AUTOMNE 2009 Belgique - België P.P. - P.B. B - 018 N° 29 Autorisation de fermeture B/018 Trimestriel (printemps, été, automne, hiver) – Expéditeur : CHU de Liège – Editeur responsable : Pol Louis, av. de l’Hôpital B35, 4000 Liège – Bureau de dépôt : Liège X – Agrément n° P801120 Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège Cellules souches > page 6 Valvulopathies : opérer ou attendre ? Un nouveau souffle pour la biothèque > page 11 > page 12 page 2 chuchotis entre rêves et réalités AUTOMNE 2009 1 N° 29 sommaire éditorial En bref Les feuilles des arbres prennent des teintes ocre(s), En un coup d’œil, quelques nouvelles du CHU de Liège. nous annonce les premières gelées. La rentrée est déjà commencent à voler au vent et à joncher les routes. On oubliée et on se met à penser à la Saint-Nicolas, aux fê- 4 tes de fin d’année. Bientôt 2010… On nous promet une Who’s who 6 Trois nouveaux chefs de service ont pris leurs fonctions le 1er octobre, tandis qu’ont été nommés 27 chefs de clinique. Dossier Fascinantes cellules souches Avec le laboratoire de thérapie cellulaire et génique, le CHU de Liège dispose d’un centre performant unique en Belgique. Les produits préparés dans ses murs sont utilisés dans plusieurs hôpitaux du pays. reprise économique, mais on nous demande des efforts : austérité oblige. A l’heure de la rédaction de cet éditorial, nous ne connaissons pas encore le détail des budgets fédéral et régionaux mais on sait que leur confection est bien difficile. Et le CHU de Liège, dans ce contexte maussade ? Il trace sa voie, contre vents et marées. Grâce à la politique responsable et raisonnée qu’il mène depuis près de vingt ans, grâce au dynamisme de ses gestionnaires, grâce à son plan stratégique qu’il peau­fine, grâce à la collaboration et à la qualité de ses agents et en particulier de ses médecins, il peut regarder l’avenir avec une certaine sérénité, tout en restant prudent. De grands projets sont en voie de conception et de grands chantiers seront en- 10 core ouverts : regroupement des laboratoires, centre Actualité intégré d’oncologie, collaboration à un ambitieux projet Pour améliorer encore la qualité et la sécurité des traitements de radiothérapie, un second accélérateur linéaire de très haute conformation a été installé sur le site du Sart Tilman. l’occasion d’y revenir. n Le CHU de Liège ouvre cet automne un circuit de consultations et d’examens réservé aux patients atteints d’une maladie des valves cardiaques. n eurégional avec Aachen et Maastricht, etc. Nous aurons Ce 29e numéro a pour thème principal le « LTCG » (laboratoire de thérapie cellulaire et génique) dont le CHU est légitimement fier. C’est dans cette unité ultramoderne, bénéficiant de la technologie et de la recherche de pointe, que sont préparées les « cellules souches hématopoïétiques et mésenchymateuses » dont les utilisations thérapeutiques se multiplient et qui suscitent de plus en plus d’espoirs. La clinique des valvulopathies, un nouvel accé- 12 lérateur linéaire de haute conformation en radiothérapie, Recherche la biothèque, une enquête sur les risques cardiovasculai- La biothèque universitaire de Liège met à la disposition des chercheurs des milliers de prélèvements de cellules et de tissus. numéro. res (inquiétants) des étudiants de l’ULg complètent ce Bonne lecture ! page 3 chuchotis 13 Pr. Christian Bouffioux directeur médical directeur de la rédaction Prévention Plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire sont déjà présents chez les bacheliers de première année. Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège éditeur responsable : P. Louis, Administrateur délégué du CHU (04 366 70 00), av. de l'Hôpital 13 bât. B35 - 4000 Liège - Directeur de la rédaction : Pr. C. Bouffioux Conseil éditorial : A. Bodson, C. Bouffioux, J.P. Delporte, Q. Désiron, V. D’Orio, C. Faidherbe, D. Giet, J.M. Krzesinski, M. Lamy, P. Louis, M. Malaise, G. Pierard Coordination, rédaction et réalisation : A. Pironet ([email protected], 0479 87 30 87) - Conception graphique : R. Gray - Photos : C. Ernotte et M. Mathys (CHU), J.-M. Clajot, p.1 : M. Chignesse, p.13 : Tilt/ULg/DR2009 http://www.chuliege.be l’actualité EN BREF Coup d’œil sur du CHU Comment libérer des places de parking pour les patients ? Le CHU de Liège vient de prendre des mesures importantes pour réserver aux patients du site du Sart Tilman un accès prioritaire au parking principal, situé à l’avant de l’hôpital (800 places). C’est ainsi que, dans un souci de cohérence et dans le cadre d’un plan de mobilité, les membres du personnel sont encouragés à « covoiturer » et à utiliser un parking de délestage, celui du Country Hall, désormais relié au CHU par une navette gratuite. Bien entendu, le parking et la navette sont également à la disposition des patients. Ces initiatives visent à résoudre, au bénéfice des patients et dans le respect de l’environnement, un problème lancinant : en période de pleine activité, il manque entre 300 et 500 places sur le site du Sart Tilman, tous parkings confondus. « Nos chiffres de fréquentation sont en hausse constante », explique Pol Louis, administrateur délégué de l’hôpital. « Depuis 2002, nos admissions sont en hausse de 18 %, les urgences de 78 %, les hospitalisations de jour de 63 % et les consultations de 82 %. Le volume de l’emploi a également augmenté, de même que le nombre d’étudiants en médecine qui fréquentent le site. Et de plus en plus de chercheurs fréquentent le GIGA, un important centre de recherche de l’ULg installé dans une des tours de l’hôpital. » Cette fréquentation accrue du site par différentes catégories d’utilisateurs impose de développer une solution équilibrée qui réserve aux patients les places de parking les plus proches de l’hôpital. Sart Tilman : une galerie plus accueillante En ce début d’année académique, une soixantaine de nouveaux assistants (toutes années confondues) font leur entrée au CHU de Liège. Ils ont été invités à participer à une journée d’accueil le 1er octobre, l’occasion pour eux de s’initier au fonctionnement de l’hôpital, en particulier au maniement du dossier médical informatisé ainsi qu’à la politique du CHU en matière d’antibiothérapie et de formulaire thérapeutique. Toujours plus d’images numériques Les images et les protocoles générés par le service de cardiologie sont depuis peu intégrés dans le PACS, le système informatique de gestion, d’archivage et de diffusion des images médicales mis en place voici déjà deux ans au CHU de Liège. Coronarographies et échocardiographies rejoignent donc à présent les clichés de l’imagerie médicale, accessibles en permanence depuis tous les postes connectés au DMI, le dossier médical informatisé. Au cours des prochains mois, les images produites par d’autres services, comme la médecine nucléaire ou la dentisterie, seront