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Essai du théâtre (Phèdre)

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Essai d’analyse (Phèdre) - Aacte I – Scène 3 – Dernière Tirade
Cet extrait est tiré de Phèdre, acte I, scène 3, de Jean Racine. Effectivement, on sait depuis la scène 1 et
2, que Phèdre est triste, lasse, épuisée et au bout de la mort, puis Oenone la presse afin de l’avouer ce qu’il
a. En effet, après avoir résisté au début à avouer ses honteuses douleurs qui la mettent dans cet état, elle
livre finalement son terrible secret : elle adore Hippolyte, son beau-fils « J’adorais Hippolyte, et le voyant
sans cesse » (vers 286). Cette tirade est une sorte d’aveu horrible des tourments d’une passion aussi
coupable que violente qui a bouleversé le cœur de Phèdre. Dans un premier temps nous allons étudier
cette tirade en tant qu’un récit des sentiments dont lequel Phèdre exprime son désespoir à travers la
confession horrible qu’elle a fait { sa nourrice, ensuite nous allons s’intéresser à la peinture de la passion,
et finalement nous traiterons cette tirade en tant qu’une tirade d’exposition et un instant capital
permettant de nous ramener vers le nœud de la pièce et d’augmenter les suspens des lecteurs.
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Phèdre se lance dans un récit lyrique dont lequel elle cherche à dévoiler et à exprimer les tourments
de la passion qui la agitée. Elle remonte d’abord { la naissance de son amour monstrueux et furieux « Mon
mal vient de plus loin. A peine au fils d’Egée ». Donc, il commence son récit par l’image fugace de son
bonheur conjugal (vers 269 – 271) aussitôt contrarié par sa rencontre bouleversante avec son beau-fils,
qu’elle appelle son « superbe ennemi » (vers 272). A la vue d’Hippolyte, elle connut un véritable coup de
foudre, qui lui fit perdre non seulement la maîtrise de son corps « je le vis, je rougis, le pâlis à sa vue » (Vers
273), mais aussi celle de son esprit « un trouble s’éleva dans mon corps âme éperdue » (vers 274). Son
visage prit successivement et rapidement des couleurs significativement opposés. Elle est parfois
« rougis » à cause de la honte et du trouble sensuel qui a dominé ses sentiments, et parfois « pâlis » à cause
de la peur de l’état où elle était, ce qui la dépouillée de sa volonté et de la maitrise de soi. Elle est
totalement bouleversée « je sentis tout mon corps et transir, et brûler ». Elle est parfois glacée de son amour
à Hippolyte, et parfois brûler à cause de la honte qu’elle sentit. Les vœux adressés à Vénus pour échapper
{ son attraction et combattre son amour, sont totalement contredits dans son intérieur, car l’ « ennemi »
que prononce sa bouche a devient l’objet d’un culte (vers 293) qu’elle a crut de trouver dans son exil un
repos illusoire (vers 295-300). Mais Thésée, en qui elle retrouvait son fils « Mes yeux le retrouvaient dans
le traits de son père », a accéléré la catastrophe en les rapprochant « Par mon époux lui-même à Trézène
amenée », car Thésée a amenée Phèdre { Trézène pour qu’elle soit sous la protection d’Hippolyte. Ce
rapprochement à nouveau entre Hippolyte et Phèdre a met cette dernière dans une agitation émotionnelle
plus intense que précédemment « Ma blessure trop vive aussitôt a saigné ». A la fin de cette tirade
enflammée, Phèdre affirme qu’elle est littéralement possédée par la divinité qui la poursuivie de sa
malédiction « Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée : C’est Vénus toute entière à sa proie
attachée » (vers 305-306). C’est un récit spectaculaire d’un amour d’exception dont lequel Phèdre peint
ses passions à travers plusieurs formes et plusieurs figure de styles.
