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Mémoire Dembo COLY Fodé Kaba

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REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple - Un But - Une Foi
MINISTERE DE L’UDUCATION
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
UCAD
FACULTE DES SCIENCES ET DES TECHNOLOGIES
DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION
FASTEF
DEPARTEMENT DIDACTIQUE D’HISTOIRE
ET DE GEOGRAPHIE
DOSSIER DOCUMENTAIRE ET PEDAGOGIQUE
Thème :
PRESENTE PAR :
SOUS LA DIRECTION DE :
Mr Dembo COLY
F1C2
Mr Cheikh Faty FAYE
(Formateur à la FASTEF)
ANNEE ACADEMIQUE 2007 / 2008
PROBLEMATIQUE
L’expansion de l’islam au sud du pays est restée largement peu connue par les
Sénégalais et surtout les fils de la Casamance.
Tous les chefs religieux artisans de l’implantation de l’islam en Casamance ,
Fodé Kaba Doumbouya fut sans doute le plus grand et le plus célèbre en raison
de l’ampleur de ses actions dans cette région sud du Sénégal.
L’étude de l’action de ce chef nous permettra de connaître et de situer le
contexte de développement de l’islam militant dans la Casamance.
L’intérêt que nous portons à ce sujet est marqué par une étape de recherche
historique du processus d’islamisation en Casamance.
Cela justifie amplement la nécessité de sa vulgarisation pour la connaissance de
l’histoire de l’islamisation de la région.
Pour confection ce document, nous allons faire recours a des sources écrites et
orales. Elles sont en ouvrages, en mémoires, articles de revues, en rapports de
voyage, d’études et en documents d’archives.
En ce sens qu’une bibliographie commentée nous permettra de bien élucider les
différentes actions du marabout FODE KABA DOUMBOUYA en Casamance.
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A / LA TRADUCTION OU SOURCE PRINCIPALE :
1 / Les griots :
Ils furent les compagnons parfois fidèles et parfois infidèles de ceux là qui
détenaient entre leurs mains les brides de la destinée des peuples, les chefs
spirituels et temporels ou les chefs incarnant les deux pouvoirs. De ce fait, les
griots furent par moments les instigateurs et jouèrent par conséquent un rôle de
premier plan dans l’inventaire de la civilisation négro africaine marquée du
sceau de l’oralité.
2 / Les sages :
Nous n’avons pas circonscrit nos investigations au seul cercle des griots.
Nous, nous sommes intéressés à une autre catégorie de personnes qui présent
aussi de tout leur poids dans la balance des témoignages oraux. Ces personnes
sont connues en milieux africains sous le nom de sages ; autrement dit, les
personnes assez âgées et suffisamment expérimentées ayant vécu en témoins ou
en acteurs certains événements.
En Casamance, ils se recrutent généralement parmi les anciens disciples des
chefs religieux et politiques ou leurs descendants.
Ils sont à côté des griots, des auxiliaires sur lesquels il faut compter dans la
reconstitution des faits historiques.
Cependant, au regard des témoignages et des renseignements que nous avons
recueillis dans le cadre de notre recherche, il est à regretter que les témoignages
oraux n’aillent pas sans véhiculer des récits invraisemblables et de faux
témoignages que certains historiens acceptent parfois avec une déconcertante
docilité.
5eme Colloque international sur les traditions orales du Gabon 19 / 24 mai 1980,
Dakar.
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B / LES DOCUMENTS D’ARCHIVES :
Ils constituent le deuxième type de sources se rapportant à l’étude de la
Casamance. Ils concernent surtout les rapports trimestriels d’ensemble que les
administrateurs locaux faisaient parvenir soit au Gouverneur du Sénégal soit au
Gouverneur Général de l’Afrique Occidentale Française (AOF).
Ici, les documents embrassent toutes sortes de questions : des questions
liées aux conseils et assemblées, des questions politiques, économiques,
militaires, religieuses et administratives. Ces questions sont groupées sous forme
de séries. A chacune de ces séries, est affectée une lettre alphabétique. La lettre
alphabétique sert d’élément de référence par rapport auquel le chercheur qualifie
chaque question.
En tant que témoignages écrits et datés, ces archives représentent pour la
tradition orale, une source d’éclairage complémentaire en ce qui concerne
notamment la fixation des événements dans le temps et voire dans l’espace.
Mais, en dépit de ce rôle positif que les documents d’archives tiennent à côté de
la tradition orale, il faut reconnaître que certains rapports demeurent dans une
certaine mesure tributaires d’une particularité qui va dans certaines
circonstances jusqu’à l’extravagance.
C / LA SOURCE MODERNE :
Nous entendons par source moderne, la kyrielle d’œuvres historiques
publiées et sous forme d’ouvrages par des maisons d’éditions. Ces ouvres
historiques réunies, constituent le troisième type de source contigu à l’étude de
la casamance.
Roche Christian : Il mit au point un ouvrage qui de par sa dimension
politique, sut mettre en relief les différentes phases du mouvement de la
colonisation et les divers courants de résistances qui animèrent les peuples de la
Casamance. Il eut le mérite d’avoir distingué un peuplement mandingue ancien
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et une immigration massive des << Koubouké >> ou mandingues du Gabou en
1867.
