sont alors remplacées par les relations : 178 Chapitre 12 Gravitation. Pesanteur. Centre de masse Mi (D) FIGURE 12.8. Décomposition d'un ensemble matériel. ⎧ 1 ⎪ xG = m ⎪ ⎪ ⎪ 1 ⎨ yG = m ⎪ ⎪ ⎪ z = 1 ⎪ G m ⎩ n ∑ xi mi , i =1 n ∑ n yi mi , i =1 n avec m = ∑ mi . (12.35) i =1 ∑ zi mi , i =1 La précision du calcul augmente avec le nombre d'éléments utilisés. 12.3.2 Centre de masse de la réunion de deux ensembles Considérons un ensemble (D) constitué (figure 12.9) de la réunion des deux ensembles (D1) et (D2). Nous cherchons la position du centre de masse G de l'ensemble (D), connaissant celles des centres de masses G1 et G2 respectivement des ensembles (D1) et (D2). Le centre de masse de (D1) est défini par rapport à un point O de référence, par JJJG JJJJG OG1 = 1 OM d m( M ) , m1 ( D1 ) ∫ (12.36) où m1 est la masse de l'ensemble (D1). De même, le centre de masse de (D2) est défini par : JJJG JJJJG OG 2 = 1 OM d m( M ) , (12.37) m2 ( D2 ) ∫ où m2 est la masse de l'ensemble (D2). La position du centre de masse de l'ensemble (D) est donnée par : 12.3 Détermination du centre de masse 179 (D2) G G2 G1 (D1) O FIGURE 12.9. Centre de masse de la réunion de deux ensembles. JJJG JJJJG OG = 1 OM d m( M ) , m ( D1 ∪ D2 ) ∫ (12.38) m = m1 + m2 . (12.39) JJJG JJJJG JJJJG ⎡ ⎤ OG = 1 ⎢ OM d m( M ) + OM d m( M )⎥ . m ⎣ ( D1 ) ( D2 ) ⎦ (12.40) où m est la masse de (D) : La relation (12.38) conduit à : ∫ ∫ Compte tenu des expressions (12.36) à (12.40), nous trouvons : JJJG JJJG JJJG 1 ( m1OG1 + m2 OG 2 ) . OG = m1 + m2 (12.41) Si le point de référence O est confondu avec G1, l'expression précédente s'écrit : JJJJG m JJJJG G1G = 2 G1G 2 . m (12.42) Le centre de masse G appartient au segment G1G2. Si le point O est confondu avec G, l'expression (12.41) conduit à : JJJG JJJG G m1 GG1 + m2 GG 2 = 0 . (12.43) 12.3.3 Centre de masse d'un ensemble homogène Un ensemble matériel est de masse homogène, lorsque la masse spécifique est indépendante du point M : ρ ( M ) = ρ , ∀M ∈ ( D ) . (12.44) La masse de l'élément d e( M ) est : d m( M ) = ρ d e( M ) , (12.45) et la masse de l'ensemble matériel est : m = ρ e( D ) , (12.46) 180 Chapitre 12 Gravitation. Pesanteur. Centre de masse où e( D) est le volume, la surface ou la longueur de l'ensemble (D). L'expression (12.23) du centre de masse se réduit alors à : JJJG OG = 1 e( D ) ∫ ( D) JJJJG OM d e( M ) . (12.47) Cette expression montre que le centre de masse d'un ensemble homogène est confondu avec le centre géométrique de l'ensemble (D). Les coordonnées cartésiennes de G s'écrivent alors : ⎧ 1 ⎪ xG = e( D) ⎪ ⎪ 1 ⎨ yG = ( e D) ⎪ ⎪ 1 ⎪ zG = e( D) ⎩ ∫ ∫ ∫ ( D) ( D) ( D) x( M ) d e( M ), y ( M ) d e( M ), (12.48) z ( M ) d e( M ). Dans une détermination numérique, nous aurons : ⎧ 1 ⎪ xG = e D) ( ⎪ ⎪ ⎪ 1 ⎨ yG = e( D ) ⎪ ⎪ ⎪ z = 1 ⎪ G e( D ) ⎩ n ∑ xi ei , i =1 n ∑ yiei , i =1 n n avec e( D ) = ∑ ei . (12.49) i =1 ∑ ziei , i =1 12.3.4 Corps homogènes présentant des symétries géométriques Dans le cas où un solide homogène présente des symétries géométriques, les expressions (12.47) et (12.48) donnant la position du centre masse, montrent que si un corps homogène possède : — un centre de symétrie, le centre de masse est confondu avec le centre de symétrie, — un plan de symétrie, le centre de masse est contenu dans ce plan, — un axe de symétrie, le centre de masse appartient à cet axe. Ces considérations faciliteront la détermination du centre de masse d'un ensemble homogène possédant des symétries géométriques. 12.4 Exemples de déterminations de centres de masses 181 12.4 EXEMPLES DE DÉTERMINATIONS DE CENTRES DE MASSES 12.4.1 Demi-boule homogène Nous cherchons le centre de masse d'une demi-boule homogène (figure 12.10), JJG de masse m et rayon a. Nous choisissons un trièdre (Oxyz) tel que l'axe Oz soit l'axe de symétrie de la demi-boule. Le centre de masse G est sur l'axe de symétrie et ses coordonnées sont : xG = 0, zG = 1 V yG = 0, ∫ (S ) z ( M ) d V ( M ), (12.50) où V est le volume de la sphère, et d V ( M ) est le volume de l'élément entourant le point M de cote z(M). Pour calculer l'intégrale étendue à la demi-boule (S), il est possible de choisir comme élément de volume un élément tel que z(M) ne varie pas, pour tout point M de cet élément : un élément compris entre les tranches z et z + d z (figure 12.10). Cet élément de volume est un cylindre de hauteur dz et de rayon : Son volume est : r = a2 − z 2 . (12.51) d V ( M ) = π r 2d z = π ( a 2 − z 2 ) d z . (12.52) La cote du centre de masse est donc obtenue, d'après (12.50), par : zG = 3 2π a3 ∫ a zπ ( a 2 − z 2 ) d z . (12.53) 0 Nous obtenons : zG = 3 a . 8 (12.54) z r a dz z O (S) x FIGURE 12.10. Demi-boule homogène. y 182 Chapitre 12 Gravitation. Pesanteur. Centre de masse 12.4.2 Solide homogène à géométrie complexe Nous considérons le solide de la figure 12.11 constitué d'un parallélépipède et d'un cylindre de même matière homogène. Parallélépipède • son volume est : V1 = Llh ; • son centre de masse G1 est le centre de symétrie du parallélépipède : xG1 = L , yG1 = l , zG1 = h . 2 2 2 Cylindre 1 2 • son volume est : V2 = π d c ; 4 • son centre de masse G2 (centre du cylindre) a pour coordonnées : xG2 = L − a, yG2 = b, zG2 = h + c . 2 La relation (12.41), s'écrit dans le cas de solides homogènes de même masse volumique : JJJG JJJG JJJG OG = 1 (V1OG1 + V2 OG 2 ) . (12.55) V1 + V2 D'où les coordonnées cartésiennes du centre de masse : 2 2 ( ) xG = 2hlL + π d c 2L − a , 4 Llh + π d c 2 2 yG = 2hl L + π d 2bc , 4 Llh + π d c (12.56) ) ( 2h 2lL + π d 2c h + c 2 . zG = 2 4 Llh + π d c z d y c (S2) b a h l (S1) x L FIGURE 12.11. Solide à géométrie complexe. 12.4 Exemples de déterminations de centres de masse 183 z a (S2) h O (S1) FIGURE 12.12. Solide non homogène. 12.4.3 Solide non homogène Soit le solide (figure 12.12), constitué par une demi-boule de masse volumique ρ1 et de rayon a, et par un cylindre de hauteur h, de masse volumique ρ2 et ayant la même base que la demi-boule. Demi-boule m1 = 2 π a 3 ρ1 ; 3 • son centre de masse G1 a été déterminé au paragraphe 12.4.1. Ses coordonnées sont : xG1 = 0, yG1 = 0, zG1 = − 3 a . 8 Cylindre • sa masse est : • sa masse est : m2 = π a 2 h ρ 2 ; • son centre de masse G2 est le centre de symétrie de coordonnées : xG2 = 0, yG2 = 0, zG2 = h . 2 Le centre de masse du solide est déduit de la relation (12.41). Nous obtenons : JJJG 2 ρ h 2 − ρ1a 2 G (12.57) OG = 3 2 k. 4 2 ρ1a + 3ρ 2 h 184 Chapitre 12 Gravitation. Pesanteur. Centre de masse EXERCICES 12.1 Déterminer le centre de masse d'un arc de cercle (figure 12.13). 12.2 Déterminer le centre de masse d'un secteur circulaire (figure 12.14). 12.3 Déterminer le centre de masse d'un segment circulaire (figure 12.15). 12.4 Déterminer le centre de masse d'un cône (figure 12.16). 12.5 Déterminer le centre de masse d'une calotte sphérique (figure 12.17). 12.6 Déterminer le centre de masse d'un cylindre de rayon a et hauteur h, dans lequel est creusé un cylindre de rayon moitié (figure 12.18). 