REPUBLIQUE DU BENIN ------&----Ministère De L’Enseignement Secondaire De La Formation Technique Et Professionnelle, De La Reconversion Et De L’Insertion Des Jeunes ------&----COMPLEXE SCOLAIRE SAINT MATHIEU 1 ------&----Classe : 1ère CD Matière : Histoire et Géographie THEME: LES RELATIONS INTERNATIONALES DE 1939 À NOS JOURS Présenté par : Nom du professeur : 1. BOKPE Caleb Mme. EDAH MOUSSOUGAN 2. COMBOU Faith Jeanne 3. GOUTON Ebénézer 4. HOUNDEHOAYI Géraud 5. NATCHIMDJABO Bouama 6. TCHETAN Ghislain Année académique : 2018-2019 1 PLAN 2 3 Introduction L a paix instaurée après la première Guerre Mondiale n’a pas tardé à s’effriter. Les politiques expansionnistes notamment celle d’Hitler entamée depuis 1938 mettent en péril la sécurité collective et conduit au déclenchement de la seconde Guerre Mondiale. Plusieurs faits dont la création de l’ONU ont marqués la période allant de 1939 à nos jours. Il s’agira de présenter le monde, de la faillite de la sécurité collective au règlement du second conflit (1939-1945), de 1945 à 1975 et les relations internationales de 1975 à nos jours. 4 I. Description de la période allant de la faillite de la sécurité collective au règlement du second conflit 1- Présentation des relations internationales marquant le monde en 1939 Relations internationales, terme désignant les rapports qu’entretiennent entre eux les États souverains et les nations, et les différentes théories qui suscitent l’analyse de ces liens. Du point de vue théorique, l’étude des relations internationales s’est affranchie du droit et de l’histoire pour se constituer en discipline autonome au début des années 1939, lorsqu’est apparu le projet d’une sécurité collective, qui devait donner lieu à la création de la Société des Nations. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, en réaction aux destructions et aux pertes provoquées par ce conflit, s’est développé un courant idéaliste, également appelé légaliste, assignant comme finalité aux politiques étrangères le respect des valeurs morales et des règles du droit, le but ultime étant de préserver la paix. En 1899, cette approche avait présidé à la création de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye. Après la Première Guerre mondiale, elle conduisit à la création de la Société des Nations, organisation internationale qui devait régir le nouvel ordre international ; elle s’exprima également à travers le pacte BriandKellog, signé en 1928, ou à travers la doctrine Stimson, formulée en 1932, d’après laquelle les États-Unis refusaient de reconnaître sur le plan diplomatique tout gain territorial acquis par l’usage de la force. Si, dans les dernières décennies, l’accent mis sur le respect des droits de l’homme dans la conduite des relations internationales ainsi que certaines campagnes pour le désarmement semblent témoigner d’un retour de l’approche idéaliste, cette théorie fondatrice a cependant été détrônée après la Seconde Guerre mondiale par une 5 doctrine réaliste, dont l’élaboration procède de l’échec du projet de sécurité collective qui avait été incarné par l’« esprit de Genève », à l’époque de la Société des Nations. 2- Détermination de la participation de l’Afrique à la guerre À nouveau, pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), alors que la France est occupée par l’Allemagne, l’Afrique du Nord apporte son soutien à la Résistance française dirigée par le général de Gaulle depuis Londres. En retour, des promesses d’autonomie ou d’indépendance sont faites aux colonies françaises, mais les choses évoluent peu. En marge du conflit mondial, l’Afrique n’en participe pas moins localement à l’effort de guerre. Dès Août 1960, sous l’impulsion du gouvernement Félix Eboué, le Tchad adhère à la cause de la France Libre, prélude au ralliement de toute l’AEF (Afrique Equatorial Française) entre Septembre et Novembre 1940. A la périphérique du continent, la Lybie, L’Egypte, la Cyrénaïque, connaissent tour à tour l’occupation italienne et les contre-offensives britanniques. En Mars 1941, l’une d’elles, en Somalie et en Erythrée, entraine la libération de l’Ethiopie et le retour du Négus au pouvoir. De plus, des contingents levés en Afrique du Nord, mais aussi au Sénégal participent aux victoires des alliés en Italie et en France. Après la débâcle française en 1940, de nombreux français se replient sur l’Afrique notamment l’Algérie et créent le comité français de libération dirigé par De Gaulle qui va poursuivre la lutte contre les troupes de Pétain dans les colonies françaises d’Afrique Noire. Ainsi on note la résistance de l’AOF et de Madagascar acquis à la cause de Pétain contre les attaques alliées jusqu’en 1942, le ralliement de l’AEF aux Gaullistes au lendemain de l’appel du 18 Juin 1940 contre les Pétainistes. Les colonies anglaises n’étaient pas du reste. En effet les colonies du Nigéria et de la Gold Coast étaient transformées en relais des expéditions anglo-américaines vers l’Asie. L’une des manifestations de ces affrontements est le bombardement de Dakar siège de l’AOF en 1940 par les Gaullistes soutenus par la Grande 6 Bretagne pour arracher l’AOF maintenue dans le camp pétainiste par le gouverneur général Pierre BOISSON. Cette situation va entrainer le transfert du trésor français à Kayes au Soudan français (actuel Mali). 3- Présentation du monde à la fin de la guerre Exposition des différentes conférences La conférence de Yalta Conférence de Yalta, rencontre, pendant la Seconde Guerre mondiale, du 4 au 11 février 1945, entre le président des États-Unis, Franklin Roosevelt, le Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill et Joseph Staline, le dirigeant de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS). La conférence eut lieu dans une atmosphère cordiale, à Yalta, sur la côte de Crimée, en Ukraine. Elle fut menée par les « Trois Grands » à un moment où les Alliés avaient largement pris l'avantage sur l'Allemagne ; elle faisait suite à la conférence de Téhéran, qui avait eu lieu quatorze mois plus tôt. La conférence de Yalta porta sur les conditions de la capitulation allemande, aussi bien sur le plan militaire que politique, ainsi que sur l'organisation de l'Europe après la guerre. Une capitulation inconditionnelle de l'Allemagne fut décidée ; elle s'accompagna d'une réorganisation de son territoire. Quatre zones d'occupation furent donc constituées en Allemagne et à Berlin, trois étant occupées et administrées par une des grandes puissances et la quatrième par la France, pays non invité à Yalta, au sein d'une commission de contrôle .La conférence de Yalta porta également sur des problèmes de frontières. Ainsi, l'URSS conserva la partie orientale de la Pologne, tandis que celle-ci s'étendait vers l'ouest, annexant une partie du territoire allemand. Un gouvernement d'union nationale devait être constitué et installé en Pologne. En outre, l'URSS s'engagea à intervenir dans le conflit contre le Japon, après la capitulation allemande. En échange, elle réclamait la moitié méridionale de l'île de Sakhaline, les îles Kouriles, et le contrôle des chemins de fer en 7 Mandchourie. À Yalta fut proclamée une Déclaration sur l'Europe libérée, qui prévoyait une participation