Mais un chef de reproches est à retenir contre le professeur Christian
Roche : il n’a pas daigné procéder à une analyse critique suffisante des
documents d’archives sur lesquels il s’est appuyé pour rédiger sa thèse.
Sagna SEKOU : Ce document se veut en premier lieu le point de rencontre de
l’Islam et de la colonisation française, deux forces de pénétration qu’il se
propose d’analyser objectivement et sans complaisance aucune en corrélation
avec les rapports qu’elles eurent à entretenir avec les peuples autochtones de
Casamance
jadis assujettis à d’autres croyances, et à la lumière des
cheminements de l’histoire encore obscure de la Casamance elle même;
En deuxième lieu, il se propose (ce document) de tracer l’histoire des chefs
politico religieux versés dans les sciences religieuses islamiques et ayant fait
preuve de qualités caractérisant un chef de peuple, une stratégie et surtout un
politique.
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A- LA TRADITION OU SOURCE PRINCIPALE :
Les témoins oraux comme les griots et les sages.
B - LES DOCUMENTS D’ARCHIVES :
Direction Nationale des Archives du Sénégal (DANS).
1) Archives du Sénégal :
2D78. Au sujet de Fodé Kaba : rapport du gouvernement au ministre 6 Avril 1891
2) Archives du Sénégal :
13G11. Traité signé entre Fodé Kaba et la France : objet de la correspondance
du gouverneur au ministre Mai 1893.
3) Archives du Sénégal :
13G372. Lettre de Fodé Kaba : objet de la correspondance du commandant
Forestier de Sédhiou au gouverneur du Sénégal, juillet 1900.
4) Archives du Sénégal :
2D78. Rapport du capitaine Rouval commandant le corps expéditoire au
gouverneur du Sénégal, Mars 1901.
5) Archives du Sénégal :
13G374. Violent rapport du capitaine Séguin de Sédhiou contre Fodé Kaba au
gouverneur du Sénégal, Mars 1900.
C- LA SOURCE MODERNE :
Ouvrages de quelques auteurs.
1°) Cissoko (s.k) Recueil des traditions orales des mandingues de Gambie et
de Casamance, Dakar IFAN, 1969.
2°) Roche (c), conquête et résistance des peuples de Casamance 1850 −1920,
les nouvelles éditions africaines, Dakar −Abidjan 1976.
3°) Roche (c) Portraits des chefs casamançais du 19ème siècle. ; in : Revue
française d’histoire d’outre −mer n°213 (pp 451 − 467), 1971.
4°)
Sagna (s), L’islam et la pénétration coloniale en Casamance, thèse de
Doctorat de 3ème cycle, département d’Arabe UCAD, 1983.
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SUJET : L’action de Fodé Kaba Doumbouya en Casamance
INTRODUCTION
I- La présentation du personnage de Fodé Kaba Doumbouya
II- Les premières actions de Fodé et son combat avec Alpha Moolo
III- Le conflit avec Moussa Moolo
IV- La guerre contre les Balantes
V- L’arrivée de Fodé au Fogny
VI- Sa coalition avec la France
VII- La mort de Fodé Kaba Doumbouya
CONCLUSION
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FODE KABA DOUMBOUYA naquit à GOUMBEL (petit village du sud
du Boundou-Fouindou dans le département de Bakel, au cœur de l’actuelle
région du Sénégal oriental). D’après la tradition, c’est son père Fodé Boucar qui
se chargea lui-même de son instruction coranique. Le surnom de KABA porté
par les ancêtres de sa famille, évoquerait selon certains la Kaaba de la Mecque.
D’autres pensent que c’est un arbre de lianes appelé Kabaa en Mandingue le
titre de Fodé Kaba Doumbouya fut décerné au jeune talibé fils de marabout, il
était destiné à succéder à son père après sa disparution.
Parvenu à l’age adulte, il quitta son village natal pour venir en compagnie
de ses parents, frères et sœurs, s’établir en 1873 à Kéréwane prés de Dianna Bâ
dans le département de Sédhiou, possession du roi mandingue païen Silati
Kéléfa.
L’action de Fodé Kaba se situe dans le contexte du développement de
l’islam militant dans tout le sud du Sénégal.
En effet, beaucoup de travaux portant sur les actions des marabouts de la
Casamance traitent des actions de tous les marabouts de la région. En
choisissant de travailler sur un seul marabout (Fodé Kaba), nous allons montrer
ce que justement les travaux généraux n’ont pu mettre en évidence. Pour ce
faire, sept grandes parties structureront notre étude :
Présentation du personnage de Fodé Kaba Doumbouya,
Les premières actions de Fodé et son combat avec Alpha Moolo,
Le conflit avec Moussa Moolo,
La guerre contre les Balantes,
L’arrivée de Fodé Kaba au Fogny,
Sa coalition avec la France,
La mort de Fodé Kaba Doumbouya
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I-
PRESENTATION DE FODE KABA DOUMBOUYA
Selon certaines sources, Fodé Kaba Doumbouya est né en 1818 à Goumbel,
un village de l’actuel département de Bakel. Il est issu d’une famille de
marabout et a appris le coran chez son père FODE BOUCAR. Il est mort en
1901 dans le département de Bignona.