12.7 On considère une sphère de centre O et de rayon a. Déterminer l'action de gravitation exercée par la sphère en un point M extérieur à la sphère et situé à une distance r du centre O (r > a), dans le cas où la sphère est homogène par couches concentriques. a a 2α 2α FIGURE 12.13. Arc de cercle. a FIGURE 12.14. Secteur circulaire. h 2α a FIGURE 12.15. Segment circulaire. FIGURE 12.16. Cône. Commentaires 185 a h h a FIGURE 12.17. Calotte sphérique. FIGURE 12.18. Cylindre creusé. COMMENTAIRES Les actions de gravitation résultent des phénomènes d'attraction entre masses et sont caractérisées par la loi de Newton. Elles permettent de caractériser l'action exercée par la Terre sur un ensemble matériel. À l'action de gravitation se superpose une action mécanique induite par le mouvement de la Terre autour de l'axe de ses pôles Sud-Nord. L'action résultante est l'action de pesanteur terrestre qui diffère peu de l'action de gravitation. Cette action de pesanteur exercée sur un solide ou un ensemble de solides est une force dont l'intensité est le produit de la masse du solide ou ensemble des solides par l'intensité du champ de pesanteur terrestre et dont le support est l'axe vertical descendant passant par le centre de masse. CHAPITRE 13 Actions de contact entre solides Liaisons 13.1 LOIS DU CONTACT ENTRE SOLIDES 13.1.1 Introduction Pour déplacer sur le sol un solide (armoire, caisse (figure 13.1), etc.) il est nécessaire d'exercer une action mécanique suffisante pour vaincre l'action exercée par le sol sur le solide, action qui s'oppose à tout mouvement du solide sur le sol. Les actions de contact entre solides sont de caractère inter-moléculaire et ne se manifestent qu'à cette échelle. Elles ne s'exercent donc qu'à des distances extrêmement faibles, d'où leur nom d'actions de contact. De ce fait, les actions de contact sont très sensibles à l'état des surfaces en contact. Par ailleurs, les actions de contact dépendent des autres actions mécaniques exercées. Par exemple, il est plus difficile de tirer la caisse remplie que la caisse vide. Les phénomènes de contact sont complexes, et les lois du contact que nous énoncerons ne sont qu'approchées. Elles constituent toutefois une approche satisfaisante dans de nombreux problèmes mettant en jeu des actions de contact entre solides. FIGURE 13.1. Déplacement d'une caisse. 13.1 Lois de contact entre solides 187 13.1.2 Contact ponctuel 13.1.2.1 Lois du contact ponctuel Soit deux solides (S) et (T), en contact au point P à un instant donné (figure 13.2). En fait le contact se fait suivant des surfaces de dimensions très faibles et peut être assimilé à un contact ponctuel. Les deux solides étant supposés indéformables et impénétrables, ils sont tangents en P. Nous sommes dans le schéma cinématique étudié au chapitre 10 (paragraphe 10.1.1). Du fait du contact des deux solides en P, le solide (T) exerce sur le solide (S) C une action de contact représentée par le torseur {T → S } . Les lois du contact ponctuel sont les suivantes : 1ère loi L'action de contact exercée par le solide (T) sur le solide (S) est une force dont la ligne d'action passe par le point de contact P. C S } est donc un glisseur d'axe passant par le point de contact Le torseur {T → P. En particulier : JJG C S } = 0G . MP {T → (13.1) L'étude expérimentale des phénomènes de contact montre que la résultante de l'action de contact exercée par le solide (T) , n'est pas, comme les actions à distance, connue ou calculable à priori, mais dépend des autres actions mécaniques exercées sur (S). L'action de contact doit toutefois vérifier certaines conditions exprimées dans des lois que nous énonçons ci-après. (S) P (T) FIGURE 13.2. Solides en contact ponctuel. 188 Chapitre 13 Actions de contact entre solides. Liaisons La force de contact exercée par le solide (T) sur le solide (S) est décomposée en deux forces : JG — une force de résultante Rt , appelée force de résistance au glissement ou force de frottement, dont la ligne d'action est contenue dans le plan tangent en P aux deux solides ; JG — une force de résultante R n appelée force de contact normale, dont la ligne d'action est la droite normale en P au plan tangent. La résultante de l'action de contact s'écrit ainsi : JG C JG JG R {T → S } = Rt + R n . (13.2) 2ème loi G Si le vecteur n est le vecteur directeur unitaire de la normale en P orientée du solide (T) vers le solide (S), dans tous les cas où (S) et (T) ne sont pas collés au point P, on a : JG G R n = Rn n , avec Rn ≥ 0, (13.3) où Rn est la composante de la force de contact normale. Cette loi exprime le fait que la force de contact normale s'oppose à la pénétration du solide (S) dans le solide (T). La représentation symbolique de la force de contact est reportée sur la figure 13.3. 3ème loi ou loi de Coulomb Il existe un coefficient f positif appelé coefficient de frottement réciproque de (S) sur (T), dépendant des matériaux dont sont constitués (S) et (T), dépendant de l'état des surfaces en contact, mais indépendant des mouvements ou de l'équilibre de (S) et de (T), tel que soit vérifiée à chaque instant la condition : JG Rt ≤ f Rn . (13.4) JG R JG Rn (S) G n JG Rt P plan tangent (T) FIGURE 13.3. Composantes normale et tangentielle de la force de contact. 13.1 Lois de contact entre solides 189 Cette loi doit être précisée de la manière qui suit : — Si le solide (S) glisse sur (T), donc si sa vitesse de glissement n'est pas nulle JJG G G( ) ( ) (13.5) v gTS ( P, t ) = MP{V ST } ≠ 0 , • d'une part, c'est l'égalité qui est vérifiée : JG Rt = f Rn , • d'autre part, JG G( ) Rt et v gTS ( P, t ) sont colinéaires et de signes opposés : JG G (T ) JG G ( ) G Rt ∧ v g S ( P, t ) = 0, Rt ⋅ v gTS ( P, t ) < 0. (13.6) (13.7) — Si le solide (S) ne glisse pas sur (T), donc si sa vitesse de glissement est nulle : JJG G G( ) ( ) v gTS ( P, t ) = MP{V ST } = 0 , (13.8) c'est l'inégalité qui est vérifiée : JG R t < f Rn . (13.9) Ce qui précède peut également se traduire en disant que, tant que l'inégalité (13.9) est vérifiée, le solide (S) ne peut pas glisser sur le solide (T). Le glissement ne se produit que lorsque les autres actions exercées sur le solide (S) sont assez grandes pour que soit vérifiée la relation (13.6). Le solide (S) glisse alors sur (T), la force de frottement étant opposée au vecteur vitesse de glissement au point P. En outre, pour une valeur donnée de Rn, l'égalité (13.6) est d'autant plus facilement réalisée que f sera petit. Ce résultat s'exprime en disant que "plus le coefficient de frottement est faible, plus le glissement est aisé". Des ordres de grandeurs peuvent être données pour le coefficient de frottement suivant la nature des solides en contact : bois sur bois : 0,3 à 0,5 ; acier sur bois : 0,25 ; bronze sur bronze : 0,2 ; acier sur acier : 0,15 ; garniture de frein sur tambour d'acier : 0,4 ; pneu sur chaussée : 0,2 à 0,6. 13.1.2.2 Corrections à la loi de Coulomb Les lois de frottement solide ne sont applicables qu'au cas du frottement sec (non lubrifié) entre deux solides. La loi de Coulomb fournit généralement une approche qualitative satisfaisant aux phénomènes de frottement sec. Si les résultats quantitatifs qu'on en tire ne sont pas toujours en accord avec les valeurs mesurées, cela résulte du fait que le coefficient de frottement est très sensible à l'état de surface des matériaux en contact, à des traces d'humidité ou de lubrifiants, etc., et cela variant d'une région à l'autre des solides en contact. En 190 Chapitre 13 Actions de contact entre solides. Liaisons outre le coefficient de frottement dépend de la température des parties en contact, or le frottement les échauffe, d'où une diminution du coefficient de frottement. L'importance de cet effet est mis en évidence dans le comportement du freinage d'une automobile. Le coefficient f dépend également dans une certaine mesure de la composante normale Rn. Enfin, le coefficient de frottement dépend de la vitesse de glissement. Une manière assez simple de tenir compte de la dépendance du coefficient de frottement vis à vis de la vitesse consiste à prendre deux valeurs différentes pour les deux éventualités de la loi de Coulomb : un coefficient de frottement au repos fr et un coefficient de frottement de glissement fg, de valeur inférieure à celle du coefficient au repos. Cette distinction entre les deux conditions de frottement permet alors de rendre compte d'effets usuels. Par exemple, un solide se trouve en équilibre sur un plan incliné. Dans le cas d'un équilibre précaire, une très faible impulsion suffit pour rompre l'équilibre, le corps ayant ensuite un mouvement de glissement accéléré. Si le plan est horizontal, un effort plus élevé est nécessaire pour faire bouger le solide que celui nécessaire pour le déplacer ensuite. 