
II. Les messages nerveux propagés par les neurones du réflexe myotatique :
Il existe deux types de messages : les messages nerveux électriques et les messages nerveux chimiques.
1. Messages nerveux électriques
Qu’ils naissent au sein des fuseaux neuromusculaires ou qu’ils soient émis par les motoneurones, les
messages nerveux électriques sont de même nature. Ils sont constitués de trains de potentiels d’action. Un
potentiel d’action est un signal électrique élémentaire dont l’amplitude est constante, quelle que soit
l’intensité du stimulus, et reste la même tout au long de sa propagation. En revanche, la fréquence des
potentiels d’action est variable en fonction de l’intensité du stimulus reçu par les fuseaux neuromusculaires
(étirement) et le motoneurone. Les messages nerveux électriques sont codés en fréquence de potentiels
d’action.
2. Messages nerveux chimiques
Ils assurent la communication entre neurone afférent et motoneurone et entre motoneurone et fibres
musculaires. Dans tous les cas, l’arrivée d’un potentiel d’action dans la région présynaptique déclenche
l’exocytose d’un certain nombre de vésicules synaptiques, qui libèrent des molécules
d’un neuromédiateur dans l’espace synaptique. Ces molécules se fixent sur des récepteurs membranaires de
la région postsynaptique : le neuromédiateur est le stimulus de l’élément postsynaptique (motoneurone ou
fibre musculaire). Ce neuromédiateur est un messager chimique et le message nerveux chimique est codé par
la concentration de neuromédiateur dans l’espace synaptique.
III. Bilan : le fonctionnement du réflexe myotatique
L’étirement du muscle perçu par les fuseaux neuromusculaires se traduit par la naissance d’un message
nerveux électrique codé en fréquence de potentiels d’action qui se propagent sur une fibre afférente.
Au niveau de la synapse interneuronique (ou interneuronale), le message électrique est traduit en un message
chimique codé en quantité de neuromédiateur libéré.
Ce message chimique est lui-même traduit en un message codé en fréquence de potentiels d’action par le
motoneurone. Cette fréquence est d’autant plus élevée que la concentration de neuromédiateur dans la fente
synaptique est importante, et donc que la fréquence des potentiels d’action du message afférent est grande.
Au niveau de la jonction neuromusculaire, le message nerveux électrique déclenche la libération
d’un neuromédiateur (acétylcholine) qui stimule la fibre musculaire et provoque sa contraction. La quantité
de neuromédiateur libéré par l’arrivée d’un seul potentiel d’action suffit à provoquer la contraction de la
fibre musculaire. Les potentiels d’action successifs du message électrique provoquent la contraction
soutenue du muscle.
Plus l’étirement est important, plus le nombre de fuseaux neuromusculaires, de fibres nerveuses afférentes et
de motoneurones actifs est grand, plus le nombre de fibres musculaires stimulées est élevé et plus la
contraction du muscle est importante.
Conclusion : intérêt du test médical
Le déroulement normal du réflexe myotatique signale au médecin que le fonctionnement des fuseaux
neuromusculaires, des fibres afférentes, de la synapse neuroneuronique, du motoneurone, de la jonction
neuromusculaire et des fibres musculaires est normal.
Une anomalie du réflexe (réponse retardée, faible ou exagérée…) signale un dysfonctionnement d’un ou
plusieurs éléments de ce réflexe. Cependant, cette seule observation ne permet pas de diagnostiquer la nature
de l’anomalie, ni sa localisation, et incite seulement à faire des examens complémentaires.
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