
Selon Anne Meistersheim (1972), le phénomène de «habiter » ne peut être
seulement expliqué architecturalement, l'ethnologie et la sociologie peuvent aussi
apporter leur part d’explication.
Aussi, l'habitat ne peut être uniquement interprété anthropologiquement ou en se
basant unilatéralement sur les matériaux de construction, la technologie, l'économie, le
mode de vie, c'est en fin de compte, l'environnement global qui doit être pris en
considération en prenant en compte le caractère global dans lequel se déroule l'acte de
bâtir, sachant que les relations, qui lient l’homme à son espace, sont très complexes.
Rapoport (1972 :1) insiste sur le fait que ce qui est déterminant c'est le type de
réponse que l'on donne aux besoins mais pas les besoins eux-mêmes. Ainsi par
exemple, ce qui intéressant n'est pas le fait de construire mais plutôt la façon dont est
construit le logis. C'est le savoir-faire qui est plus important que le produit lui-même.
L'étude et l'analyse des architectures populaires, qui tendent à disparaître devant une
architecture produit en masse, sont d'une importance capitale afin de tirer des
renseignements qui peuvent être d'un apport efficace dans la façon d'organiser l'espace
et de la manière de construire. L'exemple de l'architecte égyptien Hassan Fathy est très
édifiant. Cet architecte n’a fait qu'utiliser les matériaux et les techniques traditionnelles
de construction afin de satisfaire le besoin d'une pauvre communauté avide d'un besoin
en habitat.
L'habitat, qui est donc très lié à la culture, est exprimé par des valeurs spécifiques:
les codes, les signes, les règlements intercommunautaire, le degré d'intimité, l'utilisation
de l'espace sans oublier également la tolérance à la chaleur à la lumière etc.
Etant donné que chaque société possède sa propre culture, l'architecture ne peut
être universelle, elle est locale. C'est à dire, qu'elle s'accommode aux conditions propres
de son environnement et offre une variété de solutions en matière d'espace habité.
L'ajustement de l'espace tient aussi compte des paramètres tels que la lumière, le soleil,
l'eau etc. Paramètres souvent négligée par l'architecture dite «moderne ». La conception
est le résultat d'une besogne commune effectuée de la manière la plus simple.
L'architecture indigène se caractérise par l'ouverture et la non-spécialisation et elle est
tout à fait différente de la forme fermée.
Rapoport (1972 :1) explique que
« Le modèle lui-même est le résultat de la collaboration de nombreux individus pendant
plusieurs générations, aussi bien que de la collaboration existant entre ceux qui font et
ceux qui utilisent les maisons et les autres objets façonnés ; et c’est qu’on entend par le
terme traditionnel.
Dans ce contexte, l'architecte et le dessinateur sont inutiles puisque tout le monde
est préalablement au courant du type de la maison à bâtir. Les gens ont besoin de l'artisan
que pour accomplir des taches bien spécifiques.
Ainsi, les variables telles que le site, les dimensions, l'implantation sont le fruit
d'une large concertation au sein de la communauté. Tout ce savoir-faire est transmis