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1 août 2019
Le Monde
diplomatique
La gauche cannibale, un syndrome universitaire
La gauche américaine est en première ligne pour s'opposer au président Donald Trump, à
ses politiques économiques et sociales et à ses propos racistes. Rarement issus des classes
populaires, bien souvent ...
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Jeudi 1 août 2019
Le Monde diplomatique • p. 6,7 • 2621 mots
Nom de la source
Affichage de la diversité ou construction des solidarités
Le Monde diplomatique
Type de source
Presse • Magazines et revues
Périodicité
Mensuel ou bimensuel
Couverture géographique
Internationale
Rick Fantasia
Les universités américaines sont devenues les bastions privilégiés
d'une analyse identitaire de la société. Les conflits ordinaires qui y
surgissent sont donc souvent interprétés comme l'expression de telle
ou telle domination. Avec le risque que les étudiants imaginent pouvoir
lutter pour la justice sociale sans quitter leur campus.
Provenance
France
p. 6
La gauche cannibale, un syndrome
universitaire
p. 7
L
a gauche américaine est en
première ligne pour s'opposer
au président Donald Trump, à
ses politiques économiques et sociales et
à ses propos racistes. Rarement issus des
classes populaires, bien souvent
diplômés, les militants progressistes ont
acquis leur culture politique dans un milieu social qui produit davantage de professions libérales et de cadres supérieurs
que d'employés et d'ouvriers. Comme la
plupart des Américains, ils résident
généralement dans des communautés
relativement homogènes et fréquentent
© 2019 SA Le Monde diplomatique. Tous droits
réservés.
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les lois et conventions internationales sur le droit d'auteur et son utilisation est régie par ces lois et conventions.
Certificat émis le 7 août 2019 à UNIVERSITE-PARIS-I-PANTHEON-SORBONNE à des fins de visualisation personnelle
et temporaire.
news·20190801·MD·60136
surtout des personnes qui pensent
comme eux. Ils vivent en somme dans
des enclaves de confirmation réciproque, d'ordinaire à proximité de
lieux conçus pour eux (restaurants et
cafés, galeries d'art, musées, salles de
concert, universités, etc.). Les établissements supérieurs où ils ont fait leurs
études jouent également un rôle qui dépasse la formation professionnelle.
Leurs années passées à l'université procurent aux futurs cadres supérieurs des
contacts et des relations qui les marqueront. Loin de l'autorité parentale, ils
mènent sur les campus une vie indépendante, s'ouvrent à de nouvelles perspec-
tives, tissent des réseaux amicaux et
gagnent en maturité sexuelle (1).
Focalisation sur les microagressions
Aux États-Unis comme dans beaucoup
d'autres pays, les universités servent
également de rampes de lancement aux
mobilisations contestataires. Dans les
décennies qui ont suivi la seconde
guerre mondiale, les étudiants ont joué
un rôle décisif dans les combats pour
les droits civiques, pour les droits des
femmes et des minorités sexuelles, ainsi
que dans l'opposition à la guerre du
Vietnam, sans oublier que les campus
servent traditionnellement de camps de
base aux mouvements sociaux et de
camps d'entraînement pour les militants.
Des courants radicaux aux orientations
très diverses ont essaimé dans les facultés. Mais, à partir des années 1980,
un prisme dominant s'est progressivement imposé : la sainte trinité de l'identité sociale - race, genre et classe. Ce «
discours identitaire » s'est épanoui dans
la plupart des départements de sciences
humaines, encouragé par le développement du champ d'études interdisciplinaires des cultural studies (« études
culturelles ») (2).
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Bien que l'approche identitaire soit très
présente dans d'autres secteurs - les arts,
vorisés. Exprimé par le « dominant », un
désaccord devient souvent une microa-
Dans les établissements les plus cotés,
beaucoup d'étudiants et d'enseignants
la philanthropie, les médias -, l'université demeure son bastion principal. À
une époque où les discours conservateurs dominent le reste de la société,
gression pour le « dominé ».
Ces petits affrontements résultent, au
moins en partie, de la difficulté à faire
sont issus de l'élite. Et, même quand ce
n'est pas le cas, ils observent du haut de
leur campus majestueux la pauvreté, la
déchéance sociale et l'exclusion qui règ-
l'enseignement supérieur est l'une des
rares institutions où les idées de gauche
sont non seulement acceptées, mais libres de se déployer, au point d'exercer
cohabiter des étudiants aux profils sociaux parfois très éloignés. Ces dernières
années, la plupart des universités
privées les plus onéreuses ont en effet
nent à l'extérieur. Ils éprouvent ainsi un
sentiment de responsabilité, mais aussi,
parfois, de culpabilité envers ceux qui
sont bannis de leur monde. Or, vue à
une certaine influence, notamment dans
les humanités (3). Un peu comme si,
face à l'offensive réactionnaire, professeurs et étudiants avaient répondu en
accru leurs aides financières aux étudiants des milieux défavorisés. L'agrégation de jeunes gens aux origines sociales
disparates a logiquement augmenté la
travers le prisme de la race, l'inégalité
est plus souvent perçue comme un privilège de Blancs que comme le produit
d'une domination de classe. En admet-
verrouillant les portes de leurs universités, afin de purifier les espaces qu'ils
pouvaient encore maîtriser en les débarrassant du racisme et de l'homophobie,
qui, selon eux, imprègnent la société.