tripartite aux conseils de contrôle et à l'administration des États européens, avant la mise en place, sur tout le continent, de gouvernements démocratiques, par la voie d'élections libres. Cette déclaration s'inspirait de la Charte de l'Atlantique et du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». Enfin, Roosevelt persuada les Alliés d'adhérer au projet de l'Organisation des Nations unies, dont les bases avaient été posées à la conférence de Dumbarton Okas, en octobre 1944. Un nouveau rendez-vous fut pris pour le mois d'avril 1945, date à laquelle devait se tenir une nouvelle conférence, à San Francisco. Lors de la conférence de Yalta, ce fut bien l'idée de coordination entre les Grands qui domina — et non celle d'un partage du monde. Cependant, elle fut également le point de départ de malentendus, en particulier entre les États-Unis et l'URSS. La conférence de Postdam Potsdam, conférence de, conférence réunissant les chefs d'État des États-Unis, de l'Union des Républiques socialistes soviétiques et du Royaume-Uni, à la suite de la capitulation sans condition de l'Allemagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle se tint à Potsdam, près de Berlin, du 17 juillet au 2 août 1945, et devait préciser et mettre en œuvre les accords clôturant la conférence de Yalta. Les États-Unis furent représentés par le président Harry S. Truman et l'URSS par Joseph Staline. Quant à la Grande-Bretagne, elle fut représentée par Winston Churchill, auquel succéda, au cours du mois de juillet 1945, Clément Attlee. La conférence traita principalement de la situation en Europe et des futurs traités de paix. C'est en premier lieu l'Allemagne qui fut l'objet de l'attention des participants ; il fut décidé un désarmement, suivi d'une démilitarisation du pays, ainsi que le jugement des criminels de guerre. Un processus de dénazification, c'est-à-dire de destruction du Parti national-socialiste, et de démocratisation devait également être mis en place. En outre, l'économie du pays devait être réorganisée et l'Allemagne devait verser 20 milliards de dollars de 8 réparations. La frontière germano-polonaise, fixée à la ligne OderNeisse, n'était considérée que comme une limite provisoire. Concernant la guerre dans le Pacifique, l'URSS accepta de s'allier aux puissances occidentales afin d'exiger une capitulation japonaise. Néanmoins certains problèmes ne furent pas résolus. Ainsi, les occidentaux refusèrent à Staline un mandat sur la Libye et un droit de regard sur les détroits turcs. De plus, le contrôle des Alliés sur les gouvernements européens, tel qu'il avait été établi lors de la déclaration sur l'Europe libérée, ne put être appliqué en Bulgarie et en Roumanie. Concernant la fin de la guerre, ce fut l'idée de la coordination entre Alliés qui prédomina. En effet, les traités de paix avec les puissances de l'Axe devaient être élaborés par un Conseil des ministres des Affaires étrangères, composé des représentants américain, britannique, soviétique, français et chinois. La conférence de Potsdam fut donc considérée comme un succès ; pourtant, nombre des accords qui en résultaient ne furent jamais respectés, du fait des relations de plus en plus conflictuelles entre l'URSS et l'Europe occidentale. Présentation du bilan de la guerre Procès de Nuremberg La nécessité de punir les responsables de crimes perpétrés contre les populations civiles apparaît dès 1942 au sein des pays en guerre contre l’Allemagne, qui créent un Comité des Nations unies contre les crimes de guerre. Ce comité dresse la liste d’une 9 vingtaine de responsables politiques, militaires et économiques du III e Reich. Après la capitulation allemande, conclue le 8 mai 1945, un tribunal militaire international composé de représentants des quatre puissances alliées (États-Unis, URSS, Royaume-Uni et France) est mis en place afin de les juger. En poursuivant les crimes nazis en justice, il s’agit non seulement de condamner les coupables mais aussi de proclamer au monde : « Plus jamais ça ! » Quatre motifs de poursuites sont retenus : la conjuration (définie comme l’ensemble des manœuvres ayant conduit à établir l’hégémonie du nazisme sur l’Europe entière), le crime contre la paix (qui concerne la planification, la préparation et le déclenchement d’une guerre d’offensive en violation de nombreux traités internationaux), le crime de guerre (qui recouvre toutes les infractions au droit des peuples, les assassinats collectifs à grande échelle, les brutalités contre les prisonniers de guerre et leur assassinat, l’exécution d’otages, les actes de torture, de mise en esclavage et de pillage économique, l’avilissement, le mauvais traitement, la déportation, l’asservissement et le meurtre de personnes civiles dans les territoires occupés) et le crime contre l’humanité (qui désigne les persécutions commises à l’encontre de minorités raciales et religieuses et l’extermination de celles-ci).Le procès contre les principaux criminels de guerre allemands se déroule du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, au palais de justice de Nuremberg (Bavière). Ce cliché présente huit des vingt et un accusés. Au premier rang dans le box des accusés, de gauche à droite : Hermann Göring, Rudolf Hess, Joachim Von Ribbentrop et Wilhelm Keitel. Au second rang, Karl Donitz, Erich Raeder, Baldur Von Schirach, Fritz Sauckel .Le procès, qui révèle au monde l’extermination de six millions de Juifs, aboutit à la condamnation à mort par pendaison de douze des accusés dont Göring, Ribbentrop, Keitel et Sauckel. Ils sont exécutés le 16 octobre à l’exception de Göring qui se suicide la veille. Les autres sont condamnés à des peines de prison, trois sont déclarés non coupables. La fin de la Seconde Guerre mondiale consacra la victoire des forces démocratiques sur les puissances nazies et 10 fascistes. Cependant, le bilan était lourd. En ce qui concerne les pertes humaines, la guerre provoqua la mort de 40 à 60 millions de personnes : 17 à 26 millions pour l’Union soviétique ; 4 à 6 millions pour la Pologne ; 4 à 5 millions pour l’Allemagne ; 2 millions pour le Japon ; 1,6 million pour la Yougoslavie ; plus d’un million pour la Chine. On compte 400 000 tués au Royaume-Uni et dans l’Empire britannique, et 400 000 aux États-Unis. La France déplora environ 550 000 morts, dont 350 000 civils. Les populations civiles souffrirent beaucoup durant le conflit, en raison des bombardements aériens, mais aussi à cause de l’occupation brutale de l’ennemi et des massacres de tous ordres. Les destructions matérielles furent également considérables (en particulier, en URSS) ; en Europe, environ la moitié des territoires était considérée comme sinistrée. Zones d'occupation en Allemagne et en Autriche Après la Seconde Guerre mondiale, les quatre puissances alliées victorieuses - États-Unis, Union soviétique, Royaume-Uni et France - partagent l'Allemagne et l'Autriche en quatre zones d'occupation. À partir de juillet 1945, chacune des puissances 11 assume, sur la base de l'accord quadripartite, le gouvernement des zones dont elle a la charge. Les deux capitales, Berlin et Vienne, sont placées sous administration conjointe des quatre puissances d'occupation. Ce