également intégrées dans le même serveur de résultats. page 1 chuchotis Bienvenue à nos jeunes médecins Une meilleure accessibilité pour les patients et un renforcement de l’accueil dès l’entrée dans l’hôpital, tels sont les grands objectifs des travaux qui vont débuter dans la galerie commerciale du site du Sart Tilman. Protégée des intempéries, l’entrée sera dotée de portes automatiques. A l’intérieur de la galerie, un accueil de première ligne viendra en aide aux patients à mobilité réduite, notamment en leur procurant, si nécessaire, un fauteuil roulant. Les commerces seront placés au centre d’un espace agrandi et lumineux, de manière à améliorer la circulation des quelque 7 000 passants quotidiens. Une parapharmacie et un salon de coiffure devraient s’ajouter aux commerces existants. Un quai sera construit afin de faciliter le déchargement des marchandises. La fin des travaux est prévue pour l’été 2010. EN BREF Coup d’œil sur l’actualité Les atouts du virtuel L’équipe du centre de revalidation du CHU de Liège a récemment innové dans ses méthodes de rééducation des patients atteints de troubles neurocognitifs grâce à l’intégration de consoles de jeux basées sur la détection des mouvements. Au terme d’une étude clinique et d’une observation empirique de trois mois, il apparaît que cette activité ludique a un impact bénéfique sur la rééducation neurologique, avec des résultats positifs sur la récupération fonctionnelle des patients. « Ces programmes ne remplaceront jamais les thérapies classiques, mais ils permettent d’accroître significativement la motivation et les capacités attentionnelles des patients qui doivent suivre de lourdes rééducations », explique le Dr Laurence Pirnay. C’est grâce aux fonds récoltés lors de l’édition 2008 du Jogging d’Esneux que les consoles de jeux ont pu être acquises par le centre de revalidation. Sportifs en chaise Pour la cinquième année consécutive, le personnel du centre de revalidation du CHU de Liège s’est mobilisé pour organiser le Jogging d’Esneux, le 22 août dernier, avec une fois de plus un beau succès de foule. Vers 16h30, les enfants étaient une quarantaine à prendre le départ de leur course. A 17h, quinze handbikers ont participé à la course pour non valides, puis pas moins de 269 joggeurs se sont élancés pour le parcours de 10 kilomètres. La journée s’est terminée par un match de rugby en fauteuil roulant, une discipline paralympique pratiquée uniquement par des personnes paraplégiques, ainsi que par une démonstration de danse en fauteuil roulant. Parmi les nombreux spectateurs présents se trouvaient beaucoup de patients et d’anciens patients, très attachés à cette manifestation destinée à récolter des fonds pour améliorer le confort et la qualité du séjour des patients fréquentant le centre (voir ci-dessus). L’équipe du centre de revalidation vous donne d’ores et déjà rendez-vous le samedi 21 août 2010 pour la prochaine édition. du CHU Aventure corse Cet été, cinq jeunes patients diabétiques ont parcouru le mythique sentier corse de grande randonnée, le GR20, en compagnie de cinq autres adolescents non diabétiques. Le groupe de jeunes était encadré par deux pédiatres diabétologues du CHU de Liège, le Pr. Jean-Pierre Bourguignon et le Dr Anne-Simone Parent, et par une infirmière de l’équipe pédiatrique, Nicole Donnay. Sur le plan éducatif, l’aventure a mis en évidence les ressources exceptionnelles des jeunes patients qui, pour certains, ont mieux surmonté les difficultés que leurs partenaires non diabétiques. Le groupe a suscité l’intérêt et l’admiration d’autres groupes de randonneurs et de leurs guides corses. Il faut dire que le GR20 est réputé comme l’un des plus difficiles d’Europe. page 2 chuchotis Sensibilisation nLe 29 octobre se tiendra dans la verrière du Sart Tilman une journée d’information sur le psoriasis, à l’initiative du service de dermatologie. nLe 12 novembre, c’est le thème du diabète qui sera à l’honneur au même endroit. EN BREF La sénologie fait peau neuve Les différents sites de consultation du service de sénologie sont en cours de rénovation. Au Sart Tilman, les travaux de rafraîchissement viennent de se terminer. Un appareil de mammographie numérique de dernière génération y sera installé en novembre. Il permettra de réaliser des procédures interventionnelles (stéréotaxie) ainsi que des examens par tomosynthèse, une première en Wallonie. Le service de sénologie participera en effet avec l’Institut Bordet, la KUL et la firme Siemens à la validation clinique de cette nouvelle technique d’examen destinée à améliorer le diagnostic précoce du cancer du sein. Une rénovation des locaux de consultation et de l’appareillage médical (mammographie numérique, échographie haute fréquence, etc.) est également programmée à la polyclinique Brull pour la fin de cette année. Aux Bruyères, des travaux d’aménagement de grande ampleur permettront dès 2010 d’installer les consultations de sénologie dans des locaux spécifiques, équipés d’un matériel de pointe. Plan pandémie Le CHU de Liège est l’un des dix hôpitaux pilotes belges qui ont signé une convention avec le SPF Santé publique en vue d’élaborer un Business Continuity Planning à suivre en cas de pandémie grippale. Le Dr G. Christiaens, responsable de l’équipe d’hygiène hospitalière du CHU, fait partie du groupe de travail mis sur pied dans ce cadre depuis le 1er juillet 2008. Les recommandations nationales pour les hôpitaux sont en ligne sur le site www. influenza.be depuis le 10 septembre dernier. Leur objectif est d’éviter que les sites hospitaliers deviennent des lieux de propagation du virus A/H1N1. Salles d’opération au top niveau Cinq salles du bloc opératoire du Sart Tilman viennent d’être rénovées du sol au plafond, en passant par l’installation de nouvelles tables d’opération et d’écrans plasma intégrés dans les cloisons. Au cours des prochains mois, les autres salles bénéficieront elles aussi de ces améliorations substantielles. Stratégies en antibiothérapie Dossier médical informatisé : comment protéger les données personnelles ? Comment améliorer le pronostic de guérison des patients infectés et lutter contre l’émergence de germes résistants aux antibiotiques ? Les bonnes pratiques en matière d’administration d’antibiotiques en milieu hospitalier seront abordées lors d’un symposium interactif organisé par le groupe de gestion de l’antibiothérapie du CHU de Liège. Le lundi 23 novembre à 20h, une conférence-débat sur le dossier médical informatisé se tiendra au château de Colonster à l’initiative du Pr. Kolh, président du Bureau de la gestion du système d’information du CHU de Liège. Outre un point sur l’avancement du projet, les aspects médicaux et juridiques d’une question délicate seront abordés : la protection des données personnelles (accréditation éthique et