Bernie et Mattéo L'art de Cannabinoler ( Le yoga du fumeur ) Diogene.ch éditions libres Toi qui roule ton premier Toi qui a tout fumé Toi qui n'a pas commencé Toi qui t'es arrêté Quelques contributions A l'art de Cannabinoler Remerciements : A Ticho et Pascal du Zarbi band pour les extraits de leurs chansons. A Shellmix, concepteur du Logo Zarbi Blondes. A tous les cannabinoleurs que nous avons discrètement observés . A Doudou pour son appui logistique. Au Grand cannabinoleur pour son inspiration. A Babaroo qui ne nous a jamais laissé tomber. Aux cannabinoleuses et cannabinoleurs des temps passés, présents et futurs . . . A Zoubida copyright 1997-2005 Bernie et Mattéo copyleft: Cet ouvrage est disponible selon les termes de la licence libre http://creativecommons.org/licenses/by-nc/2.0/fr/ Précis de cannabinologie pratique Texte : Bernie, illustrations : Mattéo. Introduction Ce n’est ni une “ invitation au voyage ” ni un manifeste pour la légalisation. Ce n’est pas non plus une étude scientifique , ni les conclusions d’un rapport d’une commission d’experts. (Nous sommes des experts mais personne ne nous a demandé notre avis.) Nous n’avons réalisé aucun sondage. On s’est dit qu’il valait mieux rester sérieux . Non subventionnés, notre laboratoire, s’étend à la planète entière. Nous ne sommes pas politisés. Nous ne sommes pas des vendus, d’ailleurs personne n’a proposé de nous acheter. Nous n’avons rien à prouver et pour terminer nous ne concluons rien . Cannabinoler (Consommer du cannabis de quelque façon que ce soit) n’est pas une panacée universelle. C’est même franchement nocif pour certains ( de même que l’alcool, la télé, les médocs, la politique, la compétition ou le travail). Nous sommes tous différents, alors pourquoi faudrait-il nous conduire et réagir de la même façon ? Savez vous que dans les contrées productrices de cannabis il y a une majorité de non fumeurs ? Car après tout, et c’est l’objet principal de cet ouvrage, cannabinoler est aussi un art, ou une voie si l’on préfère , que nul n’emprunte gratuitement car le cannabis est à la fois éclat de rire et exploration de soi, “ drogue récréative ” et substance initiatique. La diversité de ses effets explique pourquoi certains fument et s’angoissent aussitôt quand pour d’autres au contraire c’est l’atteinte quasi immédiate d’un nirvana personnel. Si cela dépend avant tout de la nature propre à chacun, l’art et la manière de procéder n’y sont pas étrangers. Cannabinoler c’est un peu se retrouver, le plus souvent sans préparation particulière, à bord d’un astronef qui file vers de lointaines étoiles. On peut se laisser guider par la chance mais peut-être que quelques leçons de pilotage s’imposent. Fumer pour voir de jolies couleurs, c'est rester coincé sur la première marche. Il en reste bien quelques dizaines. Qu’est-ce que bien cannabinoler ? C’est employer au mieux les qualités subtiles du cannabis. C’est laisser la pensée se diriger naturellement vers une exploration intelligente de la mémoire, des émotions, d’elle-même. Seul, libre, sans système, sans maître ni psy. En observant ainsi la pensée meurt de rire et ce rire est libérateur .Tant d’obsessions qui nous hantent se révèlent soudain de moindre importance (le fric, le chômage, notre patron, nos complexes d’infériorité, ce que les autres pensent de nous, nos performances sexuelles, nos désirs cachés, nos angoisses secrètes, la taille de nos seins ou de notre pénis....) Ces problèmes écartés on en vient à contempler l’essentiel ( ce qui est à la base de notre moi profond) : La peur, le rire, la recherche permanente du plaisir et de la sécurité, la vie , la mort, la douleur, la joie, la lassitude ou la passion... L’amour. Nous voilà philosophes. Le monde se transforme en un vaste théâtre ou l’intelligence illumine chaque recoin enténébré de nos esprits. La ville devient jardin et la pensée gravit les escaliers du ciel, loin des égouts, des bruits mécaniques, des routines insupportables, des intolérants qui ne pensent qu’à se défendre plutôt qu’à vivre. Si vous empruntez cette voie, il vous sera peut-être possible d’apercevoir un instant cet endroit où la pensée se tait et où le cerveau, devenu silencieux, cesse pour un temps d’être votre ennemi. Ensuite, s’il vous prend de vous enfoncer plus avant dans ces eaux profondes et mystérieuses, vous comprendrez que le cannabinolage ne vous est plus d’un très grand secours. Il a rempli son rôle, à vous de marcher seul à présent. Ainsi considéré le cannabis n’est pas une drogue, dans le sens où il secoue intelligemment nos fondations. Parce qu’il aide à poser les bonnes questions et qu’en ce cas la vie offre obligatoirement les bonnes réponses. En fumant mon pétard je ne fais aucun mal Car mon pétard à moi ne tire pas de balles (*) (*) Zarbi Band. Le cannabinolage dans la vie quotidienne. Du Cannabinoleur. . . Médecine. Le Cannabis est une médecine pour gens malades : malades d’une société pourrie, d’un monde extraordinairement aveugle. Le cannabis est une médecine douce. Ô combien plus douce que les médocs ou la télévision ! Il y en a qui guérissent. Plus besoin de médecine. Merci docteur Théache C.. Votre traitement a drôlement bien marché. Y’en a qui ne s’arrêtent jamais. C’est la vie. Des mélanges. L’alcool et la fumette ne (Cannabinolage et tabagisme.) font pas bon ménage. Mais il y en a qui Il y a les dures et les douces. supportent n’importe quoi, alors.... Le tabac appartient aux dures : Il accroche méchant et balance des cancers à tour de bras. Le cannabis appartient aux douces mais la majorité des cannabinoleurs le fument avec du tabac. Résultat prévisible et inévitable : Ils s’accrochent à la nicotine. OBSERVATIONS : Fumée pure , l’herbe en devient plus pétillante (le tabac fait baisser la tête). D’un autre coté l’absence de tabac interdit la pratique du chilom, l’instrument de fumette le plus convivial qui soit. En ce qui concerne le haschich ou le charras (cf. La marchandise) il n’est pas évident de fumer sans tabac. En Afghanistan, ils le mélangent avec un peu de poussière de tabac. Il s’agit surtout de l’aider à se consumer . Il est conseillé (pour la santé des poumons et du reste) de mettre le moins de tabac possible dans les mélanges. Les pétards paraîtront moins épais mais seront aussi efficaces. Ne plus fumer du tout est une excellente solution, si vous n’êtes pas des accrocs du cannabinolage collectif. Dans ce cas là mangez-le. (Reportez-vous à la rubrique culinaire dans l’appendice) Alimentation Le cannabinoleur est fréquemment victime d’une attaque fulgurante de boulimie sucrée. Mais le sucre dé-défonce : Il fait remonter en surface. Bref il fait descendre. Fume, tu montes. Sucre tu redescends. Résultat : Un sang trop sucré, des poumons enfumés, un porte-monnaie épuisé. Pour voyager loin et économique, privilégier le trip de l’esprit sur celui de l’estomac. S’occuper de son taux de glucose le lendemain. La boulimie peut s’avérer utile et bienfaisante : Le cannabis rend l’appétit aux sidéens par exemple. Sport : Sportif, si tu cannabinoles, tu dois savoir que l’esprit vogue ailleurs (il plane), inapte à la concentration. C’est pire s’il y a compétition. On est trop gentil, on en vient à applaudir l’adversaire. On s’amuse trop alors que la compéte c’est du sérieux ! Un petit joint la veille sera vite oublié. Deux ou trois et mieux vaut rester couché. Après, pour détendre les nerfs, fêter la victoire ou oublier la défaite, quel délice ! Dopage : Si vous croyez qu’on peut se doper au cannabis, de deux choses l’une : - Ou vous n’avez jamais essayé. - Ou vous croyez tout ce qu’on vous dit à la télé. A moins que ce ne soit les deux à la fois. Sexe Le cannabis inhibe sexuellement ou c’est tout le contraire. Ca dépend des cas, des circonstances, et parfois de la qualité. Quelquefois aphrodisiaque, il aide aussi à faire passer le goût amer de la frustration. A moins de s’en tenir à l’état euphorique (les yeux brillent et le cœur sourit), le cannabinolage n’est pas recommandé pour les travaux d’approche. On a trop tendance à se dire : A quoi bon ? Fréquence Le piège de l’habitude te guette, sa grande gueule ouverte prête à te happer. Erreur que nous commettons tous. Cannabinoler au quotidien amoindrit la magie. On sent moins. On rit moins. Parfois on ne rit plus. Fumer devient une habitude et le miracle se dissout dans la répétition. Humour L’humour est présent là où on ne se prend pas au sérieux. Le cannabis est un tremplin vers cet état d’esprit où l’on sait se moquer de soi-même. Travail Cannabinoler démotive. On perd le goût du travail alimentaire. On fuit les usines et les paperasseries des bureaux. Se battre pour un peu plus de blé, une machine à laver, une nouvelle bagnole. . . Est-ce si important ? Est-ce essentiel ? Avec de telles questions on finit par remettre en cause les fondations de la société. Le cannabis serait-il subversif ? ? ? Musique Cannabinoler ne vous aidera pas à déchiffrer une