13.1.2.3 Puissance développée La puissance développée dans le repère (T) par l'action exercée sur le solide (S), en contact ponctuel en P avec (T) est, d'après (11.13) : P C S } = {T → C S } ⋅{V ( T )} . {T → S (T ) (13.10) Soit, exprimée au point de contact P : P C S } = JRG{T → C S } ⋅ vG ( T )( P, t ) , {T → gS (T ) JG G( ) ou encore puisque v gTS ( P, t ) est orthogonal à R n : ( ) C S } = JRG t ⋅ vG ( T )( P, t ) . P T {T → gS (13.11) (13.12) La puissance développée par la force de contact normale est nulle. La puissance se réduit à celle développée par la force de frottement. D'après la loi de Coulomb cette puissance est négative ou nulle. 13.1.2.4 Contact sans frottement Si le frottement est nécessaire dans certains cas (marche sur le sol, entraînement d'une automobile, etc.), dans d'autres cas il est nécessaire de le diminuer le plus possible afin de diminuer l'énergie dissipée par frottement et d'éviter une usure prématurée des pièces en contact. Dans le cas extrême où le coefficient de frottement est nul, on dit que le contact a lieu sans frottement ou que le contact est parfait au point de contact considéré. 13.1 Lois de contact entre solides Dans un tel schéma, nous avons : JG G Rt = 0 et 191 JG C JG R{T → S } = R n . (13.13) Le solide (T) n'exerce sur (S) qu'une action de contact normale. La moindre action exercée sur le solide (S) produira un glissement du solide (S). D'autre part, l'expression (13.12) montre que la puissance développée est nulle. En conclusion, nous dirons que le contact entre deux solides est parfait ou sans frottement au point P, si et seulement si l'une des conditions équivalentes suivantes est vérifiée : — le coefficient de frottement est nul, — l'action de contact est normale en P aux deux solides, — la puissance développée par l'action de contact est nulle. Ce schéma de contact parfait reste toutefois un schéma idéal, vers lequel on tend à se rapprocher en polissant les surfaces en contact et en les lubrifiant. 13.1.3 Couples de roulement et pivotement 13.1.3.1 Introduction Dans le paragraphe précédent, nous avons étudié le cas d'un contact ponctuel pour lequel l'action de contact peut être réduite à une force de contact. Dans la pratique, le contact entre les deux solides se fait suivant une surface localisée de centre P. L'action de contact exercée doit alors être décomposée au point P, en une force de contact, dont les propriétés ont été étudiées dans le paragraphe 13.1.2 JJG précédent, et un couple de contact de vecteur-moment M égal au moment en P de l'action de contact : JJG JJG C S} . (13.14) M = MP {T → Comme la force de contact (relation (13.2)), le couple est décomposé en deux couples : JJG — un couple de résistance au roulement de vecteur-moment Mt , dont la direction est contenue dans le plan tangent en P aux deux solides ; JJG — un couple de résistance au pivotement de vecteur-moment Mn de direction orthogonale au plan tangent. Le vecteur-moment s'écrit ainsi : JJG JJG JJG M = Mt + Mn . (13.15) Les propriétés des couples de contact sont complexes. Des lois semblables à la loi de Coulomb sont cependant formulées pour une analyse qualitative des phénomènes de roulement et de pivotement. 192 Chapitre 13 Actions de contact entre solides. Liaisons 13.1.3.2 Lois du roulement Le schéma généralement retenu est le suivant. — Si le solide (S) ne roule pas sur (T), donc si le vecteur rotation de roulement (paragraphe 10.1.2) est nul : G( ) G ωSTt = 0 , (13.16) le moment du couple de résistance au roulement vérifie l'inégalité : JJG Mt < hR n . (13.17) — Si le solide (S) roule sur (T), soit si : G( ) G ωSTt ≠ 0 , (13.18) • d'une part : JJG Mt = hR n , (13.19) JJG G (T ) • d'autre part Mt et ωS t sont colinéaires et de signes opposés. Le paramètre h est appelé coefficient de résistance au roulement. Il a la dimension d'une longueur. 13.1.3.3 Lois du pivotement Les lois du pivotement peuvent être énoncées de la même manière en remJJG G( ) plaçant dans les lois du roulement ωSTt et Mt , respectivement par le vecteur JJG G( ) rotation de pivotement ωSTn et par le moment Mn du couple de résistance au pivotement, et en introduisant un coefficient de résistance au pivotement. Notons que la résistance au pivotement résulte de la résistance au glissement des surfaces en contact. Elle est donc une fonction du coefficient de frottement et des dimensions des éléments en contact. Cette fonction est toutefois difficile à expliciter. 13.2 LIAISONS 13.2.1 Introduction Les mouvements d'un solide (S) par rapport à un repère (T), dont nous avons étudié la cinématique au chapitre 9, sont obtenus en réalisant une liaison entre les solides (S) et (T). Cette liaison est réalisée en mettant en contact des surfaces des solides (S) et (T), le contact ayant lieu suivant un arc de courbe ou une surface. L'action de contact exercée par le solide (T) sur le solide (S) résulte des actions de contact exercées en chaque point de l'arc de courbe ou de la surface de contact. Cette action de contact est généralement appelée action de liaison. Elle est représentée par un torseur que nous noterons {L T ( S )} . 13.2 Liaisons 193 13.2.2 Classification des liaisons 13.2.2.1 Liaisons simples Deux solides (S) et (T) sont liés par une liaison simple, s'ils sont en contact suivant deux surfaces géométriques élémentaires, l'une appartenant à (S), l'autre à (T). Nous nous limiterons dans ce chapitre aux surfaces élémentaires : plan, cylindre de révolution et sphère. Ces surfaces sont simples à réaliser, ce ne sont toutefois pas les seules surfaces élémentaires utilisées. Par mise en contact de ces surfaces, nous obtenons six liaisons simples : plan plan cylindre sphère appui plan appui linéique appui simple liaison verrou (ou pivot glissant) liaison gouttière cylindre liaison rotule (ou liaison sphérique) sphère Les schémas des ces liaisons, avec leurs symboles, sont représentés sur les figures 13.4 à 13.9. Appui plan (figure 13.4) Les surfaces en contact sont planes. Le solide (S) a, par rapport au solide (T), 3 degrés de liberté : 2 degrés en translation et 1 en rotation. Appui linéique (figure 13.5) Les solides sont en contact suivant un segment de droite. Le solide (S) a, par rapport au repère (T), 4 degrés de liberté : 2 en translation et 2 en rotation. (S) (S) (T) (T) FIGURE 13.4. Appui plan. 194 Chapitre 13 Actions de contact entre solides. Liaisons (S) (S) (T) (T) FIGURE 13.5. Appui linéique. (S) (S) (T) (T) FIGURE 13.6. Appui simple. Appui simple (figure 13.6) Les solides sont en contact en un point. Le solide (S) a 5 degrés de liberté : 2 en translation et 3 en rotation. Liaison verrou (ou pivot glissant) (figure 13.7) Les solides sont en contact suivant un cylindre. Le solide (S) a, par rapport à (T), 2 degrés de liberté : 1 en translation et 1 en rotation. Liaison gouttière (figure 13.8) Les solides sont en contact suivant un cercle. Le solide (S) a 4 degrés de liberté : 1 en translation et 3 en rotation. Liaison rotule (ou liaison sphérique) (figure 13.9) Les solides sont en contact suivant une sphère. Le solide (S) possède 3 degrés de liberté en rotation. 13.2 Liaisons 195 (S) (S) (T) (T) FIGURE 13.7. Liaison verrou. (S) (S) (T) (T) FIGURE 13.8. Liaison gouttière. (S) (S) (T) FIGURE 13.9. Liaison rotule. (T) 196 Chapitre 13 Actions de contact entre solides. Liaisons (S) l1 l3 l2 (T) FIGURE 13.10. Représentation symbolique d'une liaison composée. 13.2.2.2 Liaisons composées Deux solides (S) et (T) sont liés par une liaison composée, si la liaison est réalisée à l'aide de plusieurs liaisons simples. Une liaison composée peut être représentée symboliquement par le schéma de la figure 13.10, où l1, l2, l3, ..., sont des liaisons simples. Exemples de liaisons composées — Une liaison rotoïde (ou liaison pivot) peut être réalisée par exemple à l'aide d'une liaison verrou et d'une rotule (figure 13.11a), ou à l'aide de deux rotules (figure 13.11b). Le solide (S) possède, par rapport au solide (T), 1 degré de liberté en rotation. — Une liaison prismatique (ou glissière) peut être réalisée (figure 13.12) à l'aide de deux appuis plans. Le solide (S) possède 1 degré de liberté en translation. 