II - SES DEBUTS ET SON COMBAT AVEC ALPHA MOLO
C’est dans le Fouladou Pakao que Fondé Kaba commença ses premières
actions et plus précisément à Kerewane, possession du roi mandingue païen
Silati Kelefa. Agacé par les pratiques païennes érigées en règle de conduite
idéale dans ce royaume, Fodé intima à Silati Kéléfa l’ordre d’embrasser l’Islam.
Fore du soutien des peuls païens du Fouladou déjà informé des desseins de
l’hôte encombrant, Silati Kelefa refusa et ordonna à Fondé de quitter son
royaume dans les meilleurs délais sous peine d’être lynché. Fodé désobéit et
déclara la guerre sainte à Selati Kelefa. Une épreuve de force s’engagea entre
les deux protagonistes.
Ce fut une épreuve sanglante parce qu’elle allait non seulement coûter aux
mandingues païens la fleur de leurs armes essentiellement constituées de
cavalerie, mais aussi entraîner la mort de leur vénéré chef Silati Kelefa. La
disparition de ce dernier mécontenta vivement les peuls païens du Fouladou
dirigés par Alpha Molo.
Non disposés aussi à embrasser l’Islam, les peuls décidèrent de se lier aux
mandingues païens de Kerewane en particulier et du Badibou en général par un
pacte d’assistance mutuelle.
« Mis au courant des préparatifs païens, Fodé alla en compagnie de cinq
guerriers à Nioro du Rip solliciter l’appuis de l’Almami Mamoudari, frère du
célèbre conquérant Maba Diakhou tué en 1867 » ( Roche Christian, 1976 ).
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Les mandingues païens fermement soutenus par les peuls du Fouladou, mirent à
profit l’absence de Fodé et attaquèrent le village d’où ils furent expulsés.
Informé, Fodé avec soixante douze hommes, rentra précipitamment.
En route pour Kerewane, il rencontra au village de Soukouta douze émissaires
d’Alpha Molo venus lui proposer la paix et restitution de ses biens Fodé les fit
exécuter sauf un qui fut selon son petit fils Maya DOUMBOUYA interviewé par
Christian Roche envoyé au roi peul pour lui signifier que désormais toute paix
était impossible entre eux.
De retour à Kerewane en partie détruit et désert, Fodé décida de lancer une
offensive décisive : des villages furent incendiés des familles païennes décimées
et des captifs emmenés. Il en fut ainsi jusqu’en 1875 date à laquelle Fodé tenta
vainement de prendre N’dorma, capitale des peuls païens située au Nord-Est de
Kolda. Cet échec que plongea Fodé dans une profonde tristesse.
« Le 1er février 1876, tout le Pakao se rejoignit à lui pour assiéger le village de
Kerewane près de Dianna Bâ où Alpha Molo et son fils Moussa Molo s’étaient
laissés enfermer » (Roche Christian 1976).
Le siège fut pénible pour les peuls. Moussa réussit à déjouer la surveillance
des assiégeants et revint avec des renforts libérer son père. Ce jour là, Fodé
Kaba laissa passer l’occasion de capturer ses ennemis. Il ne le retrouvera jamais
plus.
De tout le Pakao, seul Dianna Bâ était resté alliés aux partisans de Alpha
Molo. Fodé Kaba maudit cependant le village en souhaitant la désunion de ses
habitants.
Sentant sa défaite prochaine, Fodé Kaba décida de se retirer
momentanément de Kéréwane et vint rassembler ses forces à Mankhonon en
plein cœur du Pakao.
Ce fut à Mankhonon semble t-il qu’une voix mystérieuse aurait annoncé en
songe, naissance d’un illustre fils devant être issu de son union avec une femme
balante habitant le village de Mangaroungou.
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Ce détail qui échappe au professeur Christian Roche dans le cadre de sa
recherche, fut à l’origine de l’expédition que Fodé organisa avec Sounkari Yiri
Kamara, le 08 Avril 1876 contre le Balantacounda, zone habitée par les Balantes
païens.
III- SON CONFLIT AVEC MOUSSA MOLO
La maîtrise avec laquelle Fodé Kaba a pu massacrer les troupes de Silati
Kelefa, poussa Moussa Molo à lui déclarer la guerre. En plus Moussa Molo
voulait se venger de la défaite de son père face à Fodé Kaba.
« Moussa Molo naquit à Soulabali vers 1846 et c’est sa mère Coumba
Woudé, qui hébergea El hadji Omar Tall lors de son passage dans le village.
Agé de 36 ans, le nouveau roi du Firdou avait le teint plutôt foncé. Il n’est pas
aimé, surtout des Mandingues qui sont dans le Fouladou. Il a essayé en vain de
leur imposer la langue peule qu’il voudrait entendre parler sur toute l’étendue de
son territoire » (Roche Christian 1976).
Le 1er Novembre 1976 Fodé Kaba était à Sandignéri où il s’apprêtait à
attaquer le Kabada allié à Moussa Molo. Fodé sollicita l’autorisation de traverser
le Boudié pour se diriger vers le Nord. Le commandant de Sédhiou ayant refusé,
il parcourut le Souna et arriva à Mankhonon. Il parti pour le Kabada, mais il fut
battu par Moussa Molo près du village de Firdou. Il se replie sur Diambati rive
gauche du Soungouroungou où il fit appel à de nouveaux renforts.