probabilité de conflits interpersonnels,
souvent interprétés à travers le prisme
des microagressions.
tant publiquement leurs privilèges (de
race, de genre, d'orientation sexuelle,
etc.), les étudiants se jugent (au moins
partiellement) absous du bénéfice que
ceux-ci leur procurent, un peu comme
D'ailleurs, pour trouver du racisme, il ne
leur faut pas chercher très loin : la plupart des universités américaines ont pratiqué à leur naissance l'exclusion raciale
et sexuelle. Les plus prestigieuses d'entre elles (Harvard, Georgetown, Yale,
Brown) ont même largement bénéficié
du travail des esclaves et du système esclavagiste (4).
Mais, à l'heure de l'obsession identitaire,
ce sujet éveille peu la curiosité des militants. Ils préfèrent se focaliser sur les interactions sociales qui se déroulent sur
leurs campus. Ce choix a suscité des
polémiques relatives au contenu des
programmes, au déroulement des cours,
ou encore aux microagressions qui se
produiraient quotidiennement. Les microagressions sont des tensions ou des
conflits de faible intensité qui surviennent quand des étudiants issus de milieux sociaux stigmatisés se sentent
lésés par des formes d'expression à leurs
yeux humiliantes ou insultantes,
provenant soit de personnes en position
d'autorité, soit d'autres étudiants qui leur
semblent issus de milieux plus fa-
Pour éviter les problèmes, notamment
juridiques, découlant de ces conflits, les
administrateurs des universités doivent
gérer avec beaucoup de doigté la vie de
leur institution. Une erreur de communication, une mauvaise décision ou une
déclaration malheureuse peuvent avoir
des conséquences explosives. Pour
éviter de heurter la sensibilité d'autrui,
étudiants, professeurs et personnel administratif sont invités à participer à des
ateliers et à se former. Les mots «
tolérance », « différence », « sensibilité
» envahissent les circulaires. Autant dire
qu'un étudiant qui souhaite être perçu
comme un militant de la justice sociale
n'a pas besoin de recourir aux pratiques
politiques de ses aînés : se coordonner
pour agir collectivement, construire une
organisation durable, essayer de toucher
des personnes extérieures aux campus,
trouver des points de convergence et
d'unité avec les autres, voire les persuader de changer... Il lui suffit de
brandir la différence comme une valeur
en soi, et de dénoncer l'ignorance et le
manque de sensibilité de ceux qui lui
opposent une objection ou qui le combattent.
s'ils sortaient de leur manche une carte
de Monopoly « Vous êtes libéré de
prison ». De telles pratiques politiques
s'apparentent à un jeu social dans lequel
on obtiendrait du crédit en avouant aux
autres la conscience et la honte que l'on
a de ses privilèges, et en éloignant (temporairement) par là l'accusation d'en
faire usage.
Humiliation en ligne
Si de tels comportements politiques se
retrouvent principalement sur les campus, leurs effets se font sentir bien audelà, en particulier sur les réseaux sociaux. En permettant d'agir dans l'anonymat, Internet encourage une sorte de
militantisme pour la justice sociale, qui
prend la forme d'une humiliation
publique des adversaires, et qui vise à
emporter l'adhésion non pas en se fondant sur des intérêts communs, mais en
agitant la peur d'être stigmatisé aux yeux
de tous. L'humiliation en ligne apparaît
comme une pratique proprement sociale, dans le sens où elle apporte à celui
qui s'y livre une reconnaissance et un
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soutien de la part des autres adeptes. «
Dans bien des cas, observe une spécial-
compte, il suffit d'observer les activités
de Class Action, une petite organisation
récente du mot « classisme », sur le
modèle de « racisme » et « sexisme »,
iste de la question, le but de la justice
par la honte semble être le plaisir que
l'on prend sur Internet à être en compagnie d'autres personnes qui sont d'ac-
à but non lucratif sise à Boston, dans
le Massachusetts. Cette structure a été
fondée par deux femmes issues de milieux sociaux opposés : l'une a grandi
se rapporte bien plus aux attitudes et
aux propos préjudiciables (le snobisme,
le mépris) qu'à l'expropriation matérielle
des travailleurs découlant logiquement
cord avec nous (5). »
Ce mécanisme rappelle le charivari
médiéval, un rite d'humiliation publique
dans une famille bourgeoise, dont elle a
reçu un bel héritage; l'autre vient d'un
milieu populaire et milite depuis
longtemps pour la paix et les droits des
d'un ordre capitaliste. Au demeurant, «
construire des ponts » entre riches et
pauvres ne réduira pas les inégalités.