furent les États-Unis qui dépensèrent le plus d’argent dans la guerre, environ 341 milliards de dollars, dont 50 milliards de fournitures en prêts-bails (31 milliards pour le Royaume-Uni, 11 milliards pour l’Union soviétique, 5 milliards pour la Chine et 3 milliards de dollars pour les 35 autres pays belligérants alliés). Vint ensuite l’Allemagne avec 272 milliards de dollars ; suivie par l’Union soviétique, 192 milliards et le RoyaumeUni, 120 milliards ; l’Italie, 94 milliards et le Japon, 56 milliards de dollars. C’est essentiellement sur le plan moral que la Seconde Guerre mondiale eut des répercussions très lourdes, l’ensemble des valeurs attachées à la civilisation étant remis en question. En effet, méprisant les droits humains, le conflit se caractérisa par l’emploi généralisé de la torture, les régimes politiques de terreur, la hantise de la bombe atomique et il s’accompagna de l’extermination de plus de 6 millions d’êtres humains révélée par la découverte des charniers et des camps de la mort. Au sein des populations ayant participé à la Seconde Guerre mondiale, de véritables guerres civiles éclatèrent, opposant les partisans de l’Axe et les Résistants. Enfin, en raison des campagnes militaires et des occupations ennemies, un grand nombre de personnes prirent la fuite et quittèrent leur pays ; ces déplacements de population engendrèrent des problèmes de rapatriement après la guerre. Enfin, sur le plan politique, la fin de la Seconde Guerre mondiale ouvrit le monde à une nouvelle ère bipolaire, caractérisée par la guerre froide entre les deux États qui étaient sortis grandis et renforcés de la guerre : l’Union soviétique et les États-Unis. En revanche, l’Europe fut réorganisée, de nouvelles frontières furent créées et la puissance 12 européenne déclina. Les empires coloniaux s’orientèrent vers un processus d’accession à l’indépendance, en vertu du droit des peuples à l’autodétermination. L’ONU et les traités de paix La création de l’ONU [ONU], organisation internationale d’États nations fondée en 1945, sur le principe de l’égalité souveraine de ses membres, dans le but d’assurer la paix, la sécurité et la coopération internationales. L’ONU ne constitue pas un gouvernement supranational, mais un instrument flexible de collaboration et de coordination entre ses États membres, dont l’efficacité dépend plus de la volonté des gouvernements de chaque pays membre que de la structure de l’organisation elle-même, dépourvue d’une véritable autorité et d’une réelle indépendance. C’est ce qui explique l’influence et le rôle fluctuants qu’exerce l’institution internationale sur les affaires du monde en fonction de l’état des relations internationales. Préparée par les Alliés durant la Seconde Guerre mondiale, l’Organisation des Nations unies (ONU) naît de la nécessité de trouver une suite à la Société des Nations (SDN), organisation internationale fondée au lendemain de la Grande Guerre avec des objectifs en grande partie identiques, et ayant échoué dans sa mission fondamentale, celle de prévenir un autre conflit mondial. Première étape de la constitution de l’ONU, la charte de l’Atlantique est signée en 1941 par le président des États-Unis Franklin Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill. Les principes de la Charte de l’Atlantique sont consacrés dans la Déclaration des Nations unies, signée le 1er janvier 1942, par les représentants des 26 nations alliées qui combattent les puissances de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon). C’est dans ce document que le terme « Nations unies », proposé par Roosevelt, est employé pour la première fois de manière officielle. Lors de la conférence de Moscou, en 1943, l’Union soviétique, la Grande-Bretagne et les États-Unis s’engagent à créer dans les plus brefs délais une organisation internationale capable de 13 résoudre pacifiquement les conflits. Les travaux de la conférence de Dumbarton Okas (septembre-octobre 1944), tout en aboutissant à un projet de charte, achoppent sur le mode de scrutin dévolu au Conseil de sécurité, lequel est appelé à détenir la principale responsabilité en matière de maintien de la paix et de sécurité internationales. La question relative au mode de scrutin est réglée à la conférence de Yalta en février 1945, qui voit Roosevelt, Churchill et Staline se réunir pour la dernière fois en temps de guerre. Le dirigeant soviétique accepte l’essentiel de la position anglo-américaine, qui limite les prérogatives des grandes puissances aux questions de procédure tout en leur gardant un droit de veto sur les points substantiels — ce pouvoir sera stigmatisé par la suite en étant qualifié de « veto des grandes puissances ». Les délégués de 50 nations, toutes en guerre contre l’Axe, se réunissent en conférence à San Francisco le 25 avril 1945, pour mettre au point de manière définitive les principes devant régir l’Organisation. En l’espace de deux mois, ils élaborent les statuts de la future organisation internationale sur la base du projet ébauché à Dumbarton Okas. Les traités de paix Les traités de paix conclus après la cessation des hostilités n'étaient pas, d'ordinaire, considérés comme nuls en raison de la guerre qui les avait précédés. Néanmoins, en 1932, les États-Unis établirent les bases d'une politique tendant à refuser de reconnaître tout traité ou accord qui aurait pu être conclu par des moyens contraires au pacte Kellogg-Briand. Ce principe fut adopté par la Société des Nations. Des principes semblables furent inclus dans la Convention de Vienne sur le droit des traités, en 1969. En droit international, la compétence d'un État pour conclure des traités est pratiquement illimitée. Il peut s'agir de l'acquisition de territoires étrangers, de la cession de territoire national, de la délimitation et de la rectification des frontières, d'une promesse d'assistance mutuelle, de la garantie accordée aux investissements étrangers, comme de l'extradition des personnes accusées de crimes ou condamnées pour les avoir commis. 14 Les traités peuvent revêtir un caractère législatif et être de nature plurilatérale, comme les conventions sur le droit maritime, sur les droits de l'homme et sur les privilèges et immunités des missions diplomatiques et de leur personnel. Les traités multilatéraux servent aussi de base à l'établissement d'organisations internationales et à la définition de leurs fonctions et de leurs pouvoirs. Les traités ressortent soit à la catégorie des accords politiques, soit à la catégorie des Accords commerciaux. Les traités politiques peuvent avoir trait à une défense mutuelle en cas d’agression armée ; ils peuvent consister en l'octroi d'un statut particulier, comme la neutralité ; ou encore viser à préserver des frontières existantes. Les traités d'alliance promettant une assistance mutuelle dans l'éventualité d'une guerre ne sont plus valables, dès l'instant où ils violent la Charte des Nations unies (ONU). Les traités de commerce comportent en général des dispositions conférant des avantages économiques réciproques, comme une réduction des tarifs douaniers sur les produits importés par chacune des parties au contrat. À l'époque moderne, ces traités contiennent