économie). L’orateur principal sera Monsieur Thierry Marchandise, magistrat. La conférence sera suivie d’une réception. Inscriptions : 04 366 74 95, [email protected] Consultations gynécologiques Accueillant annuellement 12 000 patientes, le plateau des consultations gynécologiques du site des Bruyères vient d’être réaménagé. Le nombre de cabinets de consultation, tous équipé des technologies les plus récentes en colposcopie et en échographie, a été doublé. L’un d’eux est particulièrement équipé pour les investigations gynécologiques de pointe (échographie 3D, hystéroscopie, etc.). Un local a en outre été aménagé pour accueillir dans de bonnes conditions les patientes en souffrance psychologique ou devant se reposer après certains examens. page 3 chuchotis Rendez-vous le 20 novembre à l’aéroport de Liège (Bierset), dès 18h (accréditation médecin et pharmacien). Inscriptions : 04 366 84 44, [email protected] WHO’S WHO Trois nouveaux chefs de service Le Conseil d’administration du CHU de Liège a nommé trois nouveaux page 4 chuchotis chefs de service à la date du 1er octobre 2009. Pr. Yves Beguin Pr. Guy Jerusalem Chef de service associé en hématologie clinique, directeur médical du laboratoire de thérapie cellulaire et génique et directeur de recherches du FNRS, le Pr. Yves Beguin vient d’être nommé chef du service d’hématologie clinique et titulaire de la charge de cours correspondante. Il succède au Pr. Georges Fillet, admis à l’éméritat. Docteur en médecine de l’ULg (1982) et spécialiste en médecine interne (1987), Yves Beguin s’est dès le début de sa carrière tout spécialement intéressé à la transplantation de cellules souches hématopoïétiques, tant sur le plan clinique que sur celui de la recherche. Il lui revient à présent de poursuivre le développement du service, premier centre belge pour les autogreffes et deuxième pour les allogreffes. Pour améliorer encore la prise en charge des patients, Yves Beguin entend notamment amplifier la collaboration avec les généralistes et les services d’hématologie des autres hôpitaux de la région, diversifier les thèmes de recherche clinique et translationnelle et favoriser la sur-spécialisation des médecins de son service dans le domaine des pathologies malignes (lymphomes, myélomes, leucémies aiguës, greffes, etc.). Docteur en médecine (1990) et spécialiste en médecine interne (1995) de l’ULg, Guy Jerusalem prend aujourd’hui la tête du service d’oncologie médicale, où il exerce depuis 1995 ses activités cliniques et de recherche, notamment dans le domaine du cancer du sein. Il est également nommé titulaire de la charge de cours correspondante. Dans le cadre de ses nouvelles responsabilités, le Pr. Guy Jerusalem ambitionne d’améliorer la visibilité scientifique internationale du service de manière à offrir aux patients de la région liégeoise un meilleur accès à des médicaments anticancéreux de dernière génération, exclusivement disponibles via la recherche clinique. Le développement de la recherche clinique est donc l’une de ses priorités, parallèlement à l’encouragement de la recherche translationnelle en collaboration étroite avec les laboratoires existants et les autres services cliniques impliqués dans la prise en charge multidisciplinaire du cancer. Une autre des priorités du nouveau chef de service est de renforcer la qualité de la prise en charge des patients par l’ouverture dans un avenir proche d’une unité d’hospitalisation spécifique à l’oncologie, tout en resserrant encore les collaborations entretenues au sein des concertations oncologiques multidisciplinaires. Hématologie clinique 04 366 72 01 [email protected] Oncologie médicale, 04 366 72 01, [email protected] Pr. David Waltregny Maître de recherches du FNRS au Giga-Cancer et professeur de clinique à l’ULg, David Waltregny (docteur en médecine de l’ULg, 1994, et spécialiste en urologie de l’ULg, 2000) gravit depuis une quinzaine d’années les différents échelons de la carrière de chercheur, tout en s’impliquant dans les activités cliniques et pédagogiques du service d’urologie. Aujourd’hui, avec l’admission à l’éméritat du Pr. Jean de Leval, le Pr. David Waltregny hérite conjointement de la charge de cours en urologie et de la responsabilité du service d’urologie. Parmi les thèmes qu’il a à cœur de développer dans le cadre de ses nouvelles fonctions figure bien sûr son domaine de recherche de prédilection, l’urologie oncologique. Il entend également continuer à développer l’expertise acquise par le service d’urologie dans les domaines de l’incontinence urinaire, de la chirurgie lithiasique, des pathologies séminales, des vessies neurologiques, des approches laparoscopiques et de la médecine sexuelle chez l’homme. Urologie, 04 366 72 51, [email protected] WHO’S WHO et 27 chefs de clinique 26 médecins et une dentiste ont reçu le titre de chef de clinique confirmant leur engagement dans le cadre médical du CHU de Liège. 1 2 5 7 11 12 3 4 9 10 13 14 n 1. Christine Baccus, anesthésie et réanimation n 2. Stéfano Barile, ophtalmologie n 3. Shibeshih Belachew, neurologie n 4. Pierre Blaise, ophtalmologie n 5. François Boemer, génétique n 6. Anne Couvreur, psychiatrie n 7. Bernard De Prijck, hématologie clinique n 8. Philippe Delmotte, endocrinologie n 9. Rodolphe Durieux, chirurgie cardiovasculaire n 10. Amr El Shazli, oto-rhino-laryngologie n 11. Arnaud Fumal, neurologie n 12. Nathalie Godfroid, anesthésie et réanimation n 13. Vincent Heinen, pneumologie n 14. Pascale Huynen, microbiologie 15 16 21 22 25 17 18 23 24 27 26 n 15. Cynthia Iserentant, médecine de l’appareil locomoteur n 16. Nora Mergam, gériatrie n 17. Christel Meuris, maladies infectieuses n 18. Philippe Morimont, soins intensifs médicaux n 19. Stéphanie Noez, médecine de l’appareil locomoteur n 20. Philippe Petit, gynécologie n 21. Marie-Hélène Polis, psychiatrie n 22. Régis Radermecker, diabétologie n 23. Vincent Ramaekers, pédiatrie n 24. Sandrine Teuwis, anesthésie et réanimation n 25. Thierry Thirion, chirurgie de l’appareil locomoteur n 26. Jean Vanderick, radiothérapie n 27. Véronique Varlet, dentiste- Distinctions nLe Pr. Jean Delwaide a été nommé président de la Société belge d’hépatologie. nLe Pr. Patrick de Mol a été désigné aux fonctions de vice-président du Conseil supérieur de la santé. nLe Pr. Jean-Marie Foidart a reçu le titre de Docteur honoris causa de la Sorbonne, Université Pierre et Marie Curie de Paris, en reconnaissance de la qualité du travail scientifique qu’il a mené à la tête du département universitaire liégeois de gynécologie-obstétrique. nLe Pr. Gérald Pierard a reçu le titre de Professeur honoraire de l’Université de Franche-Comté, à l’occasion du congrès de l’International Society for Biophysics and Imaging of the skin qui s’est tenu à Besançon du 10 au 12 septembre. Cette distinction récompense ses