destiné à censurer un comportement
transgressif ou à faire respecter les coutumes locales. Les charivaris ciblaient le
plus souvent des membres de la commu-
femmes et des lesbiennes. Avec quatre
autres personnes d'origines diverses,
elles ont formé un groupe de dialogue
interclasse, qui s'est réuni six heures
Il ne s'agit pas réellement ici d'intersectionnalité, un concept trop souvent invoqué pour minorer la perspective de
classe, au prétexte que toutes les expres-
nauté qui avaient contracté des mariages
jugés socialement inacceptables, ou qui
avaient commis un adultère. Lors de
chaque semaine pendant six ans (7).
Très active dans tout le pays, Class Ac-
sions d'identité et les motifs de division
doivent être inclus dans le cadre explicatif de tous les phénomènes sociaux.
cette parodie de sérénade, la victime défilait à travers la ville, souvent con-
tion propose des ateliers et des sessions
de formation pour des fondations phil-
Car, à la différence de ce qui se passe en
Europe, la plupart des Américains ont
trainte de monter un âne à l'envers et
de porter des vêtements grotesques, sous
anthropiques, des groupes religieux, des
écoles privées, des organisations pour le
une conception rudimentaire de la notion de classe. On leur rabâche que
les huées de villageois exprimant leur
hostilité dans une cacophonie de bruits
changement social, ainsi que des universités (son site Internet énumère
celle-ci n'est qu'une vue de l'esprit. Pour
eux, d'autres formes de clivage con-
rudimentaires. « Les gens peuvent être
dénoncés pour des déclarations et des
cinquante-sept établissements d'enseignement supérieur). Les ateliers
stituent donc spontanément une source
d'inégalités beaucoup plus évidente.
actes de discrimination liés au genre,
à la race, au handicap, etc., explique
visent trois objectifs principaux : « construire des ponts entre des personnes is-
Ils perçoivent par exemple la question
l'écrivain Asam Ahmad. Comme les
dénonciations tendent à être publiques,
sues de classes différentes », aider les
gens à surmonter les douleurs psy-
elles favorisent un militantisme universitaire de salon, où la dénonciation con-
chologiques causées par l'identité et
l'expérience de classe, et réduire le «
stitue une fin en soi. La nocivité de cette
culture réside non seulement dans sa
classisme » dans le monde du travail et
de l'enseignement.
diffusion, mais aussi dans sa nature et
sa mise en scène. Sur Twitter ou sur
Facebook, dénoncer quelqu'un n'implique pas une simple interaction entre
deux individus : c'est un spectacle qui
permet aux acteurs de démontrer leur
éloquence et leur pureté politique (6). »
Le prisme identitaire forgé dans les universités se diffuse désormais aux discours et aux pratiques politiques de
toute la gauche américaine, et détermine
toujours davantage la manière dont la
société est perçue. Pour s'en rendre
On ne saurait reprocher à Class Action
d'aider des citoyens à gérer une situation
dont ils n'ont parfois qu'une compréhension limitée. Mais rien ne dit qu'un travail de ce genre permettra d'améliorer
le sort des catégories populaires. Telle
qu'elle est présentée, la notion de classe
semble dissociée des dynamiques collectives et des conflits qu'impliquent les
rapports de classe. Ceux-ci semblent dès
lors appeler un traitement par la thérapie
de groupe afin de guérir des blessures
psychologiques. D'ailleurs, l'invention
des violences policières comme un
problème exclusivement racial - et les
vidéos circulant sur Internet montrent en
effet souvent des hommes noirs molestés ou tués par les forces de l'ordre, ce
qui inscrit cette violence dans la longue
histoire du racisme aux États-Unis (lire
« Sur la route, la police est reine »).