souvent une clause stipulant que chaque signataire fera bénéficier tout autre signataire d'un traitement aussi favorable que celui qui est accordé à n'importe quelle autre nation (c'est ce que l'on appelle la clause de la nation la plus favorisée). Le plus important traité multilatéral de ce type est l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Voir Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans les traités de commerce, la clause sur le traitement appliqué aux nations assure un traitement équitable aux nationaux de chacun des signataires de l'accord. Un autre type de traité comporte des dispositions visant à soumettre les conflits à l'arbitrage de tribunaux spéciaux ou de faire juger ces conflits par des institutions telles que la Cour permanente d'arbitrage ou la Cour internationale de justice. Le droit international ne prescrit ni une forme déterminée de traité, ni une quelconque procédure fixe pour parvenir à sa conclusion. Le traité peut être conclu par un échange de notes diplomatiques qui déterminent la forme officielle du traité d'après le texte sur lequel l'accord a été réalisé et qui a été signé par les officiels habilités ; ou 15 encore il peut être conclu si les négociateurs habilités apposent leur signature sur une ou plusieurs copies du texte en vue d'entériner le fait que leurs gouvernements respectifs consentent à se trouver liés par le traité. Les traités importants nécessitent une ratification par chacune des parties contractantes. Dans de tels cas, les négociateurs, une fois l'accord réalisé sur le texte définitif, signent le document et soumettent ensuite le traité proposé à la ratification des autorités constitutionnellement habilitées à le faire, d'ordinaire : le chef de l'État ou le chef du gouvernement. Les traités peuvent prendre fin de diverses façons. Le traité luimême peut contenir des dispositions fixant l'expiration de sa validité, ou bien il peut contenir l'autorisation, pour l'une des parties, de communiquer la notification de l'expiration de sa validité, qui devient effective, soit au moment de la réception de la notification, soit après l'expiration d'un certain délai. Un traité peut se terminer si un seul des signataires renonce à ses obligations ; toutefois, cette renonciation unilatérale peut donner lieu à des mesures de rétorsion. Un traité peut aussi prendre fin lorsqu'une des parties invoque un changement de fait ou de situation qui invalide les effets du traité. Les règles du droit international régissant la conclusion, la validité, les effets, l'interprétation, la modification, la suspension et la fin des traités ont été codifiées dans la Convention de Vienne sur le droit des traités qui a fait l'objet d'un accord réalisé en 1969 lors de la conférence réunie sur résolution de l'Assemblée générale des Nations unies (ONU). Les représentants de 110 nations y participaient, y compris la Grande-Bretagne, les États-Unis, la France, et la plupart des autres membres des Nations unies, ainsi que quelques pays n'appartenant pas à l'organisation, comme la Suisse. Le projet d'acte fut préparé par la commission de droit international. La convention entra en application en janvier 1980 à la suite de sa ratification par 35 nations. Présentation de la nouvelle carte de l’Europe 16 Carte de l'Union européenne . II. Présentation des relations internationales marquant le monde entre 1945 et 1975 1) Description de la guerre froide de 1947 à 1962 Guerre froide, qualificatif attribué à l'état des relations entre les États-Unis et leurs alliés et l'ensemble des nations sous contrôle de l'Union soviétique, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Si aucune lutte armée n'a éclaté entre les deux superpuissances, leurs relations économiques et diplomatiques ont été très conflictuelles. Cela s'est traduit également par une intense course aux armements tant conventionnels que nucléaires qui a débouché rapidement sur un équilibre de la terreur, ainsi que par une multiplication de conflits locaux, où les deux blocs se sont affrontés par pays alliés interposés. Des intérêts divergents ont conduit les 17 deux groupes à une suspicion et à une hostilité de plus en plus intenses, dans un climat de rivalité idéologique croissante. Les origines de la guerre froide L'alliance des États-Unis et de l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale commence à se défaire en 1944-1945. Les États-Unis et leurs alliés s'inquiètent en effet de la façon dont Staline utilise l'Armée rouge afin de s'assurer le contrôle de la plus grande partie de l'Europe centrale et orientale. À la mainmise soviétique sur cette région s'ajoutent les ambitions sur les détroits entre la mer Noire et la Méditerranée, au contact de la Turquie, ainsi que l'installation d'un gouvernement communiste dans le nord de l'Iran et le soutien à la guérilla communiste en Grèce. Dans un célèbre discours à Fulton, Winston Churchill dénonce le 5 mars 1946, l'attitude de Staline, constatant que « de Stettin, dans la Baltique, à Trieste dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent » (voir rideau de fer).De leur côté, les Soviétiques redoutent le nouveau rôle mondial que les États-Unis entendent tenir. Ces derniers ont ainsi pris une part déterminante non seulement dans la création du système monétaire international né à Brettons Wood, ainsi que dans l'Organisation des Nations unies (ONU). Enfin la puissance de l'Armée rouge et le prestige que lui vaut la victoire sur l'Allemagne hitlérienne persuadent Staline que le moment est venu d'assurer une nouvelle expansion du communisme sur le plan mondial .La méfiance croît encore davantage quand les deux parties rompent toutes deux l'alliance datant de la guerre. Les manifestations de la guerre froide La formation des blocs De part et d'autre, on multiplie les alliances et l'on renforce son camp. Successivement, sont créées l'Organisation des États américains (OEA) en 1948, chargée de la sécurité du continent, et 18 l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-est (OTASE) qui réunit les principaux pays de la région sous la direction des États-Unis qui signe également une alliance avec le Japon. Surtout, face à la menace soviétique en Europe, Truman aide à la formation d'une alliance militaire, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en avril 1949, et à l'établissement d'une Allemagne de l'Ouest indépendante qui naît officiellement en mai 1949, sous le nom de République fédérale d’Allemagne (RFA).De son côté l'URSS réplique par l'intégration en 1949 des pays d'Europe centrale et orientale au sein du Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM, ou COMECON en anglais), qui tend à développer les échanges entre les signataires et à rapprocher leurs économies. Enfin, après l'entrée de la RFA dans l'OTAN, en 1955, l'URSS crée le pacte de Varsovie qui regroupe les démocraties populaires dans le système militaire soviétique. Les affrontements en Asie et en Europe En Europe La guerre froide s'amplifie à partir de 1949. La division de l'Allemagne qui apparaît inévitable et le soutien apporté par les Occidentaux au renouveau économique de l'Allemagne de l'Ouest amène Staline à faire le