importantes contributions dans le domaine de la bioingénierie dermatologique. page 5 chuchotis rie prothèse amovible DOSSIER Fascinantes cellules souches Avec le laboratoire de thérapie cellulaire et génique, le CHU de Liège dispose d’un centre performant unique en Belgique. Les produits préparés dans ses murs sont utilisés dans plusieurs hôpitaux du pays pour traiter les malades et mener des études cliniques. Pr. Y. Beguin Directeur médical du LTCG 04 366 72 01 yves.beguin @chu.ulg.ac.be Ces dernières années, les perspectives thérapeutiques ouvertes par l’utilisation des cellules souches ont suscité de nombreux espoirs. Si certains d’entre eux semblent pour le moins prématurés, d’autres se réalisent jour après jour. Il y a plusieurs années, les autorités du CHU de Liège ont choisi de soutenir l’expertise croisée des chercheurs et des cliniciens en mettant à leur disposition une infrastructure performante, le laboratoire de théra- pie cellulaire et génique (LTCG), inauguré en 2002. Cet investissement notable porte ses fruits. Aujourd’hui, le LTCG est le seul centre belge capable de fabriquer dans les conditions requises certains produits cellulaires utilisés par plusieurs hôpitaux universitaires dans le cadre d’études cliniques. Le LTCG prépare en outre les greffons de cellules souches hématopoïétiques dont bénéficient en routine clinique un nombre croissant de patients liégeois. « Le LTCG vient de recevoir un financement structurel du Plan Cancer pour ses activités de thérapie cellulaire et sa banque de sang de cordon, ainsi que le financement d’un vaste projet de recherche sur les cellules souches mésenchymateuses », souligne son directeur médical, le Pr. Yves Beguin, par ailleurs nommé tout récemment à la tête du service d’hématologie clinique du CHU de Liège. De plus en plus d’indications hématologiques Dr E. Baudoux Directeur de laboratoire du LTCG 04 366 83 94 e.baudoux @chu.ulg.ac.be page 6 chuchotis Des visites guidées du LTCG peuvent être organisées pour nos confrères. N’hésitez pas à contacter Etienne Baudoux. En guise de « matière première », le LTCG utilise deux types de cellules souches somatiques : les cellules souches hématopoïétiques, à l’origine des différentes lignées de cellules sanguines, et les cellules souches mésenchymateuses, qui se différencient notamment en cellules graisseuses, osseuses et cartilagineuses. Ces deux types de cellules souches ont pour point commun leur tissu d’origine, la moelle osseuse, même si elles sont présentes en moindre quantité dans le sang ou d’autres tissus. La greffe de cellules souches hématopoïétiques est aujourd’hui une modalité thérapeutique importante pour le traitement des leucémies, des lymphomes, des myélomes et d’autres maladies hématologiques graves. Ces cellules sont de moins en moins souvent prélevées par ponction de moelle osseuse. A présent, elles proviennent essentiellement du sang « périphérique » et, dans une moindre mesure, du sang de cordon ombilical. La plupart des allo- greffes sont réalisées entre frères et sœurs ; on utilise également des greffons issus de donneurs volontaires compatibles (à travers le monde, dix millions de donneurs potentiels sont inscrits dans différents registres interconnectés). Dans certaines indications, ce sont les greffes autologues qui sont privilégiées (les cellules greffées proviennent alors du patient lui-même, et non d’un donneur comme c’est le cas lors d’une allogreffe). Injectées au patient après une chimiothérapie à haute dose et/ ou une irradiation corporelle totale destinées à tuer les cellules cancéreuses, les cellules souches hématopoïétiques régénèrent la moelle osseuse qui a été détruite par ce traitement agressif. Dans le cas d’une allogreffe, elles jouent également un deuxième rôle très important : les lymphocytes du greffon sont capables de s’attaquer aux cellules cancéreuses résiduelles (on parle d’effet GVL, graft versus leukemia). C’est sur cet effet GVL que mise la « minigreffe », une nouvelle forme d’allogreffe précédée d’un conditionnement réduit non-myéloablateur (il ne détruit pas complètement les cellules de la moelle). Beaucoup moins toxique qu’une greffe classique, la minigreffe ne nécessite plus une longue hospitalisation en chambre stérile. Le traitement est entièrement réalisé en hôpital de jour et est accessible à des patients plus âgés ou plus fragiles. Cette forme puissante d’immunothérapie cellulaire est particulièrement étudiée au CHU de Liège, le Pr. Yves Beguin et le Pr. Frédéric Baron ayant largement contribué à son développement. Entre rêves et routines cliniques DOSSIER > Les vertus de l’immunothérapie Toujours dans le cadre des greffes allogéniques de cellules souches hématopoïétiques, d’autres protocoles de recherche clinique d’immunothérapie cellulaire font appel aux impressionnantes propriétés immunomodulatrices des cellules souches mésenchymateuses pour lutter contre la maladie du greffon contre l’hôte (GVHD, graft versus host disease), avec des résultats très prometteurs. Deux études multicentriques sont actuellement dirigées par le service d’hématologie du CHU de Liège. L’une utilise préventivement les cellules souches mésenchymateuses pour réduire le risque de rejet et favoriser l’installation des cel- lules souches hématopoïétiques injectées au patient lors d’une minigreffe. L’autre les utilise pour traiter la GVHD aiguë réfractaire à la cortisone, potentiellement responsable de mortalité. « Dans les deux cas, les préparations cellulaires sont fournies aux différents centres universitaires par le LTCG », précise le Dr Etienne Baudoux, directeur de laboratoire du LTCG. « Depuis 2007, 65 patients ont déjà été inclus dans l’un de ces deux protocoles. » Le LTCG est également impliqué dans plusieurs protocoles de recherche clinique d’immunothérapie cellulaire par lymphocytes. Des lymphocytes du donneur sont par exemple injectés à différentes étapes du traitement pour favoriser le remplacement de la moelle du patient par les cellules saines du donneur (chimérisme complet). Enfin, la préparation de cellules dendritiques* autologues à partir de monocytes sanguins permet l’implication du LTCG dans des protocoles de vaccination anticancéreuse et antivirale. Collectés par cytaphérèse, les monocytes sont mis en culture jusqu’à ce qu’ils deviennent des cellules dendritiques capables d’assimiler des antigènes et de les « présenter » aux lymphocytes. Une étude pilote dirigée par le Pr. Beguin et par le Pr. Berneman d’Anvers vise ainsi à stimuler l’action du système immunitaire contre le cytomégalovirus, particulièrement dangereux pour les patients greffés immunodéprimés. * Cellules du système immunitaire capables de détecter la présence de pathogènes et d’activer la réponse des lymphocytes en leur présentant les antigènes cibles. 