partition. Les croches joueront au chat perché avec les noires et les soupirs seront trop marqués. Par contre, s’il s’agit d’improviser, de se la donner, quel pied ! S’il s’agit d’écouter c’est autre chose. Un des gros attraits du cannabis est qu’il offre à l’ouïe un peu plus de présence, de densité, de sensualité. Le cerveau cesse de divaguer un moment pour se mettre au service des oreilles et le corps , prêt à danser, s’approche plus facilement de la transe. On n’écoute plus la musique, on nage en elle et si l’on se noie l’extase n’en est que plus intense. Le cannabinolage collectif Le cannabinolage collectif se joue généralement en cercle. On utilise le joint, le chilom, la pipe à eau, ou tout autre instrument adéquat (carotte creusée, goulot de bouteille et j’en passe et des meilleures). On joue à comprendre que la somme des parties n’est pas le tout. Bogarte pas, fais tourner, fais tourner, fais tourner. (sur un air connu) Intermède français J’avais 16 ans. Le week-end nous achetions du vin et parfois de l’eau-devie. Ca nous prenait quelques heures à tout ingurgiter. Il y en avait toujours pour dégueuler leurs tripes. Maintenant ils se roulent de beaux pétards. Ils ont bien de la chance. Le cannabinolage dans la vie quotidienne. Du Cannabinoleur. . . De l'approvisionnement en système répressif Il y a dealer et dealer . Dealer fumeur et dealer mercantile. Hélas on n’a pas toujours le choix. C’est là que la répression nous baise. La marchandise Seule la pratique vous apprend à la reconnaître. Le meilleur instrument est votre nez. Une fois que vous avez vraiment senti de la bonne qualité vous ne devriez plus vous tromper. Ceci est surtout valable pour le hasch ou le charras. L’herbe peut parfois prêter à confusion. Méfiez-vous des nouvelles générations de skunks et autres herbes miracles qui poussent dans des caves sous des éclairages artificiels, gavées d’engrais dégueulasses. Elles débordent de THC mais après un certain temps les gencives démangent. A cause de la répression les petits arnaqueurs prospèrent et de minuscules barrettes sont vendues à des prix prohibitifs. Les meilleures qualités se produisent artisanalement (ici ou sur d’autres continents), nourries de fumier et de soleil. Produits difficiles à trouver , à moins que vous ne connaissiez des planteurs sympas, ou encore hors de prix. Mais le vrai fumeur sait attirer à lui la bonne marchandise. En bref essayez de ne pas fumer n’importe quoi. Il y a l’herbe, ou la plante à l’état pur. On ne fume que les têtes femelles.Les feuilles servent à la fabrication du Bhang (cf. appendice). Le Charras est recueilli en “roulant” les têtes (au soleil, sur la plante encore vivante) entre les paumes des mains . Le haschich est obtenu en séchant puis en secouant les têtes afin de récupérer le “pollen” qui sera ensuite pressé. Légalisation Le fumeur sait qu’il prend des risques. Fumer, c’est vivre un peu l’aventure. Intéressant dans un monde qui n’a que le mot de sécurité à la bouche. Acheter de la marchandise interdite, faire pousser du chanvre (avec un luxe de précautions et d’ingéniosité), rouler un pétard dans un train ou un autobus, sentir les délicieux frissons de la peur alors qu’un douanier nous renifle. . . Qui sait si toute une poésie ne disparaîtra pas avec la légalisation ? Intermède américain “ J’ai essayé mais je n’ai pas avalé la fumée ” a déclaré Bill Clinton, lors de sa présidence américaine. Personne n’a éclaté de rire ce qui prouve que les grands comiques ne sont plus compris. Le même personnage aurait pu dire : “ j’ai essayé le sexe avant le mariage mais je n’ai pas bandé. ” Ou encore “ J’ai touché des pots-de-vin mais je n’ai pas dépensé l’argent. . . ” Travail (Bis) Si le cannabis ne vaut rien pour les emplois de bureau (comptabilité entre autres), il n’est pas nocif aux travaux des champs et des jardins. Bien au contraire. Artistiquement il chatouille l’inspiration. S’il s’agit de littérature, inutile de se mettre au boulot : Trop nombreuses, les idées se bousculent au portillon. Elles s’engouffrent toutes à la fois dans l’entonnoir encombré de la pensée et pas une d’entre elles n’arrive à en sortir. Mieux vaut attendre la fin de la bousculade. Par contre, on peut peindre ou dessiner, danser, jouer de la musique, ou encore relire ce que l’on a écrit. Dans ce cas l’œil se fait pointu et objectif comme s’il lisait l’œuvre de quelqu’un d’autre. Pour certains, rouler et fumer fait partie du dur labeur quotidien. FAMILLE ET PATRIE Le cannabinoleur a des frères et soeurs dans tous les pays du monde. On ne sait pas vraiment comment ils se reconnaissent mais ils finissent toujours par célébrer fraternité et sorrorité en cannabinolant de concert. Il faut l’admettre, le cannabinoleur authentique se sent plus proche de son frère africain, asiatique ou amazonien que de son compatriote xénophobe et borné. Crochet historique : Secte des haschischins . Ce fut la première intoxication anti-cannabique. En effet le Vieux de la montagne soumettait les ismaéliens à une discipline très stricte qui leur interdisait de boire et de Cannabinoler... D’ailleurs, franchement, le cannabis est plutôt porté sur la non violence. Citation à propos des haschischins “ On a souvent dit (. . .) que les hommes de Hassan étaient drogués. Comment expliquer autrement qu’ils aillent au devant de la mort avec le sourire ? On a accrédité la thèse qu’ils agissaient sous l’effet du haschich. Marco Polo a popularisé cette thèse en occident ; leurs ennemis dans le monde musulman les ont parfois appelé haschischiyoun “ fumeurs de haschich ”, pour les déconsidérer ; Certains orientalistes ont cru voir dans ce terme l’origine du mot “ assassin ” qui est devenu, dans plusieurs langues européennes, synonyme de meurtrier ( . . .) La vérité est autre. D’après les textes qui nous sont parvenus d’Alamout, Hassan aimait à appeler ses adeptes assassiyoun , ceux qui sont fidèles au Assass, au “ fondement ” de la foi, et c’est ce mot, mal compris des étrangers, qui a semblé avoir des relents de haschich. ” (Amin Maalouf, Samarcande.) Transports Si vous conduisez dans un état de cannabinolage avancé, vous risquez d’être dangereux. . . par excès de prudence. (L’objectivité scientifique nous oblige cependant à reconnaître que certains cannabinoleurs aiment la vitesse) Laissez donc conduire quelqu’un d’autre, profitez du paysage et ne tirez pas la langue à la gendarmerie. Le cannabis se marie particulièrement bien avec les longs trajets en train. Et puis c’est sympa de s’en fumer un dans le couloir (souvent avec d’autres compères cannabinoleurs) ou parfois dans les toilettes alors que rôdent contrôleurs suspicieux et keufs en déplacement. Autant en emporte le vent . . . Les substances cannabinacées traditionnelles (organiques et artisanales) sont en voie d’extinction. Il faudrait qu’un organisme mondial se charge de leur protection. Il n’y a guère que le très monopolistique marocain qui tienne le coup. Mieux, qui prospère dans la production de masse de qualité médiocre. Avez vous connu la Bouddha grass (les fameux thaï sticks) remplacée en Thaïlande par une laotienne souvent médiocre ? Et l’afghan, le vrai, l’empereur des haschich ? escamoté quand à lui par le border pakistanais qui ne vaut pas grand chose. Et la kéralaise explosive du sud de l’Inde , l’Acapulco Gold, les sud-américaines de légende , le libanais rouge (et même le jaune qui ne court plus les rues), le turc ? . . . A peine éclose, la néo-culture cannabique porte le deuil de ses plus beaux fleurons. De nos jours, à de rares exceptions près, les meilleurs produits, les plus sains et les plus efficaces, croissent en Europe ou aux Etats-Unis. Les paysans des pays du tiers monde cannabinolent de moins en moins ( trop d’ennuis avec la police) et boivent de plus en plus. Nombre d’entre eux se lancent dans de nouvelles productions : On sait que la culture du pavot ou de la coca, qui rapporte tellement plus de blé , permet d’acheter des armes, de manipuler des gouvernements et d’accumuler d’immenses fortunes personnelles. Dans les pays qui ont durci leur législation anticannabique pour faire plaisir à l’oncle Sam ils mettent parfois le feu à un beau champ de cannabis à grand renfort de publicité télévisée. Afin de prouver leur bonne volonté. Puis, sur la terre fertilisée par les cendres, ils plantent devinez quoi ? Du pavot. . . . Y-a-t-il dans les commissariats des salles non-fumeurs Pour le passage à tabac des petits malfaiteurs (*) (*) Zarbi Band L’art de cannabinoler. Le Yoga du fumeur. . . Détour mythologique A l’aube des temps, Shiva (l’Être suprême) réduisit en cendres Kama, la déité du désir et de l’amour qui voulait le faire convoler contre son gré. L’humanité se sentit bien seule et le Dieu compatissant offrit le cannabis aux hommes afin de les consoler. Plus tard il rendit la vie à Kama mais ne reprit pas le cannabis. Postures (Physiques et mentales) Quand tu fumes tiens-toi droit. Epaules relâchées, la