blocus de Berlin, d'avril 1948 à mai 1949. La première épreuve de force entre les deux Grands s'achève par la victoire des Américains qui réussissent à organiser un pont aérien pour sauver la ville de l'asphyxie. Peu après, en septembre 1949, les Soviétiques font exploser leur première bombe atomique et les communistes s'emparent du pouvoir en Chine. La Chine signe une alliance avec l'URSS, mais les États-Unis refusent de reconnaître le nouveau régime chinois. Le développement économique du Japon, alors sous le contrôle des Américains, est accéléré afin de contrer l'avancée du communisme en Asie, qui devient le nouveau lieu d'affrontement des deux blocs. En Asie 19 Divisée en deux depuis 1945, la Corée devient en effet le théâtre d'un conflit qui fait craindre une troisième guerre mondiale. Quand la Corée du Nord communiste envahit la Corée du Sud en 1950, l'ONU décide l'envoi de troupes américaines sur le terrain, complétées par les contingents d'une quinzaine de nations (voir Corée, guerre de). Le conflit, marqué par l'intervention de 500 000 soldats chinois, s'achève trois ans plus tard par une trêve qui laisse inchangée la frontière d'avant guerre. 2) Présentation des mouvements de libération nationale en Asie et en Afrique Carte de la guerre froide À partir de 1947 et pendant près d'un demi-siècle, la guerre froide a divisé le monde en deux : d'un côté, le bloc de l'Est, communiste (derrière l'URSS) ; de l'autre côté, le bloc de l'Ouest, libéral (derrière les États-Unis). L’idée de promouvoir une politique propre à ce qu’il est convenu d’appeler le tiers monde est ancienne : dès 1945 la création 20 d’un organisme comme la ligue arabe répond à cette préoccupation. Dès la proclamation de l’indépendance, Nehru, qui s’efforce de jouer un rôle mondial, multiplie des initiatives qui aboutissent, en Avril 1995, à l’ouverture de la conférence de Bandung en Indonésie. La conférence qui s’est déroulée du 18 au 20 Avril 1995 et se caractérise par la diversité se ses participants, a été marqué par la personnalité de grands leaders comme Nehru et Nasser. Elle débouche sur l’adoption des principes qui constituent le tiersmondisme : le refus de la dépendance et la dénonciation du colonialisme sous toutes ses formes, le rejet du racisme, le refus de la guerre et de la violence. Elle exprime également la sécurité et le progrès social. Au-delà de ces principes généraux, les pays du tiersmonde adoptent à l’égard des deux blocs le neutralisme, qui se traduira sur le plan politique par le non-alignement. Enfin entrés massivement à l’ONU, ces nouveaux pays contribuent à orienter l’évolution. 3) Description de la période allant de la guerre froide à la détente 195-1975 a) La période allant du dégel à la coexistence pacifique La mort de Staline et le départ de Truman en 1953 ne mettent pas fin à l'antagonisme entre les deux blocs, mais ouvre néanmoins une nouvelle période dans les relations Est-Ouest. Certes le réarmement allemand et l'entrée de la RFA dans l'OTAN ainsi que la mise en place du pacte de Varsovie contribuent à entretenir le climat de guerre froide, mais déjà l'idée d'une détente se fait jour et s'exprime avec la fin de la guerre d'Indochine en 1954 et plus encore avec la conférence de Genève en 1955, qui constitue la première réunion au sommet des anciens alliés de la Seconde Guerre mondiale, depuis 1945. Même si cette conférence ne débouche sur rien de concret, un 21 nouvel esprit n'en est pas moins né qui se voit confirmé l'année suivante par la proposition soviétique d'une coexistence pacifique entre les deux blocs. Convaincu à terme de la supériorité du système socialiste sur les États capitalistes, Nikita Khrouchtchev, le nouveau dirigeant de l'URSS, sans renoncer pour autant à la lutte entre les deux camps, entend désormais la situer prioritairement sur le terrain économique. b) Les relations est-ouest à l’heure de l’équilibre 1962-1975 La période allant de la coexistence pacifique à la détente L'arrivée à la chancellerie du social démocrate Willy Brandt, en 1969, favorise une nouvelle politique étrangère de la RFA, marquée par une volonté d'ouverture à l'Est. Cette Ostpolitik se traduit par une normalisation des relations ouest-allemandes avec les Soviétiques et les Polonais, par la signature en 1970 des traités de Moscou et Varsovie. Dans le même cadre, la reconnaissance mutuelle des deux États allemands en 1972 aboutit à leur admission à l'ONU en 1973. L'Ostpolitik contribue ainsi grandement au règlement de la question allemande et à l'apaisement des tensions dans cette région de l'Europe, incitant les deux « super-grands » à se mettre d'accord sur une politique générale de détente, principalement dans le domaine nucléaire. Après la signature en 1972 de l'accord SALT 1 qui prévoit une limitation de la croissance des armes nucléaires tant défensives qu'offensives, Richard Nixon, qui se rend à Pékin en 1972 puis à Moscou, signe avec Leonid Brejnev, reçu à Washington en 1973, un accord sur la prévention de la guerre nucléaire. Enfin en août 1975, la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) aboutit à la signature par 35 pays européens ainsi que par les ÉtatsUnis et le Canada, des accords d'Helsinki qui consacrent les frontières actuelles, le non recours à la force, la non-ingérence dans les affaires intérieures et prévoit l'engagement des pays signataires à respecter les droits de l'homme. 22 Présentation du duopole nucléaire et ses conséquences La guerre froide connaît une brutale aggravation en 1962, lors de la crise des fusées. L'opposition grandissante entre les Américains et le nouveau régime instauré par Fidel Castro en 1959, pousse ce dernier à se rapprocher de l'Union soviétique. Moscou en profite pour installer dans l'île des rampes de lancement de missiles en direction des États-Unis. Le président Kennedy ordonne à sa flotte d'intercepter les navires soviétiques qui transportent les fusées vers Cuba et pendant quelques jours, le monde vit dans la crainte d'une guerre nucléaire. Finalement les Soviétiques retirent leurs missiles contre la promesse de Kennedy de ne pas envahir Cuba. De par sa gravité, la crise des fusées amène les deux Grands à une prise de conscience du danger que constitue la poursuite de la course aux armements, surtout dans le domaine nucléaire. La limitation des armes nucléaires devient dès lors le principal sujet des négociations Est-Ouest, dans la mesure où l'état des arsenaux respectifs conduit à ce que les Américains appellent « une destruction mutuelle assurée ».Pour éviter une telle issue et pour diminuer les dépenses engagées dans cette course aux armements, un premier traité est signé à Moscou en juillet 1963 qui prévoit l'interdiction de tous les essais nucléaires non souterrains, tandis qu'un téléphone rouge est installé entre les deux Grands pour favoriser des discussions rapides lorsqu'une crise survient. Cet accord est suivi par le Traité de non prolifération nucléaire en 1968 qui entend limiter la diffusion de la technologie nucléaire militaire dans le monde. 