550 m2 de haute technologie Le laboratoire de thérapie cellulaire et génique (LTCG) du CHU de Liège a été inauguré en 2002. Installé dans un bâtiment construit tout spécialement à l’arrière de l’hôpital du Sart Tilman, il est composé d’un laboratoire de thérapie cellulaire, d’un laboratoire de thérapie génique, d’une zone de bureaux et d’une zone technique. laboratoire de thérapie cellulaire est une zone où l’atmosphère contrôlée de classe C garantit la stérilité des produits (pression positive constante, air filtré, double sas d’entrée, monitoring des conditions d’environnement et des appareillages, etc.). Il comprend une salle de production, une salle de recherche et développement, une chambre froide, un local de congélation et une biothèque où les greffons cellulaires sont conservés dans de l’azote liquide. nLe laboratoire de thérapie génique est doté d’un niveau plus élevé de filtra- tion de l’air et d’une atmosphère contrôlée de classe B (pression négative) qui évite que les vecteurs viraux contaminent l’environnement extérieur. Il est équipé d’un autoclave à double porte, d’une douche de décontamination et d’un système de stérilisation. page 7 chuchotis nLe DOSSIER Les étonnantes propriétés des cellules souches mésenchymateuses Pr. J.-P. Hauzeur Rhumatologie 04 366 78 63 jean-philippe.hauzeur @chu.ulg.ac.be Ch. Lechanteur Docteur en pharmacie, responsable R&D du LTCG 04 366 85 91 c.lechanteur @chu.ulg.ac.be O. Giet Docteur en sciences biomédicales, gestionnaire qualité du LTCG 04 366 83 95 olivier.giet @chu.ulg.ac.be Mais revenons aux cellules souches. Les principaux bénéficiaires du LTCG, ce sont bien sûr les patients du service d’hématologie du CHU de Liège, en tête des centres belges réalisant des autogreffes et en deuxième position pour les allogreffes. Les propriétés immunosuppressives des cellules souches mésenchymateuses n’intéressent toutefois pas que les seuls hémato-oncologues. Des protocoles de recherche clinique sont ainsi en préparation dans le cadre des maladies auto-immunes, des maladies inflammatoires sévères et des greffes d’organe. Les cellules souches mésenchymateuses présentent encore d’autres propriétés particulièrement intéressantes : placées dans un environnement adéquat, elles se différencient en cellules osseuses, cardiaques, hépatiques ou même nerveuses. C’est ici que prennent leur envol les rêves les plus fous de la médecine régénérative. Serat-il un jour possible de réparer un cœur détruit par un infarctus, un cerveau atteint par une maladie dégénérative, une moelle épinière sectionnée suite à un accident, un os fracturé incapable de se consolider correctement ? Plusieurs études cliniques sont déjà en cours à travers le monde avec des résultats prometteurs. Au CHU de Liège, le LTCG participe à plusieurs études de ce type en collaboration avec le service de rhumatologie (Pr. JeanPhilippe Hauzeur) et avec le service de cardiologie (Pr. Victor Legrand) : autant d’études novatrices dont le protocole a, cela va sans dire, reçu un avis favorable du Comité d’éthique hospitalo-facultaire universitaire de Liège. Régénérer le cœur et les os Une étude de stade trois est ainsi actuellement menée en cardiologie chez le Pr. Victor Legrand, en collaboration avec la firme pharmaceutique Cardio3 Biosciences. Son principe : réparer le myocarde infarci en y injectant, par l’intermédiaire d’un cathéter de coronarographie, des cellules cardiomyoblastiques autologues préparées par le personnel de la firme pharmaceutique au sein des locaux du LTCG. Cette étude ne concerne encore qu’un nombre très réduit de patients atteints d’une insuffisance cardiaque grave et qui ne peuvent pas bénéficier d’une greffe de cœur. Les choses sont déjà plus avancées dans le domaine de la reconstruction osseuse. « L’ostéonécrose aseptique est une maladie orpheline que l’on ne savait pas traiter », explique le Pr. Jean-Philippe Hauzeur. « Nous avons démontré que l’absence de reconstruction était due à un déficit en ostéoblastes, ce qui nous a conduits à proposer une nouvelle forme de traitement : l’injection de grandes quantités de cellules souches mésenchymateuses dans les zones nécrosées. » Les résultats positifs d’une première étude démontrent l’efficacité de ce traitement à cinq ans. « Nous ne pouvons pas faire de miracles, mais nous pouvons tenter un traitement avant que l’état du patient s’aggrave au point de nécessiter une prothèse totale de la hanche ou du genou. » De nouvelles recherches sont en cours pour déterminer les quantités de cellules souches nécessaires, ainsi que pour améliorer la qualité du greffon en entamant déjà la différenciation des cellules souches mésenchymateuses. Dans ce cadre, des pré-ostéoblastes sont prépa- page 8 chuchotis La banque de cellules souches mésenchymateuses Le LTCG constitue progressivement une banque allogénique de cellules souches mésenchymateuses. Comme elles n’expriment pas les molécules d’histocompatibilité, ces cellules peuvent en effet être transplantées sans se soucier de la compatibilité HLA entre le donneur et le receveur. Les cellules souches sont collectées par ponction dans la moelle osseuse de donneurs sains volontaires. Elles sont ensuite isolées et soumises pendant quatre semaines à une culture d’expansion, puis congelées sous forme de portions de différentes contenances afin d’être immédiatement disponibles en cas de besoin. A partir de la moelle d’un seul donneur, il est possible de préparer plusieurs poches de cellules souches mésenchymateuses, permettant ainsi de traiter plusieurs malades. La plupart des donneurs sont recrutés parmi les étudiants en médecine et le personnel du CHU. « Nous venons de lancer une nouvelle campagne de recrutement, car nous manquons de donneurs », explique Chantal Lechanteur, responsable R&D du LTCG. « La ponction est réalisée sous anesthésie locale, l’acte ne durant qu’une demi-heure. » Injection de cellules de moelle osseuse dans la tête fémorale (hanche) par voie percutanée sous scopie. Entre rêves et routines cliniques DOSSIER > La même stratégie est depuis peu appliquée aux patients atteints d’une autre maladie osseuse, la pseudarthrose (une fracture incapable de se consolider). Une vingtaine de patients du CHU de Liège ont été sélectionnés pour participer à une étude pilote menée en collaboration avec le service de chirurgie orthopédique et le service de médecine nucléaire. « Les premiers résultats sont remarquables », se réjouit Jean-Philippe Hauzeur. « Nous constatons plus de 80 % de succès dans les six mois qui suivent l’injection. Nous sommes sur le point d’entamer une étude randomisée pour contrôler ces résultats. » Des études protéomiques sont également en cours afin d’identifier les facteurs qui permettraient de dépister les patients à risque de souffrir d’ostéonécrose aseptique ou de pseudarthrose. Et les vertus des pré-ostéoblastes pourraient encore bénéficier à d’autres catégories de patients. A Eras­me, les confrères du Pr. JeanPhilippe Hauzeur étudient leur efficacité pour traiter l’ostéoporose, tandis qu’à Liège l’attention se porte sur les kystes intra-osseux. Une belle démonstration qu’un progrès réalisé dans le traitement d’une maladie orpheline peut déboucher sur des perspectives thérapeutiques intéressant un nombre considérable de patients. La banque de sang de cordon ombilical Grâce à la générosité des jeunes mères et à l’implication des professionnels présents au moment de la naissance, la banque de sang de cordon ombilical du LTCG a constitué au fil des ans un stock de quelque 2 500 unités validées. Les poches de sang de cordon sont collectées dans cinq maternités de la Province de Liège (la maternité du CHU à N.