13.2.2.3 Liaisons complexes Deux solides (S) et (T) sont liés par une liaison complexe, si la liaison est réalisée par l'intermédiaire d'un ou plusieurs solides. Une liaison complexe est symbolisée sur le schéma de la figure 13.13a. Les solides (S) et (T) sont liés par l'intermédiaire des solides (S1) et (S2), liés les uns (S) (S) (T) (T) (a) (b) (S) (c) (T) FIGURE 13.11. Liaison rotoïde. 13.2 Liaisons 197 (T) (S) (T) (S) FIGURE 13.12. Liaison prismatique. aux autres par des liaisons l1, l2, l3. La figure 13.13b donne un exemple de liaison complexe : les solides (S) et (T) sont liés par l'intermédiaire d'une liaison verrou, d'une rotule et d'une liaison rotoïde, les axes des liaisons verrou et rotoïde étant concourants au centre de la rotule. 13.2.3 Actions de liaison 13.2.3.1 Généralités Les éléments de réduction en un point P de l'action de liaison exercée par le G G G solide (T) sur le solide (S) peuvent être exprimés dans une base (i , j , k ) suivant : G JG G G ⎧⎪ R {L T ( S )} = X l i + Yl j + Zl k , (13.20) G G G ⎨ JJG ⎪⎩ MP {L T ( S )} = Ll i + M l j + Nl k . L'action de liaison, et par conséquent les composantes Xl, Yl, Zl, Ll, Ml et Nl l3 l2 (S2) (S) (S1) l1 (S) (T) (T) (a) FIGURE 13.13. Liaison complexe. (b) 198 Chapitre 13 Actions de contact entre solides. Liaisons dépendent des autres actions mécaniques exercées sur le solide (S). Toutefois pour résoudre les problèmes de mécanique des solides, il est nécessaire d'introduire des hypothèses sur certaines composantes suivant la nature physique des liaisons : liaison sans frottement, liaison avec frottement sec ou liaison avec frottement visqueux. 13.2.3.2 Puissance développée par les actions de liaison La puissance développée dans le repère (T) par l'action de liaison exercée par le solide (T) sur le solide (S) est d'après (11.13) : P où {V S( T )} { L T ( S ) } = { L T ( S ) } ⋅ {V S( T )} , (T ) (13.21) est le torseur cinématique relatif au mouvement du solide (S) par rapport au solide (T). En introduisant les éléments de réduction en P de l'action de liaison (13.20), la relation précédente s'écrit : JG JJG JJG JG ( ) P T { L T ( S ) } = R { L T ( S ) } ⋅ MP {V S( T ) } + MP { L T ( S ) } ⋅ R {V S( T ) } , (13.22) ou P (T ) JG G JJG G { L T ( S ) } = R { L T ( S ) } ⋅ v ( P, t ) + MP { L T ( S ) } ⋅ ωS( T ) , (13.23) en introduisant le vecteur vitesse du point P et le vecteur rotation instantané. 13.2.4 Liaison sans frottement 13.2.4.1 Schéma de liaison parfaite De manière à réduire l'énergie dissipée et à diminuer l'usure des surfaces en contact, il est nécessaire de réaliser des surfaces telles que le contact en chaque point se rapproche le plus possible d'un contact parfait. Nous dirons qu'une liaison entre deux solides est parfaite, si le contact entre deux solides est parfait en tout point. Par extension des résultats établis au paragraphe 13.1.2.4, nous déduisons alors : Une liaison est parfaite, si et seulement si la puissance développée par l'action de liaison est nulle. Nous prendrons cette propriété comme définition d'une liaison parfaite. Le modèle de liaison parfaite n'est toutefois qu'un modèle idéalisé, vers lequel on tend généralement à s'approcher dans les réalisations technologiques. 13.2.4.2 Liaison rotoïde Dans le cas d'une liaison rotoïde, le solide (S) est animé, par rapport au repère (T), d'un mouvement de rotation autour de l'axe de liaison rotoïde. Ce mouvement a été étudié au paragraphe 9.4.1. Le solide (S) possède un degré de liberté en 13.2 Liaisons 199 rotation ψ et le torseur cinématique est défini (paragraphe 9.4.1.2) par ses éléments de réduction en un point OS quelconque de l'axe de rotation : G JG G ⎧⎪ R {V S(T )} = ωS(T ) = ψ k , (13.24) G ⎨ JJG G (T ) (T ) { } ⎪⎩ MOS V S = v (OS , t ) = 0. La puissance développée, dans le repère (T), par l'action de liaison est d'après (13.23) : JJG G( ) ( ) P T { L T ( S ) } = MOS { L T ( S ) } ⋅ ωST = Nl ψ . (13.25) La condition de liaison parfaite s'écrit donc : P (T ) { L T ( S ) } = Nl ψ = 0, ∀ψ . (13.26) Soit : Nl = 0 . (13.27) D'où le résultat : Si le solide (S) est G lié au solide (T) par une liaison rotoïde parfaite, d'axe de vecteur directeur k , l'action exercée par (T) sur (S) est représentée par un G G G torseur ayant dans une base (i , j , k ) : — une résultante quelconque de composantes Xl, Yl, Zl ; — un moment en un point quelconque de l'axe de la liaison rotoïde orthogonal à la direction de cet axe, donc de composantes Ll , Ml, 0. Nous écrivons ce résultat sous la forme : { L T ( S ) }OS = { X l , Yl , Zl , Ll , M l , 0}OS , (13.28) où OS est un point quelconque de l'axe de la liaison rotoïde. Les composantes Xl, ..., Ml, dépendent des autres actions mécaniques exercées sur le solide (S). 13.2.4.3 Liaison prismatique Dans le cas d'une liaison Gprismatique, le solide (S) est animé d'un mouvement de translation rectiligne. Si i est la direction de la liaison prismatique, le solide (S) possède un degré de liberté en translation x (abscisse d'un point P quelconque du solide (S)). Les éléments de réduction au point P du torseur cinématique sont : JG (T ) G (T ) G ⎪⎧ R {V S } = ωS = 0, (13.29) ⎨ JJG G G (T ) (T ) ⎪⎩ MP{V S } = v ( P, t ) = x i , ∀P ∈ ( S ) . La puissance développée, dans le repère (T), par l'action de liaison est : JG G( ) ( ) P T { L T ( S ) } = R { L T ( S ) } ⋅ v T ( P, t ) = Xl x . (13.30) La condition de liaison parfaite s'écrit donc : Xl = 0 . (13.31) 200 Chapitre 13 Actions de contact entre solides. Liaisons D'où le résultat : Si le solide (S) est lié au solide (T) par une liaison prismatique parfaite de G par (T) sur (S) est représentée par un torseur ayant direction i , l'action exercée G G G dans une base (i , j , k ) : G — une résultante orthogonale à i , donc de composantes 0, Yl, Zl,; — un moment quelconque de composantes Ll, Ml, Nl quel que soit le point du solide (S). Soit donc : (13.32) { L T ( S ) } P = {0, Yl , Zl , Ll , M l , Nl }P , où P est un point quelconque du solide (S). 13.2.4.4 Liaison verrou Dans leG cas où le solide (S) est lié au solide (T) par une liaison verrou de direction k , le solide (S) possède (paragraphe 9.4.3) un degré de liberté en translation z (abscisse d'un point OS quelconque de l'axe du verrou) et un degré de liberté en rotation ψ. Les éléments de réduction au point OS du torseur cinématique (relations (9.66) et (9.67)) sont : G JG G ⎧⎪ R {V S(T )} = ωS(T ) = ψ k , (13.33) G ⎨ JJG G (T ) (T ) { } ⎪⎩ MOS V S = v (OS , t ) = z k . La puissance développée, dans le repère (T), par l'action de liaison est d'après (13.23) : ( ) P T { L T ( S ) } = Zl z + Nl ψ (13.34) La condition de liaison parfaite s'écrit donc : Zl z + Nlψ = 0, ∀ z, ψ . (13.35) Soit : Zl = 0, Nl = 0. (13.36) D'où le résultat : Si le solide (S) est lié au solide (T) par une liaison verrou parfaite d'axe de G direction k , l'action Gexercée par (T) sur (S) est représentée par un torseur ayant G G dans une base (i , j , k ) : — une résultante de composantes Xl, Yl, 0 ; — un moment de composantes Ll, Ml, 0, en un point quelconque de l'axe de la liaison verrou. Ce résultat peut être écrit sous la forme : { L T ( S ) }OS = { X l , Yl , 0, Ll , M l , 0}O , S (13.37) où OS est un point quelconque de l'axe de la liaison verrou. Les composantes Xl, Yl, Ll, et Ml dépendent des autres actions mécaniques exercées sur le solide (S). 