23 Gorbatchev et Reagan Mikhaïl Gorbatchev (à droite) et Ronald Reagan, en 1987, après la signature du traité de nonprolifération des armes nucléaires à moyenne portée. En 1987, un accord met fin à la bataille des euromissiles ; l’élimination de tous les missiles nucléaires d’une portée de 500 à 5 500 km est programmée pour le 1er juin 1991. Dans les années qui suivent, d’autres accords sont conclus, portant notamment sur la réduction des forces conventionnelles en Europe. Parallèlement, l’Union soviétique poursuit une politique de désengagement, en Afghanistan, en Afrique australe, mais aussi en Europe de l’Est. Le 6 juillet 1989, Gorbatchev annonce devant le Conseil de l’Europe l’abandon de la doctrine Brejnev, proclamant le caractère irréversible de tout gain territorial soviétique en Europe : l’Union soviétique renonce à l’ingérence dans les affaires intérieures des pays membres du pacte de Varsovie. La guerre froide prend alors fin en Europe : les pays de l'Est s'engagent dans un mouvement de libéralisation politique qui les conduit à élire des gouvernements non communistes, les deux Allemagnes sont réunifiées et la course aux armements se ralentit considérablement en même temps que s'achève la division du monde en deux blocs. 24 La fissuration des blocs La division du monde en deux blocs dominés par les États-Unis d'une part et l'URSS de l'autre, se voit également remise en cause par un nombre croissant de pays. Du côté occidental, la supériorité économique des États-Unis, datant de l'après-guerre, souffre désormais de la concurrence du Japon et de la RFA. Le retour au pouvoir du général de Gaulle en France à partir de 1958 entraîne aussi une évolution de la politique étrangère française. Soucieux de l'indépendance nationale, de Gaulle retire les forces françaises du commandement intégré de l'OTAN en 1966 et multiplie les prises de positions remettant en cause le leadership américain. Ainsi le rapprochement diplomatique avec l'URSS, la reconnaissance du régime communiste chinois, la condamnation de l'intervention des États-Unis au Viêt Nam et l'offensive contre le système monétaire international dominé par le dollar sont perçus par Washington comme autant de coups portés à la cohésion de l'Alliance Atlantique. Du côté communiste, les Soviétiques sont affaiblis par la rupture des relations sino-soviétiques qui intervient au lendemain de la crise des fusées de Cuba. Opposé à la doctrine de la coexistence pacifique, les Chinois contestent ainsi le rôle dirigeant des communistes soviétiques et tentent de constituer une alternative au sein du camp socialiste. De même la contestation atteint l'Europe de l'Est comme en Pologne et plus encore en Tchécoslovaquie, où en 1968, les forces du pacte de Varsovie interviennent pour réprimer le Printemps de Prague. Enfin la décolonisation voit l'émergence de nombreux États indépendants, qui refusent la division du monde en deux blocs. Né politiquement avec la conférence de Bandung en 1955, le tiers-monde s'efforce de s'organiser sous l'impulsion notamment de l'Inde de Nehru et de la Yougoslavie de Tito en un mouvement non-aligné qui voit le jour en 1961 à la conférence de Belgrade. III. Présentation des relations internationales de 1975 à nos jours 25 1. Description de la période allant de la guerre fraîche à la guerre froide La remise en cause des équilibres (1973-1979) La seconde moitié des années soixante-dix est marquée par un brusque regain de tension. L'expansionnisme soviétique connaît en effet un renouveau. Il se manifeste en Afrique avec le soutien à de nombreux régimes (Angola, Mozambique, Éthiopie) et des accords de coopération, en Asie avec l'appui de son allié vietnamien qui envahit le Cambodge, et enfin en Amérique centrale par l'appui apporté aux sandinistes du Nicaragua et aux guérillas au Salvador et au Guatemala. Mais deux événements principalement sont à l'origine de cette nouvelle période de tension : le déclenchement de la « bataille des euromissiles » et l'invasion de l'Afghanistan par l'armée soviétique. En déployant des missiles SS 20 à partir de 1976, l’Union soviétique rompt l’équilibre des forces en Europe ; le 12 décembre 1979, les pays de l’OTAN décident de développer des programmes de missiles équivalents, les Pershing. Les premiers Pershing sont installés en 1983, malgré un important mouvement pacifiste en Europe de l’Ouest. En réponse à l’intervention soviétique en Afghanistan, le 24 décembre 1979, les États-Unis adoptent une série de mesures de rétorsion : les ventes de céréales à l’URSS sont suspendues, les accords SALT II ne sont pas soumis à la ratification du Congrès et les Américains boycottent les jeux Olympiques de Moscou, en 1980. Présentation du monde déstabilisé à la fin des années 1970-1987 En 1979, l’URSS envahit l’Afghanistan. Les États-Unis financent la résistance afghane. Une deuxième période de tensions entre l’URSS et les États-Unis débute alors. La course aux armements reprend de plus belle : en 1977, l’URSS installe en Europe de l’Est des missiles dirigés vers l’Europe de l’Ouest ; en réponse, le président américain 26 Ronald Reagan déploie à son tour des armes à partir de 1980. C’est la crise des euromissiles. Le Soviétique Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985. Il est à la tête d’un pays ruiné par la course aux armements. Son armée est tenue en échec en Afghanistan. Le dialogue reprend avec les États-Unis et aboutit, en 1987, à un accord de réduction des armes nucléaires : le traité FNI (contre la prolifération des armes portée).L'équilibre de la terreur nucléaires favorise une à moyenne multiplication de conflits locaux ainsi que leur déplacement à la périphérie des blocs. Les Américains s'engagent ainsi dans la guerre du Viêt Nam, guerre meurtrière qui coûte la vie à cinquante-sept mille Américains dans la vaine tentative de protéger le Viêt Nam du Sud. L'Amérique du Sud est aussi la proie des affrontements. Sous l'impulsion notamment de Che Guevara, les foyers de guérilla se développent, mais la plupart d'entre eux ne durent pas en raison de la passivité des paysans et plus encore du soutien actif des Américains aux régimes en place. 27 Le mouvement des talibans est issu du chaos et des incertitudes de la guerre soviéto-afghane (1979-1988), ainsi que des conflits internes qui l’ont suivie. Pendant les années 1980, l’Afghanistan est occupé par l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et dirigé par un gouvernement soutenu par les Soviétiques. La longue guerre qui a opposé l’Afghanistan à l’URSS a été essentiellement menée par les factions moudjahidines avec l’assistance militaire des États-Unis, le Pakistan fournissant également un soutien sous diverses formes, lieux de refuge et entraînement militaire notamment (voir guerre d'Afghanistan). Après le retrait des troupes soviétiques en 1989, une guerre civile éclate entre les factions moudjahidines et le gouvernement central. Les Pachtounes, ethnie afghane majoritaire, dominait depuis longtemps les affaires du pays, mais, après le retrait des Soviétiques, c’est une coalition gouvernementale réunissant Tadjiks, Ouzbeks, Hazaras et autres groupes ethniques minoritaires qui s’installe au pouvoir. Les talibans, qui se présentent au départ comme émergeant des factions moudjahidines, sont essentiellement constitués de Pachtounes