respiration basse, évite l’avachissement. Ta pensée escalade la colonne vertébrale. Si le dos est rond, elle fait une boucle, s’enroule sur ellemême. S’il est droit, elle jaillit du centre (du ventre) et s’éclate jusqu’au ciel. Manque à rêver. On se préoccupe peu du problème du rêve. C’est un fait : Le cannabinolage massif et quotidien désertifie le sommeil qui tend à s’alourdir. Les rêves disparaissent. C’est-à-dire qu’on s’en souvient peu, ou pas du tout. 24 heures d’abstinence suffisent à retrouver un sommeil imprimé de merveilles oniriques (Les premières nuits ont tendance à en être surchargées) . C’est important : Planer la journée n’autorise pas à ne pas rêver la nuit. Ce manque à rêver rend parfois le sommeil moins réparateur (c’est par le rêve que l’esprit se décante de sa fatigue et de son désordre quotidien). Voici venir midi et le cannabinoleur matinal ressent les prémisses d’une fatigue cérébrale caractéristique. Que faire ? Après le repas (étant entendu qu’il n’y a pas eu de cannabinolage depuis la veille au soir) s’étendre (ou s’asseoir confortablement), fermer les yeux, puis se relaxer jusqu'à ce point précis où le cerveau flirte avec les ondes Alpha. Très vite les rêves se bousculent à la surface de l’esprit à moitié endormi. Ouvrir les yeux après 10 ou 12 minutes maximum : Pas plus, sinon c’est cuit : le cannabinoleur se réveille deux heures plus tard, chiffonné , cotonneux et peut-être au chômage. Le but de l’opération est de s’éveiller promptement AU MOMENT MÊME où le cerveau sombre dans le sommeil profond. Question d’entraînement. Au début utilisez un réveil. Etonnant ce que dix minutes rendent l’esprit frais, dispos, prêt pour de nouvelles aventures. Des études, de la mémoire et du cannabinolage... Il paraît que ca cannabinole sec dans les lycées. Bien entendu parents et professeurs s’inquiètent. A cause de la mémoire. La mémoire proche qui se fait floue. Momentanément opaque . On évoque à la perfection un événement d’enfance et on est incapable de se souvenir de ce à quoi l’on pensait 30 secondes plus tôt... Le nom d’un auteur, d’un acteur, le titre d’un livre nous restent sur le bout de la langue. Après, cela revient. C’est qu’effectivement, cannabinoler bouleverse nos rapports avec le temps (voir plus loin le texte sur le temps psychologique). On a des difficultés si l’on cherche à le figer dans la mémoire (le passé) , quand le cannabis privilégie le présent. Le problème est qu’il y a un temps pour tout et qu’il vaut mieux ne pas fumer si l’on veut mémoriser. . . Le cannabinolage ne favorise pas les études , dans le sens engorgement du cerveau. On ne peut nier une tendance à la démotivation. (Rançon de l’intelligence : le jeune cannabinoleur ne se motive pas pour les quarante années de travaux alimentaires qui lui sont promises comme récompense de ses efforts. Voyez-vous ça ! Il rêve d’un monde convivial où il pourrait choisir l’activité de son choix, s’y épanouir, vivre passionné et heureux...) Par contre le cannabinolage favorise le repos du cerveau qui, semblable aux muscles, ne donne le meilleur de luimême que lorsqu’il est relâché et décontracté ( proche de la vacuité). Il souligne la différence éclatante qui sépare l’intellect (limité) de l’intelligence (illimitée). Elèves :Restreignez vous un peu. Relisez la rubrique fréquence. Le temps du cannabinolage ne correspond pas à celui de l’emplissage cérébral, une phase de l’existence hélas indispensable, non pas pour sécuriser l’avenir ( le cannabinoleur comprend vite que la sécurité est un leurre) mais parce que le cerveau, de même encore une fois que les muscles, a besoin de se développer ( de se nourrir) afin qu’adulte il puisse jouir au mieux de lui-même ( qu’il soit intelligent, créatif, enjoué. . .) Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il faut le remplir avant d’apprendre à le vider. . . Parents : Consolez-vous en pensant que le cannabinolage les éloigne de l’alcool, du crack , des médicaments et du reste. Le cannabinolage et . . . . L’analyse : L’analyse s’en va de A vers B, puis de B vers C et ainsi de suite. Une merveille de raisonnement en ligne droite. Grâce à l’analyse la science nous a émerveillé. Sans même le faire exprès, le cannabinoleur cherche à se rendre directement de A jusqu’à C. Ou si possible de visiter toutes les lettres de l’alphabet en même temps. C’est qu’il penche plutôt, intuitivement, pour l’analogie. Selon la culture, l’art et la maîtrise du cannabinoleur, on obtient des raisonnements aberrants, ou des traits de génie. La logique : La logique est un sens avec lequel le cannabinoleur débutant a tendance à se fâcher. Le cannabinoleur averti la retrouve vivante et droite au cœur de tout ce qui est. L’intellect : Cette belle machine qui nous a offert le langage, la raison, la logique et la science s’assouplit grâce au cannabinolage. Si l’assouplissement est trop radical , l’intellect s’effondre et se répand en absurdités. Encore une question de nature individuelle mais aussi de rigueur et d’entraînement. Oui ! On peut Cannabinoler, même massivement, sans gagâtiser. L’intelligence : Ou l’art de concevoir des rapports entre les choses. Ou encore l’énergie subtile, semblable à l’amour, qui est la source de la vie. Le cannabinolage contribue à son éveil. En ce sens il est capable de transformer radicalement votre vie , de faire de vous un marginal qui récuse les règles élémentaires de la société : Profit, arrivisme , luxe , fric, compétition à tous prix... Et qui remplace par quoi ? Le rêve, l’utopie, la nature sauvage, le bonheur, la quête intérieure. Cela ne signifie pas que le cannabis rende intelligent. On peut très bien aboutir à certaines impasses. Ebloui par les quelques effluves d’intelligence engendrées par les premiers pétards, le cannabinoleur néglige le travail sur soi et plutôt que de pratiquer l’art de cannabinoler, il laisse sa vie s’enfuir en fumée. L’attention : Inutile de le nier, l’attention en prend un coup. Jouez aux échecs après quelques pétards et vous verrez. Ce n’est pas irréversible. Il faut surtout se connaître soi-même La concentration : Il est très difficile , cannabinolage ou non, de se concentrer sérieusement plus de quelques minutes. En règle générale il vaut mieux ne pas cannabinoler, à moins de cultiver spécialement cette forme de Yoga de l’esprit et d’avoir un support (une passion, un but, une oeuvre en cours de réalisation ) qui permette de le faire. La relaxation : Le cannabinolage détend l’esprit. On erre sereinement à l’intérieur de ses propres vacuités, la pensée non plus oppressante mais sensuelle et diluée. C’est comme ça que naissent les grandes idées (Archimède cannabinolait-il dans sa baignoire ?) La respiration : Pas de relaxation, ni de cannabinolage optimal sans une respiration correcte : Une respiration abdominale qui ouvre la gorge ( libère l’expression) et détend (descend) les épaules. Quand vous cannabinolez, au mieux vous respirez, au mieux vous vous portez. (N.B. Le Flip est souvent causé par une respiration déficiente). La contemplation : Le cannabinoleur est un contemplatif. Son œil vaquant musarde au loin alors que de hautes pensées l’envahissent. Excellent s’il comprend que la contemplation ne remplace pas l’action. La méditation : Méditer signifie accéder à une conscience sans centre : Sans je, sans moi. C’est cultiver un cerveau silencieux, immobile. Si le cannabis offre un léger avant goût de cet état, ne serait-ce que parce que l’on se prend moins au sérieux, il n’y conduit pas . Il fait quand même mieux que les autres substances qui nous en éloignent. Le temps psychologique : Il y a le passé psychologique: La mémoire, les milliers d’expériences (agréables ou non) qui font de nous ce que nous sommes. Il y a le futur psychologique : La pensée qui se projette dans l’avenir à partir du passé ( rêves et espoirs, aspirations, attentes en tous genres...) Il y a le présent dont on n’est pas certain qu’il existe. Ce lieu mythique où la pensée change de nature car le passé n’existe plus et l’avenir pas encore. Ce lieu vers lequel le cannabinolage nous emporte, d’où certains problèmes, parfois, de mémoire rapprochée, car le présent est comme un brasier qui consume, momentanément, le temps. Le cannabinoleur recherche avec passion cet éternel présent car c’est là que vit le Grand Cannabinoleur. Les différents états du cannabinoleur (1) Euphorique : Recommandé pour ceux qui aiment sortir mais qui n’aiment pas boire. On rigole de tout mais on ne perd pas les pédales. Evitez d’éclater de rire au nez du keuf de service (ou de n’importe quel représentant de l’autorité) qui vous toise d’un air méprisant. Lui non plus n’a pas dû avaler la fumée. Pour le cannabinoleur occasionnel , un pétard (pour certains une ou deux barres) suffit. Si c’est de la beuh consommez là pure : plus de durée et plus de légèreté physique et cérébrale. Les différents états du cannabinoleur (2) Récamier Gentiment atteint. On plane, on s’allonge