13.2 Liaisons 201 13.2.4.5 Liaison rotule Dans le cas où le solide (S) est lié au solide (T) par une liaison rotule de centre A, le solide (S) possède trois degrés de liberté en rotation. Le mouvement de (S) est un mouvement de rotation autour d'un point (paragraphe 9.4.4) et le torseur cinématique s'exprime en A suivant : G G JG G G ⎧⎪ R {V S(T )} = ωS(T ) = ψ k + θ i3 + ϕ k S , (13.38) G ⎨ JJG G (T ) (T ) ⎪⎩ M A {V S } = v ( A, t ) = 0. La condition de liaison parfaite s'écrit : JJG G( ) ( ) P T { L T ( S ) } = M A{ L T ( S ) } ⋅ ωST = 0 . (13.39) Cette condition doit être vérifiée quel que soit le mouvement de rotation du solide G( ) (S), donc quel que soit le vecteur rotation ωST . La condition de liaison parfaite s'écrit donc ici : JJG G M A{ L T ( S ) } = 0 . (13.40) D'où le résultat : Si le solide (S) est lié au solide (T) par une liaison rotule parfaite de centre A, l'action de liaison exercée par (T) sur (S) est une force dont la ligne d'action passe par le centre A de la rotule. Les composantes de la résultante de la force dépendent des autres actions mécaniques exercées sur le solide (S). 13.2.4.6 Appui plan Dans le cas d'un appui plan, le solide (S) est animé d'un mouvement plan sur plan (paragraphe 9.4.5), par rapport au solide (T). Le solide (S) possède deux degrés de liberté en translation x et y (coordonnées d'un point P quelconque du plan de contact) et un degré de liberté en rotation ψ autour de la direction orthogonale au plan de contact (figure 13.14). Les éléments de réduction, au point P du plan de contact, du torseur cinématique s'écrivent : G JG G ⎧⎪ R {V S(T )} = ωS(T ) = ψ k , (13.41) ⎨ JJG G G G( ) ( ) ⎪⎩ MP {V ST } = v T ( P, t ) = x i + y j . La puissance développée est : P (T ) { L T ( S ) } = Xl x + Yl y + Nlψ , (13.42) et la condition de liaison parfaite s'écrit : X l = 0, Yl = 0, Nl = 0. (13.43) 202 Chapitre 13 Actions de contact entre solides. Liaisons z z (T ) (S ) y O yS P x x ψ y xS FIGURE 13.14 Solide en appui plan. Nous écrivons ce résultat sous la forme : { L T ( S ) } P = {0, 0, Zl , Ll , M l , 0}P (13.44) où P est un point quelconque du plan de contact. 13.2.4.7 Conclusions Les exemples étudiés dans les paragraphes précédents montrent que, dans le cas d'une liaison sans frottement, les composantes de l'action de liaison, qui correspondent aux degrés de liberté du solide (S), s'annulent : composantes de la résultante pour les degrés de liberté en translation et composantes du moment pour les degrés de liberté en rotation. Cette propriété résulte de l'expression (13.23) de la puissance et de la condition de liaison sans frottement qui explicite que cette puissance est nulle. 13.2.5 Liaison avec frottement Dans la pratique, il est nécessaire de tenir compte des frottements entre les surfaces de contact des solides en liaison. Dans le cas d'un frottement solide, il sera possible de transposer les lois énoncées au paragraphe 13.1 et de les appliquer à l'action de liaison exercée par le solide (T) sur le solide (S). Dans le cas d'un frottement visqueux, il est possible de rendre compte du frottement en prenant des composantes de l'action de liaison proportionnelles aux composantes des vitesses et de signes opposés. Par exemple : (13.45) Xl = − fx x , Yl = − fy y , Zl = − fz z, Nl = − fψ ψ , où les coefficients fi (i = x, y, z, ψ) sont des coefficients de frottement visqueux. Commentaires 203 COMMENTAIRES Les liaisons ont une importance particulière dans le cadre de la conception des systèmes mécaniques. Le lecteur devra donc apporter une attention toute particulière aux notions développées dans le présent chapitre. En application des concepts généraux, ce chapitre s'est intéressé aux liaisons entre solides par l'intermédiaire des liaisons élémentaires. Le lecteur devra avoir bien assimilé les éléments développés dans ce cadre. Contrairement aux actions à distance, les actions de contact dépendent des autres actions exercées sur le solide ou l'ensemble de solides considéré. Certaines conditions sur les actions de liaison sont toutefois apportées suivant que les liaisons se font avec frottement ou sans frottement. Ces conditions sont aisément obtenues dans le cas où il n'y a pas de frottement, en écrivant la nullité de la puissance développée dans le mouvement des solides en liaison. Pour tenir compte des conditions de frottement le schéma le plus simple à traiter est celui du frottement visqueux où les composantes des actions de liaison sont proportionnelles aux composantes des vitesses et de signes opposés. Le frottement de type solide est généralement assez difficile à analyser. Le comportement est transposé de la loi de frottement de Coulomb énoncée dans le cas de deux solides en contact ponctuel et des lois de roulement et de pivotement. CHAPITRE 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides 14.1 INTRODUCTION Ce chapitre a pour objet d'analyser les actions mécaniques exercées sur un ensemble matériel, à travers l'étude de l'équilibre d'un ensemble matériel (un solide ou un ensemble de solides). Un ensemble matériel est en équilibre par rapport à un repère donné, si au cours du temps, chaque point de l'ensemble garde une position fixe par rapport au repère. Les lois de la statique sont une conséquence du principe fondamental de la dynamique qui fera l'objet du chapitre 18. 14.2 LOIS DE LA STATIQUE 14.2.1 Cas d'un solide Un solide (S) soumis à des actions mécaniques est en équilibre, si et seulement si le torseur représentant l'ensemble des actions mécaniques exercées sur le solide est le torseur nul. Soit : {T ( S )} = {0} , (14.1) avec {T ( S )} = {S → S} . Les actions mécaniques exercées sur un solide peuvent être séparées en : — actions connues ou calculables (actions de gravitation ou pesanteur, actions électromagnétiques) représentées par le torseur {A ( S )} ; 14.2 Lois de la statique 205 — actions de liaison, dépendant des autres actions exercées sur le solide (S), représentées par le torseur {L ( S )} . La loi de la statique pour le solide (S) s'écrit alors : {A ( S )} + {L ( S )} = {0} . (14.2) Cette relation conduit à deux équations vectorielles : — l'équation de la résultante : JG JG G R {A ( S )} + R {L ( S )} = 0 , (14.3) — l'équation du moment en tout point P : JJG JJG G MP{A ( S )} + MP{L ( S )} = 0 . (14.4) L'équilibre d'un solide fournit donc 6 équations scalaires dont la résolution sera facilitée par un choix judicieux du point P et des bases dans lesquelles seront explicités la résultante et le moment. 14.2.2 Cas d'un ensemble de solides Un ensemble de solides est en équilibre si et seulement si chaque solide est en équilibre. Considérons l'ensemble (D) constitué de n solides : ( S1 ), ( S 2 ), . . . , ( Si ), . . . , ( S j ), . . . , ( Sn ). Les actions exercées sur le solide (Si) se décomposent en : — actions extérieures, actions exercées par l'extérieur de (D) : {D → Si} = {T ( Si )} = {A ( Si )} + {L ( Si )} , actions connues (ou calculables) exercées par l'extérieur de (D) (14.5) actions de liaisons avec l'extérieur de (D) — actions intérieures, exercées par les autres solides de (D) : n ∑ j =1 ≠i {S j → Si} = n n j =1 ≠i j =1 ≠i ∑{T j (Si )} = ∑ ⎡⎣{A j (Si )} + {L j (Si )}⎤⎦ . actions connues exercées par les solides (Sj) (14.6) actions de liaisons avec les solides (Sj) L'équilibre de chaque solide (Si) s'écrit donc sous l'une des formes : n {D → Si} + ∑ {S j → Si} = {0} , j =1 ≠i ou (14.7) 206 Chapitre 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides n {A ( Si )} + {L ( Si )} + ∑ ⎡⎣{A j ( Si )} + {L j ( Si )}⎤⎦ = {0} , (14.8) j =1 ≠i pour i = 1, 2, . . . , n. L'équilibre de l'ensemble (D) conduit donc à n équations de torseurs, 2n équations vectorielles et 6n équations scalaires. Des équations, combinaisons linéaires des précédentes, peuvent être trouvées en écrivant l'équilibre d'une partie de l'ensemble (D). Ces équations pourront, dans certains cas, remplacer avantageusement certaines des équations (14.7) ou (14.8). En particulier il est possible d'écrire l'équilibre global de l'ensemble (D), soit : {D → D} = {0} , (14.9) ou d'après (11.4) : n ∑{D → Si} = {0} . (14.10) i =1 Cette équation ne fait intervenir que les actions extérieures à l'ensemble (D). 