déterminés à reprendre le contrôle du gouvernement central à Kaboul. Ils sont entraînés et armés par le Pakistan, où vit également une population pachtoune numériquement importante. Les talibans se donnent une image de force nouvelle au service de la paix et de l’unité, et de nombreux Afghans, notamment les Pachtounes, les soutiennent dans l’espoir de trouver un répit après ces années de guerre. Description du nouvel ordre mondial (1987-1991) Après avoir assuré son pouvoir en changeant les membres du Politburo, Gorbatchev lance une campagne destinée à réformer la société soviétique. Ses mots d’ordre sont : perestroïka (« restructuration ») de l’économie nationale et glasnost (« transparence ») dans les affaires politiques et culturelles. Lors de la XIXe Conférence du parti en juin 1988, il propose une série de réformes constitutionnelles qui doivent transférer le pouvoir du parti à des représentants élus par le peuple, réduire le rôle du parti dans 28 la gestion de l’économie locale et accroître largement le pouvoir du président. Trois mois plus tard, Andreï A. Gromyko démissionne du poste de président qu’il occupait depuis 1985. Gorbatchev lui succède et dispose dès lors d’une plus grande latitude pour réformer la société soviétique. Les initiatives qu’il prend entre 1985 et 1990 (suppression du parti unique, nouvelle loi électorale, démocratisation de la presse, amorce d'une réforme économique Les initiatives qu’il prend entre 1985 et 1990 (suppression du parti unique, nouvelle loi électorale, démocratisation de la presse, amorce d'une réforme économique reconnaissant le rôle du marché et de la propriété privée, lutte contre l'alcoolisme, etc.) rencontrent de vives résistances. En mars 1989, les électeurs soviétiques participent à leur première élection nationale depuis 1917 et désignent le nouveau Congrès des députés du peuple. À son tour, celui-ci se réunit en mai pour élire le Soviet suprême et Gorbatchev pour un mandat présidentiel de cinq ans. Ce dernier accroît alors l'autorité de la présidence soviétique et transfère le pouvoir du parti communiste aux assemblées législatives élues dans les républiques de l'Union. Gorbatchev rencontre de grandes difficultés internes sur le plan politique, économique et social. L’accident nucléaire de Tchernobyl d’avril 1986 et le tremblement de terre arménien de 1988 (25 000 morts et 400 000 sans-abri) ralentissent son action ; mais peu, relativement à ses audaces et à sa popularité internationale qui ne cesse de croître et lui vaut en octobre 1990 le prix Nobel de la paix, qui confère une aura nouvelle à son action .Mais tout autant que les réformes intérieures qui ouvrent la voie à la démocratisation de l’URSS, cette distinction couronne son énergique travail en faveur du dégel et de l’éclatement du carcan communiste qui pèse sur l’Europe de l’Est. Gorbatchev commence par solder la question afghane, boulet économique et bourbier militaire qui mécontente la population. Peu après l’accord sur le retrait soviétique (avril 1988), des chiffres officiels publiés indiquent que 13 310 soldats soviétiques ont été tués et 35 478 blessés. Le retrait s’achève en février 1989 ; et, en octobre, l’URSS reconnaît que la guerre d’Afghanistan a constitué un viol des « règles de bon 29 comportement ».Parallèlement à cette démobilisation qui met fin à une des dernières actions expansionnistes de l’URSS brejnévienne, Gorbatchev tient, entre 1985 et 1990, une série de conférences au sommet avec les présidents américains Ronald Reagan, puis George Bush. Lors d’une rencontre Reagan-Gorbatchev à Reykjavik (Islande), en octobre 1986, les deux chefs d’État échangent de nouvelles propositions de réduction des armements. Les négociations achoppent sur la demande soviétique de limiter la recherche et les essais de l’Initiative de défense stratégique (IDS).Au nombre des ruptures radicales avec l’ancienne politique soviétique figure le refus de l’URSS d’intervenir en Europe de l’Est lorsque les révolutions démocratiques de 1989, dont Gorbatchev est l’un des principaux inspirateurs, balaient en quelques mois les État-partis nés dans l’orbite de l’URSS après la Seconde Guerre mondiale. La levée du veto à l’adhésion de l’Allemagne réunifiée à l’OTAN (juillet 1990), puis, coup sur coup, les dissolutions du pacte de Varsovie (25 février 1991) et du Comecon (28 juin 1991) participent également de la volonté gorbatchévienne de faire sortir l’URSS de l’ornière de soixante-dix ans de communisme et de repli sur soimême. Il convient également de souligner l’importance d’un geste à haute valeur symbolique, qui permet d’ouvrir le débat sur la nature du régime soviétique et ses pratiques : l’amorce d’une ouverture des archives publiques et la reconnaissance du massacre de Katyn (1990). 30 Démission de Mikhaïl Gorbatchev Le 25 décembre 1991, Mikhaïl Gorbatchev signe son acte de démission de la présidence de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), juste avant de l'annoncer à la télévision. En février 1990, alors que l’économie soviétique se dégrade rapidement, le PCUS accepte d’abandonner le monopole du pouvoir politique. Cette évolution et le succès des forces d’opposition lors des scrutins qui suivent entament le crédit dans le pays d’un Gorbatchev qui s’affronte, sans résultats probants, à la profonde crise socio-économique que connaît l’URSS et aux élans sécessionnistes de plusieurs républiques. Le 11 mars, la Lituanie proclame son indépendance, défiant Moscou et ses menaces de sanctions, qui se révèlent réelles, puisque des chars débarquent le 23. Cependant, des mouvements nationalistes et indépendantistes ou autonomistes touchent d’autres Républiques (Estonie, Lettonie, Ouzbékistan, Arménie, Ukraine, Biélorussie, Géorgie) et des explosions de violence xénophobe se multiplient (contre les Arméniens d’Azerbaïdjan, contre les Russes du Tadjikistan). En novembre 1990, Gorbatchev, dont la cote de popularité s’effondre (il a été hué lors du traditionnel défilé de la place Rouge le 1er mai) 31 tente à nouveau d’augmenter ses prérogatives exécutives en tant que président de la République et de mettre en place un nouveau train de réformes politiques et économiques. Aux premiers jours de 1991, l’URSS vit une profonde tourmente. En janvier-mars, la crise balte bat son plein et les populations autochtones se déclarent en faveur de l’indépendance. En mars, tandis que la Géorgie fait sécession, neuf des quinze Républiques acceptent de participer à un référendum sur l’organisation d’une « Union rénovée ». Enfin, le Premier Mai, la fête du travail n’est pas célébrée. Tous ces facteurs valent son poste de président à Gorbatchev, auquel Boris Eltsine succède le 12 juin. Il poursuit cependant activement sa diplomatie de détente avec les États-Unis. Le 19 août au soir, un communiqué de l’agence TASS annonce qu’« incapable d’assumer ses fonctions pour des raisons de santé », Gorbatchev est remplacé par G. Ianaev. En fait, Gorbatchev vient d’être victime d’un putsch fomenté par un groupe de communistes irréductibles comprenant de nombreux officiers de haut rang. Il est placé en résidence surveillée. Menés par le président Boris Eltsine, les réformateurs, s’appuyant sur