langoureusement sur sa couche et on s’abîme dans une B.D. ou un super roman. Comptez entre un et trois pétards selon la taille du oinj, la qualité de la marchandise et la résistance du cannabinoleur. Les différents états du cannabinoleur (3) Raide Le cannabinoleur a dépassé une certaine limite. Finie l’écroulade. La folie l’emporte et il ne sait rien faire d’autre que rire, parler, écrire, chanter, courir, marcher sur les mains, jouer de la gratte (préalablement accordée), mixer, rouler et fumer. Les différents états du cannabinoleur (4) Déchiré Sérieusement entamé, le cannabinoleur déconnecte. Après avoir perdu ses clés, ses papiers et son fric, il sombre irrémédiablement vers l’étape suivante (scotché). Il présume être capable de retrouver l’équilibre (et peutêtre échapper au Flip toujours aux aguets) par un accès de boulimie sucrée . Les différents états du cannabinoleur (5) Flippé ! ! ! Cannabinoler c’est emprunter un raccourci vers le nirvana. Parfois c’est carrément l’inverse : Tachycardie, angoisses, sueurs froides... La raison en est que le cannabis ne protège pas de la peur, à la différence de l’alcool, de l’héroïne ou des antidépresseurs. Le cannabis désobstrue les voies d’accès. Un pétard et nous voilà soudain beaucoup plus réceptif et donc plus VULNERABLE à l’environnement. Question d’attitude, de décontraction ,de relaxation. Il ne peut rien vous arriver. Rappelez vous que l’O.D. du fumeur c’est le sommeil. Si on résiste, la peur s’infiltre et Monsieur FLIP fait son apparition. Aïe ! Un sacré numéro celui-là. S’il se pointe trop souvent, deux solutions : 1-Comprendre que fumer n’est pas uniquement récréatif, comme les gogos veulent le croire(cf. Le Guerrier mystique, flip again). C’est une exploration intérieure, une aventure. Il est normal de croiser la peur sur son chemin. Ce phénomène, qui ne se reproduit pas à chaque fois, permet au cannabis de rendre de grands services comme justement d’aider à résoudre ce problème majeur (la peur) que rencontre tout être humain. 2-Si le FLIP vous poursuit envers et contre tout, n’en faîtes pas un fromage. Arrêtez de fumer. Ce n’est sans doute pas votre histoire. Les différents états du cannabinoleur (6) Scotché Ca arrive avec les vrais haschichs (quand on en abuse), ou avec les skunks dopées aux engrais (dont on a abusé), à moins que vous n’ayez dépassé les quinze ou vingt pétards, ou avalé deux grammes de marocain dans votre dernier space-cake. On n’assure plus du tout. On s’endort sur place, noyé dans des visions sublimes, quoiqu’un peu vagues et incohérentes, qu’on a peu de chances de se rappeler le lendemain. Remarque en passant sur l’état scotché. Il y a une nette différence entre explorer les sentiers les plus élevés de la conscience et se déchirer la cervelle . Mangé, bu ou fumé dans l’intelligence , le cannabis est un vaisseau spatial prêt à nous transporter vers les plus lointaines galaxies qui nous composent. Il peut être aussi un bandeau que nous décidons de porter devant les yeux. Dans ce cas rien ne différencie vraiment (si ce n’est l’état de son foie) le cannabinoleur de l’alcoolique. C’est vrai que la vie moderne n’est pas très belle, mais quand même. Les différents états du cannabinoleur (7) Illuminé: C’est le sommet de la montagne jusque là dissimulé par la fumée. Le cannabinoleur rencontre sa destinée. Le zéphyr divin se lève à l’intérieur de son crâne miraculeusement débarrassé du poids mort du cerveau. Sa colonne vertébrale se tend comme un arc, sa tête se redresse et un brasier s’allume dans sa poitrine. Ses jambes fourmil-lent et il bondit pour danser. Ô miracle, les oreilles entendent, les yeux voient et la pensée demeure transparente. En vérité je vous le dis, quiconque cannabinolera dans l’intelligence verra briller la lumière. Cette conscience apparaît plus facilement lors de l’état euphorique produit par les meilleurs substances cannabinacées. (C’est selon chacun). Le corps félin, Ni raideur ni lourdeur Lumières, Eclairs aveuglants, révolutions silencieuses Ne pas se noyer mais surfer Rebondir jusqu’aux étoiles. Le solitaire Quand l’envie t’en viens, isole-toi. Assieds-toi sur un peu de verdure, même si c’est celle d’un parc. C’est bon de cannabinoler en solitaire, d’explorer la pensée-labyrinthe, jusqu'à ce que la sortie soit proche. Brise cannabinolée Parfume les eaux glauques. Mémoire dissoute Une vague pétillante Déferle, noie. La posture droite Ventre ouvert Poitrine éclatée Le rire naît Les yeux brillent. Surfe la vague Par dessus la mort. Détruis la laideur Brise l’ennui Ouvre ton cœur. Magic (Les enseignements du Grand Cannabinoleur ) L‘animiste attribue une âme aux animaux, aux végétaux, aux rochers vénérables, aux phénomènes naturels comme le vent ou le tonnerre.... Parce qu’il décrasse les oreilles, dessille les yeux et désencombre l’esprit, le cannabis rappelle à l’être humain, quoiqu’il en pense, qu’il ne possède pas le monopole de l’intelligence. Parfois le cannabinoleur chaman entend le son du silence et perçoit le cœur des ténèbres. Vous pensez qu’il est plus facile de communier avec un arbre ou avec le vent quand on a cannabinolé? Vous avez raison, mais est-ce une illusion pour autant? Le cannabinolage intelligent ( état euphorique et illuminé) vous rapprochera de cet état d’esprit sensitif. Si vous en avez le désir et l’occasion, essayez de jeûner deux ou trois jours (trente-six heures suffisent), puis, le corps astiqué de l’intérieur, l’esprit au repos, cannabinolez délicatement en un lieu où les forces naturelles (forêts, montagnes et déserts, plaines parsemées de rochers...) sont encore présentes. Vous verrez. Quand on pense à tout cela on se dit que le cannabis, plante magique par excellence, nous aide à retrouver nos anciennes alliances avec la nature. Vite, avant que nous soyons tous devenus des plastic people. Merci Grand Cannabinoleur. Religion Le cannabinolage engendre un sentiment religieux (celui d’être relié à l’univers). C’est une des raisons du bien être ressenti : On n’est plus séparé. Spirituellement parlant c’est une voie rapide qui fait brûler les étapes mais : Si vous fumez trop vous risquez la crise mystique, style “ j’arrête et je retourne à la messe”, ou “ je vous jure j’ai vu le diable il avait la tête de mon dealer ”... Ou encore vous atteindrez des sommets de la pensée métaphysique tels que : TOUT EST DANS TOUT ET RECIPROQUEMENT. Eveil et initiation Je suis : Herbe initiatique , grand-mère des sourires Déesse endormie prés des sentiers du cœur Brûlure de l’éveil, défaite de la peur Vaisseau cinglant au-delà du désir. Tu doutes ? Herbe initiatique ricanes-tu , ou ça ? Où ça ? Ici, maintenant. Quand j’orne ton esprit de ma splendeur . Quand tes pensées embrasées se cabrent comme mille chevaux furieux. Ici, maintenant, comment penses-tu ? A quel fragment de ta personnalité schizophrénique appartiens-tu ? Qui pense ? Qui es-tu ? Ici, maintenant, et si tu observais la pensée ? Sans te soucier de son contenu ? Sans te rendre nulle part, sans désirer t’en aller. Sans guide, sans but. Quelle importance ont les images ? Quelle importance ont les mots ? Qui bavarde à l’intérieur de la pensée ? Et si tu observais JE, sans espace entre LUI et TOI ? Agrippe-toi à ma crinière , quand le vent t’éparpille. Ne pense pas, regarde. N’intervient pas. Respire, ouvre les yeux, n’agit pas. Ce qui d’habitude toujours trop flou t’échappe est là, presque solide, prêt à être saisi. Des formes se génèrent, Des mondes se détruisent, Dans le secret de la conscience . Je suis : Grand-mère des sourires. Le guerrier mystique et Flip again Débarrassée de ses connotations chrétiennes, la sorcellerie se définit en partie par l’emploi de substances psychotropes en vue de modifier la perception et la conscience. Charsi Kabina Marsi ! ( Fumeur de charras ne meurt jamais !) Dicton ourdou Oui le cannabis est une “ drogue ” douce et récréative. Le cannabinolage nous éclate, nous fait rire. Nous l’associons à l’amour, à la joie de vivre. Maintenant si vous croyez qu’il n’est que cela vous êtes très loin du compte. Vous en êtes si éloigné qu’un jour le Grand Cannabinoleur viendra s’occuper de vous. Au-delà de son aspect ludique, cela paraîtra étrange, le cannabinolage est une voie martiale qu’emprunte le guerrier intérieur (que l’on nomme le guerrier mystique). Le guerrier mystique est cette partie de l’être qui lutte contre les ennemis qui rôdent vers nos âmes et dedans nos cœurs.Il les traque jusqu'à leur ultime repaire, c’està-dire à l’intérieur de lui-même. Dans ce combat le cannabis agit comme un puissant révélateur qui expose en pleine lumière ces adversaires féroces, d’habitude insaisissables.