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La peinture de la passion cherchée par Racine dans cette tirade a l’amené vers l’utilisation des images
fortes qui reflètent exactement les émotions intenses qui accompagnent le coup de foudre auquel est met
Phèdre. Dès le départ, cet amour est considéré comme un mal « Mon mal vient de plus loin. » qui a
bouleversé l’état psychologique de Phèdre en lui causant une grande douleur et souffrance. Ce mal est
inséré dans une phrase marquée par un point afin de le mettre en valeur et de le caractériser en tant
qu’une passion qui est relié à une maladie sans remède et pour laquelle on est impuissant « D’un incurable
amour remèdes impuissants ! » (283). Pour Racine, la passion est vécue donc comme une maladie « un
incurable amour » (vers 283) qui peut causer des blessures incurables. D’autre part, cet amour est peint
comme une sorte de flamme qui peut brûler chaque personne qui la suivre jusqu’au bout. Ainsi, c’est une
sorte d’horreur et de haine « J’ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur » (vers 308). L’image donnée
{ l’amour dissocié le feu de sa réalité afin de le mettre dans une dimension symbolique qui peut
endommager l’être humain. Ainsi le noir « Et dérober un jour une flamme si noire » (vers 310) permet de
caractériser l’état monstrueux de cet amour causant la souffrance de Phèdre. Il est considéré comme un
crime et un péché religieux « J’ai conçu pour mon crime une juste terreur » (vers 307). La conception de
l’amour en tant qu’une maladie, un monstre, un péché, que faisait Racine conduit { l’aliénation et { la
dépossession de soi. Autrement dit, cet amour porte un degré de violence extrême qui inscrivait Phèdre
dans une filiation maudite, mais c’est cette violence des passions qui va actionner et accélérer l’intrigue en
justifiant la fin tragique de Phèdre.
D’autre part, le vers racinien « je le vis, je rougis, le pâlis à sa vue » (vers 273) est une gradation
ascendante, avec un rythme rapide, qui contienne avec précision toutes les détails nécessaires. C’est une
gradation exprimée par l’emploi du passé simple afin d’exprimer exactement la brièveté et la rapidité des
troubles émotionnels auxquels est subit Phèdre. Il y a aussi l’utilisation des virgules qui expriment la
juxtaposition entre les propositions de Phèdre et l’anaphore en répétant le premier pronom personnel
« je » au début de plusieurs vers afin d’exprimer ses émotions et d’insister sur le fait que toutes ces
douleurs ne sont que les siennes. Finalement, Racine a fait recours aux contrastes : « transir » et
« bruler » ; « rougis » et « pâlis » pour refléter exactement le désordre émotionnel interne de Phèdre. Ce
désordre la met dans état anormal, car elle vivre dans des obsessions et des allusions en voyant tout ce
qu’il veut seulement « je le vois sans cesse ».
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Dans cette langue tirade de la troisième scène du premier acte, l’acte d’exposition, Racine présente
Phèdre comme une femme déchirée. Cette femme même sa descendance divine, elle est humaine par sa
fragilité et sa faiblesse, ce qui exprime une forte contradiction entre Phèdre en tant qu’une reine heureuse
de sa source divine et Phèdre en tant qu’une malheureuse femme à cause de son amour à son beau-fils.
Elle est consciente de sa faute, mais elle ne peut rien faire contre cet amour, ce qui la rendre totalement
déchirée et agitée. Racine cherche { travers cet acte d’exposition, plus précisément cette tirade, de mettre
toutes les composantes de la société humaine dans le même niveau d’égalité émotionnel et de monter que
même les rois ou les reines qui sont la suprême classe de la société peuvent avoir de pareils situations.
Ensuite, elle la persécuter Hippolyte afin de l’exiler et de ne pas le voir. Mais l’exil ne fait qu’augmenter
l’intensité de sa passion. Toute cette mise en situation de la pièce, n’est qu’une préparation au départ du
processus tragique. Racine a donné une grande importance à la dimension mythologique en mettant en
jeux les dieux qui sont la cause de cet amour « je reconnais Vénus et ses feux ». Donc, Phèdre est condamné
{ payer la faute des autres, parce qu’elle est suivit par Vénus qui la déteste { cause de son père.
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Cet aveu de Phèdre sous forme de récit ne bloque pas l’action, mais c’est un récit qui permet de
rompre le silence, de donner naissance aux passions personnelles, et de monter le désir de Phèdre qui a
attiré l’attention { quelque chose qui n’est pas dit et qui a devenu important à le suivre. Après cet aveu,
l’action commence. On aura transgression de Vénus et on va voir jusqu’{ où elle ira sa vengeance.
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