Mais, comme le souligne le politiste
Cedric Johnson, « le prisme racial ne
permet pas d'expliquer la crise de violence politique actuelle, dans laquelle
les Noirs sont surreprésentés, mais ne
forment pas la majorité des victimes. En
2015, 1 138 personnes ont été tuées par
la police aux États-Unis, parmi
lesquelles 581 Blancs, 306 Noirs, 195
Latinos, 24 Asiatiques ou autochtones
des îles du Pacifique, 13 Amérindiens
et 27 personnes dont l'origine ethnique
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reste inconnue. (...) Les individus sans
emploi ou sans domicile, ceux qui tra-
La solidarité ne va pas de soi (10). De
nombreux clivages, souvent instaurés
(3) Cf. David L. Kirp, Shakespeare, Einstein, and the Bottom Line : The Market-
vaillent dans l'économie informelle ou
qui vivent dans des zones où ce type
d'économie domine sont les plus susceptibles d'être régulièrement surveillés,
par les employeurs, traversent le mouvement syndical américain. Conscient de
la force potentielle des ouvriers et des
employés, le patronat a cherché à diviser
ing of Higher Education, Harvard University Press, 2004.
harcelés et arrêtés. Les militants de
Black Lives Matter [Les vies des Noirs
comptent] postulent que les Noirs font
l'objet d'une injustice ciblée, alors que
la main-d'oeuvre sur le marché du travail et dans les entreprises. Introduire
un syndicat dans une unité de production, organiser une grève ou négocier un
Campbell et Alfred L. Brophy (sous la
dir. de), Slavery and the University :
Histories and Legacies, University of
Georgia Press, Athens (Géorgie), 2019;
la violence de l'État carcéral touche
l'ensemble des classes populaires.
Pourquoi adhérer à des slogans politiques qui excluent certaines victimes et
contrat relève de la gageure aux ÉtatsUnis (11). Pour y arriver, il faut chaque
fois surmonter de profondes différences
sociales, qu'elles soient de race, de na-
Craig Steven Wilder, Ebony and Ivy :
Race, Slavery, and the Troubled History
of America's Universities, Bloomsbury
Publishing, New York, 2014.
tronquent ainsi la base populaire potentielle pour des réformes progressistes
(8) ? ».
tionalité, de genre, d'ethnicité, de sexualité, ou de tous ces critères conjugués.
C'est d'ailleurs pourquoi les tentatives
échouent souvent, d'autant que le cadre
légal et réglementaire favorise les em-
Cet exemple révèle les limites d'un système qui paraît écarter toute possibilité
de solidarité interraciale et qui nie, implicitement ou explicitement, son importance primordiale en tant que source
de pouvoir social pour ceux qui en ont
peu. Si les revendications identitaires
permettent de faire progresser la participation démocratique, les luttes pour l'in-
ployeurs. Néanmoins, quand les syndicats s'organisent pour trouver et cultiver
des points communs, ils réussissent plus
facilement à surmonter l'implacable
fragmentation et l'individualisme de la
société américaine. Ils aident alors les
salariés à se connaître et à construire des
solidarités. Cette dynamique est famil-
(4) Cf. Leslie M. Harris, James T.
(5) Kathryn J. Norlock, « Online shaming », Social Philosophy Today, n° 33,
Charlottesville (Virginie), 2017.
(6) Asam Ahmad, « A note on call-out
culture », Briarpatch Magazine, Regina
(Canada), 2 mars 2015.
(7) « How we got started », Class Action.
(8) Cedric Johnson, « The Panthers can't
save us now », Catalyst, vol. 1, n° 1,
New York, printemps 2017.
sont conçues comme l'unique clé de
voûte d'une stratégie politique, en parti-
ière aux militants syndicaux, ou alors ils
l'apprennent - faute de quoi ils échouent.
Ailleurs que sur le lieu de travail, des
solidarités se construisent, mais cet ex-
culier dans un contexte où quelques-uns
des éléments principaux qui favorisent
emple montre bien le type de démarche
qui permet d'y parvenir.
(10) Cf. Cultures of Solidarity : Consciousness, Action, and Contemporary
American Workers, University of California Press, Oakland, 1989.
clusion de groupes auparavant exclus
perdent de leur pertinence quand elles
« l'inclusion » - la réglementation du
marché du travail, les droits syndicaux,
des flux migratoires réguliers, etc. - sont
en voie de disparition ou en cours de
démantèlement (9). Le sens d'une lutte
pour l'inclusion change quand le monde
de l'exclusion s'étend, quand des intérêts
communs peuvent être invoqués afin
d'encourager une participation plus large
aux combats militants. Le combat pour
l'égalité raciale, un objectif pour tous,
peut alors s'inscrire dans un projet plus
vaste de défense des droits sociaux,
politiques et économiques de tous.
Note(s) :
(1) Lire « Quand l'Université reproduit
les élites », dans « L'Internationale des
riches », Manière de voir, n° 99, juinjuillet 2008.
(9) Cette phrase a été reformulée dans la
version en ligne.
(11) Lire Thomas Frank et Thomas
Mulcahey, « Ces dures grèves des ouvriers américains », Le Monde diplomatique, octobre 1996.
(2) Rogers Brubaker, « Beyond "identity" », dans Rogers Brubaker (sous la dir.
de), Ethnicity Without Groups, Harvard
University Press, Cambridge (Massachusetts), 2006.
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