(1) On cannabinole et soudain la jungle que nous traversions nus et apeurés révèle des sentiers ignorés qui mènent à de larges trouées d’où le ciel enfin visible nous engouffre dans sa clarté. Ce coursier qu’on n’attendait pas (on croyait juste rire un peu, planer, non pas chevaucher sauvagement dans la nuit de l’âme) enjambe fondrières et marécages comme s’ils n’existaient pas. Chacune de ses foulées nous rapproche du sanctuaire, celui-là même qui à force de nous échapper depuis l’enfance semblait ne plus exister. Ce n’était pas faute d’avoir cherché, réfléchi, analysé, fouillé , mais, prisonniers de mécanismes implacables, nous flottions désespérément en surface. (1) Bien entendu tous les guerriers mystiques ne sont pas des cannabinoleurs. Question d’orientation d’esprit et de circonstances : Si l’on apprécie l’exploration intense de son être, si l’on aime traquer la peur, les désirs secrets, les motivations profondes, et que le cannabinolage nous attrape (le plus souvent par hasard), il est difficile de refuser son soutien. Attention : Si le cannabinolage nous rapproche du sanctuaire il n’y conduit pas. L’aide du cannabis n’est pas gratuite : Quelquefois, les êtres obscurs, hôtes de nos âmes que la lumière sort de leur engourdissement, sont plus prompts à se dresser, à nous barrer le chemin. Flip again. . . Qui n’a pas entendu parler du gardien du seuil ? Du dragon formidable et de ses armées qui se dressent face au guerrier présomptueux ? S’il s’avance à sa rencontre, s’il décide de poursuivre son initiation, alors il faut qu’il se batte. Le combat se déroule contre soi-même. Contre la pensée qui s’emballe, la parano qui s’installe , l’angoisse qui fait son coup d’état. Piégé le cannabinoleur gémit c’est juré, si je m’en sors, je ne fume plus ! Quitte à recommencer le lendemain. . .Et méfiez-vous : le flip dévaste parfois les cannabinoleurs les plus chevronnés. A moins d’être anormalement anxieux , ou trop sensible, Il n’intervient que lorsque l’on s’avance trop loin, là où la terre s’enfonce sous les pas alors que les cieux disparaissent et que la pensée, le moi, l’ego, perdent solidité, densité, unité, car ils n’ont rien à quoi s’accrocher. Nus (d’une nudité bien plus intégrale que celle du corps), dépouillés de nos défenses, privé du vernis sécurisant de la civilisation, débarrassés des multiples couches de croyances rassurantes (religieuses, philosophiques, scientifiques, qui structurent et défendent nos esprits), on réalise combien l’univers est mystérieux et effrayant. Combien nous sommes seuls. On regrette le corps armure qui nous pesait tant, que le cannabis a dissous, devenu trop transparent pour nous protéger de ce qui rôde là en dedans de nous . Volontairement ou non, le cannabinoleur sorcier expérimente des états que les yogis entraînés mettent des années à atteindre. Evidemment (la plupart du temps) il n’est pas prêt. Son corps-astronef n’est ni souple ni droit. Son imagination déborde sur le vide et lui renvoie des couleurs corrompues. Ses désirs et ses peurs dressent des barrières infranchissables . Du moins comprend-il combien ténue est la frontière qui sépare la folie de la sagesse. Le guerrier mystique ne craint pas ces endroits peu sûrs. Au contraire, il recherche l’affrontement avec ces forces mauvaises qui l’accablent, qui génèrent l’égoïsme, l’isolement, le manque d’amour et de compassion, la xénophobie, l’intransigeance. Il interpelle la peur, la met au défi. Quand elle s’avance, hideuse et puissante, sûre d’elle-même, le cannabinoleur sorcier la contemple sans un mouvement, sans une pensée. Il ne fuit pas. IL n’oppose aucune résistance et La peur (que le cannabinolage a rendu visible, solide, terriblement présente) se dissout comme un mauvais rêve que chassent les lueurs de l’aube. Désintégrées par le laser de l’intelligence les angoisses disparaissent et l’on jouit enfin de la paix du cœur . C’est la voie du guerrier mystique, chaman ou sorcier, qui n’appartiennent pas au moyen-âge. Une voie qui n’est pas faite pour tous. Pourquoi ? A cause du Flip, plusieurs fois évoqué. Le cannabis exagère les sensations et rend tangibles les émotions violentes . Son usage ne protège nullement de la peur au contraire des drogues dures qui l’étouffent dans la ouate. Certains esprits supportent très bien cette cristallisation et s’en servent comme d’un tremplin. D’autres se contractent, s’angoissent et n’en tirent rien. L’avantage du cannabis sur d’autres substances initiatiques traditionnelles, est que son effet est moindre et dure peu de temps ( à moins qu’il ne s’agisse du Bhang, cf. Appendice). Cela n’empêche pas les vraies frayeurs. Il faut savoir ce que l’on veut, jouer dans la cour des grands ou planer sagement dans les petites classes. La race humaine suffoque dans les miasmes d’un matérialisme tellement béton qu’il faut bien se mettre à employer des remèdes de cheval. Si vous cannabinolez, même uniquement de façon récréative, un jour ou l’autre, si ce n’est déjà fait, vous apercevrez ce monde à la fois crépusculaire et lumineux qui n’existe qu’en vous. C’est la magie du cannabis. Il faudra vaincre ou tout arrêter . Le courage, la détermination, la force ou l’expérience servent peu. C’est uniquement en cultivant la faculté de laisser aller, en n’essayant plus de maîtriser la vie (comme nous le faisons inconsciemment dans nos existences de tous les jours) que l’on s’en sort. Quand face à votre rire la peur disparaîtra, alors seulement vous saurez pourquoi vous êtes devenu un guerrier mystique. Considérations philosophiques. La voie du cannabis Il y a plus au cannabis qu’il n’y paraît. Si les orientaux et les africains entre autres le savent, les néo-haschischins occidentaux l’ignorent le plus souvent. La majorité des consommateurs (occasionnels) ainsi que la plupart des détracteurs continuent à y voir une drogue récréative, ce qui n’est qu’en partie vrai. Les soucis s’éloignent temporairement car le cerveau, sans pour autant s’abrutir si l’on n’est pas excessif dans sa consommation, en vient à contempler d’assez loin les problèmes qui le minent. Subitement projeté en un endroit élevé le cannabinoleur expérimente une sensation de détachement . De cette élévation subjective est né l’emploi argotique du mot anglais high (élevé) qui s’oppose à celui de stoned (défoncé). Elevé est également le terme qui convient pour décrire cette autre facette du cannabis, plus intense et plus énigmatique qui le caractérise bien plus. Un bon nombre de cannabinoleurs expérimentés soutiennent qu’ils fument afin de penser plus clairement. Que grâce au cannabis leurs pensées empruntent des chemins moins tortueux. Bien loin d’être récréatif, le cannabinolage assurent-ils, est une voie (une direction ou un moyen pour atteindre un but ), une façon de penser et d’observer, un art de vivre fondé sur le désir de s’explorer et de se développer. Ainsi l’emploi du cannabis entraînerait l’usager vers une dimension que l’on pourrait qualifier de “ spirituelle ”. La spiritualité induite par l’usage du cannabis procéderait du chamanisme, ou de la sorcellerie (cf. le guerrier mystique), et choisirait, plutôt que d’adhérer à un système religieux, d’observer et de comprendre les causes du mal être (de la souffrance) afin de trouver les moyens intérieurs et individuels d’y remédier. Ce ne serait qu’une forme d’introspection sans le nouveau souffle qu’apporte le cannabis qui permet à l’esprit de sauter par dessus les obstacles en écartant le laborieux processus de l’analyse pour sauter directement (intuitivement) à la compréhension. Une compréhension qui est action, mutation, ouverture vers d’autres perceptions mentales et physiques. On pense obligatoirement à des formes d’initiation communes à de nombreux peuples, qui faisaient presque systématiquement intervenir une substance psychotrope et l’on sait que la spiritualité renaissante du IIIème millénaire favorise un retour à l’expérience directe au détriment des raisonnements intellectuels ou encore de croyances fondées sur des révélations ou des livres sacrés. Dans ce nouveau courant de pensée qui se met en place, chacun devra trouver par lui-même ce qui (peutêtre) existe au-delà des sens et de la pensée. Le cannabis est-il subversif ? A l’orée du XXIème siècle, le cannabinoleur est un ferment révolutionnaire qui corrompt de l’intérieur une société matérialiste entièrement bâtie sur le profit : Une société confisquée par les commerçants où tout s’achète et tout se vend, une société mercantile qui parachève actuellement sa mainmise sur l’ensemble du globe. C’est sans doute la vraie raison pour laquelle il y a une telle résistance de la part de l’intelligentsia au pouvoir à la consommation d’une plante somme toute, et tout le monde l’admet, bien moins dangereuse que le tabac , l’alcool et les médicaments. Mais ces dernières substances ont l’avantage de huiler les rouages du système en rendant à peu prés supportables, par l’engourdissement cérébral, nos médiocres existences. Inversement le cannabis joue le rôle du grain de sable qui grippe la machine. Non seulement son utilisateur se démotive pour tout ce qui ressemble de prés ou de loin à un travail alimentaire routinier, mais il s’interroge sur la finalité de ses actions. Il n’hésite pas à se remettre