En Juin 1877, Fodé Kaba longeait les bords de la Gambie. Il pilla le
village toucouleur de Séno et s’installa quelque temps à Karantaba dans le
Diarra. Il fit construire un Tata qui fut assiégé le 03 août par Moussa Molo.
Cerné et pris au piège, Fodé Kaba dut son salut à la fuite. Il s’échappa le
05 septembre pour se réfugier à Kiang. « Moussa Moolo eut alors une entrevue
le 18 octobre avec le Travelling - Commissionner de Mac Carthy pour mettre au
point une action concentrée dans le but de capturer le chef Diakhanké, lors d’un
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éventuel retour en Gambie » (Roche Christian 1976). Méfiant, Fodé Kaba
préféra rester à Kiang.
Un moi après, un autre chef du Fouladou Sarré Amadou vint voir Moussa
Molo pour attaquer Fodé Kaba à Kiang. Tout le Fouta se leva et prit les armes à
trois kilomètre, ils bombardèrent la Tata du marabout.
Cependant Moussa Molo ne réussit pas à s’échapper puisqu’il sera
poursuivi par Demba Hadiada, un des chefs guerriers de Fodé Kaba qui
cherchait sa peau. Il captura Moussa Molo dans son village à Sékercounda.
L’incursion comme nous l’avons dit plus haut -fut arrêtée par une mise en
garde sévère du Commandant du poste militaire de Sédhiou.
C’est dans ce contexte que Fodé se dirigea alors vers le Soungouroungou,
principal affluent de la rive droit de la Casamance, au cœur du royaume Diola
païen du Fogny à la reddition duquel, il ambitionnait de parvenir, de concert
avec Ibrahim N’diaye, au nom de l’Islam et du monothéisme pour qui le sousentend.
IV - SA GUERRE CONTRE LES BALANTES.
Le pays des Balantes ou Balantacounda est un bas plateau forestier
découpé par de petits marigots orientés du Sud vers le Nord. Situé entre la
Casamance et la frontière Guinéenne, il s’étend d’Ouest en Est, du village de
Goudomp au marigot de Binako.
Les mandingues de Casamance prétendent que les Balantes doivent leur
nom à un refus : ‘’ Balan t‘’ qui veut dire « refus » et « Balantacounda » qui
veut dire « chez ceux qui ont refusé ». Pour les uns, c’est le refus de suivre les
armées de Koli-Tenguéla, ou de quitter leur pays d’adoption; pour les autres
c’est le refus de se convertir à l’Islam.
Sur le plan religieux les Balantes païens affirmaient leurs croyances à
l’existence de sorciers possédés par l’esprit du Mal, et qui avaient le pouvoir de
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donner la mort. C’est dans ce contexte que Fodé Kaba va intervenir dans le but
d’islamiser les populations.
Sur le terrain ; il trouva Fodé Landing Daffé qui était au paravent le chef du
village de Ndiama. Plus souple, il accepte de collaborer avec Fodé Kaba dans
ses campagnes d’islamisation des villages païens du Balantacounda.
L’attitude de Fodé Kaba plaisait à Sounkari Yiri, fils de Ndoura, ancien
chef du Boudié. Ambitieux, il rêvait d’unir les habitants du Boudié pour les
entraîner dans une guerre sainte contre les Balantes. Avec Fodé Kaba, il pensa
avoir trouvé l’homme qui servirait ses desseins. « Il lui rendit visite le 08 Avril
1876 à Mankhonon pour lui demander de participer à une campagne contre des
villages du Balantacounda » (ROCHE CHRISTIAN). Fodé Kaba accepte.
Kougnara et Mangaroungou furent détruits.
Le capitaine Martin, commandant du poste de Sédhiou, ordonna l’arrêt
immédiat des combats, et le marabout s’inclina. Il fut cependant très surpris, car
Sounkari lui avait déclaré que les français étaient favorables à cette entreprise.
Néanmoins, Fodé Kaba se dirigea vers le royaume du Fogny où il ambitionnait
d’islamiser les populations païennes de cette localité.
V - L’ARRIVEE DE FODE KABA AU FOGNY
Son arrivée au Fogny intervient en 1878. Dans cette localité, il s’établit à
Bapikoune, village distant de soixante kilomètres de Bignona. Le village avait à
sa tête un certain Demba Badji. C’est lui qui fit appel à Fodé dans le but de venir
à bout de ses rivaux qui lui disputaient le titre de chef de village. Fodé réussit à
les réconcilier puis les massacra tous et devint le maître incontesté du village
qu’il rebaptisa Madina. Craignant une attaque conjuguée des Diola païens, liés
de surcroît à la France par la convention du 02 Décembre 1865, Fodé se fit
construire et fortifier un Tata au milieu d’une clairière d’après le principe
Soudanais.
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« Ce Tata se compose d’une ligne de défenses extérieures et de deux
enceintes.
La ligne de défenses était constituée par une courtine de cases
palissadées. Son centre abritait le logement des femmes et deux poudrières.
Entre les deux enceintes s’allongeaient des cases des sofas dont le nombre peut
être estimés à trois cent environs ; ils étaient armés de fusils à pierre. Près de
l’entrée principale, se dressait la case à pierre où le marabout surveillait luimême l’enseignement coranique de ses subordonnées. » (Christian Roche 1976).