14.2.3 Actions mutuelles Soit deux ensembles matériels disjoints (D1) et (D2). Les actions mécaniques exercées sur l'ensemble (D1) sont représentées par le torseur : {D1 → D1} = {D1 ∪ D2 → D1} + {D2 → D1} . (14.11) Les actions mécaniques exercées sur l'ensemble (D2) sont : {D2 → D2} = {D1 ∪ D2 → D2} + {D1 → D2} . (14.12) L'équilibre de chaque ensemble (D1) et (D2) s'écrit : {D1 → D1} = {0} , {D2 → D2} = {0} . (14.13) (14.14) L'équilibre de l'ensemble ( D1 ∪ D2 ) s'écrit : ou {D1 ∪ D2 → D1 ∪ D2} = {0} , (14.15) {D1 ∪ D2 → D1} + {D1 ∪ D2 → D2} = {0} . (14.16) L'association des relations précédentes conduit à la relation : {D2 → D1} = − {D1 → D2} . (14.17) 14.3 Statique des fils ou des câbles souples 207 Cette relation traduit le théorème des actions mutuelles : L'action mécanique exercée par un ensemble matériel sur un autre ensemble matériel est opposée à l'action mécanique exercée par le second sur le premier. La relation (14.17) associée à l'expression (11.9) des actions mécaniques exercées sur un ensemble donné conduit à une relation globale des actions de gravitation, des actions de contact et des action électromagnétiques exercées sur un ensemble : { D2 G→ D1} + { D2 C→ D1 } + { D2 E→ D1 } = (14.18) E D }⎤ . G D } + { D C→ D } + { D → − ⎡{ D1 → 1 2 2 1 2 ⎥ ⎣⎢ ⎦ La relation (14.17) du théorème des actions mutuelles est en fait étendue à chaque type d'actions mécaniques prises séparément. Soit : ϕ ϕ { D2 → D1 } = − { D2 → D1 } , (14.19) quelle que soit la loi physique ϕ exercée sur les deux ensembles (ϕ = G , C ou E ) . 14.3 STATIQUE DES FILS OU CÂBLES SOUPLES 14.3.1 Action mécanique exercée par un fil ou un câble souple Les fils ou câbles souples sont des solides déformables linéiques, utilisés généralement pour relier les solides entre eux. Soit A et B (figure 14.1a) deux points d'un fil ou câble (extensible ou non) et M un point situé entre A et B. Dans le cas général d'un câble présentant une rigidité en flexion, l'action mécanique A A JG T (M ) M M M JG T ′( M ) (a) B (b) B FIGURE 14.1. Action mécanique exercée sur un fil ou câble souple. 208 Chapitre 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides exercée par la partie AM sur la partie MB est quelconque et peut être décomposée en une force et un couple dépendant du point M. On dit que le fil (ou câble) est souple, si et seulement si le couple exercé est nul en tout point du fil. L'action mécanique exercée par la partie AM sur la partie MB est alors une force, appelée JG tension au point M, dont le support passe par le point M et dont la résultante T ( M ) dépend du point M. En outre, il est possible de montrer et l'expérience confirme que : La ligne d'action de la force exercée par la partie AM sur la partie BM est confondue avec la tangente en M au fil, orientée de B vers M (figure 14.1b). Les rôles de A et B pouvant être échangés, la partie BM exerce sur la partie AM JG une force de résultante T ′ ( M ) colinéaire à la précédente mais de signe opposé : JG JG T ′ ( M ) = −α T ( M ), avec α > 0 . (14.20) 14.3.2 Équation de la statique d'un fil q′ du fil (figure 14.2). La résultante des Considérons un élément ds = MM forces de tension qui s'exercent sur cet élément est : JG JG JG JG d T T ( s + d s) − T ( s) = d T = ds . (14.21) ds L'équilibre de l'élément s'écrit : JG G G dT (14.22) d s + ρl d s g = 0 , ds G en introduisant la masse linéique ρl du fil et g le champ de pesanteur terrestre. D'où l'équation d'équilibre du fil : JG G 1 dT G g+ = 0. (14.23) ρl d s A M G en M M' M' G et JG T B FIGURE 14.2. Action mécanique exercée sur un élément de fil. 14.3 Statique des fils ou des câbles souples La tension du fil au point M s'écrit : 209 JG G T = T et , (14.24) d'où : JG dT dT G T G e + e , = (14.25) ds ds t R n G G en introduisant les vecteurs unitaires ( et , en ) de la tangente et de la normale principale, et le rayon de courbure R du fil au point M. L'équation d'équilibre (14.23) du fil peut donc s'écrire sous la forme : G G 1 dT G T G g+ et + en = 0 . (14.26) ρl d s R ( ) Dans le cas d'un fil de masse négligeable, l'équation d'équilibre (14.22) de l'élément se réduit à : JG dT G = 0. (14.27) ds Cette relation montre que : Si les tensions en A et B ne sont pas nulles, la tension exercée par la portion AM sur la portion MB a même résultante, quel que soit le point M de AB. La portion AB du fil est rectiligne. 14.3.3 Fil ou câble souple soumis à l'action de pesanteur Nous cherchons la forme que prend un fil ou un câble souple de masse linéique homogène soumis à l'actionJJG de pesanteur. Choisissons (figure 14.3) un trièdre (Oxyz) de manière que l'axe Oy soit vertical ascendant et que les points A et B du fil soient contenus dans le plan Oxy. L'équation d'équilibre (14.23) conduit, en JJG introduisant l'angle α que fait la tangente en M à la courbe avec l'axe Ox , aux deux équations : y B A M α JG T a O FIGURE 14.3. Fil soumis à l'action de pesanteur. x 210 Chapitre 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides ⎧ d (T cos α ) = 0, ⎪ ds ⎨ ⎪ − g + 1 d (T sin α ) = 0. ρl d s ⎩ (14.28) D'où en intégrant : T cos α = C1 , T sin α = ρl gs + C2 . (14.29) Il en résulte que : s= 1 (C tan α − C2 ) ρl g 1 et ds = C1 dα . ρl g cos 2 α (14.30) Les coordonnées (x, y) du point M du fil s'expriment suivant : ⎧ d x = d s cos α = a d α , ⎪ cos α ⎨ ⎪ d y = d s sin α = a sin α d α , ⎩ cos 2 α (14.31) en posant : a= C1 . ρl g (14.32) En intégrant, nous obtenons : ⎧ x = a ln tan( π + α ) + x , 0 ⎪ 4 2 ⎨ ⎪ y = a + y0 . ⎩ cos α (14.33) Il est possible d'éliminer α , en tenant compte des relations suivantes : ( α ) 1 + tan x − x0 π α 2, = tan( + ) = exp α a 4 2 1 − tan 2 α 1 + tan 2 x − x0 x − x0 x − x0 2 = 2 . = exp + exp − =2 cosh α a a a cos α 1 − tan 2 2 Nous en déduisons que : x − x0 . (14.34) y − y0 = a cosh a ( ) ( ) Cette équation est l'équation d'une chaînette, reportée sur la figure 14.3 dans le cas où les constantes x0 et y0 sont prises égales à 0. 14.3.4 Contact d'un fil avec un solide Considérons un fil en contact avec un solide (S) (figure 14.4). Le fil est soumis 14.3 Statique des fils ou des câbles souples 211 en ses points A et B à des tensions TA et TB. Le contact avec le solide (S) se fait entre les points M1 et M2. Chaque élément ds du fil est soumis à une force de contact, qui peut être décomposée (13.2) en une force de frottement de résultante JG JG Rt et une force normale de résultante R n . Dans le cas où l'action de pesanteur peut être négligée devant les autres actions exercées sur l'élément de fil, l'équation d'équilibre (14.23) est modifiée suivant : JG G d T JG JG + Rt + R n = 0 , (14.35) ds ou en introduisant les composantes Rt et Rn de la force de frottement et de la force normale : JG G G G dT + Rt et + Rn en = 0 , (14.36) ds G G où et et en sont les vecteurs unitaires de la tangente et de la normale en M au fil (figure 14.4). En tenant compte de la relation (14.25), l'équation d'équilibre conduit aux deux équations : dT + Rt = 0 , (14.37) ds T dα + Rn = 0 ou T + Rn = 0 , (14.38) R ds où T est l'intensité deJJJJ laG tension du fil au point M et α l'angle que fait la direction G et avec la direction AM1 du fil au point M1. 1. Dans le cas où il n'y a pas de frottement avec le solide (S) : Rt = 0, et la relation (14.37) montre que l'intensité de la tension se conserve le long du fil. 2. Dans le cas où le contact entre le solide (S) et le fil se fait avec frottement, caractérisé par un coefficient de frottement f, la loi de Coulomb implique que JG TB JG TA B A M2 M1 α2 G en M (S) α eG t FIGURE 14.4. Fil en contact avec un solide. 