en question et avec lui la société toute entière. Sans doute s’arrangera-t-il pour survivre à l’intérieur du système mais il fera peu d’efforts pour se bâtir une place au soleil. Bref, ainsi que nous l’avons souligné, le cannabis favorise l’improductivité économique, le seul péché mortel de notre époque. Ainsi, sans qu’il l’ait voulu, car ce n’est pas à l’origine de sa démarche mais plutôt un effet qu’il prend de plein fouet, le cannabinoleur devient subversif car sa réflexion le pousse à refuser l’éthique, les lois et les objectifs de la société à laquelle il appartient. Malgré ce penchant révolutionnaire, le fumeur descend peu dans la rue. Il connaît, c’est là son moindre défaut , une tendance indéniable à l’individualisme. S’il critique amèrement l’establishment , il manifeste rarement et n’aime guère investir sa foi ou ses espoirs dans un parti ou dans une idéologie. Politiquement le cannabinoleur est un sceptique qui ne croit plus en rien, sinon à un changement utopique et radical de la conscience de l’individu. Il est certain que l’échec de tous les mouvements libertaires de ce siècle, de leur destruction systématique par les idéologies militante y est pour quelque chose. Cannabinoler n’est pas sans conséquences . C’est pourquoi Il est donc logique et cohérent de penser que si l’on veut maintenir la société occidentale telle qu’elle se déploie actuellement ( impérialiste, corrompue, incroyablement égoïste, matérialiste et fermée) il faut continuer à interdire le cannabis. Pire, il faut intensifier la lutte car le cannabis est maintenant devenu un fait de société incontournable, surtout chez les plus jeunes, et ce sont eux qui ont (ou auront) le pouvoir de tout changer. La vie intérieure et l’art de cannabinoler. La percée massive du cannabinolage en occident souligne clairement un pressant besoin d’aventures et d’explorations intérieures. Cette exigence qu’expérimente l’occidental contemporain, qui s’exprime également par l’intérêt prononcé qu’il porte à la psychologie, par le déploiement du “ développement personnel ” et du New age ou encore par la découverte du bouddhisme et des philosophies orientales par le grand public , n’est pas sans relation avec les rapports nouveaux que nous entretenons avec notre planète. Cette planète dévastée, quadrillée de routes et de réseaux, cartographiée dans ses moindres recoins. Cette terre dépourvue d’espaces vierges qui ne se parcourt plus qu’à l’aide de tours opérateurs, sur laquelle le voyageur vaincu par le touriste est moribond et où la télévision, par le truchement de journalistes voyeurs a définitivement congédié les explorateurs. Pour ne rien arranger l’espace infini des étoiles, enceint de tant de rêves, reste inaccessible. Similairement, la vie intérieure, dépréciée par l’intérêt que l’homme moderne porte exclusivement à la matière, s’est extrêmement appauvrie. Nos esprits sont devenus semblables à des caves poussiéreuses et mal éclairées Force est de constater que l’unique terra incognita que nous puissions encore conquérir (et où se trouve sans doute la réponse à nos questions) se situe en nousmêmes, encore que les professionnels de tous poils (psychologues, prêtres, scientifiques, idéologues, publicistes, philosophes, spécialistes en tous genres…) tentent de nous la ravir. Heureusement qu’à la différence de la terre, voire même de l’univers, nos esprits sont infinis dans leurs dimensions et leur complexités. Ils peuvent toujours s’accrocher. Si le cannabinolage n’est pas l’unique (ni le meilleur) moyen de progresser en ces territoires inconnus, il demeure un instrument privilégié qui permet d’étancher un peu cette soif de découverte qui nous ronge, une façon comme une autre de repartir à l’aventure à l’instar de nos ancêtres dont l’imaginaire se nourrissait de la conception d’une terre infinie. Disons en tous cas qu’il nous met le pied à l’étrier, et peut-être nécessitons nous ce coup de pouce, car il y a bien longtemps que nous avons perdu cette faculté de nous déplacer en nous-mêmes, d’explorer à loisir cet infra-monde qui, si l’on en croit les anciens mystiques, contient tout ce qui existe, tout ce qui a existé et tout ce qui existera. Intermède oecuménique A la marocaine : Chaque fumeur apporte son sepsi et sa blague à kif. L’un d’entre eux garnit sa pipe, l’allume puis l’offre à son voisin de droite qui la termine et la lui rend après avoir soufflé dedans pour la nettoyer. Le cannabinoleur l’emplit à nouveau, l’allume et la présente au suivant qui l’achève à son tour, et ainsi de suite jusqu'à ce que le cercle entier ait fumé. Celui qui a ainsi fait fumer tous les participants fume, en dernier, un sepsi entier, avant de ranger son matériel. Puis un autre recommence... Seuls les hommes fument. Les marocaines préfèrent le manger. A la turque. Les cannabinoleurs turcs se glorifient d’avoir inventé le joint. Ils assurent que Mevlâna Celâleddin Rumi, le mystique musulman fondateur de la secte des derviches tourneurs était un des leurs. Lors d’un cannabinolage à la turque , on ne tire qu’une seule fois sur le pétard après l’avoir laissé refroidir un moment (parfois plusieurs minutes sans qu’il s’éteigne). De cette façon on recueille une énorme bouffée puis on passe à son voisin. Comme il se cache, qu’il risque gros, le fumeur turc s’écarte peu de l’essentiel. A l’étranger de passage il désigne le joint et chuchote : culture mon ami, culture. . . A l’indienne. De nombreux moines errants (saddhous) en consomment un maximum. Ils fument de façon rituelle, en cercle s’ils sont plusieurs, le dos droit, la pensée aiguisée, le regard tourné vers l’intérieur. Considéré comme un instrument sacré, le chilum tourne traditionnellement vers la droite (la voie des dieux) sauf chez certains qui préfèrent le faire tourner vers la gauche (la voie des démons). Avant de l’allumer ils rendent grâce à Shiva. Les indiens aiment manier avantageusement les facilités psychiques que procurent le cannabis. Chez les saddhous le télépathe de service joue souvent au voyeur. A l’amérindienne. Les sioux (qui fumaient surtout du tabac) s’attachent au fait que cela rend le souffle visible. Pourtant, dans les sociétés traditionnelles, le souffle ne doit pas être montré : des gens malintentionnés pourraient chercher à le voler, à l’empoisonner, et cela affecterait directement l’âme. Fumer ensemble est une preuve de confiance envers les autres et mélanger les souffles au moyen de la fumée est un acte d’amour. A la rastafarienne. “ Les membres de la fraternité rasta affirment que fumer l’herbe (ou ganja) diminue la tension et provoque une sensation de relaxation et d’unité avec le monde, en particulier avec le monde intérieur (. . . ) cela rend l’esprit plus incisif et provoque des “ raisonnements ” plus fermes, c’est-à-dire une discussion plus rationnelle. (.. . ) Les frères ôtent instinctivement leurs bonnets (tams) et autres coiffures, ceci par respect pour Dieu en ce moment de partage de la graine ou herbe de vie. (Les racines du Reggae par Sebastian Clarke, éditions carribéennes). A l’africaine : L’Afrique est un continent immense où le cannabinolage remonte à la nuit des temps. L’africain fume dans de longues pipes aux foyers de bronze, enrubannées de peaux de serpent et surmontées de cornes d’antilopes faites de cuivre ou de bronze. S’il n’a vraiment rien sous la main, il s’en roule un dans du papier journal. Comme les asiatiques, les africains, experts en magie, connaissent et emploient les qualités psychiques qu’apporte le cannabinolage. Conclusion (?) FUMER MENE AUX DROGUES DURES. SE MASTURBER REND SOURD. appendice Rubrique culinaire. Il existe diverses façons de cuisiner le cannabis. Le plus facile est de confectionner une base, c’est-à-dire de faire fondre le cannabis dans du beurre ou dans du sucre ( en faisant frire à feu très doux). Ensuite c’est à chacun d’être inventif. Les marocains, géniaux inventeurs du Mahjun y ajoutent un tas de fruits secs. En occident on est plutôt friand du space-cake au chocolat. Ainsi préparé le goût peu agréable de notre ingrédient fétiche, disparaît presque complètement. Attention à l’OverCannaBidose car poussé par la gourmandise on réalise mal la quantité que l’on ingère.... En ce qui concerne les rapports équivoques entre le sucre et le Cannabinolage reportez vous à la rubrique ALIMENTATION. On peut avaler directement des petites boulettes que l’on confectionne dans le creux de sa main. Faire passer le tout à l’aide d’un grand verre d’eau, d’une cuillerée de miel ou de confiture ou encore d’un peu de yoghourt. AYEZ TOUJOURS EN TETE QUE MANGER EST PLUS FORT QUE FUMER. Ingurgiter un demi-gramme de qualité moyenne revient à fumer trois ou quatre fois cette quantité. Pour cette raison il est conseillé de manger plutôt que de fumer lorsqu’il y a pénurie sérieuse. L’EFFET N’EST PAS LE MÊME. Manger entraîne une tendance marquée à l’état scotché. Absorbé buccalement le THC investit le corps plus profondément. Les conséquences sont plus durables et frisent parfois l’hallucination. En ce qui concerne l’herbe il faut savoir que, contrairement aux idées reçues, le jus des infusions ou des décoctions est nocif . Essayez plutôt la recette du Bhang. Le Bhang ou Vijay, (un mot qui signifie victoire mais aussi maîtrise) est une boisson sacrée consommée depuis des milliers d’années par les hindous. On trouve des références le concernant dans des textes datant d’avant l’ère chrétienne. A condition de ne pas s’overdoser (sinon c’est dodo jusqu'à demain, sans compter que le flip n’est peut-être pas loin), le Bhang permet de réaliser pleinement la dimension spirituelle du cannabis. Recette : La meilleure façon de fabriquer du Bhang est de n’utiliser que les feuilles de plants d’herbe femelles (n’essayez pas de récupérer les feuilles ni les têtes des mâles). L’emploi de têtes femelles dans le Bhang vous fait risquer le cannabicoma (sommeil lourd, long et profond), plutôt qu’atteindre les sommets recherchés. 