La construction du Tata nécessita cinq ans. Elle prit fin en 1883. Au
printemps de la même année, Fodé lança la première et décisive offensive.
Décisive car elle entraîna la soumission de plusieurs villages Diolas dont
Bouyen, Kékolaye, Boulayotte, Kanedian, Koumanghor…plus au Sud, cette
offensive entraîna la soumission d’Inor, de Bonna, de Djiragone… Au plan
religieux, ces villages conquis furent placés sous l’autorité de Fodé Diaïté assisté
de Lamine Kouyaté.
Au début du mois de Septembre 1878, Fodé Kaba, à la tête de plus de
quatre cents cavaliers recrutés parmi les Malinkés du Pakao et Boudié, envahit
l’Ouest du Fogny et pilla les villages Diolas de Bassada et Manbigné sur la rive
droite du Soungouroungou. La population terrorisée par les chevaux lancés au
galop, prit la fruite. Le butin fut rassemblé à Manbigné ou Fodé s’installa.
Le 09 Septembre, profitant du départ des bandes du prince Kabounké
Famara Mané, alliées à Fodé Kaba, les Diolas attaquèrent Mambigné. De
nombreux défenseurs furent tués ainsi que des chevaux. Les Diolas se retirèrent
dés le retour des guerriers venant du Pakao, du Mankhonon et du Boudié.
Ensuite Fodé Kaba entra dans le Kiang. Le premier village qu’il occupe fut
celui de Boughari. Mais ici Fodé Kaba n’avait pas fait de guerre, puisque la
femme du roi de ce village, Guima était une femme Soninké originaire du
Gaabou.
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Donc elle avait les mêmes origines que les combattants de Fodé Kaba : Demba
Hadiada, Famara Mané, Sinkou Sané, Malang Boulaféma, Demba Douwabou,
Younkaman.
Après une semaine de repos, Fodé Kaba se dirigea vers le Kiang Diognére où
se trouvait le roi soninké Gnaling Sonko. Dans ce village, le nom d’allah ne se
prononçait pas. Alors Fodé Kaba intima l’ordre à Gnaling Sonko prononcer le
nom d’allah. Ce dernier répondit : « Nous, on ne chante pas, pour dire qu’ils ne
vont jamais prononcer le nom d’allah. Pire, Gnaling Sonko prit un chapelet et le
déchira devant le marabout. Ceci irrita Fodé Kaba qui mit tout le village en feu »
Ce passage est extrait de la cassette (Kora chantée en langue mandingue) du
griot FINA DAHABA.
La maîtrise avec laquelle Fodé canalisa son offensive, poussa
l’administration coloniale à changer son fusil d’épaule en déclarant caduque la
convention signée le 02 Décembre 1865 entre le roi du Fogny, Mousso Kassy, et
le capitaine d’infanterie de marine Beau poil de Saint-Aulaire, alors
commandant le poste de Karabane.
VI-
SA COLLABORATION AVEC LA France
La collaboration de Fodé Kaba avec les Français date du 26 Mars 1891. <<
Ce fut en effet à cette date que l’administration Française signa avec Fodé une
convention >> (archives du Sénégal 2 D78, 6Avril 1891) plaçant le Fogny sous
la tutelle du chef mandingue. L’administration Française tout en gardant le
souci fondamental de prélever le maximum d’impôts, de s’engager en outre à
aider Fodé Kaba dans sa lutte contre le village de Sidian, bastion incontesté de la
résistance Diola à l’Islam et au fait colonial français, le marabout accepta l’aide
française et ses forces jointes à celle de la France marchèrent le 07 Février 1893
sur Sidian. Le village, protégé par une double enceinte résista Héroïquement à
l’obusier colonial.
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Ce fut donc un échec pour Fodé qui, malgré le soutien de la France, ne
réussit pas à enlever Sidian. Insensible, à l’opposé de Fodé, à l’échec,
l’administration coloniale crut alors devoir mettre à profit son soutien matériel et
humain au marabout pour solliciter auprès de celui-ci l’autorisation de lever des
impôts dans les villages acquis à sa cause, moyennant le versement d’une rente
annuelle de cinq mille francs.
Fodé rejeta cette offre et argua du fait qu’il n’avait pas conquis les villages
Diolas pour en faire des chasses gardées de l’administration française.
Le 09 Février 1893, l’administration coloniale irritée par les propos de Fodé,
décida la création du poste militaire de Bignona dans le dessein de retirer le
Fogny au marabout par la force.
Mais, se rendant compte après calcul que la rente annuelle de cinq mille
francs proposés par l’administration coloniale dépasse de loin le montant des
impôts fournis par le Fogny, Fodé se ressaisit et accepta l’offre français.
L’administration française loin de s’interroger sur ce qui a bien pu amener le
marabout à changer si vite de position, s’empressa de se rendre à Bignona pour
y signer « le 07 Mai 1893 avec le marabout un traité ». (Archive du Sénégal
13G11 Mai 1893).
Ce traité vint à son heure. Il vint, comme le souhaitait l’administration
coloniale, établir l’harmonie souhaitée entre le marabout et les Diolas. La remise
du Fogny entre les mains du gouverneur de Lamothes par Fodé donna à ses
adversaires de tous bords l’occasion d’exposer le marabout à des critiques
acerbes.