212 Chapitre 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides l'équilibre est conservé tant que : Rt < f Rn , (14.39) dT dα < fT . ds ds (14.40) ou d'après (14.37) et (14.38) : L'équilibre limite est donc obtenu lorsque : dT dα = f . T ds (14.41) Soit, en intégrant entre les points M1 et M2 : TB = TA e f α 2 , (14.42) où α2 est l'angle d'enroulement au point M2, compté à partir du point M1. Pour un coefficient de frottement de 0,25, nous trouvons que, pour 3 tours d'enroulement (α2 = 6π), TB ≈ 111TA . La tension à exercer en B pour faire glisser le fil est donc bien plus élevée que la tension exercée en A. Ce résultat est largement utilisé dans la pratique, par exemple pour l'amarrage des bateaux. 14.4 EXEMPLES D'ÉQUILIBRES 14.4.1 Cas d'un solide Nous considérons le dispositif de la figure 14.5. Une manivelle ABE peut tourner autour d'un axe horizontal BE. Cet axe est lié au bâti (T) par l'intermédiaire de deux liaisons de centres respectifs C et E. Une poulie de centre D, solidaire de la manivelle, est reliée à une masse M par l'intermédiaire d'un fil souple et d'une deuxième poulie liée au bâti. La position de la manivelle est repérée par la valeur α de l'angle que fait AB avec l'horizontale (figure 14.5b). Pour maintenir l'équilibre de la manivelle, on exerce à l'extrémité A une force JJJG d'intensité F et de support ayant une direction β par rapport à la direction BA (figure 14.5b). La poulie de centre D a un rayon R et une masse m. La masse de la manivelle ABE est négligeable devant les masses M et m. La nature des liaisons en C et E est à déterminer pour que le système soit entièrement déterminé. On dit alors que le système est isostatique. 14.4.1.1 Analyse des actions mécaniques exercées sur la manivelle Nous notons : AB = a , BC = b , CD = d1, DE = d2, et γ l'angle que fait, avec la verticale, le fil relié à la poulie. Comme trièdre lié à l'ensemble (S) manivelle-poulie, nous choisissons le JJG JJG trièdre (Bxyz), tel que l'axe Bz soit confondu avec BE et que l'axe Bx soit 14.4 Exemples d'équilibres 213 z γ E y F A x D d1 α d2 a b C M B F (a) y β A α x (b) B horizontale FIGURE 14.5. Équilibre d'une manivelle. horizontal. Les coordonnées cartésiennes des divers points sont alors : A ( a cos α , a sin α , 0) , D (0, 0, b + d1 ) , B (0, 0, 0) , E (0, 0, b + d1 + d 2 ) , C (0, 0, b) , F ( R cos γ , R sin γ , b + d1 ) . 1. Action de pesanteur L'action de pesanteur exercée sur la poulie est représentée par le torseur { Pe ( S )} dont les éléments de réduction au point D sont : JG G ⎧⎪ R { Pe ( S )} = − mg j , G ⎨ JJG ⎪⎩ MD{ Pe ( S )} = 0. 2. Force exercée au point A Elle est représentée par le torseur {A ( S )} d'éléments de réduction : JG G G ⎪⎧ R {A ( S )} = F ⎣⎡i cos (α + β ) + j sin (α + β )⎦⎤ , G ⎨ JJG ⎪⎩ M A{A ( S )} = 0. 214 Chapitre 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides y γ γ x F G u R D poulie FIGURE 14.6. Tension exercée par le fil sur la poulie. 3. Action exercée par le fil en F Le fil étant souple, il transmet intégralement l'action de pesanteur exercée par la masse M. L'action exercée est une force dont la direction du support est donnée par celle du fil (figure 14.6). L'action est représentée par le torseur {A f ( S )} : JG G G G ⎧⎪ R {A f ( S )} = Mg u = Mg ( −i sin γ + j cos γ ) , G ⎨ JJG ( ) ⎩⎪ MF {A f S } = 0. 4. Action exercée par le bâti au niveau de la liaison en C Elle est représentée par le torseur {L C ( S )} d'éléments de réduction au point C G JG G G ⎧⎪ R {L C ( S )} = X C i + YC j + ZC k , G G G ⎨ JJG ⎪⎩ MC {L C ( S )} = LC i + M C j + NC k. Les composantes XC, YC, ..., NC, de liaison sont à déterminer. 5. Action exercée par le bâti au niveau de la liaison en E Elle est représentée par le torseur {L E ( S )} d'éléments de réduction au point E : G JG G G ⎧⎪ R {L E ( S )} = X E i + YE j + Z E k , G G G ⎨ JJG ⎪⎩ ME {L E ( S )} = LE i + M E j + N E k. Les composantes XE, YE, ..., NE, de liaison sont également à déterminer. 14.4.1.2 Équation d'équilibre de l'ensemble manivelle-poulie L'équation d'équilibre s'écrit : { Pe ( S )} + {A ( S )} + {A f ( S )} + {L C ( S )} + {L E ( S )} = {0} . 14.4 Exemples d'équilibres 215 1. Équation de la résultante Elle s'écrit : JG JG JG JG JG G R { Pe ( S )} + R {A ( S )} + R {A f ( S )} + R {L C ( S )} + R {L E ( S )} = 0 , et conduit aux trois équations scalaires : ⎧ F cos (α + β ) − Mg sin γ + X C + X E = 0, ⎪ ⎨ − mg + F sin (α + β ) + Mg cos γ + YC + YE = 0, ⎪ Z + Z = 0. E ⎩ C 2. Équation du moment L'équation du moment doit être écrite en un même point. Généralement, l'équation sera simplifiée en choisissant un point appartenant à une liaison et intermédiaire aux points où les divers moments ont été explicités. Dans le cas présent, nous choisissons le point C. D'où l'équation : JJG JJG JJG JJG JJG G MC { Pe ( S )} + MC {A ( S )} + MC {A f ( S )} + MC {L C ( S )} + MC {L E ( S )} = 0 . Le calcul des divers moments au point C donne : JJG JG JJJG G MC { Pe ( S )} = R{ Pe ( S )} ∧ DC = mgd1 i , G JJG JG JJJG G G MC {A ( S )} = R{A ( S )} ∧ AC = F ⎡⎣i b sin (α + β ) − j b cos (α + β ) + k a sin β ⎤⎦ , G JJG JG JJJG G G MC {A f ( S )} = R {A f ( S )} ∧ FC = Mg ( −i d1 cos γ − j d1 sin γ + R k ) , JJG JJG JG JJJG MC {L E ( S )} = ME {L E ( S )} + R {L E ( S )} ∧ EC G G G = [ LE − ( d1 + d 2 ) YE ] i + [M E + ( d1 + d 2 ) X E ] j + NE k . D'où les équations du moment au point C : ⎧ mgd1 + bF sin (α + β ) − Mgd1 cos γ + LC + LE − ( d1 + d 2 ) YE = 0, ⎪ ⎨ −bF cos (α + β ) − Mgd1 sin γ + M C + M E + ( d1 + d 2 ) X E = 0, ⎪ aF sin β + MgR + N + N = 0. C E ⎩ L'équilibre de l'ensemble manivelle-poulie conduit donc à 6 équations scalaires : F cos (α + β ) − Mg sin γ + X C + X E −mg + F sin (α + β ) + Mg cos γ + YC + YE ZC + Z E mgd1 + bF sin (α + β ) − Mgd1 cos γ + LC + LE − ( d1 + d 2 ) YE −bF cos (α + β ) − Mgd1 sin γ + M C + M E + ( d1 + d 2 ) X E aF sin β + MgR + NC + N E = 0, = 0, = 0, = 0, = 0, = 0, pour 13 inconnues à déterminer: X C , YC , . . . , NC , X E , YE , . . . , N E , et F l'intensité de la force nécessaire pour obtenir l'équilibre. 216 Chapitre 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides 14.4.1.3 Choix des liaisons Le choix des liaisons doit se faire de manière à trouver 7 équations de liaisons, pour que le système précédent puisse être résolu. Le système mécanique est alors dit "isostatique". Il faut dans le cas présent trouver en C et E, deux liaisons qui au total auront 7 degrés de liberté. Par exemple, mettons en E une liaison rotule (3 degrés de rotation). Si la liaison est parfaite, nous avons (paragraphe 12.2.4.5) : LE = ME = NE = 0 , (les composantes du moment correspondant aux 3 rotations autour du point E sont nulles). Il faut alors en C une liaison à 4 degrés de liberté. Considérons une liaison gouttière d'axe BE. Si la liaison est parfaite, nous avons : ZC = 0 (composante correspondant à la translation suivant l'axe), LC = MC = NC = 0 (correspondant aux rotations autour du point C). Le système précédent des équations d'équilibre s'écrit alors : F cos (α + β ) − Mg sin γ + X C + X E = 0, − mg + F sin (α + β ) + Mg cos γ + YC + YE = 0, Z E = 0, mgd1 + bF sin (α + β ) − Mgd1 cos γ − ( d1 + d 2 ) YE = 0, −bF cos (α + β ) − Mgd1 sin γ + ( d1 + d 2 ) X E = 0, aF sin β + MgR = 0. Le système peut alors être résolu. Il faut noter que le choix des deux liaisons n'est pas arbitraire. Outre que les liaisons doivent avoir un total de 7 degrés de liberté, le choix doit conduire à un système d'équations qui puisse être résolu. 