-D. des Bruyères et celles du CHR de la Citadelle, de la Clinique Saint-Vincent de Rocourt, du Centre hospitalier du Bois de l’Abbaye et de Hesbaye, du Centre hospitalier Peltzer-la Tourelle). A l’heure actuelle, plus de 125 greffons ont été distribués à différents centres de transplantation en Belgique et à l’étranger (plus de vingt pays). La banque liégeoise coordonne la base de données de la banque belge de sang de cordon, elle-même affiliée au registre belge des donneurs de moelle et au réseau international des banques de sang de cordon NetCord. En 2005, elle a été l’une des premières banques au monde à recevoir l’accréditation internationale délivrée par la Foundation for the Accreditation of Cellular Therapy (FACT/NetCord). Parmi les projets liégeois figure en bonne place l’amélioration du recrutement de donneurs de sang de cordon d’origine non caucasienne, ainsi que l’explique Etienne Baudoux : « La majorité des donneurs de moelle et de sang de cordon sont d’origine ouest-européenne. Les patients d’origine africaine ou asiatique sont largement sous-représentés, avec un risque très important de ne jamais trouver de greffon compatible. » La gestion de la qualité Toutes les activités de production réalisées au sein du LTCG sont cautionnées par un système très strict de gestion de la qualité. Les greffons cellulaires destinés aux malades doivent en effet être produits selon des normes internationales sévères (bonnes pratiques de production, bonnes pratiques tissulaires et bonnes pratiques cliniques). Le LTCG a reçu trois agréments (obligatoires) du Ministère de la santé publique pour ses activités concernant les cellules souches hématopoïétiques, la banque de sang de cordon et les cellules souches non hématopoïétiques. Il a en outre obtenu depuis 2005, sur une base volontaire, l’accréditation FACT (Foundation for the Accreditation of Cellular Therapy) pour les activités de la banque de sang de cordon. Le LTCG prépare en outre l’accréditation par l’organisme européen JACIE de toute son activité relative aux cellules souches hématopoïétiques – JACIE, ou Joint Accreditation Committee-ISCT & EBMT, a été fondé par l’European Group for Blood and Marrow Transplantation (EBMT) et l’International Society for Cellular Therapy (ISCT). « Cela représente un travail considérable », explique Olivier Giet, gestionnaire de la qualité au LTCG. « Nous avons choisi de le mener à bien même si l’accréditation JACIE n’est pas obligatoire car le fait de tout “mettre à plat” nous permet de repenser nos procédures et de renforcer les échanges entre les différents intervenants. » L’accréditation JACIE dépasse en effet le cadre strict du travail de laboratoire pour s’intéresser notamment à la sélection des donneurs, aux prélèvements réalisés par le personnel de la transfusion sanguine, à l’injection des préparations cellulaires par les infirmières des unités de soins, au suivi des malades en hôpital de jour et même à l’intervention des psychologues et des diététiciens : autant de personnes dont l’implication quotidienne dans la démarche qualité est essentielle pour obtenir cette reconnaissance de l’excellence du travail effectué au CHU de Liège en matière de greffes de cellules souches. « Depuis la création du LTCG, le volume d’activités et les exigences en matière de qualité ont considérablement augmenté, avec pour corollaires de véritables bonds technologiques et méthodologiques », conclut Etienne Baudoux. « Le chemin que nous avons parcouru depuis 2002 est énorme ! » page 9 chuchotis rés au LTCG à partir de cellules souches mésenchymateuses autologues prélevées par ponction de moelle osseuse, selon un procédé développé à Erasme et repris par la firme Bone Therapeutics. Vingtet-un jour très exactement après le prélèvement, la préparation est injectée au patient en salle d’opération, selon une technique mise au point par le Pr. Hauzeur. A Liège, une quinzaine de patients ont déjà été traités avec ces produits cellulaires préparés par le LTCG. ACTUALITé Une irradiation toujours plus précise Pour améliorer encore la qualité et la sécurité des traitements de radiothérapie, un second accélérateur linéaire de très haute conformation a été installé cet été sur le site du Sart Tilman. Pr. Ph. Coucke Radiothérapie 04 366 75 96 [email protected] Avec plus de 2 000 patients traités chaque année, le service de radiothérapie du CHU de Liège est l’un des centres les plus importants de Belgique. Ses activités s’exercent au Sart Tilman, mais également dans trois sites périphériques : les unités de radiothérapie du Centre hospitalier régional de la Cita­delle, de la Clinique Saint-Joseph et du Centre hospitalier de l’Ardenne à Libramont dépendent toutes trois du service universitaire. Des concertations multidisciplinaires sont en outre assurées à la Clinique Saint-Vincent de Rocourt, au Centre hospitalier du Bois de l’Abbaye et de Hesbaye et au Centre hospitalier régional de Huy. page 1 0 chuchotis Un plateau technique ultramoderne Seul le site du Sart Tilman est doté d’un plateau technique complet et de l’infrastructure requise pour le contrôle de qualité et la vérification des traitements des différents sites, tous reliés par fibre optique pour une transmission des données en temps réel. Chaque matin, les radio-oncologues du Sart Tilman, de la Citadelle, de Saint-Joseph et de Libramont se réunissent virtuellement pour discuter des cas par vidéoconférence. Fin 2007, un scanner 4D a été installé au Sart Tilman pour planifier la radiothérapie en fonction des mouvements respiratoires. En 2008, l’un des deux accélérateurs a été remplacé par une machine de nouvelle génération dotée d’une imagerie incorporée qui permet de contrôler le positionnement du patient au millimètre près. Aujourd’hui, c’est le second accélérateur qui est également remplacé par ce type d’équipement. Entretemps, un système performant de planification 3D et 4D a été installé, ainsi qu’un nouveau système de contrôle de qualité. Un système commun de positionnement