Nous sommes, en ce qui nous concerne, tentés de croire qu’à l’origine de
la décision de Fodé Kaba de remettre le Fogny entre les mains de la France, se
trouvèrent trois raisons d’Etat :
La première raison réside à notre sens dans le fait que Fodé Kaba était
parfaitement conscient que la rente annuelle que la France s’est engagée à lui
verser, dépassait largement le montant des impôts fournis par le Fogny et qu’en
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acceptant cette offre Française il aurait toute la latitude de concentrer ses forces
sur le front religieux.
La deuxième raison tient au fait que Fodé Kaba savait mieux que
quiconque que l’objectif inavoué de la France était de faire du Fogny sa vache à
lait. Mieux que quiconque, il savait que les Diolas étaient extrêmement jaloux de
leur patrimoine et qu’il y avait de fortes chances qu’un conflit d’intérêts opposât
la France aux Diolas si celle-ci venait à mettre son intention à exécution.
La troisième raison résulte de la seconde. Elle est à chercher dans le fait
que Fodé Kaba savait mieux que quiconque qu’en cas de conflit entre les Diolas
et les français, il serait le grand gagnant en ce sens qu’il est de règle que
l’ennemi de mon ennemi finit généralement
Par devenir l’ami.
Cependant en remplacement du Fogny, Fodé tourna ses regards vers la
Gambie anglaise devenue sa nouvelle cible. Il y lança au bout du mois de Juillet
1900 une offensive.
Le point d’aboutissement de cette offensive fut Koussambou, Dator et
Sankandi. Fodé saisit cette heureuse occasion pour placer le village de Dator
sous l’autorité religieuse de son frère Kaniman, et le village de Sankandi et de
Koussambou sous l’autorité de Dari Bana Dabo avec résidence à Sankandi .Face
à cette situation, la France chercha les voies et moyens capables de mettre fin à
la campagne d’Islamisation de Fodé Kaba. Ainsi les disciples de Fodé, habitant
les villages de Dator et de Sankandi parvinrent à mettre le marabout au courant
du vaste complot de la France.
Mesurant les conséquences que pouvait entraîner le complot, Fodé rédigea
une lettre au commandant de Sédhiou. Dans cette lettre il écrit : << Mon plus
grand plaisir est d’être toujours en paix avec les français. Si je prends les armes,
ce sera contre les païens mais jamais contre les blancs. Allah a dit que la paix
doit toujours régner entre les blancs et les musulmans >> (Archives du Sénégal :
13G372 juillet 1900) ;
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Malgré cela, la France prépara son armé sous la direction du capitaine
Rouval désigné par le Général Combes. Quant à Fodé, il réunit son Etat major
dans sa chambre à prière en présence de son fidèle lieutenant Mamadou Cissé
plus connu dans les chroniques sous le nom de Demba Hadiada.
Au cours de la réunion qui ne dura que quelques heures d’horloge, le marabout
porta à la connaissance de ses sofas disciplinés que son Tata serait attaqué dans
les jours à venir. Soucieux de sauver sa famille ; il décida que celle-ci évacuât
les lieux dans les meilleurs délais. A ces mots, les sofas prirent congé de leur
chef, les yeux pleins de larmes.
VII- LA MORT DE FODE KABA
Le 23 Mars 1901, le détachement français auquel devait
revenir la
conduite des opérations, marcha sur Médina et détruisit le Tata du marabout.
Qu’est il advenu de Fodé ? Voici une question que Rouval était en droit de se
poser après que le Tata eut pris feu. « Rouval prit d’assaut les lieux, assisté de
deux témoins Diolas ennemis jurés de Fodé requis pour montrer Fodé du doigt »
(Archives du Sénégal 2 D 78 mars 1901).
Dans le Tata enflammé, se tint un homme debout un Kaba. C’était
Bourama Doumbouya fils aîné de Fodé Kaba. Il fut le seul membre de la famille
que Fodé autorisa à rester avec lui. Il lui fit la promesse ferme que rien ne lui
arriverait grâce à Allah.
Interrogé au sujet de son père par Rouval, Bourama déclara ne l’avoir pas
vu. Non satisfait de cette réponse, Rouval ordonna aux hommes de troupes de
perquisitionner dans les coins et recoins du Tata. Le cadavre de Fodé activement
cherché, ne pu être trouvé. Rouval qui regagna non sans amertume Bignona,
conclut dans ces conditions à une évasion.
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Mais faut il alors s’accorder à penser avec le capitaine Rouval que Fodé
s’était évalué ? A cette question, nous sommes à l’aise de répondre par la
négation.
Fodé ne s’était pas évadé et encore moins enfui. Fodé est bel et bien mort.
La nouvelle de sa mort fut rendue publique par Bourama lui-même au lendemain
de son établissement à Sédhiou plus précisément à Moricounda, à son retour de
Podor où il fut déporté.
A premier groupe venu l’assaillir et le cribler de questions au sujet de son
père, Bourama déclara sans ambages : « Mon père est mort. Il succomba vêtu
d’un boubou blanc dés le premier tir d’artillerie, au mur cadrant l’entrée
principale du Tata où il prit position peu de temps avant le déclenchement des
opérations.