un fort soutien populaire anti-putschiste, réussissent à maîtriser le coup d’État et commencent à démanteler l’appareil du parti. La persistance de cette situation va provoquer l’éclatement de l’empire russe laissant désormais les Etats-Unis d’Amérique comme seule puissance mondiale 32 2. Devenus Présentation depuis 1991 superpuissance des dès relations lors, les internationales Etats-Unis d’Amérique s’engagent dans la lutte contre le terrorisme de par le monde. Ils tombèrent le Koweït avec une coalition internationale de 29 pays en se débarrassant plus tard du président irakien Saddam Hussein. L’impulsion de l’URSS s’est accompagnée d’une dispersion des spécialistes soviétiques et d’un large trafic de matières nucléaires qui ont engendrés dans le Moyen Orient une situation d’insécurité avec la poursuite des programmes nucléaires par l’Iran et le refus de signer le traité de non prolifération des armes nucléaires par l’Israël et le Pakistan. Cette guerre a provoqué l’éclatement de la République fédérale socialiste de Yougoslavie en 1991, après la sécession des républiques de Slovénie, de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, qui craignaient l’hégémonie de la République serbe. L’imbrication des différents groupes ethniques qui vivaient ensemble depuis des siècles, mais qu’opposaient la religion et les querelles historiques, a donné un tour particulièrement cruel à cette guerre civile .Les six républiques qui constituaient la fédération multiethnique yougoslave (« Slaves du Sud ») étaient la Slovénie, la Croatie, la Macédoine, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro. La Serbie comptait, en outre, deux provinces. Un accord sur le partage du pouvoir entre le MRND, le FPR et les partis d’opposition est signé en août 1993 à Arusha (Tanzanie). Mais le Premier ministre, Faustin Twagiramungu, un Hutu modéré, président du principal parti d’opposition, le Mouvement démocratique républicain (MDR), ne parvient pas à former le gouvernement de coalition prévu par ces accords. Le 6 avril 1994, l’avion transportant les deux présidents (hutu) du Rwanda, Juvénal Habyarimana, et du Burundi, Cyprien Ntavyamira, est abattu alors qu’il s’apprête à atterrir à l’aéroport de 33 Kigali. La mort du président Habyarimana est immédiatement suivie du massacre systématique des populations tutsi et de l’assassinat des Hutu modérés par les milices extrémistes hutu (appelées Interahamwe). Entre avril et juin, les massacres provoquent entre 800 000 et un million de morts. Par la suite, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Boutros Boutros-Ghali, qualifie de génocide le massacre des Tutsi. En novembre 1994, le Conseil de sécurité de l’ONU crée à Arusha (Tanzanie) un Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) afin de permettre le jugement des auteurs du génocide (essentiellement ses organisateurs et planificateurs). Après des débuts difficiles, le TPIR entend son premier témoin le 10 janvier 1997. En août 1998, il prononce sa première condamnation contre l’ancien Premier ministre Jean Kam banda. Affaibli par des problèmes de lenteur et de moyens, le TPIR pâtit en outre du manque de coopération avec les autorités rwandaises, opposées en particulier aux poursuites menées contre des membres du nouveau régime pour des actes commis après la prise du pouvoir du FPR. Ainsi la persistance des conflits se remarque sur tous les continents. L’Amérique n’est pas épargnée et va subir la plus grande attaque terroriste de l’histoire organisée et perpétrée par le milliardaire islamiste Oussama Ben Laden. Le 11 septembre 2001, en pleine matinée, quatre avions civils des compagnies American Airlines et United Airlines font l’objet de détournements simultanés et deviennent les armes de terroristes kamikazes. À 8 h 46 (heure locale), un avion percute l’une des tours jumelles du World Trade Center, dans le quartier des affaires de Manhattan à New York. Dix-huit minutes plus tard, un second avion percute l’autre tour. Affaiblies par la violence de l’impact et par la propagation du feu, les Twin Towers s’effondrent peu après, emportant avec elles leurs occupants, employés de bureau et premiers secours. Hautes de plus de 400 m chacune, fleuron 34 architectural de New York, elles étaient le symbole de la puissance économique et financière du pays. Dans les deux heures qui suivent, deux autres avions s’écrasent, l’un sur l’aile ouest du Pentagone à Washington — le centre névralgique de la défense américaine — et l’autre dans une zone inhabitée de Pennsylvanie, n’ayant probablement pu atteindre sa cible en raison d’une rébellion des passagers contre les terroristes. Le bilan est très lourd : 2 985 morts, issus de plusieurs dizaines de nationalités. Quelques jours plus tard, des courriers contaminés par la maladie du charbon sont reçus par les plus hautes instances de l’État américain et par plusieurs journaux et chaînes de télévision. Une quinzaine de personnes sont atteintes en un mois ; cinq en meurent. La crainte d’une nouvelle attaque, de type bactériologique, se transforme alors en psychose. Parallèlement, les premiers résultats des investigations menées par le FBI et la CIA indiquent que, selon toute vraisemblance, les attentats du 11 septembre ont été planifiés de longue date sur le sol américain par un réseau organisé. 35 36 Dès le 11 septembre, à l’exception de l’Irak, la communauté internationale condamne les attentats. Le président américain, George W. Bush, qui considère ces attentats comme « un acte de guerre », alors que les États-Unis n’ont jamais été frappés de la sorte sur leur sol, appelle à la mise en place d’une coalition internationale contre le terrorisme. L’Alliance atlantique, l’Union 37 européenne et la Russie notamment apportent un soutien immédiat aux États-Unis. Aux attentats contre les Etats-Unis d’Amérique, le pays riposte et se lance dans la guerre contre les talibans. Commencée en Octobre 2001, elle a conduit à la chute du régime islamique en Afghanistan. En Mars 2003 c’est au tour de l’Irak de Saddam Hussein attaqué par une coalition essentiellement angloaméricaine. Bagdad tombe aux mains des américains en Avril 2003. Ces différentes crises auxquelles les Etats-Unis d’Amérique font face mettent le monde dans une insécurité totale. 38 Conclusion L’alliance conclue entre les démocraties occidentales et l’URSS en vue de lutter contre les forces de l’Axe ne résiste pas à la fin de la 2nde guerre mondiale. Elle laisse place à la guerre froide opposant le bloc capitaliste au bloc communiste de 1947 à 1989. Avec l’avènement de la coexistence pacifique, les relations entre les EtatsUnis et l’URSS s’améliorent pour leur permettre de continuer à exercer leur influence dans le monde. Mais leur domination est de plus en plus remise en cause à l’Est comme à l’Ouest. Le monde, autrefois bipolaire devient unipolaire à la fin de la guerre et le contact entre les civilisations occidentale et musulmane provoque dans les années 2000 des tensions de plus en plus grandes. Référentiel de recherche Google.com Dictionnaire interactif Wikipédia Encyclopédie Larousse illustré 2017 Dictionnaire universel Encarta 2018 Connaissances antérieures des apprenants 39