et de contention du patient a également été mis en place en collaboration avec le service de médecine nucléaire, de manière à utiliser pour la planification de l’irradiation les images acquises par le PET-CT. « Les différentes améliorations apportées depuis 2006 à notre plateau technique ont énormément augmenté la qualité et la sécurité des traitements », se réjouit le Pr. Philippe Coucke, chef du service de radiothérapie. « Elles nous permettent un meilleur calcul de la dose et un meilleur contrôle du positionnement du patient, pour une irradiation plus précise et plus sûre. » Des projets à foison Et Philippe Coucke ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. De nouveaux investissements importants devraient être annoncés sous peu : les nouvelles machines vont être dotées d’un système d’asservissement de l’irradiation au rythme respiratoire (gating). Par ailleurs, une unité de traitement encore unique en Belgique sera bientôt opérationnelle. Equipée des capacités techniques nécessaires à la stéréotaxie, elle permettra de suivre le mouvement respiratoire en temps réel. A plus long terme, le service de radiothérapie entretient une collaboration étroite avec d’autres centres universitaires belges et étrangers pour participer à la création d’un centre d’hadronthérapie, une méthode innovante qui commence à faire ses preuves (la tumeur est soumise à une irradiation de protons ou d’ions lourds, avec une grande efficacité et en épargnant les tissus sains). Autant de dossiers à suivre. ACTUALITé Valvulopathies : opérer ou attendre ? Le CHU de Liège ouvre cet automne un circuit spécifique de consultations et d’examens réservé aux patients atteints d’une maladie des valves cardiaques. Destiné à améliorer la prise en charge globale des patients dont l’état de santé nécessite un avis complémentaire, la nouvelle « clinique des valvulopathies » met en lumière l’expertise des professeurs Luc Piérard, chef du service de cardiologie du CHU de Liège, et Patrizio Lancellotti, chef de clinique. Depuis une dizaine d’années, le service de cardiologie du CHU de Liège se distingue en effet par une activité scientifique importante dans le domaine valvulaire. De nombreuses publications dans des revues prestigieuses ont valu à leurs auteurs un renom international et de nombreuses invitations à des congrès spécialisés. Régulièrement, des cardiologues étrangers viennent se former aux techniques mises au point à Liège. Et de nombreux praticiens belges et étrangers demandent au ser- vice liégeois un avis complémentaire lorsque la prise en charge de leurs patients est délicate. Fonder le pronostic sur des critères récents « Nos études nous ont permis d’établir de nouvelles valeurs seuils pour évaluer les risques des patients et conseiller ou non une intervention chirurgicale », explique le Pr. Luc Piérard. « Nous avons par exemple développé une technique performante, l’échocardiographie à l’effort, qui nous permet d’évaluer si les anomalies du flux sanguin sont sous-estimées au repos et majorées lors d’une situation plus représentative de la vie de tous les jours. Ces résultats modifient radicalement le pronostic de certains patients, dont le risque réel n’est pas correctement apprécié selon les critères classiques. » Dans le domaine des valvulopathies, il n’existe en effet pas encore d’études randomisées dont les résultats permettraient d’établir des recommandations en accord avec la médecine factuelle. Seules sont disponibles des recommandations rédigées par des collèges d’experts, sur la base de critères quelque peu vieillots. « Les recommandations européennes datent de 2007, les américaines de 2006 », précise le Pr. Luc Piérard. « Dans les deux cas, le niveau d’évidence est bas – on s’appuie sur l’opinion des experts et non sur des études scientifiques – et, à la lumière des connaissances actuelles, les paramètres utilisés sont dépassés. » Avec l’ouverture de la clinique des valvulopathies, le service de cardiologie entend offrir à un plus grand nombre de patients l’accès à des techniques diagnostiques innovantes. Pr. L. Piérard Cardiologie 04 366 71 94 [email protected] Pr. P. Lancellotti Cardiologie 04 366 71 94 plancellotti @chu.ulg.ac.be Quels sont, pour le patient et son médecin référent, les avantages du nouveau circuit ? Après une consultation avec un spécialiste de la dis­cipline, rompu à l’interprétation correcte des techniques diagnostiques innovantes, plusieurs examens peuvent être effectués le même jour : dosage sanguin du BNP, échocardiographie classique, échocardiographie œsophagienne 3D en temps réel, échocardiographie d’effort. Si néces­saire, un rendez-vous est pris pour une résonance magnétique ou un scanner. Un rapport de synthèse est ensuite envoyé au médecin référent. Les résultats des différents examens y sont détaillés, de manière à montrer clairement où se situe le patient par rapport aux critères d’intervention chirurgicale. Si le médecin référent le souhaite, l’équipe de la clinique des valvulopathies peut assurer la liaison avec les chirurgiens cardiovasculaires (réparation ou remplacement valvulaire) ou, dans certains cas, avec les cardiologues interventionnels (mise en place percutanée d’une prothèse aortique). A lire n Piérard L.A., Lancellotti P. Pathogenesis of acute pulmonary edema. Role of ischemic mitral regurgitation. N Engl J Med 2004, 351 : 16271634. n Piérard L.A., Lancellotti P. Dyspnea and stress testing. N Engl J Med 2006, 354 : 871-873. page 1 1 chuchotis La clinique des valvulopathies : pour une mise au point en un seul jour RECHERCHE La biothèque un outil essentiel Que deviennent les prélèvements de cellules et de tissus réalisés à des fins diagnostiques, une fois terminées les analyses de laboratoire ? Lames et échantillons congelés viennent enrichir la biothèque universitaire de Liège, à la disposition des chercheurs. Pr. J. Boniver Anatomie pathologique 04 366 24 10 page 1 2 chuchotis j.boniver @chu.ulg.ac.be On n’y pense pas souvent, mais les centaines de milliers de biopsies, frottis et autres ablations de tumeurs réalisés chaque année sont autant d’actes diagnostiques ou thérapeutiques qui peuvent indirectement contribuer aux progrès de la recherche médicale. « La législation impose aux laboratoires d’anatomopathologie de conserver pendant trente ans le matériel analysé. Nous allons plus loin en enregistrant le matériel résiduel dans notre biothèque afin de le mettre à la disposition des chercheurs », explique le Pr. Jacques Boniver, chef du service d’anatomie pathologique et fondateur de la biothèque universitaire de Liège. Un énorme potentiel A l’heure actuelle, plus de 4 000 échantillons de tissus humains sont déjà répertoriés dans la base de données de la biothèque. Plusieurs centaines de milliers de prélèvements d’anatomopathologie sont en outre