14.4.1.4 Exploitation des équations d'équilibre La sixième équation des équations d'équilibre donne l'intensité F de la force exercée en A nécessaire pour obtenir l'équilibre : F =− R Mg . a sin β L'intensité F est indépendante de l'inclinaison α de la manivelle et de l'angle γ du fil. Par ailleurs F > 0 impose sin β < 0 , soit −π < β < 0 (figure 14.7). Pour une masse M donnée, F est minimum pour sin β = −1 soit pour β = − alors : F= R Mg . a π 2 . Nous avons 14.4 Exemples d'équilibres 217 y β A F α x horizontale B FIGURE 14.7. Orientation pratique de la force exercée en A. Les autres équations permettent ensuite de déterminer les composantes de liaison sur lesquelles aucune hypothèse n'a été émise : Rb cos (α + β ) ⎤ ⎡ sin γ − d 1 ⎢⎣ ⎥⎦ Mg , a sin β ⎡ Rb sin (α + β ) ⎤ ⎫ 1 ⎧ YE = + d1 cos γ ⎥ M ⎬ g , ⎨md1 − ⎢ d1 + d 2 ⎩ ⎣ a sin β ⎦ ⎭ XE = 1 d1 + d 2 ⎡ R cos (α + β ) ⎤ XC = ⎢ + sin γ ⎥ Mg − X E , ⎣ a sin β ⎦ ⎧ ⎡ R sin (α + β ) ⎤ ⎫ YC = ⎨m + ⎢ + cos γ ⎥ M ⎬ g − YE . ⎣ a sin β ⎦ ⎭ ⎩ 14.4.2 Cas d'un ensemble de deux solides Une potence murale (S) est constituée (figure 14.8) d'une poutre AC (solide (S1)) en liaison en C avec le mur, et d'un tirant AB (solide (S2)). Le tirant est en liaison en B avec le mur et en A avec la poutre. La poutre sert de chemin de roulement à un monorail qui supporte une masse de valeur m. La masse de la potence (S) est négligeable devant la masse m. Nous noterons : BC = h, CA = l , CM = x ( M point de contact avec la poutre). JJG Nous choisissons le trièdre (Cxyz) de manière que l'axe Cx passe par les points JJG C et A, et que l'axe Cy passe par les points C et B. 14.4.2.1 Actions mécaniques exercées sur la poutre (S1) 1. Action exercée par la masse m, représentée par le torseur JG G ⎧⎪ R {A ( S1 )} = −mg j , G ⎨ JJG ⎪⎩ MM {A ( S1 )} = 0. {A ( S1 )} : 218 Chapitre 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides y B h C A l x M x m FIGURE 14.8. Potence murale. 2. Action exercée par le mur en C, représentée par le torseur G JG G G ⎧⎪ R {L C ( S1 )} = X C i + YC j + ZC k , G G G ⎨ JJG ⎪⎩ MC {L C ( S1 )} = LC i + M C j + NC k , {L C ( S1 )} : où les composantes XC, YC, ..., NC, sont à déterminer. 3. Action exercée par le tirant (S2) en A, représentée par le torseur G JG G G ⎧⎪ R {L 2 ( S1 )} = X 21 i + Y21 j + Z 21 k , G G G ⎨ JJG ⎪⎩ M A{L 2 ( S1 )} = L21 i + M 21 j + N 21 k , {L 2 ( S1 )} : où les composantes X21, Y21, ..., N21, sont à déterminer. 14.4.2.2 Actions mécaniques exercées sur le tirant (S2) 1. Action exercée par le mur en B, représentée par le torseur G JG G G ⎧⎪ R {L B ( S2 )} = XB i + YB j + ZB k , G G G ⎨ JJG ⎪⎩ MB {L B ( S2 )} = LB i + MB j + NB k , où les composantes XB, YB, ..., NB, sont à déterminer. {L B ( S2 )} : 14.4 Exemples d'équilibres 219 2. Action exercée par la poutre (S1) en A, représentée par le torseur {L 2 ( S1 )} : La propriété des actions mutuelles permet d'écrire : {L 2 ( S1 )} = − {L1 ( S2 )} . 14.4.2.3 Équilibre de la poutre (S1) L'équation d'équilibre de la poutre (S1) s'écrit : {A ( S1 )} + {L C ( S1 )} + {L 2 ( S1 )} = {0} . 1. Équation de la résultante Elle conduit aux trois équations scalaires : ⎧ X C + X 21 = 0, ⎪ ⎨ − mg + YC + Y21 = 0, ⎪ Z + Z = 0. 21 ⎩ C 2. Équation du moment Cette équation peut être écrite au point A, en explicitant les moments : G JJG JG JJJG M A{A ( S1 )} = R{A ( S1 )} ∧ MA = mg (l − x ) k , JJG JJG JG JJJG M A{L C ( S1 )} = MC {L C ( S1 )} + R {L C ( S1 )} ∧ CA G G G = LC i + ( M C + lZC ) j + ( NC − lYC ) k . D'où les trois équations scalaires du moment : ⎧ LC + L21 = 0, ⎪ ⎨ M C + lZC + M 21 = 0, ⎪ N − lY + N + mg (l − x) = 0. 21 C ⎩ C 14.4.2.4 Équilibre du tirant (S2) L'équation d'équilibre du tirant (S2) s'écrit : {L B ( S2 )} − {L 2 ( S1 )} = {0} . 1. Équation de la résultante Elle conduit aux trois équations scalaires : ⎧ X B − X 21 = 0, ⎪ ⎨ YB − Y21 = 0, ⎪ Z − Z = 0. 21 ⎩ B 2. Équation du moment Elle peut être écrite au point A, avec : 220 Chapitre 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides JJG JJG JG JJJG M A{L B ( S2 )} = MB {L B ( S2 )} + R {L B ( S2 )} ∧ BA G G G = ( LB + hZ B ) i + ( MB + lZ B ) j + ( NB − hXB − lYB ) k . D'où les trois équations scalaires du moment : ⎧ LB + hZ B − L21 = 0, ⎪ ⎨ M B + lZ B − M 21 = 0, ⎪ N − hX − lY − N = 0. 21 B B ⎩ B 14.4.2.5 Équilibre de la potence (S) L'équation d'équilibre s'écrit : {A ( S1 )} + {L C ( S1 )} + {L B ( S2 )} = {0} . C'est l'équation obtenue en superposant les équations d'équilibre de la poutre (S1) et du tirant (S2). Cette équation est indépendante de l'action de liaison entre (S1) et (S2). Les moments ayant été calculés précédemment au même point A, les équations scalaires de l'équilibre de la potence sont obtenues par superposition des équations scalaires obtenues pour les équilibres de la poutre et de la potence. Soit : ⎧ X C + X B = 0, ⎪ − mg + Y + Y = 0, C B ⎪ ⎪ ZC + Z B = 0, ⎨ ⎪ LC + LB + hZ B = 0, ⎪ M C + lZC + M B + lZ B = 0, ⎪ ⎩ NC − lYC + mg (l − x) + N B − hX B − lYB = 0. Les équations ainsi obtenues ne sont pas de nouvelles équations par rapport aux équations obtenues pour l'équilibre de la poutre et l'équilibre du tirant. Elles constituent une autre forme de ces équations. 14.4.2.6 Choix des liaisons Nous disposons de 12 équations scalaires (parmi les équations d'équilibre de la poutre, du tirant ou de la potence), pour déterminer 18 inconnues : X B , YB , . . . , NB ; X C , YC , . . . , NC ; X 21 , Y21 , . . . , N 21. Pour rendre le système isostatique, il faut mettre en A, B et C des liaisons qui auront au total 6 degrés de liberté et qui permettent de résoudre les équations d'équilibre. Au point B, nous choisissons une liaison rotule. Si la liaison est parfaite, nous avons : LB = 0, MB = 0, NB = 0. JJG Au point A, nous mettons une liaison rotoïde d'axe Az . Si la liaison est parfaite : N21 = 0. 14.4 Exemples d'équilibres 221 JJG Enfin au point C, nous choisissons une liaison verrou d'axe Cz . Si la liaison est parfaite : ZC = 0, NC = 0. Dans le cas des liaisons parfaites, les équations scalaires de l'équilibre de la potence s'écrivent donc : — Équilibre de la poutre (S1) X C + X 21 = 0, − mg + YC + Y21 = 0, Z 21 = 0, LC + L21 = 0, M C + M 21 = 0, −lYC + mg (l − x) = 0. — Équilibre du tirant (S2) X B − X 21 = 0, YB − Y21 = 0, Z B − Z 21 = 0, hZ B − L21 = 0, lZ B − M 21 = 0, − hX B − lYB = 0. — Équilibre de l'ensemble poutre-tirant XC + X B −mg + YC + YB ZB LC MC −lYC + mg (l − x) − hX B − lYB = 0, = 0, = 0, = 0, = 0, = 0. Les équations précédentes peuvent être résolues et nous en tirons : Z B = 0. LC = 0, Z 21 = 0, x XB = mg , h x YB = mg , l M C = 0, L21 = 0, NC = 0. M 21 = 0. X C = − XB , X 21 = XB . YC = l−x mg , l Y21 = YB . 222 Chapitre 14 Statique d'un solide et d'un ensemble de solides EXERCICES 14.1 Deux barres de longueur l1 et l2 sont liées entre elles en B et liées à un bâti en A et C figure 14.9). La nature des liaisons est à déterminer. Deux masses m1 et m2 sont suspendues respectivement aux points M1 et M2 distants de α1l1 et α2l2 des points A et C. Les masses des barres sont négligeables devant les masses m1 et m2. 14.1.1. Analyser les actions mécaniques exercées sur chaque barre. 14.1.2. Établir les équations d'équilibre du système. 14.1.3. Choisir les liaisons pour que le système soit isostatique. 14.1.4. Avec le choix effectué, déterminer les actions de liaison. 14.2 Une personne (P) monte sur une échelle (S). L'échelle est appuyée à un mur en B et repose sur le sol en A (figure 14.10). Pour traiter le problème, on admettra qu'il y a symétrie. En particulier, la personne est telle qu'elle se "trouve" dans le plan de symétrie de l'échelle. La personne se tient à l'échelle, les pieds posés sur l'échelon C et les mains en D. Le centre de masse de la personne est en G. 14.2.1. Analyser les actions mécaniques exercées sur la personne, sur l'échelle. 14.2.2. Étudier l'équilibre échelle-personne. B M1 α1 l 1 A M2 α2 l 2 horizontale h C l FIGURE 14.9. Ensemble de deux barres. Commentaires 223 B mur D G C A sol FIGURE 14.10 Équilibre d'une échelle. COMMENTAIRES Les lois de la statique résultent du principe fondamental de la dynamique (chapitre 18), et l'étude de la statique devrait donc être faite après en avoir énoncé le principe. L'analyse de l'équilibre d'ensembles matériels permet toutefois d'avoir une bonne compréhension des actions exercées sur ces ensembles. Les deux exemples traités au paragraphe 14.4 montrent la manière de traiter les problèmes d’équilibre d’un solide ou de plusieurs solides. Ils seront donc étudiés avec le plus grand intérêt.