Résumé
De par son enjeu écologique important, l’étude des relations des êtres vivants entre
eux et avec leur environnement est un défi majeur de la biologie. Le travail de cette thèse
s’inscrit dans le cadre de la vie artificielle, domaine scientifique destiné à l’étude du vi-
vant par la création de phénomènes naturels dans des systèmes de synthèse. Le but de la
recherche consiste à exploiter la force des techniques évolutionnaires pour faire émerger
des comportements de créatures artificielles, dans un écosystème simulé. La probléma-
tique générale de cette thèse est de faire évoluer des créatures artificielles capables de
comportements de recherche de nourriture. Deux modèles ont été développés. Le premier
modèle consiste à exploiter la chimiotaxie bactérienne afin de surmonter les problèmes
de détection des ressources (ou de l’environnement). La voie chimiotactique d’une cel-
lule est modulée par une approche hybride qui utilise un modèle algébrique de l’activité
des groupes récepteurs, et des équations différentielles pour la dynamique d’adaptation,
ainsi qu ?un modèle métabolique qui convertit des nutriments en biomasse. Dans la partie
résultats, nous avons développé une certaine analyse du mouvement obtenu à partir de
certaines bactéries et leur influence sur le comportement de la population évoluée. Nous
avons pu constater que le processus évolutif améliore la capacité des bactéries à réagir
dans leur environnement ainsi que leurs capacités de croissance leur permettant de mieux
survivre. Ensuite, nous avons étudié l’effet de la communication bactérienne qui permet
de faire émerger de nouvelles espèces, et qui explore la dynamique des colonies. Certains
des comportements obtenus ont été testés dans des environnements différents afin de mon-
trer la façon dont la communication bactérienne peut affecter leurs comportements. Le
deuxième modèle est celui du développement de créatures 3D physiquement simulées (les
herbivores) qui se nourrissent des ressources disponibles dans leur milieu. Un algorithme
génétique couplé à un réseau de neurones artificiel ont été mis en ?uvre afin de garantir
l’émergence de certains de ces comportements tels que la recherche de nutriments qui sont
disposés à différents endroits dans l’écosystème artificiel. Le processus évolutif utilise les
propriétés physiques des créatures virtuelles et une fonction multi-objective externe qui
mèneront aux comportements espérés. L’expérience consistant à faire évoluer des créa-
tures virtuelles possédant des capacités de locomotion montre que ces créatures virtuelles
tentent d’obtenir au moins une des sources alimentaires disposées sur leurs trajectoires.
Nos meilleures créatures sont capables d’atteindre plusieurs sources alimentaires durant
le temps imparti à la simulation.
Les mots clés : La vie artificielle, Créature artificielle, Chimiotaxie bactérienne,
Ecosystème virtuel, fouragement.