prêts à y être ajoutés, au rythme des demandes transmises à la biothèque par les chercheurs académiques ou par les firmes pharmaceutiques. « Nous identifions les patients concernés par les besoins de la recherche – cinquante cas de cancer du sein, par exemple –, nous “anonymisons” les échantillons et nous réalisons les manipulations nécessaires, comme les coupes histologiques ou les extractions d’ADN », précise le Pr. Boniver. Deux conditions sont exigées des chercheurs avant de leur fournir le matériel qu’ils demandent : avoir préalablement déposé un protocole de recherche et avoir reçu un avis favorable du Comité d’éthique hospitalo-universitaire. Bénéficiant depuis peu d’un financement structurel dans le cadre du Plan cancer, la biothèque universitaire de Liège s’étoffe donc jour après jour. Destinée à s’intégrer dans l’Unilab-Lg, la nouvelle structure regroupant les laboratoires d’analyses du CHU au sein d’un pôle de référence médico-technique, elle participe également à la création d’un réseau belge des biothèques universitaires et s’est affiliée à un projet européen d’échanges entre biobanques. « Cette mise en commun de nos procédures et de nos bases de données est particulièrement importante pour faire progresser la recherche sur les tumeurs rares », explique le Pr. Boniver. Procédure simplifiée Profitant de la toute récente loi sur l’utilisation de matériel corporel humain à des fins scientifi- ques – qui n’est pas encore d’application –, le CHU de Liège vient de modifier sa politique en matière de consentement. Jusqu’à cet automne, les responsables de la biothèque s’astreignaient à contacter individuellement chaque patient concerné afin de solliciter son autorisation. Une procédure longue et coûteuse qui n’est, en raison du vide juridique en la matière, aucunement obligatoire. A présent, conformément aux nouvelles dispositions légales, le matériel résiduel peut être utilisé à des fins scientifiques pour autant que le patient ne s’y oppose pas en se manifestant au médecin qui effectue le prélèvement ou au directeur médical. « Cette nouvelle procédure ne s’applique qu’aux nouveaux prélèvements », insiste le Pr. Boniver. « Il est bien entendu que pour les anciens échantillons, nous nous imposerons toujours de demander le consentement des patients. » Structure faîtière La même loi imposera bientôt la création d’une structure faîtière pour la biothèque, les sérothèques des laboratoires de biologie clinique et les différentes collections de matériel résiduel accumulées au fil des ans par les chercheurs de plusieurs services. Peut-être une belle opportunité d’encourager de nouveaux projets de recherche clinique et translationnelle à la faveur d’un inventaire du matériel humain disponible à des fins de recherche scientifique au CHU et à l’Université de Liège ? PRéVENTION cardiovasculaires s’installent tôt Les maladies A 20 ans, les problèmes de cœur ne sont pas toujours ceux que l’on pense. Plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire sont déjà bel et bien présents chez les bacheliers de première année. En ce début d’année académique, les étudiants inscrits en premier baccalauréat à l’ULg ont ainsi été invités, sur base volontaire, à évaluer leurs facteurs de risque cardiovasculaire. Pour la plupart très aisément identifiés, ces facteurs de risque peuvent déjà être présents à la fin de l’adolescence : la sédentarité et l’excès de poids (surtout abdominal), le tabagisme, l’élévation de la pression artérielle, l’intolérance au glucose, les troubles lipidiques avec élévation du cholestérol total et abaissement du bon cholestérol (HDL cholestérol), le stress, la consommation insuffisante de fruits et de légumes et, à l’inverse, l’excès de consommation de sel, d’alcool et de graisses saturées animales. Tous ces facteurs peuvent bien sûr s’accumuler chez la même personne et déclencher un risque démultiplié de développer une complication cardiovasculaire dans les décades à venir. Constats inquiétants En 2007, près de 700 étudiants se sont prêtés à cette enquête anonyme. 8,5 % d’entre eux présentaient un excès de poids (indice de masse corporelle > 25 kg/m²), 12 % un cholestérol élevé (> 190 mg/dl), 11 % une pression artérielle élevée (≥ 140/90 mmHg). Près de 30 % des étudiants avaient un antécédent familial de diabète sucré, dont on connaît la forte prédisposition génétique. Avec 15 % de fumeurs, le facteur de risque le plus flagrant était cependant le tabagisme. En avril et octobre 2008, de nouveaux étudiants ont bénéficié du même type de dépistage et les résultats ont été similaires mais plus influencés par le sexe des étudiants. Les garçons présentaient plus souvent une hypertension artérielle (18 %) que les filles (3 %), plus d’excès de poids (17 % versus 9 %), mais moins d’hypercholestérolémie (7 % contre 14 %). La sédentarité était notée chez 27 % des garçons et près de 50 % des filles. L’hérédité concernant l’hypercholestérolémie ou le diabète était similaire. Il en était de même pour le tabagisme, affectant toujours plus de 15 % des jeunes. « Ces chiffres ne stigmatisent pas une mauvaise hygiène de vie des étudiants liégeois », précise le Pr. Krzesinski, « car il sont similaires à ceux constatés à l’ULB et à l’UCL. Il s’agit plutôt d’une caractéristique des sociétés industrialisées. » Prévention avant tout Comme les anomalies détectées peuvent être corrigées par une meilleure hygiène de vie, les conseils de prévention prodigués aux étudiants peuvent avoir un impact considérable sur leur santé future. La recette est connue : suppression du tabac, réduction de la consommation de sel et de la prise de poids, pratique régulière d’une activité physique, alimentation privilégiant les fruits, salades, céréales et poissons plutôt que les sucres simples, les aliments salés et les graisses saturées. Les promoteurs de ces campagnes de dépistage ont donc l’objectif de développer des actions préventives plus ciblées, aptes à encourager les jeunes adultes à adhérer aux mesures préconisées. Pr. J.-M. Krzesinski Néphrologie 04 366 72 03 jm.krzesinski @chu.ulg.ac.be page 1 3 chuchotis Si les maladies cardio­vasculaires sont le plus souvent symptomatiques à partir de 50 ans, des autopsies menées chez de jeunes adultes décédés lors d’accidents de roulage montrent que la paroi des vaisseaux commence à s’altérer beaucoup plus tôt. Pour objectiver l’existence d’un risque cardiovasculaire précoce, le Pr. Jean-Olivier Defraigne, chef du service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique, et le Pr. Jean-Marie Krzesinski, chef du service de néphrologie, mènent depuis 2007 des campagnes de dépistage chez des jeunes gens en bonne santé de 18 à 20 ans. Leur initiative est relayée par l’Administration des étudiants de l’Université de Liège, avec le soutien logistique de la Province de Liège.