1- Réduire les feuilles en poudre (utiliser une passoire à thé pour filtrer). Se débarrasser des nervures, etc. 2- Faire bouillir cette poudre entre dix et quinze minutes . 3- Jetez le jus et rincez abondamment l’herbe bouillie . 4- Broyez l’herbe à l’aide d’un mortier et d’un pilon (ou d’une pierre ronde et d’une plaque de marbre). Gardez le tout bien humide. 5- Broyez jusqu'à l’obtention d’une pâte verte très fine, qui a la consistance de la purée. Cela peut prendre un moment. 6- Sur la fin rajoutez un peu de poivre noir, non moulu si possible, ce qui facilite la digestion. 7- S’il ne s’agit que de feuilles, une boulette d’environ 4 à 5 centimètres de diamètre suffit pour une personne . 8- Attention : Le résultat peut être plus fort que vous ne l’escomptez. La première fois n’en prenez pas trop car pour que le Bhang soit bon, il faut que vous en preniez exactement la quantité qui vous correspond. 9- Vous pouvez dissoudre la boulette dans un verre d’eau (certains préfèrent dans du lait sucré) et boire ça cul sec, à moins que vous ne soyez un des rares à en apprécier le goût. Enfin, (environ dix minutes plus tard), il est recommandé de se vider les intestins, ce qui éclaircit le cerveau et évite les possibles problèmes de migraines. En Inde, après les toilettes, les adeptes du Bhang prennent un bain froid. Essayez ! Toutes ces opérations (toilettes comprises) permettent d’apprécier le cannabis dans sa quintessence la plus pure : Un corps éveillé, un esprit efficace, des émotions sereines. Les pensées sont élevées et lumineuses . Le lendemain, on se réveille frais et dispos. Intermède népalais Extrait des Chroniques Cannabinologiques Himalayennes, Par Alexander-David Freaks, maître de conférence au FBIFP ( Federal Bureau of Inspection de los Filtros dos Petardos) Il était une fois le royaume himalayen du Népal. Quoique pauvres, les sujets de ce royaume étaient hospitaliers, aimables et souriants. Il ne s’agissait pas de sourires mercantiles destinés aux touristes, mais d’un trait fondamental de leur caractère et de leur culture. A Pokhara, dès mon premier séjour, je logeais chez Govinda. Pour quelques roupies Il louait des huttes coiffées de chaume qu’il avait lui-même érigées. Les après-midi s’écoulaient oisivement à ramer sur le lac, les canots à moteur y étaient interdits, à rêver sur les berges et quand les nuages s’écartaient à contempler les sommets enneigés des Annapurna. Dix ans plus tard, sous la férule civilisatrice des multinationales, le Népal s’industrialisait à toute vitesse. Les hippies ou freaks comme on les appelait (si nombreux à une époque qu’une des rues principales de Katmandou s’appelle Freak street) avaient disparu pour céder la place aux trekkers. De jour comme de nuit les rues de la capitale, maintenant polluée, étaient quadrillées de patrouilles policières. Govinda marié, père d’une petite fille, avait peu changé. Il arborait une fine moustache et une tignasse toujours aussi drue et noire. Son sourire, ses yeux sombres et profonds paraissaient las, désabusés. Il gagnait sa vie en guidant les touristes-trekkers dans de grandes randonnées. Après un thé et des gâteaux secs, il extirpa une boulette de charras de sa poche. Maintenant, dit-il, on va en prison pour cela. J’en ai entendu parler répondis-je en haussant les épaules. A Katmandou les gens se méfient. Ce n’est plus comme avant. On évoqua l’époque où nous nous retrouvions dans une sorte de taverne qui s’appelait “ Au plaisir du moine ” pour déguster les fameuses tartes de la capitale et fumer en toute liberté. C’est pour cela que tu as vu la police dans les rues. Ne t’inquiète pas poursuivit-il, ce n’est pas pour vous les étrangers. C’est pour nous autres népalais. Tu comprends , depuis que fumer est prohibé, les hommes se sont mis à boire. Et depuis qu’ils boivent ils se battent. Alors il faut que la police soit prête à intervenir... Secret défonce. Matériel Confidentiel . A ne pas mettre entre toutes les mains. Ce document concerne directement la défense nationale (que des esprits anarchisants surnomment la défonce nationale). Citoyens, l’heure est grave : il n’y a pas que dans nos lycées, nos collèges, et nos universités (l’avenir enfumé de notre société) que l’on cannabinole . Notre belle armée est à son tour dévastée par ce fléau. Prions Dieu (qui est de notre coté) pour que l’ennemi n’apprenne pas cette nouvelle catastrophique. Les appelés étaient très atteints et l’on chuchote que c’est la principale raison pour laquelle le service militaire a été supprimé. Ca nous fabrique peut-être des soldats qui hésiteront à napalmer villageoises et villageois pour obéir aux ordres de présidents qui n’avalent pas la fumée... Des soldats qui refuseront d’obéir sous couvert de justifications bizarres telles que la conscience, l’éthique, ou l’amour du prochain. Une nouvelle rassurante, de nombreuses nations sont confrontées au même problème. EMBUSCADE L’embuscade est un danger qui guette quotidiennement le cannabinoleur imprudent. Il croit rendre visite à des amis, ou il rencontre une vieille connaissance, et se retrouve assailli par une skunk pétrifiante ou scotché par une nuée de pétards. Si c’est matines il y a peu de chances pour que la journée soit économiquement productive. Si c’est vêpres et plus tard, le cannabinoleur piégé se résigne héroïquement. On sait qu’à trop invoquer Babaroo les embuscades se font nombreuses et sévères. POLITIQUE La grande question est de savoir si un pétard doit tourner vers la droite ou vers la gauche (cf. L’intermède oecuménique). Une circulation zigzaguante indique que le groupe est miné par le népotisme. Si le joint ne tourne pas du tout , c’est que l’on sombre dans le totalitarisme. (Un changement brusque et involontaire de direction est appelé aargh ! par la victime et saluée par un “ tiens, y tourne vite ce pétard ! ” par le bénéficiaire.) Que demandons nous ? - Autorisation immédiate et sans conditions de la cannabiculture. La cannabiculture évite de se heurter aux keufs et aux dealers. - Interdiction en vrac du Tchernobyl, du henné, de l’huile de vidange et de tous mélanges indélicats. - Répression du népotisme et du totalitarisme. - Interdiction absolue du bogartisme Cannabicosmogonie (Genèse du monde et naissance de Babaroo, suivies des commentaires de Alexander-David Freaks) “ Il advint que le Grand Cannabinoleur eut envie de cannabinoler. ” “ Il cannabinola et l’univers apparut tout empli de fumée. C’était une fumée merveilleuse qui se buvait comme du lait et qui ne piquait pas les yeux.” “ Il cannabinola à nouveau et la merveilleuse fumée modela le Soleil, la Lune et la Terre, les planètes, les étoiles et les galaxies. Il cannabinola encore et surgirent les océans, les lacs, et les rivières tout emplis de poissons . ” “ Assez content de lui il improvisa quelques pas de danse. Pendant qu’il dansait, les arbres et les plantes, les oiseaux, les insectes et tous les animaux firent leur apparition. ” “ Quoique ravi le Grand Cannabinoleur n’en avait pas terminé. Ne manquait-il pas des petits cannabinoleurs ? Il bourra son chilom d’une herbe délectable et la merveilleuse fumée donna naissance à l’être humain . ” “ Il commanda alors à son chilum de prendre forme humaine. Quand ceci fut fait il lui dit : “ Tu t’appelles Babaroo. Tu es une partie de moi. Pars enseigner aux humains l’art de cannabinoler. Ensuite, quand ils n’auront plus rien à fumer, qu’ils gémiront sous les coups d’une impitoyable sécheresse, ils crieront ton nom, BABAROO , BABAROO, et si ce sont de vrais cannabinoleurs tu les dépanneras. Que cela soit ainsi, dans les siècles des siècles. ” Commentaires de Alexander-David Freaks (Les mystères du Babaroo) “.....C’est ainsi que, selon les ésotériciens les plus instruits, Babaroo s’incarne temporairement dans chaque personne qui survient chargée d’un peu de matériel cannabinologique alors que toutes les réserves sont épuisées. Chez les tenants de la tradition la plus ancienne