Les débris du mur démoli purent couvrir son corps sauf ses membres inférieurs
que je recouvris avec célébrité avant la pénétration des toubabs dans le Tata. En
conformité avec ses dernières volontés, sa dépouille mortelle, grâce à Allah fut
soustraire au regard des toubabs » (Sagna Sékou, 1983).
En tant que témoignage, il revêt une profonde signification en ce sens qu’il
nous donne une idée de la formule non moins empreinte de dignité que Fodé a
cru devoir choisir pour rendre le dernier soupir.
19
L’action de Fodé Kaba Doumbouya en Casamance, était immense. Elle
s’appuyait essentiellement sur l’islamisation des peuples païens de la région.
Fodé a commencé ces premières actions d’islamisation dans le Pakao et le
Fouladou où il était en confrontation avec le roi mandingue Silati Kelefa et celui
peul Alpha Molo.
Après la mort de ces derniers, il se dirigea vers les peuples païens Diolas
du Fogny où il chercha à répandre sa religion par la force des armes.
Les français s’allièrent à lui pour soumettre les villages du Fogny à son autorité.
Cette collaboration est scellée par les traités Forichon du « 18 Mars 1891 et du
7 Mai 1893 » (voir Archives du Sénégal, 2B77, 8 Mars 1891) par lequel le
marabout céda le Fogny aux français pour ne plus garder que le Kiang.
Après plusieurs vexations et humiliations qu’il fit subir aux français, la
collaboration prit fin quand le 23 Mars 1901, il trouva la mort, victime des
armes de ses anciens alliés. Ainsi, sa mort fut interprétée par ses adversaires
comme une malédiction divine. Chemin faisant, aucun effort ne fut épargné du
coté ennemi pour accabler le marabout de toutes sortes de critiques.
Ces critiques qui recoupent dans une large mesure celle déjà formulées par
les colonisateurs, ont en commun un centre de gravité : si Fodé Kaba luttait
réellement pour la propagation et le triomphe de la foi islamique, comme il le
prétendait il aurait dû construire beaucoup de mosquées dans les localités de la
Casamance. Faut il prendre ces critiques trop au sérieux ? C’est là une question
que tout juré qui se veut impartial a intérêt à se poser.
Nous pensons qu’il faut en prendre bonne note aux fins de les confronter
aux réalités socio politico religieuses de l’époque, et si on les met en relation
avec la volonté de Fodé de lutter pour le triomphe de la foi islamique, on
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constate aisément que l’influence du marabout se fit sentir et se fait encore sentir
dans les villages surtout Diolas du Fogny.
Sous ce rapport, il va sans dire que si le marabout avait les moyens, il
n’aurait sans doute pas hésité à édifier un peu partout des mosquées dés l’instant
qu’il a administré la preuve de sa bonne foi. Or, il est hors de question
d’évoquer le problème de moyens puisque sur le plan financier, Fodé prélevait
des impôts au Fogny. De même, lorsque le Fogny lui fit retiré, il continuait à
bénéficier d’une rente annuelle de 5000 f qui aurait dû lui permettre d’édifier
des mosquées.
Pourquoi donc et malgré tous les moyens tant humains que financiers qui
étaient à sa disposition, Fodé Kaba n’est il pas arrivé à construire des mosquées
comme le réclament les critiques modernes ? L’élément de réponse, plutôt les
éléments de réponse à cette question sont à chercher dans la réticence affichée
par les Diolas qui trouvèrent, il faut l’avouer, trop lourdes les obligations de
l’islam.
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22
PRESENTATION PEDAGOGIQUE
1) Place du thème dans le nouveau programme
Notre sujet « L’action de Fodé Kaba Doumbouya en Casamance » peut être
intégrée dans deux leçons d’histoire du nouveau programme :
- D’abord dans la première partie du nouveau programme d’histoire de la
classe de 5e intitulé « civilisation musulmane « « " et plus précisément dans la
leçon 3 portant sur « expansion musulmane »
- En suite dans la deuxième partie du nouveau programme d’histoire de la
classe de 3ème intitulé « L’impérialisme en Afrique » et plus précisément dans la
leçon 7 portant sur ‘’les résistance’’.
2) L’intérêt du thème
L’étude de ce thème est importante dans la mesure où elle permet à l’élève
de connaître les étapes de l’expansion de l’islam en Casamance par Fodé Kaba
Doumbouya. Elle permet également à l’élève de connaître le type de résistances
que pratiquait Fodé Kaba en Casamance face aux français.
3) Le crédit horaire
Ces deux leçons sont pour deux heures chacune. Ce qui nous paraissons
raisonnable. Il est donc possible d’atteindre les buts fixés par l’esprit du
programme en se fixant des objectifs pédagogiques clairs et d’avoir une bonne
gestion du temps.
23
Objectifs généraux
Objectifs Spécifiques
Contenus
Supports
Enseignement /
Apprentissage
Evaluation
Objectif général :
Objectif Spécifique n°1
Fodé Kaba est un
A partir de la figure 5
A l’issu de la leçon
L’élève sera capable de
Diakhanké né vers
donner les origines de Fodé Fodé
l’élève doit connaître
donner des informations
1818 à Goumbel dans
Kaba Doumbouya.
