JUIN 2015 LE PRODUCTEUR DE LAIT QUÉBÉCOIS
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Désavantages :
- L’embryon ne peut être sexé avant
l’implantation (possibilité de deux
mâles).
- L’embryon doit être implanté tout
de suite après la coupe (ne peut
être congelé).
TESTS GÉNOMIQUES
Il est aussi possible, à partir de la
biopsie faite sur l’embryon, de pro-
céder à des tests génomiques. La
recherche avance rapidement et au
cours des prochaines années on pourra
déterminer le profil génétique complet
du veau à naître.
Il s’agit d’un domaine d’avenir, et
le temps n’est pas si lointain où nous
connaîtrons à l’avance les qualités et
les défauts d’un veau à naître.
Que ce soit pour augmenter le
nombre de génisses nées dans votre
troupeau (semence sexée) ou encore
pour obtenir une descendance plus
importante d’une femelle élite (trans-
fert embryonnaire ou fécondation
in vitro), les techniques aujourd’hui
disponibles sont à explorer pour aug-
menter la rentabilité de votre entre-
prise.
Ces techniques sont également
accessibles pour les troupeaux dits
commerciaux, où on veut accroître la
pression de sélection. La génomique
combinée aux performances de pro-
duction et de reproduction permet
de déterminer les meilleures femelles
du troupeau. On peut alors choisir de
faire des récoltes d’embryons sur ces
vaches pour les implanter dans les
sujets moins intéressants. Les possi-
bilités sont infinies et il est toujours
utile d’en discuter avec votre médecin
vétérinaire qui vous aidera à prendre
des décisions éclairées. ■
- Il est possible d’utiliser la semence
de plusieurs taureaux sur les ovules
d’une même récolte.
Désavantages :
- Légère augmentation du taux
d’anomalies chez les veaux.
- Coût.
SEXAGE DES EMBRYONS
Cette méthode a été développée à
la fin des années 1980. Pour sexer un
embryon, on en fait une biopsie (5 à
10 cellules) par micromanipulation
(l’embryon complet mesure environ
150 microns et 1000 microns = 1 mm).
L’ADN des cellules de la biopsie est
ensuite amplifié par PCR, puis ana-
lysé par électrophorèse. Les résultats
de cette manipulation permettent de
différencier les embryons mâles et
femelles. L’embryon est ensuite enve-
loppé dans des macroprotéines, ce qui
lui permettra d’être congelé comme un
embryon normal.
Avantages :
- Il est possible de connaître le sexe
du veau à naître ou de ne garder
que les embryons femelles.
Désavantages :
- Coûts plus élevés.
- Le taux de gestation est environ 5 %
inférieur par rapport à un embryon
non manipulé.
DIVISION EMBRYONNAIRE
À l’aide d’un micromanipulateur, on
divise le noyau (l’embryon) en deux
parties égales. Les demi-embryons
obtenus sont ensuite implantés immé-
diatement dans deux receveuses.
Avantages :
- On double presque les possibilités
de gestation d’un embryon (un
embryon divisé a un taux de ges-
tation d’environ 5 % moindre qu’un
embryon non divisé).
Désavantages :
- Les coûts sont élevés.
- 20 % à 30 % des femelles surperovu-
lées ne produisent pas d’embryons
transférables.
EMBRYONS FIV
(FÉCONDATION IN VITRO)
En 1981 naissait le premier veau
issu de la fécondation in vitro à partir
d’un ovule mature prélevé juste avant
l’ovulation. Il a fallu attendre 1987 pour
voir le premier veau issu d’un ovocyte
(ovules non matures).
La technique consiste à prélever
les ovocytes (ovules non matures) sur
les ovaires à l’aide d’une aiguille écho-
guidée. La sonde échographique est
passée par le vagin et les ovaires sont
ponctionnés à travers la paroi de celui-
ci. Les ovocytes sont alors mis dans
un milieu permettant leur maturation,
puis fécondés à l’aide de spermato-
zoïdes ayant aussi subi un processus
de maturation. Les embryons sont
alors mis en culture sur des cellules
d’oviducte. Ils seront prêts à être
implantés au septième jour.
Jusqu’à tout récemment, le gros
défi de cette technique pour le pro-
ducteur venait du fait que l’embryon
ne pouvait être congelé. Il fallait alors
s’assurer de préparer une ou plu-
sieurs receveuses pour une journée
très précise. Dès que l’embryon était
prêt à être implanté, celui-ci devait
être transporté à la ferme et implanté
dans le plus court délai possible, ce qui
demandait un gros travail logistique.
Cependant, il est aujourd’hui possible
de congeler les embryons, ce qui éli-
mine cet inconvénient.
Avantages :
- Il est possible de récolter les ovo-
cytes à des intervalles plus rap-
prochés que ceux du transfert
embryonnaire classique (14 jours
vs
45 jours).
- On peut récolter les ovules d’une
vache en début de gestation (trois
premiers mois).
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
Division d’embryon sous micromanipulateur.
Sonde échographique servant à la récolte des ovules pour les embryons FIV
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