ces envoyés du Grand Cannabinoleur sont accueillis sous les cris enthousiastes et frénétiques de Jai Babaroo ! Jai Babaroo !... ”. “.....J’ai moi-même assisté à ce genre de démonstrations. S’il apparaît après une très longue sécheresse, le Babaroo est parfois porté en triomphe... ” “ ....Selon certaines croyances, si après maintes invocations le Babaroo n’apparaît pas, c’est que d’une façon ou d’une autre le Grand Cannabinoleur a été offensé. On sait que les pratiques du bogartisme, du népotisme, et bien entendu du totalitarisme, lui sont particulièrement odieuses.... ” ASTRO CANNABINOSCOPE (1) Bélier Beaucoup de feu et donc beaucoup de fumée. Le cannabinolage le guérit de son hyper-activité mentale et physique. S’il cannabinole trop il bâtit de grands projets mais concrétise peu. Taureau Adepte de la cannabicave il éblouit en exhibant un gouli d’afghan quand même le marocain est introuvable. Cannabinoleur modéré, le cannabis diminue l’influence que la matière exerce sur lui. Gémeaux Cannabinoleur allumé il survient toujours au bon moment : quand le pétard est roulé mais non encore fumé. Cannabinoler lui facilite l’exploration de ses propres abysses qu’il a tendance à négliger. ASTRO CANNABINOSCOPE (2) Cancer Cannabinoleur solitaire avec livre, B.D. ou télé, les grands rassemblements cannabinologiques l’extirpent de sa coquille. Il recherche le Grand Cannabinoleur qui n’apparaît qu’à celui qui croît dans la fumée . Lion Royalement généreux quand sa cannabicave est pleine, la sécheresse le rend glauque ou éthylique. Cannabinoler amplifie son sens de l’humour et lui désobstrue l’esprit. Qu’il cannabinole modérément afin d’éviter de brûler. Vierge Soigne son stress ( ou ses rhumes) à l’aide de sa cannabicave. Parfois homéopathiquement. Excellent cannabiculteur. Le cannabis lui révèle la frontière fragile qui sépare la Vierge sage et la Vierge folle. ASTRO CANNABINOSCOPE (3) Balance Apprécie le cannabinolage collectif autour d’un thé et de quelques instruments de musique. Attention : Cannabinoler ne favorise pas la prise de décision. Le natif rêve de s’unir au Grand Cannabinoleur. Scorpion Dissertera sur le symbolisme phallique du chilom et soutiendra que la Ganja est une incarnation de la Déesse. Le cannabinolage lui aère la tête, canalise son pulsionnel vers la créativité. S’il évite les excès chers à sa nature. Sagitaire Déniche des variétés rares, s’il ne les cultive pas lui-même, ou n’en rapporte de contrées exotiques. Son cannabinolage est souvent mystique, à moins qu’il ne fasse qu’en parler et rêver, rêver. . . ASTRO CANNABINOSCOPE (4) Capricorne Escalade des montagnettes pour Cannabinoler sans être dérangé dans ses soliloques. L’OCB aiguë (OverCannaBidose) révèle au monde la facette vulnérable de sa personnalité. OCB positive s’il comprend que c’était là le but recherché. Verseau Cannabinologiste dialectique, il n’oublie jamais qu’un cannabis de seconde classe est politiquement incorrect. S’il y a sécheresse, il fume ce qu’il trouve, en maudissant la prohibition. A tout intérêt à cultiver le cannabinolage solitaire. Poisson Appartient au signe le plus défoncé de l’histoire du Cannabinoscope. A paradoxalement tendance à se restreindre par peur de se noyer dedans . Le cannabis le protège de l’alcool et des drogues dures. ETYMOLOGIE : BOGARTER : (v.tr., de l’anglais to Bogart ) Action qui consiste à garder le joint pour soi plutôt que de le faire tourner. Quoique sévèrement condamnée par l’immense majorité des cannabinoleurs, la pratique du bogartisme est très répandue. Dans son célèbre essai intitulé : “ D’Humphrey Bogart à la cannabinologie”, Alexander David Freaks explique : “ Le bogartisme est le péché mortel du cannabinoleur. Le coupable rompt le cercle magique et la merveilleuse fumée l’emplit égoïstement. Ce n’est qu’en offrant à fumer à chacun des membres du cercle que cette horrible faute sera rachetée. ” BOGARTISME : (n.m., de bogarter) . Action de bogarter. Pour se détendre: Le chilum d’herbe à l’indienne Placer l’herbe décortiquée dans la paume de la main, et y ajouter une goutte d’eau (au plus l’herbe est grasse, au moins on met d’eau). Avec le pouce de l’autre main, “ presser ” l’herbe (broyer, écraser), jusqu'à ce qu’elle soit bien collante (L’herbe ne collera que si elle est de qualité respectable). Ensuite, la réduire en boulettes et la mélanger à du tabac très sec. Ainsi préparée l’herbe n’arrache pas la gorge. De vieux fumeurs indiens prétendent que l’herbe non pressée rend fou. Jardinage cannabinologique Après de longues et pénibles recherches nous avons découvert un très ancien manuscrit, datant de la première partie du moyen-âge (un essai de datation a été effectué au carbone 14 à partir de traces de cannabis retrouvées sur le site) traitant du jardinage cannabinologique. Nous en publions ici quelques extraits pour la toute première fois : - 6 avril : A la saint Marcellin bêche ton jardin . - 2 mai : A la saint Boris plante ton cannabis. - 10 juillet : A la saint Ulrich arrose ton haschich. - 16 juillet : Notre Dame du Mont Carmel ne garde que les femelles. - 12 août : A la sainte Clarisse les têtes grossissent. - 3 septembre : A la saint Grégoire goûte ton premier pétard. - 17 octobre : A la saint Baudouin rentre ton foin. - 3 novembre : A la saint Hubert cave pour l’hiver. - 22 novembre : A la sainte Cécile ne te fais plus de bile. (Un bienfait pour le porte-monnaie, le jardinage permet de zapper les dealers tout en consommant ce qu’il y a de meilleur. Malheureusement cette saine activité est illégale). DICTONS : - Il n’y a pas de fumée sans feu. - Sois mystique mi juin. - Pas vu pas pris. - A trois pétards état hilare. Cannabinoler c’est rire. Un gros fou rire à la face du monde. Un clin d’œil de la nature qui nous murmure à l’oreille: “Tiens p’tit gars, tu vois, tout n’est pas si noir. ” Aide-mémoire. Le cannabinolage ( intelligent) favorise : La relaxation physique et cérébrale ( si l’on sait respirer), l’inspiration créatrice, les activités artistiques, le sens de l’humour, la convivialité, la non-violence, la contemplation, le désir profond de réaliser les rêves d’enfance, la patience, le détachement. Le cannabinolage ( même intelligent ) amenuise : L’ambition et les motivations matérielles, la productivité économique, la mémoire rapprochée, l’intérêt envers tout ce qui ne passionne pas, l’attention et souvent la concentration. Le cannabinolage intempestif engendre : la somnolence, l’inattention, l’introversion, parfois le repli sur soi, le dos rond, le manque à rêver, l’improductivité économique, la passivité. TABLE DES MATIERES Introduction : - Interview exclusive de l’auteur. - Cannabinoler. - Qu’est-ce que bien cannabinoler ? Première partie : Le cannabinolage dans la vie quotidienne 1- Du cannabinoleur . . . - Médecine - Des mélanges (cannabinolage et tabagisme) - Alimentation - Sport et dopage - Sexe - Fréquence - Humour - Travail - Musique - Le cannabinolage collectif - Intermède français 2 - Autour du cannabinoleur . . . - De l’approvisionnement en système répressif - La marchandise - Légalisation - Intermède américain - Travail (bis) - Famille et patrie - Crochet historique - Transports - Autant en emporte le vent . . . Seconde partie : L’art de cannabinoler (Le yoga du fumeur. . .) - Détour mythologique - Postures ( physiques et mentales) - Manque à rêver - Des études, de la mémoire et du cannabinolage . . . - Le cannabinolage et l’analyse, la logique, l’intellect, l’intelligence, l’attention, la concentration, la relaxation, la respiration, la contemplation, la méditation, le temps psychologique. - Les différents états du cannabinoleur : Euphorique, Récamier, raide, Déchiré, Flippé, scotché, illuminé. - Le solitaire - Magic - religion - Eveil et initiation - Le guerrier mystique et flip again - Considérations philosophiques : La voie du cannabis, Le cannabis est-il subversif, La vie intérieure et l’art de cannabinoler - Intermède oecuménique Appendice - Rubrique culinaire - Intermède népalais - Secret défonce - Politique - Cannabicosmogonie - Astro cannabinoscope - Etymologie - jardinage cannabinologique - Aide-mémoire édité en format PDF le 29 novembre 2005 par diogene.ch éditions libres site web: www.diogene.ch e-mail: [email protected] Pour contacter les auteurs: [email protected] [email protected] Le cannabis est-il uniquement drogue récréative ? Est-il une drogue ? Est-il une voie, une substance initiatique ? Attaquet-il la mémoire ? Développe-t-il le sens de l’humour ? Agit-il sur l’alimentation, la motivation, la mémoire, la personnalité ? Quels rapports entretient-il avec le tabac ? Le sucre ? L’alimentation ? Le sexe ? Le sport ? Quelles sont ses places et fonctions à l’heure où nous changeons de millénaire ? Son usage a-t-il une portée politique ? Philosophique ? Métaphysique ? Le cannabis est-il subversif ? Existe-t-il un art de cannabinoler ? Beaucoup de questions et quelques tentatives de réponses... par Bernie et Mattéo.