Fodé Kaba
sur Fodé Kaba
le Département de
Doumbouya
Doumbouya
Bakel. Il est le fils de
Qui est
Kaba ?
Carte
Fodé Boucar
Doumbouya
Objectif Spécifique n°2
L’élève sera capable de
D’après la tradition
décrire son itinéraire
Fodé Kaba Doumbouya
initiatique
a été initié par son père
lui-même. Il était
destiné à succéder à son
père après sa
disparition.
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Objectifs
Généraux
Objectifs Spécifiques
Contenus
Supports
Enseignement /
Apprentissage
Evaluation
Objectif général :
Objectif Spécifique n°1
Fodé Kaba Doumbouya a
Localiser sur les figures 1,2,3 et 4
Quelles sont les
A l’issu de la leçon
L’élève sera capable de montrer
commencé ses actions
les différentes localités de la
étapes de
l’élève doit
les différentes étapes de
d’abord dans le Pakao,
Casamance où Fodé Kaba a mené
l’expansion de
connaître les
l’expansion de l’islam en
puis dans le Fouladou,
ses actions d’islamisation.
l’islam en
principales actions
Casamance par Fodé Kaba
ensuite dans le
de Fodé Kaba
Doumbouya
Balantacounda et en fin
Doumbouya en
Cartes
Casamance par
Fodé Kaba ?
dans le Fogny.
Casamance
Objectif Spécifique n°2
+D’abord, Fodé Kaba
A partir des figures 8 et 9,
L’élève sera capable d’identifier
était en conflit avec le roi
délimiter les royaumes d’Alpha
les rois avec qui Fodé Kaba
Mandingue païen Silati
Molo et de Moussa Molo.
Doumbouya était en conflit dans
Kelefa. Il réussit à tuer
son projet d’islamisation.
après son refus
d’embrasser l’islam. Puis
avec le roi Peul Alpha
Molo. Ce dernier réussit
Cartes
à s’enfuir. Ensuite avec
Moussa Molo, cependant
il réussit à mettre la main
sur ce dernier.
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Objectifs
généraux
Objectifs
Spécifiques
Objectif Général :
Objectif Spécifique n°1
La relation entre Fodé Kaba
Extrait de A.N.S
Lire le texte et analyser le
Quel type de
A l’issu de la leçon,
L’élève sera capable
et les Français date du 26
2B78
traité signé entre Fodé Kaba et
résistances Fodé
l’élève doit
d’expliquer les relations
Mars 1891 où ils ont signé
Affaire Fodé
le gouvernement français
Kaba
comprendre ses
entre Fodé Kaba et les
plusieurs traités de paix. Les
Kaba
concernant le Fogny.
pratiquait−il ?
relations avec le
Français
français s’engagent à l’aider
colonisateur.
Contenus
Supports
Enseignement /
Apprentissage
Evaluation
dans sa lutte contre les
Diolas. Cependant la
popularité de Fodé Kaba
pousse l’administration
coloniale à lui déclare la
guerre.
Objectif Spécifique n°2
+La relation entre Fodé Kaba
A partir des figures 6 et 7
Quelle est la
L’élève sera capable de
et les Français prend fin le 23
analyser les circonstances de la
conséquence de
montrer les conséquences Mars 1901. Il trouva la mort,
mort de Fodé Kaba et décrire
la résistance de
de ces relations.
son Tata.
Fodé Kaba face
victime des armes de ses
anciens alliés. De même son
aux Français ?
Tata fut détruit.
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SUPORTS
Traité entre Fodé Kaba et la France du 7 Mai 1893 extrait de Archive
Nationale du Sénégal 2B78. Affaire Fodé Kaba
Article 1 : Fodé Kaba remet entre les mains du Gouverneur, la province du
Fogny pour en assurer la tranquillité.
Article 2 : En remplacement des revus qui lui avaient été reconnus, dans le
Fogny, Fodé Kaba recevra du Gouvernement Français une rente de 5000 f par
an, qui seront pris sur la totalité des ressources du Fogny.
Article 3 : Fodé s’engage à s’abstenir d’une manière Absolue de toute incursion
sur le territoire Diola ; le paiement du revenu de 5000 f étant subordonné à
l’exécution de cette classe.
Article 4 : Le Gouverneur français s’engage en raison de l’hostilité qui existe
entre le Fogny et Fodé Kaba, à le protéger contre toute agression des Diolas, à
moins qu’il ne soit prouvé que l’agression provienne du fait de Fodé Kaba ou de
ses sujets.
Article 5 : La frontière entre le pays de Fodé Kaba et le Fogny sera déterminée
ultérieurement par un arrangement entre Fodé et le commandant de distinction
de la Casamance.
Fait à Bonna, le 7 Mai. Ont signé, Fodé Kaba et Henri Lamothes.
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Figure 1 : Le pays malinké (1872-1883)
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Figure 2 : Les Pays peul et toucouleur
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Figure 3 : Le Balantakunda et les pays malinké
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Figure 4 : Les Joola de la rive nord (1890-1914)
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Figure 5 : Les origines de Fodé Kaba.
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Figure 6 : Le tata de Fodé Kaba à Médine
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Figure 7 : Le dernier combat de Fodé Kaba
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Figure 8 : Le royaume d’Alpha Moolo.
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Figure 9 : Le royaume de Musa Moolo (1881-190)
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